Citation:25-03-2010 : Visite à la grotte, lorsque des brigands prennent la parole
Nécoutant que son courage, votre envoyé très spécial, G.,est entré en ce lieu de débauche, ironiquement nommé la Grotte des Joyeux Brigands. Il savait qui il cherchait, mais ce qui tenait lieu de taverne nétait aucunement indiqué. Quelques boyaux plus tard, Il y arriva enfin. Son interlocuteur lui fut indiqué par un tavernier à la mine patibulaire, ce qui nétait pas étonnant au vu du lieu. Lhomme qu'il devait rencontrer, Santiago Riccardo, co fondateur de lEldorado, devait lui permettre dobtenir quelques réponses sur les actions brigandes entreprises dernièrement. Non sans jeter un regard alentours, il se dirigea vers lui après avoir commandé deux chopes. L'envoyé très spécial nétait pas à laise dans ses braies.
AAP. : Sieur Riccardo, bonjour. Je vous remercie davoir répondu favorablement à cette demande dentretien. On entend beaucoup parler de lEldorado dernièrement, je pense que nos lecteurs aimeraient en savoir plus. Comment des personnes comme le sieur Dekos et vous-même sont elles passées dune vie plutôt honorable à celle de brigands ?
Santiago Riccardo : L'histoire de Dekos et la mienne sont différentes. Nous nous sommes rencontrés à Marseille lorsque j'y ai emménagé en 1456 et nous sommes rapidement liés d'amitié.
Dekos était alors un honnête citoyen s'investissant assez bien dans son village. Il y fut conseiller municipal, tribun, sergent de police, et siégea même quelques mois au Parlement de Provence. Mais il eut vite envie de changement, et décida d'emménager à Genève avec un ami à lui. Il ne perdit pas ses habitudes et entra bien vite dans la police du petit canton, avant de gravir les échelons et de finir Lieutenant. Mais malgré la distance nous séparant, nous gardions contact, et Dekos me faisait souvent part de son mécontentement quant à sa vie actuelle, trop monotone à son goût. C'est alors que je lui exposai le projet "Champagne". Il sauta sur l'occasion, profitant du coup pour régler les quelques différents qu'avait Genève avait ce duché.
En ce qui me concerne, je vis dans le milieu du brigandage depuis ma naissance, à Séville. Mon père étant en son temps brigand, je l'aidais, avec mes quatre frères, dans sa tâche. Mon père fut d'ailleurs pendu à cause de cela et trois de mes frères décédèrent. Tout cela m'a refroidi et j'ai décidé de prendre le droit chemin. J'ai fait de la politique, fus soldat, avocat, ambassadeur, et même policier... C'est dire. Mais tout cela ne me convenait pas. Je continuais en parallèle à prendre procès sur procès en Provence. Je me lassais de cette vie monotone et hypocrite. Un jour arriva où un ami, bandit, me proposa l'attaque de Marseille, chose que j'acceptai sur le champ alors qu'à l'époque, j'étais Connétable. A partir de là, je me suis libéré de toutes les attaches qui me retenaient à la Provence, et je suis parti sur les routes.
AAP. : Vous avez ensuite décidé de vous associer et de créer le groupe « Eldorado ». Quest ce qui vous a poussé à le créer plutôt que den rejoindre un déjà existant ? Les Loups du Guévaudan ou lHydre pour ne citer queux
Santiago Riccardo : Créer un groupe de bandits était une idée qui nous trottait dans la tête depuis longtemps. Ceci dit, avant de me lancer dans l'aventure, j'ai préféré entrer dans une bande dont le chef était un dénommé Iram qui se consacrait principalement au racket. J'étais là pour apprendre, et n'y suis resté qu'un petit mois, me suis fait virer, avant d'ensuite lancer le projet "Eldorado".
AAP. : Vous avez fait quelques coups qui ont fait du bruit, notamment les prises de Mâcon et de Joinville. Pourquoi ces villes ?
Santiago Riccardo : Ce furent nos deux premières véritables cibles, le Château de Reims n'ayant pas été pris par l'Eldorado en entier et sa mairie, prise le surlendemain par nous deux seuls, ne comptant pas vraiment.
Pourquoi ces villes ? Comme vous le savez sans doute, la Provence est depuis plusieurs semaines maintenant, attaquée par des armées de France. A la base de cette attaque, la noble Armoria, Grand Maitre de France, et la noble Ingeburge, Cardinale. Vous n'êtes pas sans savoir que ces deux personnes sont de Bourgogne. La Provence est terre de liberté, la liberté est l'une de nos valeurs, nous défendons donc indirectement la Provence et luttons contre la noblesse imbue d'elle-même et la religion aristotélicienne qui a une part trop importante de pouvoir dans tous les Royaumes et qui prône la Paix, alors que leurs membres font la guerre.
Nous luttons aussi pour Genève. Genève étant le phare de la liberté, la seule république du monde connu, où la dictature du clergé n'a aucune influence et où les privilèges des nobles n'existent pas, nous avons également voulu nous battre pour ce canton. La croisade menée actuellement sur la Provence y a en effet pris racine, Armoria ayant décidé de prendre d'assaut Genève au vu de ses affinités avec le Lion de Juda. Et même si elle n'arriva pas à ses fins, les dégâts furent conséquents pour le petit canton qui n'était déjà pas très riche au départ. Nous n'avons donc fait que rendre la monnaie de leur pièce aux Bourguignons.
AAP. : Votre organisation semble plutôt bien fonctionner, un secret sur cette réussite ?
Santiago Riccardo : Des tas de secrets, mais ils resteront bien au chaud. Ce qui se passe à l'Eldorado doit rester à l'Eldorado.
AAP. : Jaurais essayé. Des prises de mairies pour faire valoir un idéal ?
Santiago Riccardo : Pour avoir fait de la politique, je sais qu'il est quasiment impossible d'imposer ses idées via cette voie. Un exemple me vient à l'esprit... Le retour au SRING de la Provence. Les personnes qui sont pour sont sévèrement punies. Ça peut paraitre paradoxal avec le fait qu'on défende la liberté de la Provence, mais il ne faut pas omettre la liberté du peuple et la liberté de s'exprimer qui priment sur le reste.
AAP. : En cela vous rejoignez le dénommé Kika, quinzième du nom. Vous avez dailleurs déjà travaillé ensemble, je me trompe ?
Santiago Riccardo : C'est exact. Je l'ai rencontré en Provence aussi et c'est un très bon ami. C'est d'ailleurs lui qui m'a embarqué dans le métier et qui m'a contacté pour Marseille. A ensuite suivi Lausanne, qui a fait moins de bruit, puis la chute du château de Reims, événement historique. D'ailleurs, si vous souhaitez en savoir plus, je ne puis que vous conseiller d'aller lui parler vous-même. Il se trouve juste là.
Son interlocuteur lui indiqua alors une table un peu plus loin. Le remerciant, un peu ragaillardi par la boisson ingurgitée, il sy dirigea sans tarder. Un homme y était, accompagné dune femme. Dans un tout autre lieu, son regard sy serait attardé, mais il navait pas assez bu pour sy risquer icelieu. Il se présenta à ce Kika15 qui, parait il, faisait trembler (ou rire, selon les sources), la princesse Armoria elle-même. Après lui avoir expliqué lobjet du dérangement, il accepta de répondre à ses questions, pour sa - votre, chers lecteurs - plus grande satisfaction.
AAP. : Bonjour Sieur Kika, Quinzième du nom. Je viens de discuter avec votre confrère, Santiago Riccardo. On vous voit souvent ensemble, je pense notamment à la prise de Reims. Une association qui dure ?
Kika15 : Mon confrère? Je n'entrevois pas la vie en de tels termes. Santi est un frère...ou plutôt un fils. Je ressens une vraie tendresse pour ce jobard. Tout comme Dekos. Nous ne parlons pas là d'association... pas du tout... nous sommes dans une configuration familliale. De confiance mutuelle. Je vais d'ailleurs aller plus loin, mon ptit. Outre Titi et Dek... mon objectif n'est pas une réunification neutre de bandits. Non. Je mets dans ce que je bâtis, ce que je suis. De l'amour. De l'écoute. Outre Eldo, je ressens un vrai bonheur de travailler avec des gens tel Sieurfernand de l'Hydre ou Sanctus qu'on ne présente plus.
Je veux que nous, les vrais représentants des aspirations du peuple, soyons liés au delà des objectifs définis. Je veux voir en nos différentes collaborations une voie universelle vers un mieux vivre. Hors les pensées orthonormées Armoriennes, par exemple. Avec nos particularités... avec nos différences... nous bâtissons un avenir commun. Où chaque individu pourra dire sa fierté d'être un et universel. Plus de vassalité. Plus de pression, de tutelle ni d'oppression.
Les Lévanides ont duré. Place à la restructuration des composantes particulières de chaque peuple: des Champenois aux Provençaux
des Bretons aux Artésiens. Tous avons des richesses culturelles à faire valoir... et l'appropriation et annihilation par la Royauté de ces différences qui nous enrichissent, m'offusque! Nous sommes loin de l'âge des cavernes où le plus puissant dominait. Nous devons tourner cette page de l'oligarchisme, comme l'a fait avant nous Athènes.
AAP. : Si je ne me trompe pas, vous et Santiago Riccardo vous êtes rencontrés en Provence. Je ne crois pas mégarer en disant que la Marquise Hersende nest autre que votre marraine. Quels sont vos rapports avec ce Comté ? Et le Marquisat ?
Kikas15 : Ma rencontre avec Santi s'est effectivement faite ne Provence. Il errait de poste en poste... de Porte Parole en Connétable... bref... un avenir pitoyable à la solde du pouvoir. Et même si je reconnais une certaine légitimité au Marquisat, j'exècre les suiveurs... Il m'a donc fallu le temps pour tordre le gars... lui faire petit à petit accepter que sa fonction d'élu était ailleurs...nous avons donc pris Marseille.
Dis...tu vas pas toi aussi m'emmerder avec la Provence ? Oui, j'ai connu Santi en dans ce Comté. Oui, Hersende est ma parraine. Et oui, je mettais à mal l'ordre établi bien avant ma venue en Provence. Santi est un fils. Hersende une mère. Tout comme Stingmat du Guévaudan est un père... la vie est émaillée de rencontres qui forgent l'homme. Je me targue d'avoir été modelé par tous... de Inge (qui m'a baptisé) à Alcalnn (le général françoys) qui a construit ma haine.
Hersende, ou, Parraine est une femme d'exception. Respectable. Charismatique. Je ne lâche jamais les gens dignes, fiers et cohérents envers mes frères va nu pied. Je vais mordre... quelque soit la décision finale du conflit. Nous, hors-normes... sans terre... moins que rien... nous déchirerons le moindre recoin de terre non libre. Pas de menace. Juste une façon d'envisager le futur. Je casse...vous reconstruisez. Moi, suis pas architecte mais démolisseur.
Quant au rapport réel avec la Provence... suis l'ex de la Comtesse, le filleul de la Marquise... Tu veux que j'étaye ou t'as un brin de jugeote?
AAP. : Je me souviens dune de vos annonces à la grotte, relatée dans nos pages. (Celle appelant à mettre à mal le Royaume de France - en particulier le Domaine Royal - en échange dune prime de votre part.) Avez-vous eu des retours ?
Kika15 : Pour les retours, faudrait demander aux Bourguignons... 5 attaques consécutives et 3 villes tombées : Chalon, Macon, Joinville. De faux MA qui leur piquent le pognon...
Nous avons mis à genoux le Duché D'Armoria et d'Inge. Nous avons terrorisé un peuple soumis, qui enfin prend conscience d'une tyrannie profondément encrée.
Tu peux donc penser, toi, le ptit bien mis et bien habillé que nous sommes de dangereux criminels... mais, à y regarder de plus près... nous ne sommes que les dynamiteurs d'une société en souffrance. En quête de vivre libre.
AAP. : On raconte que ce seraient vos actions qui sont à lorigine de la guerre en Provence. Pensez-vous que vos exactions pourraient rejaillir contre ce Comté ?
Kika15 : Oui, bien entendu... Je suis aussi responsable de la surproduction. Des différentes croisades contre l'Helvetie et son peuple fier. Suis aussi responsable de la tutelle exigée à la Champagne...
Arrêtons les conneries, ptit bonhomme... je prends des Mairies depuis la puberté. Et je serais donc à l'origine d'une guerre?
Dans ce cas... Je suis prêt à me livrer et à me soumettre au bourel si la guerre envers mes frères Libres de Provence cesse sur l'heure.
Mais compte pas qu'Armoria saute sur l'occase... Je ne suis qu'un pernicieux prétexte pour étendre une zone d'influence déjà incroyablement vaste. C'est une colonisation lente et sûre. Un effondrement des pensées.
AAP. : Quels sont vos projets à venir ? De manière générale, jentends, je ne vous demande pas le détail. Quoique si vous vouliez le donner, nos lecteurs seraient ravis.
Kika15 : Mes projets sont multiples. Mon objectif unique.
L'effondrement économique des larbins de services, tel que le DR, le BA, le Languedoc... toutes ces terres commandées par les valets d'Armoria.
Prends bien en note les différents lieux cités... ils sont dans le viseur... mais pour l'heure, je vais en Provence. Soutenir les opprimés contre les tout puissants
Combat perdu d'avance, je le reconnais de bonne grâce... mais... je ne puis me résoudre à lutter loin des frères tombés au combat.
AAP. : Je vous remercie. Une dernière question toutefois, comment expliquez vous quun homme épris de liberté tel que vous se retrouve aussi souvent emprisonné ? Ne seriez-vous pas plus libre en ne commettant pas dacte répréhensible ?
Kika15 : Liberté rime donc avec soumission?
Je me sens bien plus libre dans ma cellule que le cul confortablement assis dans un siège de proc, juge ou autre CAC.
Le halo lumineux qui entre dans ma geôle me fait toujours penser à une voix irréelle qui m'exhorte à continuer mon dessein. Crois pas que je me prends pour un combattant du très haut... un hurluberlu qui se croit emprunt d'une mission sacrée...
Juste que... je pleure de voir la misère intellectuelle dans laquelle nous jette cette pensée Unique et Imposée. Je pourrais continuer à traire mes vaches... mais... non. Je ne m'accorde qu'un répit. Celui d'aller en taule.
Il le salua brièvement ainsi que sa compagne qui navait pas prononcé un mot, ponctuant çà et là les réponses du brigand de hochements de tête. Ils ne lui accordaient plus un regard. Lentretien était terminé. On ne faisait plus attention à lui, il ramassa donc ses affaires et séloigna. Vite.
G. Pour l'AAP
Citation:Montpellier (AAP) - Les évènements provençaux et languedociens ont été le spectacle d'une action de grande envergure des brigands du Royaume et de l'un de leurs plus illustres représentants, Gmat. L'Agence Acilion Presse, souhaitant se tenir au plus près des évènements, au plus près de l'histoire en construction du Royaume de France, forgée par les hommes et femmes de toutes les conditions, habitants le Royaume de Sa Majesté le Roy, a souhaité rencontré le brigand Gmat, afin de pouvoir connaître son point de vue sur les évènements présents et passés, et recueillir, peut-être, ses dernières paroles.
Enfermé depuis de nombreux jours dans les geôles du Languedoc, l'Agence Acilion Presse, a sollicité les instances comtales de la province en la personne du Comte Klanacier, qui nous a permis une visite en les geôles du languedoc.
Voici l'entretien tiré de la conversation avec Gmat.
AAP - Bonjour Sire Gmat! *Regardant létat de la cellule* Comment se passe ce séjour en les prisons du Languedoc ?
Gmat - Tiens donc... de la visite.... Et bien, disons quhormis les rats de passage, voilà maintenant plus dune dizaine de jours que je nai pu avoir de visite. Mais le bonjour quand même.
AAP - Vous voilà donc enfermer, suite à votre agression contre la ville dAlais. Quavez-vous à répondre à cela ?
Gmat - Malheureusement cest ce que lon en retire. Cependant, je vais clarifier rapidement la chose. Si je suis en prison, ce nest pas pour mon agression envers la ville dAlais, mais simplement par non pratique légale dun procès digne de ce nom...
AAP « Non pratique légale dun procès digne de ce nom ».en somme vous dites être innocent en quelque sorte ?... Nest-ce pas ce que disent tous les prisonniers ?
Gmat - Innocent ? Jai pourtant plaidé coupable à mon procès rendu public...
Cela dit, lors du début de ma plaidoirie, le juge a ordonné larrêt du procès pour me retrouver là où je suis sans même pouvoir me défendre. Les arguments de mon avocat mauraient permis déviter cette cage...
AAP Pourquoi vous en être pris à cette ville Languedocienne, si éloignée du terrain de bataille de la Provence ?
Gmat - Si nous prenons le contexte de cette misérable guerre de Provence, tout ce quil y avait aux alentours étaient désireux de voir et de faire tomber la Provence. Le Languedoc est frontalier, accueillait les armées Royales et livrait ses soldats en terres ennemies. De ce fait, peut-on en déduire que cette contrée pouvait sy attendre ?! Et quétant frontalier à la Provence, chacune de ses villes nétait pas si éloignée ?!
Cependant, si la ville avait été si proche, pensez-vous quune personne conduisant une armée et répondant au nom de « Gmat » aurait pu faire passe tranquillement, traversant leurs terres et sinstaller paisiblement au poste de Bourgmestre sans avoir aucune défense ? De la Provence, Alais nest pas trop loin, mais nest pas trop près non plus. On a toujours tendances à sécuriser les villes aux frontières, mais un vrai capitaine sait toujours que les villes juste à larrière sont des villes à atteindre...
Est-ce un point stratégique pour lun ou un manque de bonne gestion de lautre ?
AAP - Vous parlez du Languedoc qui, rappelons-le, na pas annoncé son soutien officiel à la Guerre, tout au plus elle a permis aux volontaires de stationner en ses terres, et aux armées pareil
Les volontaires français venaient de nombreuses provinces différentes, alors pourquoi ne pas vous en être pris aux autres
Un vieux compte à régler ?
Gmat - Le Languedoc na pas annoncé son soutien officiel à la guerre ? Pourtant lorsque jai pris Arles, jai vu venir vingt à vingt-cinq Languedociens vers moi... Étaient-ce des marchands ambulants ? Le Languedoc aurait permis à des armées de Provence de stationner en leurs terres ? Non, mais le contraire oui... A partir du moment où vous prêtez soutien militairement, économiquement ou stratégiquement, vous prenez part à la guerre... Cela a été mon cas, je suis venu, jai pris Arles, on ma tout de suite rangé du côté de la Provence. Pourtant jaurais bien pu prendre la ville tout comme les différentes villes que jai pu assiéger... Dailleurs javais bien annoncé après la prise de la ville, que cette guerre nétait pas la mienne...
On me dit le Languedoc à mes trousses si je sors de Provence, alors je leur rends service en allant moi-même chez eux. Sinon, niveau des antécédents à cette guerre, rien ne me chagrinait chez eux.
AAP Rappelons juste que le Languedoc est terre sous souveraineté de la Couronne de France, et par là même le fait daccueillir les armées de la Connétablie Royale, est une chose plus que normale... Provence et Languedoc ne sont pas sous la même souveraineté, dès lors nest ce pas normal quil agisse de cette façon ?
Gmat - Entièrement daccord avec vous, mais jai dû passer à côté dune annonce publique sans la voir... Vous savez, celle qui stipule quon ne prend pas part aux mouvements en question... Pourtant, de bien nombreux Languedociens sont venus en Provence...
En me répétant, le Languedoc se positionne comme terre de soutien, mettant ses soldats Languedociens à disposition contre la Provence. Forcément il peut y avoir des répercutions. Cest comme avoir une maîtresse ! Cest profitable jusquà ce quon se fasse attraper... Après on pleure...
AAP Revenons à votre précédente déclaration. Il semblerait que vous avez pénétré sur le territoire languedocien de manière cachée, et que le jour suivant votre prise de la ville, votre armée ait été défaite. Vous posez la question du « manque de bonne gestion », mais finalement, ne peut-on reconnaître au Languedoc une assez bonne gestion de cette crise, et une réaction somme toute rapide, considérant ce qui peut se faire dans le Royaume ?
Gmat - Une réaction rapide et une bonne gestion ? Je vais vous expliquer comment jai procédé et vous allez vous faire vous-même votre propre opinion.
Je suis sorti de la ville dArles en Provence, me dirigeant vers les champs du Nord. Mon armée disparaissant, personne ne sinquiète ? Hum...
Par la suite, jai traversé la première ville Languedocienne en contournant les remparts mais en croisant du monde, notamment les défenseurs de la première ville. Larmée dun brigand rentre dans ses terres mais on ne sinquiète pas ?
Bref... Continuant mon chemin, je suis arrivé à Alais... Une armée aux portes de la ville ne doit pas inquiéter beaucoup de monde apparemment, surtout que lon voit, quen prenant la ville, il ny avait eu que deux défenseurs... Oui, oui... seulement deux défenseurs. Les pigeons voyageurs en Languedoc sarrêtent dans chaque ville intermédiaire pour se ravitailler en breuvage avant datteindre lobjectif ? Notons que pour la prise de la ville, pour être sûr den prendre possession, javais demandé à mes hommes de sortir de larmée et de ne pas participer au premier assaut... En prenant la ville, mon armée nétait alors composée que de quatre hommes... Et on vient vous raconter quil y avait de la défense ? Hum...
Le soir même, mes hommes en dehors de larmée ont crée des lances de défense. Les seuls villageois désireux de reprendre la ville, se sont liés à mes hommes et ont défendu au lieu dattaquer... Ce nest pas un manque de communication ça ?
Pour gagner du temps, jai annoncé que la prise de la ville avait été commandité par le Duc lui-même sous soupçon de pillage de lancien Bourgmestre. De là, tout le monde se posait des questions, mais croyez-vous que le Duc ou le porte parole du Languedoc seraient venus démentir la chose et clarifier les esprits ? Non...
Bref, le lendemain, jai annoncé à lancien responsable de la ville que je prenais le strict nécessaire en caisse, sélevant à quelques centaines décus, afin de payer quelques pains à mes hommes, mais que je ne touchais pas aux économies mandatées, pouvant être récupérées par mes droits. Rappelons que mon désir nest pas de couler léconomie dune ville ni de nuire aux villageois.
Par la suite, ville devenue franche, simplement pour leur faire perdre du temps et laisser la Provence respirer un peu, mon armée dissoute par mes propres convictions afin de mettre un terme à ces affronts. Mais deux heures après, la magie que nous appelons clic clic nous a tous trouvé sans nous chercher...
Maintenant, à vous de voir si cela a été fait aisément de part mes talents, ou la gestion générale du Languedoc ma bien aidé ? Puis avec de telles facilités, ne seriez-vous pas tenté de vous joindre à moi ?... héhéhé
(Le rédacteur secoue la tête en signe de négation
)
AAP Pensez-vous que la prise dAlais, puisse être considérée comme le « dernier acte » dun brigand connu, vous donc
?
Gmat - Il ny a plus de place pour les brigands.... Avec lexpérience, nous apprenons à être le plus discret, efficace et rapide... Cela dit, même avec la plus grande rapidité, on nous rattrape toujours avec la plus grande facilité... Si vous comprenez le sens de ma phrase, alors vous avez la réponse à votre question.
AAP *Hum*.je comprends
Cependant les derniers évènements notamment au Sud du Royaume, prouvent que quelque part, les « brigands » sont de plus en plus nombreux, et quil semble tout de même difficile de les attraper... Alors
Simple désabusement, ou paroles pour masquer la réalité ?
Gmat - Les brigands commencent à être nombreux dans tout le royaume... Le Royaume commence à être divisé en trois parties. Le Nord, le Sud et le centre. Si on veut grossir la chose, je dirais quil y a un groupe franc dans le Nord, qui commence à se faire reconnaître, un groupe franc au centre qui porte déjà bien son nom. Mon groupe reste dans le Sud. Si ce Sud bouillonne, cest que tout un groupe de duchés sudistes désirent resserrer le verrou à leur guise. Cela déplait et cela se fait savoir. Mais en aucun cas nous devenons de plus en plus nombreux... Nous sommes tous des frères darmes et nous nous tenons la main en cas de besoin. Aujourdhui cest le cas...
Concernant le désabusement, il vient de ma part et dun état général de la situation. Maintenant, la relève désire continuer et faire changer les choses. Les vieilles carcasses comme la mienne ne trouvent plus la force dobtenir des réponses. Mon nom nest plus crédible si je désire rester diplomate...
Puis sans voyage, je ne suis plus...
Bref, je crois que ma vie na plus beaucoup dintérêt maintenant... Sauf si vous trouvez une ville qui désire bien maccueillir... et encore, il faudra voyager pour latteindre...
AAP - Revenons sur le Provence
Les instances dirigeants de la Provence, ont déclaré que cette opération nétait en rien lié à eux, cependant, votre implication à leurs côtés nest plus à vérifier, alors, simple action indépendante, ou commanditée par les dirigeants de la Provence ?
Gmat - En effet, la Provence a nié toute implication de mes actes envers le Languedoc. Je me suis moi-même entretenu avec la Marquise des Alpes Occidentales. La même Marquise qui mavait proposé de venir de Gascogne pour défendre les biens de la Provence.
Malheureusement, mon point de vue était différent. Pour ma part, lorsque javais pris la ville dArles, javais remonté le moral des villageois en leur montrant quil ne fallait que de la volonté et de la stratégie. Cela dit, lorsquon a une réputation de bas étage, alors on se méfie de vous. La Provence elle-même se méfiait de moi, ne voulant pas me laisser seul avec mon armée sur Aix... Comment voulez-vous que je réagisse à cela ? Je me suis alors mis en retrait, suivant les ordres Provençaux... Jusquà ce que je décide de me retirer de part une mauvaise organisation. Là-bas il ne fallait pas parler de guerre mais simplement denvahissement de part lequel, le but de la Provence nétait que de sauver ses terres brûlées...
Avant de partir, jai annoncé aux Arlésiens qui me remerciaient que la meilleure manière de sen sortir était loffensive. La preuve avec la reprise dArles par mes hommes, bouleversant les Royalistes, amenant même certains hauts placés de Gascogne à me menacer de me radier de mes terres... On ne combat lattaque que par lattaque elle-même. Sans Arles, les Français navaient plus de point de ralliement. Mais apparemment, subir les attaques en essayant simplement de limiter les dégâts devait être la meilleure solution...
Mais pour Arles et ses fiers habitants avides de sen sortir, jai lancé ma propre offensive en Languedoc afin de ralentir les attaques en Provence et les voir sortir un peu la tête de leau. Mais le remerciement après sêtre méfié de moi, nétait que dire ouvertement quils ne me soutenaient pas... Pourtant nétions-nous pas en temps de guerre ? Une contrée peu subir mais na pas le droit dattaquer ?
Pour le petit rappel, je tiens à dire que je me suis moi-même occupé de mes hommes et financé mon armée... Je nai vraiment pas coûté cher à la Provence...
Bon, je méloigne un peu de la question, alors non, la Provence savait que jallais sur Alais, mais lorsquil fallait trouver un peu de courage et tous avancer ensemble, je me suis retrouvé sans soutien. Est-ce par de tels comportements que la Provence a coulés ?
AAP Deux questions me viennent à lesprit quand jentends vos propos
Dabord vous dites avoir suivi « les ordres Provençaux ». Pourtant, le soir de la première et dernière offensive sur Arles, où pratiquement toutes les forces provençales ont attaqué, il semblerait que vous nayez pas participé à loffensive, causant de par ce fait, des pertes plus nombreuses dans les rangs de vos alliés ! Quavez-vous à répondre à cela ?
Gmat - Jaurais beaucoup à répondre à cela, mais je vais rester léger...
Premièrement, juste avant darriver sur Arles pour rejoindre les cinq autres armées, on mavait demandé de ne pas rester seul sur Aix, la Capitale, par manque de confiance en ma personne. Cela je lavais pris assez mal et je lavais fait savoir... Partant alors dAix, jarrive aux côtés des cinq autres armées. Toute la journée jentendais « On attaque ce soir!" suivi de ... « On n'attaque pas ce soir » puis « on attaque ! » Et ainsi de suite... Une indécision totale pour terminer par attendre le dernier moment lordre qui tombera.
De là, pourquoi je nai pas suivi les ordres ? Mes raisons sont simples... Manque de confiance... Ensuite, je nai pas eu un ordre clair le soir même, mais quune missive où lon ne sait quen retirer... Puis pour finir, la manière dessayer de reprendre la ville en sachant limpossibilité de le faire de cette manière. Une armée française dans lenceinte de la ville. Cinq armées Provençales aux portes de la ville. Échec total... Cest quil y a un souci là non ?! Et vous pensez quavec une poignée dhommes en plus on aurait réussi à reprendre la ville ? Non... Impossible... Ils avaient des éléments, des personnes aux connaissances militaires, ils ne sen sont pas servis, après cela ne nous étonnons pas... Mais une chose qui est sûr, cest que je n'envoie pas mes hommes dans une boucherie...
AAP La deuxième question, concerne le ressenti vis-à-vis des instances provençales. On peut parfaitement comprendre ce que vous sous-entendez pour le « droit dattaque » et aussi le manque de soutien apporté à votre « opération », en témoigne dailleurs le ton très légaliste des instances provençales à lépoque. Vous posez la question du pourquoi la Provence a coulé
Sauriez-vous y répondre vous-même ?
Gmat - Je nai pas suivi le pourquoi du début de cette guerre et je ne cherche pas à le savoir. Cela ne me concerne pas. Je vais perdre du temps à chercher le vrai pourquoi du comment alors que ça ne me servira à rien. En revanche, si je dois me faire ma propre opinion, avec tout le respect que jai pour les villageois Provençaux, je dirais que la Provence a perdu cette guerre de part sa trop grande fierté à se dire « pas besoin, moi je sais... », à choisir de courir de partout pour limiter la casse au lieu dattaquer et de désorganiser les assaillants. De se disperser au lieu de rester uni et de ne pas faire confiance aux forces qui auraient pu leur être utiles...
Un Duc reste un Duc, un Marquis reste un Marquis, un Prince reste un Prince, un Roy reste un Roy, mais en temps de guerre, il est rare que lun deux prenne la responsabilité de gestion des armées... Laissons à ceux qui connaissent et vous verrez que cela se passera beaucoup plus facilement... Il y a des hommes qui sont là pour ça...
AAP Certains vous prêtent par ailleurs la direction stratégique des armées de Provence pendant un long moment, et il est connu votre implication armée, aux côtés des instances dirigeantes, jugées félonnes à lEmpire, durant cette guerre
Pouvez-vous nous expliquer ce qui a guidé votre geste ?
Gmat - Je nai jamais prêté aucun de mes stratèges aux armées de Provence et ce nest sûrement pas de la sorte que jaurais procédé. En revanche, je respecte le choix des concernés à ce moment-là. Ce nétait pas ma guerre...
Jai pour habitude de soutenir les contrées en sous nombre, comme précédemment dans la bataille de lAlliance du centre contre le Berry. Je métais rangé aux côtés du Grand Duc Berrichon George le Poilu. A ce moment-là, javais comme condition de gérer la chose à ma manière. Cela a été un succès avec la prise de Bourbon et la grave blessure de lex Comtesse du Limousin, dont jen détiens toujours son pendentif... En Provence, par manque de confiance envers un Brigand, je nai pu commander les armées, alors je nai fait que suivre... jusquà partir...
Rappelons que mes deux seuls actes volontaires durant cette guerre ont été un succès avec la prise dArles et par la suite dAlais.
Quant à mon investissement, je tiens à préciser que je ne suis pas venu en Provence pour cette guerre, mais pour une raison personnelle. De cette situation, la Provence a su profiter de ma présence comme soutien.
AAP « Une raison personnelle », vous parlez de vos relations avec la Marquise Hersende, dirigeante du Marquisat des Alpes Provençales ?
Gmat - Du tout... Je nai connu le nom de la Marquise que lorsque jai reçu sa missive de demande de soutien... Jamais avant cela. Ma raison personnelle était par la présence dun français en terre Provençale, un jeune baron qui parle beaucoup trop mais qui malheureusement, na jamais fait grand-chose. Je ne voulais que lui rendre visite, et surtout, lui rendre le médaillon de sa promise... Malheureusement, après avoir été grièvement blessé, il est reparti de Provence sans même venir me dire bonjour... Très attristé jai été...
AAP Revenons aux temps présents... Beaucoup disent que les assauts brigands sur le Languedoc ont été en grande partie, voir en tout, dicté par la volonté de vous sortir de vos geôles
Est-ce le cas ?
Gmat - Tant dannées de pillages, de raquettes, de guerres et batailles... jen ai croisé des soldats.
On commence tout en bas pour terminer tout en haut. De nombreuses personnes mont aidé à avancer et jai toujours essayé de rendre au maximum la pièce. Si une tête de groupe nobtient pas le respect de ses soldats, alors il navancera jamais. Je ne dois rien à ma réputation hormis ma stratégie, je dois tout à mes hommes.
Je ne reçois pas beaucoup de visite en geôles mais je ne peux vous cacher le nombre incalculable de missives de soutien...
Après, à savoir si les assauts brigands sur le Languedoc ont été dans le but de me sortir de là, je le pense sincèrement, mais je ne me permettrais pas de laffirmer. A mon âge, ils nont plus rien à en tirer de ma vieille carcasse, ce quils veulent cest mon cerveau et pour les plus avides, ma fortune...
AAP Vous possédez donc une fortune digne dêtre lobjet davidité de certains de vos « collègues »
*Hum*, fortune acquise par le fruit de vos actions nous pouvons nous en douter
Pourrait-on dire que cette fortune finalement ne vous appartient pas, mais appartient plutôt à ceux qui ont été vos victimes ?
Gmat - Le plus grand voleur du royaume est le conseiller... Demandez les bourses de chaque membre reconnu dun conseil ducal ou comtal. Vous comprendrez...
Jai obtenu ma bourse dans les temps de guerre, étant ancien soldat. Cest la loi de la guerre. Eux, ils les ont obtenu dans les temps calmes, sur le dos de pauvres villageois qui leur font confiance et qui ne savent pas quils profitent... Cest la loi de lescroquerie. Toujours sourire par-devant, oui oui, un très grand sourire...
Concluons que je ne suis pas le plus grand des escrocs... Et vous le savez aussi bien que moi...
AAP - *Pensant à ses postes de conseillers occupés, où il navait jamais été aussi pauvre quavant
Hum* Vous généralisez non ? Si des conseillers sont riches nest-ce pas simplement quils se sont élevés par leur travail tout simplement ?les brigands quant à eux, pour subsister, volent le fruit du travail des autres
Ny voyez-vous aucune différence ?
Gmat - Bien entendu que je généralise. Mais je parle pour la plus grande majorité des têtes de duchés. Je vous parle en connaissance de cause. Étant brigand, vous savez combien de conseiller ou même de Duc me disent « Gmat, je vous laisse prendre mon château, en échange je joue la victime et on fait moitié-moitié »... Vous voulez que je vous cite des noms ?! Non... sinon les jeunes bandits nauront plus de boulot...
Les brigands volent en effet, mais prennent plus de risque. Puis un monde sans voleur, ce serait un monde riche, sans ambitions, sans excitations et surtout sans histoire...
Contrairement aux actions de la Couronne Royale, nous on vole mais on ne tue pas...
AAP Revenons au Languedoc... Quest ce qui peut justifier ces assauts, selon vous, autre que la volonté de vouloir vous libérer des prisons du Languedoc ?
Gmat - La manière de voir les choses. Jentends sans cesse le mot « brigands » mais est-ce assez représentant ? Une personne qui se révolte par mécontentement est forcément un brigand ? Nous rentrons de plus en plus dans un régime que nous appelons « clic clic ». De ce nom, nous penserons au bruit dune clé fermant une cellule. Prenez mon simple exemple...
Je suis jugé pour une prise de mairie. Jusque là, tout va bien. Mon procès est rendu public, ouvert à tous. Pour ma défense, nous avançons les faits de guerre. Bataille entre deux parties, prise de mairie dun côté, prise de mairie dun autre côté. Sommes-nous toujours daccord ? Par la suite je me retrouve en procès avant même que la Provence annonce son non-engagement de mes actes.
Alors ? Doit-on condamner tous les soldats présents dans cette guerre ? Il faudra alors créer une presquîle regroupant tous les soldats car je ne pense pas connaître de quoi tous nous soutenir... et pourtant jen ai connu des geôles !
Par la suite, le juge du Languedoc, nayant sûrement pas le courage de se retrouver face à un brigand, ma déclaré quelle nétait juge que contre son gré et quelle levait laudience sans prévenir personne. Mon avocat et moi, présent au premier rang, ne comprenant rien... Je me suis retrouvé en prison deux jours après, sans même pouvoir plaider ma cause.
Est-ce normal ?
Dautres personnes venant simplement me voir, se sont retrouvés en procès juste pour avoir traversé les frontières... Est-ce normal ?
Sommes-nous sous un régime totalitaire ? Nous navons plus le droit de traverser une ville sans se retrouver en procès ? Et cela dans la plus grande majorité du royaume.
Vous savez, ma résidence se trouve à Dax en Gascogne. Si je retrouve ma liberté et que je pars le lendemain même pour Dax. Jarrive à destination avec six procès et une dizaine de jours de prison, simplement pour avoir traversé des terres. Est-ce votre vision de la vie ?
Je suis nommé comme brigand, certes, mais pourquoi devrais-je être jugé et condamné de part ma vie et non pas par mes actes ?
Je traverse une ville, vous avez peur ? Défendez-la alors, mais ne minterdisez pas de passer car cela répond à interdire de vivre...
Je pense que nous trouvons ici un agacement général, provoquant la mort de nombreuses personnes et ce qui justifie les récents assauts.
Si vous voulez mettre une phrase de tête alors je vous en cite une parmi tant dautre...
« Condamnez-moi pour mes faits et non pour vos craintes... »
AAP Beaucoup pourrez-vous répondre à cela, que la multiplication des actes de brigandages justifient la restriction des libertés de circulation que vous condamnez. Et après tout, les Feudataires du Royaume ont toute autorité pour appliquer ce que bon leur semble sur leurs terres. Vous parlez des actes, mais après tout, les brigands « reconnus » narrivent pas sur les listes de gens recherchés par hasard. Ne trouvez-vous donc pas légitime que lorsquon attaque, il faut sattendre à voir en face une défense, quelques soient les moyens employés par celle-ci ?
Gmat - Quil en soit bien clair, je ne remettrais jamais en cause les responsabilités des Feudataires du royaume envers leurs terres.
Je suis en accord avec vous sur la restriction des libertés de circulation après un acte de brigandage, mais seulement sur les terres en question. Pourquoi en prenant un château en Languedoc par exemple, on minterdirait de traverser les terres de Champagne ? Restons censés, que je sois interdit dans une contrée dans laquelle jai eu certains conflits cest une chose, maintenant ne pas pouvoir traverser des terres que je navais même jamais foulées, cela je ne le conçois plus.
Si jattaque, jattends de voir une défense certes, mais lorsquon lance un assaut, on est la plupart du temps un minimum cohérent, alors jaimerais bien retrouver cette cohérence au niveau de la défense.
Quoi quon veuille en penser, le Brigandage reste un moyen de gagner sa vie. Moyen de facilité ? Pas forcément lorsquon voit les risques que cela engendre. Mais bon, on le sait et on lassume dès le départ. Maintenant si le royaume entier ferme ses portes au premier étranger qui vole quelque part, alors vous allez sûrement arriver par tous les éteindre....
Sil ny a pas de place pour les brigands, alors vous êtes sur la bonne voix.
AAP Nous comprenons
Mais après tout, les Feudataires, dans labsolu, sont censés se soutenir entre eux, le Conseil des Feudataires peut témoigner de cette velléité particulière
Dès lors, si vous êtes reconnu avoir mené une action contre lun dentre eux, et donc les terres quil gère, pourquoi ses vis-à-vis ne pourraient-il pas mettre en place des mesures restrictives de manière disons, « préventive » ? Vous reconnaissez la légitimité les responsabilités des Feudataires envers leurs terres, pourquoi ne pas reconnaître quils puissent sentraider sur cette question ?
Gmat - Alors à ce moment-là jopterais pour la sentence capitale... Je préfère mourir pendu en place publique après avoir pris une ville plutôt que de ne plus pouvoir voyager. On ne coupe pas les ailes dun corbeau, on légorge... Et pour ma part, je préfère mourir par fierté plutôt que lon me prive de ma liberté. Nous avons limpression de devenir des animaux de cirques... sauvages mais en cage. Certaines personnes sont peinées en les regardant, et une majorité applaudissent de les voir car lignorance leur montre un seul côté de la chose. « Après tout, ce ne sont que des animaux non ?! »
En revanche, sans le savoir, vous créez une histoire qui se retournera de plus en plus contre vous... Personnellement, cela ménerve lorsquon me dit « désolé, comme vous vous appelez Gmat, vous ne pouvez pas traverser nos terres sinon procès immédiatement »...
Cest ce qui sétait passé en Poitou, alors jai dû sécuriser le maire en échange des trois quarts de sa caisse. Tout cela pour un procès en passant sur leurs terres. De même en Périgord. Fauchant même nos hommes lorsquils passaient. Alors on est allé prendre Angoulême... Et je pourrais vous en citer bien dautre.
En effet, je suis très spécial, mais un duché qui ne me laisse pas traverser ses terres pour aucune raison, juste par mon nom, alors je les garde en mémoire. Il serait plus facile de mettre en place une milice, une maréchaussée et/ou une armée sil y en a une, et me laisser passer. Mais par pitié, arrêtez avec vos procès « clic-clic »... Pas pour moi car je nai plus dutilité dans ce royaume, mais pour les autres... Ne semez pas les problèmes pour trouver des pertes... Cest bien tout ce quon demande aux Feudataires... Quils fassent leur liste rouge, verte ou noire, peu importe, quils annoncent les défenses sur toutes les terres, mais quils apprennent à se plonger dans la cohérence dune vie...
Pour finir, je tiens à signaler le seul duché qui ne pose pas la main sur la cours de justice sans cesse mais qui préfère opter pour une traque. Le Duché du Bourbonnais Auvergne. Voilà un duché censé ! On détrousse, on se fait traquer. Souvent ils gagnent, même si parfois des châteaux coulent... Mais ça fait parti de lhistoire. Je tiens à cette Auvergne qui a enfin compris certaines choses. En espérant que dautres prennent exemples sur eux...
AAP Nous avons parlé des derniers évènements qui secouent ou ont secoué le Sud du Royaume de France, cependant, vous nen êtres à votre coup dessai
Pouvez vous nous rappeler, ce que, dans « le milieu », on pourrait qualifié de postérité
Votre parcours en somme ?
Gmat - Rappelons que je ne suis en rien le fruit dune nouvelle culture. La postérité de ce « milieu » vient de tout en haut... de nos anciens... Certes, nous nous démarquons de plus en plus de part notre puissance et le fait que nous ne faisons rien par hasard, mais nous ne sommes que le maillon dune chaîne qui continuera pas la suite, malheureusement plus dans nos esprits que dans nos actes à cause de lextinction de beaucoup dentre nous.
Pour ce qui est de la suite logique, je pense avoir été un point dexemple pour certains successeurs et qui retraceront un parcours semblable au mien tout comme jai pu faire.
Maintenant, comme vous le dites, je ne suis pas à mon premier coup dessai, mais je voudrais, si vous me le permettez, faire la différence entre ce que vous appelez « ce milieu » et le simple fait dêtre brigand... Un brigand pille pour sa personne, en revanche, notre milieu nagit que pour montrer sa propre opinion des choses que notre seule voix ne pourrait imposer. Cela a été le cas dans le Périgord, en Berry, en Auvergne, en Bourgogne, en Provence ou même encore en Languedoc. Les biens des villes ne servent jamais à titre personnel, mais à combler les pertes des soldats et en aucun cas nous provoquons une chute économique dans une ville. Le but vient pour la plupart du temps du conseil et non de son peuple...
Que la descendance perdure même si les grandes têtes tombent... Nous formons toujours la relève avant de disparaître...
AAP Vous avez pourtant bien pillé des villes, et vous vous êtes accaparé donc les biens que tant dhonnêtes gens ont payé de leurs poches, le fruit souvent du travail de toute une communauté ?
Gmat - La question que je me suis toujours posé est « quelle est lutilité davoir Quarante mille écus dans une mairie ? » Vous croyez que cela aide vraiment toute une communauté ?
Sur cet exemple de ville je prends seulement de quoi payer mes soldats pour les remercier de mavoir soutenu. Généralement, cela monte à cinq cent écus par personne. Mais je fais toujours en sorte de laisser quatre mille ou cinq mille écus pour ne pas toucher à la stabilité de la ville. Et cela change quoi ? Pensez-vous que tant dhonnêtes gens se préoccupent doù vont leurs dépenses ? Quelles soient dans les poches dun brigand, dans les poches du maire, dans les caisses ou les poches de conseillers cela importe quoi ? La communauté elle, ce quelle désire, cest darrêter de payer des impôts abusifs, de retrouver de bons prix sur leur marché et davoir de lanimation dans sa ville. Après si rien de tout cela ne change, elle sen fout des conflits internes tant quils ne la touchent pas...
AAP Et puis
Vous parlez « dune voix », trouvez-vous décent dimposer votre voix dans la violence ?... Ne serais-ce pas finalement le signe que votre voix, en tout cas celle défendue par « ce milieu », nest en rien acceptée par la majorité ?
Gmat - La violence ? Vos parlez de violence lorsque la couronne décide denvahir la Bretagne et que nous nous retrouvons avec des centaines et des centaines de morts ? Vous parlez quand cette même couronne décide denvahir le Berry par un conflit avec une seule personne et que tout un duché brûle et voir ces villageois traîner sur le sol ? Ou encore lorsquelle décide daller s'abattre sur la Provence, arrachant, saccageant et pillant tout ce quil y a ?
Vous parlez de cette violence-là ou vous vouliez juste parler des quelques écus que je prends lorsque je prends dassaut une ville ?
Pardonnez-moi, mais je nai pas toujours la même définition des mots que mes voisins...
Maintenant, comme je vous lai dit, mes actes sont très souvent justifiés. Par un duché qui ne désire pas me laisser traverser sans aucune raison, juste par lappellation de mon nom et qui se termine en conflit. Ou alors cest que je me retrouve en plein cur dune guerre ravageuse et quil faut se défendre.
Ma voix est appréciée par certains et reniée par dautre. Nest-ce pas la logique des choses ? Les listes des élections ducales font-elles sans cesse l'unanimité ?
Les Français naiment pas les changements, et cest ce que nous sommes en train de leur proposer. Nous nous démarquons des brigands, et formons une sorte de « guilde »...
Qui sait ?! Nous allons peut-être attendre les prochaines élections du Languedoc, monter ma liste et voir si ma voix défendue par « ce milieu » pourra obtenir une majorité... Là vous aurez la réponse à votre question...
AAP Vous savez ce quon dit ? Le pouvoir légal possède le « monopole de la violence légitime » ! Qui plus est une guerre déclenchée par la Couronne, ou par les Feudataires, quelle ait des raisons correctes ou non, est plus « légale », que des actions de brigandage. Dès lors, pour pouvoir défendre une vision des choses, vous semblez avoir trouvé une réponse plus légaliste
Mais est-ce envisageable à votre sens, ou bien cette « voix » ne peut se défendre quavec révoltes et luttes armées ?
Gmat - La couronne demanderait aux paysans dabuser physiquement de leurs troupeaux de brebis, la majorité le ferait. De même sil fallait vendre leurs enfants.
Que la décision soit bonne ou pas, le peuple suit comme des propres moutons. Cest cela qui est désolant. Jai fait de nombreuses batailles, combien de fois jai pu entendre « pff on se bat sans même savoir pourquoi... » ou encore « Ah lui je ne laime pas... Pourquoi ?... Ben, euh... ben parce quil na pas le même drapeau que moi... Ah oui ? Et toi tu es là pourquoi ?... ben, euh, ben je ne sais pas... ».
Et vous trouvez cela beau ? Ce battre sans savoir pourquoi, saccager pour saccager, tout cela pour une personne que lon ne voit pas, que lon nentend pas et qui se moque entièrement de nous. Ceci est la mentalité du royaume, mais désolé ce nest pas la mienne. Pour ma part, jai une façon de penser, jai des opinions, quelles déplaisent ou non. Mais je trouve ma propre personnalité et personne ne me dira de faire quoi que ce soit. Cest cela être libre...
Notre « voix » ne pourra se défendre quavec des révoltes et des luttes armées certes, mais au moins nous vivons avec nos envies, nos idées et notre conscience. Nous sommes « nous » et même si nous finirons tous par être pendu un jour où lautre, je ferais en sorte que ceux qui vivent pour une raison, vivrons pour eux, et simplement pour eux...
Jen donne ma vie pour cela...
AAP - Devrions-nous nous attendre à vous revoir en dehors de ces geôles?
Gmat - Que lon demande au « Grand peuple Royal » sil désire me voir sortir...
Pour ma part, je ne sais pas si jaurais la force de continuer ou non, je me fais vieux et ma vie est désormais vouée à léchec. Mon but était de faire passer un message et je pense quils lont compris depuis quelque temps. Jai donné mes ficelles, après il faut que la vie se
Miladyw
Suite
Citation:Montpellier (AAP) La Guerre de Provence qui vient de sachever a duré près de 6 mois et enflammé pendant longtemps les curs, les esprits, mais aussi les terres au sud-est du Royaume de France
Les raisons de cette guerre restent encore obscures, puisque chaque partie a eu son interprétation des faits. Dun côté on a qualifié cette guerre dopération sécuritaire, voir de guerre pour l'Empire, tandis que l'autre côté lon a pris le partie de qualifier cette guerre dinjuste et dinjustifiée, une guerre contre leur liberté. Cette campagne des volontaires français et impériaux a duré près de 6 mois, et a vu défiler nombre d'évènements d'importance.
Il semble important aujourdhui pour lAAP, de revenir sur cet événement dimportance qui a enflammé le Royaume et lEmpire, et revenir aussi sur les évènements concomitants qui se sont passés en Italie.
Rappelons d'abord le départ des quatre armées françaises pour la Croisade. Le Lion de Judas, organisation réformée et jugée hérétique par L'Église Aristotélicienne, mettait à rude épreuve le Comté du Béarn, et un appel à une réaction armée fut relayé auprès des autorités des Feudataires du Royaume. Cet appel se mu bientôt en croisade, et vit le débarquement de quatre puissantes armées composées de volontaires de France devant les murs de Genève. L'Église, au dernier moment, préféra le dialogue, et les troupes françaises, pourtant prête à en découdre furent déboutées de leur volonté offensive. Les armées se tournèrent alors vers un nouvel objectif. Feignant de partir rejoindre les terres béarnaises, pour les "débarrasser du Lion", les soldats de France se concentrèrent vers un nouvel objectif : La Provence.
Cette terre, située géographiquement dans le Sud-Est du Royaume de France, fait cependant partie historiquement du Saint Empire, dirigée par sa Majesté Impériale, LongJohnSilver. Depuis trois ans déjà, la Provence avait déclaré son indépendance vis à vis de la couronne impériale, et instaurer un nouveau pouvoir, non reconnu par les autorités impériales, le Marquisat des Alpes Occidentales (MAO). Sans entrer dans les détails, ce marquisat ne prêtait pas allégeance à l'Empereur, et sa gestion temporel était laissé à un Comtesse et un Conseil élu, tandis qu'un ou une Marquis-e, assurait la cohésion des instances. Le Marquisat se dota dès lors d'institutions "libres" tel qu'une chambre héraldique et une cour d'Appel. On peut, en terme d'organisation faire un parallèle avec le système Breton ou même le système Orléannais.
Les armées françaises se dirigèrent donc vers la Provence, sans déclaration de guerre préalable et pénétrèrent alors sur les terres provençales.
S'en suivit la première partie de la Guerre.
Les Armées françaises, au nombre de quatre, mirent alors le siège devant la Capitale Aixoise, où flottaient les étendards des armées provençales, à l'abri derrière les murailles. Les Généraux français, regroupées en Connétablie de France, parurent hésiter sur la marche à suivre, puisque 3 jours passèrent sans que nuls combats viennent poindre, seulement quelques timides escarmouches. Puis l'assaut fut lancé, mais les troupes provençales s'étaient renforcées, et ce fut un échec.
Les armées françaises passèrent alors au delà d'Aix, et se postèrent à Brignoles. S'en suivit une période de calme relatif, où les forces françaises tentèrent de prendre les villes plus à l'ouest de la Capitale. Brignoles tomba bientôt, et fut rattachée aux terres impériales, Draguignan fut à deux doigt d'en faire autant. Mais les troupes françaises semblaient en infériorité, alors que les provençaux, grâce à l'apport en hommes des villes, semblaient se concentrer sur la Capitale. Finalement, les armées françaises campèrent à Brignoles, et un statu quo s'installa. Mais celui-ci fut de courte durée, puisque les armées provençales partirent à l'offensive, aidées par une armée venue de Gênes. Une terrible bataille s'engagea alors devant les murs de Brignoles, et les armées françaises furent défaites, à l'exception d'une seule, l'armée bien nommée, "In Phooka Mémoriam"(*). Les forces françaises ayant survécu se replièrent dans la ville, et bientôt, un étendard de Provence trôna devant les murs brignolais, et y mit le siège.
En parallèle, les forces provençales loyales à l'Empire, mirent à profit le départ des armées d'Aix, et prirent le château par révolte. Après des combats courts mais intense, ils tinrent les commandes, rouvrant les mines, et remettant en route l'économie du Comté. Ils tinrent le siège pendant 15 jours, mais durent se plier à la loi du champs de bataille, quand une armée provençale, combattant la milice et les défenseurs de la ville, pénétra dans l'enceinte d'Aix, et repris le contrôle du Castel Comtal. Mais les renforts français pointaient déjà à l'ouest...
La Seconde partie de la guerre vit l'arrivée de 2 nouveaux étendards, regroupant nombre de volontaires de tous bords. Une armée "mercenaire", commanditée par Son Eminence Ingeburge, et une autre, sous responsabilité de la Connétablie de France. Ces armées se dirigèrent vers Arles. Assaut fut mené en bon et dû forme et, malgré une vaillante résistance des arlésiens restés en ville, celle-ci tomba au bout de 2 jours. Aussitôt, la ville fut passé sous statut franc et déclaré de retour dans le giron impérial.
Pendant qu'une partie des français résistaient à Brignoles, et se remettaient de leurs blessures, l'autre partie, située à l'ouest, se regroupaient alors. Les deux étendards ayant fait le plein, ils se dirigèrent alors de nouveau, à l'assaut d'Aix, Capitale de Provence. Après 3 jours d'une marche harassante, les oriflammes pointèrent bientôt leurs nez, et les hostilités démarrèrent le jour même. Ces combats furent d'une cruelle violence, et les soldats, d'un côté comme de l'autre, se battirent avec détermination. Lors du premier assaut, les armées provençales furent repoussées, sans que les forces françaises n'arrivent à prendre pied devant la capitale. Le deuxième assaut fut de nouveau meurtrier, mais aboutit au même statu quo. Lors du troisième assaut, les armées françaises concentrèrent leurs forces sur une armée, qui fut décimée, mais firent un malheureux mouvement, qui les amena à passer la capitale en direction de Forcalquier, l'impasse de Provence. Les forces françaises étaient gravement amoindries, et durent dès lors se replier sur Forcalquier, tandis que les armées provençales, aussi largement touchées, se replièrent sur Aix.
A Brignoles, la défense française tenait toujours la ville. Mais la pression devenant de plus en plus forte, une partie de forces, profita de l'obscurité nocturne pour passer les lignes et se rendre dans les abords de Toulon. Après des combats intenses avec les défenseurs toulonnais, la ville tomba. L'étendard "In Phooka Memoriam" vint donc s'y adjoindre, et commença à regrouper les forces françaises de la première offensive. Des deux côtés, de nouvelles forces firent leur apparition : du côté français, une armée aux couleurs impériales, battant pavillon de la "Compagnie Saint Maurice" fut érigé à Arles et composée de nombreux volontaires de l'Empire francophone ; du côté provençal, des volontaires catalans vinrent se joindre à la guerre, et assiégèrent rapidement Toulon. Pendant 2 semaines, les français résistèrent alors à l'offensive catalane, et tinrent les murs, malgré de lourdes pertes d'un côté comme de l'autre. L'armée française fut finalement victorieuse, et réussit à repousser les catalans hors de la campagne toulonnaise, ainsi que l'armée provençale du Scorpion venue aider les catalans. Les français sortis, ils se reformèrent et se rallièrent, et tentèrent l'offensive contre les catalans repliés à Marseille, mais durent finalement faire marche arrière après avoir failli dans la destruction de l'armée catalane. A Forcalquier, les troupes françaises se réorganisèrent, et se mirent en mouvement, dans le but de passer le noeud d'Aix, en compagnie de l'armée de Saint Maurice, venant d'Arles. Les Trois armées passèrent à l'offensive conjointement, mais au bout de 2 jours d'âpres combats, elles durent se replier. Commença alors une période d'attente, où chacun pansa ses blessures. Mais le bénéfice de l'offensive, fut reprit bientôt par les provençaux, bénéficiant de l'appui de conseillers militaires bretons.
S'engagea alors la troisième partie de la guerre.
Alors que les français pansaient encore leurs plaies, le retour des combattants provençaux blessés lors de la première attaque, permit d'acquérir un avantage stratégique certain en terme numéraire. De plus, les armées françaises se retrouvaient alors isolées : Deux armées se trouvaient à Forcalquier, affaiblies par les combats précédents, une partie des troupes françaises de la première vague se trouvaient conjointement à Brignoles et Toulon, tandis qu'une autre prenait campement en ville franche d'Arles.
A Arles justement, de nouveaux renforts français et impériaux vinrent remplir les rangs, et 2 nouvelles bannières apparurent. A Aix, les armées provençales se renforcèrent, notamment par l'adjonction des forces de célèbres brigands. Ainsi renforcées, elles passèrent alors à l'action, tournant leurs courroux successivement vers les armées bloquées à Forcalquier, puis l'armée campant à Toulon. Les premiers combats de Forcalquier furent féroces. Les français, ayant eu le temps de barricader leurs positions résistèrent pendant 2 jours aux coups de boutoirs de 3 armées, et à des forces 2 à 3 fois supérieures en nombre. En effet, les armées provençales attaquaient de concert, sortant des murs de Forcalquier, et de ceux d'Aix. Le troisième jour fut le dernier jour d'une défense héroïque pour les armées françaises, qui furent défaites et dispersées.
Les armées provençales se tournèrent alors vers la ville de Toulon encore tenue par les français. Quatre armées se joignirent à la bataille côté Provence, face à la seule armée « In Phooka Memoriam ». Portant l'estocade, les provençaux, pourtant 3 fois plus nombreux, furent d'abord refoulés et ce pendant 2 jours. Un mal inhabituel prit alors la Marquise Hersende, et une trêve, plus ou moins respecté fut déclarée. Cette trêve, ne dura pas, et deux jours après, les provençaux repartirent à l'assaut, tandis que des armées françaises, parties d'Arles s'approchaient dangereusement d'Aix. L'armée française à Toulon subit de lourdes pertes, mais son oriflamme tint bon. Le chef d'armée, préférant préserver ses hommes, cacha l'étendard, et dispersa ses hommes. Les armées provençales, victorieuses finalement à Toulon, remontèrent en urgence à Aix, où un nouveau combat opposa une armée impériale et une armée française, à 5 armées provençales. Après un féroce combat, les 2 armées se replièrent sur Arles, et les armées provençales les suivirent...Les français arrivèrent en avance, et en profitèrent pour intégrer des renforts, et décidèrent alors de profiter de l'atout des remparts. Dans la confusion, l'une des armées françaises, ayant pris du retard, et étant en première ligne face à un éventuel assaut provençale, dut de résoudre à abattre son oriflamme, pour faire entrer tous les soldats en ville.
Une "drôle de guerre" se produisit alors, puisque aucun combat ne vint émailler les nuits arlésiennes, les provençaux préférant assécher les réserves en vivre françaises, plutôt que de passer à un assaut meurtrier. Un nouveau mal prit alors la chef de l'armée impériale de la Compagnie Saint Maurice, et cet étendard disparue de derrière les remparts.
Cependant, réunis autour de 4 étendards, les provençaux s'étaient regroupés, et ils finirent par aller au combat. Les remparts furent pris d'assaut et la bataille fut d'une violence inouïe. A l'aube, les provençaux se retirèrent et comptèrent de très nombreux blessés dans leurs rangs, alors que les français ne comptaient que peu de pertes. Les armées de Provence, affaiblie durement, durent alors se repliés sur Aix, non suivie par l'armée du brigand Gmat, qui resta devant les remparts, seul, finissant, au bout de deux jours, par se replier, mais pas sur Aix...
S'engage alors la quatrième phase de la Guerre.
Les armées provençales s'étant retirés sur Aix pour panser leurs blessures, Gmat choisit une autre voie, et "disparut provisoirement de la circulation". Des étendards français pointèrent alors de nouveau à l'ouest, frappés des étoiles synonymes d'une force de combat grandissante, et se rallièrent rapidement à la ville impériale d'Arles. Les blessés français de la première heure, furent rapatriés derrière les lignes, venant renforcer les rangs français. Gmat, prenant alors la tangente, vint réapparaître à Alais, et prit d'assaut la ville du Languedoc. Malgré une défense héroïque, qui permit de sauvegarder les biens de la municipalité notamment, la ville tomba et fut passée sous statut franc. Les forces languedociennes réagirent rapidement, se mobilisèrent, et reprirent la ville, défaisant l'armée de Gmat, et faisant de nouveau flotter l'étendard du Languedoc sur les murailles Alaisiennes.
Les forces françaises se remirent petit à petit, et profitèrent dès lors de labri de la ville dArles, pour mettre en place leurs rangs, fort des armées étoilés arrivées en renforts. Cependant, la décision de la Connétablie de passer à loffensive mit du temps à arriver...les soldats français et impériaux commençaient à trépigner dimpatience. Les forces de lEtat-Major français avaient développé un profonde offensive diplomatique en direction de lItalie, pour contraindre les forces armées impériales, et notamment les puissantes forces armées mobilisées en Italie par les provinces de Milan, Venise, Sienne et Modène, à enfin prendre leur part dans un conflit mené au nom de lEmpereur. Cependant, malgré les efforts déployés, et les promesses dintervention, rien ne vint. La Connétablie de France, ayant fondé son offensive sur ce point précis, fut débouté de son attente. Les soldats français à Arles, pourtant nombreux, restèrent à lextérieur des armées, et le pire finalement fut au rendez-vous.
Un nouveau Conseil Comtal fut choisit en Rouergue, et la nouvelle Capitaine Rouergate, supprima les autorisations aux armées françaises, qui perdirent leurs bonus offensifs. Dès lors, une offensive des troupes françaises était compromise et après des mois dattentes
la guerre prit fin, aussi rapidement qu'elle était arrivée. Les volontaires français et impériaux se retirèrent petit à petit de Provence, et le Connétable signifia dans une longue lettre la fin de la Guerre en Provence. Dans cette déclaration, Le Connétable de France, Lekaiser, signifia son « amertume » « dans le fait que le peuple provençal reste sous l'emprise de dirigeants sans scrupules, félons, hérétiques et sorciers à bien des égards ». Sen suivit alors une longue liste de récriminations à lencontre des évènements et faits qui mirent, selon lui, en grave difficulté loffensive en Provence. Une condamnation fut envoyé au Comte du Limousin et de la Marche dalors, le Sire Jakamer, qui retira à larmée du Capitaine franc Namaycush « l'agrément [
] le soir même de l'assaut d'Aix ». Même condamnation fut signifié pour le retrait de lagrément rouergate à « la Capitaine rouerguate, Eléïce de Valten dicte "Linoa", dame de Tyx », les mots prenant une tournure plus dure, puisque le Connétable qualifia son geste de « stupidité » et de « traîtrise à l'égard de la centaine de Volontaire Français et Impériaux ». Sen suivit aussi une déclaration à lencontre des autorités impériales, et dune condamnation à leur encontre, regrettant « que l'Empire [ne] s'engage à hauteur de la France ». Enfin, les derniers mots furent écrit à lencontre des impériaux de Provence les invitant à continuer leurs combats, et aux volontaires français, remercier grandement par les mots, « pour leur loyauté, leur bravoure et leur courage ».
La Guerre de Provence, se finit donc ainsi, mais ses conséquences risquent dêtre nombreuses et de se faire sentir dans le futur du Royaume de France.
A LEst du Royaume de France, en terres italophones de lEmpire, un autre conflit se menait conjointement.
Rappelons dabord que la province de Gênes, membre du groupe italophone du SRING, sétait ralliée juste avant le début de la guerre au Marquisat des Alpes Occidentales. Une armée génoise avait dailleurs combattu aux côtés des provençaux, puis s'était retiré lorsque les pressions diplomatiques des voisins de Gênes étaient devenues trop pressantes.
L'italie, sollicité de nombreuses fois par les instances impériales, pour agir "plus fermement" contre la dissension génoise et provençale, s'était tout d'abord borné à agir par la voie diplomatique. Sienne, Modène, Venise et Milan s'étaient joint à un effort diplomatique semblable, devant "ramener" Gênes dans le giron impérial. Cependant un évènement força la main italienne à agir avec plus de fermeté. Profitant de la nuit et du couvert de la route traversant la campagne de la ville Milanaise d'Allessandria, les soldats génois rentrés de Provence, se faufilèrent jusqu'au territoire savoyard et, mettant à profit l'effet de surprise, prirent le château du Duché. La réponse du conseil savoyard en place fut assez surprenante : n'arrivant pas à reprendre le château, malgré l'infériorité numérique des assaillants comparé à l'ensemble de la population disponible, la Duchesse en place, "négocia" la reprise du château, et autorisa en contrepartie, la constitution d'une armée génoise en territoire savoyard. La polémique enfla alors sur le petit territoire de l'empire francophone, et des accusations fusèrent contre les volontaires de Savoie, descendus honorer leurs serments à l'Empereur. Cependant, cet incident eut pour conséquence de déclencher la riposte des provinces italiennes, qui envahirent Gênes et, après un rapide combat devant la Capitale, parvinrent à faire signer la reddition unilatérale de la province. Ordre fut donné de disloquer les armées génoises.
Cependant, les autorités génoises eurent des réticences à répondre aux exigences des vainqueurs et, malgré le retrait des armées italiennes de son territoire, à l'exception de l'armée du Temple Italien, ne se plièrent pas aux demandes.
Rapidement, la situation redevint la même. Devant le refus des autorités génoises de clarifier leurs positions et de répondre aux demandes formulées par les provinces italiennes, et malgré l'accord par vote de la population génoise au retour dans le SRING, les armées italiennes reprirent alors le chemin de Gênes, pour accélérer les choses. La province fut soumise à rude épreuve et des combats sporadiques éclatèrent suite au retour des armées italiennes sur le sol génois. Bientôt, 4 armées campèrent devant la Capitale génoise, et un Conseil de transition fut choisi. Après dâpres batailles diplomatiques et de quelques combats, Gênes revint dès lors dans le giron impériale, prouvant que la mobilisation conjointe des forces impériales, pouvaient remettre les choses en place.
Pendant 6 mois donc, le Sud du Royaume de France fut le théâtre dune longue et terrible guerre, qui économiquement et humainement représenta un terrible coût. 6 mois qui ont vu de grandes batailles, de durs combats, des actes de bravoure, de courage, et des actes de sorcellerie. Le bilan de cette guerre semble difficile à tirer si peu de temps après, mais nul doute que les répercussions de cette longue offensive poindront dans le futur des affaires du Royaume de France.
(*) Phooka, Ancien Duc de Normandie, assassiné par les artésiens CharlesMauriceDeT. et Raoul d'Andrésy. Ce personnage historique normand est aujourd'hui l'objet d'un culte reconnu par l'Eglise Aristotélicienne. Phooka est reconnu officiellement comme étant d'Essence Divine.
Nkhan, pour l'AAP
Miladyw
ConclusionQuel autre mot pourrait venir si ce n'est "attente". Cette guerre fut longue... parfois de longues semaines sans que personne, et dans tous les camps, ne sachent ce qu'il allait advenir, sans qu'il y ait de combats, sans évolution visible.
C'est cette attente même qui aura eu le dernier mot. Ce "rien ne se passe". Il est à déplorer que ce rien est fait tant. Des morts, des blessés, une économie désastrée, des hommes, des femmes loin de chez eux, de leurs amis, leurs familles... des rancoeurs persistantes, des fantômes du passé mais finalement quelle attente...
Pourquoi cette attente ? Peut être parce que cette guerre n'a pas commencé avec l'arrivée des armées françaises sur le territoire provençal, mais bien avant. Plus de trois ans plus tôt ?
Peut être parce qu'elle n'est pas finie. Peut être parce qu'elle s'étend. Les rancoeurs semblent encore là. Des deux côtés on entend réclamer justice. Même Rome se perd dans ses conflits temporels...
Chercher à comprendre sans doute serait-ce un bon début oui. Quoiqu'il en soit, cette guerre fait partie de notre histoire. Elle est lié au passé, elle fut notre présent et semble vouloir se prolonger.
Et bien que l'attente fut longue, bien qu'il semble que les dirigeants des deux camps n'aient été perdus ne sachant trop vers où aller, je crois que la victoire c'est aussi décidée par la force et la détermination des volontaires, d'un peuple qui n'a rien lâché et qui a su faire des sacrifices pour cela. Sans doute est-il plus déterminant de défendre ce que l'on a que d'attaquer.
Mais je laisse les paroles du Grand Maistre de France conclure.
Armoria a écrit:
Qu'avons-nous ?
Nous avons des Impériaux qui promettent, promettent, promettent... Et ne tiennent aucune de leurs promesses. Où sont les Italiens qui devaient venir "bientôt" ? Où sont Rengwer et Pierre qui nous l'avaient assuré ?
L'Empire, ce n'est pas chez nous. Ce n'est donc pas à nous de tout faire. Notre rôle, à nous, c'était de punir la Provence pour ce qu'elle a fait dans le Royaume. Tout ce que nous avons fait, n'est-ce pas déjà une punition en soi ? Reste à enfoncer le clou, en faisant clairement comprendre qu'au prochain manquement envers la Couronne, ils auront à le payer, et de façon systématique. Et nous ferons tout aussi clairement comprendre que cette fois, nous utiliserons les mêmes méthodes qu'eux. Nous n'avancerons pas à découvert, nous viendrons de façon furtive, et nous viderons leurs caisses. Et ensuite, officiellement, nous condamnerons l'acte.
Pour un oeil, les deux yeux. Pour une dent, toute la mâchoire.
Je ne vous cache pas que j'aurais largement préféré rester et lancer encore un assaut, le plus fort de tous, sur Aix. Un baroud d'honneur, en somme. Mais comment faire avec les départs ? Puis-je créer des hommes de toutes pièces ? Serais-je raisonnable de continuer quand tout mon entourage me dit qu'il faut arrêter ?
Est-ce à nous - et aux Savoyards, ainsi qu'aux Provençaux loyalistes - de devoir fournir le plus gros effort, depuis tout ce temps, quand ceux qui devraient être nos partenaires, nos alliés, n'en font mie ?
Miladyw
Remerciements
Je remercie d'abord mon armée... mon armée de souris qui s'est infiltrée un peu partout pour me rapporter les informations nécessaires à l'écriture du livre. Je remercie les "vieux" ! Ben vi il m'en fallait pour introduire le contexte, tout le monde n'était pas là quand la Provence est devenue indépendante et à la naissance du Marquisat. Merci à ces "vieux" qui sont la mémoire du comté.
Je remercie tout ceux qui par leur participation à cette guerre ont laissé des traces pour mon armée de fouineuses.
Et je te remercie, toi qui peu importe ce que j'entreprend me donne la force par ton amour. Merci Kika...
[hrp : et merci à ma cafetière]