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[RP] quand la frustation est au rendez-vous

Sylvine
[Au manoir d’Ytres, le matin]
Arrivée à la hauteur de la grille, Sylvine vit un damoiseau faire de grands gestes et déguerpir à toutes jambes. Cette silhouette lui était parfaitement inconnue. Quelque chose avait été laissée entre les barreaux forgés. Un parchemin…
La jeune femme le prit hésitant entre la direction à prendre : courir après ce gueux ou revenir au manoir. Cette missive pouvait être d'importance. Quelle négligence de le laisser à tout va !!

L’homme courrait fort vite comme s’il avait le feu aux trousses, le rattraper eut été inutile.
Ombeline était partie, il ne restait plus grand monde au domaine.
SI… Il devait au moins rester la cuisinière..Comment déjà Killian l’appelait…Marie.
Sylvine rebroussa chemin, fit le tour du manoir essayant de trouver les cuisines n'arrêtant sa course que pour vérifier les pièces par les fenêtres.
J’espère au moins qu’ils n’ont pas lâché les chiens !!


Marie !! Où êtes-vous ?
Elle trouva une porte entrouverte et pénétra dans une vaste pièce qui devait être un cellier.
Des jambons pendaient....Une odeur de feu de bois et de brouet flottait dans l'air.


Elle vit se détacher de l'ombre une cohorte femme armée d'un bâton à pâtisserie.

Bonjour...Dame Marie? Je suppose. J'ai trouvé ceci au portail..

Elle lui tendit le parchemin se méfiant des réactions de la dite dame.

Une fois qu'elle l'eut en main, la meunière la salua.

Au revoir Dame, je ne peux rester plus longtemps . Killian a trop besoin de nous.

Elle tourna les talons, traversa le cellier, puis le parc, puis entama la descente à vive allure de la sente menant à Bertincourt.


[La matinée passe ….à Bertincourt]

Sylvine était passée par le marché interroger chaque camelot, paysan, ou client présent mais point n’avait vu un petit bonhomme brun haut de trois pieds portant un culotte marron et une chemisette blanche. Elle était entrée dans la taverne « Au plaisir de se retrouver » mais Chou était déjà partie.

Elle était donc en désespoir de cause revenue chez elle harnacher Giroflée qui à son habitude avait brai de désagrément. Elle avait ajouté des paniers contenant légumes pour la têtue, pains et gourdes d’eau pour le petit fugueur et au cas où elle devrait passer la nuit, couverture et sa bourse aux herbes médicinales. Elle avait revêtue sa cape de voyage et prit son bâton.

Elle allait descendre vers Dieppe, évitant de franchir la frontière, elle ferait les à-côtés du chemin puis se dirigerait vers les falaises afin d’éviter les malandrins ou du moins pour les voir venir.
Elle afficha un parchemin sur sa porte au cas où on la chercherait.




Je suis partie à la recherche du petit Killian. Je prends la direction de Dieppe. J’espère être de retour au plus tard demain en matinée.
Sylvine, éleveuse de gorets et meunière.


Elle prit la longe de Giroflée qui se mit à déposer un sabot devant l’autre. Elles dépassèrent le port et commencèrent la descente vers Dieppe.
--Rufus
[ Sur un satané canasson, en route vers la casa]





Rufus en avait plein le popotin d'être sur sa selle. La journée s'étendait et semblait interminable. Cela faisait des heures et des heures qu'il tournicotait avec la patronne à la recherche du morveux et rien. Nada, nothing, nichts ... que dalle, pas une piste et même pas le temps de s'enfiler une lampée de vinasse.
Bon, d'un autre côté, il était inquiet quand même, et pis voir dans quel état était sa patronne aussi mais ça fallait lever de bonne heure pour qu'il montre toussa. Il s'en ai fallu aussi d'un cheveu qu'il ne décolle pas les marauds de terre qui tirèrent des piécettes pour des renseignements... renseignements complètement bidons en plus.

Il avait beau marmonner plus fort le long du chemin ou dire qu'elle devait s'en arrêtait là, rien à faire, une vraie tête de cochon. Elle poussait toujours en avant son canasson. C'est qu'un éclair de génie lui tomba dessus... Et oui, cela arrive même pour le Ruru. Les canassons ... Argument pour rentrer. Il jouerait sur l'une des cordes sensibles de la patronne, et pis rappellerait aussi dans son argumentaire les conseils de l'adepte de la piquouse de service. Si y en avait bien une qui arrivait par moment à lui foutre la trouille, c'était bien la mère de la peste laurinesque.

Après avoir eu raison d'elle, le vieux coursier bien las, aux yeux cernés, tâcha quand même de sortir deux, trois broutilles de circonstance, histoire de la rassurer un brin. Ben oui quoi ce n'était pas non plus un sans cœur, le vieux. C'était ce qu'il faisait quand apparut dans les airs, la saleté de zozzio du major de pacotille. Foutredieu, sale bête de ... une flopée de jurons volèrent et il se tint bien à l'écart de toucher cette chose à plumes et bec crochu. La voix de la patronne lui vrilla d'un coup les tympans.



Killian est avec Lou !!!
Il l'a retrouvé !!!
Il l'a retrouvé !!! Oh, Rufus, Lou l'a retrouvé !!!


Ouais, ouais, ouais ... Ben voilà, zety pas la peine de s'faire autant de bile pour un mouflet, moi j' vous le dis !!! devait pas planquer bien loin.
Le dernier couillon rencontré nous a bien engigné, ouais hein, il s'est bien foutu d'notre goule en nous envoyant à pétaouchnok... Pffff ... chiabrena ...


Autres jurons inaudibles. Il songea que celui qui allait encore récolter toute la gloriole serait ce mariole de Lou. Ah, il n'avait pas fini de l'entendre et faire le paon dans SON domaine, toujours dans SES plates bandes et devant SA patronne. D'ailleurs, quand allait-il leur lâcher les sabots, hein ... Le temporaire semblait durer et sacrément durer. A ce rythme, y'aurait plus moyen de le décrocher... Pire que le chien lit ça ... Il décocha avant de faire demi tour à son canasson quelques paroles.

Ouais, ben y'a plus qu'à s'rentrer.
Bonne chose quoi. Vous pourrez vous reposer, pour sur et faudraity lui coller zune bonne correction zau mouflet.
Y a que ça pour que za rentre, moi, j'vous le dis. Il commencera plus à faire ses caprizes, pour sur.
Zetes pas sassez sévère patronne, j'veux pas dire, vous vous ramollissez. Les soldats vous les meniez mieux qu' ça et là un pleurnichard de trois pommes vous mène par le bout du pifff.
C'est zur qu'avec le bras cassé qui s'enracine zau domaine, yety pas zévident. M'enfin j' suis vostre zhomme zau besoin et j'vous l' dis faut ...


SUFFIT !!!

Ventredieu, elle avait encore de la voix pour le remettre en place quand même. Elle la vit donner un coup de talon et de rêne et partir au galop. Il sentit qu'il l'avait comme qui dirait un chouilla énervé. Ben, pourtant n'a rien dit de spécial, ah foutus femelles, pesta-t-il dans sa barbe hirsute. Il lança son canasson dans la course.


[ Quelques heures plus tard, en fin d'après midi - au Domaine d'Ytres]

Le retour, c'était fait dans une atmosphère pesante, très pesante ... Le vieux coursier en avait un noeud à l'estomac et s'en voulut d'avoir ouvert le bec. Quand il mit pied à terre, il ne fit point le fanfaron comme à l'accoutumée et s'occupa des deux chevaux qu'il emmena aux écuries sans un mot. Tendue, tendue ... Y'avait de l'a tension dans l'air.

Quand il se rentra pour rejoindre la patronne et le reste de la domesticité ... y'avait qu'une chose à faire ... poser son séant sur un tabouret et attendre le retour du prodige ... Une longue longue longue attente commença ... Le soleil déclinait à l'horizon.
Leportel62
(Retour vers le domaine)


Lou se réveilla en sursaut. Il se demandait ce qu'il faisait au sol et pourquoi killian dormait sur lui.

Sa douleur au ventre le fit revenir à la réalité.

Le cheval mangeait tranquillement de l'herbe en bordure du chemin.

Réveilles-toi Killian, il faut rentrer au domaine.

Lou ramassa sa chemise et c'est un bout d'un effort surhumain qu'il parvint à se hisser sur le cheval ainsi que killian.

La blessure saignait beaucoup moins néanmoins il reposa la pièce de tissu ensanglantée sur la plaie et se serra de nouveau trés fort contre Killian.

Malgré la douleur, il préféra abrégé ses souffrances et c'est au galop qu'ils regagnérent le domaine.

Enfin, la grille était en vue. Il pénétra dans la cour et se dirigea vers l'entrée principale.

Il fit descendre Killian et posa aussi pieds à terre. Il s'accrocha à l'encolure de l'équidé.

Killian, va chercher ta marraine et dis lui de prévoir de la couture car je me suis coupé arriva t'il à dire en souriant. Vas y dépêches toi......
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Killian


Une fois enfin arrivé au domaine Killian s'aperçut le la blessure de loulou et le regarda inquiet, ce dernier venait de lui demander de courir chercher sa marraine il esquissa un pas et tomba sa jambe le faisant souffrir mais il se releva et tout en trainant la patte et avança vers le château mais chute de nouveau il hurla alors aussi fort qu'il le put et mué inquiétude pour loulou :


MAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNE


Puis il se traina jusqu'au perron

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Ombeline
[Au bord du supplice]

La jeune femme s’empressa d’ouvrir la fenêtre, posant ses mains bien à plat sur le rebord et fixa de ses yeux rougis, et les traits cernés par l’angoisse, l’horizon avec minutie. Le disque orangé du soleil déclinait sur les grilles forgées de l’entrée du domaine qui lui faisait face.

Que faisaient-ils ?
Où pouvaient-ils bien être, bon sang !


Elle s’en retourna à l’intérieur. Interminable était cette attente … Son angoisse montait crescendo au fur et à mesure que le temps s’égrainait. Elle reprit son manège, interrompu quelques secondes pour aller à cette fenêtre et fit les cent pas dans le petit salon bleu sous les mirettes tout aussi inquiètes de Rufus de la voir se morfondre autant.

Elle avait rejeté avec brusquerie le vieux coursier qui avait soudainement eut envie de l’étreindre tel le père calmant son enfant. Non, ce n’était pas lui qui réussirait à apaiser son désarroi, au contraire même si son acte avait quelque chose de touchant, elle ne supportait aucun contact en ces heures interminables à part la main hésitante de son fils. Ce dernier était resté prostré à attendre, mirant sa mère, priant le padre Aristote de les aider.

La missive récupérée sur la table de cuisine n’avait fait qu’accentuer son état entremêlant rage et angoisse. Rage de ne pouvoir rien faire de plus, rage de l’avoir laisser seul en taverne, rage d’avoir cédé à la colère, rage à l’encontre de cet homme qui réclamait un dû, rage contre elle-même … Angoisse de ne pas les voir revenir, angoisse d’être coupée d’une partie d’elle-même, angoisse qui lui noue l’estomac … Les flammes de l’âtre s’étaient repues du parchemin malmené par les doigts agités. Tout à coup, venant de l’extérieur, un cri strident se fit entendre dans ce silence étouffant.



MAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNE



Son sang ne fit qu’un tour, elle bondit à l’extérieur, ouvrant la porte avec fracas, suivi par Rufus et Nathanaël, ainsi que la Marie. Elle ne pouvait que les voir. Main portée à sa bouche, elle ne put retenir un cri puis après remise de sa stupéfaction, elle se précipita vers le premier gisant au sol.

Killiannnnnnnnnnnnnnnnnn

La distance les séparant, fut prestement réduite en rapides foulées. Ployant genou au sol, elle l'enlace et le serre le plus fort possible contre elle, les joues ruisselantes de larme. Sa tristesse et sa colère disparaissent pour laisser place à une joie intense, joie de le retrouver en vie et presque sauf.

Pardon pardon pardon, oh comme tu savais que je regrette d’avoir eu des mots si durs. Je suis désolé pour tout !
dit-elle entre deux hoquets. Une slave de baisers atterrit sur les joues du garnement.
Ne fais pas d’effort, je vais t’emmener dans ta chambre, on va soigner tes blessures.

Elle se releva et le porta elle-même malgré l’aide proposée par Rufus. Levant la tête vers Lou, elle plongea son regard dans le sien … Regard où il pouvait y lire une reconnaissance infinie de sa part pour lui avoir ramené Killian … pas besoin de mot pour se comprendre … Léger signe de tête respectueux. Elle se retourna lentement, la maîtresse de maison reprit le contrôle des choses et lança ses directives.

Marie de l’eau chaude, du linge propre, le tout dans la chambre de Killian.

Nathy, Lou va avoir besoin de toi pour s’occuper de panser son cheval. Va avec lui. Killian ne craint plus rien.

Rufus, aide-les, ensuite, tu iras au bourg, les prévenir qu’ils sont rentrés ! que les recherches peuvent être stoppées, et les remercier surtout. Dis à Sylvine et Choupette qu’elles peuvent monter au Domaine. Va, dépêche-toi !


Dépôt d’un baiser sur le front de son fils avant qu’il file rejoindre le cavalier, puis elle s’engouffra à l’intérieur, oreille attentive aux dires et gestes de Killian tout en scandant le nom de Marie à tue-tête.

Marie ! Marie ! Pressons, pressons !

Elle monta quatre à quatre les marches du grand escalier.
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Killian


Killian se sera fort contre sa marraine n'ayant plus la force de pleurer il dit juste :

Pardon.

puis leva ses grands yeux sur elle et dit

ça pas être le seval qui n'a blesser ça être loulou.


et il sombra dans le sommeil

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Ombeline
La jeune femme emporta donc le petit dans ses bras. Une fois arrivé dans la chambre du garnement, elle le dévêtit rapidement, jetant négligemment les vêtements ensanglantés à terre. Elle vérifia la présence ou non de blessure en nettoyant son corps avec le linge humide préparé par la Marie. Rien au premier abord. Ce sang n'était pas le sien. Ombeline émit un soupir de soulagement. Son attention se porta sur sa jambe tout de même bien bleuie alors qu'il lui marmonna. Il avait été brutalement rudoyer... pas de fracture, mais de beaux bleus. Elle se tourna vers la Marie.

Va me chercher le flacon bleu dans l'officine, je te pris. Celui de verveine macérant dans de l'alcool.

Elle se rappela que la Marie ne savait point lire, elle mit la main à sa poche, en sortit son calepin, déchira l'un des feuillets puis écrivit à la va vite dessus. Elle lui tendit la feuille.

Celui où tu verras ces mots-ci.

Citation:
Fleurs et feuilles de verveine


Bien m'd'me.

Tout à coup, le petit baragouina à son attention.

Pardon.

N' parle pas mon p'tit loup. C'est pas de ta faute.
Allez chutchutchut, repose toi.


Elle caressa son front et le vit lever ses grands yeux sur elle.

ça pas être le seval qui n'a blesser ça être loulou.

Elle sentit son estomac se nouer tout à coup alors qu'elle lui disait des chutchut, pour ne pas perdre de force à parler. Il était blessé ... Ses gestes se firent moins habiles quelques secondes puis elle se reprit. Lou tenait debout, ce n'était sans doute guère grave, il l'aurait dit ou manifesté le bougre. Enfin, elle espérait. Un doute s'insinua en elle... Elle le connaissait à force et il n'aimait pas jouer les douillettes. Elle serra les dents, et plissa le nez contrariée. Bon bon, déjà Killian, et ensuite j'irai le voir. La Marie revint avec le flacon attendu et en prime de nouvelles compresses.

Ah, merci Marie. C'est parfait.
Préparez de nouveau de l'eau chaude et la chambre de Lou, d'après ce que Killian m'a dit, il est sans doute blessé... et un p'tit bouillon, si Killian a faim... sait-on jamais.


La vicomtesse se tourna vers Killian, esquissant un sourire pour le rassurer.

Cela risque de te picoter un peu, car tu as quelques égratignures.
Sois fort, mon ange.


Avec des gestes précis, elle imbiba le coton de la lotion alcoolisée et taponna la jambe de l'enfant. Une fois terminée, elle le recouvrit de ses draps et déposa un baiser affectueux sur son front.

Bleuzaille, vous avez été très très très courageux.
Repose toi, maintenant. Dors tranquillement, je vais aller voir ton chef. Je repasserai te voir et si tu as faim, fait teinter la clochette ou tire sur cette petite corde pour prévenir Marie.


Caresse douce sur sa joue suivi d'un baiser sonore sur la joue cette fois, et la jeune femme repartit, le linge entaché sous les bras. Elle jeta un dernier regard vers le petit qui ne tardait pas à rejoindre les bras de Morphée. Il était en sécurité maintenant, il n'y avait plus rien à craindre, mais quelle peur, lui avait-il fait ... Elle sortit de la chambre, passa aux cuisines confier le linge à la Marie et manda des nouvelles du trio qui étaient partis aux Écuries.

Marie, ils ne sont pas revenus encore ? Depuis tout ce temps ?

Non, m'dme. J'les ai pas entendu viendre en tout cas, ni dans le salon, mais j' ai vaqué entre ici et la chambre du moufl eu du damoiseau, d'me, et préparer l'eau pour le Sieur.


Froncement de sourcil ... plissement de nez ... nouveau noeud à l'estomac ... Elle quitta les fourneaux et fila en direction des écuries.

Rufus !!!
Lou, Nathy !!!
Que fabricotez-vous alors ???
Leportel62
Lou se tenait toujours à l'encolure du cheval, dos tourné à la vicomtesse; elle ne put donc voir qu'il était blessé.

Il l'entendit donner ses directives à Rufus et Nathy. Ses paroles semblaient lointaines.

C'est au moment où le Ruru s'approchait de lui qu'il s'écroula dans ses bras.

Il entendit une derniére fois la voix d'Omby avant de perdre connaissance......
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--Rufus


Lou s’avachit sur les épaules du Rufus qui ne manqua pas de pester.

Chiabrena, manquait plus que za.
Zety qu’il va pas clapser dans mes bras lui !!!
Bonté de mère, qui zety qui m’a fichu un bras cassé dans les sabots pareils.
GRumph, zen plus y’a le canasson.
Va l'attendre zun peu mon gars, ya priorité.


Pestant à tout va, il s’en alla cahin cahan avec le major de pacotille le mettant à moitié sur son épaule et les rênes de Tonnerre entre les chicots.
Avec une douceur des plus rufulesques, bref, vous savez compris, le jette sans chichi au sol, il déposa le colis dans la paille et alla parquer le canasson dans son boxe en beuglant au mouflet quelques directives.


Surveille le, fou lui quelques torgnoles pour le réveiller,
Za n’peut lui faire qu' du bien.
Et vasy, hein, zety qu'il a la couenne dure !!!


Pendant qu’il s’occupait de Tonnerre, moult jurons retentirent qu’il est bien inutile de répéter, guère besoin de faire un dessin. Quand il revint, son humeur bougonne n’était guère retombé comme le soufflet, qui plus est, il venait de se rendre compte que le branquignole l’avait saligoté. Et voilà, La Marie allait encore lui secouer les esgourdes alors que zety pas de za faute là, toujours les mêmes qui trinquent. Grumph …
S’approchant du duo, il cracha au sol un de ses glaires verdâtres dont il avait le secret et renifla l’Asticot.


M’a l’air pâlichon quand même.
Tu l’as un peu souffleter pour lui donner d’la couleur, zety comme j’ l’ai dis ?
Faudrait pas qu’il clapse quand même, la patronne va l’en faire une jaunize.
Ah mais quel branguignole zelui là.
Bon, l’on va le rentrer parze zest pas qu' za m'travaille mais bon, j' l' sens pas là, m'a pas l'air de s'la jouer.


Il commençait à l’embarquer sur son dos, grimaçant sous le poids …

Ben, mon couillon, tu dois t’en fichtre plein la panse, toua !!!
Heureusement que le Ruru, zety du zolide, hein, du costaud, moua j' le dis !!!


Rufus !!!
Lou, Nathy !!!
Que fabricotez-vous alors ???


Sursaut du Rufus.

Oh, bordel, vl’a la patronneu ….
Avance, avance bonhomme, mety toua donc devant …
Ombeline
[ ... Quand les sentiments sont mis à nus ... face à la peur de perdre ce qu'on chérit ... ]


Ombeline appela moult fois, l’absence de réponse avait déjà entaché sa patience et pour ceux connaissant bien la jeune femme, la patience n’était point sa tasse de thé qui plus quand l’inquiétude la travaillait … Son visage se décomposa en tombant sur le trio … Une voix anxieuse et éraillée sortit du fond de sa gorge … mortellement angoissée à l'idée de sa possible mort.

Lou ?

Crénom, qu’est-ce que ?
fin de question étouffée…même pas la force de l’abreuver de plus d’interrogations …

Lou, lou, lou …

Leit motiv répété inlassablement avec émotion … Son cœur s'affola et sa respiration se mit à dérailler. Ombeline se précipita vers eux ... bousculant sans ménagement Rufus, qui retint plus fermement Lou afin qu’il ne chuta point.

Le visage ainsi blême, et moucheté de sang, elle le crut mort.
Un frisson lui parcourut l’échine. Elle se pencha sur lui, retenant un cri avec peine.

Faisant fi de sa propre blessure, elle entremêlant ses longs doigts fins dans ses cheveux, puis instinctivement, remonta vers son visage qu’elle prit tendrement entre ses mains, et le caressa avec douceur. Son front était encore brûlant. Elle murmura son prénom, d’une voix faible entrecoupée de larmes. Elle l’enlaça, le serrant contre sa poitrine, déposa ses lèvres sur son front, ses joues, son cou … s’engouffra contre sa nuque, murmurant des paroles à ce dernier, sans se préoccuper de la tête estomaquée de Rufus qui n’avait point vu sa patronne dans un tel état depuis la mort du père de son fils. Des sanglots la secouent.

La jeune femme dévastée sentit soudain son souffle dans son cou. Un déclic se fit en elle en cet instant : Il était vivant ! Elle émit un énorme soupir de soulagement et recommença à mieux respirer. Elle se recula, essuya ses larmes d’un revers de manche, caressa de nouveau son visage et le contempla avec frayeur. Elle avait déjà vu des blessés sur les champs de bataille mais là … enfin c’était différent, cela la touchait bien plus personnellement. Son torse était en sang … Elle ravala sa salive, puis se reprit, respira une grande coulée d’air.


Rufus, montons le vite dans la chambre.

.. Silence … petits bras qui s’agrippent à sa jambe. Regard vers Nathy … sourire crispé en le voyant lui aussi les yeux rougis, et les traits anxieux. Avec difficulté, elle ravala de nouveau sa salive et tâcha de s’exprimer d’une voix douce mais cette dernière, fut encore quelque peu éraillée.

On va le soigner, mon ange, ne t’en fais pas, on va tout faire pour

Elle ploya le genou, le serra entre ses bras et lui déposa un baiser sonore sur la joue, puis le poussa légèrement sur le côté. Grimaçant, d’une main, elle se débrouilla pour attraper les pieds de Lou. Léger craquement en son épaule. Grumphhhhhhh. Il faisait son poids le bougre. J’ lui rappellerai, hein, et dire qu’il me bourre le mou d’arrêter de me gaver de madeleines, tu parles… sourire amusé à cette pensée, mais qui se fana bien vite en revenant à la réalité bien moins réjouissante.

Rufus !!!

Réveillez vous que diable, on le monte à l’étage.

Nathy va devant pour nous ouvrir les portes puis court chercher la Marie qu’elle apporte le même attirail que pour Killian.


Voilà le quatuor partant en direction du manoir, dans un équilibre précaire. Rufus aida machinalement tel un automate encore sous l’émoi de la scène. Ils montèrent les escaliers et se dirigèrent vers l’aile familiale. Nathy, l’estomac noué galopait devant suivant les directives de sa mère, et donc ouvrait les portes au fur et à mesure de leur avancée.

Merci mon ange, pour le reste, on va se débrouiller, file aux cuisines chercher Marie.

Elle bifurqua d’un coup vers l’aile familiale, mais sentit une légère résistance de son coéquipier de brancard.

Zety q’vous n’avez pas l’compas dans le piff, patronne … zest en émultion, za vous zecoue toussa, zest l’couloir d’ droite za chambrée à l’autre branquignole.

Plissement de nez … regard qui ne put que faire comprendre au coursier qu’il valait mieux éviter de la contrarier surtout pour un simple détail de chambrée …

Zety qu’ il zest zale comme zun cochon et pis zil clapse, za va dégeulasser tous les draps, patronne !!!

Grande goulée d’air … Respiration, restons zen … Nouveaux Plissements de nez vicomtaux. Finalement, le Rufus sembla abdiquer, il ne broncha point et suivit le mouvement. Ils le posèrent sur le lit. La jeune femme prit soin d’ôter les bottes puis les bas, elle s’approcha de la ceinture...

Eu, zety qu’vous zallez le dézapper zentièrement, patronne ?

Soupir d’agacement à cette question franchement qui lui parut stupide sur le coup …

Bon, si vous n’êtes pas apte à tenir le choc devant un homme nu, Rufus, vous pouvez disposer, je me débrouillerai avec Marie …

Regard vers le coursier puis elle rajouta histoire de le piquer dans son égo, même si en temps normal elle ne l’aurait point fait, là elle était à fleur de peau, et les élucubrations de son homme de main était le cadet de ses soucis …

mais je me rappellerai que vous avez eu les chocottes, quoique peut-être faut-il mieux que vous sortiez afin de ne point souffrir d’une comparaison au niveau de la virilité à vostre désavantage, enfin j’ ne vous ai jamais vraiment bien bien regarder à la cave l’autre fois, mais bref … Je ne voudrais pas que vous vous vexiez pour un simple détail.

Et toc, na, m’agace, m’agace, m’agace, grgrgrrgr … elle retira un peu trop brusquement la ceinture, provoquant un râle du blessé.

Oh, miséricorde, vous voyez vous m’énerver et je fais n’importe quoi.
Bref, arrêtez vos chichis et grimaces, Rufus.
Bon sang de bois, ce n’est pas un étranger sortit de nulle part. C’est Lou !!!
Il faudra vous y faire à le voir ici et y demeurer !!!


Elle s’énerva sur les boutons des braies qui s’y mettaient eux aussi, à ne pas faire comme elle l’entendait.

Aidez-moi, vous voyez bien qu’en plus avec mon bras, je ne peux pas tout faire et surtout je risque de lui faire plus de mal que de bien !!!

Les derniers mots claquèrent plus fort qu’elle ne l’aurait voulu … le temps pressait, l’énervement, l’inquiétude et ces satanées boutons récalcitrants n’arrangeaient pas son humeur.

Zety qu’ … bonbon, j’y va … zety bien parze qu’zest pour vous, hein, bon zest pas un mauvais couillon non plus … j’ l’aime bien l’ gars mais za distance et euu, mouais je ferme ma goule.

Marie arriva à point nommée avec une bassine d’eau chaude et des linges propres. Rufus retira ce qui restait d’habits, roulant en bouchon les fripes contre lui. Les deux femmes entamèrent le nettoyage du corps du blessé afin de voir de plus près où se situaient la ou les blessures. Une belle balafre zébrait le ventre, le reste n’était que des broutilles. Il fallait fermer cette plaie encore suintante. Soupir de la jeune femme … Passant une main sur son front, elle mira Marie.

Bon … faut recoudre … J’aurai eu Nefi sous la main …. Mais bon, on ne va pas aller courir la chercher, elle a du déjà passée la frontière Normande depuis des heures. …

Tout en passant doucement une main sur les joues de Lou, la jeune femme resta quelques secondes songeuse sur les personnes éventuellement qui pourraient …. Soupirs …. Guère le choix … Et plus le temps s’écoulait, plus la plaie avait des chances de supputer.


Hum … Vais le faire …

Marie, prépare de nouveau de l’eau chaude, du linge propre.

Rufus, active moi l’âtre, j’en aurai besoin et surveille Lou. Reste près de lui, s’il te plait.

Je reviens avec ce qu’il me faut pour suturer la plaie.



La jeune femme se pencha sur Lou, murmura quelques mots à son oreille et déposa un baiser au coin de ses lèvres …. Je reviens, promis, j'te laisserai plus de côté … souffla-t-elle tout en serrant sa main dans la sienne. Elle sortit de la pièce, le cœur gros mais savait ce qu’elle devait faire et se dirigea telle une automate vers son bureau.
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Killian


Killian s'était réveiller en sueur au bout de quelques minutes a peine, il se leva et avança lentement, perçu l'agitation et comme sa peur que Loulou meurt a cause de lui augmentait il décida d'aller voir par lui même. Le trajet fut difficile et Killian boitait malgré la sorte de canne improvisé qu'il avait fait avec une de ses épée de bois.

Arrivé devant la chambre de sa marraine Killian vit Loulou tout seul sur le lit, enfin seul était un bien grand mot mais le Rufus tournait le dos alors Killian avança espérant ne pas être entendu et au prix d'un gros effort il réussis a monter sur le lit de sa marraine et se rallongea a coté de Loulou où il se mit a pleurer silencieusement.

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--Rufus


Rufus, pour l’une des premières fois de sa vie était sur le popotin…enfin peut-être pas mais bon, mémoire sélective du vieux bougon et l’émotion lui faisait perdre à peu la caboche. Donc, tout s’écroulait sous ses panards. Le pire de ses cauchemar se déroulait sous ses nœilnœils .
Pas le fait que l’Asticot soit blessé et pas loin de voir la faucheuse, nan nan bon même si ça ce n’était pas quand même une bonne nouvelle, il l’aimait un chouilla quand même mais bon un chouilla, n’allait pas croire à croire que enfin bref … humain quand même le Ruru, l’aimait pas voir les vaches et cochons mourir, ben il en était de même des gens. Il suivit donc les directives de la patronne comme un automate encore sous le coup de toutes ses embrassades et calinous … pis, grimaces de ce dernier en revoyant la scène … cette vision apocalyptique … sa patronne aussi inquiète pour la vie de son fils que pour l’autre tache … il avait passé l’âge d’être son morveux quand même. C’est avec un air renfrogné qui porta la major qui faisait son poids mine de rien, quasiment aussi lourd qu’ t’a heure, la patronne allégeait la charge sans plus. Heureusement qu’il était encore là, le vieux, songea le Rufus.

Alors qu’il orienta le mouvement vers le couloir approprié pour la chambrée de Leportel, il sentit une résistance l’incitant à bifurquer. Levant la goule avec son air interloqué, il manda à la patronne


Zety q’vous n’avez pas l’compas dans le piff, patronne … zest en émultion, za vous zecoue toussa, zest l’couloir d’ droite za chambrée à l’autre branquignole.

Un frisson lui parcourut la couenne, l’air de sa patronne ne lui disait rien qui vaille. Zety qu’elle devait être toute retournée et chamboulée et toussa, bonté de mère, pas possible de voir za, et tout za pour un couillon pareil … Il aurait droit à des privilèges pour une simple blessure, le monde n’est vraiment pas plat. Grognements inintelligibles … Il ajouta à voix basse malgré tout une p’tit pique.

Zety qu’ il zest zale comme zun cochon et pis zil clapse, za va dégeulasser tous les draps, patronne !!!

Nouveaux frissons, crénom de vindious, zety qu’elle aurait les mains libres et sans attelle, qu’elle lui ficherait une torgnole à voir comme ça son regard. Rufus abdiqua, il ne broncha plus du moins pour l’instant et suivit le mouvement. Il l’aida à le poser dans le pieu bien trop propre pour un cochon pareil. Non mais c’est vrai, il allait tout saloper quand même, qui c’est qui serait en pétard ? Hein, La Marie et qui c’est qui se prendra l’humeur de la donzelle, ben le Ruru comme d’hab … Il fixa Lou et jura que ce dernier qui s’en sortirait, forcément, hein, pouvait pas en être autrement, ne l’emporterait pas au paradis. Il va lui mener la vie dure, foi de Ruru. Tout en cogitant à son éventuelle vendetta, il se rendit compte que la patronne déshabillait tout naturellement l’Asticot. Ben mon couillon, qu’est-ce qui se passe là ??? La patronne ??? Il réussit à baragouiner quelques paroles.

Eu, zety qu’vous zallez le dézapper zentièrement, patronne ?

Mauvaise question, qui lui vallu une belle réplique qui piqua son égo en plein dans le piff.

Bon, si vous n’êtes pas apte à tenir le choc devant un homme nu, Rufus, vous pouvez disposer, je me débrouillerai avec Marie … mais je me rappellerai que vous avez eu les chocottes, quoique peut-être faut-il mieux que vous sortiez afin de ne point souffrir d’une comparaison au niveau de la virilité à vostre désavantage, enfin j’ ne vous ai jamais vraiment bien bien regarder à la cave l’autre fois, mais bref … Je ne voudrais pas que vous vous vexiez pour un simple détail.

Ben, eu ben …

Il mira de ses nœilnœil tout de même les braies, suffoqué des dires de la patronne… Comparer, comparer … zety qu’elle en sait quoi d’abord qu’il serait désavantage, fallait pas juger comme ça, hein, pas parce que l’autre est tout en muscle que, roo bondiousssss, grumphhh … se redressa tout en poursuivant sa réflexion intérieure … moua zaussi bien doté que l’autre scribouillard et zety pas … ses pensées s’interrompirent nettes sous la voix tranchante de la patronne.

Oh, miséricorde, vous voyez vous m’énerver et je fais n’importe quoi.
Bref, arrêtez vos chichis et grimaces, Rufus.
Bon sang de bois, ce n’est pas un étranger sortit de nulle part. C’est Lou !!!
Il faudra vous y faire à le voir ici et y demeurer !!!


Y demeurer ??? Bouche bée … il la fixa …

Aidez-moi, vous voyez bien qu’en plus avec mon bras, je ne peux pas tout faire et surtout je risque de lui faire plus de mal que de bien !!!

Zety qu’ … bonbon, j’y va … zety bien parze qu’zest pour vous, hein, bon zest pas un mauvais couillon non plus … j’ l’aime bien l’ gars mais za distance et euu, mouais je ferme ma goule.

Il finit de désaper le major, et lui laissa le strict minimum quand même, noméooo … Il la mira refaire des papouilles, foutredieu, pas possible de voir ça. Pincez moi la pince, vindioussss, vais me réveiller …

Rufus, active moi l’âtre, j’en aurai besoin et surveille Lou. Reste près de lui, s’il te plait.

Je reviens avec ce qu’il me faut pour suturer la plaie.


Zety q’j’m’en zoccupe, patronne.

Il la regarda partir et s’approcha de Lou.

Ben, toi mon couillon t’es zun zacré p’tit veinard, profite za, mais za l’va pas durer longtemps, moua, j’ t’ le dis. Dès qu’tu seras sur tes gambettes, vais t’en faire baver moua… va pas croire t’a gagner la plaze au palaze là !!!

Brailla le vieux bougon tout en accompagnant sa parlotte de moulinet des bras. Puis il se tapa le torse.

Zety q’j’suis bien doté, pas les j’tons de comparer. La taille za pas blus zimportant dans tout za. Zety qu’ l’ patronne l’est toute retournée, l’a pas toute za tête là, pour t’faire tout’ zes trucs là. Elle est tout’ émulionnée à cauze du mouflet, pas qu’pour ta goule, va pas croire za !!! Voilà, tout j’avais za dire moua !!! t’as zintérêt quand même de t’ bouger le fion et d’être zur pattes, zinon zelle pas s’en remettre, et y a pas zintérêt de voir za, moua qu’il l’dit !!! Tu piges, le coquebert ?

Un mouvement de paupière de Leportel le fit sursauter en arrière.

Foutredieu, vais l’avoir réveillé moua ….

Il battit rapidement en retraite, se méfiant tout de même des réactions de l’autre escogriffe. Il vira de cap et ploya la gambette pour s’occuper de l’âtre. Il vira les cendres dans le pot prévu à cet effet, et attrapa de vieux bouts de journaux qu’il froissa en faisant une boule. Il réalisa un petit empilement de boulettes puis posa le petit bois en forme de tipi tout en sifflotant. Par dessus le tout, il ajouta de plus gros morceaux de bois. Il prit du recul et mira son labeur fort satisfait et termina en allumant le feu. Quand il se retourna, il découvrit l’un des mouflets dans le lit, endormi.

Ben couillon, par zety donc qu’il est passé loui ?

Il allait te l’réveiller séance tenant afin de déguerpir de là mais aperçut les larmichettes sur ses joues. Point un sans cœur quand même le Ruru. Il prit le drap et couvrit le drôle, tout en vérifiant que le linge servant de première compresse tenait toujours bien sur la bidoche du major. Il tâcha à ce que la main et le bras de Lou maintienne bien en place la compresse imbibée de vinasse. Cela saignait déjà moins qu'au début à première vue. Le vin avait asséché la plaie.

Bon, y a plus qu’ zattendre l’patronne. Vais m’ poser là.

Il s’installa sur le petit fauteuil de velours vert et fixa la goule de l’escogriffe, très très très songeur. La voix de la vicomtesse le sortit de son roupillon … Ben moui, il avait fini par s’endormir … après tout, tout cela l’avait tout chamboulé aussi le pauvre.^^
Ombeline
La jeune femme s’était rendu en son bureau et avait ouvert l’une des armoires. Cliquetis, grincement de bois, un panneau de bois coulissa … sa petite pharmacie personnelle était sous ses yeux. Avec précaution et maîtrise, sa main attrapa ce dont elle aurait besoin. Elle referme l’armoire et se rendit avec son attirail en sa chambrée. Quel silence régnait quand elle y entra. Plissement de nez … Froncement de sourcil, caractéristique de la jeune femme. Rufus dormait au lieu de s’occuper de surveiller le blessé …

Inspiration, expiration, inspirations, expiration … ne t’énerve pas, ne t’énerve pas, ça ne sert à rien, s’admonesta-t-elle. Elle posa son attirail et observa d’un regard attendri le jeune intrus qui s’était glissé sous les draps. Elle caressa le visage de Killian et sécha les perles humides parsemant ses joues. Elle déposa un baiser sur son front puis, reprenant son fourniment fit le tour du lit. Le lit est assez grand, l’enfant ne la gênerait point pour opérer. Avec délicatesse, elle prit le bras de Lou et souleva la compresse afin d’examiner cette plaie. Cette dernière ne suintait presque plus. Une bonne chose, mais il avait certainement perdu beaucoup de sang.

… Soupirs de la vicomtesse …
Elle prit son aiguille triangulaire puis la chauffa aux flammes de l’âtre. Elle l’essuya pré cautionnement avec un nouveau linge propre et enfila dans le chat, un fil de lin fort et égal, double, ciré avec la soie. –Elle respira un bon bol d’air, bien quand il faut y aller, faut y aller … Plissement des yeux … L’éclairage n’était pas folichon et difficile pour elle de tenir une bougie près de la plaie. Elle avait besoin d’un second bras fiable. Elle chuchota à la seule personne disponible dans la chambrée, Marie n’était point encore revenue.


Rufus

Rufussss


Toussotement … balançage d’un chiffon en pleine frimousse.

Rufusssssssss

Zety pas mouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa, pas moua j’ l’jure !!!!! J’rien fait, rien de rien, j’ l’dis !!!

Rufus, bon sang taisez-vous, vous allez me les réveiller là !!!
J’ne veux savoir de quelle sottise vous avez sans doute faite au vu de vos élucubrations, j’ai juste besoin de vous. Venez donc là et tenez la chandelle bien haut que je puisse voir ce que je fais.


Ah ? zety qu’ zenfin que …

Soupirs vicomtaux … Qu’avait-encore à rechigner ?

Que quoi Rufus ? Arrêtez de discuter bon sang de bois, chandelle !!!

La plaie fut baignée dans le halo de la chandelle au moment où la jeune Marie fit son entrée avec tout le matériel demandé.

Oh parfait Marie. Vous tombez à pique.
Passez vos mains sous un linge imbibé de la bouteille d’alcool que vous avez apporté pour la plaie et venez donc m’assister.


Mais m'dame, j'nai jamais fait cha mouis, jsuis nin douée pou l'couture, in pluch, j'rate toudis les racommodages, même l'marcel m'disot ksé patalons chon pire kavin. Che ki diso rin, ché les oisiaux aprés que j'leur bourre le tchu, maus fait ça sur un marmot mouis.

Petite secondes de traduction … acquiescement de la Vicomtesse.

Vous n’aurez qu’à suivre ce que je vous dis.

Avec l’aide de Marie, la jeune femme officia tout en remerciant le ciel que son blessé soit dans les bras de Morphée, il ne sentirait pas l’aiguille traverser les chairs … la lumière disparut d’un coup, suivi d'un boum … Regards féminins tournés vers le bruit … Soupirs …

Nous vl’à bien … Le Rufus qui défaille. P’tite nature en fait … Récupèrez la chandelle, Marie que cela ne nous mette pas le feu … Et eu vérifiez quand même qu’il ne s’est pas trop biné … ça nous ferait un blessé de plus …

Oui d’me.

bin samôhé chtiete … rufus aura chtietete intré ché deux zorel


Plissement de nez …
Hum hum … bon, on verra ensuite, terminons de recoudre la plaie.
Une fois la plaie recousue, elle le peinturlura d’un onguent brun et l’enrubanna à l’aide de Marie. Finalement, elle fut bien contente de ne pas avoir perdu la main en ce genre d’exercice même si elle aurait bien entendu préféré ne plus en avoir l’usage.
Bien, un second de fait … passons au troisième … Marie vous allez m’aider à le remettre dans le fauteuil.

Bien m’dame
Fichtre, plus lourd qu’je pensais le gaillard.


Ombeline soigna le bobo sur la caboche de Rufus et se dit qu’il serait content d’avoir un énorme turban sur la tête pour s’être dévoué corps et âme^^ Elle esquissa un sourire et le momifia, puis déposa une couverture sur les genoux du gaillard.

Les deux femmes se lavèrent les mains dans la bassine dont l’eau était tiède. La jeune femme fixa Killian, quelque chose la tracassait …. Nathy … où était-il donc passé ? Elle l’aurait cru auprès de son comparse mais apparemment point le cas …


Marie, auriez-vous vu mon fils ?

j'cro bin kil prin l'frais, n'avo pas lair d'avouair chtiete dun s'nassiette
vostre drôle, d’me.


Bien, je vous remercie Marie. Vous pouvez disposer.


Ombeline retourna au chevet de Lou et de Killian. Elle leur déposa un baiser à chacun, accompagné de gestes de tendresse, puis vérifia qu’ils étaient bien installés. Elle sortit ensuite sans bruit afin de retrouver son fils à l’extérieur.
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--Nathy
Nathy avait suivi les directives de sa mère sans rechigner. Malgré son jeune âge, il comprenait que trop la situation pour l’avoir vécu jadis, à un détail près qu’à l’époque c’était sa mère, qui souffrait dans ce lit de graves blessures. Il voulait aider et y mettait tout son être pour faire au plus vite, pour faire au mieux, pour que l’inévitable ne se produise. Ne tenant pas en place, suivant à la semelle sa mère, puis la Marie, puis de nouveau sa mère et encore la Marie pour enfin les laisser faire. Il avait eu besoin de s’occuper l’esprit à tout prix.

Toute cette longue attente, cette inquiétude nouant l’estomac, cette peur dévorante d’avoir perdu son cousin … et puis la vue du sang, avaient ravivé en lui que trop ses sinistres souvenirs d’enfance, souvenirs dont il avait cru s’être enfin débarrassé … en les enfouissant bien loin …. Ce fut un véritable boomerang empli d’une peur viscérale qui lui revint en pleine figure. Sentiment de déjà vu … L’annonce d’une nouvelle mort probable au sein de la famille fut une idée fixe, revenant en boucle, encore et encore dans ses pensées. Toute cette journée, tous ses sentiments mêlant ceux surgissant du passé avaient de quoi retourner tout être sensible et en particulier ce dernier. Il n’exprimait guère ses sentiments, préférant comme sa mère garder tout pour soi, se murant dans une carapace protectrice … une cocote minute prête à imploser ou exploser à tout moment si de temps à autre, elle ne laissait pas échapper quelques coups de pression, sans prévenir.

Sa course effrénée à l’extérieur du domaine, l’entraina sous le grand chêne qu’il rudoya à grand coup de poings. Malgré la douleur, et les griffures engendrées par l’écorce de l’arbre, il poursuivit ses coups jusqu’à perdre toute force. Il se laissa chuter sur les genoux face à l’arbre qui avait refusé de plier. Il mira ses poings en sang à travers ses larmes. Les yeux rougis et humides, il se traîna vers elles puis se recroquevilla sur elles, malgré leur froideur. Des sanglots le secouèrent..


J’veux pas, j’veux pas qu’il vous rejoigne !!!
J’lui interdis !!! On a besoin de lui !!! J’veux pas, j’veux pas !!! J’ferai plus le jaloux si colle trop m’aman, j’ laisserai Killian jouer plus souvent avec aussi. J’veux pas, j’veux pas za. Laissez le pas venir avec vous !!! J’veux pas, j’veux pas, j’veux pas !!!


Les larmes ruisselèrent de plus belles sur ses joues, alors que de son petit poing en sang, il tambourinait sur l’une des tombes glaciales. Il ne voulait pas rentrer, peur de voir celui qu’il considérait déjà comme un père rejoindre les autres au ciel, et angoissé de revoir sa mère, comme jadis, le visage dévasté par la perte de celui qui l’avait élevé lui, comme son propre rejeton. Comme il aurait voulu serrer sa princesse au witwit en cet instant… comme il aimerait puiser du courage en ses deux émeraudes complices et rassurantes… sa comparse de tous les jours, elle qui ne pouvait que comprendre les sentiments qui le submergeaient pour avoir perdu son père, il y a peu. Fermant les yeux, il songeant au visage de Laureline, puis ce dernier s’accola à celui de sa propre mère. Les deux femmes de sa vie.
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Leportel62
Lou se sentit balloter dans tous les sens, jeté par terre, de nouveau trinbalé pour finir semble-t'il dans un lit.

De nouveau quelqu'un lui appuyait sur sa blessure. Une douleur atroce envahit son corps.

Des voix lointaines lui parvenaient. A un moment, il réussit à ouvrir un oeil et ne comprit pas pourquoi il aperçut un moulin s'exprimant comme Rufus.

Il sentit une chaleur se coller à lui puis plus rien. Son heure était elle arrivée?

(Quelques jours plus tard)

Lou ouvrit enfin les yeux. La chambre était déserte. Mais que faisait il ici? Voulant se redresser, une douleur atroce lui rappela l'épisode du normand. Il regarda son ventre et ne vit qu'un gros pansement. Sa gorge était désséchée. Il essaya de nouveau de se lever, en vain. Il hurla de toutes ses forces, espérant que quelqu'un l'entende.

J'AI SOIFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF......
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