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[RP] Taverne ... La Caverne " Des pensées éphémères"

--Soeur.fidelma
Fidelma, galvanisée par les verres ingurgités, avait écouté la tavernière en grommelant jusqu’ à l’évocation des bonnes actions supposées de son ancien pupille, qu’elle avait salué en tapant sur le comptoir de ses deux mains énormes tout en riant, puis ni tenant plus avait commenté à l’intention de la bretonne les dires de Cali.


- Hé ben t’esgourdes ça la bigoudine !! voilà ti pas que notre jarnibleu* notre chapon maubec*, ce traîne sabot se serait transformé en bon samaritain !!! halala !! un philistin pareil qui a mis de l’encre dans mes bouteilles de sorte que je me retrouve la bouche noire comme l’enfer !! cette truandaille qui je le sais est devenu quelques années après avoir tourné le dos au très haut, ce foimenteor* !! a intégré une bande de tueurs adorateur d’une divinité buveuse de sang !! lui qui jure comme un charretier !! devenu un exemple !! tsss….tu vois ma sœur bretonne la tavernière nous joue un drôle de coup de biniou pas vrai, à t’entendre on dirait même que tu connais la compagne de ce malandrin, une sorcière à coup sur, et qu’elle soit la sœur de notre marchande de tord boyaux explique bien des choses !! non content d’être bas du front sont malins comme les créatures du cornu dans cette famille, on devrait pas trop traîner ici la bretonne si t’as rien à faire de tes mains va donc nous faire des provisions et tu m’accompagneras pour mon tour de France, je vais rendre hommage aux saints du royaume viens donc avec moi commère, St émilion le jour et la nuit St Georges voilà mon programme, avec étapes dans les châteaux où l’on produit du vin, alors t’en dis quoi la mangeuse de galette hien ?


*qui renie dieu
*poltron à langue de vipère
*Juda
Becassine




La Bretonne avait du mal, beaucoup de mal à comprendre ce que Cali disait. Un regard interrogateur vers Fidelma, mais la nonne ne lui est d'aucun secours, trop occupée avec ses verres qu'elle caressait comme des reliques sainte avant de les engloutir aussi vite qu'on avait eut à lui servir. Bécassine marmonne, bougonne:

- Tavernière ! suivre ce que je dis, suivre ce que je dis que tu dis !! tu parles que c'est facile, comment te suivre si tu restes sur place ? quand tu parles déplace-toi au moins comme ça j'vas pouvoir te suivre !!

Moment de solitude aussi quand Cali lui propose une boisson, c'est qu'elle n'avait pas l'habitude de boire n'importe quoi.

- Boisson locale ?! c'est quoi ça ? de l'eau qui vient de la cale d'un bateau !, humm !! et vin fin ?! c'est du vin que tu bois quand tu as faim ? ou du lait de chèvre ?! et pourquoi pas du lait de sardine tant que tu y es ?!!! tu connais pas le chouchen, barbare !!

Là c'est Cali qui reste un moment sans voix, se disant surement qu'elle n'arriverait pas à faire comprendre à la Bretonne qu'elle voulait tout simplement la faire taire, ce qui pour le moment était impossible, quand une bretonne à une idée en tête rien ne peut la faire changer de route, même si dans le cas présent, l'idée était floue.

- Vot soeur ? mais je connais pas vot soeur moi ! je cherche juste UNE soeur, mais ché pas la quelle !

Après Cali c'est Fidelma qui fait sa tirade digne d'un curé en chaire. Bécassine est fascinée par la nonne, joignant ses mains, la bretonne esquisse enfin un sourire intérieur, c'est à dire un sourire aussi visible que celui sur le visage d'une figure de proue d'un bateau.

- SOEUR, SOEUR !! BEN VOILA LA SOEUR QUE JE CHERCHE !!!, j'veux ben te suivre ma soeur, mais fais pas comme la taulière là, qui se déplace aussi vite qu'une moule sur son rocher !!! j'veux ben aller voir tes saints !!


Sans plus attendre, Bécassine quitte la taverne après avoir quand même saluer Cali qui semblait soulagée de voir partir les deux femmes.
Direction le marché pour acheter la nourriture pour le voyage.

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Cali
Cali se demandait sérieusement si avec la bretonne elles parlait toutes les deux la même langue. C'était quand même une drôle de petite bonne femme avec tout le baragouinement qu'elle sortait sans prendre le temps de respirer.

- Boisson locale ?! c'est quoi ça ? de l'eau qui vient de la cale d'un bateau !, humm !! et vin fin ?! c'est du vin que tu bois quand tu as faim ? ou du lait de chèvre ?! et pourquoi pas du lait de sardine tant que tu y es ?!!! tu connais pas le chouchen, barbare !!

La tavernière regarda la bretonne bouchée puis se mit à rigoler devant cet asticot qui se tortillait entre ses mots.

- Evidement que je connais le Chouchen! J'en ai même rapporté de Bretagne. C'est VOTRE boisson locale. He ben comme ça vous savez ce que c'est une boisson locale et pas de la flotte d'un fond de cale.

Mais celle ci n'eut pas à répondre car Fidelma débita son monologue entrecoupé d'anecdotes.

"Bon sang, cette soeur parle et jure comme un charretier ! Manquerait plus qu'elle crache sur le sol et ça serait le bouquet!" : Pensa la tavernière en lorgnant la Fidelma après sa longue tirade sur Sandino.

- Moui. De là à dire que c'est devenu un saint il ne faut pas non plus exagérer. Mais c'est pas non plus le diable comme vous le décrivez. Euh.... le coup de l'encre, il a vraiment fait ça?

Cali pouffa en étant certaine que Sandino était bien capable de faire ces espiègleries.
La petite bretonne et l'imposante Fidelma venaient de s'entendre pour continuer la route ensemble. Quoique distrayantes toutes les deux, du moins dans une courte durée, la tavernière fut soulagée de l'entendre. Elles avaient un de ces tempéraments toutes les deux boudiou!

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
--Soeur.fidelma
Dans l’esprit de Fidelma si tout n’était pas très clair une idée majeure surnageait telle une planche orpheline suite à un naufrage.

Quitter au plus vite cette taverne devenue caverne, où demain elle en était certaine Platon allait y surgir et défier son Aristote, chose qui en d’autres lieux aurait pu lui paraître impossible, mais plus ici où la tavernière acquise à la cause de son pupille dégénéré était certainement capable de tout.

Coupant court à l’ idée d’attiser le feu sous la marmite, la nonne opta pour un changement radical de sujet comme on le lui avait appris quand enseignante en combat à mains nues, elle profitait des cours de diplomatie donnés à ses étudiants.


- Dis moi commère tu connaîtrais pas un certain Quinquin ? Je l’ai rencontré sur la route, un gars pas très futé, aussi vif qu’un morceau de pâté de tête et l’air ravi comme un curé débutant, enfin bref un gars de chez vous je t’en file mon billet…je te dis ça parce que avec le recul il m’a dit être à la recherche d’un homme qui lui doit de l’argent, le pauvre venait de tomber du bateau en plongeant sur le quai à la poursuite d’un parchemin où était consigné le nom de son débiteur, parchemin qu’il a finalement perdu croyant le rattraper en se jetant à l’eau…De ses propos aussi clair qu’une pastorale en Bulgare je n’ai pas retenu grand-chose, cependant depuis que je sais que mon scélérat de pupille traîne par ici je pense que c’est lui que Quinquin recherche, à l’odeur je sais ça vois-tu !! à l’odeur !! ça sent l’embrouillamini, la forfaiture façon Sandino !!…cette calamité ambulatoire !! j’me demande si la bretonne et moi ne devrions pas rejoindre Quinquin pour l’aider, il partait en Auvergne où je sais que ton beau-frère ce laideron bipède à des attaches, forcément puisque c’est à Clermont que je l’ai eu à la garde…Il connaît ce duché comme sa poche l’animal.

Consciente d’en avoir trop dit, Fidelma après un instant de silence reprit son propos.


- Et va pas croire que le fait que tu l’avertisses de notre présence va l’aider sorcière !! Tôt ou tard il va devoir faire face au très haut qui juge tous et tout même de la qualité du jambonneau !!
Cali
Après la sortie de la Bretonne, Cali se tourna vers la soeur, un rien agacée. C'est qu'il en fallait pour l'amener à perdre patiente.

- Dites donc la soeur Fidelma ou fidèle à qui elle veut. Vous commencez sérieusement à me courir sur le haricot! Je vous ai dit que je m'appelais Cali et pas commère ou sorcière , ou je ne sais quel autre nom d'oiseau. Alors si ça ne rentre pas dans votre crâne obtus, ça rentrera autrement avec un bon coup de pieds sur votre popotin dodu!


La brunette fronça les sourcils,les mains sur les hanches en fixant la nonne.


- Bon sang de bois! Vous n'avez pas arrêter de jurer, de vociférer. Dans votre estomac il doit y avoir tellement d'acide que si je lui balançais une entrecôte elle se liquéfierait dans son bain bouillonnant. Je n'ose même pas respirer votre haleine qui doit être aussi chargée qu'un mulet!

Ronchonnant en lavant les godets dans un bac, la tavernière poursuivit sur sa lancée.

- Je ne sais pas où se trouvent Sandino et ma soeur, mais pour sûr si je le savais et que je croisais votre Quinquin là, je l'enverrais dans la direction opposée! Namého.
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--Soeur.fidelma
A l’affût du moindre détail changeant dans la psychologie de ses futurs adversaires, Fidelma venait de détecter dans l’attitude de Cali que cette dernière était excédée par le tapage dont elle était la source.

Ce point atteint, le plus souvent, la nonne poussait invariablement son avantage en durcissant son jeu. Pourtant en de rare occasion elle choisissait de rompre avant l’engagement, le remettant à plus tard ou à jamais si elle le jugeait préférable.

Pour l’heure c’est avec un brin de raillerie dans le ton qu’elle répondit à la tavernière.


- Douce Cali cessez donc cet air grognon vous allez avoir les rides de la râleuse après, d’autant que si la nature ne vous a guère choyé et qu’entre nous rien n’indique que nous sommes de la même famille je vous signale que vous êtes la belle sœur de mon presque fils, et à ce titre nous devons nous traiter en égal, bien que cela soit pour moi un effort incommensurable, mais bon comme dit Aristote « une chausse trouée n’empêche pas de marcher… » ceci dit je vais voir si notre bretonne mène à bien sa mission, nous reviendrons vous dire au revoir le moment venu, profitez donc de ce temps pour nettoyer un peu cet endroit ça vous fera pas de mal de travailler un peu hien !!!

Joignant le geste à la parole, Fidelma se leva et traversant la taverne en remuant la tête de dépit à la vue des parchemins accrochés sur les murs sorti de la caverne.
Cali
Ce qui aurait pu adoucir, voir même changer son humeur, ne fit que renforcer sa méfiance.
Le ton que prit soudainement la nonne, le fait que Ô miracle elle se souvenait de son nom, et le vouvoiement employé , lui firent arquer un sourcil et un oeil bien ouvert, tandis que l'autre se trouva réduit à une fente quand elle plissa sa paupière.
Cette sacré bonne soeur était aussi rusée qu'un renard.
Imaginer qu'elles faisaient presque parties de la même famille la fit grimacer.

"Nom de Dieu! j'ose même pas imaginer les repas de famille ! "
Par contre, voir Sandino se prendre une taloche derrière la tête par la soeur, dés qu'il ferait un pas de travers, lui donna envie de pouffer.
Se serrer les coudes? Elle en sortait de bien bonne la frangine. Cali regarda les grosses paluches de fidelma qui lui servaient de mains, et ne douta pas un instant qu'à lui serrer les coudes elle les lui broierait tout aussi bien.
Quel drôle de phénomène que cette soeur Fidelma!

Lorsque la religieuse franchit le seuil de la taverne, Cali regarda le sol et les tables.


- Ben quoi?.... Elle est très bien comme ça la taverne.

Du bout de l'ongle elle gratta une goutte de cire sur le bois d'une table.

- Et voilà, propre!

Ensuite elle s'affala sur la table, bras ballants et jambes pendouillants dans le vide en regardant le plafond, épuisée par ses deux visiteuses.

- Ben j'frais pas ça tous les jours! Aristote?? Espèce de farceur ! Me fais plus un coup pareil !
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
--Soeur.fidelma
Laissant à la bretonne le soin de régler les détails de leur voyage, Fidelma avait profité des quelques jours nécessaires à la dite préparation pour visiter les environs.

D’un vieil homme de Thouars qui le premier jour de sa ballade l’avait salué familièrement et à qui elle avait demandé s’ils avaient gardé les ânes ensemble, elle avait appris que non content d’avoir fait peindre un tableau d’elle, c’est d’un déguisement porté pour un bal masqué de Thouars par son bon à rien de pupille, que l’on devait la peinture.

Des parents du jeune Quinquin rencontré à Tours, elle avait eu confirmation de la mère que ce dernier avait des mains à faire des mottes et du père dont la mère disait qu’il était aussi vif que son fils en plus vieux, du père de Quinquin elle avait appris que le jeune poitevin n’avait pas plus de tête qu’un goupillon de cardinal, sa femme confirmant dans son dos en soulignant une seconde fois la ressemblance du père et du fils à ce sujet aussi.

Les parents lui ayant certifié que c’était bien son ancien pupille qui avait donné rendez-vous à leur fils quelque part en Auvergne, la sœur avait enquêté au fil de ses ballades et constaté que dans le voisinage le couple de bohémiens avaient ses entrées y compris chez le seigneur de Dampierre.

Décidée à combattre les idées iconoclastes de celui dont elle ne voulait pas dire le nom, Fidelma s’était décidée à mieux connaître ses adversaires en se rendant à la taverne où elle lirait les élucubrations des mécréants en attendant la bretonne qui n’allait pas tarder.

Entrée discrètement dans l’estaminet, Fidelma se mit à déchiffrer non sans mal les pattes de mouches qui couraient sur des parchemins et parfois à même le mur.
Becassine




Bécassine arrive enfin à la taverne, son âne chargé comme une bourrique de victuailles pour le voyage qu'elle allait faire. Pour une fois elle ne serait pas seule avec son âne, elle allait pouvoir parler à une vraie personne, Fidelma serait une bonne compagne de voyage ... enfin faut voir ! pense la bretonne.

Avant d'entrer à la Caverne, elle remet de l'ordre dans ses cheveux, sous sa coiffe. Faut dire qu'après son passage sur le marché, elle avait laissé la place aussi désordonnée qu'un champ de bataille entre le Ponant et les Royalistes. Si on avait le malheur de poser les mains sur une denrée qu'elle voulait, elle n'y allait pas par quatre chemins, elle râlait et si ça ne suffisait pas, elle cognait. Une légende en Bretagne raconte même que Bécassine était allé en voyage dans le pays de Alexandre le grand et qu'après son passage sur un marché local, ils avaient inventé un plat qui était servit chaque lundi aux tables les plus prestigieuses du pays, la macédoine de légumes.

- Quel pays de barbares !!
Dit Bécassine en entrant

Fidelma était sous la surveillance de Cali qui ne disait mot. Toujours sa bouteille sous le bras, la nonne regardait un portrait. Bécassine regarde les deux.

- C'est t'y vot soeur sur le mur la nonne ?!

Devant le regard assassin que lui lance Fidelma, Bécassine change de direction pour faire face à Cali.

- Kenavo* tavernière, trugarez* pour l'accueil !!

Puis plus bas à l'oreille de Cali

- Pas facile la nonne !!



*Au revoir
* Merci

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Cali
C'était " Un de ces jours là". La petite brunette s'en rendit compte bien assez tôt.
Non pas quand elle se retrouva le fessier rencontrant brusquement le sol, enroulée dans les draps au sortir du lit, ni quand elle suça rageusement son doigt après se l'être fait pincer par les volets en les ouvrant. Mais quand sa botte écrasa mollement une belle bouse bien fraîche, elle sut que c'était ' un de ces jours là". Le jour.... " toutal'envers".

Du coup en se rendant à la Taverne des pensées éphémères, Cali regarda partout avec suspicion, évitant le moindre chat noir, les échelles posées sur les façades des maisons, tout en balançant de temps à autre une poignée de sel par dessus son épaule en marmonnant:


- Foutaises.... que des croyances stupides.

Arrivée à la taverne sans encombre, la jeune femme souffla de soulagement en voyant qu'elle était vide. Elle évita néanmoins de passer devant le miroir, histoire de ne pas y croiser quelque chose qu'elle ne voulait pas y voir, où que son imagination débordante lui ferait voir.
En ronchonnant la tavernière rangea prudemment dans la réserve les quelques provisions qu'elle avait ramené, mais un bruit lui fit sortir la tête de son refuge, comme un escargot qui émerge de sa coquille.

Plaquée contre le mur de la réserve sombre, les lèvres formèrent, sans son ,les pensées de Cali.
" AH NAN PAS ELLE! DISGRAZIA !"
Nouveau coup d'oeil. C'était bien la nonne de l'autre jour. Sa belle famille... en quelque sorte.
Et c'était bien un jour de merdasse . En ce demandant ce qu'il allait encore lui arriver, la tavernière finit par sortir de son repère et observa de loin la soeur Fidelma, puis se retourna pour sortir d'office l'artillerie lourde en déposant deux bouteilles de vinasses sur le comptoir. Au moins, ça, elle pouvait prévoir.


- Kenavo tavernière, trugarez pour l'accueil !!

La voix venue de nulle part la fit sursauter. " Hiiiiiiiiii... la petite bretonne aussi était de retour!"

-- Pas facile la nonne !!

" Naaaaaan. C'est ma journée qui n'va pas être facile!"
Presque comme un animal qui va résigné à l'abattoir , Cali répondit à voix basse.

- Si vous l'dites....

Qu'est-ce que ces deux là lui réservaient encore? La journée ne venait que de commencer et la jeune femme se dit qu'elle allait être looooongue, mais loooooooooongue. Du coup elle servit tout le monde et s'enfila un godet de vin cul sec.
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
--Soeur.fidelma
A la bretonne qui l’avait questionné sur sa parenté d’avec le portrait d’elle même exposé dans la taverne, Fidelma s’était contenté de répondre autant par signes que par mots, haussant alternativement les deux épaules et les yeux vers le plafond avant de lâcher dans un soupir.


- Bécasse tu vois pas que c’est moi.

Sa réponse donnée, signifiant d’un geste à sa désormais compagne de route d’aller voir au comptoir si les verres étaient pleins, la nonne avait achevé son tour de la taverne avant de rejoindre elle aussi le comptoir, affichant sa surprise d’ y voir Cali qu’elle n’avait pas vu en rentrant.

- Ha ben ma p’tite dame on vous aurait peut-être réveillé hien !! c’est que ça doit dormir faute de réfléchir pas vrai !! On se fatigue vite la boite à cervelas par chez vous, j’ai fait le tour de ce trou et ses environs on comprend mieux pourquoi ici c’est les ânes qui ont une valeur ajoutée…Enfin bref les choix du très haut sont impénétrables comme on dit. Servez nous donc de votre picrate il sera toujours meilleur que ce que j’ai pu lire sur vos murs, c’est à se demander si c’est pas la lecture de ces ignominies qui est la cause d’autant de bêtise en un si petit périmètrePuis se tournant vers BecassineAllez trinquons la bretonne !! trinquons à ce long voyage qui nous attend !! qui va nous voir triompher en soustrayant Quinquin au pouvoir de cette malédiction qu’est mon ancien pupille !!!

Reposant son verre déjà vide, Fidelma fit signe à Cali de la resservir, puis l’ayant ingurgité aussi vite que le premier reprend son propos en direction de la bretonne.

- bon alors nous sommes prêtes j’espère, faudrait pas trop lambiner si nous voulons réussir notre entreprise, pour ce qui est de la boisson comme je te l’ai dit j’ai la carte en tête.

- La carte des vins ? lui demande Bécassine

- Mais non gourdasse !! la carte de la route des vins sois pas plus bête que tu ne l’es par la barbe d’Aristote !! chaque soir nous ferons halte dans un château avec vignoble et dans le cas ou il n’y en aurait pas nous aurons eu la prudence d’avoir prévu le coup dans le château précédent !! compris ? Hien ?…Mouais t’as pas l’air mais c’est pas grave.

Puis se tournant vers Cali.

- Quant à toi ma presque cousine, eu égard aux liens de parentés qui nous rapprochent maintenant je ne saurais trop t’encourager à faire évoluer ta conduite, l’entretien de ce tord boyaux et surtout !! surtout !! de me couper cette moustache !! trouve un barbier et épouse le !! par le saint suaire de Christos !! moustache du jour fait barbe le lendemain !! penses y ma petite car à partir de ce soir la bretonne et moi on part en chasse, à la chasse au gibier de potence en la personne de ta sorcière de sœur et de son animal de compagnie à la langue empoisonnée, nous te disons donc kénavo cousine, que le très haut t’éclaire.

Après une dernière bénédiction en direction de Cali, Fidelma se tourne vers Bécassine et d’un geste lui intime de la suivre.

- Allez la bretonne en avant !! le seigneur compte sur nous pour protéger l’innocent !! payes donc ma cousine pour son vin trafiqué et partons !!



.
Becassine


Quand Fidelma lève les yeux au ciel, Bécassine en fait autant, espérant elle aussi voir.

- Dis la nonne, tu dois être en relation directe avec le Tréo, c'est com' ça qu'on dit ?! tu peux pas lui demander un truc pour moi ?!! ... heu !! ... il y a queques' années j'ai perdu une de mes coiffes, si par hasard il ne saurait pas où qu'elle est, ça me rendrais service !

Bécassine était contente, Fidelma semblait l'apprécier, elle lui donnait déjà un "petit nom" ... Gourdasse ... ce qui pour la Bretonne devait être gentil, vu le penchant pour le vin de la nonne, être comparé à une gourde ne pouvait être qu'aimable.
Son enthousiasme est de courte durée quand Fidelma lui demande de payer. Elle reste un moment à réfléchir, soulève sa coiffe pour se gratter le crâne ... elle avait vu souvent, quand elle était enfant, son maître d'école le faire quand elle lui posait une question et elle en avait déduis que se gratter la tête rendait plus intelligent, bien que souvent il ne trouvait réponse aux questions de Bécassine.

- Payer qu'elle dit !! j'ai déjà payé sur le marché, me demande si elle en me prend pas pour Roths Child un prêteur sur gages à qui j'ai laissé une douzaine de mes coiffes chérie pour voyager !! Dit Bécassine en donnant quelques écus à Cali

Sa main reste en suspens ... ses yeux regardent Cali, ou plutôt sous le nez de Cali ...

- C'est vrai que tu as de la moustache ! tu ferais fureur en Normandie, c'est un pays de barbares aussi ! connaissent pas le chouchen non plus !! ... allez tiens je t'en donne une bouteille, comme ça tu n'vas pas mourir idiote !

La porte ouverte, Fidelma semblait s'impatienter, Bécassine donne le chouchen, paye et la suit.

- Kenavo tavernière !!
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Cali
C'était un fait établi, elle allait devoir se coltiner la soeur et la bretonne.
Cali en prit son parti, sans en demander la carte.
Avachie contre le comptoir, coude en appui et tête lourde reposant sur sa paume ouverte, la tavernière oscillait des yeux pour passer de l'une à l'autre, chassant mollement le passage d'une mouche bourdonnante d'un revers de la main.

Tout en regardant ces deux personnages s'agiter comme si une guêpe leur piquait régulièrement les fesses, la jeune femme hochait la tête, ou bien la secouait en marmonnant quelques sons inaudibles , servant les verres que Fidelma s'enfilait comme du p'tit lait et en se demandant:

"Mais qu'est-ce qu'elles ont à brailler tout le temps ces deux là? On dirait deux vieilles biques moitié sourdes qui déballent les potins du coin en criant, alors qu'elles sont côte à côte.
Pis qu'est-ce qu'elle leur veut la nonne à Zézé et Sandino ?"

Cali sursauta en entendant " presque cousine", "moustache, barbe " et " pas mourir idiote". Instinctivement elle toucha ses lèvres en se redressant. "

- Moustaches? Quelles moustaches ? La seule mousse qui tâche ici, c'est celle de la bière !!... heu.. pas de moustaches moi.. namého..

Le temps de réagir, la bretonne lui avait collé une bouteille de chouchen dans les pattes. Cali leur lança de loin avant qu'elles ne disparaissent à la poursuite du p'tit Quinquin :

- Tant qu'vous y êtes sur votre route , faites donc tailler vos sourcils broussailleux par quelque barbier!! Vous avez les hannetons si fournis que vous prenez des vessies pour des lanternes!! Des moustaches pfffffff!

Une chose était sûre dans la tête de Cali. Sandino et la soeur Fidelma étaient bien de la même famille avec ces histoires de moustaches. D'ailleurs la prochaine fois elle surveillera de près les sourcils de son beau frère.... et ceux de Zézé par la même occasion!!!
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
--Bocador
...Bien que sa mission soit d'accrocher les textes de son employeur dans les lieux dédiés à la seule poésie, il y avait une taverne à Thouars où le vieux bohémiens italien lui avait ordonné de passer pour y laisser un témoignage de son affection à la tavernière et aux habitants.

Ainsi donc Bocador y déposa le parchemin sur lequel était mentionné "Cali tavernière de la caverne à Thouars".



Vies solaires

Dans la chaleur de l’été
Sur la mer de pierre ensoleillée
Je marche sous les frondaisons.

Quand le vent change les nuages
Et dans le ciel révèle la montagne sage
j’arrête mes pas et regarde le vaste horizon.

Je regarde la nuit tomber
Telle une vague immobile
Sur le bleu noir des cyprès.

Alors quand tout autour devient obscur

Je vois…

Je vois l’ailleurs, la ville se transformer en navire
qui s’éloigne du port et nous…

Nous…

Nous n’existons plus, nous rêvons !
En songe nous traversons la frontière des terres sacrées
Et quand la porte de lumière sera passée,
Il y aura de l’âme, seule la vérité éternelle
Dans le parfum des fleurs calmes et fidèles



Vite solari

Nel calore dell’ estate
Sul mare di pietra assolata
Cammino sotto i rami
Quando il vento muta le nubi
E rivela nel cielo la saggia montagna
Allora mi fermo e guardo il vasto orizzonte

Guardo la notte cadere
Come un’onda immobile
Sull’azzurro nero dei cipressi

Quando tutto intorno è oscuro
io vedo…

Io vedo l’altrove
La città diventa una nave
Che dal porto si allontana e noi..

Noi…
noi non esistiamo piu’, noi sogniamo
In sogno attraversiamo il confine della terra sacra
e quando la porta della luce sarà varcata
Ci sarà soltanto l’eterna verità dell’anima
Nel profumo dei fiori calmi e fedeli…


( SANDINO)


.
Cali
" Cali tavernière de la caverne à Thouars". C'était bien elle non?
Cali tourna et retourna le parchemin enroulé qu'elle avait trouvé sur le comptoir en arrivant, regardant même dans l'orifice comme on regarde au travers d'une longue vue.
Dans le petit cercle de lumière, elle voyagea sur les murs, glissant sur les mots accrochés et se balançant d'un pied sur l'autre pour faire plus vrai au cours de cette traversée.


- Ola matelots ! Terre en vue! Souquez ferme bande de sagoins si vous n'voulez pas vous frotter au cuir de mes bottes !!

La tavernière toussota en ôtant de son oeil la longue vue de fortune. Pour un peu elle s'y serait cru en capitaine de galère.

- Alors voyons voir quel volatile a pu larguer ce parchemin.

Tout en lisant le poème, au fur et à mesure qu'elle le déroulait, Cali hochait doucement la tête, appréciant les mots qui apparaissaient, et sourit en grand à la fin, découvrant que l'oiseau en question n'était autre que Sandino.
Elle le relut en Italien, répétant à voix haute un passage.


- Io vedo l’altrove
La città diventa una nave
Che dal porto si allontana e noi..

Noi… *


Décidément elle aimait bien cette langue et son poète de beau frère.

- Aller hop, suspendus les mots !

Parmi les cordes de pendus, décoration maison un jours de grande inspiration, le parchemin de Sandino rejoignit la cascade de mots dont parfois il lui semblait en entendre le murmure.

* Je vois l’ailleurs, la ville se transformer en navire
qui s’éloigne du port et nous…
Nous…

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