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[RP] "Tu vas enfin te décider à le pondre, ton monstre ?"

Estrella.iona
[Campement de l'Imperator Legio, tard, très tard dans la nuit.]


Allongée sur le lit, dans la tente, Estrella ne dormait pas, bien que la nuit soit bien avancée. Depuis des jours maintenant elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Le bébé tournait dans son ventre, lui fichait des coups de pied, juste au moment où elle croyait enfin pouvoir se reposer. A croire que ce mioche la détestait, et qu'il le lui faisait comprendre de la meilleure des manières qui soit. Car oui, Estrella était plus ou moins persuadée que si le bébé se comportait ainsi, c'est parce qu'il ne l'aimait pas. Argument validé par Tiss et Isa qui, dans l'espoir que le futur Valfrey soit expédié sans délai en Franche Comté, avaient confirmé cette version des choses. Les mamies, j'vous jure... Le monstre, comme Isa se plaisait à le nommer, faisait déjà polémique avant même d'avoir poussé son premier cri. S'il faisant déjà autant parler de lui en étant in utero, qu'est ce que cela serait à l'âge adulte !

Toujours était il qu'il faisait nuit. Leandre s'était endormi depuis longtemps, si l'on en croyait son souffle régulier. Le campement était si calme qu'on pouvait entendre tous les cris des animaux nocturnes.
Toute la journée, Trella avait ressenti de vives douleurs qui se manifestaient de manière ponctuelles, mais violentes. Le genre de douleurs dont elle avait parfois été victime les jours, voire les semaines précédentes, mais qui n'avaient duré qu'un laps de temps très court et qui
s'étaient estompées, laissant la jeune fille effarée à l'idée de subir ce genre de douleurs plus d'une fois dans une même journée.
Cependant, ce jour là, les contractions, car il s'agit bien de cela, avaient été plus violentes que d'habitudes, et plus régulières aussi. D'abord une fois toutes les heures environ, puis à compter de la soirée, elles s'étaient rapprochées jusqu'à se manifester toutes les dizaines de minutes.

La pauvre Estrella souffrait silencieusement. Déja, elle ne pensait pas que le bébé pouvait arriver maintenant, étant donné qu'elle s'était risquée à des calculs hasardeux afin de voir la date approximative d'arrivée du bébé : après avoir recensé les différentes occasions où elle aurait pu choper le mioche, elle en était arrivée à la conclusion qu'il restait encore une ou deux semaines. Mais ne nous fions pas trop à son sens des mathématiques, celui ci étant plus que douteux.
La deuxième raison pour laquelle elle gardait le silence était qu'elle ne souhaitait en aucun cas réveiller Leandre, qui dormait paisiblement. Il était si beau quand il dormait... Et pas que quand il dormait ! Elle ne voulait pas l'inquiéter inutilement : des contractions elle en avait déjà eu, pas des si rapprochées soit, mais quand même.

A chaque nouvelle contraction, tout son corps se tendait sous la douleur et elle se mordait le poignet de toutes ses forces pour ne pas crier. Sans compter qu'elles étaient de plus en plus douloureuses. Essoufflée, en nage, elle commençait à réaliser que mettre son bébé au monde allait s'avérer extrèmement douloureux. Les remarques d'Isa lui revinrent instantanément en tête : elle avait avoir mal, encore plus que lorsque Robin lui lançait des chopes en pleine tête lorsqu'elle avait le malheur de l'appeler Robinet, encore plus que lorsqu'elle avait failli mourir sous les coups des comtois, encore plus que toutes les douleurs qu'elle aurait pu imaginer.

Nouvelle contraction, nouveau cri étouffé.

Cependant, à l'issue de celle ci, l'Etoile ressentit une drôle d'impression... Comme si quelque chose s'était rompu en elle. Quelque chose... d'humide ? Prise d'inquiétude et au prix d'un effort surhumain, elle parvint à se redresser et à se mettre en position assise. Là, elle eut tout le loisir d'admirer une tâche qui ornait le lit. Elle venait de perdre les eaux et, du haut de ses quinze printemps, elle ne savait absolument pas ce que cela signifiait. En clair, il était grand temps de paniquer.


Leandre, Leandre ! Reveille toi, viiiite, je sais pas ce qui se passe !

Nouvelle contraction.

J'crois que... Le bébé arrive !


Il avait bien choisi son moment, celui là... En pleine nuit et pendant une période mouvementée... Mais son fils, car pour elle il s'agissait forcément d'un garçon, d'un héritier, allait être la plus belle des surprises... Il était temps de "pondre le monstre".

[Edit parce que trop de fautes...Faut pas écrire la nuit oO]
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Natsuki.
Finalement elle avait pu voir Trella, enfin le ventre de Trella, et sa tête (alouette), ses jambes, ses bras, ses pieds....Bref, Trella. Mais surtout son ventre dont toute une vie de narration ne suffirait à exprimer sa rotondité. A croire qu'elle cachait un tonneau de bière sous sa robe l'étoile angevine. Et glou et glou et glou et glou. 100 L au moins. De quoi faire une bonne beuverie. A s'uriner de binouze dessus. Mais non, à la place, un mouflet tout ce qu'il y a de plus classique. Même qu'il aura un prénom à la con : Kevin qu'elle disait la p'tite demoiselle. Y'en a qu'ont de ces idées je vous jure. Pourtant la natsu en avait proposé hein ? Et des pas chiés en plus, vas-y que je te donne du Childeric, du Fulbert, du Louis-Nicolas, du Vladimir-Aristote. Mais n'est plus sourde que celle qu'a un polichinelle dans le tiroir dixit le chat de la mère Michelle.

En moins vulgaire Natsuki ressassait ces idées dans un demi-songe sous la tente affrétée par les bons soins de son amie. Elle commençait à avoir l'habitude de dormir avec les armées, bien que n'étant affiliée à aucune d'entre elles, et l'inconfort des tentes ne la dérangeait désormais guère plus que les cris ulcérés d'un honnête homme n'incommode l'employé de banque installé à son guichet. Si elle ne dormait pas, c'est que le bébé allait venir. D'ailleurs elle avait entendu le vol d'une cigogne. Enfin, avait cru entendre. En tout cas un truc annonciateur. Pour sûr. Elle ne s'y trompait pas et avait du flair. Et comme en plus -ô joie de la destiné- sa tente étant plantée à coté de celle du couple, elle put distinctement entendre un "Aaaaaaaaaah" étouffé mais suffisamment sonore pour ses oreilles radarisées.


Ni une ni deux, la pucelle de Chinon se leva, mit sa zolie robe (noire, car le bleu dans la nuit ça fait noir) et pénétra brusquement dans la tente.

Il arrive ? Question idiote. Il faut....fait. Il faut....on attends. Il faut....de l'eau ? des serviettes ? quelqu'un de compétent ? d'intelligent si possible ? Leandre, il faut que tu sortes ! Ah ? Car les hommes ne regardent jamais un accouchement, c'est donc qu'à mon avis ils doivent dégager des miasmes. Ca vaut ce que ça vaut...Et ramene des serviettes ! Bien. Il faut toujours des serviettes. Bon...Et Trella : faut pas que t'étouffes ou tu vas mourir, donc respire bien fort, et si tu sens qu'il arrive, ben fais tout pour !

Y'a un médecin dans la halle ?
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Leandre
Grande adepte des animaux - jusqu'à en proposer la présence de chèvre, de poney et de chien dans leur chambre à Blou - Estrella "dormait" aux côtés d'un loir. Car oui, le Valfrey dormait à poings fermés. D'ailleurs, certains piliers de comptoir prétendaient qu'il ronflait allégrement, ce qu'il réfutait bien évidemment. Allongé sur le dos, bouche grande ouverte et yeux clos, bras et jambes écartés, l'inconfort de la paillasse ne l'empêchait pas d'être plongé dans ses rêves. Et quels rêves ! De grandeur, de richesse, d'honneurs, et d'Etoile. La plupart lui avait pourtant déjà été accordée, mais il fallait croire que son subconscient en désirait toujours plus.

Le dernier songe de cette nuit-ci mettait en scène une paisible nuit au campement de l'Imperator Legio. Il se trouvait dans sa tente, en compagnie d'Estrella, et il semblait roupiller. Elle, par contre, pas vraiment. Son si beau visage se voyait transformé par la douleur. Des perles de sueurs apparurent un peu partout sur sa figure et elle se mordit même le poignet. Enfin, elle se redressa péniblement pour s'asseoir. Ca c'est du rêve réaliste, n'est-ce pas ? Tellement réaliste que le véritable Leandre eut l'impression que la véritable Estrella l'appelait. Qu'il se réveille ? Plus facile à dire qu'à faire. Au prix d'un effort surhumain, il parvint à entrouvrir les yeux. Le temps d'entendre que le bébé arrivait, de se rendre compte que ce n'était plus un rêve, et ce fut la panique générale, le branle-bas de combat, l'alerte rouge !

Il se leva d'un bond, ou presque, réfléchit en quelques secondes à la situation avant d'entreprendre de sortir de la tente en hurlant après Tiss. Fort heureusement, quelqu'un vint perturber ses plans quelque peu hasardeux. Pas le temps de saluer Natsuki, que déjà elle prenait les choses en main.
Il arrive ? Il semblerait.
Il faut ? "Quoi" aurait été une bonne réponse.
Il faut qu'il sorte ? C'est ce qu'il comptait faire pour demander des secours, de l'aide, n'importe quoi qui puisse aider Estrella. Et puis prendre l'air aussi !
Il dégageait des miasmes ? Il ignorait la signification du mot, si ce n'est qu'il n'avait pas l'air très valorisant. Mais il se garda bien de le lui faire savoir dans un moment pareil.
Des serviettes maintenant ? Estrella transpirait peut-être, mais à ce point là...

Et zou, après avoir rassuré la mère de son enfant presque né, il fila à l'extérieur, en quête de serviettes. Des serviettes... C'est pas comme si c'était la chose la plus simple à trouver dans un campement. Des armes, des boucliers, des heaumes, des sacs de nourriture, de la bière, des couvertures, ça oui... mais des serviettes... et soudain, ce fut l'illumination - ah si seulement ça pouvait être pareil pour trouver un prénom. Il se rua dans la tente la plus proche, qui se trouvait être celle de Natsuki, sans qu'il le sache, et en extirpa la couverture. Ca ferait certainement l'affaire.

Et le voilà revenu auprès des deux filles, couverture en main, sourire aux lèvres, pour tenter de cacher son inquiétude.


J'n'ai trouvé que ça...
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Leandre Lazare de Valfrey & de Grimwald - Legatus de l'Imperator legio
Estrella.iona
Trella était en proie à une nouvelle contraction lorsque Natsuki, telle une sauveuse, entra dans la tente. Bon c'est vrai, Natsu, elle n'a rien d'une médicastre. Et Trella doute fort de ses capacités à faire cesser cette horrible douleur qui lui déchire les entrailles. Mais Natsu, c'est quand même sa meilleure amie, donc un soutien potentiel. D'ailleurs, à son entrée, l'Etoile soupire de soulagement, au moins elle ne mourrait pas sans avoir revu sa copine.
Plus de doute possible, de toutes manière, c'était LE moment. Lorsque plusieurs mois auparavant, elle avait demandé comment est ce qu'on pouvait être sûre que c'était le bon moment et que le bébé voudrait sortir, on lui avait répondu : "T'en fais pas, quand ce sera le moment, tu le sauras !". Effectivement, indéniablement, il fallait qu'elle accouche, et elle n'avait qu'une seule envie : en finir au plus vite.

Tout s'enchaine ensuite très vite. Natsu se met à donner des directives à Leandre, qui s'était enfin décidé à quitter le pays des rêves. D'ailleurs, le pauvre a l'air tout décontenancé. Encore plus quand Natsu lui dit qu'il dégage des miasmes et qu'il faut qu'il aille trouver des serviettes.
Des miasmes ? Qu'est ce que c'est ? Trella réfléchirait bien à la signification du mot, ou encore mieux se renseignerait auprès de la tourangelle, sauf que là, elle a juste envie d'être ailleurs. Partout sauf ici.
Même dans le Maine, c'est pour dire...
Préférer se trouver dans le Maine pour échapper aux douleurs et à la mort certaine qui l'attend, elle en est quasi persuadée, il faut vraiment le vouloir.

D'autant plus que Natsu lui conseille de bien respirer et de "faire tout pour quand le bébé arrive"... Facile à dire ! Elle céderait bien sa place à son amie, l'Etoile, pour que celle ci puisse se rendre compte que non, c'est pas facile de respirer quand on a l'impression que son corps se déchire !

Néanmoins, elle fait comme on lui dit et tente de reprendre sa respiration, haletante, jusqu'à ce qu'une nouvelle contraction arrive, la faisant éclater soudainement en sanglots convulsifs.


Nats, fais que ça s'arrête, je sais pas, fais quelque chose !

Pendant que Trella geignait, Leandre revenait avec une couverture. Elle porta son regard sur lui et vit qu'il semblait confiant. Elle savait bien qu'il ne voulait pas qu'elle meure. Et elle ne mourrait pas, rien que pour lui. Du moins elle ferait tout son possible, en espérant que le Très Haut n'en ait pas décidé autrement.
Elle essaya de lui sourire à travers ses larmes pour lui montrer qu'elle n'avait pas peur, elle non plus. Tout se passerait bien. Y'avait pas de raisons.
C'était sans compter sur les douleurs qui s'amplifiaient. Au bout d'un moment, fallait bien que ça sorte. Et que ça se manifeste par un cri déchirant, qui semblait exprimer toute la misère du monde :


Aaaaaaaaaaaaaah ! mais je vais pas tenir, là !

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Isatan
Isatan venait d'arriver sur Angers après un court voyage sur Saumur. Pour une fois voyage pas trop inutile puisqu'elle en avait ramené "son" gros.
Bon d'accord, techniquement il était pas vraiment à elle, mais allez lui dire !
La Jarretière avait décidé que c'était le sien, à elle et rien qu'à elle. Le gros - Cathar de son p'tit nom- avait tout de même fini par comprendre qu'Isa était atteinte d'une ouïe particulièrement sélective et décida de l'accompagner - ou p'tet qu'il accompagnait seulement la jarretière sur la cuisse de la brune -.
L'avait donc passé tout le chemin à se divertir de la vue qu'offrait les vagues que faisait la graisse de Cathar à chaque pas. Pour un peu elle se serait cru à la mer ! Savait pas trop si c'était le fait qu'il porte Calyce ou l'fait qu'il soit juste énorme, mais p'tain, v'là les traces qu'il faisait sur son passage...
Toujours avoir un gros pour voyager ! Ça occupe vachement !
M'enfin ça occupe mais ça enlève pas la fatigue et c'est donc sans demander son reste qu'elle se jeta dans sa tente en y trainant Calyce, afin d'y pioncer jusqu'au matin. Pas même l'envie, ni le temps de se dire que p'tet elle devrait prévenir Leandre qu'elle était arrivée, nan veut juste dormir !
S'occupe pas non plus de savoir où qu'il va se coucher son gros, il trouvera bien un coin de feu pour piquer un somme ou des soldats avec qui se pochtronner.


Aaaaaaaaaaaaaah !

Tain mais c'quoi ce bordel ?! Z'égorgeaient un goret ou quoi ??
C'est une Jarretière version " J'suis grave vénère et j'vais l'buter celui qui croit qu'on fait brailler une bestiole en pleine nuit ", qui se leva en furie - j'vous fais grâce des ch'veux pas coiffés, vu qu'ils le sont pas souvent en fait - , direction le bruit !
S'est à peine habillée, t'façon l'y va pas pour s'montrer mais juste pour gueuler. Et c'est apparemment dans une tente qu'on faisait ça ... genre c'est le lieu pour ça ... c'tait vraiment de pire en pire ici ...pas besoin d'y entrer pour dire ce qu'elle avait à dire, pouvait aussi bien le faire de devant.


C'pas bientôt fini !!!
Tain d'bordel y'en a qui veulent dormir !

z'allez arrêter d'faire souffrir cette pauv' bête !

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Natsuki.
Y’en a une, c’est Trella, sa fonction c’est de souffrir, Leandre, son futur, ne sert qu’à apporter des couverture quand on lui réclame des serviettes, et pour compléter le trio, Natsuki, dont la fonction reste encore à définir. En tout cas elle ne panique pas aux cris de son amie : le très-haut elle y croit, et elle ne s’imagine pas qu’il puisse rappeler Estrella à sa droite. D’abord parce qu’elle voit pas ce que le Très Haut ferait avec Trella à sa droite. Ce qui est un bon argument en soi…Seulement quand elle sanglote, c’est une autre histoire. Personne n’a le droit de la faire pleurer, elle a déjà trop souffert quand elle était petite. Aussi aux suppliques de son amie, elle y répond.

Bon, donne moi ça, ça sera mieux que rien. Et sors d’ici, tu mets des miasmes je t’ai dit, et les miasmes c’est nocif, comme tu le sais ! Trella écarte bien les jambes, car je ne vois que là où il peut sortir.

Instinct ? Mémoire plutôt, elle se rappelle que du tissu mouillé -non, imbibé- sert à éponger les visages. Bien que il y ait de faibles chances que cela soulage la future maman, elle n’hésite pas à arracher un morceau de sa jupe, à renverser une flasque d’alcool -située on ne sais où, mais si il y a bien quelque chose de trouvable dans un campement militaire, c’est bien ceci- et tamponner le front de la donzelle en surpoids à coup de « ça ira, respire ». Sur ces entrefaites, arrivée d’une quatrième personne, jarretière de son état, et peut être la plus utile du quatuor.

ISATAN ! Souffle d’espoir dans ce monde de souffrance : la jarretière en a vu d’autres pardi. Voilà t’il pas que la nats sort de la tente, agrippe sa quasi-tante par la manche, et la ramène devant la suppliciée. Tu vas pouvoir récupérer le bébé pendant que j’éponge le front de Trella et essaye de lui calmer sa douleur. Trella, pour l’amour du ciel, respire !!!

Sans attendre de réponse, Natsuki reprend le chiffon imbibé, tamponne le front, imite la respiration, lui dit que ça va bien se passer, car bon, Isatan, c’est quand même la filleule du doc, alors…
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Estrella.iona
Respire, respire... Encore faudrait-il qu'elle puisse reprendre son souffle, la petite brune, et quand on sanglote, c'est pas facile. D'autant plus que Natsu n'hésite pas à ruiner sa jolie jupe bleue en en déchirant un morceaux pour lui frotter le visage aussi fort que pour sécher un jambon. Pauvre jupe... Promis, Trella lui en offrira une autre. Ou plutôt une houppe, parce que c'est plus classe.

Cependant, cela ne suffit pas à calmer l'Etoile qui continue de pleurer et de renifler bruyamment à cause de la douleur grandissante. Quand soudain, une voix s'élève en dehors de la tente. Une voix extrêmement connue, en Anjou. Une voix que n'importe qui, même une pauvre fille entrain d'enfanter, pourrait reconnaître entre mille. Et même si Isa compare son "cri de détresse qui reflète toute la misère du monde" à la complainte d'une pauvre bête, Estrella ne s'en formalise pas : après "grosse", "immonde", "miche de pain informe", "horrible", ou encore "remplie", elle s'y est accoutumée, aux AOI (appellations d'origine Isataniennes). Alors "pauvre bête", ca reste presque gentil !

Il n'en faut pas plus pour que Natsu aille chercher la nouvelle protagoniste pour la ramener à son chevet. Et malgré le fait qu'elle ne soit absolument pas en état de rigoler, Trella ne put s'empêcher de dévisager l'entrante avec des yeux ronds entre ses larmes : Isa, réputée pour incarner le bon gout angevin, pour incarner la parfaite-attitude aussi, arborait une tenue d'un gout plus que douteux, une tenue très légère on va dire. Ca se voyait qu'on était en pleine nuit.

Mais peu importe, la tenue d'Isa était un moindre détail comparé au fait que la pauvre Trella était au bord de la mort. Les foutues contractions se rapprochaient de plus en plus, les vicieuses. Mais heureusement, Isa, elle s'y connaissait. D'un parce qu'elle avait déjà eu une mioche quand elle était toute jeune, plus jeune encore que Trella. De deux, parce que les choses de la vie, elle en était experte. C'était d'ailleurs elle qui avait fait l'éducation de Trella, et les enfants auxquels elle avait rendu le même service ne se comptaient même plus. Elle n'était peut être pas médicastre, mais des quatre présents, elle était la plus expérimentée.



Isaaaa, j'ai trop mal, t'avais raison, j'aurai dû t'écouter, je recommencerai plus, plus jamais, mais s'il te plait, pitié, fais quelque chose ! Aiiiiiiiiiiie !


Et Trella de refondre en larmes. Décidément. Malgré tout, elle jette un oeil pour tenter voir si Leandre est sorti, au cas où il mettrait des miasmes. Mais sa vue brouillée par les larmes salées l'empêche de voir quoi que ce soit à présent, et l'alcool avec lequel Natsuki lui tamponne le visage lui fait bizarrement tourner les sens.
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Isatan
A peine fini de brailler qu’elle se retrouve tirer par la Nats à l’intérieur de la tente … bah ouais tiens, si elle croit qu’elle va les aider à achever la bête, peuvent se brosser eux. La bête … parlons en tiens … un truc informe qui gît sur un lit de fortune … l’avait même un p’tit air familier avec la Trella – en fait juste les chv’eux et les yeux – le reste n’étant qu’une masse agonisante et geignante…
Bon fallait bien se résoudre à deux choses :
- Premièrement le truc décidait enfin à s’extirper des entrailles de sa mère.
- Deuxièmement ça tombait encore sur elle !
L’œil se fait critique tandis que la primipare se plaint et fait milles promesses. La Jarretière se paye même le luxe d’un regard dénué de la moindre compassion envers la future mère.


Mouais … on peut pas dire qu’on t’avait pas prévenu d’ça !
T’l’as voulu bah tu l’as ! Ah c’est sûr que c’est plus agréable de l’y mettre que d’l’en sortir hein …et c’est sûrement que l’début en plus !
Nouveau petit sourie limite sadique de la brune à l’adresse de Trella.

L’y est , va bien falloir le faire…les connaissances de Nats semblant se résumer à : » Comment bourrer la tronche de l’accouchée, sans même se rendre utile ! » Y’a un truc qu’est universel chez les femmes en couches, c’est que la pudeur y’en a franchement plus du tout !
Suffit que le truc, bâtard, gosse, chiard, polichinel, erreur – rayez les mentions inutiles- pointe le bout de son nez pour que toute susceptibilité quant à certaines régions corporelles des femmes se volatilisent.
Nan parce que y’a peu de chances que Trella aie pensé peu de temps avant que la Jarretière irait coller ses mains et zieuter sous ses jupes … c’est bien pourtant ce qu’elle est en train de faire à cet instant …Une p’tite claque sur la cuisse alors qu’elle se redresse et fixe la môme – qu’en est plus trop une d’ailleurs – une lueur amusée au fond des yeux.


Bon … j’espère que t’as rien de prévu, parce que le chiard l’a pas l’air pressé …

Et de se retourner vers l'ouverture de la tente.

CALYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYCEEE !!
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Calyce.
Hue dada ! Le bonheur de ne pas avoir à marcher, se retrouver en hauteur et pouvoir tout voir... Il était bien le nouveau euh...jouet d'Isa. Sauf qu'elle a beau ne pas avoir marché, la brunette est bien contente de pouvoir trouver un lit, bien qu'il soit de fortune, et y dormir longtemps...

Un battement de cil plus tard et la vlà au pays des rêves... De quoi peut-elle rêver si ce n'est de son prince-nain-charmant ? D'un château ! Le château normand même. Celui qu'elle convoite depuis que le Valfrey avait parler de le visiter... Ses coffres, ses chandeliers, ses bureaux... Elle était bien bien là Calyce. Elle venait de réussir à crocheter le coffre à l'aide d'une broche... De l'or à foison, plus qu'elle ne pouvait en compter, de quoi la couvrir... Bah tiens, elle en était couverte là ! Une poignée d'écus dans chaque mimine qu'elle frottait contre sa joue. Aux anges...


CALYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYCEEE !!

Humpf. L'argent s'envole alors qu'elle sursaute...
Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m'a privé de toi... Euh... ISAAA ?!

Pas encore tout à fait éveillée, la mioche se met quand même sur ses jambes et titube à la recherche de la Jarretière gueulante... Elle devait être en danger pour crier comme elle l'avait fait. Peut être que son gros jouet s'était révolté et qu'il avait décidé de la corriger... Ca y apprendra à le traiter de gros ! Même si elle avait pas tort dans le fond... M'enfin vu le gabarit du machin, il aurait vite fait de l'écrabouiller la dame du Bois de Paul. Fallait se dépêcher. Calyce titube plus rapidement donc, manquant de se casser la figure à plusieurs reprises... Pour finalement arriver devant la tente... euh la tente de qui d'abord ? Faut ouvrir pour savoir... Et elle ouvre....


Haaaaaaaaaaaaan Trella elle va mourir ?!

Y a que l'agonie pour rameuter autant de monde ou...

L'bébé ?
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Estrella.iona
Evidemment qu'on l'avait prévenue - bien qu'on l'ait prévenue trop tard... Non, aucune mauvaise foi ! - qu'elle allait morfler. Cependant, au vu du contexte, il était difficile de faire marche arrière. D'autant plus que le regard dénué de la moindre once de compassion que lui lance la Jarretière suffit à glacer le sang de la petite brune, malgré son souffle haletant qui la fait transpirer. Elle ne va donc pas l'aider, elle va la laisser mourir à petit feu, en plein milieu d'un campement ?

Ah, si. Isa prend instantanément les choses en main - si l'on peut dire ça - et c'est pas trop tôt. Effectivement, elle n'avait pas prévu qu'elle irait examiner le problème à la souche, même si ça parait logique. Cependant elle la laisse faire, elle ne va tout de même pas protester ! Par contre... Lorsque la Jarretière annonce le verdict, autrement dit que c'est pas pour tout de suite...



Hein ? Non mais je peux vraiment pas attendre ! Je vais pas pouvoir supporter encore ça plus de... Dix minutes à tout casser ! Aiiiiiiie ! Nats, ton truc me donne envie de vomir ! Isa, t'as pas un truc pour le faire sortir plus vite ? Je sais pas moi, un truc magique ?


Même si en temps normal, la magie tout ça, c'est vraiment pas sa tasse de thé, pour le coup, elle serait prête à tout soit pour ne plus rien sentir, soit pour que ça s'arrête. Tout, pourvu que tout soit comme avant ! Même si, de toute évidence, avec un bébé à élever, rien ne sera plus jamais comme avant. Mais ça, c'est une autre histoire.

Quand soudain une nouvelle protagoniste fait son apparition, car c'est bien connu, plus on est de fous plus on rit, et y'a rien de plus folichon qu'une naissance ! Sauf que là, Trella n'a qu'une envie : qu'on en finisse. Surtout que Calyce fait une constatation tellement proche de la vérité que Trella recommence à sangloter - elle s'était légèrement interrompue le temps de répondre à Isa -, et on ne sait si c'est à cause de la douleur ou à cause de la remarque. Car bien sûr que oui, elle va mourir, d'ailleurs ils le savent tous : Leandre, Nats, Isa et Calyce, ils le savent tous qu'elle va y rester, et ils font semblant de rien pour la rassurer, pour égayer ses derniers instants !

Qui a dit paranoïaque ?

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Isatan
La future mère avait visiblement pas mal de ressources puisqu'elle se plaignait bien plus qu'elle ne poussait. C'était au moins ça de gagner, l'avait pas mal de chance de survivre à l'enfantement...ou pas !
Et ouais lui avait pourtant bien expliqué qu'elle aurait mieux fait de se débarrasser de cette chose avant qu'il ne soit trop tard ! Mais non, mÂdame Trella avait absolument tenu à le garder ...
Kévin ... c'te nom pourri dont allait écoper l'pauvre morveux. Pas demain la veille qu'il se ferait des amis le mioche avec un blase pareil.
Au mieux l'en aurait aucun et s'foutraient tous de sa tronche, au pire lui jetteraient des pierres. R'marque ça pouvait avoir son charme de faire des paris pour savoir qui toucherait la tête !
M'enfin l'en était pas encore là ...
Y'avait aussi la solution j'passe le mouflet à Calyce qui en voulant le nettoyer finirait sans doute par le noyer. Une brave gosse la Dégénéré, toujours prête à rendre service !
Rah pis Trella qui s'plaignait ...


Hey oh ! T'vas la mettre en veilleuse un peu ?!
Quand tu pousseras un peu plus que tu geins, ça s'ra p'tet le début d'la fin !
En attendant tu fais comme nous toutes, tu pousses !


Tiens en parlant du loup ... V'là la mioche qui débarque. Et avec son incroyable génie frisant presque le dément, elle analyse la situation.

L'bébé ?
Nan, c'est une sauterie de réconciliation entre l'Anjou et les Comtois... biensûr que c'est lui !
L'est pas encore né qu'il nous pourri la vie lui ... pouvait pas naitre en pleine journée !
Au lieu d'parler, colles y un bout d'bois dans la bouche à Trella... risque bientôt d'en avoir besoin...


La Jarretière retourne un instant zieuter entre les miches de Trella pour voir si, ENFIN il se décide à sortir ...

Tu t'mets assise, debout ou couchée, t'fais comme tu veux la grosse, mais tu pousses !
C'est quand tu veux hein ...

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Estrella.iona
Plus jamais de sa vie entière elle n'aurait d'enfants. Plus jamais. Alors celui là avait fort intérêt d'être un garçon, un joli garçon de préférence, gentil avec ses parents, serviable, aimable, d'être un héritier digne de ce nom, parce qu'il n'y en aurait pas d'autres.

Voilà les pensées qui traversaient l'esprit de la suppliciée entre deux sanglots. Loin d'elle l'idée de maudire celui qui l'avait mise dans cet état. Non, c'était la faute du gosse, rien que sa faute ! On ne lui avait pas demandé d'apparaitre, après tout. On ne lui avait rien demandé ! Il s'était installé, tranquille, il s'était développé au sein de Trella, il avait causé énormément de désagrément à son insu, tel que le reniement de sa mère. Mais on pouvait peut être lui pardonner, après tout, il aurait déjà bien assez de problèmes dans sa future vie pour ne pas avoir à en supporter d'autres.

Estrella avait l'impression d'être dans un autre monde. Un monde qu'on atteint quand on souffre trop, qu'on est à demi plongé dans les limbes de l'inconscience. Comme si elle était recroquevillée au coeur d'un nuage, en fait. Elle se sentait molle, sensation paradoxale au vu de la situation...
Soudain une phrase la fit sortir de sa torpeur :


Nan, c'est une sauterie de réconciliation entre l'Anjou et les Comtois...

Voila qu'elle se mettait à délirer ! Une sauterie de réconciliation entre l'Anjou et les comtois... Dans la tente ?
Mue par une inquiétude soudaine, Trella tenta de regarder autour. Qui osait donner une fête dans une tente, d'autant plus la tente où elle était entrain d'accoucher ?
Mais la suite des paroles d'Isa la rassura quant à la présence de celui-ci : pas de sauterie, il état juste question d'étouffer la jeune fille avec un bout de bois... Qu'est ce que je vous avais dit, ils veulent me l'achever.

Malgré tout, il allait bien falloir commencer à pousser, comme dit Isa. D'après elle, on en finira plus vite ainsi...
Alors Estrella prend son courage à deux mains et fait comme on lui dit. Elle se saisit de la main de Nasuki pour avoir quelque chose à quoi se tenir. A chaque contraction, elle se met à pousser de toutes ses forces. Même si elle a l'horrible impression que tout son corps se déchire, même si elle ne voit rien de ce qu'il se passe autour car elle a des larmes qui lui brouillent la vue, même si elle se demande en son for intérieur si elle va tenir l'effort, elle pousse...

L'effort a-t-il duré longtemps ? Elle n'en sait strictement rien, trop occupée à donner la vie à sa progéniture, elle ne l'a pas vu passer. Et c'est tant mieux, car l'accouchement aura duré plusieurs heures, en tout.

Toujours est-il que c'est fini. Après presque neuf mois de douleurs, de crises, de fatigue, de blessures, d'hystérie, c'est enfin terminé.

Le fruit de l'amour de Leandre et d'Estrella vient de voir le jour.

Le Très Haut aura-t-il exaucé les prières nocturnes de la jeune fille, qui voulait un garçon à tout prix ? Malgré l'extrême fatigue, elle attend le verdict, car trop faible pour se relever et voir d'elle même, elle souhaite qu'on lui dise que son fils va bien... Et que c'est bien un fils. C'est alors que Natsuki, qui s'est emparée du bébé, lui annonce :


"Je te présente Gudule !"

Gudule ? Gudule... C'était une des hypothèses onomastiques de Natsuki au cas où le bébé serait une fille. C'est donc que le garçon, l'héritier est... une héritière.

Le Très Haut ne l'a donc pas écoutée.. C'est bien dommage pour elle. Non, finalement, elle n'est pas déçue... Au moins elle pourra lui faire des coiffures, à sa fille, tout n'est pas perdu. Alors qu'elle n'a qu'une seule envie, se reposer, reprendre des forces, elle se dit que le prochain sera un garçon. Car oui, les souffrances passées, elle a déjà oublié sa promesse.

Une petite Valfrey est née... A demi comtoise, un quart andalouse, un quart vagabonde, mais cent pour cent angevine.

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Karolinger
L'Anjou est un petit duché de poche, ou nul ne peut perdre son mouchoir sans que chacun n'en connaisse aussitôt la couleur et le contenu, et où nul jeune homme ne peut trousser les donzelles dans les granges de foin sans tout le monde, du paysan au duc, n'en soit aussitôt averti. Pour un vieux chiant aigri comme Otto von Karolinger, prélat local, cette vie en communauté restreinte et bavarde est très pratique pour tout savoir, à chaque instant, sur chacun de ses victimes préférées : la jeune idiote Calyce, qui s'enamourache de tous les clodos de passage, le Léandre qui utilise ses grands mots - sans doute pour compenser quelque chose d'autre -, sa concubine Estrella, devenue molle comme une guimauve et grosse comme une vache depuis qu'elle a connu Léandre,... et toutes les autres vermines et parasites diverses qu'il est parfois forcé de rencontrer depuis son arrivée dans le duché.

Et que dit la rumeur, là ?
La commère de Léandre, cette mégère d'Estrella, accoucherait !
L'enfant du péché va venir au monde, probablement mort, entrainant en enfer sa succube de mère !

C'est en revenant d'un entraînement à l'épée - en prévision des combats prévus contre les ennemis de la Foi et de la province, Otto a décidé de se rentraîner chaque jour pour ne rien perdre de ses habitudes martiales - que le curé d'Angers - grosses bottes en cuir, habits de chasse, cape d'apparat, casque de guerre, épée à la ceinture : dégaine de loubard, peu banale pour un curé - a appris la nouvelle. Repassant dans sa niche, devenue le presbytère andégave, pour y déposer tout son farda, il en profite pour se déboucher une bouteille de vin, qu'il s'empresse de commencer à boire. Un verre. Un seul. Un petit, en plus.

Une heure plus tard, c'est un Otto imbibé de vin de messe jusqu'aux os, titubant et l'air perdu, qui débarque dans le campement de l'Imperator Legio. Il se dirige tant bien que mal, dérange plusieurs tentes avant d'arriver, enfin, à celle qu'il recherchait : la tente où aucun homme, fut-ce le père, n'est sensé rentré. Mais Otto s'en fiche : curé, il n'est pas un homme comme un autre et, d'ailleurs, il se contrefout des coutumes comme de sa première paire de bottes (de jolies bottines en cuir de génisse fabriquées par le cordonnier du village natal). Il entre d'un coup, sans tambour ni trompette, un sourire mauvais au coin des lèvres - le sourire d'un gosse qui vient de foutre des coups de pieds dans une grande fourmilière - et lance à la cantonnade :
C'vrai c'qu'on raconte, la vache a pondu son œuf ?
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Otto von Karolinger,
Dernier prélat du clergé d'Angers ?
Estrella.iona
C'est toujours pareil : quand on veut à tout prix dormir, se reposer, prendre des forces, ou tout simplement glander, il y a toujours quelqu'un pour vous en empêcher. Soit un ami, soit une connaissance, soit un parfait inconnu, soit un membre de la famille, soit un gamin qui traine là, soit... un cureton angeviniste. Ca dépend des jours.


Estrella voulait donc se reposer. En fait, elle était partie pour : sans un regard pour sa progéniture fraîchement née, qui d'ailleurs semblait se plaire à pleurer, créant un bruit de fond auquel la jeune fille n'attacha aucune importance, car elle aurait tout le temps de s'occuper de sa fille et de l'écouter pleurer durant les prochaines années à venir, elle avait fermé les yeux. S'évader, penser à autre chose, dormir quoi !

Mais c'était sans compter sur la drôle d'odeur qui subitement vint se frotter à ses narines. Une odeur forte, pas corrosive quand même, mais... âcre. Voilà, âcre. Comme du vinaigre... Non, pas du vinaigre, c'était autre chose. Une odeur... alcoolisée, mais pas de la même teneur que le liquide avec lequel Natsuki lui frottait les tempes quelques heures auparavant. C'était... du vin ?
Estrella ouvrit brusquement les yeux. On organisait donc une beuverie dans la tente, pour que ça sente autant l'alcool. La sauterie de réconciliation entre angevins et comtois, c'était donc vrai ? Afin de s'en assurer, elle releva doucement la tête.

Tout ça pour voir une face à moitié brûlée et des vêtements noirs et jaunes.
Si Estrella avait dû placer les dernières personnes auxquelles elle s'attendait à voir dans un moment pareil sur une échelle croissante, elle aurait mis Otto von Karolinger, l'ex-évêque angeviniste canin et acerbe, en haut de cette échelle. Juste en dessous du Roy, de Maleus et de son futur beau père.

Mais évidemment, le curé local ne se gêne pas pour perturber la quiétude de la tente, à croire qu'il se croit dans sa niche ! Plus de doutes, c'est bien de lui qu'émane la forte odeur de vinasse, et si en plus on se fie à sa démarche titubante... Il était complètement ivre et il entrait dans la tente de l'accouchée comme si on était dans un moulin ! Et le pire c'est qu'il osait la traiter de... vache. Pourquoi était-il venu, en plus ? Pour lui donner sa bénédiction ? Le connaissant, sûrement pas... Pour lui donner sa bénédiction parce qu'il la pensait morte ? C'était certainement cette hypothèse qui leur valait sa visite.

Estrella jeta quand même un coup d'oeil aux alentours pour voir où était sa fille. Parce que quand il était ivre, le curé, il avait des réactions pas toujours très angevinistes. N'avait-il pas toujours qualifié le bébé "d'enfant du péché" et n'avait-il pas parlé de l'enterrer vivant ? Trella ne s'en rappelait plus, mais dans tous les cas, il fallait le faire sortir d'ici. Leandre avait sûrement dû quitter la tente au début sur les conseils de Natsuki, ça non plus elle ne s'en souvenait pas. Mais il ne devait pas être loin, assurément.


Leandre ! Y'a le chien qu'est là, il va foutre des miasmes ! On va tous être maudits à cause de lui, faut que tu le fasses sortir ! Leandre !
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Karolinger
Et ta sœur, elle est maudite ? Tout en répondant du tac au tac la réponse la plus pertinente qu'il eut trouvé dans l'instant, Otto l'aviné - Otto la Vinasse - s'approcha du lit de la jeune fille jusqu'à surplomber cette dernière, toujours un rictus souriant aux lèvres. Estrella était en vie, reprenant ses habitudes de mégère hurlant des sottises.

Ton Léandre, l'est trop freluquet pour moi. Alors comme ça t'pas morte, gamine ?
J't'ai toujours dit qu'l'Bon Dieu il est miséricordieux, et qu'sa voix était incompréhensible, un truc du genre.


Il scruta quelques instants Estrella des pieds à la tête, semblant vouloir vérifier quelques choses, lâchant parfois quelques onomatopées du genre "Hmmm" ou "humpf" puis tourna la tête vers ce qui devait être les langes du bébé - d'autant plus probablement qu'il en sortait des pleurs continuels. L'enfant vivait donc aussi : puisse Dieu le soutenir pour qu'il vive adulte malgré ses parents et malgré le péché dont il est issu. Il s'en approcha pour jeter un bref coup d'œil dessus, aussi loin que possible, puis revint vers Estrella.

Garçon ? ou... fille ?

Il eut quelques secondes d'hésitation, perdu dans ses pensées, n'écoutant même pas la réponse, puis sortit de sous sa masse de vêtement une petite bourse en cuir, l'air satisfait. Sous l'air certainement stupéfait d'Estrella, il en sortit un morceau de pain, un oeuf cuit et un peu de sel, qu'il assembla très rapidement en une sorte de sandwich qu'il tendit à Estrella. Tiens, mange-donc, t'dois avoir faim et personne a songé à t'nourrir visiblement. Si t'manges ça, l'gamin s'ra bon comme le pain, sain comme le sel, parfait comme l'oeuf. Mange-donc, que j'te dis. Il arrive quand ton Léandre ? Faut qu'j'vous parle.
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Otto von Karolinger,
Dernier prélat du clergé d'Angers ?
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