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[RP] Un contrat entre un Chat et une Souris

Ylalang

Atto sourit à la remarque de sa femme.

Te sentirais-tu flattée si c'était le cas ?

Quant à savoir ce qui pourrait le faire céder, je l'ignore encore. Observons-le bien et peut-être pourrons-nous découvrir sa corde sensible.

Ylalang

Le sourire se fit mutin.

Bien entendu que je serai flattée, la jalousie est une manifestation d'amour... pas des plus romantiques certes...

Puis il disparut.

Mais te connaissant je suppose que ce n'est pas le cas...

Ylalang

Je n'aime pas le principe de la jalousie...

Atto se leva, s'assit sur l'un des accoudoirs du fauteuil de son épouse et saisit son avant-bras, sur lequel il déposa un baiser.

Mais il y a plein d'autres preuves d'amour que je veux bien te montrer.

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Un contrat entre un Chat et une Souris

Ylalang

Le feu brûlait gaiement dans la cheminée du petit salon. Les yeux perdus dans les flammes, Leah attendait un visiteur. Oh, la visite n'avait rien de courtoise, la jeune femme était même légèrement angoissée. L'adage "sois proche de tes amis mais encore plus de tes ennemis" n'était pas des plus simples à appliquer.

Elle n'arrivait pas à réprimer un certain sentiment de malaise, se demandant à chaque instant si elle ne jouait pas avec le feu. Le personnage disait respecter sa parole, mais il semblait bien trop indépendant pour se conformer au bon vouloir de Leah.

Elle ne savait même pas si il viendrait... La défier semblait trop plaire au jeune homme.

Elle passa machinalement les doigts sur sa hanche, sentant les renflements de la lame d'une dague sous le tissu. La confiance pourrait-elle s'instaurer ? Ou tout ceci n'était-il qu'un jeu de dupes ?

La domesticité avait reçu pour ordre d'amener l'invité directement au salon.

Ylalang

Le Lynx hésita un instant avant de franchir le seuil du petit salon. Il était un peu en retard par rapport à l'heure prévue. Bien que, reconnaissant sa défaite, il avait accepté de payer le prix de son échec, il savourait déja secrètement les idées de vengeance qu'il se promettait d'accomplir. Cette visite serait celle de l'humiliation, il en était conscient, mais il ne pouvait y échapper, à moins de paraitre menteur et couard, sort que son honneur ne voulait point souffrir. Il attendit un instant sur le pas de la porte et l'observa en silence. Malgré la haine que la Baronne d'Avize lui inspirait, sa vue continuait de le troubler. Assise au coin du feu, vêtue de riches parures et de fins bijoux ouvragés, les yeux fixés sur les flammes, elle gardait un port noble et hautain. Elle était sans doute l'une des dernières représentantes de cette race de femme aux manières nobles et aux moeurs raffinées qui tend désormais à disparaitre. Belle, fière et redoutable: une vraie rose de salon.

Une bûche se fissura et tomba en cendres dans l'âtre. Iban sortit de ses pensées et pénétra dans la pièce.

"Me voici ainsi que je vous l'avais promis, Vicomtesse."

Ylalang

Leah prit un instant avant de répondre au Lynx, semblant rassembler ses forces pour la discussion à venir. Elle se leva et se tourna vers le nouveau venu. Son ton était accorte, même si l'on pouvait percevoir une légère tension chez elle.

Hitza hitz, c'est cela ?

Elle n'attendit pas de réponse et enchaina.

Bien. Je vous en prie, prenez un siège, ce n'est pas parce que nous avons l'envie commune de nous étriper que cela empêche les règles de bienséance et d'étiquette de s'appliquer.

Elle désigna d'un geste de la main le siège en face du sien.

Mon époux vous dirait qu'il n'y a rien de tel qu'une collation pour aider à deviser sereinement, puis-je vous faire apporter quelque chose ?

Ylalang

Iban s'assit sur le siège qu'elle lui indiquait.

"Je vous remercie. Je n'ai besoin de rien. Vu la dette qu'il me faut vous règler, aggraver mon cas en abusant de votre hospitalité serait mal venu..." dit-il un sourire jaune sur les lèvres.

"J'imagine que vous ne m'avez pas invité dans le seul but de prendre une collation en ma compagnie, alors si vous le voulez bien, venons en directement à ce que vous attendez de moi, que ma présence ici soit la plus courte possible. Les humiliations de tantot m'ont suffi, si vous pouviez m'en épargner d'autres ce soir...je vous en serai gré."

Ses blessures étaient encore ouvertes et ses paroles furent pleines d'acrimonie. Bien que son ressentiment lui donne de l'assurance, il évitait de croiser son regard de peur de se laisser déstabiliser.

Ylalang

Leah ne se laissa pas démonter et se rassit sur son siège. Elle eut un sourire en coin et regarda Iban.

Cela pourrait vous surprendre, mais mon but icelieu n'est pas de vous humilier. Qu'aurais-je à y gagner ?
Absolument rien...

Vous devez vous demander pourquoi un tel "châtiment", je vais vous répondre.

Quelqu'un de moins... scrupuleux que moi aurait laissé votre cadavre dans la ruelle sans plus faire de manière. L'idée m'a tenté je l'admets... Au dernier instant j'ai manqué le faire, mais...

Elle laissa passer un instant silence, cherchant ses mots. Il s'agissait de ne pas trop froisser son interlocuteur.

Mais il se présente parfois des investissements favorables au long terme beaucoup plus gratifiants qu'un coup de dague envers un ennemi à terre.
Vous êtes un bon bretteur, vous ne reculez devant rien pour obtenir ce que vous souhaitez, et enfin vous êtes fourbe et arrogant... Cela aurait été dommage de "gâcher" quelqu'un comme vous. En résumé, vous m'êtes plus utile vif que mort.

Prenez cet engagement d'une année comme un test, et non comme une humiliation. Vous aurez tous les moyens nécessaires à votre disposition pour agir, argent, armes, poisons, hommes de main... Ce que vous faisiez de façon "petite", vous pourrez le faire de façon glorieuse, avec panache.

Et peut-être... peut-être pourriez vous prendre gout à être au service de cette Maison... Nous envisageons de recruter des soldats pour assurer la protection des membres de la Maison, étant donné que vous y avez fait un prélèvement fort sanglant...

Mais bien entendu, je ne vous proposerai pas d'être un de ces soldats, mais d'être celui à leur tête...
Tout dépend de la façon dont vous souhaitez payer votre dette.

Faites-le de façon réticente, en effectuant le minimum, et au bout d'un an vous partirez en n'ayant rien retiré de ce service.

Investissez-vous, prouvez votre valeur... et vous verrez alors que la reconnaissance des Melani prendra toute sa mesure pour votre rétribution.

Elle se tût, laissant son interlocuteur méditer à ses paroles.

Ylalang

Le Lynx l'écouta attentivement. "Dans quel bourbier t'es tu encore fourré, sottard de Gascon", se maudissait il intérieurement. Il n'avait de toute façon pas le choix. Il réfléchit un instant et répondit:

"Si tel est le prix qui doit être payé, je ne puis que l'accepter. Cependant vous comprendrez aisément que la mort m'eut été plus douce que de me mettre à votre service. Ainsi puisque vous me la refusez, et bien que n'étant pas en position de négocier quoique ce soit, je me permet de vous demander de m'accorder une chose en retour de mon engagement consciencieux et zélé: promettez moi de n'inquiéter aucune des personnes qui ont caché mon identité durant notre fâcheux démêlé."

Le Lynx marqua une pose, puis reprit sur un ton plus calme.

"Quant à votre reconnaissance...elle m'importe peu.J'ai votre parole que je pourrai partir au bout d'un an de bons et loyaux services, n'est ce pas ?"

Ylalang

Il était finalement prévisible, elle s'était attendu à cette réaction. Son visage ne laissa rien paraitre, si ce n'est un sourire.

Je me réserve le droit de représailles si ceux qui vous ont protégé venaient à me porter préjudice.

Ah, j'allais oublier...

Elle écarta un pan de tissu de sa robe et saisit la dague située à sa hanche, qu'elle lui lança de façon nonchalante. Sur la lame était finement gravé les armes de la Maison.

Montrez ceci à un garde, que ce soit à Beaurepaire, près de Compiègne, ici, ou bien notre Hôtel de Reims pour obtenir refuge.

Et vous avez ma parole. Un an.

Ylalang

Le Lynx attrapa la dague et l'observa un instant avant de la faire disparaitre sous son mantel écarlate.

"Qu'il en soit ainsi, Leah Melani. Hitza hitz."

Un sourire équivoque se dessina sur ses lèvres.

"Me voici désormais à vos ordres pour une année."

Ylalang

Un léger plissement des yeux, puis elle adopta un ton dégagé.

Une dernière chose...

Je me doute que vous n'êtes pas du genre à être attaché corps et âme *sourire narquois de la jeune femme en réponse à celui du Lynx* à quelque chose, notamment si c'est une loyauté faite sous contrainte.

Je comprendrai que vous ayez vos propres affaires de votre côté, mais veillez à... ne pas marcher sur nos plates-bandes, ni à tenter une entourloupe, je suis du genre susceptible.

Ainsi, ne vous offusquez pas si vous vous sentez parfois surveillé, c'est juste disons... de la curiosité... et de la prudence.

Ylalang

Le Lynx se redressa.

"Vous faites erreur sur mon compte, Vicomtesse. On peut certes me considérer arrogant, insolent et il est vrai que j'aime mon indépendance, mais je ne suis en aucun cas fourbe et ma parole est une. Faites moi surveiller par vos laquais si cela vous rassure...de toute façon, je doute fort qu'ils parviennent à me suivre..."

Iban se leva de son fauteuil.

"Les maitres de ces lieux ont ils des ordres à me faire parvenir ou puis je à présent disposer ?"

Ylalang

Elle leva les yeux vers le Lynx, étant restée assise.

A moins que vous n'ayez d'autre requête, vous pouvez disposer. Si nous avons des ordres à vous donner, nous vous les ferons parvenir à Argonne.

Ylalang

Le Lynx se baissa respectueusement pour la saluer.

"Parfait." dit-il en la fixant de son regard perçant, "Je vous fait mes adieux, Vicomtesse, jusqu'à notre prochaine rencontre."

Sur ce, il remit son couvre-chef et s'en fut à grands pas.

Ylalang

Leah le regarda partir, l'air pensive. Elle reporta son regard sur le feu une fois qu'il eut quitté la pièce et poussa un soupir.

J'ai parfois de mauvaises idées, je crois que celle-ci en est une...

Ylalang

Atto entra dans la pièce par une petite porte dérobée. Tapi, il avait pu surveiller l'attitude de leur nouvel obligé.

Cela ne fait aucun doute.

Simplement vêtu d'une chemise blanche et d'un gilet rouge, il alla s'assoir dans le fauteuil en face de son épouse.

Il a du potentiel, mais quelle tristesse que nous ne lui inspirions pas de sentiments plus élevés !
Quoiqu'il en soit, nous l'avons déjà eu une fois à notre merci, nous recommencerons s'il le faut.

Le regard de l'Italien se durcit.

Et cette fois, il n'échappera pas à son châtiment.

Ylalang

*

Un peu vexée par les paroles d'Atto, elle se renfrogna.

Si il doit avoir des sentiments plus élevés, ils viendront en leur temps. Sa fierté a été mise à mal par une femme, et il ne digère pas son échec.
Il remplira néanmoins sa part du contrat.

Pour en faire un fidèle, je ne sais pas trop comment faire... Il ne respecte que ce qu'il craint, et je doute remplir les conditions pour cela...

Puis avec un soupçon de malice.

Tu me sembles très décidé à vouloir t'en débarrasser, c'est la jalousie qui te guide ?

Ylalang

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