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[RP] "Tu vas enfin te décider à le pondre, ton monstre ?"

Estrella.iona
Un peu que sa sœur était maudite. Vu comment elle avait trouvé la mort, sa pauvre sœur qu'elle n'avait même jamais connue, forcément, elle était maudite. Sûrement qu'un homme était présent lorsque Sélène avait accouché, il avait répandu des miasmes et avait rendu la pauvre Liberta maudite à tout jamais.
Mais là n'était pas la question. De toutes manières, la question d'Otto n'attend pas de réponse. Par contre, il a l'air surpris de voir qu'elle n'a pas succombé. Quoi de plus normal après tout, nombreux étaient ceux qui avaient prédit sa mort...

Le curé s'approcha dangereusement et la jeune fille déglutit. Elle n'était pas morte alors il fallait qu'il l'achève, de toute évidence. Va-t-il dégainer son épée à tête de chien et lui trancher la gorge ? Non, il se contenta de la reluquer d'un air docte... Ce qu'il peut être tordu, parfois ! Heureusement il ne s'attarda pas et se dirigea vers sa nouvelle cible : le bébé qui ne cessait toujours pas de pleurer. Han, le curé va la faire taire et l'étouffer avec ses langes ! Ah, non, il s'arrêta à quelques pas. Tant mieux, car la jeune fille n'aurait pas eu la force de se lever pour lui arracher sa mioche. Déjà que sa tête commençait à lui tourner et qu'elle avait toujours aussi mal...


Garçon ? ou... fille ?

On la sent bien, l'hésitation qui précède le "fille". Même si la petite aurait mieux fait d'être un petit, ce n'était pas une tare d'être une fille. Enfin pas trop, quoi. Elle ferait tout aussi bien que si elle avait été un garçon.

Hum... Fille, marmonna Estrella.

C'est alors qu'Otto fit un geste auquel elle eut du mal à croire. Non pas qu'elle ne sache pas déjà que le chien avait une âme : elle l'avait déjà démasqué à de nombreuses reprises lorsque certains soirs elle le cuisinait tant et si bien en lui posant des questions à la con du genre : " T'as déjà été amoureux ? " ou encore " T'as des enfants ? Des chiots ? " ; avec tout plein de bonne volonté, il lui donnait des réponses satisfaisantes, et Estrella s'empressait d'aller répéter toutes ces informations capitales à Tiss ou encore à Calyce, aux oreilles attentives quoi. Donc preuve en était faite que le chien n'était pas qu'un chien, qu'il avait un semblant d'humanité - quoi de plus normal pour un curé, me direz-vous.

Un temps de méfiance s'impose, quand même. Il avait beau être sympa, il pourrait vouloir l'empoisonner, sait-on jamais. Les sourcils froncés, Estrella prit ce que lui tendait Otto. Et quand celui ci lui affirma que son gamin serait parfait comme un oeuf, elle ne put qu'approuver, même si elle ne souhaitait en aucun cas que sa fille écope d'un crâne d'œuf, donc chauve. Mais bon, quand Otto philosophise, on l'écoute. Estrella hausse donc les épaules et obéit.


Il arrive quand ton Léandre ? Faut qu'j'vous parle.

Bah, euh... répondit-elle la bouche pleine. Il doit pas être bien loin... Tu veux nous aider à trouver des prénoms, c'est ça ? Tu penses quoi de Kévinie ? Moi, j'adore.
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Leandre
Des miasmes ! Il lui en ficherait des miasmes ! Même s'il en ignorait toujours la signification... Toujours était-il que le jeune Valfrey avait été mis à la porte - qui n'en était pas vraiment une - de la tente. Pas vraiment le choix devant une Natsuki pleine de détermination et qui semblait savoir ce qu'elle faisait. Enfin, il espérait.
Leandre s'était donc résolu à patienter dehors, et ne trouvant rien dans l'immédiat pour s'asseoir, s'était contenté de fléchir les jambes à quelques pas de la tenture. Position pas vraiment confortable, mais ses membres inférieurs refusaient obstinément de rester droits. Un signe de son anxiété ? Certainement, tout comme le rognage d'ongle qu'il entreprit avec conviction.

D'autres cris survinrent alors, et pas forcément depuis l'intérieur. Une Isatan furieuse vint ajouter son grain de sel au boucan général, avant d'appeler, de la manière la plus calme et posée qui lui avait été donné d'entendre, Calyce. Il se contenta de les regarder passer, légèrement vexé de ne pas pouvoir être, lui aussi, présent aux côtés d'Estrella. Mais pas de mâle dans la tente, Natsuki avait été très claire. Les deux dernières invitées à l'évènement n'ayant rien de masculin, Leandre se rassura à propos de cette histoire de miasmes. D'ailleurs, faudrait qu'il en demande le sens, parce que ça le perturbait quelque peu.

Tous les acteurs étaient présents dans la tente, la scène pouvait commencer. Entre les hurlements de désespoir d'Estrella, les gueulements d'Isatan et les reflexions très réfléchies de Calyce, l'ouïe du Valfrey était servie. Ses ongles ne lui suffisaient plus, c'étaient carrément ses doigts qu'il mordillait maintenant. Ses jambes ne tenaient plus, il se retrouva séant à terre. Mais qu'est-ce qu'elles pouvaient lui faire subir pour qu'elle souffre autant ? Puni d'assister à l'accouchement, il ne saurait jamais, pensait-il.

Et l'attente s'éternisa. Lui non plus n'aurait su dire combien de temps s'était écoulé depuis les prémices de l'accouchement. Une chose était sure, c'était long. Très long. Du moins, c'était l'impression qu'il avait... S'était-il endormi ? Somnolé plutôt ? Il ne fallait pas oublier que c'était la nuit noire, et qu'il fut extirpé de son sommeil de manière plutôt brutale.

Néanmoins, il aperçut soudain, d'un œil semi-clos, un homme à l'allure avinée titubant jusqu'à la salle d'accouchement improvisée. Les yeux s'agrandirent alors pour reconnaître Otto von Karolinger, le curé d'Angers. Lui ! Entre le prélat et le jeune homme, c'était une longue histoire dont l'épaule de Leandre gardait les séquelles. Sourire crispé de ce dernier, mais il décida de ne pas intervenir. Après tout, Otto était homme d'Eglise, et mis au courant de la nouvelle, il aurait accouru bénir l'enfant.

L'enfant... P'tete vrai qu'il devait être né maintenant : les cris avaient cessé. Le curé du village aura su la nouvelle avant lui. Beaux débuts pour le nouveau père. Un «
Humpf » s'échappa de ses lèvres et il se hâta à la suite d'Otto. Au moment où, justement son Etoile l'appelait à l'aide. Tel un chevalier servant au service de sa princesse, il accourut à son secours, et le temps d'effectuer quelques pas, il se retrouva à l'intérieur. A peine le temps de déclamer un « Ne la touche pas, colporteur de miasmes ! » , qu'il percuta violemment de tout son corps le curé.
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Leandre Lazare de Valfrey & de Grimwald - Legatus de l'Imperator legio
Karolinger
Surpris, le curé fut déséquilibré par le choc et tomba en arrière, manquant de près le landau ou hurlait le poupon Valfrey, mais, manque de chance, s'effondra juste à côté. Un homme à terre ! Il se releva aussi rapidement que possible, l'épée à la main, et identifia son agresseur : un jeune coquebin a sale tronche de puceau : Léandre de Valfrey, l'air menaçant d'une truie prête à défendre sa portée. Sans réfléchir, Otto indiqua le berceau d'un geste du menton : Tu fais un seul geste, Léandre, et la petite y passe. Il regarda quelques instants Léandre, puis détourna brièvement le regard sur Estrella pour revenir à son fiancé. La menace était assez claire pour les empêcher de jouer aux héros. Otto pouvait commencer ce pour quoi il était venu.

Oui, c'est une gamine, Léandre. Bref, passons aux choses importantes. La p'tiote, là, c'est l'enfant du péché de chair, et maintenant faut songer à son avenir. Vous avez voulu jouer aux adultes entre vous, vous avez voulu un gosse, le v'la. Maintenant faut assurer au gosse que vous l'assumerez. En officialisant vos péchés devant Dieu Tout-Puissant, afin qu'il puisse vous pardonner. En gros, je suis venu vous marier. Et vous baptiser. J'attendrais ici, en compagnie de la petite et d'Estrella : Léandre, tu as une heure pour trouver des parrains, marraines, témoins et tout le toutim... Va en paix, garçon.
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Otto von Karolinger,
Dernier prélat du clergé d'Angers ?
Estrella.iona
Tel un chevalier servant, Leandre s'était précipité dans la tente pour combattre le colporteur de miasmes, et tel un sauveur, il avait percuté le curé. Curé qui s'était effondré lourdement près du couffin où dormait - c'est une façon de parler - le bébé. Tout cela sous l'oeil impassible et imperturbable de Trella qui, la bouche toujours pleine, les regardait se rentrer dedans sans broncher. Il faut dire que la fatigue et l'épuisement lui avaient ôté une bonne partie de ses capacités à analyser la situation, et qu'elle préférait se rassasier plutôt que de se soucier du sort que la petite Kévinie - nom provisoire, bien évidemment.
Bien qu'une bouillie de bébé ne soit pas vraiment souhaitée.

Mais ne voila-t-il que le curé, dans sa grande bonté d'âme d'homme d'église, menace le couffin, une épée à la main... Pauvre petite.
Trella, qui avait terminé de manger, regarda Leandre en grimaçant. Il était hors de question que cette petite, qui l'avait empêchée de dormir pendant de longs mois, qui l'avait fait vomir pendant de non moins longs mois, mais qu'ils aimeraient sans le moindre doute tous les deux, se fasse assassiner sauvagement par l'ancien évêque. Cependant, on ne pouvait pas dire que la peur de se faire tuer rende la petite muette, vu qu'elle continuait à brailler, nullement émue par le risque encouru.

C'est alors qu'Otto se mit à parler et à expliquer la raison de sa venue. "Enfant du péché, jouer aux adultes, l'avez voulu, assumer, marier, baptiser, parrains, marraines, témoins".

Déjà, ils ne l'avaient pas vraiment voulu... C'était arrivé comme ça, et bien qu'ils aient parlé d'avoir des enfants un jour, ils n'avaient pas pensé que le bébé surviendrait si tôt. Malgré cela ils avaient bien dit et affirmé à qui voulait l'entendre qu'ils assumeraient, comme les grandes personnes qu'ils sont.
Et bien entendu qu'ils voulaient se marier ! Seulement, cela n'était pas vraiment le genre de cérémonie que Trella avait imaginé, pour le coup... Elle avait imaginé une grande fête, avec un buffet bien garni, des troubadours - pourquoi pas -, des tonnes d'invités et des tonnes de cadeaux, une cérémonie qui commence à l'aube et qui se termine au coucher du soleil voire même encore plus tard, et une belle robe rouge et rose.


Ah mais, euh... J'suis pas coiffée, Otto, j'ai pas de robe, et on n'a pas d'invités... Humpf.

Estrella prit le parti de se taire, après tout, depuis le temps qu'ils voulaient se marier... Maintenant, demain, dans une semaine ou dans un mois, cela revenait bien au même. Et puis ils pourraient faire une fête plus tard !
Elle leva les yeux sur son fiancé afin de guetter son assentiment. De toutes manières, s'il était d'accord, elle l'était aussi.


Si Leandre veut, moi j'veux. Tiens d'ailleurs Leandre, tu peux me passer le bébé ? J'vais essayer de jouer avec, ça va peut être la faire taire.
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