Sidfiala
Une proposition laissée sans réponse. Un voyage qui sétait éternisé.
Ce nétait pas bon de laisser les choses ainsi aller, sans quelles soient clairement définies, bordées, ficelées. Du moins cétait la vision de la jeune femme. Mais qui était elle au fait ?
Petite, blonde à la chevelure bouclée, yeux clairs, plus vraiment jeune adulte, elle venait de Thiers la donzelle. Enfin cétait là bas quelle avait grandit parce que depuis quelques mois, elle arpentait les routes aux cotés dun homme rencontré dans une taverne, un soir de printemps et pour sûr quelle en avait appris et vu des choses à ses cotés. Cétait comme ça que faisant route en Franche Comté plusieurs semaines auparavant, elle avait remarqué les armes qui volaient sur un campement dans la prairie non loin de là où eux deux avaient établi leur petit bivouac. Cétait alors quune bulle était remontée, une bulle venant de bien loin dans son enfance, un truc que la vieille Bertille, sa nourrice lui avait raconté moult fois. Le Duc de Corbigny ! Celui là même qui avait côtoyé celui quelle pensait être son Grand Oncle. Enfin cétait une histoire bien compliquée tout ça, quelque chose qui lavait poussée à senhardir et à écrire au Duc, à lui raconter son histoire et à lui expliquer ce quelle cherchait. Sans doute lui se sentait-il redevable de quelque chose vis-à-vis du prélat dont la donzelle semblait être de lignée ou lamitié qui les liait était particulièrement forte car le Père Pair lui répondit avec une attention toute particulière, allant même jusquà lui faire une proposition. Proposition à laquelle, elle se devait de donner réponse jusquà ce jour.
Profitant dun passage sur les terres de Bourgogne, la petite blonde et son compagnon Tonnerrois firent un crochet sur les terres de Corbigny. Simples voyageurs, ils étaient quelque peu harassés par leur voyage quand ils se présentèrent aux portes du domaine. Sidie avait précisé à son compagnon quil pourrait à ses occupations sil le souhaitait, aller faire la sieste sous un arbre ou bien sentraîner pour la soule, bref, faire ce quil voulait. Parce quau fond delle même, elle nétait pas bien sûre quil soit profondément intéressé par les babillages dun noble totalement rendu gâteux et encore moins quand il sagit dune gamine pourrie gâtée portant encore des langes à changer.
Mais bien évidemment, on nentre pas chez un Duc Pair Père comme ça sans montrer boucle blonde. Arrêt par la garde, forcément. Quoi ? Le Duc ne recevait pas à cette heure ci ? Pas si on nétait pas attendu ?
- Humph ! Menfin si jvous dis que sa Grâce va mrecevoir ! Cest que je vous le dis !
Rien à y faire, le garde restait de marbre, aussi rigide et aimable quune pierre de cimetière. Puisque son nom ne lui ouvrait pas la porte, peut être que Négligemment, elle agita sous le nez de la sentinelle le bracelet argenté quelle avait à son poignet :
- Et ça ? Vous pensez que ça mest tombé du ciel ? Cest sa jeune fille Yolanda qui me la offert !
Cette petite pourrie gâtée. Elle avait sans doute voulu lacheter la fois, la seule fois où elle lavait rencontrée, nempêche que peut être arborer ce joli cadeau impressionnerait le garde ?
Même pas. Lhomme toisa la donzelle arrogante et porta la main à la garde de son épée. Sans doute escomptait-il la dissuader dinsister et la faire déguerpir. En un sens, cétait bien délicat de le blâmer, il devait en voir défiler des gueux venant mendier et quémander un truc à grailler pour remplir leur estomac vide. Oui, sauf que la Sidie, elle nétait pas venue pour quémander quoi que ce soit et quelle nétait pas dhumeur, ni de courage à vouloir avoir à ferrailler avec un garde du domaine. Elle capta parfaitement le geste de lhomme. Il fallait quelle réagisse et vite, avant que cela ne dégénère. Tant pis, dernière carte de ramponneau à abattre : celle de la famille. Elle fit un pas de recul, affichant une mine horrifiée :
- Vous noseriez tout de même pas porter la main, que dis-je la lame sur la petite nièce de Feu Monseigneur Gedeon de la Motte Josserand, Grand Aumônier de France ?!
Comment ça rien nétait prouvé ? Oui, et bien on sortait les arguments que lon pouvait quand on avait besoin de se sortir de situations délicates, et puis surtout, pouvoir rencontrer ce Duc screugneugneu ! Ah tiens ? Cela semblait faire son effet. Le garde hésita. Il nen fallu guère plus pour que la petite blonde reprenne de lassurance et sengouffre dans la brèche : elle tenait là son droit dentrée pour sûr ! Plantant son poing sur sa hanche, relevant légèrement fièrement son menton, elle jaugea lhomme, lui adressant un regard de défiance.
Comment ça mon nom ? Vous ne lavez pas retenu ? Humph ! Sidonie Fiala. Dites à sa Grâce que je viens au sujet de sa fille.
Et voilà, il ny avait plus quà patienter Croiser les bras sur sa poitrine et faire les cent pas, attendre. Encore et encore. Pff cétait ça aussi davoir de trop grandes maisons, châteaux, ou domaines ! Il fallait du temps pour aller dun point à un autre. Et quand on était une péronnelle légèrement rendue anxieuse par l'entretien à venir, la patience ce n'était pas forcément ce dont on avait en surplus.
Calme toi Sidie, bon sang, calme toi.
Ce nétait pas bon de laisser les choses ainsi aller, sans quelles soient clairement définies, bordées, ficelées. Du moins cétait la vision de la jeune femme. Mais qui était elle au fait ?
Petite, blonde à la chevelure bouclée, yeux clairs, plus vraiment jeune adulte, elle venait de Thiers la donzelle. Enfin cétait là bas quelle avait grandit parce que depuis quelques mois, elle arpentait les routes aux cotés dun homme rencontré dans une taverne, un soir de printemps et pour sûr quelle en avait appris et vu des choses à ses cotés. Cétait comme ça que faisant route en Franche Comté plusieurs semaines auparavant, elle avait remarqué les armes qui volaient sur un campement dans la prairie non loin de là où eux deux avaient établi leur petit bivouac. Cétait alors quune bulle était remontée, une bulle venant de bien loin dans son enfance, un truc que la vieille Bertille, sa nourrice lui avait raconté moult fois. Le Duc de Corbigny ! Celui là même qui avait côtoyé celui quelle pensait être son Grand Oncle. Enfin cétait une histoire bien compliquée tout ça, quelque chose qui lavait poussée à senhardir et à écrire au Duc, à lui raconter son histoire et à lui expliquer ce quelle cherchait. Sans doute lui se sentait-il redevable de quelque chose vis-à-vis du prélat dont la donzelle semblait être de lignée ou lamitié qui les liait était particulièrement forte car le Père Pair lui répondit avec une attention toute particulière, allant même jusquà lui faire une proposition. Proposition à laquelle, elle se devait de donner réponse jusquà ce jour.
Profitant dun passage sur les terres de Bourgogne, la petite blonde et son compagnon Tonnerrois firent un crochet sur les terres de Corbigny. Simples voyageurs, ils étaient quelque peu harassés par leur voyage quand ils se présentèrent aux portes du domaine. Sidie avait précisé à son compagnon quil pourrait à ses occupations sil le souhaitait, aller faire la sieste sous un arbre ou bien sentraîner pour la soule, bref, faire ce quil voulait. Parce quau fond delle même, elle nétait pas bien sûre quil soit profondément intéressé par les babillages dun noble totalement rendu gâteux et encore moins quand il sagit dune gamine pourrie gâtée portant encore des langes à changer.
Mais bien évidemment, on nentre pas chez un Duc Pair Père comme ça sans montrer boucle blonde. Arrêt par la garde, forcément. Quoi ? Le Duc ne recevait pas à cette heure ci ? Pas si on nétait pas attendu ?
- Humph ! Menfin si jvous dis que sa Grâce va mrecevoir ! Cest que je vous le dis !
Rien à y faire, le garde restait de marbre, aussi rigide et aimable quune pierre de cimetière. Puisque son nom ne lui ouvrait pas la porte, peut être que Négligemment, elle agita sous le nez de la sentinelle le bracelet argenté quelle avait à son poignet :
- Et ça ? Vous pensez que ça mest tombé du ciel ? Cest sa jeune fille Yolanda qui me la offert !
Cette petite pourrie gâtée. Elle avait sans doute voulu lacheter la fois, la seule fois où elle lavait rencontrée, nempêche que peut être arborer ce joli cadeau impressionnerait le garde ?
Même pas. Lhomme toisa la donzelle arrogante et porta la main à la garde de son épée. Sans doute escomptait-il la dissuader dinsister et la faire déguerpir. En un sens, cétait bien délicat de le blâmer, il devait en voir défiler des gueux venant mendier et quémander un truc à grailler pour remplir leur estomac vide. Oui, sauf que la Sidie, elle nétait pas venue pour quémander quoi que ce soit et quelle nétait pas dhumeur, ni de courage à vouloir avoir à ferrailler avec un garde du domaine. Elle capta parfaitement le geste de lhomme. Il fallait quelle réagisse et vite, avant que cela ne dégénère. Tant pis, dernière carte de ramponneau à abattre : celle de la famille. Elle fit un pas de recul, affichant une mine horrifiée :
- Vous noseriez tout de même pas porter la main, que dis-je la lame sur la petite nièce de Feu Monseigneur Gedeon de la Motte Josserand, Grand Aumônier de France ?!
Comment ça rien nétait prouvé ? Oui, et bien on sortait les arguments que lon pouvait quand on avait besoin de se sortir de situations délicates, et puis surtout, pouvoir rencontrer ce Duc screugneugneu ! Ah tiens ? Cela semblait faire son effet. Le garde hésita. Il nen fallu guère plus pour que la petite blonde reprenne de lassurance et sengouffre dans la brèche : elle tenait là son droit dentrée pour sûr ! Plantant son poing sur sa hanche, relevant légèrement fièrement son menton, elle jaugea lhomme, lui adressant un regard de défiance.
Comment ça mon nom ? Vous ne lavez pas retenu ? Humph ! Sidonie Fiala. Dites à sa Grâce que je viens au sujet de sa fille.
Et voilà, il ny avait plus quà patienter Croiser les bras sur sa poitrine et faire les cent pas, attendre. Encore et encore. Pff cétait ça aussi davoir de trop grandes maisons, châteaux, ou domaines ! Il fallait du temps pour aller dun point à un autre. Et quand on était une péronnelle légèrement rendue anxieuse par l'entretien à venir, la patience ce n'était pas forcément ce dont on avait en surplus.
Calme toi Sidie, bon sang, calme toi.