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[RP] Taverne ... La Caverne " Des pensées éphémères"

Cali
Cali était satisfaite. C'était bien plus qu'elle ne l'espérait. D'abord cet arbre de vie pareil à nul autre, et maintenant un portrait de sa soeur. Elle ne s'était pas trompée en devinant que cet Espagnol avait quelque chose de plus, ce grain de folie qui le rendait grandiose.
Elle aurait pu parler de Zézé pendant des heures, avec des mots bien plus sentimentaux. Mais les sentiments sont pudiques et Cali l'était aussi.


- Surprenez moi Signor. Surprenez moi encore.

Avec un petit sourire la tavernière passa la main sur le bois du comptoir.

- J'ai de quoi satisfaire vos exigences je pense. Il se trouve justement que j'ai comme compagnon le charpentier le plus expérimenté du comté!
Son amour pour son métier ne laisserait passer la moindre faille. Il va vous trouver ça.


La jeune femme suspendit au dessus de la braise le pot-au-feu de la veille et s'en alla avec sa chariotte à l'atelier de son Yoyo qui en un tour de main lui trouva une planche sans défaut.
Perfectionniste jusqu’au bout des ongles, il la ponça le plus finement possible et aida Cali à mettre la planche dans la charrette.
Une heure plus tard la jeune femme revenait avec sa trouvaille, demandant à Salvador un coup de main pour la rentrer dans la taverne..
Il flottait dans l’air un bon goût de pot-au-feu qui mettait l’eau à la bouche. Cali ôta la
casserole de fonte à l’aide d’un chiffon et la posa sur la table de bois.

Si le coeur vous en dit Signor, et surtout le ventre, nous pourrions nous restaurer et vous mettre à la tâche par la suite quand vous le souhaiterez?
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Salvador.
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De sa quête d’un panneau pour Salvador, Cali était revenue avec ce qu’il fallait, un panneau de chêne sec et sans imperfection, quasiment prêt à l’emploi grâce au travail fourni par son compagnon. Ravi de pouvoir travailler sur un support de qualité, l’espagnol avait félicité Cali puis s’était attablé face à elle.

Ayant fait honneur à la table, Salvador installé sur une table de la taverne se mit alors au travail sous le regard intéressé de la tavernière.

Après avoir poncé le panneau déjà bien dégrossi par le charpentier pour le lisser et en masquer les nervures, il l’avait enduit d’une fine couche de Gesso à l’italienne, une préparation à base de poudre de gypse mêlée à de la colle tirée de peaux d’animaux, le support obtenu lui permettant alors de dessiner les lignes principales de l’œuvre avec la pointe de sa dague en creusant l’épaisseur.

Pour obtenir le Gesso, il avait du concasser le minerai de gypse, le broyer puis le faire cuire à haute température pour en chasser l’eau. C’est dans la forge de Cali et pendant qu’elle s’occupait du panneau de bois que l’espagnol avait transformé le gypse acheté au Château de Montaigut à Montlaur, en un plâtre prêt à l’emploi auquel il avait suffit de mélanger la colle animale pour qu’il se transforme en pâte blanche séchant rapidement jusqu’à devenir dure.

Une fois l’ébauche terminée de la pointe de sa dague sur le gesso quasiment sec, Salvador sans le montrer à Cali, avait déposé le panneau dans sa chambre, pour qu’il sèche à l’ombre et à l’abris de l ‘humidité.

Disposant désormais d’un peu de temps avant de s’attaquer à la peinture proprement dite, l’espagnol assit devant la fresque réalisée plus tôt, rajoute dans un coin du mur en bas à droite, un petit dessin en guise de signature.




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Cali
Le repas avait satisfait les ventres , mais sa curiosité toujours en éveil était un peu plus attisée par les préparatifs de l'espagnol qui avait eu besoin pour ceux là de sa forge.
Il avait employé une technique que Cali ne connaissait pas.

Entres les plats et autres casseroles traînant sur la table et le matériel du peintre, la taverne commençait à ressembler à la tanière d'un artiste.
La jeune femme débarrassa et lava la vaisselle, jetant de temps à autre un petit coup d'oeil à Salvador attelé à sa tâche.
Quand elle revint vers lui en essuyant ses mains sur le torchon qui pendait à sa ceinture, la planche avait disparue et Salvador était assis devant sa fresque.
Prenant place à ses côtés sur le banc, Cali jeta le torchon sur une table et regarda, étonnée, la signature qui avait été ajouté .


- Ah ça c'est original comme signature. Mais ça ne dépareille pas du reste. Enigmatique...

Elle avait l'impression de suivre une chasse au trésor. Chaque pierre déposée portant une énigme qui une fois résolue lui permettait d'avancer vers la suivante, pénétrant ainsi un peu plus dans l'univers de cette artiste si étrange et intéressant. Quoiqu'elle avait quand même le sentiment qu'elle ne ferait que l'effleurer en surface tant ce personnage était complexe.

- Poisson... oeuf... hameçon.. Donc le poisson c'est vous, mais l'oeuf aussi quelque part, non?....

Cali se grata l'arrière de la tête, un peu interdite et resta un moment à marmonner comme pour elle seule.

- Alors... le poisson tracte l'oeuf comme un boulet, retenu par cet hameçon... en même temps c'est comme ça qu'on attrape un poisson hein... . Pourtant il marche à bonne allure avec ses grandes jambes et n'a pas l'air d' en être freiné. En plus il a mit un petit coussin pour ne pas l'abîmer ... donc quelque part il en prend soin quand même... étrange.... l' oeuf est bien le symbole de la vie ? Est-ce que ça voudrait dire que chacun tracte sa vie comme un fardeau tout en en prenant soin tout de même? Est-ce que l'oeuf peut aussi être son moi , cette partie de soi que l'on est obligé de porter, que l'on cache même parfois ?.. j'avoue que je nage un peu en eau trouble là Signor Salvador et que plus j'avance plus mon oeuf à moi est brouillé.
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Salvador.
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Sur le visage du peintre habituellement fermé, on pouvait voir se former l’expression d’un certain amusement à mesure que Cali exprimait son ressenti face à ce qu’il avait rajouté à la fresque.

Hilare suite à la plaisanterie sur les œufs brouillés, il tape dans les mains.

- Ché !!! señora Cali, vous filez la métaphore culinaire comme un véritable cordon bleu, et pour ne pas être en reste dans ce festin je vais vous dire ce que j’ai représenté, mais avant je ne peux que souscrire à votre vision, elle est une des lecture possible, tout comme celle qui voudrait que j’ai représenté là le compagnon de la sirène « le sirèno » lequel à l’inverse de sa compagne a une tête de poisson et des jambes humaines, ce qui lui permet de mettre à l’abris des monstres marins l’œuf du couple.

Toujours rieur Salvador fixe un instant Cali puis refait face à la fresque en se lissant la moustache.

- curieusement c’est aussi une métaphore culinaire que j’ai représenté, c’est un plat de chez moi « GaMMMMbaSSS y POI…SSSSSon accompagné de son ŒUF sur CRRRROU…TON !! HY…PER…bôôôLLLiiiiiQUE !!et beurré.

Maintenant empreint d’un sérieux qui l’a transfiguré, il regarde à nouveau Cali fixement, puis éclate de rire.

- señora ne pensez pas que les artistes soient toujours sérieux et savent toujours ce qu’ils font, entre nous ils sont bien souvent assez fanfarons comme ça, c’est bien assez, il m’est même arrivé parfois de me trouver en présence d’amateurs d’art, qui certain que l’art était une chose sérieuse, m’expliquaient doctement ce que mes propres peintures représentaient sans savoir que j’en étais l’auteur…vous le savez je considère le réel comme un multiple de lui même, c’est la raison pour laquelle je respecte les avis différents toutefois ne croyez pas un artiste qui vous dit qu’il a « maistrie » sur tout !! l’art c’est la folie qui montre la sagesse laquelle se dérobe aux regards de celui qui l’observe laissant voir à sa place le rêve.

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Cali
Tout en écoutant les explications de l'artiste, Cali passait de l'étonnement à la franche rigolade quand à la représentation culinaire de sa signature. Puis de nouveau elle se retrouvait muette comme une carpe , la bouche bée, devant la folie douce et le génie de l'espagnol qui la surprenait de plus en plus.
La jeune femme rit doucement et le regarda presque avec tendresse.


- Signor Salvador, vous êtes un petit farceur. Vos yeux pétillent de malice et votre moustache en frétille d'espièglerie !! Mais vous êtes la sagesse même avec cette petite pointe d'humour qui caractérise votre grain de folie. Et je dois bien avouer....que j'adore ça!
Et vous savez quoi ?


Détournant son regard de lui, elle observa la fresque.

- Je ne pense pas me tromper en disant que si l'ensemble de votre oeuvre ressemble à cette fresque, je pense que dans les générations à venir tout un tas d'experts tentera de sonder les méandres de votre Art, chacun y allant de son avis pompeux.
Les petites gens eux seront étonnés, admiratifs, rêveurs certainement aussi, ou parfois incrédules. Mais ce qui est certain dés à présent, c'est que votre Art ne laisse pas indifférent.
On aime , ou on aime pas. Mais on en parle, et on en parlera encore longtemps.


Cali se retourna vers Salvador et lui sourit.

- Ce qui est sûr, c'est que vous ouvrez d'autres horizons ou la raison même n'y a pas toujours sa place et la rêverie un espace infini.
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Salvador.
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La conversation ce-jour là s’était prolongée toute la journée ne s’achevant qu’au soir le repas terminé et seulement entrecoupée par les activités de chacun des deux protagonistes au fil du jour passant.

Salvador en confiance s’était laissé aller à quelques confidences sur sa vie passée, sur l’éducation à la ceinture donnée par sa grand-mère, sa mère les ayant quitté très tôt suite à une fièvre tueuse, ainsi que sur les absences de son père le plus souvent sur les routes de Catalogne à la poursuite de bandits qui lui volaient des chevaux dont il faisait l’élevage. Puis il avait parlé de sa première rencontre douloureuse avec les oursins quand avec les gamins du voisinage ils jouaient à celui qui toucherait du bout des pieds la bogue noire.

Mais la plus grande partie de cette conversation en pointillé, avait tourné autour des techniques en peinture et surtout de celle que l’espagnol comptait employer pour peindre le tableau, conversation qui était alors devenue un quasi monologue du peintre, Cali ne l’interrompant que pour se faire préciser certains points.

En résumé il ressortait des précisions du peintre qu’il allait utiliser une technique mixte, alliant celle « à tempera », procédé de peinture dans lequel le liant, le jaune d’œuf, mélangé au pigment durcissait par évaporation jusqu’à devenir insoluble, et ensuite la technique du glacis, un voile de couleur transparente, posé en fin de travail et destiné à faire vibrer les couleurs dont le liant à la place du jaune d’oeuf, l’huile de lin cuite, donnait au final un film transparent, dur et émaillé.

La nuit ayant depuis longtemps tiré le rideau noir Salvador avait salué Cali, puis avait rejoint sa chambrette pour y dormir jusqu’à l’aube.

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Cali
Sur le chemin du retour, Cali hésitait entre " Deux jours déjà?!!" et " Deux jours seulement ?!!"

Deux jours déjà, parce que le temps filait à une vitesse folle aux côtés de cet incroyable artiste, et deux jours seulement, parce qu'elle en avait tant appris déjà sur lui en si peu de temps.
Une fresque étonnante était née sur les murs de la taverne des pensées éphémères. Salvador lui avait apporté, en même temps que son petit grain de folie, sa vision de génie et un horizon sans barrières.
Quelques souvenirs de son passé, souvent austères et douloureux, lâchés par bribes à la faveur de confidences dans une ambiance de confiance. Mais aussi des images d'un petit coin de plage qu'elle avait envie de découvrir.
La vie de Salvador, enfant, n'avait pas du être facile. Sans analyser pour autant, Cali se dit que le passé écrivait le futur, et que déjà petit il devait avoir une imagination riche et débordante.

Elle avait hoché la tête fréquemment lorsque l'espagnol lui parla des techniques qu'il employait, proches de celles qu'elle même pratiquait pour ses enluminures.
D'ailleurs le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, Cali revint, toujours accompagnée de son petit panier en osier dans lequel elle avait disposé quelques brioches encore chaudes, de la confiture de prune et un pot de lait tiède dont la surface commençait à se recouvrir d'une délicieuse crème et une bouteille de vin.
Enroulée dans un linge, une pièce de vélin et quelques plumes d'oie taillées de différentes épaisseur étaient glissées dans un coin du panier.
Pendant que Salvador poursuivrait son oeuvre en hommage à sa soeur, Cali s'adonnerait à son enluminure que faute de temps elle avait quelque peu délaissé.

Elle lança un bonjour joyeux à la volée et s'empressa de ranimer le feu qui ne serait pas de trop avec les journées si humides de ce printemps qui tardait. Et sans façon s'attabla devant le petit déjeuner qu'elle étala sur la table, croquant à pleine dent dans une petite brioche.

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
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