margot_wolback
[Au fond de la forêt
]
Une blonde éplorée Une Patience, gouvernante avec sa tête des mauvais jours Elles avancent, lune derrière lautre, sans parler. Lair ambiant est lourd de reproches, de non-dits, de crainte aussi.
Une bouche qui souvre et se referme, sans oser laisser sortir un son. Patience se mord les lèvres. Elle nest pas sa mère, à cette petiote. Et elle ne peut que la soutenir, malgré sa réprobation.
Quest ce quil lui a pris ?? Personne ne lui a jamais dit ce qui pouvait se passer dans ces cas là ??
Cest vrai que Dame Pumae est peu présente, occupée par le château dArz, et sa grossesse. Mais elle pensait pourtant quétant proches, elles en auraient parlé.
Et les voilà, à cheminer le long des chemins quasi invisibles, à la rencontre de
[Quelques jours auparavant ]
Margot, le visage défait.
Patience, linquiétude qui se lit sur son visage.
Patience Jai Jai un souci, enfin, je crois
Les mains qui se tordent, les mots qui restent bloqués Elle regrette, la blonde, elle regrette De sêtre laissé entrainer sur un point de non retour Enfin, pour linstant, elle cherche à se persuader que ce nest pas la réalité, que tout va redevenir comme avant. Comme avant
Comme avant cette fin de nuit, qui sest terminée comme un rêve merveilleux. Comme avant ces soirées, ces matinées, moments volés au temps, moments que pour eux deux Où linnocence soublie devant la passion, devant lenvie Où tout est oublié, tout Le passé et le futur, seul le présent compte.
Ma demoiselle. Dites-moi tout Vous êtes blessée ? Malade ??
De mauvaises nouvelles de Madame votre mère ??
Si elle savait Enfin, elle va finir par le savoir
Non, non, ma mère va bien, ne tinquiète pas. Cest Moi
Et là, assise sur un coin de liseuse, Margot raconte à sa gouvernante tout ce qui fait le piment de sa vie de jeune femme amoureuse au-delà de tout entendement. Les sentiments, partagés sans aucun doute, la confiance, et aussi le désir. Lorsquelle se remémore certaines scènes, elle ne peut sempêcher de sourire malgré sa détresse Quoi quil se passe, personne ne pourra lui enlever ces instants de bonheur.
Et la conclusion, qui tombe Et cette question, qui appelle de tout cur une réponse négative Sauf que la prière na pas marché cette fois, le souhait nest pas exaucé
Deux femmes qui pleurent dans les bras lune de lautre, une qui a tellement vécu que plus rien ne létonne, une autre qui sest laissée emportée par un enthousiasme de jeunesse.
Cela fait presque deux mois. Refusant de compter les jours au départ, finissant par se rendre compte dun certain dérèglement. Une bonne nouvelle, certains pourraient dire. Sauf que
Sauf que Margot nest pas prête. Sauf que son ombre naspire quà une chose, sa liberté. Sauf quelle lui a toujours promis de ne pas diriger sa vie, et quelle refuse de lui imposer ce fardeau.
On est idiote lorsquon est jeune, toujours persuadée dêtre la seule fautive. Ce nest pas à elle que la jeunette pense à ce moment là Ce nest pas ce qui lempêche de dormir, non, mais bien plutôt ses réactions à lui.
Lui dira-t-elle ?? Certaines conversations quils ont eu ensemble, des lettres qui se sont échangées. La fin était écrite à lavance, il partait, elle restait. Et maintenant ?
Les joues se sont creusées au fil des jours, au fil des tourments. Les nuits se sont réduites à peau de chagrin Mais la conclusion, gravée en lettres de feu derrière ses paupières Non !! Non il ne le saura pas, non il ne partagera pas ses doutes et sa souffrance. Elle est seule Seule
[Le sentier qui mène à ]
Patience sen mord les doigts. Elle sest laissée convaincre, elle sest laissée entrainée dans cette histoire en promettant le secret absolu. Vaincue par le regard éteint de la demoiselle auparavant si pétillante. Vaincue par ces épaules, redressées vaillamment à lextérieur pour ne rien laisser paraitre, qui se voutent une fois la lourde porte dentrée refermée.
Une sienne amie dune cousine lointaine du côté de sa mère lui avait parlé à mots couverts dune personne capable de réaliser tous les vux des femmes. Leurs espoirs de couche, et dautres beaucoup moins avouables.
La forêt sassombrit, les arbres se font menaçants, comme pour empêcher lintrusion dans cette clairière éloignée de tout. Un frisson lui prend des épaules aux reins. Peut être est-il encore temps ?
Un coup dil jeté derrière elle lui montre que la demoiselle a gardé son regard farouche, celui là même qui ne la quitte plus depuis que la décision a été prise. Trop tard
Margot avance à pas lents, son esprit bien moins paisible que ne le laisse présager sa mise. Et si Et si Les interrogations passent sans arrêt dans sa tête A-t-elle pris la bonne décision. Lui en voudra-t-il sil lapprend ? Et sa mère ?? Mon Dieu, sa mère Ne jamais, jamais laisser passer le moindre mot sur cette décision hors la loi.
Et les autres, tous les autres Tous ses amis Ils seraient profondément déçus
Lorsquelle se retrouve seule dans sa chambre, et quelle observe son image dans le miroir, elle ne cesse de se demander comment elle a bien pu céder, ignorer les risques pris Mais lorsquelle le retrouve, tout est oublié, et ne comptent que ses bras
Et puis lui A cet instant, avant de commettre lirréparable, sans trop savoir ce qui lattend, elle se met à penser à lui Qui pousse en elle Qui nest quun obstacle à une vie normale, à la vie davant. Mais qui, au moment de disparaitre, éclate dans sa tête Un petit, ou une petite Avec des yeux sombres comme le père ? Des cheveux clairs comme la mère ?
Trop tard pour sapitoyer, trop tard pour faire marche arrière Elle le fera. Parce quelle la décidé, parce quelle refuse dêtre une obligation, un boulet dans la vie de cet homme quelle aime plus que tout. Parce quelle laime, et quelle le laisse libre de sa vie, elle va donner la mort. Et risquer la sienne en même temps.
La forêt séclaircit, une chaumière se dresse au fond dune clairière. On y est.
Les tremblements arrivent Patience, devant, est comme une montagne, un roc derrière lequel sabriter. Il faut y aller
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Une blonde éplorée Une Patience, gouvernante avec sa tête des mauvais jours Elles avancent, lune derrière lautre, sans parler. Lair ambiant est lourd de reproches, de non-dits, de crainte aussi.
Une bouche qui souvre et se referme, sans oser laisser sortir un son. Patience se mord les lèvres. Elle nest pas sa mère, à cette petiote. Et elle ne peut que la soutenir, malgré sa réprobation.
Quest ce quil lui a pris ?? Personne ne lui a jamais dit ce qui pouvait se passer dans ces cas là ??
Cest vrai que Dame Pumae est peu présente, occupée par le château dArz, et sa grossesse. Mais elle pensait pourtant quétant proches, elles en auraient parlé.
Et les voilà, à cheminer le long des chemins quasi invisibles, à la rencontre de
[Quelques jours auparavant ]
Margot, le visage défait.
Patience, linquiétude qui se lit sur son visage.
Patience Jai Jai un souci, enfin, je crois
Les mains qui se tordent, les mots qui restent bloqués Elle regrette, la blonde, elle regrette De sêtre laissé entrainer sur un point de non retour Enfin, pour linstant, elle cherche à se persuader que ce nest pas la réalité, que tout va redevenir comme avant. Comme avant
Comme avant cette fin de nuit, qui sest terminée comme un rêve merveilleux. Comme avant ces soirées, ces matinées, moments volés au temps, moments que pour eux deux Où linnocence soublie devant la passion, devant lenvie Où tout est oublié, tout Le passé et le futur, seul le présent compte.
Ma demoiselle. Dites-moi tout Vous êtes blessée ? Malade ??
De mauvaises nouvelles de Madame votre mère ??
Si elle savait Enfin, elle va finir par le savoir
Non, non, ma mère va bien, ne tinquiète pas. Cest Moi
Et là, assise sur un coin de liseuse, Margot raconte à sa gouvernante tout ce qui fait le piment de sa vie de jeune femme amoureuse au-delà de tout entendement. Les sentiments, partagés sans aucun doute, la confiance, et aussi le désir. Lorsquelle se remémore certaines scènes, elle ne peut sempêcher de sourire malgré sa détresse Quoi quil se passe, personne ne pourra lui enlever ces instants de bonheur.
Et la conclusion, qui tombe Et cette question, qui appelle de tout cur une réponse négative Sauf que la prière na pas marché cette fois, le souhait nest pas exaucé
Deux femmes qui pleurent dans les bras lune de lautre, une qui a tellement vécu que plus rien ne létonne, une autre qui sest laissée emportée par un enthousiasme de jeunesse.
Cela fait presque deux mois. Refusant de compter les jours au départ, finissant par se rendre compte dun certain dérèglement. Une bonne nouvelle, certains pourraient dire. Sauf que
Sauf que Margot nest pas prête. Sauf que son ombre naspire quà une chose, sa liberté. Sauf quelle lui a toujours promis de ne pas diriger sa vie, et quelle refuse de lui imposer ce fardeau.
On est idiote lorsquon est jeune, toujours persuadée dêtre la seule fautive. Ce nest pas à elle que la jeunette pense à ce moment là Ce nest pas ce qui lempêche de dormir, non, mais bien plutôt ses réactions à lui.
Lui dira-t-elle ?? Certaines conversations quils ont eu ensemble, des lettres qui se sont échangées. La fin était écrite à lavance, il partait, elle restait. Et maintenant ?
Les joues se sont creusées au fil des jours, au fil des tourments. Les nuits se sont réduites à peau de chagrin Mais la conclusion, gravée en lettres de feu derrière ses paupières Non !! Non il ne le saura pas, non il ne partagera pas ses doutes et sa souffrance. Elle est seule Seule
[Le sentier qui mène à ]
Patience sen mord les doigts. Elle sest laissée convaincre, elle sest laissée entrainée dans cette histoire en promettant le secret absolu. Vaincue par le regard éteint de la demoiselle auparavant si pétillante. Vaincue par ces épaules, redressées vaillamment à lextérieur pour ne rien laisser paraitre, qui se voutent une fois la lourde porte dentrée refermée.
Une sienne amie dune cousine lointaine du côté de sa mère lui avait parlé à mots couverts dune personne capable de réaliser tous les vux des femmes. Leurs espoirs de couche, et dautres beaucoup moins avouables.
La forêt sassombrit, les arbres se font menaçants, comme pour empêcher lintrusion dans cette clairière éloignée de tout. Un frisson lui prend des épaules aux reins. Peut être est-il encore temps ?
Un coup dil jeté derrière elle lui montre que la demoiselle a gardé son regard farouche, celui là même qui ne la quitte plus depuis que la décision a été prise. Trop tard
Margot avance à pas lents, son esprit bien moins paisible que ne le laisse présager sa mise. Et si Et si Les interrogations passent sans arrêt dans sa tête A-t-elle pris la bonne décision. Lui en voudra-t-il sil lapprend ? Et sa mère ?? Mon Dieu, sa mère Ne jamais, jamais laisser passer le moindre mot sur cette décision hors la loi.
Et les autres, tous les autres Tous ses amis Ils seraient profondément déçus
Lorsquelle se retrouve seule dans sa chambre, et quelle observe son image dans le miroir, elle ne cesse de se demander comment elle a bien pu céder, ignorer les risques pris Mais lorsquelle le retrouve, tout est oublié, et ne comptent que ses bras
Et puis lui A cet instant, avant de commettre lirréparable, sans trop savoir ce qui lattend, elle se met à penser à lui Qui pousse en elle Qui nest quun obstacle à une vie normale, à la vie davant. Mais qui, au moment de disparaitre, éclate dans sa tête Un petit, ou une petite Avec des yeux sombres comme le père ? Des cheveux clairs comme la mère ?
Trop tard pour sapitoyer, trop tard pour faire marche arrière Elle le fera. Parce quelle la décidé, parce quelle refuse dêtre une obligation, un boulet dans la vie de cet homme quelle aime plus que tout. Parce quelle laime, et quelle le laisse libre de sa vie, elle va donner la mort. Et risquer la sienne en même temps.
La forêt séclaircit, une chaumière se dresse au fond dune clairière. On y est.
Les tremblements arrivent Patience, devant, est comme une montagne, un roc derrière lequel sabriter. Il faut y aller
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