Murakawa
La forêt qui bordait Takayama était sombre et épaisse lorsque la nuit venait à la couvrir. Lorsque comme cette fois là la lune était invisible, elle se métamorphosait en labyrinthe inextricable où même les animaux nocturnes faisaient silence tapis dans leur antre.
C'est à l'abri de cette inquiétante végétation que Murakawa marchait avec attention sans même un lampion pour s'éclairer. Sa mine était sombre et soucieuse comme jamais un habitant de Takayama ne l'avait vu jusqu'alors, tout comme le kimono et le hakama noir qu'il portait juraient avec ses oripeaux habituels. Même la jarre de saké qui pendait habituellement à sa ceinture avait été remplacé par un jitte discret.
Plus tôt dans la nuit il s'était levé en silence. Avec précaution il avait sortit de derrière un panneau dissimulé dans le mur un petit coffre qui contenait le jitte et les vêtements sombres. Puis, prenant grand soin de ne pas réveiller Neko et sa "tante", il avait enjambé leur couche pour sortir furtivement. Himme avait miaulé lorsqu'il passa près d'elle mais elle s'était sitôt rendormi.
Murakawa s'était vêtu dehors avant de suivre le courant de la rivière qui le mènerait hors de la ville. Alerte, il s'assurait de pas être vu se fondant dans la nuit lorsqu'un passant venait à croiser sa route. Il n'était pas passé par la grande porte de Takayama de peur d'être vu de la garde mais avait escaladé le mur d'enceinte avec souplesse.
Puis, dans un pas de course tout à fait silencieux, il avait traversé les champs à grande vitesse pour rejoindre l'orée de la forêt.
Alerte, Murakawa s'avançait dans la végétation, prenant grand soin de ne pas déranger le silence. Il stoppait net de temps à autre, lorsque le bruit d'une branche qui se cassait tout prêt ou le remue d'un taillis venait troubler la quiétude sombre du décor. Murakawa observait les alentours, chaque sens aux aguets, puis se remettait en chemin lorsqu'il était sûr que personne ne le suivait ou ne zonait dans le coin.
Il marcha ainsi une heure sous couvert des arbres pour aboutir à une petite clairière perdue à flanc de montagne. Au milieu, comme une ile sur un lac d'eau noire, une petite cabane en ruine s'élevait péniblement, un ancien abris de bucheron qui auraient déserté cette zone trop difficile d'accès à leur goût.
Murakawa resta un instant à couvert des arbres, observa alentours, puis, sûr de ne voir personne, il traversa la clairière de son pas silencieux avant de pénétrer dans la cabane branlante.
L'intérieur était miteux, minuscule et sans âme. Une petite table était renversée dans un coin, deux tabourets s'évertuaient à combattre la poussière, et quelques ustensiles de cuisine en proie aux toiles d'araignée formaient toute trace de civilisation. D'un regard circulaire Murakawa constata qu'il n'y avait personne. Il n'était pas encore arrivé, et Murakawa préférait cela.
Il referma la porte en pénétrant dans la cahute et alla se fondre dans l'obscurité d'un coin de la pièce. Bientôt Il serait là, et Murakawa sentit un malaise monter à cette idée.
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C'est à l'abri de cette inquiétante végétation que Murakawa marchait avec attention sans même un lampion pour s'éclairer. Sa mine était sombre et soucieuse comme jamais un habitant de Takayama ne l'avait vu jusqu'alors, tout comme le kimono et le hakama noir qu'il portait juraient avec ses oripeaux habituels. Même la jarre de saké qui pendait habituellement à sa ceinture avait été remplacé par un jitte discret.
Plus tôt dans la nuit il s'était levé en silence. Avec précaution il avait sortit de derrière un panneau dissimulé dans le mur un petit coffre qui contenait le jitte et les vêtements sombres. Puis, prenant grand soin de ne pas réveiller Neko et sa "tante", il avait enjambé leur couche pour sortir furtivement. Himme avait miaulé lorsqu'il passa près d'elle mais elle s'était sitôt rendormi.
Murakawa s'était vêtu dehors avant de suivre le courant de la rivière qui le mènerait hors de la ville. Alerte, il s'assurait de pas être vu se fondant dans la nuit lorsqu'un passant venait à croiser sa route. Il n'était pas passé par la grande porte de Takayama de peur d'être vu de la garde mais avait escaladé le mur d'enceinte avec souplesse.
Puis, dans un pas de course tout à fait silencieux, il avait traversé les champs à grande vitesse pour rejoindre l'orée de la forêt.
Alerte, Murakawa s'avançait dans la végétation, prenant grand soin de ne pas déranger le silence. Il stoppait net de temps à autre, lorsque le bruit d'une branche qui se cassait tout prêt ou le remue d'un taillis venait troubler la quiétude sombre du décor. Murakawa observait les alentours, chaque sens aux aguets, puis se remettait en chemin lorsqu'il était sûr que personne ne le suivait ou ne zonait dans le coin.
Il marcha ainsi une heure sous couvert des arbres pour aboutir à une petite clairière perdue à flanc de montagne. Au milieu, comme une ile sur un lac d'eau noire, une petite cabane en ruine s'élevait péniblement, un ancien abris de bucheron qui auraient déserté cette zone trop difficile d'accès à leur goût.
Murakawa resta un instant à couvert des arbres, observa alentours, puis, sûr de ne voir personne, il traversa la clairière de son pas silencieux avant de pénétrer dans la cabane branlante.
L'intérieur était miteux, minuscule et sans âme. Une petite table était renversée dans un coin, deux tabourets s'évertuaient à combattre la poussière, et quelques ustensiles de cuisine en proie aux toiles d'araignée formaient toute trace de civilisation. D'un regard circulaire Murakawa constata qu'il n'y avait personne. Il n'était pas encore arrivé, et Murakawa préférait cela.
Il referma la porte en pénétrant dans la cahute et alla se fondre dans l'obscurité d'un coin de la pièce. Bientôt Il serait là, et Murakawa sentit un malaise monter à cette idée.
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