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[RP ouvert] La loi est dure, mais c'est la loi

Flex
La castel de la Casa Aussona se distinguait bien mal dans les premières heures du lever du soleil. La brume entourait le domaine de son halo, et le voile épais s'étirait à n'en plus finir. Une forme de vie apparaissait en surplomb du premier étage, et au travers des vitres froides, une silhouette étrange observait lentement l'étendue des jardins. Cette pièce éclairée par une faible bougie se différenciait du noir total de l'ambiance de l'aube. Le jeune vicomte s'était levé tôt. Un manteau fourni fut jeté par dessus ses épaules, le temps de faire sa toilette. L'homme était entrain d'admirer son reflet dans un miroir fixé au mur, alors qu'il était assis sur un robuste siège. Avec précaution, chacun de ses gestes se mesuraient à une cérémonie digne d'un couronnement des empereurs. Le jeune borgne fut minutieux, presque maniaque sur les proportions que devaient dessiner sa longue chevelure brune, et fine comme de la soie, à son visage mutilé blanchit de poudre. Une pipe se consumait discrètement sur le rebord d'une console parsemée de produits cosmétiques. Lorsqu'il fût près, Enguerrand de la Mirandole et de Dublith s'aperçut que le soleil s'éleva déjà haut à l'horizon. Il prit avec lui une petite boite de plomb, son nécessaire médicinal, et rejoignit la pièce où il déjeunerait.

La Casa Aussona avait définitivement perdu son maitre d'hôtel. Ioz, son vassal le plus fidèle, son disciple le plus dévoué, fut porté disparu, et mort à tout jamais d'espoir de revenir dans ses bras. Cette mélancolie le dissuadait de toutes paroles pendant qu'il ingurgitait, dans un silence de moine, les derniers morceaux de viandes mis à sa disposition - en accompagnement il y avait du vin de Soirans, du cerf de Mussidan et des fraises de Montcaret. L'appétit le quitta aussi subitement qu'il avait perdu, même abandonné, Ioz en Provence. L'évènement d'aujourd'hui ne serait qu'une vengeance à tous ces maux que le destin lui infligeaient, mais aussi un avertissement au grand public qu'il était le parrain du royaume. Autant cruel qu'aimable, Flex se montrera impitoyable. Jamais le borgne ne pardonnera la providence. Quelques minutes plus tard, on le retrouva dans son bureau à apposer son sceau sur plusieurs lettres. Toutes étaient identiques, mais destinées à d'une part ses vassaux, puis ses intendants, mais aussi sa cousine Gnia de Saint-Just et de Dublith. Les missives furent envoyées, et laissa le temps au borgne de prendre un peu de répit. La journée s'annoncerait originale, et serait sans doute une grande première dans le royaume. Flex, mains derrière le dos, entreprit la contemplation de l'échafaud confectionné la veille dans la cour du château. Il n'ouvrit la bouche que pour prononcer les paroles suivantes :


« - Dura lex, sed lex. » *

* La loi est dure, mais c'est la loi.
_________________
Lotx
A la lecture de la convocation, le teint de l'escuyer avait adopté une teinte champêtre de celles qui jurent affreusement avec ses habits bien trop vifs. "Démesure", "lien sacré qui vous unit de vous à nous", "circonstance exceptionnelle"? Bordel! Lotx ne savait pas exactement ce qu'avait découvert son maître mais une chose était claire: ça sentait le pâté (ami des belles métaphores et expressions poétiques, bonjour). Son premier réflexe avait alors été de préparer ses affaires pour demander l'asile en Guyenne mais les circonstances actuelles ne lui en laissait guère le loisir, il s'était alors résolu à affronter les choses... même si "les choses" en question faisaient deux fois sa taille, savaient manier l'épée mieux que lui et avaient pour ainsi dire droit de vie et de mort sur lui, oui. Peut-être emporterait-il une fiole de ciguë à avaler sur la route finalement...
Mais, le temps passant, le gamin songea qu'il était trop jeune, trop intelligent, trop pur, trop innocent et trop chaste pour mourir et que, finalement, s'il avait réussi à tromper son seigneur jusque là il ne voyait pas pourquoi il n'y arriverait subitement plus. Et, enfilant sa plus belle robe de bure (comprenez la moins rapiécée) il prépara quelques affaires, plaça bien en évidence son testament sur son bureau et se mit en route. Le voyage fut des plus communs jusqu'à l'arrivée de l'escuyer devant les appartements du vicomte. A présent il allait falloir la jouer finement et bien profiter du point faible de celui-ci: son égo. Il frappa alors à la porte et entra avant même que l'on puisse répondre, grand sourire aux lèvres.


Bonjoureuh ô grand vicomte, mais dites moi, vous êtes resplendissant aujourd'hui, que vous êtes joli, que vous m'semblez beau, sans mentir si votre ramage se rapporte à votre... aheum... enfin bref...

Il s'avança et tendit à bout de bras un sachet de friandises.

Tiendez s'pour vous, j'vous ai apporté des bonbons... pasque les fleurs c'est périssable...
Pierobero
Le Sénéchal encore de service à la caserne pour une durée indéterminée avait prévenu son escuyer de l'arrivée imminente d'une invitation en provenance de la Casa Aussona et de le prévenir aussitôt.
Ce qui fut fait très tôt dans la matinée si bien que le soleil pas encore quand son escuyer le réveilla et l'informa de la missive. Le réveil fut difficile, cela faisait bien longtemps que le Vétéran de la Copa n'avait participé à une mission aux conditions difficiles, il commençait à s'habituer à un certain confort et il détestait cela.
Tandis qu'il cherchait son habit de cérémonie de Sénéchal, il demanda à son escuyer de lire la lettre à voix haute, aucune surprise, ni révélation, il connaissait déjà tous les tenants et les aboutissants de cette invitation.
Une fois son costume trouvé, il s'habilla lentement, tenant à arrivé présentable au Chateau de Mussidan même si la chevauchée lui desservirait quelque peu. Une fois habillé, il fut satisfait lorsqu'il se contempla dans sa minuscule glace mais porta soudain son attention sur ses épaulettes. Ses insignes de Lieutenant et Sénéchal qu'il avait toujours eu coeur et fierté à porter, cela lui fit penser avec douleur aux récents évènements de la caserne et les décrocha vivement. Cela ne lui servirait en rien, là où il se rendait et il devait tourner la page.
Il envoya son escuyer seller son cheval tandis qu'il ceingnit son épée à sa ceinture, il emporta son bouclier destiné uniquement au voyage entre la caserne et la Casa Aussona. Afin de se protéger du froid et de la poussière, il rajouta un mantel à son épaisse couche de vêtements.
Enfin, il quitta sa chambre, descendit les marches et rejoignit son escuyer dans la Cour, les rares soldats de garde présent s'interrogeaient sur ce départ matinal. Il le remercia tandis qu'il grimpait sur son destrier et passa son bouclier dans le dos, puis il sortit de la cour alors que les premiers rayons du soleil transperçaient les ténèbres de la nuit.


Il forca sa monture à une allure moins rapide qu'il le souhaitait mais il était inutile d'épuiser la bête, le tempo régulier de sa monture l'entraina dans une monotonie qu'il le fit perdre dans ses pensées. Quand il en reprit le fil, son voyage était déjà bien entamé et le reste du trajet ne fut guère long étant donné qu'il ne cessait d'observer la nature avoisinante. Il ne s'était rendu qu'une fois à la Casa et n'avait pris le temps de l'observer.
Une nature verdoyante, des forêts et des champs à pertes de vues.
En fin de matinée, il aperçu le Chateau au loin. Il flatta l'encolure de son cheval et l'invita à poursuivre au pas, quand il entendit un clapotis. Il fit arrêter sa monture, sauta du cheval et se dirigea vers ce clapotis.
Il découvrit bientôt, un petit ruisseau qui bordait la clairière d'une forêt, un décor très bucolique pensa t'il. Il retira son bouclier, son mantel et entreprit de se nettoyer le visage de la poussière, qu'il nettoya également de son costume à l'aide d'une brosse. Une fois tout ceci terminé, le Sénéchal rangea le mantel et la brosse dans son paquetage accroché à sa monture.



Il reprit le chemin pour le Chateau et arriva sous les coups de midi aux grilles du Castel. Il montra son invitation aux gardes qui était visiblement au courant de sa visite, et le Sénéchal lut dans l'anxiété dans le regard des gardes. Attitude normale étant donné cette journée particulière.
Il abandonna son cheval et tout son paquetage aux écuries, il réajusta son épée qui ballotée trop à son goût et prit la direction de la cour du Chateau.
Moment d'effroi quand il aperçut l'échafaud tronant au milieu de la Cour, mais se remit directement, il connaissait les raisons de son invitation.
Il détacha son regard de cette triste machine, gravit les marches et se fit annoncer.

_________________
Sénéchal du Périgord Angoumois
Gadzelle
Sur le chemin, elle hésitait encore et encore. De nombreuses fois la jeune femme avait fait volter son hongre sur lui même, entamant un demi tour puis revenant sur ses pas pour continuer vers la Casa. Le chemin elle le connaissait, ce n'est pas cela qui la faisait douter.
On l'avait prévenu le jour même qu'elle partait en voyage le lendemain, certainement pour de longs jours... Elle avait besoin de lui. La veille elle avait rencontré Flex en taverne et à demi mots, il lui avait parlé de la Casa. A demi mots ou bien... non, c'était encore son imagination. Les dents serrées, le regard dur, elle se battait contre elle même. Les gouttes qu'elle sentait venir sur son front ne la rassuraient pas, la brune talonna son cheval. Il lui fallait passer à la Casa aujourd'hui même.


Ola gente dame, quel est le motif de votre visite?Avez vous une invitation?
Tu lui donnes du gent'dame? T'as pas vu ses habits tous crottés? Elle a même pas d'robes, et s'habille comme un homme!
Avec les derniers évènements, on sait jamais. Je préfère donner du gente dame quitt'à me tromper que de m'planter et d'pas donner du gent'dame s'il en faut.


Une invitation... Il y a donc une réception?
Une réception... Si on peut appeler ça comme ça. Vous n'avez donc pas d'invitation?
Non, je viens livrer un tonnelet à l'escuyer de votre seigneur, il l'attend.

Prévoyante, la brune en avait accroché un derrière sa selle avant de partir, elle connaissait la réputation laxiste des gardes et surtout celle de Lotx et sa patience avec ses livraisons, elle ne comprenait pas pourquoi ils réfléchissaient tant ce jour là. Parce qu'elle le voyait bien, ils chuchotaient, ils se lançaient des regards qui ne présageaient rien de bon.
Je vais le faire mander dans ce cas, je vous prie de patienter.
Et défection*...



*comme c'est zouli le remplacement!
_________________
Flex
Interloqué dans sa transe, Flex tourna la tête pour apercevoir qui le dérangea. C'était le jeune écuyer Lotx qui fut le premier à arriver. Alors, une longue tirade commença, au sujet de sa personne, qui lui plut énormément. Lotx avait tout dit de vrai, et il n'y avait plus grand chose à rajouter lui-même. Finalement, ce délicieux paquet de confiserie ajoutait une touche d'attention que le jeune borgne fit savoir.

« - Ho ! Des bonbons, j'en suis féru. Merci Lotx.

L'attitude désinvolte qu'il avait imaginé du dernier pour ce jour semblait avoir été remplacée par celle d'un garçon plus mûr. Flex ouvrit sans attendre le sachet et y plongea sa main pour en dévorer tout le contenu. Il adorait les sucreries, la considération qu'avait eu Lotx à l'égard du borgne fit entièrement mouche : pas une minute se déroula sans qu'il fut totalement enivré de tout le paquet, déjà vide.

C'était très bon. J'ai su que tu étais devenu magistrat du comté, encore félicitations. Mais n'est-ce pas difficile de travailler avec des culs-terreux ?

A ce moment là, l'oeil aguerrit du borgne aperçut une silhouette familière traverser la cour du château. Il s'agissait du sénéchal Pierobero, lequel du soigner son apparence pour l'occasion. Il dit à Lotx :

Voilà le sénéchal Pierobero. »
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Lotx
Ce qu'il y avait de bien avec Flex c'est qu'à l'usage il devenait hyper prévisible. Un petit cadeau, deux ou trois mensonges et voilà qu'il oubliait ce qu'était devenue la fille du maître des écuries. Et ça, quand on était escuyer de manière générale ou Lotx en particulier, c'était bien, très bien même! Le garçonnet respirait à nouveau de voir son maître ne lui adresser nulle brimade, tout au contraire même, s'il avait été un poney il y avait fort à parier qu'il lui tapoterait la croupe en cet instant mais... euh... il ne savait pas très bien d'où il tenait des comparaisons pareilles.

Mouais, 'savez vu l'état du tribunal actuel j'passe plus de temps en paperasserie qu'en jugements alors...

Mais l'on ne saurait sans doute jamais comme deux hommes se présentèrent. Le premier était un garde de la casà, l'interpellant il lui marmonna quelques mots à l'oreille, parlant de livraison de tonneaux. A vrai dire l'escuyer ne commandait plus de livraison en ces lieux depuis un moment mais, qui sait, peut-être un admirateur lui offrait-il une douceur.

Qu'est-ce que vous faites, qu'est-ce que vous faites... Ben vous l'faites rentrer s'te question! Et vous mettez la facture sur l'bureau du vicomte 'videmment...

Le garde écarquilla les yeux mais n'ajouta mot et repartit. Bah, un paquet de friandises arrangerait le tout au moment voulu...
La seconde personne était un notable que Flex lui présenta. Saluant d'un geste entre la pirouette et la révérence il ajouta.


'chanté messireuh le sénéchal. Moua c'est Lotx... l'escuyer!
Pierobero
Pierobero salua le Seigneur de Mussidan comme il se doit et se tourna vers son fidèle escuyer, Lotx. Ce n'étais guère la première fois qu'il le croisait et il connaissait bien le personnage. Il le salua donc à son tour.

Enchanté de même Messire l'escuyer. Nous avons eu le plaisir de discutailler de machinchochiste ou quelque chose comme ça en taverne de Castillon.

Puis il se tourna vers le Maréchal de France.
Attendons nous encore beaucoup de monde?
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Sénéchal du Périgord Angoumois
Flex
Flex acquiesça,
« - D'accord.

Le jeune homme observait avec attention les murmures inaudibles échangés entre un garde et l'écuyer. Confiant dans la fidélité de Lotx, l'idée même d'un complot était désormais à écarter. Pourtant Flex fut vexé d'autant de cachoteries sous son nez, mais il était bien trop préoccupé de l'évènement du jour. Déplacer autant de fortes personnalités fut aussi simple que de dire bonjour : pour les intérêts de la Casa Aussona, il fallait réagir à un chien-li incontournable. Un fait gravissime qui mit en périple toute la mesnie, et pour rien au monde le borgne ne laisserait passer une telle insulte.
Son premier invité - considérant Lotx plus qu'un invité - fut le sénéchal Pierobero, lequel il n'avait pas vu depuis quelques semaines déjà. Ha, que le temps passait vite, et combien de maux fallait-il encore subir pour rejoindre le Paradis.
C'est donc dans une accolade sincère que Enguerrand accueilli Piero.


Bonjour sénéchal ! Ho que oui. Flex énuméra les noms sur le bout des doigts, nous attendons les vassaux de la Casa Aussona dans un premier temps. Puis, comme tous les intendants ne sont pas actuellement en Périgord-Angoumois, voyez notre premier médecin Ciaram mobilisée pour son Ordre de la Licorne en Touraine, ou le maitre des cérémonies en retraite spirituelle, ou Ioz.. Sans doute eut-il un - mauvais - réflexe. Il reprit immédiatement, mais aussi sa grandeur Gnia de Saint-Just et de Dublith, ainsi que sa grâce Vaxilart de la Mirandole - mon père. Je ne sais point s'il viendra, mais c'est mon invité d'honneur. Ainsi que tous les badauds qui adorent admirer les spectacles des châtiments.
Soudain, il eut une illumination.
Ha, écoutez, écoutez vous deux ! On le sentit aspiré par son inspiration, et le temps de choisir ses rimes, le borgne chanta des vers.

En hauteur, je découvris l'horizon de mes mains que j'ai souillé.
Elle me gratte l'encolure, et comme un filet immobilise l'alevin,
je n'aspire point. Plus fort encore, l'une décolle, et brûle mon gosier.
Messieurs écoutez bien, c'est la danse du pendu et du lien. »

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Gadzelle
Qui dit réception, dit invités. Du monde risque de passer...

Nerveuse, Gadzelle l'était. Son cheval le ressentait et renâclait, tapait du sabot, ne tenait pas sur place. En attendant le retour d'un des gardes, elle en descendit donc et se força à les calmer tous deux en se concentrant sur l'encolure du cheval. Quelques tapes et caresses firent le reste, le hongre ne menaçait plus de faire des siennes, la brune pouvait respirer sans crisper sa mâchoire.

Hep vous là, c'est bon, vous pouvez aller donner votre machin.
Tu lui donnes plus du gent'dame?
Nan, les dames ça fait pas des livraisons à des escuyers. Lotx c'est pas ce genre de femmes qu'il fréquente si tu vois c'que j'veux dire...
Héhé

Oh, il a dit de le déposer sur le bureau du Vicomte.
Vous êtes sur? Sur le bureau du Fleix?

Sur un air offusqué bien que peu sûr intérieurement : Je vous apprends comment on fait des livraisons moi? On m'donne un ordre, je transmets. Point.

Perplexe, elle laissa donc ses armes à la guérite, comme il était de coutume à la Casà et longea les remparts pour se rendre aux communs. Aucune envie de tomber sur la réception et des gens qu'elle risquait d'y croiser, c'était une autre affaire qui la menait ici.
Seulement voilà... une fois le cheval attaché non loin d'une l'entrée, où aller? La seule fois où la jeune femme s'était rendue ici, elle venait à un bal masqué, et invitée, n'avait pas eu à louvoyer dans le domaine.
Osons, on verra bien sur quoi je vais tomber...

C'est donc le tonnelet dans les bras qu'elle pénétra dans la Casà, étonnée de ne s'être faite arrêter par quelqu'un, et n'ayant toujours pas aperçu la potence au milieu de la cour.
Où est-ce qu'il peut avoir mis son bureau?



edit : phote
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Vonafred
Répondant sans hésiter à la convocation du Ban éxprimée par son Suzerain dans une récente missive, le Baron avait franchit les grilles et s'était aussitôt rendu dans le salon de récéption, sans faire antichambre dans le hall d'entrée.
Il y faisait les cent pas, admirant comme à chaque fois la décoration somptueusement baroque du lieu.

Le Fleix demandait conseil, les mots employés étaient sans équivoques, l'affaire devait être d'importance.

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Camulus
Une convocation reçue et lue non sans mal par Chico, voilà ce qui fait que Camulus accourt au Castel de son suzerain. Un matin bien calme en partant de Montcaret, quelques voyageurs malavisés se firent légèrement bousculés par Gaston le fougueux destrier du géant périgourdin.
Quand il lut lui-même la missive, il failli s'étouffer... ça doit être vraiment de la plus haute importance! Chico tentait de suivre l'allure imprimée par le cheval du seigneur mais il faut bien dire que ce Cob avait de l'énergie à revendre.
Il arriva aux vues du Castel, pâle et majestueux, il cria à son protégé de se magner le... enfin plutôt de faire grande hâte et qu'aucune ampoule mal placée ne saurait être une excuse de retard!

L'entrée dans le Castel est une formalité, les gardes le reconnaissent, parfois rapidement parfois pas. Là on le guida vers Flex et son tribunal. Tout le monde était déjà... un oeil meurtrier vers Chico qui boitait les larmes à l'oeil.


Bien le bonjour à vous tous!, sortant de sa besace deux grandes gourdes de vin. Puis-je proposer de ce nectar pour me faire pardonner de ce retard?
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Gadzelle
Alors derrière cette porte que vais-je trouver...
Oups! Le hall... Vérifions rapidement...


Une tête brune passe à travers la porte derrière une tenture discrète - au moins 10 bons pieds de haut - et inspecte la pièce.
Petit regard à gauche, puis vers les fenêtres là bas, puis à droi.... hein? Qu'est-ce que ça peut être dans la cour à travers les fenêtres? Gros dilemme... que faire du tonnelet? C'était son excuse, et un bon cru de plus, mais il l'encombrait. Après une longue réflexion, elle conclut qu'il était parfaitement caché derrière cette tenture. Tant que personne n'avait la mauvaise idée de franchir la porte de l'autre côté...

A pas feutrés Gadzelle s'approcha des fenêtres. On l'avait laissée entrer mais elle n'était pas réellement invité, il n'était pas dans son intention de se faire sortir manu militari du château.

Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire... Depuis quand y a-t-il un échafaud dans la cour de la Casà Aussona? M'étonnerait que les autorités soient prévenues.

Déchirée entre deux feux, la jeune femme ne savait plus que faire. Aller voir de plus près cette histoire ou continuer à chercher l'homme qu'elle était venue trouver... Connaissant peu ou prou sa personnalité, il allait se trouver non loin, c'était sur : autant joindre l'utile à l'agréable. Mouais. entre deux maux choisir le moindre plutôt... Rappelle toi que tu es dans la demeure du Fleix!

C'est donc après avoir récupéré le tonnelet et l'avoir remis au chaud, à sa place, dans ses bras, que la brune continua son petit bonhomme de chemin, mais avec un but précis cette fois. Le trouver, et aller voir ce que faisait cet échafaud ici.

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Lotx
Le vide intérieur. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Penser à des choses tristes... je sais pas moi... la faim dans le monde... son dernier relevé d'impôts...
Se calmer, il fallait se calmer, fermer les yeux et ne plus penser à rien. Beaucoup de gens faisaient cela en permanence, après tout, ce ne devrait pas être si compliqué non? Allez, une dernière inspiration.


Ouah mon seigneur... votre... poésie... était... vraiment... mpffffffff!

Raaaah et bordel il venait de pouffer de rire. Le vide! Le vide! Penser à sa belle-mère qui venait dîner le dimanche prochain... bon, évidemment, Lotx n'avait pas de belle-mère mais ce n'était pas le moment pour s'inquiéter de menus détails.

...vraiment très... euh... très lyrique!

Il inspira à nouveau, contenant avec de plus en plus de mal son hilarité. Déglutissant avec difficulté il entreprit alors à changer radicalement le ton de la conversation pour éviter l'incident diplomatique en lâchant un "mouhahahahahaha" brusque et malvenu.

Aheum... et donc sinan c'est qui qu'on va châtimentionner? Et pourquoua? J'vous ai déjà dit que votre ramage se rapportait à votre plumage mon seigneur?
Flex
Ce écuyer n'avait donc aucun gout pour les manières délicates du verve. Flex haussa le menton et on pouvait lire tout le mépris sur son visage quand Lotx essayait de qualifier sa magnifique improvisation. Malgré tout, le jeune de la Mirandole retroussa sa rancœur, touché par la flatterie du jeune garçon, il lui confia quelque chose qu'il ne lui aurait jamais dit quelques secondes plutôt.
« - Aujourd'hui, Albertino va payer sa trahison envers la Casa Aussona. Au diable les traitres ! Tfoua !

Il esclaffait très fort, tandis que le seigneur Camulus arriva. Ce dernier qui était bien plus grand que le borgne, possédait une carrure telle qu'aucun autre homme ne saurait déranger Flex en sa compagnie. Au delà de l'aspect physique qui insinuait la crainte, le jeune vicomte appréciait ce qu'il y avait au fond de son cœur. Il se découvrit de son chapeau marin, puis s'essuya le front, et dit au seigneur de Montcaret.
Hahaha, Camulus de Montcaret ! Merci d'être venu, et quelle énergie ! Il jeta un rapide coup d'oeil à Chico - sans doute son écuyer. Punir est une cause juste pour ceux qui méprisent la vertu. Le premier lieutenant de notre mesnie a enfreint le cercle de confiance. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres rosées. Le seigneur Camulus se chargera de décider de la sentence ; nous - Lotx et moi - ferons office de témoins des méfaits causés par le traite. »

Flex faisait confiance de la cruauté de Camulus qui serait infligée. Il redressa une main pour invité l'assemblée à le suivre jusqu'à la cour du castel. Les gardes ouvrirent immédiatement les geôles pour y amener le condamné. Pendant ce temps, Louis-Vonafred se faisait désirer - on eu du mal à savoir exactement sa position géographique ; et la tendre cousine de même, mais c'était dans les gênes des femmes que de se faire attendre. La silhouette de l'échafaud se dessinait proche, et son ombre menaçante se balançait lentement ci et là.
_________________
--El_gringo


Le premier lieutenant Albertino gisait en détention dans une cellule froide depuis cinq jours. Il avait revêtit le costume du prisonnier et un boulet de métal fut cloué à son pied droit. Pour seul repas, on le servait une fois par jour du potage ébouillanté qu'il ingurgitait avec difficulté. Pour marquer sa captivité, on lui avait rasé le crâne. Albertino se laissait mourir à petit feu : seul, assis dans un coin de la geôle, il avait pour unique lumière celle du jour qui traversait les barreaux. Le seul lien qui le nouait à la vie de dehors des murs, car sa cage était enfouie au sous-sol, où les rats étaient les rois. Les nuits devenaient de plus en plus insupportable. et il regrettait, à voix basse, ses actes de haute trahison, priant Aristote d'une fin miséricordieuse.
Soudain, un cliquetis de métal le fit surgir de ses cauchemars. Un garde ouvrit la porte métallique dans un grincement strident. On le relevait à mi-hauteur et ses pieds trainaient derrière lui. Ses guenilles empestèrent l'humidité, et la crasse s'était dument incrustée dans chacun des traits de son visage frêle. Le premier lieutenant avait du mal à respirer, et se laissait trainer durant la longue marche qui traversait le couloir à la cour. Aveuglé par les rayons du soleil, il raffermit ses sourcils en poussant un grognement. On le jeta au sol au pied de l'échafaud ; il en avait suivit la construction jour après jour, et les bruits mortels des marteaux lui retiraient à chacun des coups une seconde en moins à vivre. Il se prosterna devant toutes les personnes présentes, et avec ses seules forces il prononça difficilement.

« - Chiedo scusa grande signore. *»

Ce fût l'une des rares fois qu'il parlait en public, devant autant de personnes. La situation se faisant ressentir, et n'ayant plus aucun choix, Albertino - le traitre - venait de remettre tous ses principes en question. A savoir ne jamais reculer, qu'elle que soit la cause. Le vieil homme venait de perdre le peu d'honneur qu'il lui restait.

* = J'implore votre pardon grand seigneur.
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