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(RP) Plumes d'ange pour saintes paroles et folies douces...

--_soeur_marie


Qui sème…récolte…

Sœur Marie, n’est pas du genre à se voiler la face. La vérité est chose naturelle chez elle. Tellement sincère qu’elle n’envisage pas un instant le mensonge.

Bien souvent, alors qu’elle n’était qu’une gamine malicieuse et vive, elle avait tâté des punitions de la part de tous les adultes de la maisonnée.
Des grands parents, -et les quatre !, des parents, des grands frères, sœurs…sans oublier les visiteurs offusqués de cette vérité qui sort de la bouche des enfants…
Le verdict tombait à chaque fois et faisait l’unanimité de la maisonnée.
Elle parlait trop et à tord et à travers.
Inutile de vous dire que la petite Lisa n’a pas changé d’un poil.
Mais en plus, elle connait aujourd’hui parfaitement le latin, le livre des vertus, ramasse les feuilles mortes comme personne etc.
bref toutes les brimades infligées sont devenues cadeaux pour cette enfant.
Sourire aux lèvres, elle effectuait les taches et corvées imposées trouvant toujours un quelconque intérêt à la manœuvre et elle continua à dire ce qu’elle pensait.

Bon depuis, elle avait appris à mettre, formes, fleurs et autres cœurs autour de ses paroles mais implacable, elle assenait la vérité…

Mais là...Là ! Elle avait mal…
Parce que cette jeune femme blessée autant dans sa chair que dans son âme, lui paraissait fragile et que si la novice ne savait pas mentir, elle ne parlait pas pour le plaisir de railler ou d’affliger.

Et la voix qui s’adressait à elle, qui lui ordonnait de décrire ;
cette voix c’était...L’autre. Plus grave, plus rauque. Dure et intransigeante.
Elle en était sure…Un instant, elle fut tentée de rétorquer sur le même ton...

Le regard clair se posa sur la gitane. Inquisiteur et doux à la fois.
Sondant la douleur derrière les pupilles sombres et mauvaises.

Silencieuse quelques instants, elle s’attacha à observer ce corps marqué et frêle.
Les yeux clairs se plongèrent une dernière fois dans ceux de la brune et se mirent à briller doucement…
Flammes contre braises.
Le sourire réapparut sur le visage de la sœur et la voix cristalline de Sœur Marie résonna dans le silence ouaté…

Ce que vous savez pertinemment déjà …c’est que vous avez bien maigri.
La peau sur les os comme on dit …
Mais je crois vous avoir donné la recette des pains dorés qui réconfortent et vous rendent dodue en un rien de temps…

Ensuite, ensuite…vous avez senti n’est ce pas…votre chevelure...
Il a fallu couper…votre blessure à la tête nous a causé bien des soucis…

la jeune novice fronça légèrement les sourcils et marmonna à voix basse et je crois qu’elle en cause encore…
mais rassurez vous, la cicatrice sera vite dissimulée sous votre chevelure.


Son regard parcourut le corps d’Attia et continua implacable, l’énumération macabre..
Des bleus…de la tête au pied...et quelques cicatrices aussi. Dont une très jolie…

Sœur Marie leva un doigt fin vers le corps dénudée devant elle et sans le toucher, désigna posément…

Ici sur votre flanc, le souvenir d’une lame d’épée.
J’ai suffisamment soigné de soldats et autres brigands pour en être sure. Et là un peu plus bas, bien plus bas …
son doigt léger s’aventura vers le creux de sa hanche et elle sourit à nouveau… voilà une jolie rose…une cautérisation pour enrayer l’infection.
Et votre mollet bien sur.
D’où votre démarche peu sure encore.


Elle avait chaud tout à coup...
Elle percevait l’importance de ses paroles mais elle se devait d’être honnête.
Que la jeune femme sache qu’elle ne serait jamais un leurre, un baume qui masque. Juste une main pour aller de l’avant.

Le silence à nouveau retomba sur elles et Sœur Marie, la flamme toujours au fond des yeux esquissa un sourire …


Oui je sais…il faudra du temps. Je vous aiderais si vous le voulez…
Sadnezz
[Au détour d'un détour]

soupir.

Les mains noueuses de la Corleone enserrent encore une ganterie exsangue et une bourse entachée. L'aspect poisseux et sombre du cuir souillé laisse à penser que les tâches qui maculent le tout commencent à sécher doucement. La rente versée l'aura été au titre d'un devoir accompli et chacun des écus frappé d'une tête couronnée qui emplit l'aumonière salie n'est que mérité salaire pour une besogne que la brune commence à ne plus trouver de son âge.

Soupir.

Sur le sol gît le jeune De Firenze, fier membre dragonné qui ne pourra pas défendre veuve et orphelin de sitôt à en juger son lamentable état. Depuis plus d'une demi heure les yeux de Sadnezz ne se posent plus sur lui, ils courent sur ses mains dénudées , sur le sang qui caille aux pourtours des bagues qui les embellissaient. La plus chère d'entre elles, fruit d'un larcin familial dont le souvenir résonne en un rire Attiléen sous la caboche de l'italienne est la plus touchée. Nerveusement, les doigts se crispent dessus, frottent frénétiquement le précieux alliage...

Une moue rageuse vient se mêler aux traits tirés de son visage, la vieille Sad est contrariée. Abandonnant les gants sur une table maculée de l'hémoglobine visqueuse de son hôte , elle enfouit sa" solde" dans une de ses poches et enjambe le corps inerte du damoiseau au bois dormant. Pour sûr que les personnes qui lui en voulaient seraient plus que satisfait des services de la brigande... L'heure était venue de prendre congé, le détour lui avait déjà couté deux jours. Son unique envie désormais, retrouver les femmes qui avaient tenté de passer avec elle les sentinelles des armées apres le castel. Lilo, Cerdanne, Attia.

Attia... Le flair de l'éternelle pessimiste - réaliste?- lui criait que sa jeune cousine n'avait pas eu la route paisible, et ce des lors qu'elle l'eut perdue de vue. Sad avait rencontré au hasard d'une taverne la rousse amie que l'Attila avait tenté de lui présenter au camps des fauchards, et ce fût sans surprise qu'elle n'avait rien eut de bon à lui dire sur l'état de son double... Ignorant ses sous entendus plus qu'accusateurs, la Corleone avait prit la clef des champs avec le besoin urgent de remettre la main sur la fougueuse Des Juli qui n'était semblait-il plus avec le groupe initial. Ce que Sad craignait, c'était qu'il n'y ait plus du tout de groupe initial, éclaté, dissolu, les filles étaient peut-êtres au quatre coins de la région, et dans quel état?

Elles étaient jeunes, pleines de ressources certes... Mais désunies dans un pays qui les recherchait pour les pendre haut et court, il n'était qu'une question de temps qu'un zélé leur tombe dessus ou les livre à ce que certains osaient encore appeler les "autorités compétentes..."

Une lettre envoyée au hasard du vent pour la gitane ne suffirait pas à la retrouver aussi facilement. La Corleone repartait déjà dans une course folle, obsédée par les visages de ses jeunes amies. L'Elsie l'avait mise sur une piste, Sad n'avait plus de temps à perdre pour le brillant des deniers, il fallait y aller , vite.

Soupir.

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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
Attia.
Elle ecoute la gitane comme on ecoute une sentence... Ou pas...
L'évidence lui est contée, elle sait.
Les poings se serrent alors que le corps blessé est décrit. Comme une envie de se foutre des baffes, comme une envie d'avilir encore ce qui n'est plus aussi beau, mais pas encore assez laid...
Un jolie cicatrice... Que peut il y avoir de beau dans une cicatrice ...
Soupir, resignation?

Les yeux se le vent vers ceux de soeur Marie, contemplent un visage qui n'est que perfection. Elle était un miroir et dans le regard noir empli de colère de la gitane, mille eclats de verre.

Elle n'y est pour rien.


Elle est tellement parfaite, trop parfaite.

Combat interne. Comment lutter contre une violence qui ronge de l'intérieur...


Je vous aiderai...

Le regard se fait violent, chargé d'une haine inouïe. Une haine contre soi, une haine contre elle, contre le monde. Elle est seule la gitane. Elle est seule contre sa colère, contre ses regrets, contre sa rancœur.
Puis le regard change. Une larme roule.


[ Bring me to life... ]

Doucement comme une ondine emportée par le mouvement fuyant d'une vague noire, la gitane replonge dans l'eau.
Les yeux baissés, rivés a l'onde de l'eau qui refroidit, un murmure.


- Merci...

Le silence protège dit ont.
Ce sera donc Omerta pour une gitane meurtrie au plus profond, abandonnée a sa folie.
Finie la jeunesse dorée, finie la beauté insolente, finie la liberté sauvage.
Elle frisonne doucement. Peut être que finalement elle est morte, morte pour le temps, morte pour les brunes, morte pour la rousse, morte pour lui...


- Pourquoi ça fait si mal...

Question posée pour elle même? Pour sœur Marie ? Peu importe au final.

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--_soeur_marie




Longue attente, interminable et silencieuse attente…les yeux bleus irisés d’une douce lumière rivés sur la braise éteinte de ceux de la gitane.
Elle peut suivre dans son regard les tourments et la violence.
Mais c’est drôle, elle n’a pas peur.
Le plus dur est fait.
Tout le reste n’est que question de temps.
Et du temps Sœur Marie en a et à revendre.
Le sien ne lui appartenait pas et aucune notion d’heures, de semaines et autres années ne venaient entacher sa bonne humeur.

Les choses maintenant étaient dites et il n’y avait plus rien à rajouter.
Une page se tournait devant elles, il fallait juste donner à cette jeune femme l’envie, le désir de vivre…
Et ca, on pouvait compter sur la ténacité de la novice.

Tout à ses pensées positives, elle avait déjà chassé les mauvais regards et
si elle n’oubliait pas la souffrance qui affleurait chez Attia, l’impétueuse sœur échafaudait maints et maints plans pour tirer vers la lumière cette femme blessée.


Pourquoi ça fait si mal...

La question amena un léger sourire sur les lèvres rosées de la jeune Marie.
Elle resta songeuse un court instant et s’affaira autour du baquet …
Drap tendu devant elle, elle invita la brune à sortir de son refuge d’eau parfumée et tout en l’enveloppant, la séchant précautionneusement elle parla d’une voix sourde…confidentiellement…


Toute la question est là…pourquoi ?
Nous n’avons pas vocation de martyres et franchement qui aime souffrir ?…
Voyez vous je me suis souvent posé la question du pourquoi.
Pour nous en souvenir non ?? C’est la seule raison plausible...
En dehors du fait que prendre un coup d’épée c’est douloureux.
Non ! Je parle de l’âme qui souffre tout autant que le corps meurtri.
A croire que l’un ne va pas sans l’autre...
L’idée est dérangeante...Je l’avoue...
Une façon comme une autre de rappeler à l’homme quel qu’il soit qu’il manque parfois d’humilité devant le très haut.


Elle secoua la tête et se mit à rire.
Les gestes aussi prolifiques que la parole en avait fini avec la peau humide de la brune et elle l’aida à enfiler une chemise propre.
D’un mouvement, Sœur Marie ceintura la gitane et se dirigea d’autorité vers la grande salle.


Comme je vous disais avec mes propos je dérange particulièrement notre mère supérieure… elle se mit à rire et cligna malicieusement de l’œil.
Mais je reste persuadé de la nécessité d’être tous égaux devant la douleur.
Une juste récompense des injustices qui sévissent par ailleurs. ..
Vous me direz que vous importe les autres.
En quoi je vous répondrais surement mais au moins vous en garderez la mémoire et peut-être un peu d’humilité, de compassion sur celle des autres….


Le lit à nouveau pour la blessée.
Drap frais, blanc virginal…La brune, fut d’autorité allongée, bordée.
La sœur Marie se pencha vers elle et murmura…


Je vous laisse vous reposer...
La mère supérieure va encore constater que je manque l’office et me faire un de ses regards noirs qui a le don de me paralyser.
Reposez vous belle dame.
Je reviens vite vers vous…
les bras chargés de douceurs chaudes et sucrés…
Un vrai péché de gourmandise vous attend.


La silhouette gracile sembla se fondre dans les ombres de la grande salle et à pas légers la jeune novice,
le cœur gonflé de bonheur enfantin partie rejoindre ses sœurs à la chapelle….
Attia.
Et elle parle la sœur... Essaie de réconforter mais Attia n'est plus que silence et souffrance. Des larmes sourdes perles, et coulent et tombent. Le sel vient picoter les lèvres rougies d'avoir trop été mordues.

Doucement elle s'extirpe de l'eau, se laisse essuyer, et emmener. Elle en a de la chance quand même, être tombée sur une sœur qui de toute évidence est anticonformiste. Elle aurait peut être été moins bien lotie de tomber sur une de ces rigides armoires louant les bienfait de la foi.


Dieu c'est le mal... Non mieux Dieu c'est moi!

Elle soupire doucement et frissonne aussi. Pas a pas sur le sol froid elle rejoint la grand salle. Elle aurait aimé que le silence y régnât... Mais le silence et la souffrance ça se pratiquait mal. Elle y arrivait bien, mais les malheureux dans leurs couches n'étaient pas aussi bons. Gémissements, geignements, soupirs et autre plaintes rythmaient les nuits. Comme si la voix dans sa tête ne suffisait pas...

Mais il y avait quelque chose de réconfortant dans la gaieté de la jeune religieuse. Une volonté de vivre au delà de la souffrance. Elle était la grâce et l'Attia était la souffrance. Elle était la paix quand tout n'était que remous chez la gitane en perdition.

Elle aurait pu l'écouter encore et encore. Oui même murée de silence elle arrivait a ne pas rejeter cette femme a l'aura si apaisante... Elle se laisse allonger, border meme... Un larme coule a nouveau. Sa mère même n'avait jamais eu cet égard...


Merci...

Le mot n'est encore qu'une pensée, incapable de franchir le sceau des levres. Merci... c'est ce qu'exprime le regard sombre alors qu'une main faible se pose sur le bras de la soeur.

- Merci...

Avec faiblesse enfin les mots sortent, et c'est comme epuisée qu'elle clot les paupières. Elle ne dors pas non... Elle pense. A quoi a qui? A qui pense a elle? Elle qui pense a Elles... Elsie, Sadnezz, Cerdanne...


Pourquoi je me sens si seule ?
Schttt tu n'es pas seule. Je suis la.
Disparais...
Charmant. N'empeche ...


Le bruit des miséreux est peut etre plus doux que celui d'amer alter ego... Telle fut la pensée de la gitane avant de sombrer dans un sommeil lourd comme du plomb.
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--_soeur_marie


Le jour n’est pas encore que levé que la novice sort déjà de sa minuscule cellule.
D’un pas léger et rapide elle frôle les dalles froides des longs couloirs et la silhouette fine s’engage sous le cloitre…

Le sourire aux lèvres, elle s’en va prier.
La chapelle encore vide de chants et de murmures fervents l’accueille avec le silence bienveillant des lieux sacrés entre tous.

Sœur Marie regarde l’autel, les reliques, les livres posés là pour apaiser et guider et son sourire s’accentue encore.
Elle néglige tout ceci et va s’asseoir au premier rang sans aucune manière.

Sa façon à elle de communiquer avec le Très Haut.
L’intimité, la connivence de l’aube.

Oh ! Elle n’a rien d’exceptionnel à dire et rien à demander.
Juste remercier.
Pour cette foi en lui inébranlable et qui la guide.
Et pour la guérison de la jolie dame brune nommée Attia.
Pour qu’il l’accompagne encore dans son douloureux chemin vers la vie.

La jeune sœur converse encore et encore avec le Seigneur et le jour qui se lève envahit la chapelle.

Le sourire n’a pas quitté son doux visage.
La conversation est terminée…

La jeune servante de Dieu sort rapidement de la chapelle.
Déjà la cloche appelle les religieuses à la première messe. Elle a d’autres projets.

La boulangerie de son cher père doit crépiter de bruits familiers et l’odeur du pain frais envahit déjà la novice.
Elle a promis à sa protégée…
Pains dorées craquants et moelleux…

Vite…
Poser un doux baiser sur les joues brulantes de son frère occuper devant le four ainsi qu’ à son cher père avant que de revenir les bras chargés de douceurs.

Avec un peu de chance, la mère supérieure la verrait au fond de la chapelle et la gronderait comme chaque matin que Dieu faisait pour son péché de paresse…
--Mere_superieure


[ des élucubrations d'une mère supérieure... ]

La mère appreciait peu le manque de rigueur. Aussi s'evertuait elle a compter sans ciller chacune de ses soeurs afin de s'assurer que toutes répondaient a l'appel du seigneur. Oui la mère supérieure cachait avec talent un caractère maniaque a tendance paranoiaque. S'il manqait une brebis au troupeau la mère supérieure essayait de trouver les raisons de l'absence et se trouvait rassurée et non moins mecontente par un eventuel retard de la distraite.

La mère supérieure avait particulièrement dans le collimateur une de ses brebis. Cette jeune enfant bien que dévouée a l'hospice l'inquietait par le manque de ferveur qui pouvait émaner d'elle et de la liberté scandaleuse de certains de ses propos. C'est pourquoi quand elle le pouvait la mère supérieure aimait a prendre a part sœur Marie pour un sermon bien placé destiné a rappeler a la jeune enfant l'importance de ses voeux et le renoncement que cela pouvait signifier.
L'on eut pu croire que ce qui gênait la mère supérieure n'étant pas tant l'attitude de soeur Marie, mais son aptitude a pouvoir encore sourire avec sincérité quand chez les autres les sillons amers des joues témoignaient de la rigueur qu'elles s'étaient imposées, ne laissant transparaitre la compassion qu'au travers de leurs yeux tous aussi ternes.
Oui sieur Marie était une brioche... Une brioche ?

La mère supérieure ne put retenir un froncement de sourcils. L'office venait de toucher a sa fin et c'est d'un pas détourné et non moins volontaire qu'elle imposa sa présence et celle de ses suivantes a la jeune brebis.


- Soeur Marie...


Jamais la mère supérieure ne parlait avec le ton de la réprimande. C'était son devoir de bergère de guider le troupeau.

- le seigneur n'a point d'horaires n'est ce pas ? Mais il serait bon que vous montriez l'exemple a nos novices en vous présentant a temps aux offices...

La mère supérieure avait toujours a cet instant un hochement de tête comprehensif.

- Comment se porte votre père? Il doit etre heureux et fier. Ce n'est certes pas un cloître mais nous nous devons de nous prémunir des tentations du monde extérieur n'est ce pas ? Le monde serait merveilleux si a ces malheureux a qui nous ne pouvons offrir que du pain pouvaient recevoir de la brioche... Mais les voix du seigneur sont impénétrables n'est ce pas ?

Ne cherchez pas. La mère supérieure débloquait parfois tenant des discours sans queue ni tete, passant du coq a l'ane... Mais la mère supérieure savait se faire comprendre. n'est ce pas ?

- Soeur gertrude ?


La mère supérieure venait d'appeler une de ses suivantes.

- Vous avez mon autorisation de rendre visite a votre mère ce matin. Soeur Marie prendra votre place et m'assistera a la visite de ce matin.

La mère supérieure esquissa un geste de la main.

- Soeur Marie, nous en profiterons pour distribuer le courrier. Vous m'aiderez, je crois que vous connaissez ces miséreux mieux que moi.


Non la mère supérieure ne venait pas de traiter ses malades de miséreux, c'était juste sa façon a elle d'exprimer une compassion qui allait de pair avec ses fonctions.
--_soeur_marie


Elle savait bien…
que ce matin comme tant d’autres le regard impérieux de la supérieure tomberait sur elle comme une lame.
Elle n’avait aucune appréhension cela dit et visage baissé certes n’en demeurait pas moins souriante et les yeux brillants.

Il n’y avait rien qui ne puisse la punir réellement et elle écouta amusé les élucubrations de la vieille radoteuse euhhhh ---de la sainte femme----.

Posant ça et là un
- Oui ma mère ! Bien évidemment ma mère ! Vous avez toujours le mot juste.
Son esprit, et Dieu lui pardonnait, elle en était sure, avait déjà quitté la chapelle.
Elle voyait déjà devant elle les yeux brillants et les sourires de tous les malades dont elle avait la charge.
Les brioches de son père étaient le miel qui réchauffait un peu leur misère et la jeune sœur aimait ce moment ou la gaité enfantine envahissait les regards des malades.
Et qui plus est, la brune Attia devait attendre après elle.


- Sœur Marie, nous en profiterons pour distribuer le courrier.
Vous m'aiderez, je crois que vous connaissez ces miséreux mieux que moi…


La novice releva vivement sa tête et sourit.
Une cerise sur les brioches ….
Absolument pas une punition ça…
Elle adorait cette tache. La pipelette qu’elle était en profitait pour prolonger ses visites auprès de chacun.
Esquivant les nombreuses coupures vers la chapelle et pour une bonne cause…

Elle baissa tout aussi sec son visage, par pur reflexe. Inutile de vexer la mère supérieure par son sourire triomphant.
Ni même le moment de lui faire remarquer que ces miséreux étaient sous la protection du Très Haut tout comme les humbles servantes qu’elles étaient.

Je vous suis ma mère…
Quel nom avez-vous sur votre liste….
--Mere_superieure


La mère supérieure soupirait. Oui ça lui arrivait. Non pas par ennui, ou pour exprimer un quelconque agacement ou une quelconque lassitude, non. La mère supérieure soupirait juste comme ça, sans doute dans la contemplation du souffle divin qui l'animait et qui faisait d'elle la creature pleine de graces qu'elle s'acharnait a etre.

D'un geste de sa main noueuse la mère supérieure indiqua a sa jeune brebis égarée les fameux tas de lettres. La mère supérieure prenait un soin particulier a trier et classer, rappelez vous.

- Nous allons commencer dans l'ordre...

Oui la mère supérieure classait le courrier dans l'odre Alphabétique. Tout en se dirigeant vers la grand salle des blessés, elle saluait chaque soeur qu'elle croisait et accordait des grimaces compatissantes a toutes les pauvres ames dont elle avait la responsabilité.

- Cela commence par Adelbarant, n'est ce pas ? Ou est ce Anselme ?

Oui la mère supérieure laissait le soin a ses suivantes de trouver les destinataires des lettres, et parfois faisant preuve d'une grande ame, elle tendait la main pour offrir a l'ame fragile le privilège de la lecture.

- Allons soeur Marie... pressons, je dejeune avec sa grace l'eveque...

Non la mère supérieure ne perdait pas patience, la ponctualité était une exigence rigoureuse de son ministère.
Sadnezz
[Au détour d'un clocher]

Le galop sourd d'un cavalier défiant la tourbe humide éveille dame nature endormie au petit matin. Plutôt une qu'un, car ce sont les yeux noirs de la Corleone qui jettent des éclairs sur l'horizon, à la recherche des contours encore bien incertains d'un édifice religieux perdu en campagne... Désagréable sentiment que de revenir en terre ennemie, terre qui n'attend que de voir sa belle tête tomber au pied d'un échafaud. Aussi elle ne traine pas, lancée à vive allure par les chemins de traverse les plus méconnus des jeunes âmes, la vieille carne se tient raide comme un pauvre trépassé sur sa bête, mâchoires serrées et mains crispées sur la bride.

Plus de quoi écrire, ni vraiment de quoi manger, juste de l'argent plein le corset et un empressement indescriptible à retrouver enfin sa jeune cousine, plutôt vive que morte... Parfois, on se prend à se demander pourquoi les écus ne se mangent pas. Sadnezz Corleone, toute de noir vêtue grimace à l'idée qu'elle serait parfaitement apprêtée pour une veillée funeste et talonne sa monture, manquant presque de passer par dessus bord au saut d'un talus. Le sentier devenant boueux, la bête ralentit mais glisse quand même, s'embourbant peu à peu , ce qui fait hurler la brune de rage.


Rhaa! Andate!!


Pas le temps de se vautrer comme un certain jour devant un baron bucheron - ce serait signe du début des emmerdes - , pas le temps de perdre le temps, le clocher sera bientôt en vue, du moins elle l'espère. La course folle reprend, exaltée, l'image d' Attia et Cerdanne gisantes, piétinées, laminées la hante... Sad crache au vent pendant que son cheval écume comme un beau diable, bientôt... Bientôt...

Andate! Andate!


La voix enrouée hurle sa colère, et son inquiétude aussi. Peut-être aurait-elle du s'inquiéter avant du sort de sa belle, refuser le dernier contrat qui l'a faite ralentir, peut-être aurait-elle du ne jamais la perdre de vue, surtout lorsque son malaise chez les fauchards avait pointé... Pas tout à fait à sa place l'Attila, Sad l'avait vu. Pas une mercenaire la belle, peut-être qu'elle aurait du la laisser repartir avec l'Elsie. Peut-être, peut-être... Des peut-être à refaire tout Paris.

Ses pensées sont chassées par un pauvre clocher à l'horizon. Les traits froissés de son visage se détendent brusquement, il était là ce foutu hospice, droit comme un vieil arbre en rase campagne, froid comme la justice. Sad nourrissait l'espoir de le voir abriter sa chère cousine, envie. Corleone ou Des Juli, qu'importe, les créatures ont la peau dure.

Cheminant jusqu'à ce qui semblait être l'entrée principale de l'édifice, elle posa pied à terre, grimaçant de douleur à force d'avoir serré des fesses et des dents et sans même chercher un endroit pour attacher et panser sa monture, s'engouffra , nerveuse en se signant, toutes poulaines affolées dans le bâtiment.

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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
--_soeur_marie



Elle trottinait tout contre la mère supérieure qui avançait à grand pas autoritaires. Sans prêter la moindre attention –ou si peu- à ses élucubrations.
Que le Très faut lui pardonne, mais elle ne voyait aucun intérêt à arrêter la douce musique qui enveloppait son esprit à longueur de temps pour des phrases sans queues ni têtes.
Que le seigneur la préserve d’être un jour à la tête d’un hospice.
Son unique envie était d’être là ou elle était actuellement : Au chevet des malades.

La main légère de Sœur Marie avait déjà oter des doigts noueux de la supérieure le paquet encombrant et parcourait les missives soigneusement classées.


Cela commence par Adelbarant, n'est ce pas ? Ou est ce Anselme ?

Le visage de la novice s’assombrit un instant et elle arrêta ses pas.
Le murmure douloureux se perdit dans le martèlement des pas cadencés de ses sœurs qui la bousculèrent sans ménagement.


Ils sont morts, hélas…

La lettre suivante lui arracha une exclamation….
Dame Attia !

Relevant la tête, elle perçut son retard et se mit à courir le long des longs couloirs pour rattraper le troupeau de brebis sages.

Ma mère !

Sa voix était assurément bien trop haut perché, mais après tout elle était chargée de la distribution…
Brandissant la missive d’un air triomphant, elle offrit à la mine sévère de la mère supérieure un sourire enfantin et enchaina aussi sec.


Et bien soyez assuré, ma mère que je m’acquitterais au mieux cette tache. Je vais d’ailleurs de ce pas commencer ma tournée.

Esquissant un salut ?…révérence ?…
Elle tourna les talons et dans un froissement léger de jupons se dirigea tout droit vers la salle dont elle s’occupait.
Les bras chargés de pains odorants et de nouvelles elle stoppa sa course devant la paillasse de la brune.

Le regard pétillant, elle sourit à la brune qui somnolait et doucement s’installa à ses côtés.
Elle resta un court instant à contempler la jeune femme et esquissa un sourire malicieux.
D’une main, elle se saisit d’un des fameux pains dorés et le promena sous le nez de la jeune endormie…
Un regard sur la missive ouverte qu’elle avait soigneusement étalé devant elle….

Elle n’avait pas été bien longue à la lire et se demandait qui était cette Cerdanne qui se souciait d’elle...
Finalement, sa protégée avait encore des amies et n’avait plus de raisons de baisser les bras….

Impatiente, elle accéléra le réveil de la jeune femme…
A voix feutrée certes mais il fallait se réveiller.
L’heure était à la joie….


Dame Attia…
Réveillez vous…
J’ai de bonnes nouvelles pour vous…..



[édit pour grooooooosse faute...^^]
Attia.
C'est d'un sommeil profond que la gitane fut tirée par la douceur extreme de soeur Marie.
Elle se sentait mieux. Mois courbaturée, moins dans le lard. Elle reconnut sans peine le visage rayonnant d'un sourire a couper le souffle et tenta de rendre la pareille en se redressant.

Elle n'avait pas bien entendu ce que lui avait dit soeur Marie, elle n'entendait pas encore grand chose a vrai dire.


- Bonjour soeur Marie... Que dites vous ?

Elle se fit donc répéter les phrases.

- De bonnes nouvelles ?

Quelle bonne nouvelle pouvait la tirer du spleen dans lequel elle se trouvait ? Elle avait pourtant le pressentiment que de vraies bonnes nouvelles l'attendaient en ce jour. Elle avait rêvé de ces brunes... Sad, Cerdanne... Ou se trouvaient elles? Pensaient elles a la malchanceuse Attia? Elles qui ne l'avaient pas vu tomber, qui ne s'étaient pas retournées quand elle se faisait pourfendre ?
Et le visage de la bonne samaritaine lui était également revenu... Qu'etait elle devenue apres qu'elles aient été arrêtées? Autant de questions qui lui taraudaient l'esprit la faisant frissoner legerement.

Elle fut tirée de ses pensées par le soupir plaintif de son estomac et echangea un leger rire avec Soeur Marie.
Oui elle se sentait mieux.


- j'ai faim!



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--_soeur_marie



- j'ai faim!

A la bonne heure !

La jeune sœur avait les yeux pétillants et spontanément elle serra les mains d’Attia dans les siennes avec fébrilité..

Un bienheureux jour Dame Attia !

Avec vivacité elle repoussa les couvertures et aida la brune à se lever sans autre cérémonie.

Regardez…Le soleil !
Il ne manquait plus que lui pour célébrer cette belle matinée…
Allez jeune dame...
Debout !


Tout en babillant Sœur Marie, doucement mais surement entreprit d’aider la brune gitane à se vêtir.

Manquerait plus que je vous fasse déambuler toute débraillée dans les couloirs et dans le cloitre…
Remarque qui sait...
Peut-être certains de nos malades y puiserait un regain d’énergie…


Son regard malicieux se posa sur Attia et elle laissa échapper un petit rire.

Allons !!
Croquez-donc ce pain doré, et avançons à petit pas vers le soleil.


Lui fourrant le pain quasiment dans la bouche, la sœur volubile avançait déjà dans les longs couloirs.
Soutenant Attia qui n’avait plus qu’à suivre le mouvement. Une bouchée, un pas, une bouchée….


Figurez vous que notre bien aimée supérieure dans un acte de générosité m’a chargé de distribuer les rares missives de nos pensionnaires et … !!!

Ses doigts fins secouaient un fin parchemin sous le nez de la brune...


Vous avez une amie qui vous cherche…
Une certaine Cerdanne…
Le nom vous dit quelque chose ??


Tout en menant la danse légère vers l’air frais, à pas menus, la jeune novice remarqua une ombre qui grandissait dans le fond du grand couloir...
Voilà autre chose….Qu’est ce que…

L’ombre noire grossissait et malgré les habits sombres et son air sauvage, l’oiseau de proie était féminin…
Sœur Marie esquissa un sourire..

Lâchant doucement le bras d’Attia elle s’avança légèrement, obligeant quelques peu la noire apparition à venir se frotter aux rayons du soleil qui commençaient à envahir les larges ouvertures qui bordaient le long corridor…


Perdue Dame ?
Puis je vous aider ??
Attia.
Elle ne rechigne pas la gitane. Elle se laisse tirer du lit en douceur et c'est tout doucement qu'elle se dresse sur des jambes encore mal assurées mais trouvant un appui contre la jeune dame.
Autant de sollicitude ce n'est pas normal se disait la gitane. Pourquoi cette demoiselle mettait tant d'effort a s'occuper d'elle, sans pitié, sans fausse compassion avec une sincerité transcendante ? Les voix du seigneur etaient peut etres aussi impénétrables qu'on le disait.
Le sourire aux lèvres, elle s'habille, même si l'idée de se balader court vêtue semble faire rire sœur Marie, elle préfère encore être habillée.

Quelques pas plus tard, Elle se laisse a peine chatouiller le visage par un rayon de soleil, avant de se retrouver la brioche au bec, ce qui lui vaut un nouvel éclat de rire avant de savourer la brioche.
Elle mord avec gourmandise dans la delicieuse brioche essayant de suivre le debit de Marie qui semble bien excitée, agitant un vélin, une lettre... Et la gitane s'arrete nette fixant le regard sur le parchemin.


- Cer... Cerdanne...

Le coeur s'est serré et une grimace douloureuse a fait place au sourire. Elle attrape le velin, hesite a le déplier. Elle doute, comme elle avait douté qu'on puisse s'inquieter de son sort... Elle a peur mais elle deplie la lettre.

Elle n'a pas remarqué que soeur Marie l'avait lachée, elle ne voit plus rien que l'ecriture fine qui se dessine sous ses yeux. Le coeur battant elle oublie tout pour lire... Les mots... Ils ne lui sont pas adressés, mais ils sont remplis d'inquietude, de sollicitude... Et les larmes montent, des larmes nées du combat entre joie et colere, tristesse et amertume. Elle avait été la seule a tomber et jusque la elle avait été seule. La machoire se serre et les sourcils se froncent.


C'est bien beau mais pourquoi te cherche t'elle ? Que n'est elle la si elle s'inquiete vraiment pour toi! Ne sois pas idiote Attia...

- Tais toi!


Mais c'est vrai. ça fait combien de temps que t'es la ? Elles ont eu le temps de mettre leurs miches a l'abri et maintenant elle se disent 'tiens mais elle est passée ou la petite Attia ? '


- ça suffit...


Qu'elles se pointent et apres on pourra decider de leur sincérité! Qu'elles nous sortent d'ici. qu'est ce que tu crois? Que ça va etre regime brioche tous les jours? Des que t'iras mieux c'est retour case prison.

- Tu mens...

Idiote!

- ASSEZ!

Elle a hurlé comme on pousse un cri de douleur, s'attrapant la tete encore, tiraillée de doute, de douleur, d'angoisse.


- Soeur Marie...


Tu es deja dependante d'elle que tu as besoin qu'elle te pouponne ? Reprend toi!

La gitane ignore, lève les yeux, recherche la grace apaisante de sa bienfaitrice.

- Mais...

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Sadnezz
"Perdue Dame ?
Puis je vous aider ??"

Avant que de n'atterrir dans ce corridor aussi long que la mort Sad avait erré comme une âme en peine dans les dédales de ce mouroir du seigneur, rasant les cellules , croisant les tristes gueules de quelques nones écroulées sur un prie-dieu, faisant voler les draperies qui séparaient les croulants, les gisants, les pestiférés, les éclopés, les raccourcis... Ses yeux s'agrandissaient crecendo, se heurtant à des mains squelettiques serrant de sombres croix, presque enchainées à de lourds chapelets, presque de pierre, presque mortes, presque...

Le vieux coeur de la Corleone grinçait presque autant que ses dents à la vue des pensionnaires, à l'idée que son Attila, sa douce, sa belle et fraiche Attila puisse faire partie de ce décor qui suintait l'espoir et ... le désespoir. Il est des lieux ou il semble que chaque minute remet une vie au Tres Haut. Elle se mit à regretter d'avoir osé chercher de ce coté-ci, du coté de l'ultime espoir, non non Attia ne pouvait pas être parmi eux, le seigneur n'aurait permit tel sacrilège! Pourtant chaque pas dans la chapelle, les couloirs, les pièces , la ramenait à la triste image des vaillants déchus, des splendides éteints, des téméraires perdus.

Un cri


Attila!!


Des pas pressés puis la rumeur d'une course. droite, gauche, les yeux ne savent plus où chercher, jusqu'à... jusqu'à..

ce visage enjoué, ce regard intrigué. Sad cesse de courir , pantelante devant l'apparition d'une femme de dieu. A ses côtés le visage le plus familier qu'il soit, beaucoup moins enjoué celui-ci, beaucoup plus fatigué , et tellement plus attendu.

Perdue? Oui, perdue. Elles s'étaient perdues de vue.

Sans même prendre la peine de réfléchir à la question de la soeur Sad se précipita vers Attia, vieux courant d'air sifflant à ses oreilles, poussée par dieu sait quelle force...

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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
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