Beatritz
La cérémonie d'allégeance à la petite dragonne n'avait pas eu que de bonnes conséquences. L'une, et non la moindre, fut la missive que reçut quelques jours plus tard Béatrice de Castelmaure-Frayner de la part de la Duchesse d'Auxerre, dont elle avait toujours cherché le respect et l'amitié.
Cette missive, sèche, peu amène et bien menée, n'aurait su mieux attendre sa cible.
Quoiqu'à Dijon même, et en mesure de dissiper en quelques heures un malentendu aux conséquences probablement fâcheuses, la Souveraine n'y répondit pas aussitôt. Tant de points à soulever, tant de conséquences à mesurer. Donner tort à la missive, c'était désavouer sa vassale et renoncer à être représentée au collège. Donner raison à la missive, c'était perdre une amie, un appui solide, tant en Bourgogne qu'en Empire, et se brouiller avec l'adorée Eminence de son époux.
Il y avait une troisième solution : une tierce mesure, une sanction propre à satisfaire la Duchesse d'Auxerre - elle l'espérait - , propre à faire tirer à sa vassale les conséquences de son... inconséquence, et inaugurant un nouveau mode de justice héraldique.
Quand cette idée eut fait son chemin dans la pensée de la Souveraine, elle s'assit dans le seul fauteuil confortable qu'il y avait actuellement à l'Hostel Chambellan - elle n'avait pas ramené tous ses meubles de Lorraine, son retour n'étant qu'un voyage, qu'un égarement vers ses primes amours - , elle dicta à son scribe une réponse qui lui coûta quelques verres de Chablis coupés d'eau, pour renouveler sa salive.
Cette missive, sèche, peu amène et bien menée, n'aurait su mieux attendre sa cible.
Quoiqu'à Dijon même, et en mesure de dissiper en quelques heures un malentendu aux conséquences probablement fâcheuses, la Souveraine n'y répondit pas aussitôt. Tant de points à soulever, tant de conséquences à mesurer. Donner tort à la missive, c'était désavouer sa vassale et renoncer à être représentée au collège. Donner raison à la missive, c'était perdre une amie, un appui solide, tant en Bourgogne qu'en Empire, et se brouiller avec l'adorée Eminence de son époux.
Il y avait une troisième solution : une tierce mesure, une sanction propre à satisfaire la Duchesse d'Auxerre - elle l'espérait - , propre à faire tirer à sa vassale les conséquences de son... inconséquence, et inaugurant un nouveau mode de justice héraldique.
Quand cette idée eut fait son chemin dans la pensée de la Souveraine, elle s'assit dans le seul fauteuil confortable qu'il y avait actuellement à l'Hostel Chambellan - elle n'avait pas ramené tous ses meubles de Lorraine, son retour n'étant qu'un voyage, qu'un égarement vers ses primes amours - , elle dicta à son scribe une réponse qui lui coûta quelques verres de Chablis coupés d'eau, pour renouveler sa salive.
Citation:
De nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Souveraine de Bolchen, Duchesse de Nivernais, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux & Baudricourt, Baronne de Chablis & Laignes,
À vous, Ingeburge von Alhefeldt-Oldenbourg, Duchesse d'Auxerre, Comtesse de Carpentras, Baronne de Saint-Raphael, Dame de Sainte Anastasie sur Issole & de la Penne sur Huveaune,
Salut.
Bien des nouvelles nous sont apportées par votre missive, qui toutes témoignent plus que nous ne l'attendions du peu de confiance que l'on peut placer en la nature humaine, & qu'il n'est messages mieux portés que ceux que l'on porte soi-même. Nous nous sommes de prime abord étonnée que la naissance de notre fils Charlemagne vous ait été apprise par les offices généalogiques, tardivement mis au fait, quand presque au lendemain de l'enfantement, nous profitions d'une occasion que nous avions d'écrire à la Vicomtesse de Couches pour lui mander d'informer le Collège de la noblesse de Bourgogne de cet heureux événement.
Puis, le fil de votre missive a pris un tour plus grave encore que le visage que nous vous avons vu à la cérémonie d'allégeances bourguignonne. Comme Orphée descendant aux Enfers & découvrant l'horreur lancinante des âmes plaintives sur les bords du Styx, la lecture de votre lettre fut une lente chute, le lent désagrègement de toutes nos certitudes. Cela nous causa une douleur aussi vive, peut-on l'espérer, que celle que vous avez souffert, & qui durera tant que nous n'aurons pas été assurée que vous avez reçu & acceptez notre amitié, de sorte que, s'il plaît à Dieu, notre douleur aura égalé la votre.
Et c'est bien de douleur qu'il faut parler, lorsque l'on découvre combien une personne de votre qualité, pour laquelle nous avons bien de l'affection, & pour laquelle notre époux conçoit une véritable adoration toute mâtinée de respect & d'amitié, se trouve en position de croire que notre soutien, que notre respect, que notre confiance, que notre amitié ne lui est plus acquise. D'Auxerre, au jour de notre départ, nous vous priâmes de veiller sur Chablis : de cette prière seule, souvenez-vous, à chaque fois que le doute sur notre sincère & profonde amitié vous prendra. Nous ne pouvons placer en aucun serviteur, en aucun vassal, la confiance que nous plaçons en vous, & laissez-nous vous convaincre en ce sens.
Notre confiance en la Dame de Railly est celle qu'une suzeraine doit avoir envers son vassal ; il ne la faut point trop émoussée, car le lien vassalique serait en péril. Vous nous accorderez ce point, nous l'espérons, pour avoir vous-même considéré que le ci-devant Baron de Seignelay n'avait aucune confiance en son vassal Godefroy de Volvent, puisqu'il ne lui confiait pas sa représentation au Collège de la noblesse de Bourgogne, & avoir trouvé en ce fait l'un des arguments justifiant que la Couronne de Bourgogne ne recevrait pas l'allégeance de la Seigneurie de Beaumont le temps de la vacance de Seignelay.
Si nous savons ce détail, c'est que la Dame de Railly, malgré ses nombreux manquements, nous a fait part de l'inimitié avec laquelle elle vous considérait, & de certaines paroles que vous avez échangées au sujet de Beaumont - une fois qu'elles le furent sans nous avoir consultée, & non auparavant - ; ce en quoi nous l'avons fermement blâmée, tant pour le ton qu'elle s'est permis de prendre à votre endroit, que pour son manque de considération pour votre opinion, avant de la prier d'être désormais des plus respectueuses & déférentes avec vous, qui êtes une amie précieuse à notre époux & nous-même. C'est à ces conditions, ce blâme privé & au défaut d'autre vassal en Bourgogne auquel nous pourrions confier cette tâche qu'elle doit la reconduction de notre procuration. Mais à vous lire, force nous est de constater que ces informations, partielles & isolées, ne rendent pas compte de l'étendue des libertés qu'a prises notre vassale avec la procuration que nous lui avions donnée.
Aussi, en un mot, apprenez & soyez convaincue que la Dame de Railly a rarement pris le temps de s'enquérir auprès de nous, par courrier, des dispositions dont nous souhaitions qu'elle se fasse notre porte-parole ; en dépit de la logique, qui vous a abusée & a causé votre si grande déception à notre encontre, ce n'est pas notre voix ni notre intention qu'il fallait alors entendre au collège de la noblesse, dans les propos de la Dame de Railly, mais les siens seuls. Nos yeux & nos oreilles, elle ne le fut qu'en de très rares occasions, lors que son intérêt bien compris était en jeu ; notre voix le fut-elle en quelques trop rares circonstances, & dans aucune des affaires que vous avez portées à notre connaissance.Cette situation n'est bien entendu pas satisfaisante ; d'une part, parce que ce sont nos arguments & intérêts qu'il lui faut défendre, & non les siens, devant ce collège ; d'autre part, parce que nous nous désolons de constater qu'en sus d'être péremptoire & téméraire dans des opinions divergentes des vôtres, qui ne peuvent qu'être pleines de raison, elle se plaît à faire de vous une ennemie personnelle. Nous espérons qu'avec le temps, nos bons conseils & nos exigences, la Demoiselle de Volvent saura devenir une femme respectable sachant s'appuyer sur la raison, sur l'honneur & sans précipitation, dans l'intérêt de son nom & de celui de sa suzeraine. Que le Très Haut nous permette d'espérer également que nous réussirons à lui faire voir la femme de vertu & de grande qualité que vous êtes & qu'il conviendrait qu'elle vît en vous.
Un simple blâme ne saurait rappeler à l'ordre tant d'inconséquence, de positions partisanes, d'impulsivité & d'irrespect, qui à l'adresse d'un ennemi sont déjà contestables, & à l'adresse d'une amie telle que nous vous considérons, sont inqualifiables.
Nous vous prions de revenir sur votre choix de quitter le collège de la noblesse de Bourgogne ; vous savez comme nous que c'est là plus que jamais que le consilium est rempli au su de tous nos pairs. Nous avons des raisons de croire que notre vassale saura apprendre de ses erreurs, & apprendre d'autant mieux qu'elle subira plus grande sanction que le simple blâme qui lui fut déjà administré ; & en cela serez-vous tenue au courant, car nous souhaitons saisir la justice héraldique locale.
C'est choquée & endolorie encore de vos mots durs que nous vous prions d'accepter nos très sincères & amicales salutations.
SAS B.d.C.
À vous, Ingeburge von Alhefeldt-Oldenbourg, Duchesse d'Auxerre, Comtesse de Carpentras, Baronne de Saint-Raphael, Dame de Sainte Anastasie sur Issole & de la Penne sur Huveaune,
Salut.
Bien des nouvelles nous sont apportées par votre missive, qui toutes témoignent plus que nous ne l'attendions du peu de confiance que l'on peut placer en la nature humaine, & qu'il n'est messages mieux portés que ceux que l'on porte soi-même. Nous nous sommes de prime abord étonnée que la naissance de notre fils Charlemagne vous ait été apprise par les offices généalogiques, tardivement mis au fait, quand presque au lendemain de l'enfantement, nous profitions d'une occasion que nous avions d'écrire à la Vicomtesse de Couches pour lui mander d'informer le Collège de la noblesse de Bourgogne de cet heureux événement.
Puis, le fil de votre missive a pris un tour plus grave encore que le visage que nous vous avons vu à la cérémonie d'allégeances bourguignonne. Comme Orphée descendant aux Enfers & découvrant l'horreur lancinante des âmes plaintives sur les bords du Styx, la lecture de votre lettre fut une lente chute, le lent désagrègement de toutes nos certitudes. Cela nous causa une douleur aussi vive, peut-on l'espérer, que celle que vous avez souffert, & qui durera tant que nous n'aurons pas été assurée que vous avez reçu & acceptez notre amitié, de sorte que, s'il plaît à Dieu, notre douleur aura égalé la votre.
Et c'est bien de douleur qu'il faut parler, lorsque l'on découvre combien une personne de votre qualité, pour laquelle nous avons bien de l'affection, & pour laquelle notre époux conçoit une véritable adoration toute mâtinée de respect & d'amitié, se trouve en position de croire que notre soutien, que notre respect, que notre confiance, que notre amitié ne lui est plus acquise. D'Auxerre, au jour de notre départ, nous vous priâmes de veiller sur Chablis : de cette prière seule, souvenez-vous, à chaque fois que le doute sur notre sincère & profonde amitié vous prendra. Nous ne pouvons placer en aucun serviteur, en aucun vassal, la confiance que nous plaçons en vous, & laissez-nous vous convaincre en ce sens.
Notre confiance en la Dame de Railly est celle qu'une suzeraine doit avoir envers son vassal ; il ne la faut point trop émoussée, car le lien vassalique serait en péril. Vous nous accorderez ce point, nous l'espérons, pour avoir vous-même considéré que le ci-devant Baron de Seignelay n'avait aucune confiance en son vassal Godefroy de Volvent, puisqu'il ne lui confiait pas sa représentation au Collège de la noblesse de Bourgogne, & avoir trouvé en ce fait l'un des arguments justifiant que la Couronne de Bourgogne ne recevrait pas l'allégeance de la Seigneurie de Beaumont le temps de la vacance de Seignelay.
Si nous savons ce détail, c'est que la Dame de Railly, malgré ses nombreux manquements, nous a fait part de l'inimitié avec laquelle elle vous considérait, & de certaines paroles que vous avez échangées au sujet de Beaumont - une fois qu'elles le furent sans nous avoir consultée, & non auparavant - ; ce en quoi nous l'avons fermement blâmée, tant pour le ton qu'elle s'est permis de prendre à votre endroit, que pour son manque de considération pour votre opinion, avant de la prier d'être désormais des plus respectueuses & déférentes avec vous, qui êtes une amie précieuse à notre époux & nous-même. C'est à ces conditions, ce blâme privé & au défaut d'autre vassal en Bourgogne auquel nous pourrions confier cette tâche qu'elle doit la reconduction de notre procuration. Mais à vous lire, force nous est de constater que ces informations, partielles & isolées, ne rendent pas compte de l'étendue des libertés qu'a prises notre vassale avec la procuration que nous lui avions donnée.
Aussi, en un mot, apprenez & soyez convaincue que la Dame de Railly a rarement pris le temps de s'enquérir auprès de nous, par courrier, des dispositions dont nous souhaitions qu'elle se fasse notre porte-parole ; en dépit de la logique, qui vous a abusée & a causé votre si grande déception à notre encontre, ce n'est pas notre voix ni notre intention qu'il fallait alors entendre au collège de la noblesse, dans les propos de la Dame de Railly, mais les siens seuls. Nos yeux & nos oreilles, elle ne le fut qu'en de très rares occasions, lors que son intérêt bien compris était en jeu ; notre voix le fut-elle en quelques trop rares circonstances, & dans aucune des affaires que vous avez portées à notre connaissance.Cette situation n'est bien entendu pas satisfaisante ; d'une part, parce que ce sont nos arguments & intérêts qu'il lui faut défendre, & non les siens, devant ce collège ; d'autre part, parce que nous nous désolons de constater qu'en sus d'être péremptoire & téméraire dans des opinions divergentes des vôtres, qui ne peuvent qu'être pleines de raison, elle se plaît à faire de vous une ennemie personnelle. Nous espérons qu'avec le temps, nos bons conseils & nos exigences, la Demoiselle de Volvent saura devenir une femme respectable sachant s'appuyer sur la raison, sur l'honneur & sans précipitation, dans l'intérêt de son nom & de celui de sa suzeraine. Que le Très Haut nous permette d'espérer également que nous réussirons à lui faire voir la femme de vertu & de grande qualité que vous êtes & qu'il conviendrait qu'elle vît en vous.
Un simple blâme ne saurait rappeler à l'ordre tant d'inconséquence, de positions partisanes, d'impulsivité & d'irrespect, qui à l'adresse d'un ennemi sont déjà contestables, & à l'adresse d'une amie telle que nous vous considérons, sont inqualifiables.
Nous vous prions de revenir sur votre choix de quitter le collège de la noblesse de Bourgogne ; vous savez comme nous que c'est là plus que jamais que le consilium est rempli au su de tous nos pairs. Nous avons des raisons de croire que notre vassale saura apprendre de ses erreurs, & apprendre d'autant mieux qu'elle subira plus grande sanction que le simple blâme qui lui fut déjà administré ; & en cela serez-vous tenue au courant, car nous souhaitons saisir la justice héraldique locale.
C'est choquée & endolorie encore de vos mots durs que nous vous prions d'accepter nos très sincères & amicales salutations.
SAS B.d.C.
Alors, la Duchesse de Nevers se leva, et compulsa l'ouvrage qu'elle s'était fait porter le matin même, et reprit sa dictée, tout en arpentant la pièce.
Citation:
De nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Duchesse du Nivernais, Vicomtesse de Chastellux, Baronne de Chablis & de Laignes,
À vous, Theudbald Malhuys, Héraut de Bourgogne,
Salut.
Nous sollicitons par la présence votre personne pour nous conseiller dans une procédure de justice héraldique locale que nous souhaitons intenter à l'encontre de notre vassale, Della de Volvent, Dame de Railly. Nous considérons en effet qu'elle a causé des désagréments à notre parti & nos alliances & amitiés &, notre représentante au collège de la noblesse, a pu prendre position en son nom seul comme s'il s'agissait de notre propre position, entraînant bien des malentendus sur la nature de nos sentiments & opinions.
Le Codex Lévan indique ceci à propos de la justice locale :
Nous considérons pouvoir faire entrer le cas qui nous occupe dans les vétilles, pour ce qu'il s'agit, tout à la fois & aucun complètement, d'atteinte à notre personne, de mise en danger de notre parti, & de rapport erroné & faux témoignage au collège de la noblesse, la Dame de Railly ayant fait passer son avis comme s'il s'agissait du notre.
Sachez également que nous avions une prime fois blâmé, à titre privé, notre vassale pour des écarts de conduite en ce même collège qu'elle nous avait d'elle-même confessés ; nous sont pourtant parvenus, depuis, d'autres informations nous ayant convaincue que les licences qu'elle prit avec la procuration que nous lui avons donné ont été bien plus nombreuses, & de conséquences bien plus dures que nous ne l'attendions.
Nous souhaiterions rendre publiquement cette justice, dès que la Dame de Railly sera de retour en Bourgogne, & en présence de la Duchesse d'Auxerre. Devons-nous nous adresser à l'un des procureurs héraldiques, ou ce cas peut-il se traiter avec le seul héraut provincial ? Les textes du Codex Lévan restent obscurs à ce sujet.
Nous songeons à exiger en sanction pour la Dame de Railly qu'elle voie son écu dégradé conformément à sa faute, pour une durée de quelques mois : nous espérons votre conseil en la matière.
Avec beaucoup de considération pour votre travail,
Daté à Dijon le 15 août 1458.
B.d.C.
À vous, Theudbald Malhuys, Héraut de Bourgogne,
Salut.
Nous sollicitons par la présence votre personne pour nous conseiller dans une procédure de justice héraldique locale que nous souhaitons intenter à l'encontre de notre vassale, Della de Volvent, Dame de Railly. Nous considérons en effet qu'elle a causé des désagréments à notre parti & nos alliances & amitiés &, notre représentante au collège de la noblesse, a pu prendre position en son nom seul comme s'il s'agissait de notre propre position, entraînant bien des malentendus sur la nature de nos sentiments & opinions.
Le Codex Lévan indique ceci à propos de la justice locale :
- 1 - Justice locale
Cas concernés
* Conflits opposant des nobles dune même province
* Saisie dun noble pour défaut de reconnaissance sociale, injures à son égard par un autre noble ou un roturier
* Vétilles
* Le refus dobtempérer aux sanctions héraldiques
Vétilles
Sont repris dans les vétilles les situations suivantes :
* mensonge, rapport erroné ou faux témoignage
* couardise
* rodomont, flagornerie
* adultère
* ivrognerie
* la lâcheté au combat, labus face à des prisonniers, la témérité mettant en danger son parti
Modalités daction
Chaque Province est libre de sorganiser comme elle le souhaite. En labsence de lois locales validées par la Hérauderie Royale, les saisines doivent être adressées à la Justice Collégiale. Les conditions minimales devant apparaitre dans les lois locales sont que justice soit effectivement rendue par un suzerain, le Régnant ou une Assemblée nobiliaire. Le Héraut doit être présent pour acter la décision et la peine choisie. Il est également là pour conseiller vis-à-vis des règles héraldiques. Sil estime que la décision nest pas équitable ou valide, il peut, de lui-même, faire également appel à la Justice Collégiale.
Le plaignant ou le Héraut peut saisir la justice héraldique locale pour tout fait relevant de celle-ci.
Nous considérons pouvoir faire entrer le cas qui nous occupe dans les vétilles, pour ce qu'il s'agit, tout à la fois & aucun complètement, d'atteinte à notre personne, de mise en danger de notre parti, & de rapport erroné & faux témoignage au collège de la noblesse, la Dame de Railly ayant fait passer son avis comme s'il s'agissait du notre.
Sachez également que nous avions une prime fois blâmé, à titre privé, notre vassale pour des écarts de conduite en ce même collège qu'elle nous avait d'elle-même confessés ; nous sont pourtant parvenus, depuis, d'autres informations nous ayant convaincue que les licences qu'elle prit avec la procuration que nous lui avons donné ont été bien plus nombreuses, & de conséquences bien plus dures que nous ne l'attendions.
Nous souhaiterions rendre publiquement cette justice, dès que la Dame de Railly sera de retour en Bourgogne, & en présence de la Duchesse d'Auxerre. Devons-nous nous adresser à l'un des procureurs héraldiques, ou ce cas peut-il se traiter avec le seul héraut provincial ? Les textes du Codex Lévan restent obscurs à ce sujet.
Nous songeons à exiger en sanction pour la Dame de Railly qu'elle voie son écu dégradé conformément à sa faute, pour une durée de quelques mois : nous espérons votre conseil en la matière.
Avec beaucoup de considération pour votre travail,
Daté à Dijon le 15 août 1458.
B.d.C.
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