Mon frère, mon escorteur, mon ami, mon amour inavoué, mon toujours,
Voilà, nos routes se séparent ce soir.
Je vais sceller mon cheval Cabochard, je vais prendre ma louve Dandy et je vais m'en allais, là, maintenant, tout de suite.
J'ai beaucoup pensé à ces derniers jours, à toutes ces émotions qui m'ont ébranlée. Parce que je ne suis guère fière de mon comportement, je préfère partir, afin de vous préserver, Jackeline et toi, de mes excès.
Je conviens que ce n'est guère une bien bonne façon de faire pour une ambassadrice que d'abandonner ses invités.
Mais encore tout à l'heure au banquet, lorsque tu l'as prise dans tes bras, sous mon nez,j'ai cru que j'allais devenir folle, alors je préfère m'éclipserMes pensées sont plus claires maintenant.
Pourquoi réagir avec autant de véhémence?..me demandais-je.
Alors Arth, maintenant, je peux bien t'avouer quelques uns de mes sentiments, parce que ces sentiments que je refoulais ont pris tout leur sens.
Oui Arth, tu n'es pas qu'un frère pour moi!.tu fus bien plus. Mais il m'était bien impossible de me l'avouer et de te l'avouer. Je t'aime Arth, d'un amour qui dépasse celui d'une soeur envers son frère.
Mais tu es marié à mon amie Mini et je suis moi-même l'épouse de Montmayeur. Il m'était bien impossible de me laisser aller à ce genre de sentiment. Alors, quand nous nous sommes déclarés frère et soeur, cela m'apparaissait un bon compromis car je pouvais ainsi partager ta vie sans pour autant blesser les uns et les autres.
Juste marcher à tes cotés dans nos voyages, dormir à tes cotés en supportant tes ronflements au coin d'un feu de camps, papoter en taverne avec les uns et les autres, m'apportaient chaque jour un peu plus de joie.
J'aurai du alors t'ouvrir un peu plus mon coeur.Mais le fait de partager ta vie ainsi me contentait et me donnait bonne conscience.
Combien de fois, j'aurai souhaité que tu me prennes dans tes bras alors que tu roupillais à mes cotés. J'aurai du alors me rapprocher de toi et te montrer mon envie de toi sans penser à Mini et Mont. Mais je ne savais alors que rester coucher sur le dos, les mains jointes sur mon ventre et les yeux ouverts vers l'au-delà.
Quand tu rencontrais quelques filles et tu m'en parlais, je te taquinais car je sentais bien que ce n'était pas bien sérieux. Pourquoi alors ne pas encore t'ouvrir mon coeur et te faire comprendre que tu étais plus que tout pour moi, l'indispensable?. Je ne sais pas, certainement aussi le doute, celui de penser que tu ne partageais pas ces sentiments.
Et puis, il y a eu Jackeline...Là, c'était du sérieux et pour moi, tout c'est effondré.
D'abord, toujours dans mon entêtement de ne pas m'avouer mon amour pour toi, j'ai tout essayé pour accepter son existence. Je me raisonnais chaque jour. Mais, chaque jour m'était plus difficile à supporter.
Je devins odieuse parce que ma détresse ne me permettait pas de réagir autrement. Je devins odieuse au point de me détester moi-même. Je devins odieuse à un point de non retour. Je devins odieuse afin de détruire le peu qui nous restait, maintenant que ton coeur rythmait avec celui d'une autre.
Maintenant, je vais sur les chemins, en direction de la Bourgogne, mais je puis changer de cap à chaque instant, étant mon propre capitaine et sans équipage.
Je n'ai plus envie de rien en ce moment. C'était déjà mon problème avant mais là, c'est le vide,l'abime..le néant.
Mais Arth, merci pour ces moments passés ensemble, à nos fous rires, nos voyages, nos coups de gueule, nos délires.
Je te souhaite le meilleur...arf, oui, j'aurai préféré avec moi!.mais oui, je te souhaite le meilleur.
Bien à toi
Esta
Bretteur, philosophe, rimeur, tetu, raleur ,de mauvaise foi et mysanthrope...
Quel aspect hétéroclite que le sien..