Scath_la_grande
La silhouette de mustélidé se glissait dans les ruelles encore sommeilleuses, il était tôt encore, lAngélus navait pas sonné à léglise. Enfin elle allait prendre officiellement possession des lieux. Louvrir aux yeux de tous, depuis le temps quelle y travaillait dans lombre avec Mata la sombre, sa Mata comme elle aimait à en écourter le nom.
La bâtisse ne payait pas de mine vue de lextérieur, des murs blafards de chaux encadrés dun colombage de bois bistre, le tout donnait une allure sinistre à la grande bicoque surtout que dans les alentours régnaient léglise, que la rousse toisa avec morgue. Elle espéra que lancien centre Cistercien naura pas gardé quelques fantômes débiles.
Bon, le voisinage nétait pas des plus plaisants mais au diable la courtoisie ! La donzelle était uniquement là pour le commerce et avait pour but dassainir un peu la plèbe puante et non se faire des amis par ici.
Elle poussa un lourd battant de bois et pénétra dans les lieux, pour en inspecter une dernière fois létat. Cétait propre, aéré, tout comme elle le souhaitait. Mata avait bien dirigé les choses et avait suivi ses ordres à la lettre. Les employés, déjà là depuis au moins une heure sétaient attelés à louvrage pour la grande première.
A la droite du comptoir où sera remis draps et nécessaires de toilette, un lourd rideau dun bleu pâle invitait le client dans une pièce exigüe pour se dévêtir avant de rejoindre en suivant le pavement fait dun simple damage en carrelage ocre et blanc la salle des bains a proprement dite séparée juste par un fin voilage.
Une grande pièce au plafond de voûtes ouvragées, munie en son centre dun grand cuveau fumant pouvant contenir une dizaine de personnes et sur les côté trois autres dune taille moindre ainsi quun baquet pour leau froide à utiliser à la sortie de la salle de sudation.
Scath traversa la longue salle, pour atteindre au fond, les deux pièces adjacentes à la grande, se tenant à lopposées lune de lautre. La plus éloignée, lentrée cachée par un épais rideau sombre, était la salle de sudation. Lendroit était propice à lapaisement de lesprit et du corps. Une estuve à vapeur humide, pourvue de gradins et de sièges prompts à la relaxation, les murs peints simplement à la chaux se terminaient par un plafond en forme de coupole, ajourée pour permettre à lair chaud de séchapper.
Puis elle atteignit la salle de soin, juste en face, isolée dun voile de lin, lorsque celui-ci serait tiré, il ne faudra point déranger. Une mosaïque aux motifs floraux en ornaient les murs, et une large marche de marbre gris y siégeait pour accueillir le client qui viendrait sy allonger et y subir ses soins.
Satisfaite la belette passa en revue le personnel. Trois estuvières qui soccuperaient des soins capillaires, du savonnage corporel et sur demande, dapprovisionner en mangeaille les baigneurs. Les cheveux noués pour indiquer quelles nétaient pas des professionnelles de lupanar, vêtues de chainse légère et les pieds nus, elles portaient déjà sur la hanche leurs petits baquets et frottoirs à dos dans lattente de servir. Elles étaient comme demandées par la maîtresse des lieux, la côtelette maigrelette et sans mari. La première chose était pour ne pas trop appâter les clients et ne point faire dombre à Scath, la deuxième était pour éviter les maris jaloux si une main ségarait sous la chainse de lin.
Pour compléter léquipe deux estuviers qui auraient en charge les lourdes tâches, alimenter deau chaude les cuveaux et entretenir les deux énormes fourneaux de briques sombres sis à la cave. Le regard fauve darda avec supériorité les employés sous-payés, et sa voix dairain se répercuta sur les murs, teintant sa voix de plus de froideur encore.
Bien ! Tout est prêt Je suis assez satisfaite de vous tous les yeux longèrent les silhouettes alignées.
Nous attendons donc la Première-estuvière, elle vous donnera vos ordres. Jexige que vous lappeliez mademoiselle Matalena, vous lui devrez le respect comme si cétait ma personne et jinsiste bien sur ce point.
Si vous avez un problème avec un client, avertissez-la ou bien moi, nous nous arrangerons avec la personne molestée. Mais sachez que cest le client qui vous paye et donc il a toujours raison sauf sil magace
Un bruit léger, titilla loreille de la rouquine qui neut même pas à tourner la tête, ce genre de scroutchi-scroutchi énervant ne pouvait quannoncer loccitane au teint mat. Dailleurs, Scath se demanda pourquoi Mata faisait toujours ses petits bruits imitant en tous points les rats et leurs progénitures.
Prime sonnait à présent au clocher, le sourire de La Grande sétala et sadressant à un de ses estuviers de sa main avec un mouvement indiquant clairement lordre.
Va me mettre lenseigne et crier dans toutes les rues que le bain est prêt
Bien jeunes filles ! Tapa dans les mains pour attirer lattention. Soyez aimables avec la clientèle, souriantes et surtout serviables Si on vous tâte un peu, ne rechignez pas trop, il y aura peut-être un bon pourboire au bout.
Puis se tournant vers la brunette quelle appréciait pour son côté rustre et sans ambages, sourire en devanture.
Tu veux ptêtre rajouter quelque chose ?
Dehors on pouvait clairement entendre lestuvier beugler dune voix claire :
Oyez, Oyez Seigneurs et bon gens venez vous baigner et estuver sans plus attendre... Les bains sont chauds et les estuves publiques sont maintenant à Montauban, c'est sans mentir !
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La bâtisse ne payait pas de mine vue de lextérieur, des murs blafards de chaux encadrés dun colombage de bois bistre, le tout donnait une allure sinistre à la grande bicoque surtout que dans les alentours régnaient léglise, que la rousse toisa avec morgue. Elle espéra que lancien centre Cistercien naura pas gardé quelques fantômes débiles.
Bon, le voisinage nétait pas des plus plaisants mais au diable la courtoisie ! La donzelle était uniquement là pour le commerce et avait pour but dassainir un peu la plèbe puante et non se faire des amis par ici.
Elle poussa un lourd battant de bois et pénétra dans les lieux, pour en inspecter une dernière fois létat. Cétait propre, aéré, tout comme elle le souhaitait. Mata avait bien dirigé les choses et avait suivi ses ordres à la lettre. Les employés, déjà là depuis au moins une heure sétaient attelés à louvrage pour la grande première.
A la droite du comptoir où sera remis draps et nécessaires de toilette, un lourd rideau dun bleu pâle invitait le client dans une pièce exigüe pour se dévêtir avant de rejoindre en suivant le pavement fait dun simple damage en carrelage ocre et blanc la salle des bains a proprement dite séparée juste par un fin voilage.
Une grande pièce au plafond de voûtes ouvragées, munie en son centre dun grand cuveau fumant pouvant contenir une dizaine de personnes et sur les côté trois autres dune taille moindre ainsi quun baquet pour leau froide à utiliser à la sortie de la salle de sudation.
Scath traversa la longue salle, pour atteindre au fond, les deux pièces adjacentes à la grande, se tenant à lopposées lune de lautre. La plus éloignée, lentrée cachée par un épais rideau sombre, était la salle de sudation. Lendroit était propice à lapaisement de lesprit et du corps. Une estuve à vapeur humide, pourvue de gradins et de sièges prompts à la relaxation, les murs peints simplement à la chaux se terminaient par un plafond en forme de coupole, ajourée pour permettre à lair chaud de séchapper.
Puis elle atteignit la salle de soin, juste en face, isolée dun voile de lin, lorsque celui-ci serait tiré, il ne faudra point déranger. Une mosaïque aux motifs floraux en ornaient les murs, et une large marche de marbre gris y siégeait pour accueillir le client qui viendrait sy allonger et y subir ses soins.
Satisfaite la belette passa en revue le personnel. Trois estuvières qui soccuperaient des soins capillaires, du savonnage corporel et sur demande, dapprovisionner en mangeaille les baigneurs. Les cheveux noués pour indiquer quelles nétaient pas des professionnelles de lupanar, vêtues de chainse légère et les pieds nus, elles portaient déjà sur la hanche leurs petits baquets et frottoirs à dos dans lattente de servir. Elles étaient comme demandées par la maîtresse des lieux, la côtelette maigrelette et sans mari. La première chose était pour ne pas trop appâter les clients et ne point faire dombre à Scath, la deuxième était pour éviter les maris jaloux si une main ségarait sous la chainse de lin.
Pour compléter léquipe deux estuviers qui auraient en charge les lourdes tâches, alimenter deau chaude les cuveaux et entretenir les deux énormes fourneaux de briques sombres sis à la cave. Le regard fauve darda avec supériorité les employés sous-payés, et sa voix dairain se répercuta sur les murs, teintant sa voix de plus de froideur encore.
Bien ! Tout est prêt Je suis assez satisfaite de vous tous les yeux longèrent les silhouettes alignées.
Nous attendons donc la Première-estuvière, elle vous donnera vos ordres. Jexige que vous lappeliez mademoiselle Matalena, vous lui devrez le respect comme si cétait ma personne et jinsiste bien sur ce point.
Si vous avez un problème avec un client, avertissez-la ou bien moi, nous nous arrangerons avec la personne molestée. Mais sachez que cest le client qui vous paye et donc il a toujours raison sauf sil magace
Un bruit léger, titilla loreille de la rouquine qui neut même pas à tourner la tête, ce genre de scroutchi-scroutchi énervant ne pouvait quannoncer loccitane au teint mat. Dailleurs, Scath se demanda pourquoi Mata faisait toujours ses petits bruits imitant en tous points les rats et leurs progénitures.
Prime sonnait à présent au clocher, le sourire de La Grande sétala et sadressant à un de ses estuviers de sa main avec un mouvement indiquant clairement lordre.
Va me mettre lenseigne et crier dans toutes les rues que le bain est prêt
Bien jeunes filles ! Tapa dans les mains pour attirer lattention. Soyez aimables avec la clientèle, souriantes et surtout serviables Si on vous tâte un peu, ne rechignez pas trop, il y aura peut-être un bon pourboire au bout.
Puis se tournant vers la brunette quelle appréciait pour son côté rustre et sans ambages, sourire en devanture.
Tu veux ptêtre rajouter quelque chose ?
Dehors on pouvait clairement entendre lestuvier beugler dune voix claire :
Oyez, Oyez Seigneurs et bon gens venez vous baigner et estuver sans plus attendre... Les bains sont chauds et les estuves publiques sont maintenant à Montauban, c'est sans mentir !
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