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les tribulations d'une gamine au Maine

[RP] Mais où mène l’inconscience ? Dans le… de Chli.

Lili.
C’est l’histoire des grands frères poneys, grands frères poneys, dont le héros principal est un poney rose du nom de Chli…Humpf, non c’est pas du tout des poneys dont va parler l’histoire, enfin, raturons et reprenons.

Au Mans

Déjà plusieurs mois que le fléau avait quitté Delle pour le Maine dans le secret espoir, pas vraiment secret, d’y retrouver sa plus chère et tendre amie Bérénice mais le destin étant ce qu’il est, railleur, elle s’était retrouvé enfermé en la capitale avec pour seule compagne de jeux sa nourrice. Comme si cela pouvait être drôle de se trainer partout une espèce de blonde complétement à l’ouest, baragouinant des prophéties sans queue ni tête. Mais tatie marraine avait donné cette condition pour que Lili sorte du trou paumée qu’on appelait Vicomté, dans lequel se trouvait la gamine.

Pouvait-on réellement enfermer un fléau indéfiniment ? Là était la question que se posait Lili chaque fois qu’elle essayait de se débarrasser d’Erzebeth. Et puis lui vint un jour l’idée de la semer tout simplement. Elle pénétra en catimini dans une taverne, lieu évidemment proscrit par sa chère marraine. Passons son bavardage incessant, les bonnes gens aux oreilles attentives malgré le verbiage enfantin, des mots sortant de sa bouche tel des flots ininterrompus. Pas un pour crier grâce pour qu’elle arrête, les adultes étaient bien trop indulgents avec elle.

Tout cela pour dire quoi déjà ? Ah oui, qu’elle avait rencontré la personne la plus détestable qu’elle eut jamais rencontré et pourtant, la plus importante pour son avenir. Quel avenir ? Celui de devenir mercenaire, c’te question ! Son rêve depuis toujours. Elle voulait, comme marraine, protéger sa famille, devenir forte pour Bérénice. Quel dessein dans une tête si petite. Quand d’autres rêvaient de devenir chevalier comme sa tendre amie, elle Lili de Sombre maux, voulait faire le seul métier réprouvé par la société et le Roy mais pensez-vous qu’elle s’en doute ? Non, car sa tatie marraine en était une et la panthère n’était pas du genre à faire du mal, bien au contraire à ses yeux de gosse.


Une lettre tortueuse, pour un tonton peu commun.

Citation:
Mon cher tonton,

Si je prends la torture pour t’écrire alors que j’sais pas où que tu es, enfin, j’suis sure que la volaille qui sert à tatie marraine te trouvera lui, c’est pour te dire que ça y’est, j’suis grande maintenant et que tu dois le dire à marraine pour qu’elle me laisse partir, enfin non, pas la peine, j’lui laisserai un message pour la prévenir. J’ai trouvé quelqu’un, pas très aimable faut dire, ni même très intelligent je pense mais qui est d’accord pour me prendre à son service pour que je devienne page comme Luthi. Et puis je me débrouille bien au bâton, pour peu qu’il me laisse porter une épée et je serai bientôt une vraie de vraie mercenaire tout comme tatie marraine.

C’est tonton Gabriel qui va pas être très content que sa princesse parte mais je suis grande maintenant, heureusement il a marraine pour rester avec lui, mais je sais pas quoi faire d’Erb. Et pi aussi faut que je le dise à Béré passe que tu sais, elle est partie avec la licorne et moi la licorne bah j’connais pas trop et j’sais pas si elle est bien et comme je veux la protéger, faut que je devienne vite forte, tu me comprends n’est-ce pas.

Enfin, donc je prépare mes affaires et j’attends son retour, j’espère qu’il va pas être trop long passe que je m’ennuie là, y’a rien à faire sans Béré.

Je t’embrasse tendrement,

Lili


Pliant soigneusement le vélin, Lili attrapa discrètement l’un des volatils de sa marraine :

J’te préviens faut aller retrouver tonton Milo, alors tu ne tournes pas pour rien et tu ne reviens pas sans une réponse, sinon je te fais cuisiner par la nourrice !
_________________
Milo
Et que trouve-t-on dans le … de Chli ? Tout un tas de choses, des plus utiles aux moins intéressantes. Mais laissons notre ami, fondateur de l'ordre du poney fringant de côté et revenons en à nos... moutons.

[Chinon, Touraine]

Des jours, qu'ils sont ici à attendre une blonde qui se fait appeler « Désirée ». Enfin, Désirée, c'est son surnom. Son prénom, c'est Della. Une volvent pucelle et chiante comme il se doit, puisque toutes les pucelles sont chiantes, c'est bien connu. Des jours où il alterne travail à la mine, parfois dans les champs, journées avec la tornade rousse qu'est Gauvain, soirées en taverne après le dur labeur de la journée. Des jours qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, commençant peu à peu à entamer les nerfs du blond. Il déteste être plusieurs semaines au même endroit, plus encore quand la ville est étrange et déserte comme Chinon. Rejoignant ses pénates, il s'apprête à passer le pas de la roulotte lorsqu'un gamin en guenille l'interpelle, plutôt bruyamment.

- Hé vous, j'ai un message pour vous ! Faut aller au pigeonnier d'la ville.

Le blond hausse un sourcil, ouvre la porte et hurle à qui veut l'entendre qu'il revient, qu'il a un message à aller chercher. Et, sur le chemin qui le mène au message, il ne peut s'empêcher de se demander qui peut bien lui écrire ainsi. Que ce soit Ilmarin serait très étonnant. Qu'on annonce sa mort aussi. Il n'a plus de nouvelles depuis longtemps, parce qu'il n'en prend pas, parce qu'on en donne pas, mais sa mort serait parvenue jusqu'à ses oreilles, il en serait convaincu. Un juge névrosé qui voudrait le mettre en procès pour un prétexte fallacieux ? Peut-être, après tout, il n'y a pas si longtemps, on a voulu le mettre en procès pour des faits qui se sont déroulés y a un an en arrière.

C'est donc avec nonchalance qu'il se présente au pigeonnier, demandant au gardechiourne s'il veut bien lui lire la missive. Quand on ne sait pas lire ou si peu (il lui faudrait la journée pour décoder l'écriture et comprendre le message), se faire aider est bien pratique. Après quelques menaces bien senties et une lettre lue plus tard, le géant est pris de stupeur. Parce qu'il est étonné que la petite Lili se souvienne de lui.

Toujours avec la menace de voir ses dents s'étaler sur le par-terre s'il ne lui obéit pas, le géant dicte sa réponse à l'employé des bonnes oeuvres. A voir si sa lettre est fidèle au flot du blond, mais ceci... Il ne pourra pas le vérifier.

Citation:
'Lut gamine

Moi j'prends pas la torture pour t'écrire, quelqu'un l'fait à ma place. C'bien d'pas savoir lire ni écrire. J'suis plutôt étonné d'ta lettre... Même si j'le suis moins d'ta fugue.

Foutraille et mange merde, dégage d'là, stupide fienteur volant ! Et vous, écrivez pas ça, s'pèce d'gland ! Donc, j'disais.

En effet, j'imagine bien comme doit s'comporter Ilmarin. En tyran, c'qui doit être horrible pour une gamine comme toi.

P'tant elle a bien raison, les chieurs, faut les mater. J't'ai dit d'pas écrire toi ! Donc. Nan mais là, tu peux. C'pas possible ça, faut tout leur apprendre, aux tire-culs.

Moi, j'suis à Chinon. J'voulais v'nir vous voir dans l'Maine, et puis avec la guerre et les gosses, pas possible. J'ai une petite fille, t'sais ? Et un presque fils, 'fin, l'fils d'ma femme. Mais c'pas l'sujet. J'sais pas qui est c't'homme qu't'as engagé, mais ça m'dit rien qui vaille.

Fais moi plaisir, passe par Chinon avant toute chose, faut qu'on cause !

Et si elle m'écoute quand j'écris, ce s'ra ça d'gagné. J't'ai vu, rature moi ça d'suite ! Tire au flan !

J't'embrasse sur l'front.

Ton oncle.

_________________
Lili.
Dans une auberge mainoise

Non mais imaginez la stupeur de la plaie lorsqu’elle se mit à lire les lignes tracées par on ne sait qui pour le géant blond qui lui servait d’oncle. Outre son incompréhension totale dans les différents tons, qui disons le franchement indiquaient que tonton tout comme tatie marraine, devait avoir comme proche ami une certaine bouteille d’eau qui sentait mauvais. Non pas qu’elle s’en plaignit, quoique, marraine n’était dans ces moments-là qu’onomatopées et Borborygmes incompréhensible, et après on osait parler d’elle et de ses incessants bavardages, mais qui se fout de qui… Du moins, dans sa vision éthérée de la vie et des gens. Lili vivait dans son monde, ni réel, ni imaginaire, juste un univers où elle n’entendait, ne retenait que ce dont elle jugeait utile, à savoir pas grand-chose. S’il était bien un adjectif pour la décrire c’était : têtue.

Faisons remonter l’information dans sa petite caboche. Difficile progression. Le blond. Son tonton géant avec des enfants. Elle avait beau essayer de se le représenter, rien n’y faisait. Comment le géant, la montagne avait-il fait ? Elle se mit alors à imaginer des géants ressemblant à Milo, se demandant même s’ils parlaient comme lui. Dessinant mentalement sa petite fille, la plaie l’imagina presqu’aussi grande qu’elle, ça pouvait pas être petit de toute les façons un bébé de géant. Pour dire à quel point son QI était proche de celui d’une méduse.
Quelle enfant terrible et si peu maline, si seulement quelqu’un pouvait lui recadrer les idées avant de passer pour une simple.

Elle étala devant elle un nouveau parchemin, trempa la plume dans son encrier, mordilla l’embout.


Citation:
Mon cher tonton,

[Rature]C’est comment qu’on nourrit un bébé géant ?[/rature] Toi au moins tu as de la chance de ne pas savoir ni lire, ni écrire, moi c’est tatie marraine qui m’a forcé et pi si je l’avais pas fait, je serais encore en train de récurer les douves. Non mais tu sais que ça rend les doigts tout noir et comment je fais après pour pas Salir les jolis vêtements que m’offre tonton Gabriel ? Ca marraine elle y pense pas ! Maintenant que c’est fait, j’peux t’écrire sans que l’autre là, elle me surveille. D’ailleurs, je t’écris depuis une taverne, qu’est-ce que c’est bien et pi les adultes mêmes s’ils boivent de l’eau qui puent ils sont gentils avec moi.

Comment elle s’appelle ta fille ? Elle est aussi jolie que moi ? Non mais tu sais, même si elle est très grande c’est pas grave, elle doit être jolie quand même… ‘fin je crois. Tu sais, faut pas que tu t’inquiètes pour moi, j’suis presque mercenaire maintenant, ‘fin faudrait que l’autre là, il revienne. Tu crois qu’il peut être parti sans me le dire pour pas revenir ? S’il a fait ça, j’vais être obligé de le provoquer encore en duel et cette fois ce ne sera pas avec un bâton, on ne se moque pas de Lili ! Tu l’connais l’homme qui m’a pris à son service ? J’sais que tu connais plein de monde j’l’ai vu la dernière fois qu’on s’est vu. Passe quet’es mon tonton et comme tatie marraine, c’est trop obligé que tu connaisses du monde.

Pi pour là où tu es, j’ai oublié le nom, je relirai ta lettre plus tard, j’sais pas si j’vais passer par là, passe que tu comprends, maintenant c’est pas moi qui commande c’est… comment il s’appelle ? Il est blond et pas très agréable, j’dois l’appeler comment ? Vais pas l’appeler maitre, à ça non, j’suis pas son larbin, j’veux être mercenaire.

Bon allez, j’te laisse, j’vais voir s’il est revenu, si c’est pas le cas, j’essaie de venir toute seule, mais pfff va falloir que je monte sur un poney, passe que tatie marraine elle voudra jamais que je prenne la voiture ! Je suis vraiment brimée !

Bisous tendre,

Lili.


Et dire qu’à son âge des jeunes filles étaient mariées, voir même avec une première naissance. Quelle affliction de subir une tempête de phrases dans un flot ininterrompus de mots s’enchevêtrant à une allure folle, arrivait-elle à respirer entre deux goulées vocales. Plus qu’à espérer que l’âge l’aidera à réfléchir ou avec un peu d’espoir qu’elle se rende compte de l’idiotie dont elle faisait preuve. Dommage que noël n’existe pas encore en ce temps-là, sinon le père noël deviendrait une ordure.

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Milo
Quelques jours après avoir failli casser toutes les dents du préposé à l'écriture de lettres, le géant retourne donc au pigeonnier, certain que la gamine lui a répondu. Le Maine n'est après tout pas si loin que ça. Il n'a encore rien dit à la rouquine, voulant lui faire la surprise, de lui présenter en effet non pas celle qui aurait le QI d'une méduse (ceci dit, c'est pas très sympa pour les méduses) mais celle qui fait partie des catastrophes ambulantes. Elle doit tenir ça de sa mère. Une rousse, comme par hasard. Il sifflote donc en entrant dans la bâtisse et observe, avec circonspection que son souffre-douleur/scribe attitré n'est pas là.

- Comment ça, il est pas là ?

- Ben oui hem... Il a... comment dire... refusé de venir travailler parce qu'un géant blond l'a harcelé hier... D'ailleurs, d'après sa description, il vous ressemble.

- Comment ça, harceler ?! Je l'ai à peine effleuré, il exagère. Pis nan, il vous a raconté des bêtises, c'pas moi, j'ai un jumeau qu'est un peu fou savez. Faut pas lui en vouloir. Par contre, ça vous dirait pas d'lire à ma place ? J'suis malvoyant voyez, du coup j'arrive pas à lire. Et puis écrire, aussi. J'dois répondre à c'te missive et j'ai mal à la main, j'sais pas c'qu'j'ai. S'riez bien aimable. Pis ça m'évit'rais d'm'énerver comme sur l'aut... Comme mon frère pardon.

- Oui oui, bien sûr. Cause toujours tu m'intéresse...


Aussi bavard que sa nièce le géant ? Que nenni, il aime juste noyer les gens dans un flot de paroles ininterrompues. Rien de tel pour leur embrouiller les idées. Voici donc le géant qui tente de se remémorer ce que la gamine lui a écrit. Elle avait marqué quoi déjà ? Ha oui, qu'Ilmarin lui faisait récurer les douves, qu'elle écrivait depuis une taverne où elle voyait des gens qui buvaient de la tourbe liquide et qu'elle voulait mettre un bâton dans l'arrière train de son futur professeur. Pauvre petite, déjà si jeune et pourtant cinglée. Ceci dit, être au contact vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jour sur sept en compagnie de la blonde n'a pas du arranger les choses. Les neurones ont du se flétrir, voyez. Bien sûr, l'homme qui remplaçait son lecteur attitré avait soigneusement occulté le passage raturé, fatigué déjà de lire ce flot de mots. Et si le blond avait vu l'état de la lettre, nul doute que le remplaçant du scribe se serait vu agrémenté d'un joli nez rouge.

Citation:
Ma chère nièce,

En efet, j'ai bien de la chansse. M'enfin tu auré très bien pu ne pas écrire, temps pis pour les habis, ré-cul-ré les douves, ça forme la jeunece. Ma fille s'ap pelle Elin. Et tu la vers a qu'en tu viendra ici. Et non, elle est pa trait grande, c'est un bébé encore, tu sais.

La ville où je suis sait Chignon, ils ont du poisson en cantité monstre tueuse ici, c'est parefait pour la mémoire.

J'le connais pas. Il faudré que tu me done plus d'ailes aimants concernant ce monsieur. Son nom, par exemple. Parce que j'ai connu du monde, mais j'en connais beaucou moins main tenant. Quant à cet homme qui ce rat ton... ouais, pas ton mètre. J'ai pas de non qui me vient à l'esprit là, faut que je réfléchice un peu tu comprends. En attant dent, on va lui donner le nom de code ver luisant (ou couille molle, si tu préfères).

Et t'as intérêt à passer à Chignon, pigé ?

Bises sur la joue,

Milo

Ps : cette home est fou ! Il m'a con train et forcé à écrire une lettre sous peigne de me tuer. Au secouuuuuuuuurs !


Et la lettre d'être envoyée sitôt écrite, alors que le géant, satisfait du résultat (puisqu'il ne sait pas lire et qu'il voulait parler des lucioles), donne une grande tape dans le dos du remplaçant, le faisant s'étaler face contre terre, dans une crotte de pigeon. Pauvre homme, quand on aime, on ne sent pas, décidément.

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Lili.
Chuuuuuuut, regarde comme c'est joli ... Y'a Bambi qui fait dodo. Mais kelekeldi ? Gniiiiiiiiiii. Les effluves résiduels d’alcool montant peu à peu dans son esprit déjà pas bien développés, avaient dus à coup sûr se loger en travers de ses narines, mais seule la science pourrait, dans un avenir lointain, dire si oui ou non, elle en avait inhalée. Laissons là ces considérations dignes du bûcher.

A peine le volatile avait-il posé la patte, secoué ses plumes que déjà elle en était à vouloir lui piquer la précieuse missive. « aieuuuuuuuuuuuuuuu » c’te foutue pigeon allait pas tarder à finir dans une marmite. L’attaquer ELLE comme ça, sans raison aucune, pas sa faute si ladite patte suivait de près le mot. Bon d’accord, elle avait failli la lui arracher mais c’té pas une raison non mais, dans la marmite et vivant il allait finir ses jours !
Petit nez retroussé. Azurs s’écarquillant à la façon des chouettes (hulottes). Et dire que tatie marraine l’obliger à tenir un journal, elle devrait lui montrer la lettre juste pour qu’elle comprenne qu’elle avait trop de la chance de l’avoir et pi non, si elle tombait dessus avant qu’elle parte ce serait encore sa fête. Imaginez donc une gamine, comme, par exemple Lili, voyant sa marraine, telle Médusa, les dents longues et acérées, prête à lui fondre dessus… Non mais vous y arrivez-vous ? Elle non plus !
Déjà, elle avait perdu de sa concentration, c’est que c’était dur de déchiffrer les langues étrangères, d’ailleurs, sur qu’elle devait être trop intelligente passe que quand même elle comprenait, sa conclusion, elle était trop douée pour les langues.

Un soupir à fendre l’âme, maintenant, il fallait répondre aux deux. Par lequel commencer ? Le réfugier ou tonton ? Elle tourna la tête à droite, puis à gauche, et si elle demandait à Erb ? Non, elle irait tout cafter à la panthère. Si seulement Béré était là, certaine qu’elle l’aurait bien conseillée.


Citation:
Monsieur qui lisez et écrivez pour mon tonton,

Je n’ai pas vraiment tout compris à ce que tu m’as dit, mais je suis contente que y’a des scribouilleurs chez les étrangers, c’té pas trop dur d’apprendre notre langue ? Passe que j’trouve que c’est pas facile quand même, il te paie bien mon tonton ? Il est gentil hein et si tu as peur, bah faut lui dire comme ça, si on te menace, il pourra te défendre passe qu’il est troooooooooop fort mon tonton. En plus t’as vu, maintenant il a un bébé géant et qui est pas géant, tu sais comment cela se fait ? Tu l’as vu toi ? Dis, tu sais dessiner ? Comme ça je peux la voir, j’ai des sous hein si tu peux la dessiner pour moi ! Mais chut, tu dis rien et tu dessines, ce sera notre secret.


Citation:
Mon cher tonton,

Avant de répondre à ta lettre, faudrait que tu protèges le réfugier qui lit tes lettres car apparemment quelqu’un le menace, et pi si on lui fait du mal, qui c’est qui va pouvoir lire mon courrier ? Alors si t’es gentil avec lui moi je viens. Enfin, j’ai regardé sur la carte, et j’sais pas où c’est chignon, t’es sur que t’es toujours dans le royaume ? Faut pas prendre le bateau ? Non passe que tu sais j’sais pas si j’vais prendre le bateau on sait jamais si ver luisant revient. Je crois qu’il s’appelle Chli mais j’en suis pas sure, c’est embêtant quand même. T’es sur que tu le connais pas ? Tu sais tu m’aides pas beaucoup.

Au fait, je préfère te le dire maintenant mais même si je viens de découvrir que j’étais très forte pour déchiffrer les langues étrangères, il n’en reste pas moins que je n’ai pas tout compris à part l’essentiel que tu veux me voir à chignon, j’sais bien que tu as bon cœur mais pense à mes petits yeux, quand je serais grande et mercenaire, promis j’ferai des voyages pour améliorer ce que je sais déjà, normal, j’suis trop douée.

Et euh… tonton t’as fait comment pour avoir un bébé ? Passe que j’ai essayé de demander à Erb comment qu’on fait mais elle est devenue toute rouge. J’crois qu’elle sait pas non plus. Et pi tu peux pas en faire toi t’es un homme… [Rature]t’es bien un homme… ?[/Rature]

Je t’embrasse tendrement,

Lili.

Ps : rien, j’voulais être à la mode moi aussi


Le plus dur restait à faire, c’est qu’après la dispute avec l’oiseau, il fallait à présent, entrer dans le pigeonnier et l’amadouer pour qu’il accepte encore de faire un voyage. Un pigeon boudeur, on aura tout vu ! Qui c’est qui a dit déjà qu’un oiseau n’avait pas de cervelle ? Surement pas un qui avait rencontré son voyageur.

Ravalant sa mauvaise foi, essayant de le cajoler à force de graines mais pas trop, fallait qu’il vole encore, et pi après, il finirait dans un bouillon !

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Milo
Quelques jours plus tard, rebelote. Géant qui se pointe dans son pigeonnier préféré, afin de voir si la petite ingénue lui aurait répondu. Et comme avant, il n'a pas parlé de cet échange espitolaire à la rouquine, souhaitant lui faire la surprise. En effet, il se voit mal lui annoncer qu'ils sont les heureux oncle et tante d'une fille ayant le QI d'un poulpe et la compréhension d'une chèvre. La pauvre ne s'en remettrait probablement pas, ou pire, elle risquerait de le quitter pour lui avoir donné une famille (fictive en soit, mais famille tout de même) aussi peu... avantagée.

Et la surprise est de taille (et quelle taille, au moins aussi grand qu'une table basse de style victorien), quand il découvre que le remplaçant de son scribe attitré n'est pas là. Haussement de sourcils, suivis d'une explication plus ou moins foireuse.

- L'a eu l'nez cassé voyez vous... Un homme qui vient souvent se faire lire et écrire des lettres. Un peu comme vous...

- Le nez cassé ?! Baste, j'lui ai à peine effleuré l'épaule, il exagère.
En effet, comment, avec toute la douceur dont le géant est capable, c'est à dire avec grâce, tendresse amour et surtout une force dosée au delà de l'acceptable, l'homme avait pu se casser le nez ? Tout à cette considération, le géant se masse la senestre.Impossible qu'c'soit moi. J'le connais pas, p'quoi j'l'frapp'rais. L'a du s'casser l'nez en culbutant sa femme, z'avez, des fois, les gens, ils ont d'drôles d'positions. Pis allez savoir, sa femme est p'tet taillée comme une baleine té.

- Il est veuf.

- Ba son amante.

- Il ne voit personne.

- Son amant alors.

- …

- Bien, lisez moi donc la lettre.

[Quelques minutes plus tard]

- Y pas d'réfugié, l'a fumé c'te gamine. Enfin, j'sais pas à qui s'adresse c'te lettre, p'tet son amoureux s'cret, allez savoir. A c't'âge là, les hormones, ça travaille. P'tet bien qu'elle r'nifle la même chose qu's'envoie Ilm, allez savoir. Pis p'quoi elle m'parle d'chignon ? J'ai jamais causé d'coiffure d'f'melles dans ma lettre. Pauvre enfant, déjà si jeune et avoir des bonhommes qui dansent dans sa tête toute la journée. Ca doit pas être facile et ça doit pas arranger les choses. Voyez, quand ça cogne sur les bras, tout ça... M'enfin, écrivez, j'vous prie.

Citation:
Ma chère nièce.

Je ne vois pas de quoi tu parles, il n'y a pas de réfugié ici. Ensuite, je n'ai jamais parlé de chignon, mais de Chinon, une ville en Touraine, proche de l'Anjou. Et puis non, je ne connais vraiment pas ton chienlit là, ça ne me dis rien. T'as pas d'autres indices ? Il est peut-être passé par ici.

Comment on fait les bébés hein ? Suffit que l'andouillette coulisse dans le cresson, ça germe et ça donne un bébé. Ca marche aussi avec les tiges et les nénuphars. Bref, demande à Ilm de te trouver de quoi essayer. Surtout qu'en la matière, c'est une experte.

Je t'embrasse,

Ton oncle.

_________________
Lili.
Une fricassée de pigeon avait été servie comme promis après le retour du volatile. C’est qu’elle avait qu’une parole le fléau et c’est pas avec ses yeux globuleux, ses petits cris de désespoir qui l’avait empêché de lui tordre le cou. C’pas un pigeon qui allait faire la loi avec Lili ! ‘Faut dire que le cuistot qui lui avait préparé le mets avait été difficile à convaincre, pas l’genre d’oiseau qu’il avait l’habitude de cuisiner, avec le muscle dur et la carne à la place de la chair, mais elle avait rétorquée la moue triomphante « prise de guerre, faut qu’j’mange son cœur pour absorber sa force ! » quoi de plus ragoutant... dégoutant que de voir pendre entre ses doigts une tête inclinée sur le côté, sans vie, le corps ondulant au rythme de sa marche. Le pire peut être fut quand elle l’exhiba, les doigts tachetés, lui exsangue, sa langue pointue s’échappant pour la dernière fois de ce qui fut un bec.

Passons rapidement sur le repas en soi, de la délectation avec laquelle elle engouffra plus d’os que de chair, de l’air de vainqueur à chaque bouchée pour en revenir à la lettre qu’elle n’avait pas encore eu loisir de lire.


Citation:
Mon cher tonton,

Faut vraiment que tu fasses attention à qui tu donnes ce que je t’écris et si tu savais lire, je t’enverrai le vélin que j’ai encore essayé de lire hier. Je sais encore de quoi je parle, mais t’inquiète j’arrive, je te la lirais. Dis, j’pourrais voir ta fille ? j’ai jamais vu de bébé moi, et pi tu sais, si je viens, je viendrais avec la voiture de Delle mais sans Erb, passe que elle est trop collante et c’est de plus en plus difficile de la semer, manquerait plus qu’elle m’empêche de venir. Non passe que tu sais, elle m’ennuie hein. Le souci ca va être de savoir où c’est Chinon, j’suis jamais allée là où tu dis, mais tu crois que le cocher le saura ? J’ai des sous de côté, c’est tonton Gabriel qui me donne pour ma garde-robe, mais j’vais plus pouvoir mettre des robes maintenant tu sais, passe que je suis page maintenant, dis, faut que je m’habille comme un garçon et que je coupe mes cheveux ? Non passe que moi j’aime mes cheveux, ils sont tout beaux et tout lisses, ‘fin j’verrais avec Chli quand il reviendra, passe qu’il est obligé de revenir, je suis son page ! Mais je vais quand même lui laisser un message pour lui dire où que je suis pour pas qu’il m’oublie, s’il a la tête en l’air, il va repartir sans moi et ça j’ai pas envie. Tu crois que je dois laisser un message pour tatie marraine ? Mais t’sais une fois que je serais loin pour pas qu’elle m’enferme encore à Delle, pas envie de retourner là-bas. JE VEUX ETRE MERCENAIRE tu comprends et pi comme ça, quand je reviendrais je pourrais protéger Bérénice et tatie marraine. Dis, faudra que tonton y soit pas trop triste pour moi, passe que je suis grande maintenant.

A très vite,

Lili



Plus de pigeon pour retrouver Milo, plus de messager attitré pour la petite orchidée. Et si elle s’avisait d’aventure à retourner au pigeonnier, pour sûr qu’elle aurait des ennuis. Il ne lui restait plus qu’à se rendre en ville, trouver des voyageurs pas trop louches à qui remettre ce satané vélin. De toute manière, elle prendrait elle-même la route pour la Touraine et si le pli s’était perdu, il aurait la surprise de la trouver elle. Et pi on pouvait pas la louper, nombre en Normandie se rappelaient de sa façon bien à elle de chercher les gens.

_________________
Milo
Rebelote. Une fois encore, il est obligé d'aller voir au pigeonnier municipal, voir si aucun message n'est arrivé. Et surtout, demander à l'autochtone local de lui traduire les hiéroglyphes que n'a de cesse de lui envoyer sa « nièce ». Car vu le peu de respiration que prennent ses traducteurs à chaque paragraphe complets énoncés, Thor sait si l'écriture doit être parfaitement illisible. Et quand on connaît le cerveau embrouillé de la demoiselle, ce qui n'est pas le cas du blond, ce n'est pas peu dire.

Car oui, il n'ose pas encore annoncer à sa femme la venue d'un fléau supplémentaire dans leur famille, du moins pour quelques temps. Il préfère lui faire la surprise et lui laisser le malheur de contempler ce que pourrait devenir leur fille dans douze ans. Ou plutôt, éviter que leur fille ne devienne ainsi dans douze ans. Mais trève de fabulation et revenons en à notre fumeuse couille molle, son apprentie et le géant.


- Vous êtes qui, vous ?

- Moi ? Je suis le remplaçant du successeur du prédécesseur du scribe.

- Mais p 'quoi donc ?

- Il s'est prit un violent mal de tête. On se demande même s'il n'est pas devenu fou, il n'arrête pas de parler de clandestins, de chignon et d'on ne sait quoi d'autre.

- Pauvre homme, l'a dû s'moucher trop fort, du coup son cerveau est parti avec la morve.

- Quel rapport ?

- Aucun. Lisez j'vous prie. Et écrivez.


Citation:
Mon adorable nièce.

Je fais très attention, rassure toi. En effet, par je ne sais quel miracle (ou malheur), je change à chaque fois de scribe pour pouvoir t'envoyer ces lettres. Peut-être pour ça que tu ne comprends pas toujours, ils doivent utiliser des mots trop savants pour nous en fonction de leur éducation.

Concernant Ilmarin, je ne lui dirais rien. Enfin, sauf si tu veux te retrouver à récurer les douves avec les dents. C'est toi qui vois. Concernant ton cocher, je suis sûr qu'il trouvera Chinon, il est là pour ça. Sinon tu peux dire à Boucle d'Or de le virer sans plus tarder.

Concernant ta tenue, tu peux tout à fait garder les cheveux longs. Moi je les ai ainsi, et ça va très bien. Ceci dit, es tu sûre de vouloir devenir mercenaire ? J'ai du mal à t'imaginer ainsi, vois-tu ?

Tu pourras voir ma fille quand tu seras là. Mais je t'attends toujours et tu serais déjà ici si tu ne te tortillais pas pendant trente six heures le fondement pour savoir si tu pue ou si tu sens bon.

On se retrouve à Chinon.

Ton oncle adoré et vénéré.

PS : Pardonnez moi madame, mais pourriez vous faire des phrases lisibles et en sautant des paragraphes ? Non parce que je me suis tué les yeux à vous déchiffrer.


Et la lettre d'être envoyée, alors que le pauvre homme, dont la vue est déjà fort entamée, de baisser encore un peu plus et devenir plus que myope. Mais ceci est une autre histoire.

_________________
Lili.
[Le Mans]

Elle avait bien reçue la lettre, pesté contre le scribouillard engagé par son oncle et n’étant pas sure que ce serait le même, une épidémie devait sévir chez les scribes sinon pourquoi n’était-ce pas le même à chaque fois, s’évita une réponse plus qu’orageuse. Pas assez qu’elle était obligée de se torturer les doigts, la main, le poignet, il fallait en plus qu’elle fasse des espaces pour ne pas abimer la cornée de ses lecteurs.
Les malles étaient prêtes, pleines et le cocher devait venir les récupérer. Il lui restait quelques lettres à écrire dont une à son oncle adoré Gabriel et une pour Chli afin qu’il ne l’oublie pas. Le petit fléau avait bien le temps d’annoncer son départ définitif, pour l’heure, elle partait seulement en voyage d’agrément pour rencontrer la famille de tonton Milo, du moins c’est ce qu’elle laissait entendre dans les deux plis déposés à l’auberge. Elle laissa également Erzebeth sur place, elle était grande et n’avait pas besoin de s’encombrer de cette blonde.


[Sur les routes]

L’orchidée ne se doutait pas que ce serait là ses derniers moments de jeune privilégiée. En aurait-elle profitée d’avantage si elle s’était doutée qu’elle dirait adieux à toute cette opulence dans laquelle elle vivait ? Ou alors, peut-être se serait-elle résolue à rester la petite dernière d’une fratrie entièrement masculine. Mais là, en direction de la Touraine, elle restait ce petit fléau qui s’imaginait pouvoir devenir mercenaire sans peine. Aussi, ne se gênait-elle pas pour râler ou pester dès que l’occasion se présentait. C’est qu’elle était fragile mais il fallait tenir le rythme, elle ne comptait pas rester des jours à parcourir les routes, deux jours de routes et pas un de plus quitte à passer dans les relais pour échanger les montures, elle avait les moyens. Des nuits bien trop courtes pour des journées bien trop longues dans la voiture aux armoiries de Delle. Le conducteur connaissait la gamine depuis sa première fugue, subissait sans mot dire car malgré son caractère Lili restait une enfant attachante, alors il obéissait aveuglement, prenait sur lui les brimades de ses patrons lorsqu’on apprenait qu’il n’avait rien fait pour dissuader l’enfant.

[Chinon]

Somnolant dans le confort intérieur de la voiture, blottie entre les coussins, L’orchidée ne sentit pas que le véhicule s’était arrêté, pas plus qu’elle n’entendit le léger grattement significatif contre le battant de la fenêtre de communication. Un claquement suivi d’un raclement de gorge.

- Mademoiselle, mademoiselle, nous sommes arrivés à Chinon. Dois-je chercher une auberge ?

Beuh. Fut le premier mot sorti d’entre ses lèvres endormies. A la fois fin et distingué. Le dos de sa main écrasa les traces de son assoupissement. Le fléau s’étira avant de sortir prestement. La porte vola avant même qu’on ne pensa à l’ouvrir, pensez-vous, une épidémie en ville.

- Non, laissez. Attendez-moi ici, je vais chercher tonton.

Êtes-vous sur de vouloir rester si près d’elle alors qu’elle s’apprête à faire une recherche intense ? Une estrade d’orateur, une margelle de fontaine, une grande rue et la furie saura comment chercher un géant et sa miniature.

Trois…
Deux…
N’avez-vous pas envie de vous éloigner un peu ?
Un…

Toooooooooooooooonnnnnnnnnnnnntooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnn Miiiiiiiiiiiiiiiloooooooooooooooooooooooooooooooo. Toooooooooooooooooooooooooooooooooooontooooooooooooooooooooooooooooooon Miiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilooooooooooooooooooooooooooooooooooo, je suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis arrivéééééééééééééééééééééeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu. Tooooooooooooooooooooooooooooooontooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon Miiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilooooooooooooooooooooooooooooo c’ééééééééééééééééééééééééééééééééééééééést Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii t’eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeesssssssssssssssssssssss ooooooooooooooooooooooooooùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù ?

Vous étiez prévenus que la petite orchidée avait une façon bien à elle d’entreprendre des recherches. Ce n’est pas pour rien qu’il fallait s’éloigner. Et voilà le petit fléau qui cherchait dans les grands axes un géant blond du nom de Milo. Les mains en porte-voix, la gorge chaude et la voix haut perchée, aigüe de surcroit, la gamine sans relâche s’égosillait jusqu’à ce que même terré dans un trou, l’oncle bien aimé retrouve la nièce chérie.
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Milo
D'une main, il essuie la sueur sur son front et repousse les mèches blondes éparses collées. Avant de reprendre d'un bon pas la direction de la ville et ses pénates. Avec l'envie de se plonger la tête dans un tonneau empli d'eau et de glisser les pieds sous la table, repas servi et femme qui l'attend patiemment. Certes, il ne tient pas les cordons de la bourses, la rouquine et ses activités de couture étant plus rentables qu'un travail épuisant à charger et décharger des chariots entiers de minerai sous la chaleur écrasante de ce mois d'août. Certes, il est plutôt du genre à mettre la main à la pâte pour aider la rousse à faire la popote, mais cela, il ne le dira pas en public. On a une réputation de misogyne à tenir ou on ne l'a pas.

Donc, chemin faisant vers son logis, il sifflote un air peu connu et qui ne le deviendra jamais, marchant d'un bon pas, alors que le soleil se fait déjà plus bas dans le ciel. Et là, surprise. Car sur le chemin, ou plutôt sur le sol, il assiste à un exode plutôt étrange. Plusieurs personnes, du boucher tenant encore une volaille fraîchement décapitée au cordonnier avec une aiguille enfoncée dans la main sont à l'extérieur de la ville. Etonné, il ne comprend pas vraiment le pourquoi du comment jusqu'à ce qu'un son particulier ne lui parvienne aux oreilles.

Pas un son agréable à entendre, ça non. Pas non plus une ode ou la voix d'une soprano, ça non. Plutôt la voix de crécelle amplifiée par les couloirs sombres des rues de ce qui ressemble fortement à... Sa fumeuse nièce. Car impossible de louper l'ancêtre de la Castafiore dans ce petit village qu'est Chinon. Ou alors il faudrait être mort (même les sourds doivent recouvrer l'ouïe après pareil passage en ville).

Guidé par la voix de mégère de sa nièce, il se fraie un chemin dans la ville jusqu'à la trouver sur une place, perchée sur une fontaine et s'égosillant à hurler son prénom. Nul doute qu'avec ça, il est maintenant connu. C'est donc avec le sourire en coin et les yeux flamboyants qu'il pousse l'apprentie casserole dans l'eau, éclatant de rire.


- Par les couilles d'Thor gamine, t'es pas obligée d'ameuter toute la ville. Imagine qu'j'sois un notable fortuné qui veuille s'faire discret... Pas comme ça qu'tu vas d'v'nir merc'naire, si on t'r'connait d'suite.

Et de lui tendre sa main valide, bout de la botte gauche posée sur le rebord de la fontaine, Azurs railleuses.
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Lili.
On avait bien à maintes reprises essayés de la faire taire, promis mille chose juste pour qu’elle la ferme mais rien n’y avait fait, ni menace, ni cajolerie et autres, le fléau comptait bien trouver son oncle quel qu’en soit le prix. Qui lui offrit à boire lorsque sa gorge devenait sèche, qui pour essayer de comprendre quel individu avait abandonné en plein milieu d’une rue une enfant aussi vive, qui pour l’éviter tel la peste de peur qu’elle ne les alpague.
Ce qui n’a pas encore été abordé comme question c’est : mais comment le cherche-t-elle ? En criant répondrez-vous. Mais si ce n’était que cela à force, au lieu de vouloir qu’elle se taise, qu’elle passe son chemin, on aurait sans doute fini par l’aider à chercher, mais vous vous douter que ce plan est bien trop simple. Revenons plus tôt dans l’après-midi


Toooooooooooooooonnnnnnnnnnnnntooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnn Miiiiiiiiiiiiiiiloooooooooooooooooooooooooooooooo…
Pardon madame, vous zauriez pas vu un géant avec un bébé aussi grand que moi ?
‘scusez monsieur zauriez pas croisé une famille de géant avec des cheveux tout blond ?
Madame…mais partez pas !
M’sieur…m’enfin ‘cherche mon tonton !
Monsieur de la maréchaussée, zauriez pas des géants dans vot’ ville ? Comment ça les géants ça n’existe pas et mon tonton il est quoi ? Hein ? Mes parents…euh…’mange des pissenlits par la racine ! Bah c’est tatie marraine qui s’occupe de moi ! Où quelle est ? Non mais faut tout vous dire ! Non, j’vais pas vous suivre j’attends mon tonton !

Toooooooooooooooonnnnnnnnnnnnntooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnn Miiiiiiiiiiiiiiiloooooooooooooooooooooooooooooooo…

Et de finir sur la margelle de la fontaine à s’époumoner.
Son chant gracieux de sirène s’élançait, s’élançait par-delà les murs de la ville finissant par atterrir dans les coquillards tant attendu. Et lorsqu’elle avait voulu se jeter sur Milo folle de joie c’est son fondement qui toucha quelque chose, pas ce qu’elle espérait.Beuh.
Trempée jusqu’aux os, enfin peu s’en faut, Lili baignait jusqu’à la taille, assise bien sûr dans l’eau de la fontaine, la plaie croisa les bras déconfite.


Par les couilles d'Thor gamine, t'es pas obligée d'ameuter toute la ville. Imagine qu'j'sois un notable fortuné qui veuille s'faire discret... Pas comme ça qu'tu vas d'v'nir merc'naire, si on t'r'connait d'suite.

J’voulais te faire la surprise ! J’suis arrivée plus vite et toi tu me jettes dans l’eau ! Et pi quand j’viens te voir c’est pas pour être mercenaire, passe que j’sais hach ’ment bien me faire discrète d’abord !

Vil mensonge d’une plaie qui n’avait jamais su de sa vie se taire ne serait-ce qu’une fois, pas pour rien qu’elle avait été punie.
Elle attrapa tout de même la main tendue, c’est-on jamais s’il la retirait et qu’elle resta là, dans cette eau, qui avait trainée on ne savait où.

J’vais faire comment main’ nant j’suis trempée ! Dis tu dors où pour que je puisse me changer et il est où ton bébé ? T’sais que… non elle mordilla l’intérieur de sa joue à la façon des Sombre maux avant de sortir une ânerie à propos d'Elin.
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Milo
[Vouleeeeeeeeeeeeez vous (ah-ha) un cerveau ?]*

- M'faire la surprise ? Baste, t'es pas aussi vicieuse qu'un diable qu'on tire par les couilles, comme disait une gitane qu'j'connaissais. Mais dont j'me souviens plus le prénom. T'faire discrète hein ?

Il est vrai que si l'on considère la gamine comme étant la progéniture du plus gros animal que le blond connaisse, la phrase prête à rire. Quoi que, si on la compare à sa mère, vrai que Maharet avait tendance parfois à être aussi discrète et gracieuse qu'un éléphant en phase terminale de colère avancée. Retenant un éclat de rire, il tire pour aider Lili à sortir de là, avant de faire mine de l'épousseter.

- Pis arrête d'chiouner, t'es à peine mouillée. Pis il fait pas si froid qu'ça.


Il retient même au dernier moment une phrase comme quoi toutes les femelles n'étaient que des culs gelés sans aucune résistance à la moindre petite contrariété. Ce qui est vrai de toute façon, non ? Haussant les épaules, il se recule afin d'admirer la catastrophe ambulante. Une véritable horreur, ça c'est sûr. M'enfin, il n'en dira rien, pour ne pas froisser l'ego capilaire de la petite.

- Ba, ça sèch'ra l'temps qu'on aille à la roulotte. La rousse aura bien des affaires à t'prêter ? Temps d'arrêt. Parc'qu't'as pas pris d'r'change ?

De nouveau, il fait tout pour garder son sérieux. Et elle veut devenir mercenaire comme Ilmarin ? Déjà que le modèle est quelque peu à l'ouest, à l'esprit souvent enfumé avec tout ce qui s'apparente de près ou de loin à de l'opiacé. Alors imaginez donc la petite Lili, peu aidée par la nature : maladroite, aussi discrète que le blond est croyant et par dessus tout, élevée par une panthère à moitié cinglée ? Hum ? Vous n'y arrivez pas ? Lui non plus, rassurez-vous.

- Bon quoi qu'il en soit, suis moi, j'vais t'présenter à ma femme. T'verras, elle est un peu... Humm, nan, t'verras par toi-même comment elle est. Pis t'verras son fils aussi et not'fille. J'ai rien dit à Ilmarin au fait, par contre, j'espère qu'tu vas pas faire d'conn'ries. Parc'qu'si jamais Boucle d'Or apprend qu'j'étais dans ta combine, j'donne pas cher d'ma peau. Et donc d'la tienne. Il se penche, amusé. Compris ? Puis, sans attendre la réponse, il dépose un baiser sur le front de la gamine, avant de se retourner en direction d'une ruelle adjacente. Viens, t'vas attraper un rhume.

De cerveau.



Chanson ultraconnue d'ABBA sur laquelle j'ai écris ce RP
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