Anamaya
[... Pour une nouvelle vie.]
Elle rêvait d'un autre monde ... Oui, elle rêvait la belle tlaxcaltèque, elle rêvait de choses qui lui semblaient de plus en plus impossibles. Elle rêvait d'un peuple uni et réuni dans un même idéal, celui de la liberté, de l'amour, de la joie ... Elle rêvait d'une utopie qui ne le serait sans doute pas, sans l'orgueil d'hommes et de femmes.
L'orgueil, ce sentiment abjecte où la considération de soi, de son être propre, est telle qu'elle efface le reste du monde, qu'elle efface autrui, au profit du nombrilisme et du manque d'humilité. Elle en avait vu des choses, entendues aussi, de ces choses à vous faire vomir tripes et boyaux. En repensant à toutes ces manipulations, ces mensonges fait au détriment du peuple qui en a pâti et souffert ... Tout ça au nom de qui ? De petits groupuscules se prenant pour des dieux de pacotilles. Des usurpateurs, se servant du nom des vrais dieux, ce qui avaient créé à la base un monde d'équilibre. Monde détruit par la cupidité d'hommes et de femmes sans aucun scrupules. Un peuple qui souffrait en silence, asservi, affamé ...
Elle qui n'avait connue que la vie en communauté où l'entraide était le maître mot, elle était tombée de haut, face à cette réalité après son retour aux sources. Vers ce peuple qui l'avait vu naître. Après cette longue période de recueillement qui lui avait été nécessaire, après des jours et des jours de voyage.
Un retour à la vie difficile, une guerre à laquelle elle ne comprenait rien, mais dans laquelle elle avait plongé corps et âme au nom de Tlaxcalla. De ce grand peuple autrefois honorable et honoré. Peuple désormais souillé et affaibli ...
Puis un long moment d'absence et d'égarement ... Un pêché mortel, pêché de chair ... Retour au temple pour une très longue période ... Effacer, ce qui n'aurait pas du être, pourtant les dieux avaient choisi ...
Une fois les stigmates gommés, reprendre une vie normale, se noyer dans le travail, oeuvrer pour le peuple.
Elle s'était donné corps et âme pour ce peuple, mais dans des conditions telles, que sa santé avait été mise à mal ... Epuisée, découragée par un mandat de tlatocani, elle s'était retirée loin du monde, loin de tout ... Solitaire ... Ermite ... Sa seule occupation, la pêche ... Retrouver l'élément aquatique, source de vie universelle. Un long moment de repli sur soi, se réapprivoiser, se retrouver ... Et puis ce souvenir ... Celui d'un homme, différent des autres. Une rencontre, une seule et unique rencontre à la Pyramide seigneuriale ... Elle était alors Tequitlato et lui aussi. Ils avaient parlé affaires rien de plus ... Puis des courriers échangés et une invitation envoyée en l'air ... Sans aucune attente, sans aucun engagement.
Les jours passent ...Une idée folle ... Après tout elle n'a plus rien à perdre ...
Une nouvelle guerre hélas fait rage, elle hésite ... Jusqu'au jour où l'envie est plus forte que tout, où la folie l'emporte sur la raison. Tout plaquer, sans même un regard en arrière, sans même songer aux conséquences d'un tel acte. Céder à la folie pure sans être sûre de ce qui va l'attendre "là-bas" tout en se disant, que ça ne peut pas être pire qu'"ici".
Juste nourrir un espoir ... Celui d'un nouveau départ, un recommencement. Oublier le passé et se reconstruire ...
Alors elle rassemble ses maigres biens, achète au rabais, un vieux lama et prend la route. Peu importe les risques ... Sa vie ne vaut de toute façon plus rien ... Advienne que pourra. Elle remet son destin aux mains des dieux ...
La route est longue et peuplée d'embuches, qu'elle contourne, évitant les armées, se faisant aussi discrète que possible ... Puis les portes de l'Occident s'ouvrent à elle. Une population plus florissante que de l'autre côté des montagnes. Ici la vie semble plus paisible, mais peut-être est-ce une simple apparence ... Peu importe ... Elle suit la piste qui la mène vers cet autre.
Arrivée au clan de Tulancingo, elle se pose un moment, profitant de la ville, de son marché ... Elle prend un tissu d'agave, quelques pigments, de l'eau et une tige d'agave et écrit un simple message, sans plus de fioritures.
Elle rêvait d'un autre monde ... Oui, elle rêvait la belle tlaxcaltèque, elle rêvait de choses qui lui semblaient de plus en plus impossibles. Elle rêvait d'un peuple uni et réuni dans un même idéal, celui de la liberté, de l'amour, de la joie ... Elle rêvait d'une utopie qui ne le serait sans doute pas, sans l'orgueil d'hommes et de femmes.
L'orgueil, ce sentiment abjecte où la considération de soi, de son être propre, est telle qu'elle efface le reste du monde, qu'elle efface autrui, au profit du nombrilisme et du manque d'humilité. Elle en avait vu des choses, entendues aussi, de ces choses à vous faire vomir tripes et boyaux. En repensant à toutes ces manipulations, ces mensonges fait au détriment du peuple qui en a pâti et souffert ... Tout ça au nom de qui ? De petits groupuscules se prenant pour des dieux de pacotilles. Des usurpateurs, se servant du nom des vrais dieux, ce qui avaient créé à la base un monde d'équilibre. Monde détruit par la cupidité d'hommes et de femmes sans aucun scrupules. Un peuple qui souffrait en silence, asservi, affamé ...
Elle qui n'avait connue que la vie en communauté où l'entraide était le maître mot, elle était tombée de haut, face à cette réalité après son retour aux sources. Vers ce peuple qui l'avait vu naître. Après cette longue période de recueillement qui lui avait été nécessaire, après des jours et des jours de voyage.
Un retour à la vie difficile, une guerre à laquelle elle ne comprenait rien, mais dans laquelle elle avait plongé corps et âme au nom de Tlaxcalla. De ce grand peuple autrefois honorable et honoré. Peuple désormais souillé et affaibli ...
Puis un long moment d'absence et d'égarement ... Un pêché mortel, pêché de chair ... Retour au temple pour une très longue période ... Effacer, ce qui n'aurait pas du être, pourtant les dieux avaient choisi ...
Une fois les stigmates gommés, reprendre une vie normale, se noyer dans le travail, oeuvrer pour le peuple.
Elle s'était donné corps et âme pour ce peuple, mais dans des conditions telles, que sa santé avait été mise à mal ... Epuisée, découragée par un mandat de tlatocani, elle s'était retirée loin du monde, loin de tout ... Solitaire ... Ermite ... Sa seule occupation, la pêche ... Retrouver l'élément aquatique, source de vie universelle. Un long moment de repli sur soi, se réapprivoiser, se retrouver ... Et puis ce souvenir ... Celui d'un homme, différent des autres. Une rencontre, une seule et unique rencontre à la Pyramide seigneuriale ... Elle était alors Tequitlato et lui aussi. Ils avaient parlé affaires rien de plus ... Puis des courriers échangés et une invitation envoyée en l'air ... Sans aucune attente, sans aucun engagement.
Les jours passent ...Une idée folle ... Après tout elle n'a plus rien à perdre ...
Une nouvelle guerre hélas fait rage, elle hésite ... Jusqu'au jour où l'envie est plus forte que tout, où la folie l'emporte sur la raison. Tout plaquer, sans même un regard en arrière, sans même songer aux conséquences d'un tel acte. Céder à la folie pure sans être sûre de ce qui va l'attendre "là-bas" tout en se disant, que ça ne peut pas être pire qu'"ici".
Juste nourrir un espoir ... Celui d'un nouveau départ, un recommencement. Oublier le passé et se reconstruire ...
Alors elle rassemble ses maigres biens, achète au rabais, un vieux lama et prend la route. Peu importe les risques ... Sa vie ne vaut de toute façon plus rien ... Advienne que pourra. Elle remet son destin aux mains des dieux ...
La route est longue et peuplée d'embuches, qu'elle contourne, évitant les armées, se faisant aussi discrète que possible ... Puis les portes de l'Occident s'ouvrent à elle. Une population plus florissante que de l'autre côté des montagnes. Ici la vie semble plus paisible, mais peut-être est-ce une simple apparence ... Peu importe ... Elle suit la piste qui la mène vers cet autre.
Arrivée au clan de Tulancingo, elle se pose un moment, profitant de la ville, de son marché ... Elle prend un tissu d'agave, quelques pigments, de l'eau et une tige d'agave et écrit un simple message, sans plus de fioritures.
Citation:
- Niltzé à toi,
Il y a quelques lunes de cela, tu m'as fait une offre. Te rejoindre ...
Et bien je serais là demain ... A Ixtenco ...
Tito,
Ana.
Le message est roulé et attaché à la patte d'un ara, troqué sur le marché dans la matinée, avant d'être lâché pour gagner le clan voisin.
Elle n'espère qu'une chose ... Qu'il aime les surprises ...