Gladriel
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Le soleil a laissé place à un ciel dun argent cotonneux. Un voile vaporeux couronne la cime des collines, dévalant avec lenteur les pentes verdoyantes tel un troupeau de rats affamé. Le brouillard sempare des hauteurs alors quune brume légère auréole le lac dun halo de mystère.
Les vapeurs doucereuses enlacent ses chevilles. La fraicheur humide filtre à travers sa chemise et dépose sur le cuir de son gilet, de fines perles deau. Ses deux bras encerclent ses genoux repliés contre elle. Deux yeux dun bleu profond fixent la surface du lac dun air lointain.
Lenvie de solitude sest fait ressentir. Voilà la Bourganiaude perdue une fois de plus au cur delle-même. Seule, assise au milieu de la brume, elle laisse son esprit écouler lentement des flots de lassitude. Cette ville quil faut sans cesse réveiller, les fonctions quelle accumulent léreintent. De jour en jour la lanterne de la gardienne des fantômes se fait lourde. Arpenter les rues abandonnées est devenue pour elle une habitude monotone Et quand la ville sanime de nouveau, Gladriel en profite pour séchapper quelque temps, seffacer à la vue des habitants.
La brume glisse contre ses jambes, telles des fantômes qui entament une ronde morne et silencieuse. Qui est elle donc? Nest elle quune femme bourrée despoir qui nest bonne quà vivre entourer des spectres du passé? Beaucoup on confiance en elle et apprécie sa joie sereine qui ne semble jamais la quitté Nest-ce donc quune apparence?
Ses saphirs sassombrissent. Une natte clairsemée laisse échapper de longue mèche de cheveux qui se plaquent contre son visage humide. Quand sest elle réellement égarée? Un regard vague se pose sur lépée qui repose sur ses pieds. Une main légère vient semparée de la garde. Dans un doux crissement, le métal se voix libéré de son fourreau.
Nirnaeth Lamentation. La lame semble encore raisonner de léchos des cris agonisant de ses anciennes victimes. La femme fixe le plat de larme quelle tient désormais avec une facilité dont elle ne se saurait cru capable. Cette épée na rien à envier à la faux mortelle de la Grande Faucheuse, et pour cause, elle avait appartenue à sa marraine Alors quelle fixe le reflet que lui renvoie léclat glaciale de la lame, elle ne ressent plus laversion qui lhabitait autrefois
Gladriel nest quun faible agneau qui fut dressé par une louve. Il ny a rien de plus frustrant quune élève qui refuse naïvement dutiliser son potentiel. Une candeur, qui a faillit lui couté la vie plusieurs fois et qui a fait delle une assisté durant bien des années. Pourtant
La femme se hisse tranquillement sur ses jambes, le bleu de ses iris toujours plongé dans largent de la lame. Dun geste souple du poignet elle exécute quelque moulinet habile. Le fil de lépée tranche mollement les fantômes vaporeux de la brume indolente. Lagneau est devenue un pâle reflet de son professeur. Protégée dune guerrière meurtrière, compagne dun ange assassin, elle naurait put être mieux entouré Aujourdhui pourtant elle est seule à se battre avec ses démons.
Son jeu de ses jambes saccélère avec précision et les passes senchainent. Latéral croisé, Brisé, fente avant, Croisé tête, feinte de lange La femme sembarque dans une danse armée rivalisant dadresse et de finesse. La lame pourfend les cavaliers fantomatiques qui accompagne ses pas endiablés, transperçant les ombres du passé qui sagrippent avec hargne à sa mémoire. Un pas de côté et le coup destoc est donné. Un décalage et la riposte suit. Les paupières se ferment pour se laisser envahir pleinement par cette sensation qui la galvanise. Les pas se suivent avec vivacité, déchirant les lambeaux de brume qui lui lèchent les chevilles.
Lépée est armée sur lépaule, elle volte, le coup part
Un raclement grinçant craque à ses oreilles.
La blessure est faite, le sillon est habilement tracé
La danse cesse subitement. Ses prunelles surprises se figent sur lentaille qui éventre la vieille écorce. Lentement ses doigts se desserrent et la pointe de la lame saffaisse sur le sol. De sa main gauche, elle frôle avec délicatesse la ravine tracée par le fil de lépée.
Son visage se lève sur les membres noueux du vieux chêne. Des voiles de brume diaphragme drapent ses branches centenaires, tels des lambeaux de poussière qui pendillent mollement dans la brise nocturne. Les racines robustes de lêtre végétal qui lencadre sont les barreau dune cage dont elle ne peut se défaire. Les doigts se recroquevillent sur eux même, le poing se ferme. Une fois encore, Gladriel ferme les yeux. Perché sur ses branches, les spectres de sa mémoire la guettent, tenant fermement les ficelles invisibles qui la retiennent au passé. Prisonnière éternelle des méandres de la vie, elle se retrouve une fois de plus balloté par les flots de doute. Un pantin décharnée jeté en plein mer, voilà ce quelle est.
Trop faible pour se défaire du passé
Devenue forte grâce aux dérives du présent
Que lui réserve le futur?
Un seule chose subsiste.. LEspoir Lespoir davoir un avenir meilleur, la détermination daller chercher le bonheur là où ils se trouvent. Les ficelles du temps lui ont percé le cur saura elle seulement trouver la lame qui brisera ses chaines?
Elle déglutit avec difficulté. Ses paupières souvrent, et la tête baissée, elle scrute dun regard sombre la brume vicieuse qui ronge peu à peu sa vision.
Lentement, les ombres lenvahisse
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