Nayame
Elle avait écouté attentivement le jeune de Rosslyn, frère de celui qui avait été son mentor en tant que Prévôt Franc, frère également de l'un de ses meilleurs amis pour ne pas dire le meilleur. Lui elle le connaissait bien moins, pourtant elle trouvait ce jeune homme fort intéressant. Elle se rappela le temps passé au chevet de Jack puis celui de Charles en citadelle franche. Aujourd'hui c'était au tour de troisième membre de la fratrie. Décidément!
Elle chassa ces pensées et se concentra à nouveau sur le malade. Elle était étonnée de sa réaction, la caresse portée à sa joue. Mais après tout dans ces moments là nos actes étaient souvent sans inhibitions, sans retenues. Touchée également par ce geste, elle fut encore plus emplie de tristesse de le voir dans un tel état. Le sourire qui se dessina à son visage n'aida en rien le ressentiment de la franche. Fichue guerre! se dit-elle. Mais elle ne devait pas flancher. Pas devant eux.
Voilà maintenant qu'il prenait de ses nouvelles alors qu'elle était en meilleur disposition physique que lui. Ne voulant se laisser aller dans ce tourbillon infernal de mal être et de tristesse elle tenta de sourire à son tour, tâchant d'être le plus réconfortante que possible. Après tout c'était à elle de l'être et non l'inverse. Intéressant était-il pensait elle? Non bien plus que cela! Espérant que son sourire convaincant et penchée dans ses pensées elle n'avait même pas remarquée l'entrée de la médicastre franche qui savait être aussi discrète qu'elle. C'est lorsqu'elle entendit un murmure provenant d'une autre couche qu'elle l'aperçut lui faisant signe qu'elle s'en occupait. Un petit signe de la tête pour la saluer et pour affirmer qu'elle avait compris le message que la de Ventoux lui faisait passer par un signe de la main. Elle fixa alors le malade qui avait réclamé de l'eau. Le Grand Maitre franc s'était enfin réveillé. Une grande joie mêlée à un grand soulagement l'envahit. Mais elle devait revenir à Elywood. De plus elle savait que son chevalier était entre de bonnes mains. Elle posa alors à nouveau les yeux vers le membre de Santiago.
Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais bien, j'ai eu la chance jusqu'à aujourd'hui de ne pas avoir trop souffert de cette...cette foutue guère pensa t-elle...des batailles. Vous devez reprendre des forces et surtout vous reposer. Vos blessures vont surement prendre du temps à guérir. Elle n'osa lui dire à quelle point elles étaient graves et la chance qu'il avait de s'en être sorti. Mais pouvait on parler de chance quand on était réduit à son état? Si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas surtout. Nous sommes là pour ça. Elle serra délicatement sa main pour l'encourager à tenir bon. Je vais prier pour vous. Elle resta un instant encore auprès de lui. Vérifiant ses bandages et s'assurant qu'il était installé le mieux possible. Elle lui donna de l'eau et des nouvelles, le peu qu'elle avait, du champ de bataille. Puis il lui sembla qu'il repartait petit à petit dans ses songes. Peut-être s'endormait il.
Elle le quitta alors et fit le tour de la tente, s'occupant comme elle le pouvait de chaque blessé. Elle termina par son chevalier, heureuse de voir qu'il revenait, lui aussi, à la vie. Soulagée peut-être mais l'inquiétude ne disparaissait jamais aussi facilement. Elle tenta cependant de ne rien montrer.
Bon retour parmi nous Monseigneur.
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