[Sous les pierres ... mais qui est le con qui me tire le bras ?]
Les heures passées, ou bien juste les minutes, ou quelques secondes, allez savoir, mais pour notre blonde ensevelie, le temps semblait se jouait d'elle...
Les yeux s'étaient ouverts .. doucement... lentement... essayant de s' habituer à l'air chargé de poussière, à l'obscurité du lieu.
Une lumière, un peu plus haut, lui aurait on dit la vérité ? quand on meurt... la lumière... Dieu ... ou est ce seulement l'oxygène qui lui manque ? un trou dans la plafond, dans le sol, des voix ... une envie de crier, qu'elle est là, la blonde, elle, et qu'il faut sauver la chancelière... mais rien ne sort, aucun son, à peine l'air.
La renarde avait toujours autant de mal à bouger, non pas que ses muscles ne voulaient pas se mettre en mouvements, mais les pierres appuyant sur son thorax ne lui laissaient pas beaucoup de choix. Dans un élan de survie, ou de conscience, la blonde se mis en quête de force, en elle même. Non, elle ne succomberait pas, non elle n'attendrait pas que l'on vienne la sauvée, d'ici là elle serait morte une vingtaine fois ! Et puis le Diacre pourrait la laisser crever la bouche ouverte, sourire sur son visage, que cela ne l'étonnerait pas !
Mourir, elle ne le souhaitait pas, pas sans Louis à ses côtés, pas avant d'avoir uni sa vie à la sienne, pas avant de lui avoir donner un héritier, pas avant de lui avoir gâcher sa vie en gros ! Il en était hors de question ! Et si l'effondrement fut un signe du destin, pour qu'elle n'épousa pas l'Appérault... que nenny, elle l'épouserait, qu'elle est à dos, la Bourgogne, le Roy, les renards et le Très Haut, peu lui importait !
Bouger la main dans un premier temps, les doigts se crispent et se décrispent, alors même que la douleur parcourt le bras de notre blonde. Si la Choupinette ne se concentrait que sur ses membres, se fut sans aucun doute pour oublier le goût du sang entre ses lèvres bien trop rouge, l'odeur du sang proche des ses narines, ou encore la sensation du sang s'échappant de sa blonde chevelure ! Non son visage divin n'était pas le seul à ne pas être épargner, mais enfin, le but de ces mouvements, n'était autre que la libération !
Puisant dans le peu d'air qui remplissait encore ses poumons, avec un effort qu'elle aurait pu penser surhumain, Nabel se saisi d'une pierre, petite, d'une autre. Pas de grand cri pour vaincre la douleur, celle ci ne passerait pas, sans aucun doute, juste de petits braillements, juste de quoi extérioriser la douleur qui l'envahissait à chaque mouvements.
*Dieu que ça fait mal ! Tu te marre bien là Haut ? si tu penses que je vais crever sans rien faire tu te met le doigts dans l'il ! Rêves mon beau ! je vais pas partir sans vivre !*
Se dégager avec une main, ne fut point facile, peut être pour cela qu'elle ne voyait pas beaucoup de changement, juste un peu plus de place pour respirer, un peu plus de facilité. Mais c'est vite épuisée, que la belle à la crypte effondrée, se laissa aller ! Respirer et se reposer, pour mieux se libérer.
Un moment de solitude, peu habituel, un repos bien mérité, mieux qu'après une journée de mine. Silence dans l'assemblée, Nabel n'entendait que quelques cris venant d'en haut !
*Ils vont se la fermer oui ! Ils ont qu'à descendre d'abord ! *
Aucun respect pour les presque morts, je vous le dis moi !
Et puis plus rien ... des heures ou des secondes, la fatigue avait eut raison de Choupinette. Un bras, sur le ventre pour sentir la sensation de respiration, un autre sous les décombres, tout comme la plus grande partie de son corps, Nabel avait fini par troquer la conscience de sa vie contre l'inconscience d'une douleur inexprimable.
*Foutre Dieu, mais tu vas me foutre la paix oui !*
Et le bras est tiré, encore et encore. Un espoir de survie peut être.
Les pierres bougent, les "murs" de sa prison sont détruit, un espoir de liberté ... mais quand apparait le visage d'un homme, O combien étrange, la blonde s'affole !
Bien qu'elle fut dans les vapes, les secours auraient tout de même du venir du haut ! faut pas être blonde pour savoir ça, et le sieur, toujours aussi bizarre, ne venait pas de là !
Hésitation entre le bonheur de sentir à nouveau ses jambes et autres partie de l'anatomie, contre la peur de cette vision, la blonde optera finalement pour le soulagement! Tout sauf ces pierres en somme !
[Quand l'église se révèle être un coffre au trésor géant]
Les mots elle les a oubliés, elle ne sait plus comment l'on fait des phrases, comment on prononce. Les yeux mi clos, la chancelière profite de ce qu'elle pensera être comme une liberté ! Se laissant porter, soulever, et placer sur les épaule de celui qu'elle connaitra plus tard comme Griblebleble, Nabel étouffe les cris de douleurs dans le cou de l'homme.
Oui, elle a mal. La chute fut rude, et son dos meurtri par les Normands, mal soigné par les artésiens, la fait souffrir de nouveau en Alençon. Le sang séché lui tire les cheveux, la peau un peu partout sur le corps.
A chaque pas de l'homme, la renarde retient un cri, de douleur ou d'effroi, parce que s'enfoncer dans des souterrain n'est pas très tranquillisant !
Epousant la forme du corps, la blonde se laisse aller, un bras passé autour du cou de Grib. La chevelure libérée de son chignon lâche d'origine, quelques mèches tombant sur le torse nu, la blonde enfouit sa tête dans le cou, respiration contre peau, froid contre chaud. Sensation étrange que celle ci, peur et en même temps soulagée, peu importe où il l'emmène se sera toujours mieux que l'enfer derrière elle ... enfin elle le pense... et puis peut être que là bas, les yeux fixant le bout du tunnel, là bas,n peut être qu'elle verra de nouveau la Belle Alençon !
De tonneaux empilés, à des sacs ... Choupinette s'effondre. Les yeux fermés, elle laisse couler les larmes retenues jusqu'à présent, le mal est là ...