Enelos
Rendre l'âme, d'accord mais à qui ?* C'est vrai quoi. Elle n'allait pas non plus errer dans les limbes du monde déguisée en vampire aussi blanc qu'un cul avec pour compagnon un clébard bodybuildé au bronzage parfait. Telle une barque trouée qui doucement fond dans les profondeurs abyssales. Non, encore mieux : comme les traces de pas ancrées sur le sable, s'effaçant par le va-et-vient de l'écume. Oubliée, elle sera oubliée. Comme ça. Elle restera un temps dans les mémoires puis pouf, rangée au placard. Dans les débuts ça sera: "Ah ouais la blonde un peu délurée qui faisait chier tout le monde ? Bah ouais elle l'a carrément mérité, la dernière fois elle m'a dit que j'étais aussi viril qu'une jouvencelle de la cours !" Puis, plus tard : "Qui ? Enelos ? ... Ah non je connais pas. C'est une grecque ? ... Non ? Ah. Une marque d'os ? Qui qu'vous dites ? Ah bah non j'me souviens plus..."
Mais le vrai fond de l'interrogation, c'était à qui elle allait rendre l'âme. Au paradis des chauves on n'avait pas voulu d'elle. Peut-être était-ce son fouillis capillaire qui les avait dérangé. Au paradis solaire avec toutes les bergères qui s'y échouent, la blonde s'était vite taillée d'horreur. L'enfer lunaire ? Ouais mais non. Voilà quoi. C'est pas que ça fait peur hein, mais elle préférait agoniser sur le bord de la route.
C'est donc la réalité qui lui était arrivée comme un boomerang en pleine face. Elle avait senti ses nerfs hurlaient lorsque l'acier froid mordit sa chair à l'épaule gauche, puis ses doigts avaient lâché l'épée sous l'effet de la surprise au moment fatidique. Error. Elle avait essayé de s'enfuir en rampant comme un vulgaire reptile à travers les broussailles tant son genoux l'avait faite souffrir dans sa chute, mais la face bombée d'un bouclier avait rebondi sur sa tête. Alors 36 chandelles se mirent à danser devant ses yeux tandis qu'ils la ruaient de coups. Elle allait avoir un teint merveilleusement cadavérique après ça.
Une éternité plus tard, ou peut-être quelques minutes, le déluge prit fin.
Ah que oui, elle souffrait. Comme quiconque se fait faucher comme un pissenlit. Ou encore plus poétique, comme une cistude des mers qui vient de se faire bouffer par des requins et échoue lamentablement sur la plage. Enfin, le reste du corps. La carapace quoi.
Des fois lorsque l'on est en état comateux, on dit que certains voient des éléphants roses, ou des petits papillons. Genre ! Tout le monde il est beau, le ciel est bleu... Non non, elle, sentait une sorte de trou noir. Une forme de... spiritualité. Voilà ! On pense mais avec du recul. On se sent libéré de son corps bien que la douleur est toujours atroce. Une joute verbale avec soi-même.
Mais bon, il y a bien un bon moment où l'on doit rouvrir les yeux, puisque personne ne voulait d'elle. Pendant toute sa joute verbale avec son égo, elle n'avait pas senti qu'une bonne âme l'avait ramassée sur le bord de la route et avait trainé son reste de carcasse jusqu'au monastère le plus proche. Ah les nonnes, une longue histoire d'amour. Quand ce n'était pas elle qui venait à elles, c'étaient elles qui venaient à elle. A croire qu'il lui restait une once de capital sympathique. M'enfin là, la blonde n'avait pas eu le choix.
Donc après le chemin terreux parsemé de cailloux tous aussi pointus les uns que les autres, -dont son dos en appréciait moyennement l'inconfort-, elle passait par la case paillasse bien typique et rêche des chambres des nonnes. Quelle évolution. Rien à voir avec les draps soyeux et doux de Lilo.
Quant on émerge d'une terrible torpeur, moi personnellement j'aime voir un visage connu et pas la tronche des poutres à solidité suspecte et encore bien mystérieuse. Encore si c'était une grande chambre spacieuse et pas toute miteuse avec pour seuls meubles la paillasse dégueulasse, un pot de chambre dont elle aurait du mal à atteindre toute seule, un bac d'eau qu'elle n'utilisera sûrement pas, et ces deux chaises cruellement vides, ça passait.
Il ne fallut pas longtemps à son esprit pour remettre les scènes à la bonne place et comprendre qu'elle était encore en vie. Les profondes entailles à ses épaules qui lui donnaient une douleur de chien suffisaient comme témoins. Peut-être devait-elle se contenter de sa seconde chance, mais il manquait quelque chose pour que le bonheur soit total, si j'puis dire ainsi.
Son huître, son rayon de lune, sa cristalline, sa touffe quoi, accompagnée de son acolyte le si charismatique Chauve de ces dames. Ils étaient absents. Elle mourra comme tous l'avait prédit : seule et aigrie.
Un pic d'intelligence la frappa alors en plein fouet et après avoir rejetée les caillots de sang qui encombraient sa gorge, elle philosopha les yeux rivés sur la poutre, l'air déconfituré.
Ah solitude... C'quoi la solitude hein après tout. Comme la neige... Elle s'en va et revient, au grès des humeurs... au grès des vents...
On a b'soin d'ces moments d'solitude... Et pis réfléchir 'vec soi même, faire un effort pour s'détacher d'ces bancs d'sardines... On est jamais mieux accompagné qu'par son égo, que par c'te bande de gens qui t'comprennent pas tes idées. Ouais c'est ça, chacun est un incompris. Car on a tous un esprit différent et qui tourne pas pareil. Nos pensées nous accompagnent et ça doit nous suffir...
Chacun essaye d'faire genre qu'il t'comprend mais ils n'peuvent pas.. En fait ils veulent atteindre la perfection en comprenant tout l'monde... L'problème c'est qu'personne ne peut l'atteindre c'te perfection... Mais ceux qui s'prennent au sérieux essayent pourtant de l'atteindre, puisqu'ils veulent faire croire qu'ils sont parfaits en déjouant c'dicton. Donc à la fin, t'es seul 'vec ton égo... même si t'es entouré d'pleins d'amis, -soi disant amis-, bah non. Un jour il peut arriver qu'la mort vous sépare, alors z'êtes seul... Seule... Esseulée... dans une forteresse de solitude...
Elle poussa un soupir à fendre l'âme l'air totalement dramatique alors que le loquet de la porte cliqueta. Elle grimaça.
Mais le vrai fond de l'interrogation, c'était à qui elle allait rendre l'âme. Au paradis des chauves on n'avait pas voulu d'elle. Peut-être était-ce son fouillis capillaire qui les avait dérangé. Au paradis solaire avec toutes les bergères qui s'y échouent, la blonde s'était vite taillée d'horreur. L'enfer lunaire ? Ouais mais non. Voilà quoi. C'est pas que ça fait peur hein, mais elle préférait agoniser sur le bord de la route.
C'est donc la réalité qui lui était arrivée comme un boomerang en pleine face. Elle avait senti ses nerfs hurlaient lorsque l'acier froid mordit sa chair à l'épaule gauche, puis ses doigts avaient lâché l'épée sous l'effet de la surprise au moment fatidique. Error. Elle avait essayé de s'enfuir en rampant comme un vulgaire reptile à travers les broussailles tant son genoux l'avait faite souffrir dans sa chute, mais la face bombée d'un bouclier avait rebondi sur sa tête. Alors 36 chandelles se mirent à danser devant ses yeux tandis qu'ils la ruaient de coups. Elle allait avoir un teint merveilleusement cadavérique après ça.
Une éternité plus tard, ou peut-être quelques minutes, le déluge prit fin.
Ah que oui, elle souffrait. Comme quiconque se fait faucher comme un pissenlit. Ou encore plus poétique, comme une cistude des mers qui vient de se faire bouffer par des requins et échoue lamentablement sur la plage. Enfin, le reste du corps. La carapace quoi.
Des fois lorsque l'on est en état comateux, on dit que certains voient des éléphants roses, ou des petits papillons. Genre ! Tout le monde il est beau, le ciel est bleu... Non non, elle, sentait une sorte de trou noir. Une forme de... spiritualité. Voilà ! On pense mais avec du recul. On se sent libéré de son corps bien que la douleur est toujours atroce. Une joute verbale avec soi-même.
Mais bon, il y a bien un bon moment où l'on doit rouvrir les yeux, puisque personne ne voulait d'elle. Pendant toute sa joute verbale avec son égo, elle n'avait pas senti qu'une bonne âme l'avait ramassée sur le bord de la route et avait trainé son reste de carcasse jusqu'au monastère le plus proche. Ah les nonnes, une longue histoire d'amour. Quand ce n'était pas elle qui venait à elles, c'étaient elles qui venaient à elle. A croire qu'il lui restait une once de capital sympathique. M'enfin là, la blonde n'avait pas eu le choix.
Donc après le chemin terreux parsemé de cailloux tous aussi pointus les uns que les autres, -dont son dos en appréciait moyennement l'inconfort-, elle passait par la case paillasse bien typique et rêche des chambres des nonnes. Quelle évolution. Rien à voir avec les draps soyeux et doux de Lilo.
Quant on émerge d'une terrible torpeur, moi personnellement j'aime voir un visage connu et pas la tronche des poutres à solidité suspecte et encore bien mystérieuse. Encore si c'était une grande chambre spacieuse et pas toute miteuse avec pour seuls meubles la paillasse dégueulasse, un pot de chambre dont elle aurait du mal à atteindre toute seule, un bac d'eau qu'elle n'utilisera sûrement pas, et ces deux chaises cruellement vides, ça passait.
Il ne fallut pas longtemps à son esprit pour remettre les scènes à la bonne place et comprendre qu'elle était encore en vie. Les profondes entailles à ses épaules qui lui donnaient une douleur de chien suffisaient comme témoins. Peut-être devait-elle se contenter de sa seconde chance, mais il manquait quelque chose pour que le bonheur soit total, si j'puis dire ainsi.
Son huître, son rayon de lune, sa cristalline, sa touffe quoi, accompagnée de son acolyte le si charismatique Chauve de ces dames. Ils étaient absents. Elle mourra comme tous l'avait prédit : seule et aigrie.
Un pic d'intelligence la frappa alors en plein fouet et après avoir rejetée les caillots de sang qui encombraient sa gorge, elle philosopha les yeux rivés sur la poutre, l'air déconfituré.
Ah solitude... C'quoi la solitude hein après tout. Comme la neige... Elle s'en va et revient, au grès des humeurs... au grès des vents...
On a b'soin d'ces moments d'solitude... Et pis réfléchir 'vec soi même, faire un effort pour s'détacher d'ces bancs d'sardines... On est jamais mieux accompagné qu'par son égo, que par c'te bande de gens qui t'comprennent pas tes idées. Ouais c'est ça, chacun est un incompris. Car on a tous un esprit différent et qui tourne pas pareil. Nos pensées nous accompagnent et ça doit nous suffir...
Chacun essaye d'faire genre qu'il t'comprend mais ils n'peuvent pas.. En fait ils veulent atteindre la perfection en comprenant tout l'monde... L'problème c'est qu'personne ne peut l'atteindre c'te perfection... Mais ceux qui s'prennent au sérieux essayent pourtant de l'atteindre, puisqu'ils veulent faire croire qu'ils sont parfaits en déjouant c'dicton. Donc à la fin, t'es seul 'vec ton égo... même si t'es entouré d'pleins d'amis, -soi disant amis-, bah non. Un jour il peut arriver qu'la mort vous sépare, alors z'êtes seul... Seule... Esseulée... dans une forteresse de solitude...
Elle poussa un soupir à fendre l'âme l'air totalement dramatique alors que le loquet de la porte cliqueta. Elle grimaça.
*Gainsbourg
RP bien sûr ouvert à tous dans la limite de la cohérence, 5 lignes minimum c'est bien.
Vous l'aurez compris nous n'essayons pas de faire du poutrage un moment dramatique mais un moment de grande spiritualité.
RP bien sûr ouvert à tous dans la limite de la cohérence, 5 lignes minimum c'est bien.
Vous l'aurez compris nous n'essayons pas de faire du poutrage un moment dramatique mais un moment de grande spiritualité.