Enored
Muret ... terminus tout le monde descend ...
Les villes défilaient depuis leur départ de Gascogne. Une ville, un jour, un jour, une ville, une ville par jour. Pas vraiment le temps de se poser, pas vraiment le temps de s'arrêter, sans doute la hâte d'arriver. Et puis .. et puis Muret enfin ...
Ville découverte aux premières lueurs de l'aube, celle quand le soleil fait saigner le ciel en le déchirant de ses rayons. Ciel rouge sang, ciel carmin pour accueillir la petite troupe fatiguée dans la ville où ils avaient décidé de s'installer.
Ciel rouge sang, fleuve carmin, la Garonne entourant la ville se teintait des mêmes couleurs que l'azur rougeoyant. L'Irlandaise avait retenu son cheval un temps, juste avant de franchir les remparts. Ce temps où, le soleil franchit la barrière de l'horizon créant dans les quelques nuages présents une déchirure rouge-orangée et puis ... et puis l'astre solaire à l'horizon, boule de feu s'élevant alors qu'elle lachait la bride de sa monture.
Rentrer en ville, s'installer, trouver une auberge libre pour se poser le temps de faire construire ... faire les papiers acquérir son échoppe. S'acquitter de tout ce qui lui permettrait de s'installer enfin. Se poser, le temps de le laisser venir au monde. Les murs franchis, la rouquine descendit de cheval, tenant sa monture d'une main, l'autre calée au creux de ses reins, elle avança dans les rues qui longeait la Garonne. Au bord de l'eau c'est là qu'elle s'installerait ...
Au détour d'une ruelle, une taverne abandonnée. Visite faite, elle convenait. Des chambres pour loger tout le monde, une arrière court donnant sur le fleuve, un espace suffisamment vaste pour accueillir villageois et gens de passage, c'était parfait tout simplement. Un coup d'oeil vers le môme des rues qui ne la quittait plus. L'enfant comprit sa mission, il installerait le tout, cette fois, l'Irlandaise s'en sentait incapable. Elle se cala derrière le comptoir, l'observant faire, donnant des directives, ainsi passa la première journée lors de leur arrivée ...
Le môme travaillait bien, et vite. Si bien qu'en fin d'après midi elle pu l'envoyer au marcher chercher les premières fournitures de sa future échoppe, alors qu'elle même se rendait auprès du conseiller du comte afin d'officialiser son installation.
Il lui faudrait se présenter au maire sans doute aussi, mais plus tard. Le plus important était de s'installer pour commencer à travailler et étudier.
Le conseiller rencontré, le parchemin officialisant le tout en main, c'est une rouquine fatiguée qui regagna son auberge. Un sourire alors qu'elle poussait la porte. Un coup d'oeil à l'intérieur. Comptoir au fond de la salle, avec derrière la porte donnant sur la cuisine et la réserve. De la réserve, une porte s'ouvrait sur l'arrière court et le fleuve. Sur que ce n'était pas l'océan, mais c'était de l'eau tout de même. Sur la droite, des tables et des bancs pour les affamés de ses 'spécialités', sur la gauche, petites tables rondes hautes et tabourets pour boire un verre entre amis.
Installée, elle était installée. Etrange sensation que celle ci. Sur le pas de la porte, elle observait ce qui allait être sa nouvelle vie, mains posées sur son ventre qui s'arrondissait doucement. Un 'petit' nid où se poser le temps de le laisser venir au monde. Songeuse elle resta là, fredonnant une chanson venue de loin ...
Chuaigh mé chun aonaigh is dhíol mé mo bhó
Ar chúig phunta airgid is ar ghiní bhuí óir
Má ólaim an t-airgead is má bhronnaim an t-ór
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Má théim 'na choille chraobhaigh cruinniú smeara nó cró
A bhaint úllaí de ghéaga nó a bhuachailleacht bó
Má shíním seal uaire faoi chrann a dhéanamh só
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Má théimse chuig airnéal is rince is spórt
Chuig aonach is rásaí 's gach cruinniú den tsórt
Má chím daoine súgach is má bhím súgach leo
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Deir daoine go bhfuil mé gan rath 's gan dóigh
Gan earra gan éadach gan bólacht ná stór
Má tá mise i sásta mó chónaí i gcró
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Chuaigh mé chun aonaigh is dhíol mé mo bhó
Ar chúig phunta airgid is ar ghiní bhuí óir
Má ólaim an t-airgead is má bhronnaim an t-ór
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó*
*Edition pour traduction :
Je suis allé au marché et jai vendu ma vache
Pour 5 pounds dargent et une guinée dor
Si je dépense tout en boisson et que je laisse lor sen aller
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Si je vais en foret ramasser des baies et des noix
Ou cueillir des pommes aux branches ou élever des vaches
Si je mallonge pour un moment de détente sous larbre
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Si je vais pour une nuit de visite, de danse et de sport,
Vers les foires et autres choses de ce genre
Si je vois des gens saouls et que je me saoule avec eux
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Les gens disent que je suis sans prospérité ni but,
Sans bien, sans vêtements, sans bétail, sans amour
Si je suis heureuse à vire ainsi
Quest ce que ça peut bien leur faire ?
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Les villes défilaient depuis leur départ de Gascogne. Une ville, un jour, un jour, une ville, une ville par jour. Pas vraiment le temps de se poser, pas vraiment le temps de s'arrêter, sans doute la hâte d'arriver. Et puis .. et puis Muret enfin ...
Ville découverte aux premières lueurs de l'aube, celle quand le soleil fait saigner le ciel en le déchirant de ses rayons. Ciel rouge sang, ciel carmin pour accueillir la petite troupe fatiguée dans la ville où ils avaient décidé de s'installer.
Ciel rouge sang, fleuve carmin, la Garonne entourant la ville se teintait des mêmes couleurs que l'azur rougeoyant. L'Irlandaise avait retenu son cheval un temps, juste avant de franchir les remparts. Ce temps où, le soleil franchit la barrière de l'horizon créant dans les quelques nuages présents une déchirure rouge-orangée et puis ... et puis l'astre solaire à l'horizon, boule de feu s'élevant alors qu'elle lachait la bride de sa monture.
Rentrer en ville, s'installer, trouver une auberge libre pour se poser le temps de faire construire ... faire les papiers acquérir son échoppe. S'acquitter de tout ce qui lui permettrait de s'installer enfin. Se poser, le temps de le laisser venir au monde. Les murs franchis, la rouquine descendit de cheval, tenant sa monture d'une main, l'autre calée au creux de ses reins, elle avança dans les rues qui longeait la Garonne. Au bord de l'eau c'est là qu'elle s'installerait ...
Au détour d'une ruelle, une taverne abandonnée. Visite faite, elle convenait. Des chambres pour loger tout le monde, une arrière court donnant sur le fleuve, un espace suffisamment vaste pour accueillir villageois et gens de passage, c'était parfait tout simplement. Un coup d'oeil vers le môme des rues qui ne la quittait plus. L'enfant comprit sa mission, il installerait le tout, cette fois, l'Irlandaise s'en sentait incapable. Elle se cala derrière le comptoir, l'observant faire, donnant des directives, ainsi passa la première journée lors de leur arrivée ...
Le môme travaillait bien, et vite. Si bien qu'en fin d'après midi elle pu l'envoyer au marcher chercher les premières fournitures de sa future échoppe, alors qu'elle même se rendait auprès du conseiller du comte afin d'officialiser son installation.
Il lui faudrait se présenter au maire sans doute aussi, mais plus tard. Le plus important était de s'installer pour commencer à travailler et étudier.
Le conseiller rencontré, le parchemin officialisant le tout en main, c'est une rouquine fatiguée qui regagna son auberge. Un sourire alors qu'elle poussait la porte. Un coup d'oeil à l'intérieur. Comptoir au fond de la salle, avec derrière la porte donnant sur la cuisine et la réserve. De la réserve, une porte s'ouvrait sur l'arrière court et le fleuve. Sur que ce n'était pas l'océan, mais c'était de l'eau tout de même. Sur la droite, des tables et des bancs pour les affamés de ses 'spécialités', sur la gauche, petites tables rondes hautes et tabourets pour boire un verre entre amis.
Installée, elle était installée. Etrange sensation que celle ci. Sur le pas de la porte, elle observait ce qui allait être sa nouvelle vie, mains posées sur son ventre qui s'arrondissait doucement. Un 'petit' nid où se poser le temps de le laisser venir au monde. Songeuse elle resta là, fredonnant une chanson venue de loin ...
Chuaigh mé chun aonaigh is dhíol mé mo bhó
Ar chúig phunta airgid is ar ghiní bhuí óir
Má ólaim an t-airgead is má bhronnaim an t-ór
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Má théim 'na choille chraobhaigh cruinniú smeara nó cró
A bhaint úllaí de ghéaga nó a bhuachailleacht bó
Má shíním seal uaire faoi chrann a dhéanamh só
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Má théimse chuig airnéal is rince is spórt
Chuig aonach is rásaí 's gach cruinniú den tsórt
Má chím daoine súgach is má bhím súgach leo
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Deir daoine go bhfuil mé gan rath 's gan dóigh
Gan earra gan éadach gan bólacht ná stór
Má tá mise i sásta mó chónaí i gcró
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó
Chuaigh mé chun aonaigh is dhíol mé mo bhó
Ar chúig phunta airgid is ar ghiní bhuí óir
Má ólaim an t-airgead is má bhronnaim an t-ór
Ó cad é sin do'n té sin nach mbaineann sin dó*
*Edition pour traduction :
Je suis allé au marché et jai vendu ma vache
Pour 5 pounds dargent et une guinée dor
Si je dépense tout en boisson et que je laisse lor sen aller
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Si je vais en foret ramasser des baies et des noix
Ou cueillir des pommes aux branches ou élever des vaches
Si je mallonge pour un moment de détente sous larbre
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Si je vais pour une nuit de visite, de danse et de sport,
Vers les foires et autres choses de ce genre
Si je vois des gens saouls et que je me saoule avec eux
Quest ce que cela peut faire aux autres ?
Les gens disent que je suis sans prospérité ni but,
Sans bien, sans vêtements, sans bétail, sans amour
Si je suis heureuse à vire ainsi
Quest ce que ça peut bien leur faire ?
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