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[RP] Je t'aime, moi non plus

Elisabeth_stilton
[Bourgogne - Normandie ]

La petite auberge de Fécamp accueillait les deux femmes - femmes mouais vite dit, une gamine de douze ans et sa maitresse seulement de trois ans son aîné - à peine arrivée de Bourgogne. La Bourgogne, Eli l'avait quitté, en même temps elle passait plus de temps à Paris qu'ailleurs. ? Non la seule chose qui lui manquait c'était ses chevaux. Elle faisait confiance à Lucette et Al pour s'occuper d'eux mais bon, elle ne pourrait pas les monter avant longtemps, Dieu qu'elle maudissait le Lasteyrie pour cela, elle pourrait être à Cosne au lieu de se retrouver au fin fond de la Normandie pour raccompagner cet espèce de bippppppppppppppppppp.
Heureusement pour elle, elle partait en retraite chez les sœurs pendant une semaine. Elle devait laisser le coche à Ulrich, les neveux de Lucette et accessoirement les porteurs du boulet, s'occuperaient de ses mulassiers correctement. La petite viendrait avec elle chez les nonnes, non pas qu'Eli ai besoin d'aide pour s'habiller et compagnie - enfin si quand même - mais surtout elle ne voulait pas laisser la gamine seule.
Elle partirait avec un whirlicote - ne lui demandez pas le nom en français, elle est incapable de vous le dire - de location vers le couvent ce dimanche. Pour l'heure elle décida d'écrire à son estropié de service pour le tenir au courant, c'était la moindre des choses.




A Ulrich de Lasteyrie,

Après ce long voyage, ces multiples arrêts, l'agression et j'en passe ...
J'éprouve le besoin de me retirer dans un couvent durant quelques jours.
Je vous laisse vos porteurs bien entendus ainsi que le whirlicote et les chevaux.
La petite vient avec moi.

Cordialement

Elisabeth Stilton

_________________
ulrich
[Fécamp, après-midi de sieste, agrémenté de quelques calvas, au nain salubre]

Hooo! un courrier de la doyenne? Le bâtard le décacheta fébrilement, c'était obligé, là, elle allait lui offrir son coeur sur un plateau (d'argent, fabriqué par l'orfèvre parisien Watelse, c'était un minimum)... LA déception fut grande... Les moines! Qu'allait-elle donc pouvoir faire là bas? La vertueuse dévote? La belle occupation! Bon, il fallait à tous prix la convaincre de refuser, et lui faire savoir qu'Herminval était bien plus convivial que n'importe quelle abbaye (même Noirlac)... Vite, une plume, et un vélin!



Damoiselle,

J'ignore pourquoi vous m'avisez de ce fait.
Je n'ai cure de vos déplacements, vous ne me devez aucun compte.
J'ai quand à moi beaucoup à faire.
Je vous prie donc à l'avenir de ne plus m'importuner avec vous courriers aussi inutiles qu'insipides, car je suis quelqu'un de très occupé, moi.


Salutations.

Ulrich Milambert Louis.


Point de sceau à ajouter, juste une cordelette pour accrocher le vélin à la patte du pigeon de l'expéditrice.

Allez, retourne à ta maîtresse!

L'estropié regretta un peu... Parce qu'en y réfléchissant, le courrier qu'il venait d'envoyer n'avait rien d'une demande de rester un peu plus à ses côtés...
Bon, au pire, elle sortirait bien un jour de chez les moines, juste qu'il allait falloir trouver à s'occuper en l'attendant... Et pourquoi pas l'Anjou? Ca faisait longtemps que le bâtard rêvait de visiter cette contrée... Ou défendre la Normandie?
Il verrait bien, et au pire, il ferait comme d'habitude: il croyait encore entendre sa génitrice s'exclamer "L'oisiveté est mère de tous les fils" (le bâtard a en effet tendance à entendre ce qu'il veut, parfois inconsciemment, parfois volontairement); et il était un fils de sa maman, donc de l'oisiveté, donc, il pouvait sans aucun complexe imiter mère oisiveté en attendant le retour de la doyenne...

_________________
Elisabeth_stilton
Elle revenait d'Angleterre où elle avait passé sa retraite au sein d'un couvent un peu spécial, celui ci lui avait ouvert les yeux sur certaines choses de l'EA. Elle savait à quoi s'en tenir et un pigeon partirait pour Rome dès le retour des deux femmes à Fécamp. Pour l'heure elle était sur les chemins dans un chariot loué pour l'occasion, le sien l'attendant à Fécamp chez le Lasteyrie. Elle avait cessé de penser à lui pendant sa retraite et cela lui avait fait grand bien.

Seulement ...

Seulement, elle avait trouvé la lettre en rentrant à l'auberge et là sa colère fut sans bornes. On vous passe ami lecteur les noms d'oiseaux en anglois qui fusèrent dans la pièce. Elle hurla qu'on lui apporte son vélin, sa plume et son encre. Elisabeth dut se clamer afin de ne pas déchirer le papier du fait de sa colère.





Sieur Ulrich de Lasteyrie

Je ne vous souhaite pas le bonjour,
Pardonnez moi oh grand occupé de la vie d'avoir osé vous prévenir,
Pardonnez moi d'avoir osé vous indiquer que je vous laissais le whirlicote.
Vu que je vous dérange tant que cela je vais faire simple,
Vous semblez bien vous débrouiller ici, je vais donc m'en retourner chez moi,
Enfin à Paris.

Adieux.

Elisabeth Stilton

_________________
ulrich
[entre deux villes Normandes]

Bayeux, finalement, ça n'avait pas été déplaisant, grâce à blondinette... Parce que sinon, c'était un peu mortellement ennuyeux... Mais le whirlicote Stiltonien filait maintenant droit vers Dieppe... Enfin... "Filait" était peut être exagéré, puisqu'un pigeon bayeusien parvint sans trop de mal à le rattraper, et à se poser sur un des porteurs du bâtard, qui d'un mouvement vif décrocha le parchemin accroché à sa patte, et un autre truc, qu'il mit dans ses braies, sans que le bâtard ne parvienne à distinguer de quoi il s'agissait...


-j'crois qu'c'est pour vous en fait!


-Ben oui, qui d'autre? Et ça te servait à quoi de l'ouvrir, tu sais pas lire! allez donne!


Le bâtard lut avidement la lettre... c'était blondinette! Dommage, elle ne lui annonçait pas qu'elle quittait son juge pour lui... Pincement de coeur, mais une réponse s'imposait tout de même...



Bonjour!

Je ne vous en veux aucunement, mes andouilles de porteurs (qui ont pris la sucette au passage, sauf si c'est le pigeon?) étaient soit-disant crevés... Ils voulaient faire "crève", apparemment, ça consiste à faire le mort, et ne pas travailler tant que l'employeur n'a pas cédé. J'ai vite obéi du coup, après qu'ils aient menacé d'invoquer Saint Dicat, j'avoue ignorer qui c'est, mais selon eux encore, c'est quelqu'un de très puissant qui peut faire beaucoup de dégâts... C'est donc la faim au ventre que je me dirige vers Dieppe, affecté à la compagnie des clairons de la joyeuse (ou pas) BDN...
Je suis certain que si je connaissais l'Anjou, ses vertes plaines (elles sont vertes?) me manqueraient cruellement...

Je prie presque que vous soyez mobilisée sur Dieppe avec moi, vous pourriez faucher joyeusement d'innocents artésiens au rythme de la claironnade que je composerais pour vous, ce serait charmant!

Enfin, je me dois de faire commentaire de votre signature: je crains de vous avoir monté la tête... Ceci dit, dès que j'aurai ma réponse, si vous n'avez pas changé d'avis, nous pourrions aller ensemble voir Normandie, et vous annonceriez pour nous deux notre décision, pendant que j'accompagnerai vos mots fleuris d'un feuillage de claironnade de mon invention...

Respectueusement;

UMLLC


Pendant qu'il écrivait, un autre pigeon lui fit parvenir les nouvelles que l'on sait...
Ulrich, après avoir envoyé le premier pigeon se concentra sur la seconde missive... Ha oui... la doyenne... Il l'avait oubliée elle... Elle semblait furax...

L'estropié jeta la lettre dehors... Hop, un pigeon de gagné! Pourquoi s'embêter avec Elisabeth? Blondinette le supplierait bientôt de l'enlever sur son cheval blanc (il faudrait qu'il se renseigne sur le prix de location de telles montures d'ailleurs...)

_________________
ulrich
[On est cent qui dansons au bal des bons copains,
Mais au dernier lampion, mais au premier chagrin...
On se retrouve seul!
*]


La porte de la taverbe claqua... Le yeut'nant partait "surveiller la frontière"... Le bâtard esquissa un sourire... Il trouvait qu'elle parlait trop elle... Un peu comme Blondinette, sauf que Blondinette était blondinette, et pas la y'eut'nante! D'autant que cette dernière ne lui avait pas fourni le clairon pourtant demandé à maintes reprises...
Il avait l'air d'un épouvantail là... Avec trois glandus dans une armée, plus lui, incapable de combattre, ni d'encourager les troupes par le son clair, qui fendrait la pénombre, et terrifierait les ennemis de la Normandie, jusqu'au sans nom...
Bon, que faire?
On ne déserte qu'un poste qu'on a déjà tenu... Après tout, il ne servirait à rien dehors... Autant passer la nuit là, assis...


A boire, encore, c'est Audimachin qui règlera l'ardoise.

Bâtard qui tend sa chope, la regarde nonchalamment se remplir, puis la vide sans trop faire attention... et renouvelle l'opération, encore, jusqu'à ce que ses paupières se mettent à tomber...

Une plume, de l'encre, et un parchemin, magne.

L'estropié se sentait capable de produire des envolées lyriques dignes de celles de Filsdhelios face à un contradicteur, il allait répondre à la doyenne, et lui dirait dans le vocabulaire scatologique de l'ancien duc ce qu'il pensait de cette pimbêche...
La plume se mit à crisser sur le parchemin... Voilà, la date était écrite... que lui dire maintenant?


J'ai soif, c'est la Bdn qui arrose cette fois, tu leur enverras la facture, je suis Leogivid, si on te demande qui t'a dit de faire ça...

A mesure que le goût du houblon envahissait le palais du bâtard, il sentit qu'insulter la seule personne que sa présence ne semblait pas rebuter, ou faire honte était peut être une erreur...

Une forte inspiration, et...




Damoiselle,

je fus discourtois avec vous, qui par votre grande charité daignez vous préoccuper de mon bien être matériel, alors que rien, absolument rien ne vous y oblige, puisque ce n'est pas comme si vous étiez cause de l'accident qui me rendit infirme....Et ce, alors que personne en ma famille ne leva le petit doigt pour s'enquérir de mon nouveau modus vivendi, ni ne fit mander quiconque pour m'aider à résoudre cette étrange paralysie...

Je vous prie donc de me pardonner, et d'accepter mon amitié, si vous me jugez digne de recevoir quelque considération de votre part malgré les mots que j'eus pour vous.

Humblement;

UMLLC.




*Le grand Jacques, Seul.
_________________
Elisabeth_stilton
[Paroles Paroles Paroles,
Encore des mots toujours des mots les mêmes mots,
Rien que des mots.*]



Elle relisait la lettre encore et encore ... Elle était touché - entendez par là qu'elle voyait un signe de sa part - qu'il lui écrive pour s'amender. Il avait eu de la chance car elle allait rentrer à Paris. Sauf que là elle était tentée de rester un peu, histoire de voir ce que l'amitié d'un lasteyrie allait donner. Seulement ... il ne s'en tirerait pas aussi bien avec elle, ah ça non ! Il voulait son amitié il allait devoir la mériter.
Elle prit donc un vélin et prépara sa réponse.






Ulrich,

Votre lettre est tout à votre honneur seulement vous êtes aller trop loin.
Je ne suis pas femme qu'on humilie et qu'on récupère en un claquement de doigt
ou en un coup de plume, loin de là, il m'en faut plus.

Je suis navrée pour votre famille, en même temps n'étant que bâtard vous espériez quoi d'autre ?

Vos excuses ne m'intéressent pas si elles ne sont pas faites de vive voix,
je veux vous voir et vous entendre dire ce que vous pensez.
Si vous n'êtes pas capable de faire cet effort cela sera tant pis pour vous.
Sachez que je quitte la Normandie sous peu, je retourne à Paris, le travail m'attends là bas et rien ne me retient ici.

Elisabeth Stilton



Oui c'était pas mal, elle ne voulait pas être gentille il ne l'était pas avec elle. D'accords elle était responsable de sa chute mais il y avait des limites. Au moins là il saurait à quoi s'attendre. Elle ferme le vélin avec de la cire et l'envoie au bâtard. Elle avait appris sa condition la veille au soir et était contente de pouvoir lui sortir ça en espérant le blesser un peu. Après tout il le méritait. Et puis elle s'en moquait elle partirait pour Paris et ne le croiserait que très peu.
Aller hop elle envoya le pigeon.

_________________
Lodanya
[Bayeux, au Moulin le Blesmouti]

Rencontre en dehors de Lérina, dans une Taverne alors qu'elle allait à la pêche aux informations concernant la mobilisation de la nuit ou non.
Discussion intéressante avec le bâtard, comme il aimait à s'appeler.
Bon, il était vrai qu'il avait une façon de s'exprimer qui n'était pas des plus... comment dire... soutenue, mais il avait cet avantage de ne pas parler pour ne rien dire.

Ainsi, elle avait appris pas mal de choses sur lui, le fait qu'il trouvait Bayeux bien mort, ce qui était pas faux, et ils avaient parlé de Feu de la St Jean... pour des raisons qui leur étaient personnelles.

Le videur, voyant la Serpilleuse, avait été pris d'une bonne envie de blaguer et de se venger, et de mettre blondinette dehors et de bien refermer la porte.

La discussion avec Cénorel avait été interrompue. Lettre d'excuse s'étant fait suivre rapidement, qu'il ne croie pas qu'elle s'ennuyait comme un rat mort et que le videur lui avait ôté une épine du pied en la jetant comme une malpropre de ladite taverne.

Non non, rien de tout ça. Quand elle avait une chose à dire, la Longueville ne le gardait pas pour elle. Et s'il l'avait ennuyée, elle le lui aurait bien fait comprendre.

En plus, Ulrich n'avait pas eu droit à sa sucette au Calva, comme promis pour avoir été sage à l'Ostel Dieu Lérina de Bayeux.

A sa missive, elle reçut une réponse. Un pigeon vint la tirer de ses pensées alors qu'elle préparait son énième tisane, aidant son coeur à ne pas flancher trop vite, chose bien compliquée ces derniers temps.



Citation:
Bonjour!

Je ne vous en veux aucunement, mes andouilles de porteurs (qui ont pris la sucette au passage, sauf si c'est le pigeon?) étaient soit-disant crevés... Ils voulaient faire "crève", apparemment, ça consiste à faire le mort, et ne pas travailler tant que l'employeur n'a pas cédé. J'ai vite obéi du coup, après qu'ils aient menacé d'invoquer Saint Dicat, j'avoue ignorer qui c'est, mais selon eux encore, c'est quelqu'un de très puissant qui peut faire beaucoup de dégâts... C'est donc la faim au ventre que je me dirige vers Dieppe, affecté à la compagnie des clairons de la joyeuse (ou pas) BDN...
Je suis certain que si je connaissais l'Anjou, ses vertes plaines (elles sont vertes?) me manqueraient cruellement...

Je prie presque que vous soyez mobilisée sur Dieppe avec moi, vous pourriez faucher joyeusement d'innocents artésiens au rythme de la claironnade que je composerais pour vous, ce serait charmant!

Enfin, je me dois de faire commentaire de votre signature: je crains de vous avoir monté la tête... Ceci dit, dès que j'aurai ma réponse, si vous n'avez pas changé d'avis, nous pourrions aller ensemble voir Normandie, et vous annonceriez pour nous deux notre décision, pendant que j'accompagnerai vos mots fleuris d'un feuillage de claironnade de mon invention...

Respectueusement;

UMLLC


Anya s'installa à son bureau, prit plume et parchemin, pour y répondre.
Citation:

Cher UMLLC,

Je vous le confirme, les plaines angevines sont bien vertes. Un de ces vert-tendre que les vaches Normandes aimeraient à brouter. Nul doute qu'un jour vous irez respirer le parfum des fleurs qui les parsèment.

Quant à la mobilisation sur Dieppe... Malheureusement, je ne pourrai rejoindre vostre groupe et vostre magnifique clairon. Quoique, à y repenser, le Cor du Mont fait un bien plus joli son.
Je pars d'ici peu au Couvent de Bayeux en retraite, en espérant que cette fois-ci, la Mère Sup ne veuille pas m'emmurer.

Et concernant ma signature, j'ai du mal à saisir le souci que cela vous a causé. M'avoir monté la tête ? Soit mes tisanes font trop d'effet et perturbent mon esprit soit... (et je vous interdis de penser et de vous dire à voix haute que c'est parce que je suis blonde !!)... soit... je ne comprends pas ce à quoi vous faites allusion.
Aller voir Normandie ? lui faire part de quelle décision ?
Quel rapport avec Normandie et le fait de vouloir mettre le feu à B... enfin, de mettre en place les préparatifs de la future St Jean ?

Dans l'attente de plus d'éclaircissements de vostre part, et espérant vous revoir à mon retour de retraite,
Recevez cher Claironneur, ma dernière sucette au calva.

Et évitez de vous faire estropier davantage à Dieppe, vostre médicastre n'est pas disponible pour d'éventuelles amputations.

Bien à vous,

Anya de Puycharic,
Dame de Longueville au Mont

Signature Ulrichienne : APDLM


Elle cacheta le parchemin du sceau familial de cire , l'accrocha à la patte d'un grooos pigeon et l'envoya en direction de Dieppe.

Maintenant, elle allait s'atteler à d'autres courriers, certaines personnes devant être mises au courant de certaines choses...

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ulrich
[De l'intérêt d'être ordonné.]

Un pigeon gris se posa sur l'épaule du bâtard, qui en détacha un message, qu'il lut avec avidité...
Mouarf, elle rigolait pas la doyenne, des excuses en face à face? 'puis quoi encore? Bon, en même temps, puisqu'il n'avait qu'elle... Mieux valait un correspondant exigeant que pas de correspondant du tout...

Ulrich soupira, il fallait la convier à Dieppe, si elle voulait des excuses...
Il allait commencer quand un pigeon brun se posa sur le rocher qui lui faisait office de bureau hors des remparts dieppois... ha! ça ne pouvait être que blondinette! Adieu, doyenne!

Gagné! Le bâtard mit de côté le parchemin de la cinquième roue du carrosse, sans le froisser, ça pourrait toujours servir, comme papa disait: "toujours conserver une roue de secours"... Il y répondrait ultérieurement, si Blondinette se désintéressait de lui.

Là, c'était plus facile, Lasteyrie se lança dans sa missive au médecin de Bayeux...



Citation:
Ha, damoiselle! je craignais que vous ne me répondissiez jamais! Je vois que ma missive vous fit plaisir! Je n'hésiterai pas à recommencer, je sens en effet que nos destins sont liés, nous vécûmes quelque chose d'intense l'autre fois, vous et moi...
Concernant l'affaire dont vous m'entretîntes dans votre dernière missive, je suis au regret de vous rappeler que je suis mobilisé sur Dieppe affecté au corps de clairons, sans clairons d'ailleurs, l'armée Normande étant, vous vous en doutez, je crois, assez mal équipée... Je me demandais si vous n'auriez quelque cor en votre inventaire, de Saint Michel, ou d'ailleurs, qu'importe? Je me permets de vous adresser cette demande un peu osée, puisque vous prîtes fort bien soin de moi, même si cela ne répara pas mes jambes, je dois convenir que vos attentions particulières à mon endroit m'ont touché.
Mais j'en reviens à Dieppe, puisque j'y suis coincé, j'ai l'audace de vous prier de m'y rejoindre, si les soeurs ne vous retiennent point en quelque abbaye, ou votre travail, en votre office, que j'imagine fort encombré de dossiers d'accusés plus ou moins fréquentables...
J'en profiterai pour vous entretenir d'un certain projet qui me tient à coeur, et dont je vous ai déjà parlé de vive voix, mais qui semble avoir quitté votre esprit.

Votre tout dévoué, et charmé;

UMLLC


Voilà, la réponse à Blondinette était prête!
Ulrich scella fébrilement le parchemin, l'accrocha au pigeon gris , qu'il renvoya vers l'expéditrice...
Il n'avait plus qu'à attendre une réponse, et pour tuer le temps, le bâtard décida de rejoindre sa garnison, le fauchage, y'a qu'ça d'vrai après tout, enfin... ça et les formes de Blondinette!

_________________
Elisabeth_stilton
[Et un pigeon gris plus tard]

Elle récupéra son animal, missive à la patte. Elle hésita à ouvrir le document ne sachant pas ce qu'il allait dire. Il y avait une chance sur deux pour qu'elle reparte à Paris. Bizarrement cela la minait un peu car elle avait appris à apprécier la compagnie du jeune noble qui pouvait se montrer agréables en certaines circonstances. Eli décacheta la lettre en se disant qu'après tout des personnes il y en avait plein le royaume.

Sourcil qui se lève à la lecture. Missive faire plaisir ... destins liés ... chose intense ... mais qu'est ce que ... un cor ? Mais quelle idée que d'avoir un cor ? Mobilisé, il était mobilisé ? Dans son état ? Mais ils sont fous ces Normands !!! Son travail en office ...
Plus elle lisait la lettre et plus elle se disait que le destinataire n'était pas le bon. Une sourde colère emplit son cœur, comment osait il ? La traité ainsi alors qu'il batifole avec une autre. Ah oui, il le prenait comme ça ? Bien ! Parfait ! Elle allait lui montrer ce qu'il arrivait quand on s'attaque à une Stilton !

Direction sa chambre pour préparer ses bagages. Elle emporte tout ce qu'il faut pour sa vengeance. Il se moquait d'elle hein ! Il allait voir à côté de quoi il passait le rustre ... le goujat ... cet espèce de corniaud mal dégrossi ... - pour la suite des insultes laissez place à votre imagination - une profusion de mots anglois emplissaient l'auberge et ils valait mieux que personne ne comprenne ce que disait la jeune fille à ce moment là. Elle se changea et mis sa tenue d'équitation, par là on pouvait entendre bottes, braies, bas et chemise le tout sous une veste, oui c'était plus simple pour monter même si cela n'était pas dans la bienséance. Son bagage prêt elle alla voir l'aubergiste.


Un cheval ! J'ai besoin d'un cheval et vite !

Heu M'selle ...


Vite j'ai dit ! Je dois aller à Dieppe le plus vite possible !

Vous savez monter M'selle car j'ai pas de selle pour Dame moi.


Oui je sais monter. Un cheval maintenant !

Bien M'selle.


L'aubergiste héla un garçon d'écurie afin qu'il prépare une monture, la plus rapide des écuries. Pendant ce temps le chat tournait en rond comme s'il était en cage, les clients de l'auberge se poussaient devant elle. L'aubergiste fut content de voir arriver le jeune garçon afin de se libérer de son hôte colérique.

C'est un étalon M'selle, faites attention !

L'homme se demanda s'il avait bien fait, car soit la jeune fille allait se faire mal avec la monture soit un jeune homme allait passer un sale quart d'heure. Car pour mettre une demoiselle en colère comme ça cela ne pouvait être que le fait d'un homme.

[Sur les routes vers Dieppe, un kilomètre à cheval ça use ça use ...
un kilomètre à cheval ça use les sabots ...]


Elle arriva à Dieppe au petit matin, sur un cheval fourbu d'avoir galopé une bonne partie de la nuit. Dans sa colère elle avait poussé la monture au maximum sans jamais abusé mais elle était quand même épuisée. Aussi Elisabeth choisit une auberge qui lui semblait assez convenable pour elle et c'est pas peu dire.
On s'occupa bien du pauvre cheval pendant qu'elle réclamait et obtenait de quoi se laver. Elle passa une tenue de rechange toujours du même acabit après tout elle allait dans une garnison pas besoin de robe de belle facture et de souliers italiens. C'est donc une Eli un peu garçonne mais proprement vêtu qui demanda le chemin de la garnison à l'aubergiste de Dieppe. Étant mobilisé il ne pouvait être que chez les militaires !

Elle avançait vers le bâtiment qu'on lui avait indiqué avec son paquet à la main. Elle avait son plan en tête et souriait. Ah oui j'avais dit qu'elle ne souriait jamais ... sauf que là elle allait se venger ça valait bien un sourire non ??? Après un peu de marche à pied qui eut le mérite de la calmer du moins extérieurement, elle essaya de trouver quelqu'un qui pourrait la renseigner sur le lieu de logement du Lasteyrie. Elle croisa un jeune soldat qui lui indiqua le chemin. Sur place, elle prit son air le plus enchanteur et attrapa un soldat.


Bonjour monsieur,
Permettez moi de vous embêter mais j'ai une faveur à vous demander. Voyez vous mon fiancé est mobilisé et moi je dois bientôt repartir, serait il possible d'avoir un moment seul dans une chambre ? Sans être dérangé ...


Elle baissa un peu les yeux et glissa des pièces dans la main de l'homme. Sourire charmeur sur les lèvres.
Le soldat ravie de la somme en plus et pour des raisons personnelles de motivation l'aida dans son plan. Il lui trouva une petite chambre isolée avec un grand lit, enfin assez grand, et de quoi écrire.
Le soldat reparti avec une lettre à donner à Ulrich en main propre tandis qu'elle passa une robe qu'elle cacha sous un manteau. L'homme avait pour mission de faire venir Ulrich dans la dite chambre.
Sur le parchemin on pouvait lire.

Citation:


Cher malade,

J'ai réussis à m'éclipser de chez les sœurs après la lecture de votre lettre.
Je vais être directe, nos moments passés ensembles me donnent envie de plus, aussi suivez ce jeune soldat il vous conduira à moi.

Votre demoiselle charmée.

_________________
ulrich
Ma... Ma fiancée?
C'est elle qui vous a dit ça, où vous l'avez deviné tout seul? Non, mais c'est très important, hein! Réfléchissez bien!


Le cœur du bâtard battait la chamade pendant qu'il décachetait le pli en tremblotant... Ha! elle avait l'air émue! Ce n'était pas la même écriture! Peut-être que l'adorée avait daigné lui écrire* de sa propre plume cette fois... Bon, qu'est-ce que ça racontait?

Blabla, gnagna... ha tiens, faudrait qu'il prenne le temps d'écrire à Agnia (pas Anya dont il croyait détenir une missive hein! Agnia, c'est quelqu'un d'autre dont nous vous parlerons une autre fois... ou pas) aussi, elle lui manquait, elle aussi... bla, blablabl...


...Envie de plus? Conduira à moi??? norf de norf!

Ulrich, après avoir couvert de baisers le morceau de parchemin qui devait être il y avait de ça quelques jours encore sur le dos d'un veau encore vivant fit mander ses porteurs, payés par la doyenne, pour se rendre auprès de Blondinette...


Suivez l'ami, et au trot!

Le quatuor se dirigea vers l'auberge, devenant trio à la montée des marches... Ulrich était assez agacé de devoir se trimballer ses porteurs dans un tel moment (ou plutôt de se faire trimballer)... Bah, après tout, c'était comme des bêtes de somme, ce ne serait pas la première fois qu'il ferait ça dans une écurie...

Quelques coups furent donnés à la porte de la chambre...

_________________
Elisabeth_stilton
[La vengeance d'une Blonde]

Elisabeth regarda la chambre, elle n'était adaptée à son plan. Elle commença à sortir le matériel nécessaire à son plan ... les bougies ... Eli plaça celles ci de manière esthétique afin de créer des jeux d'ombres et de lumière dans la pièce. Elle déboucha une bouteille de vin de Bourgogne et se changea, elle se glissa dans la robe de Lucky. Un dernier regard satisfait sur la pièce avant de se maquiller un peu. Oh pas grand chose, un peu de poudre et de quoi rendre pulpeuse ses lèvres. On frappa à la porte ...

Elle se cache dans la pénombre qu'elle a créé et invite les gens à entrer. Personne ne peut la voir. Heureusement d'ailleurs vu la légèreté de sa robe, si les filles des Doigts d'Or savaient à quoi la robe allait servir elles l'auraient surement tué, surtout Breiz. Les porteurs entrèrent suivit du soldat, Elisabeth ne bougea pas de sa cachette afin que le jeune homme ne puisse pas fuir. Elle tenta de changer un peu sa voix afin de garder le suspense encore un peu.


Posez le sur le lit et sortez tous. Vous serez remercié plus tard n'ayez crainte.

Une fois tout le monde dehors, Eli sortit de son coin sombre, vêtu de la merveille de Lucky. Sans mot elle verrouilla la pièce, on sait jamais hein ^^.




Alors Monsieur de Lasteyrie pas trop déçu ?

Doucement elle se tourna vers lui, fit une pause et avança vers le lit où reposait le jeune homme. Son regard était audacieux, coquin, elle fixait sa souris ne la lâchant pas un instant. Tel un félin elle grimpa sur lui, ne lâchant pas le regard du nobliau. Doucement elle approcha son visage du sien afin de murmurer.

Alors Monsieur de Lasteyrie, on m'ignore, on m'envoie balader pour aller batifoler avec une autre. Dommage d'avoir envoyé le mauvais pigeon. Dommage pour vous mais heureusement pour moi.

Je vous pensais un homme honnête et bon malgré votre façade mais vous n'êtes qu'un rustre mal élevé qui rejette la seule personne qui accepte de rester avec vous.

Regardez bien ce corps, ce visage, car vous ne les reverrez jamais ! Jamais ! Vous avez jouez avec moi et vous avez perdu ! Je quitte le duché et vous ne me reverrez jamais !


Elisabeth ne bougea pas, le laissant bien la regarder, le laissant bien prendre en compte de ce qu'il allait perdre, le laissant réfléchir à ce qu'il allait dire.

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ulrich
Mhh... Pourquoi tant de mystères? Elle était bizarre Blondinette là quand même... Ce devait être un jeu pervers angevin... Mhhh peut être qu'il y aurait des coups de serpillère? Ca s'annonçait intéressant, et instructif, cette séance...

Haha, les porteurs sortaient, elle allait mener la danse, ça changerait, mais c'était sans doute préférable à l'idée première qu'Ulrich se faisait de l'acte sans jambes, avec ses porteurs pour lui faire gigoter les hanches...

Il n'eut pas le loisir (il y reviendrait plus tard) de développer ses théories sur "comment faire"...


Alors Monsieur de Lasteyrie pas trop déçu ?

V... vous?


L'abruti de pigeon, il se le farcirait s'il le retrouvait. Avec des navets, ou du maïs, il y songerait ultérieurement... Tout de même, ces bêtes, il les trouvait vraiment vicieuses... Mais parlant de vicieuse... La voilà qui s'avance vers lui, brillante, gracieuse, féline... C'était encore mieux que le clairon en fait! Il ravala sa salive, qui aurait fini, dans le cas contraire, par couler hors de sa bouche...


Ha non, ha non, je suis trèravi!

La suite eut été agréable si elle n'avait pas parlé et fait son oeuvre... mais non... Ha les femmes, pour tout ruiner, y'avait pas mieux!
Bon, trouver une excuse, vite!


Maisheumaisheu! Y'a eu une confusion de pigeons, je crois... Je vous ai écrit pour vous annoncer que j'espérais votre venue à Dieppe au plus vite, pour que je puisse vous présenter mes excuses, parce que là, je me sentais tellement mal que j'étais prêt à céder aux avances de n'importe qui...


Le bâtard s'appuya sur le lit avec ses mains, pour pouvoir se jeter à genoux aux pieds du chat... Ce qui eut pour effet de le jeter à terre, mais couché, puisque par miracle ses jambes ne fonctionnaient toujours pas (étonnant, non?)... Pas grave, là, c'était elle qu'il voulait, quel que soit le prix, sa dignité (si tant était qu'il en ait une) comprise... Voilà le ver à terre qui joint ses mains...

Je vous conjure de rester!

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Elisabeth_stilton
Maissssssssssssssss aaatennnnnnnnnnnnntionnnnnnnnnnnnnnnnnnnn ...

Et là voilà elle même par terre aux côtés du ver. Pffff il avait ruiné son effet, ah les hommes même pas capables de respecter les efforts que l'on fait. Enfin bref, Elisabeth regarde la souris se vautrer devant elle l'implorant de rester. Que ressentait le chat ? Bonne question. Que voulait elle ? L'humilier ? Il était rampant devant elle, l'humiliation elle l'avait mais ... oui il a un mais ... mais elle n'y prends aucun plaisir. Comment cela se fait il ? Elle se le demande bien.
Doucement elle se redresse sur son séant, croise ses jambes et fixe Ulrich. Elle prend le temps de bien l'observer pour comprendre pourquoi elle en est arrivée là. Pourquoi elle est dans une tenue indécente, seule dans une chambre avec un homme de son âge qui n'a manifester pour elle que du désir et du mépris, aucun autre sentiment d'amitié ou plus ... comment ça plus ... comment pouvait elle penser plus ? Elle ne l'aimait pas ! Essayait elle de se convaincre ? Surement. Toujours est il que l'homme attendait sa réponse et elle était encore suffisamment blessée dans son amour propre pour l'envoyer paître.


Ah vous me conjurez de rester ? Mais moi je n'en ai pas envie !


Oh la vilaine menteuse !!!


Après m'avoir fait des avances à l'Université, vous couchez avec ma servante, vous me méprisez et vous voulez que je reste auprès de vous ? Donnez moi une bonne raison de le faire car pour le moment je n'en vois aucune.


Brusquement elle se lève, le laissant trainer par terre comme une loque. Elle se moque de sa réponse - bon c'est faut mais elle ne l'avouera jamais - de toute façon elle le laissera à Dieppe pour rentrer à Paris et ne plus le revoir. Elle le connait, elle sait ce qu'il va dire. Encore lui promettre des choses pour finir par l'envoyer balader pour la première blondinette passant par là.


Non je ne resterais pas, comme je vous l'ai dis regardez moi bien car c'est la dernière fois que vous me verrez. Je vous connais pour le moment je suis la seule à m'intéresser à vous aussi vous essayez de me garder mais combien de temps cela durera t-il ? Dès qu'une femme vous manifestera de l'attention vous partirez et me mépriserez à nouveau.

Dans un dernier mouvement et surtout par curiosité.


Qu'attendiez vous de moi au juste ? Une amie ? Une amante ? Plus ?
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ulrich
Le bâtard crut d'abord que c'était gagné, elle le rejoignait au sol, comme Désirée en Bourgogne, ç'avait été un bon moment. Elle, elle avait compris ce qu'il avait attendu d'elle, avec Elle, le tarif était affiché, et il était uniquement en or, pas en mots fleuris, ou suppliques vaines...

Mais la voilà qui lui faisait de nouveau la morale... que faire? Promettre? Jurer? Sur la tête de qui elle voulait, ce qu'elle voulait, tant qu'il pouvait l'avoir cinq minutes dans son lit... Bon, alors, les fameuses promesses... Si possible rester vague, même si les paroles volent, pas une raison... D'autant qu'Ulrich avait intégré le phénomène des dossiers chez la gente féminine, et peut être que tout y était consigné rigoureusement, à la virgule près? Bon, déjà, entamer l'aveu, l'heure n'était plus aux non-dits, ni à la fierté mal placée...


Je... oui... d'accord... Je...heu... vous ne m'êtes pas indifférente...


Voilà, c'était dit... après plusieurs mois de sous entendus plus ou moins vaseux, la confession, à demi-mots, certes, mais confession tout de même, et sans équivoque... Bon masquer la confession sous quelque chose...


Mais... vous êtes inaccessible! Votre nom, vos fonctions, et surtout... votre... hum... morphologie?
Moi, je n'ai rien de tout cela... Alors je me contente de ce qui est à ma portée, et est semblable à moi...


Soit des putains? En tous cas, bien joué choupinet, pas sûr que ça passe tout de même le coup de la victime... Puisque la petite Eilinn elle même n'avait pas gobé... Enfin, là, il n'avait pas parlé de lèpre foudroyante...
Ne restait plus qu'à conclure... La question étant "comment"...
Dire la vérité était périlleux, la sanction serait probablement une claque, ou un mépris à jamais acquis... Il fallait regagner son estime... Vite piquer les mots de quelqu'un... Les pensées du bâtard voguèrent vers la Bourgogne, Sémur, une taverne... Une jeune rouquine qui lui parlait de son Léandre, son chevalier servant, avec qui elle se marierait un jour... Ulrich se souvint qu'il avait éprouvé un pincement au coeur, probablement de la jalousie... Mais là n'était pas la question...


Je... désire plus que tout demeurer à vos côtés, vous servir, vous défendre, vous chérir, et votre bonheur fera le mien... Accepterez vous d'être mon amie?
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Elisabeth_stilton
Durant tout le moment où il avait parlé elle lui avait tourné le dos. Elle ne voulait pas le voir, pas l'entendre - difficile ça - ne pas lui parler. Que voulait elle ? Ses sentiments étaient confus aussi elle préférait ne pas le voir car à coups surs elle serait attendrit pas le jeune homme. Eli n'arrêtait de se tordre les mains, elle se sentait de plus en plus honteuse de la situation dans laquelle elle était, et ceci pour plusieurs raisons. La première est qu'elle n'avait pas été élevée ainsi, se montrer quasi nue devant un homme ... son teint devint rouge de honte en y pensant et en regardant la robe, fort belle malgré tout. La seconde était qu'elle s'était comportée comme une gamine ... encore ... la vengeance l'avait mené ici, elle était trop fière pour avouer qu'elle lui en voulait de l'ignorer, qu'elle lui en voulait de regarder les autres femmes, qu'elle lui en voulait de ne rien tenter. Marie Alice l'avait d'ailleurs bien compris le jour de son départ quand elle l'avait croisé en taverne. Dieppe avait de belles falaises à voir d'un coup comme ça une envie, oui mais c'est vrai Ulrich était aussi à Dieppe, quelle coïncidence. Je vous laisse imaginer la scène, une Marie qui pousse une jeune fille pleine de mauvaise foi dans ses retranchements.
Bref ... Il était temps de devenir adulte ... en commençant par régler cette situation.


Ulrich ...


Elle vint s'assoir à ses côtés. L'installant comme elle le pu, lui mettant un coussin dans le dos, enfin lui permettant d'être le mieux possible au sol. Ba oui elle va jamais réussir à le porter sur le lit la petite crevette.


Je pense qu'il est temps de parler sérieusement, d'arrêter de faire les enfants et d'être honnête.


Elle prit une grande inspiration.


Vous ne m'êtes pas non plus indifférent. Certes votre corps n'est pas ce qu'il était quand on s'est connu mais c'est votre esprit qui m'a plu surtout et lui est toujours là malgré ... l'accident.


Elle le fixa de ses saphirs, se plongeant dans les émeraudes de l'homme.

Inaccessible, comment pouvez vous dire cela ?
Mon nom ? Je suis une bâtarde d'un lord anglais et d'une évêque française, vous croyez quoi ? Je n'ai le droit à rien, je ne suis rien sauf par moi même. Vous vous avez une famille ici moi non, je n'ai que mon travail.
Mes fonctions ? Oui je me suis donné les moyens d'exister par moi même. En quoi cela nous éloigne l'un de l'autre ? Auriez vous honte de ce que je suis ? De voir une femme se débrouiller seule ?
Quand au corps ...


Elle ne put résister et posa une main sur le bras de l'homme.


Vous ais je déjà montrer signe de dégout ! Ais je déjà détourné le regard en vous voyant ? Vous ais je déjà ignoré en public ? Me croyez vous si futile au point de m'arrêter à cela ? En plus vos jambes guériront un jour je n'en doute pas.

Maintenant la partie la plus dure pour elle, soit elle passait pour une courge, quoi que c'était déjà bien avancé si elle avait tord. Soit elle passait pour une idiote qui ne comprenait rien. Au pire elle serait fixée et saurait à quoi s'en tenir. Bon quand faut y aller faut y aller.

Quand ... Quand vous dites ...

Allez ma fille ça va pas te tuer.


Quand vous dites "demeurer à vos côtés, vous servir, vous défendre, vous chérir, et votre bonheur fera le mien... Accepterez vous d'être mon amie?" C'est une demande ? En mariage ?

Grand silence ... angoisse ... regard qui ne le lâche pas ... temps qui s'arrête ...
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