Lily-jane
[1ère nuit de bataille]
La brune avait rejoint sa section, une boule dangoisse bien encrée au ventre, mais avec toujours en mémoire les évènements de la nuit passée avec Izi.
Il fallait quelle arrive à faire abstraction de cela, au moins durant les heures qui suivront Elle devait rester maîtresse delle-même afin déviter de se faire tuer. Ça serait ballot quand même
Un regard fut échangé avec ses frères et surs alors quils commencèrent à progresser en direction des remparts de la ville.
Sils étaient là, cétait pour une unique raison : faire respecter les valeurs de la Vrai Foi.
Redonner un peu de Lumière à lAnjou qui se trouvait dans lobscurité depuis que certains avaient décidé de rejoindre la bête sans nom .
Et pour cela, ils avaient ordre dentrer dans la ville, et une fois fait dassurer la sécurité des fidèles.
Mais pour cela, il fallait déjà que les armées angevines les laissent passer
Ce qui nétait pas gagné.
Ils purent sen apercevoir rapidement quand les couleurs de larmée dun certain Léandre apparut devant eux
Des cris retentirent et les soldats posèrent leurs mains à leurs gardes.
Puis tout se passa très vite La jeune femme eut juste le temps de sortir son épée et de la brandir afin déviter la lame dun angevin qui fonçait droit sur elle.
Le fer claqua et il fut repoussé Mais dautres arrivèrent et ce qui était appelé « guerre sainte » commença
Lhorreur de la réalité brute. Le sang qui coule de toute part, les cris déchirants sortant de la bouche des hommes et des femmes se battant soit pour sauver leur vie, soit pour leur Foi, soit pour
Parfois des pleurs et des supplications
Pourquoi en était on arrivé là ?
Lily ne savait plus.
Elle était perdue au milieu de tout ce monde, les images autour delle devenant floues.
Elle voulait leur crier darrêter, de se rendre à lévidence, que tout cela ne servait à rien et quils devraient ouvrir les yeux, et saimer les uns les autres plutôt que de sentretuer.
Mais elle savait que ça ne changerait rien.
Rien du tout.
Chacun donnait sa version des faits, accusant lautre dattaquer et dêtre coupable, tout en sachant pertinemment que ni lun ni lautre ne renoncera.
Alors il fallait se battre.
Pour Le Très Haut, et rien dautre.
Ce quelle fit.
Elle réagit à temps, alors quun homme se jetait sur elle épée pointée sur son ventre, elle se jeta de côté pour léviter.
Il nabandonna pas et replongea sur elle, mais par malchance pour son assaillant, elle fut plus rapide et lui envoya le fer de son arme au niveau de l'épaule.
Le regard dun homme proche de la mort le temps semblait sêtre arrêté tandis quelle ne pouvait détacher ses yeux de lui.
Non ! Ne meurs pas ! Tu dois vivre ! La vie est si belle Tout cela nest que mensonge
Mais elle fut bousculée, et perdit de vue celui quelle avait peut être envoyé rejoindre le Très Haut ou lenfer lunaire
Les heures passèrent ainsi, puis un son aux matines qui retentit, musique salvatrice annonçant la fin de la bataille Pour cette nuit.
Elle retourna au campement, chamboulée et épuisée La première chose quelle fit fut de le chercher du regard. Linquiétude la rongeait
Mais au milieu de tout ce monde aux tuniques blanches tâchées de sang, elle le vit.
Dans le brouhaha et leffervescence du moment, cest sur son sourire quelle se calma.
Un regard entendu, quelques secondes ainsi, éloignés mais compris.
Elle savait quil avait encore à faire, aussi se contenta-t-elle de rejoindre sa tente et après avoir lavée sa peau du sang de son soit disant ennemi, elle se coucha et sendormit épuisée, pour se réveiller à peine trois heures plus tard par les mêmes ordres que la veille
[2ème nuit de bataille]
Elle se hâta de sauter dans ses bottes et daccrocher son arme à sa ceinture, puis elle sortit de la tente.
Les autres faisaient de même, puis après encore plusieurs heures où les ordres et explications furent donner, ils se remirent en route.
La jeune femme avait limpression de vivre une journée sans fin. Tout était identique à la veille.
Elle le croiserait certainement au front, mais essayera de ne pas se perdre à vouloir être sure que rien ne lui arrive.
Au combat, ne laisse pas ta vie privé prendre le dessus, ou tu perdras. Voilà les paroles de son père. Il avait pas tout à fait tord
Ils avancèrent donc jusquaux remparts et comme la veille, larmée angevine se tenait prête à défendre leur ville.
Mais savaient ils seulement que larmée Ost Parangon ne venait pas en ennemi, mais juste en Paix Certes cela pouvait paraître contradictoire de les voir avec leurs étendart et leurs armes Mais cétait juste pour se protéger des hérétiques
Et en les empêchant dentrer, cétait eux quils défendaient. Et cela, ils ne pouvaient laisser faire.
Le combat ressembla à celui de la veille. Mais même ainsi, cétait indescriptible On ne shabitue jamais à cette violence, à la mort.
Cette fois ci elle réussit à se défendre sans blesser qui que ce soit, ce qui était une maigre consolation, car ce ne fut pas le cas de tous.
Encore la vue du sang qui surpasse toutes les merveilleuses couleurs dont nous fait profiter le Très Haut .
Heureusement la même musique stridente de la veille qui à laube résonne autant dans lair que dans le cur des combattants, qui sen retournent chacun à leur campement, baissant les armes
Combien de blessés encore, de morts, faudra-t-il pour que cela cesse
La demoiselle retourna donc avec ses frères et surs jusquaux tentes immaculées.
On entendait les cris des blessés, les pleurs de ceux qui, trop jeune encore, avait tout de même voulu se battre et qui revenait avec des blessures que jamais un enfant ne devrait connaître.
Les larmes roulaient sur ses joues en silence. Son regard ainsi tourmenté chercha encore celui qui laidait à garder tête haute.
Il fut croisé et cela suffit pour la rasséréner pour cette nuit .
Après un sourire commun, elle sen fut dans sa tente et comme la veille, sendormit en entendant encore les cris résonner dans sa tête.
Dici quelques heures, le jour sans fin reprendrait Qui sait si elle y survivrait cette fois ci.
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