[RP ouvert]Loin des yeux... loin des yeux!

Mardi 10 août de l'An de Grâce 1458

Devant les remparts de Tulle.

Arestel était essoufflée. Courir ainsi dans une ville qu'elle ne connaissait pas, elle se doutait qu'elle allait se perdre! Mais à ce point là. C'est donc après deux ou trois heure de marche, qu'elle arriva aux portes de la ville.

Elle allait attendre ici, jusqu'à tomber sur elle.
Elle était arrivé à la faire culpabiliser dernièrement en taverne, elle voulait maintenant lui dire véritablement ce qu'elle avait sur le coeur.

Sa Cris adorée quittait le Limousin.
Encore un départ qui déchirait le coeur à la limougeaude. Des départs, elle en avait vu... malheureusement. Et voir ses amis s'éloignés n'avait jamais été une véritable partie de plaisir.

Bien sûr, la vie continuait.
Bien sûr, Aurillac n'est pas loin!
Bien sûr, de toute façon va falloir faire un voyage.

Mais tout de même!
Le Limousin sans Criskool ce n'était pas pareil.
Le Comité sans elle, c'est pas la même chose.

La nouvelle de son départ l'avait chagrinée. Heureusement, la cuite monumentale du concours de Neti lui avait donné du baume au coeur. Mais les effets de l'alcool s'atténuait vite.

Dans son long périple, à travers Tulle, Arestel avait fait répandre la nouvelle : Tous aux portes pour saluer Dame Criskool.

Elle le méritait!




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Elle part, ça y est.
Jusqu'à son réveil encore Neti se raccrochait à sa présence... à leurs rires ensemble... au bain inopiné de la veille dans le ruisseau derrière la taverne...

La taverne !!!

Elle arrêta sa course folle qui la menait jusqu'aux remparts, rebroussa chemin et se précipita à la taverne, farfouilla et trouva ce qu'elle cherchait. L'encrier. Elle étala du liquide sombre dans sa main et comme Cris la veille, laissa une trace de patte sur sa joue. Elle se lava grossièrement la main et reparti aussi cite que possible en direction des remparts, l'encrier bien fermé dans la poche.

Impossible de la laisser partir comme ça...
Ah, ça pour marquer le coup, ça sera marqué au sens propre, et à l'encre, na !

Et pendant quelle courrait, elle revit leurs beaux moments et les moins beaux... l'arrivée de Neti à Tulle, accueillie par Cris... sa présence à chaque fois que Neti avait une question... sa confiance à chaque fois renouvelée... leurs coups de gueule... se faire entendre dire des choses dont la plupart n'en aurait accepté le quart et remercier encore après ça...
Des flash images en pagaille et... Oh non ! On avait dit pas les larmes !

Elle s'arrêta, essuya la coupable et repartit comme si de rien était, se concentrant sur les beaux moments à venir... les futurs récits de voyages, les prochaines cuites ensemble, les retrouvailles...

Elle s'approcha d'Arestel et sans dire mot, se posta à ses cotés, surveillant l'arrivée de Cris, l'encrier serré dans la main, dans la poche.
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Au petit matin, Chris avait surpris Neti qui se préparait. Il lui avait demandé ce qu'elle était en train de migeotter et elle lui avait répondu qu'elle voulait faire une surprise à Cris pour son départ.
Chris lui avait dit de l'attendre mais Néti était trop pressé.
Elle lui avait dit de la rejoindre à la porte Sud-Est de la ville.

Après un brin de toilette rapide, Chris dr dirigea vers le lieu convenu. Il ne se pressait pas car il savait que Cris ne partirait que le soir.

Il vit de loin qu'Arestel et Néti était déjà postées à attendre le passage de leur amie.

- Bonjour mesdames. Alors fin prêtes pour lui faire la surprise.
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Positionnés comme des soldats au garde-à-vous, Chris, Néti et Arestel fixèrent l'unique route qui menait vers cette porte.

Et là je rigole si elle passe par ailleurs! Lança la tisserande en vacances! Mais je vous jure, je lui cours après.

Sa bourrique poussa un hennissement, comme pour protester à la déclaration.

J'ai jamais dit que je t'emmenais avec Bourricot! Je me demande même si je vais pas t'abandonner ici avant de rentrer à la maison!

Elle regarda successivement Neti et Chris :

Ca vous tente pas un âne?! Oh mieux! Je pourrais l'offrir à Criskool en souvenir! J'en suis sûre qu'elle sera ravie.

Enfin, niveau cadeau empoisonné, Bourricot battait tous les records!
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Neti se souvenait des mots de Cris disant qu'elle n'aimait pas les au revoirs... Mais elle ne leur ferait pas ça quand même ? Non... Elle se voulait rassurante

Meuh non, elle passe forcément par là... hein Chris ?

Pauvre bourrique ! Faut avouer que bosser pour toi, c'est un peu de l'esclavagisme...
Si tu nous le laisse, je te préviens, je le rebaptise Arestol ! Remarque, je pourrais bien souffler l'idée à Cris aussi... Tiens, c'est une idée ça...

J'aime bien l'idée du cadeau à Cris aussi ! Mais bon, si personne n'en veut, on ne va pas la laisser crever de faim c'te pauvre bête.
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Elle crèvera pas de faim! Je suis pas comme ça! Je ne fais jamais de mal aux animaux! Fit-elle en leva la main droite d'un air solennel. Mais celui là!

Elle pointa son doigts vers Bourriquet, d'un air agacé.

C'est ma servante qui la choisit! Et crois moi ils sont bien trouvé. Il est aussi têtu, entêté, et difficile qu'elle. Et faut surtout pas le forcé à faire quelque chose. Quand il a pas envie, il a pas envie.

L'âne la regarda, perplexe.

Oui c'est de toi que je parle. Il m'a fait le coup entre Limoges et Tulles. On s'est arrêté la nuit, et le lendemain pour repartir... la galère! Môsieur n'avait pas envie... môsieur avait sans doute passer une mauvaise nuit! Capricieux je te dis
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Après avoir dit au revoir Criskool prit ses affaires, son fils et Seles avec elle pour le départ. Les au revoirs ça n'a jamais été son fort et pourtant là elle en avait vu du monde. Elle avait reçu des messages de personnes dont elle ne s'attendait pas. Comme quoi des fois ....
Cris ferma sa maison laissant encore pas mal d'affaires qu'elle se promit de venir chercher pour son installation définitive à Aurillac. Elle regarda encore et encore cette maison ou elle avait passé tant de bons moments, des tristes aussi. Son regard se posa sur le petit numéro devant son portail .... elle repensa immédiatement à la signification qu'il avait pour elle, c'était le jour ou elle avait rencontré Rody, le père d'Ewann. Une petite larme coula sur sa joue, elle caressa du bout des doigts ce chiffre tellement important à ses yeux ... puis sentant les souvenirs remonter et la vague de larmes qui va avec, Cris se retourna s'assis pour reprendre ses esprits et alla rejoindre ses enfants.
Toute la petite troupe prit le chemin du départ. Chemin que Cris voullu long, en passant à travers Tulle pour revoir encore un fois sa ville bien aimée, le verger, les tavernes, la mairie, le dispensaire de Cass, les échoppes de ses amis, le poste de police ... la liste est longue. Cris avançait tel un fantôme dans Tulle, suivi par ses enfants étrangement silencieux. Elle allait quitter Tulle et plus l'heure du départ s'approchait plus elle se disait qu'elle n'y arriverait pas. De nouvelles larmes roulèrent sur ses joues.

Ah ça te va bien de faire ta maline avec les autres .... oui je vais partir, je suis contente, et je veux pas qu'on pleure blablabla .... regarde toi t'es en train de pleurer comme une madeleine là ! Ressaisie toi ma vieille sinon c'est sur que tu arriveras pas à partir.

Criskool pris son courage à deux mains, acceléra le pas et se dirigea vers la porte Sud Est de la ville. Bientôt elle aperçu les remparts et la porte. Cris s'arreta de nouveau, jettant un dernier coup d'oeil à Tulle. Grosse erreur ... nouvelle vague de larmes qu'elle essaya de cacher tant bien que mal aux enfants. Criskool s'assis sur le bord de la route, contemplant encore Tulle entre ses larmes. Une fois l'inondation terminée la troupe reprit sa route en direction de cette fichue porte. La porte grandissait, grandissait, grandissait .... puis Cris distingua un petit groupe de personnes, des militaires ? Non pas d'uniformes. Des gardes ? Bizare qu'il y en ait autant tout de même. En s'approchant Cris reconnu quelques amis qui manifestement l'attendaient.

Mmméé ..... mais ..... qu'est ce que ..... Mais .... Rhoooooo ! C'est pas .....

Tout se bousculait dans la tête de Cris. Elle regarda ses amis, se demandant ce qu'ils faisaient là.

Pas de grand discours cours vers ton bonheur soit heureuse !

Tu resteras à jamais dans mon coeur ! pour toi mon AMIE !

Grosses bises

yolane

Une petite troupe s'avançait lentement vers la porte de la ville. A leur tête, on pouvait deviner Cris, s'avançant.

Ca y est là voilà! fit-elle en attirant l'attention des deux autres vers celle qui arrivait lentement.

Le nez lui piquait légèrement.
Voire quelqu'un partir n'avait jamais été une des occupations favorites d'Arestel. Bien au contraire. Savoir Criskool quitter le Limousin lui déchirait le coeur. Mais c'était ainsi. Une autre vie attendait l'ancienne mairesse. Une vie pleine de bonheur et joie. Une autre vie, sa vie.

Pourtant malgré les pensées rassurantes qu'elle se répétait inlassablement, Arestel ne put retenir les larmes qui lui montèrent aux yeux, et coulèrent silencieusement alors que son amie s'approchait.

Ah qu'est-ce qu'elle avait redouté ce moment, ce fameux mardi.


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Criskool vit ses amis rassemblés ici. Elle alla les embrasser une dernière fois. Ne voullant pas se remettre à chialer, puisque de toute façon elle avait assez pleurer pour la journée, Cris leur dit simplement

Vous allez me manquer. Prenez soin de vous et qui sait ...... à bientôt

Cris parti sans se retourner car elle le savait, si elle se retournait elle n'arriverait plus à partir. Cependant c'est le coeur gros qu'elle s'en fut vers Aurillac, vers sa nouvelle vie, vers le bonheur ....

Voyant Cris s'éloigner comme ça, Neti lui couru après, trempa son doigt dans l'encrier de sa poche et lui laissa une jolie trace sombre sur la joue, la bisouillant sur l'autre.

Ainsi placée dans son dos pour ne pas l'obliger à se retourner, elle lui glissa à l'oreille...
A très bientôt. Tu nous manques déjà.

Puis elle repartit en courant aussi, se remettre dans le rang, tout près des remparts, versant elle aussi sa larme sans rajouter un mot.
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Chris était resté silentieux un bon moment écoutant Arestel et Néti parler de l'ane de la Limougeaude.

Soudain, Arestel apperçu une silhouette qui se rapprochait: - C'est elle, c'est Cris dit-elle.

Lorsque Cris fut à porter de bras, tous la prirent dans les leurs.
Quand, ce fut au tour de Cris, les mots ne venaient pas facilement.
- Je t'ai déjà dis que tu vas nous manquer, mais je sais que tu seras heureuse dans ta nouvelle vie et c'est bien là l'essentiel.
Surtout, donne nous régulièrement des nouvelles, même si je sais que souvent quand on est loin des yeux, on est aussi loin du coeur.

Chris lui sourit puis il la laissa s'éloigner.
Soudain Néti courrut vers Cris et lui mettre de l'encre sur la joue.
Il ne savait pas la signification de ce geste mais sourit en la voyant faire.
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Le trio regarda un moment Criskool s'éloigner. Elle passa la porte de la ville et disparu lentement.
Ce fut rapide, un peu trop à son goût.

Le désire de Cris de ne pas éterniser son départ ne pouvait qu'être réalisé.

Ce fut alors dans le silence, que chacun se remémora les bons souvenirs. Les bons moments, les mauvais.

Arestel soupira bruyament.

Bon, je veux pas passer pour une alcoolique, c'est pas du tout mon genre! Mais je vous invite à boire un verre...

Elle quitta l'alignement pour se mettre face au couple que formaient Neti et Chris.

Non mais regardez nous! Lança-t-elle en essuyant ses larmes d'un revers de la main! Elle est partie... mais dans une autre ville. Elle n'est pas morte! Faut reprendre du poil de la bête ... demain est un autre jour et Aurillac c'est la porte à côté!


Le regard d'Arestel se posa au niveau de la poche de Neti, où une large tache sombre grandissait lentement.

Ma pauvre enfant, on t'a jamais appris, qu'il fallait pas laisser un encrier dans la poche!
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- Mais tu as parfaitement raison Arestel. Ne nous laissons pas abattre.
Aurillac est effectivement à 1 journée de marche de Tulle.
Chris s'adressa à Néti.

- Mon ange, on va boire un coup?
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Elle regarda Arestel, avec la tête d'une mome qui vient de faire une bêtise mais qui en est mi-fière, mi-honteuse de s'être fait choper...
Mais... C'est que... J'ai pas fait exprès !

Puis affichant un sourire plein de dents :
De toute façon, je n'en n'ai jamais fait qu'à ma tête ! Ma pauvre mère... Paix à son âme.
Et pourvu que les miens ne soient pas aussi cabochards !

Elle se tourna vers Chris :
Et comment ! Une chopinette, ça ne se refuse pas !

Le sourire au visage, avec des envies de voyage et des promesses de retrouvailles plein la tête, elle glissa un bras sous celui de son tendre, un autre sous celui de sa chef adorée, faisant signe à Yolane de se joindre à eux et les entraina vers le centre névralgique de Tulle : la Pigeon Bourré !
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