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[RP ouvert] La loi est dure, mais c'est la loi

Pierobero
Suite à la remarque du Fleix, le Sénéchal se tena en retrait le temps d'attendre les autres convives. Il ne patienta guère longtemps, lorsque le géant Périgourdin Camulus rejoignit le petit groupe gravitant autour du maistre des lieux. Il le salua et se massa la main après l'empoigne. Il avait beau être un vétéran de l'armée, peu de personnes résistait à la poigne du colosse.

Non merci pour votre nectar qui doit être sans aucun doute fameux, mais je ne souhaite pas avoir l'esprit embrumé par cette journée.

Le Sénéchal attendit de nouveau, jusqu'au moment où il était temps. L'on vint chercher le condamné que l'on traina jusqu'a l'échafaud. Pierobero avait beau avoir oté la vie à bon nombre de valheureux soldat ou crapules notoires, il ne raffolait guère des exécutions. Il resta de marbre, se répétant inlassablement la haute trahison qu'avait commis le premier Lieutenant. Il regarda le visage de ses compagnons, et vit une grande lueur d'intérêt dans les yeux du Fleix. Quand Pierobero se rendit compte de son regard trop pesant, il détourna les yeux, les tournant de nouveau vers l'échafaux et attendit que la messe fut dite.
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Sénéchal du Périgord Angoumois
Vonafred
S'approchant d'une large fenêtre, le Baron vit une bien étrange mise en scène. Un échafaud dréssé dominait les protagonistes.
Le Fleix,fort bien entouré agissait en maitre de...Cérémonie, comme à son habitude.
Le Dublith, sortit prèstement et rejoignit la compagnie.


On traina un pauvre hère au pieds du Flex...
Légere courbette de circonstances.
-Salutations Messire Mon Cousin.
Hochements de têtes rapides...
-Montcaret ravi de te revoir, Sénéchal, Padré Lotx...
Il ne lui fallu point longtemps pour comprendre ce qui se tramait.
On allait juger et certainement éxécuter.
L'homme se vautra aux pieds du Fleix...

Citation:
« - Chiedo scusa grande signore. »

Le Dublith se tourna alors vers le Fleix.
-Pardonnez moi mon Cousin, je n'ai point eu loisir d'entendre vos griefs à l'encontre de ce triste Sire...Auriez vous l'amabilité de me les confier ?
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Flex
A la venue de Louis-Vonafred de Dublith - le cousin de la famille, le jeune Enguerrand de la Mirandole fut soulagé. Ainsi donc le conseil des vassaux sera au complet et par conséquent plus performant. L'absence de chef de famille Vaxilart était obligatoirement pardonnée. Le jeune fils savait de son père qu'il était en retraite spirituelle, mais aussi que ses épousailles se préparaient avec quelques difficultés. Flex baisa sur la bouche son vassal en guise de bienvenu ; puis, soudain, il fut interpellé par les lamentations de Albertino. Ce dernier lui demandait pardon. Mais quel culot que de s'adresser à son seigneur ainsi. Le geste fut rapide et puissant, le borgne lui envoya son poing dans la figure sans attendre et crachait, énervé, ces propos italiens.

« - Sei un bastardo ! Figlio di puttana ! *

* Tu es un bâtard ! Fils de pute !

Il venait de s'exploser les phalanges. Cependant, la rage s'était dissipée, il reprenait ses esprits tandis que Albertino titubait au sol. Le borgne déplia un vélin sur lequel était gravée une écriture facilement reconnaissable : celle de madame de Saint-Juste et de Dublith. Il lu à voix haute.

Citation:
De Nous, Agnès Adélaïde de Saint Just et de Dublith, Comtesse du Lavedan, Vicomtesse de Bapaume, Baronne de Desvres, Dame de Seuiri et d'Herlies

A Vous, Enguerrand Louis-Perceval de la Mirandole et de Dublith, Vicomte de Mussidan, Baron du Fleix, Seigneur de Soirans, nostre cousin,

    Salutations.


    Déplorons par la présente ne pouvoir répondre à votre appel à nous rendre en la Casa Aussona pour l'affaire qui vous tourmentait tantôt. Point n'est besoin de rappeler nostre grand désir de quitter au plus vite les terres du Périgord Angoumois où nous fûmes forcées par un cruel destin à résider contre notre gré.
    Nous espérons qu'un jour le Très Hauct permettra que nous ayons de vostre comté une bien meilleure opinion que celle que nous conservons pour l'heure.

    Mais venons-en sans plus tarder à l'affaire qui vous occupe.
    Le seigneur se doit de faire justice sur ses terres et d'y châtier avec rigueur ceux qui le méritent. Toutefois, nous ne pouvons que vous enjoindre à être juste envers vos gens, la punition se doit d'être à la hauteur de la faute.

    Vous nous avez mandé nos avis et témoignage sur les compétences de vos gens d'armes. Les voici.

    Pour être tout à fait franche, la sécurité de votre domaine laisse sérieusement à désirer, croyez-en notre longue expérience dans ce domaine.
    Alors que nous ne nous étions jamais auparavant présentée en vostre domaine, vos gardes, que nous avons d'ailleurs surpris bien ensommeillés, nous ont laissé entrer sans même s'enquérir du but de notre visite ou de chercher plus loin que le nom de Dublith dont nous avons usé pour nous annoncer.
    Le résultat, vous le connaissez. Vous aviez été fort surpris de nous trouver céans dans vostre salon.
    Qu'en aurait-il été si une quelconque personne animée de malveillance avait dupé les gardes et fomenté de porter atteinte à vostre vie ? Louez le Très Hauct que cette éventualité ne se soit encore jamais présentée.
    Aussi, nous vous enjoignons vivement de songer à vous doter de personnel compétent, rien n'est plus vital que d'être convenablement gardé, vous en conviendrez. Un tel manquement à la charge de responsable de la sécurité d'un domaine parvient même à faire oublier le manque de protocole dont ont usé vos gens pour accueillir noble visiteur.

    Faisons serment sous le regard du Très Hauct de la véracité de nostre témoignage et le portons à vostre connaissance pour faire valoir ce que doit.
    Espérons dès lors que nostre missive vous portera lumière sur les agissements de vostre garde et profitons par ailleurs de cet écrit pour vous mander de bien vouloir transmettre nos aimables salutations à Messire nostre cousin, Louis Vonafred de Dublith.

Faict à Périgueux, le vingtième jour du mois d'août de l'an de grasce mil quatre cent cinquante huit.




Le vicomte se racla la gorge.

Ceci affirme l'oisiveté du lieutenant Albertino. J'ai par moi-même confirmé icelle par plusieurs fois, lorsque des invités prestigieux se rendaient en la Casa Aussona. Et je n'oublie pas l'épisode des précédentes allégeances, où Lotx saurait expliquer le comportement déplacé du lieutenant. Il conclu, Traitre ! Mensonge ! La Casa Aussona châtiera ses sujets avec rigueur. Qu'on le fasse monter sur la potence. »

D'un geste il le fit mander aux personnes ci-présentes. Le borgne n'avait pas oublié de transmettre les salutations à Vonafred de la part de la comtesse Gnia. Enguerrand passait une main dans ses longs cheveux, il dégustait chaque seconde de l'évènement.
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Vaxilart
Le bon Duc de St-Fargeau avait reçut la missive de son fils à sa sortie de retraite. Celle-ci prenait le soin de ne pas entrer dans les détails… Étant un homme curieux, mais surtout ne pouvant refuser conseil lorsque désormais son fils en demandait après été, pour ainsi dire, absent de toutes les décisions importantes et de l’éducation de sa progéniture, le coche fut vite préparé et lancé sur la route de la Casa Aussòna. Sans doute serait-il légèrement en retard, mais quelles décisions se prenaient rapidement, et devaient se prendre rapidement si ce n’étaient celles de la défense et de la guerre – et franchement, il se doutait bien que ce n’était pas de ce genre de problèmes que son fils souhaitait l’entretenir. De fait, il ne se formalisa pas de la vitesse avec laquelle il se rendrait là bas; et puis, un homme de qualité sait se faire attendre…

Malheureusement, il n’y a pas d’heure pour arriver en retard. Et c’est ainsi que le Duc passa la herse du domaine tombant sur l’échafaud monté et le supplicié en veille de se faire passer la corde au coup. Vaxilart fut interloqué par la gravité de ce qui se tramait dans la cour de son fiston, relevant un sourcil il regarda la scène sans chercher à se faire remarquer outre mesure – on lui expliquerait bien après et la mort ne l’étonnait plus depuis fort longtemps; de fait la châtié et ses complaintes le laissait impassible.

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Flex
Alors que Flex observait la montée de l'échafaud par Albertino, soutenu par deux énormes soldats, il aperçut Vaxilart arriver. Le borgne en fut tout retourné d'une joie fantastique, lui qui n'espérait plus le voir venir en son castel ; ravi, ses émotions de rage le quittèrent pour laisser place à de la gaieté. Il se précipita à sa rencontre, un sourire euphorique aux lèvres, Flex cria :

« - Aristote merci ! Père !

A la hauteur du duc de Saint-Fargeau, il se jeta dans ses bras pour étouffer une étreinte sincère. S'en suivit une révérence, précédée par un baiser sur la joue.

Votre grâce merci d'être venu, je ne le croyais plus. Venez, venez, assistons aux premières loges !


Comme un enfant, le jeune Mirandole prit par le bras son géniteur pour l'amener prêt de l'échafaud. Entre temps le premier lieutenant avait eu la corde de passé au cou. Flex se tournait dans un premier temps vers Lotx pour lui demander,

Père Lotx, vous est-il possible de procéder une dernière fois à l'abjuration ? Tendez-lui votre anneau, il le baisera s'il veut rester en vie.

Au tour de Camulus,

quant à vous Camulus de Montcaret, je vous fait l'honneur de pouvoir activer la manivelle. Alea jacta est. »

L'invité d'honneur étant désormais présent, Flex devint plus soulagé. Il croisait les bras après s'être massé la tempe, heureux d'assister à un tel spectacle en compagnie de son cher père. Il était aux anges sur un nuage.
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Lotx
Ce qu'il fallait bien comprendre c'est que, ces derniers temps, l'estomac de Lotx était devenu plus délicat. La nature humaine était ainsi faite: à force de vivre dans les effluves d'encens ou les vapeurs de parfums des cours comtales on en oubliait aussi vite que facilement celle de la fange et de la misère. Depuis combien de temps n'avait-il connu d'autre crasse que celle de la luxure émanant des draps de satin d'une maison close pétrocorienne? Or, en un instant, le mélange de détresse et de pestilence que dégageait le condamné venait de le frapper avec la même violence que si on lui avait enfoncé un poing rageur dans le nez (avec la même violence que s'il jurait fidélité à son seigneur oui, mais là n'était pas le sujet, d'ailleurs c'est un sujet qu'on n'aime pas trop aborder on vous remercie!). C'en était trop, tant pour son nez embourgeoisé que pour son âme encore empreinte d'une innocence toute relative et d'un esprit, malgré tout, fort humaniste.
Le monde semblait tourner autour de lui alors que la nausée l'envahissait aussi sûrement que la potence se dressait. Il ne savait pas comment mais il lui faudrait détourner le regard au moment fatidique comme son quatre heures était composé de choses qui ne lui appartenaient pas vraiment et qu'il ne voulait donc pas que le vicomte voie se répandre les choses en question en face du lui...
Titubant, il prit néanmoins place devant le pauvre homme, tendant sa main annelée sans trop savoir ce qu'il faisait ni ce que son interlocuteur était censé abjurer au juste.


Abjurez mon fils. Abjurez et préparez-vous à entrer dans un monde meilleur... Enfin en théorie...

Oui car, vu sa situation, le jeune curé n'allait tout de même pas conseiller à cet homme de choisir de ressusciter!

Appelez-en à Michel -c'était d'ailleurs un nom à la con pour un archange ça, Lotx ça lui serait allé beaucoup mieux comme prénom par exemple... mais sans doute le moment n'était-ce pas le mieux choisi pour songer à cela- pour qu'il reconnaisse que le châtiment infligé ici bas lave vos pêchés et que le Très Haut vous fasse accéder au soleil.
Gadzelle
Empruntant la petite porte réservée aux domestiques, Gadzelle entra dans le fond de la cour. Le temps de son trajet, plusieurs personnes étaient arrivées. Interloquée, la brune suivit du regard un homme crasseux, titubant et visiblement malade ou ivrogne. Vivement étonnée, cela n'était pas dans les habitudes du Fleix d'accepter de tels hommes dans ses terres, encore moins dans sa demeure, la jeune femme étudia attentivement la scène qui s'offrait à elle.

Devant elle l'échafaud. Amené là par des soldats vigoureux, le loqueteux à moitié poussé, à moitié de sa propre volonté était à terre. Dans une langue inconnue d'elle, il s'adressa aux personnes devant lui. Les invités de la 'réception'? Son attention se porta sur eux.
De côté, la brune contemplait le maître des lieux, accompagnés de quelques hommes. La carrure de Camulus ne laissait aucune place au doute. A l'opposé de celle-ci, la taille de Lotx non plus, et la coloration carotte de sa bure dénonçait à qui le connaissait l'identité de son possesseur. Étonnée de reconnaître le sénéchal pétrocorien, elle reporta son attention sur le cinquième homme. De stupeur, elle faillit lâcher le tonnelet toujours dans ses bras. Ségonzac... j'aurais du m'en douter. Précipitamment, la brune recula d'un pas et vérifia être dans l'ombre du bâtiment. La vision du baron l'avait secouée, au propre comme au figuré. Des tremblements marquaient sa posture, une sueur glacée se fit sentir le long de son échine.
Dans une brève lueur de lucidité avant la tempête, Gadzelle se demanda où pouvaient bien être Ioz et Baradouna, le fameux serviteur qu'elle cherchait.

Puis c'est dans une crise de douleur qu'elle vit la suite des évènements. Le temps se déroulait de manière erratique. Le baiser entre Vonafred et Flex et le coup de poing semblèrent durer de longues minutes, teintées d'une légère incompréhension - elle n'était pas au fait des habitudes qui liaient suzerain et vassal. La lecture de la lettre s'étala sur quelques secondes seulement, tellement rapidement qu'aucun des mots prononcés ne resta en sa mémoire. Une absence la surprit, elle se retrouva la mâchoire serrée, les phalanges blanchies de trop serrer l'objet heureusement toujours intact et entre ses bras, des mèches de cheveux collées sur son front brûlant. Face à elle, la scène avait encore changé, un homme au port encore plus fier et hautain que celui de Flex - si c'était possible - se tenait près de celui-ci. Lotx sur les planches s'adressait au futur supplicié.

La jeune femme était encore assez lucide pour reconnaître une crise et ses symptômes. Baradouna toujours absent, elle dut y remédier par ses propres moyens. Un vague médecin de passage lui avait conseillé tout et rien pour sa maladie - dont la tisane! -, ses expériences personnelles lui avaient permis de s'en remettre à l'alcool. Très fort de préférence. Une chape de douleur cotonneuse autour d'elle, elle déposa le tonnelet à terre et fouilla dans sa besace le plus silencieusement possible à la recherche d'une flasque. L'objet vidé, il ne restait plus qu'à attendre le relâchement de la tension. La tension... l'attention? Que se passait-il donc en face d'elle?

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--El_gringo


Le coup de poing qu'il reçut en pleine face le fit virevolter au sol. Sa bouche saignait abondamment vidée de quelques dents cassées à cause de l'impact. Albertino se mit à pleurer de grosses larmes, il se releva difficilement du sol poussiéreux. Tout de suite après il fut trainé jusqu'à la potence, où on lui passa la corde au cou. Elle lui démangeait la nuque, et ses mains accrochées dans son dos ne lui permettaient pas de se gratter. Comme si profiter des biens faits de la Casa Aussona ne se seraient jamais su. Comme s'il aurait pu utiliser tous les bénéfices en son unique intérêt. Il avait renié son serment de fidélité, et n'était désormais plus qu'un traitre qu'il fallait éliminer. Son seigneur rappelait l'épisode des précédentes allégeances, ainsi que ses nombreuses fois où lui et son second laissaient passer n'importe qui aux grilles du domaine. Il suffisait de peu de belles paroles pour réussir à acheter un laisser-passer.
Comme si Albertino allait abjurer ses fautes. Il reniait maintenant la Casa Aussona et ses membres, jamais il ne baiserait le curé Lotx. Albertino ravala sa salive, prit le temps d'inspirer et cracha un mollard au sol. Il voulait décider de lui seul de sa propre mort. Sans demander pardon. Sans avouer ses fautes.


Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive. *


*Montaigne.
Vaxilart
L’estomac du Duc gargouilla sous la pression qu’exerça son fils, Vaxilart n’était père que de titre; en soi il n’avait nulle expérience et ne savait trop comment réagir devant l’élan d’affection de son fils. D’un côté, il était bien content de lui plaire (bien qu’au plus profond de soi il en doutait; Flex était un rusé politicien, et un profiteur hors pair – du moins était-ce l’image qu’il s’était tissé de sa progéniture), mais de l’autre, était-ce la place où échanger quelques convivialités et partager un moment père-fils digne de ce nom; devant un supplicié? De ça, il en doutait, mais surtout, il doutait de la posture, de la réaction et des mots à tenir. Et donc, de son air stoïque habituel, le Duc y alla d’un :

- Fils,

Quasi rituel et bien froid comparé à l’accueil de Flex. Il aurait bien ajouté un « Aristote te garde », mais la situation lui semblait mal appropriée; le supplicié méritait toute l’attention du Très-Haut et de ses prophètes.

Laissant les affaires se dérouler, ou plutôt s’enclencher, le Duc se pencha vers son fils, et plus bas, lui posa une question somme toute innocente.


- Est-ce possible de savoir ce que l’homme a fait ?
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Flex
Flex retroussa l'une de ses narines lorsque Albertino refusa d'abjurer. Il aurait du le tuer dans les ruelles de Rome lorsqu'il en avait encore eu l'occasion, et ainsi son premier lieutenant n'aurait pas été aussi irrespectueux. Il fallait donc rapidement en terminer pour tourner cette page, qui marquait un épisode de la Casa Aussona. Quelque foy, le borgne se détournait même de sa devise, ne faire confiance qu'à soy même, par espoir d'humanité. Comme si autrui, celui à qui il pouvait faire confiance ou accorder ne serait-ce un petit peu de fidélité était probable. Aussi probable qu'un jour il aille en Enfer, ou bien qu'il rejoigne le chemin du mensonge. Mentir, Flex en vouait une haine particulière à cette manière de vivre. Il préférait de loin la vérité et s'en amuser !
Aspiré par les paroles de son père, le jeune Mirandole n'aperçut même pas la présence d'une étrangère ici, Gadzelle. Lorsqu'il entendit la question posée, il fit une légère grimace, car le fait même de répéter les mêmes propos d'il y a une minute l'énerverait. Il fit court dans ce cas :


« - Père, Albertino a trahi à moult reprises la Casa Aussona. Aujourd'hui il est puni pour ses fautes, et refuse l'abjuration émise par le père Lotx. Il prit une voix forte, et annonça fortement. Qu'on le pende ! »

Alors son œil unique se reporta sur la silhouette de Camulus avec impatience.
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Camulus
Le temps semblait s'arrêter, chaque seconde durait des heures, les oiseaux s'étaient tus, le vent ne soufflait plus, aucun son, aucune rumeur. Montcaret n'était pas coutumier de ces tristes instants d'éternité.
L'entrée d'un homme à la posture élégante vint interrompre momentanément la solennité d'un tel moment. Le Vicomte l'empoigne et le serre contre lui, voilà un geste tout à fait inhabituel, comme si la joie lui donnait des ailes. Le vassal comprît fort bien la satisfaction de son suzerain quant à la sentence qui entraînerait Albertino dans l'autre monde, tel les deniers du passeur.
La dernière chance pour le condamné de s'abjurer et tenter de trouver le pardon du ciel quand celui des humains faisait défaut. On parlait bien là de traitrise, d'intolérable médiocrité. Le géant avait un sens aigu de la loyauté, certainement pas dû à ses années passées à côté du borgne, quoique son suzerain aurait mis cette qualité maintes et maintes fois à l'épreuve. On le voit bien maintenant, Camulus ne tuait point un homme mais accomplissait la volonté de son seigneur comme il le doit en vertu de son contrat féodo-vassalique.
La voix rauque et agressive de Flex tonna comme un orage d'été, sec et fracassant,
Qu'on le pende !
Il était sur l'échafaud, et pausa une main sur la manivelle. Le géant savait que la mort allait être longue et pénible, aussi il espérait qu'Albertino était dans un état suffisamment misérable pour mourir dignement et rapidement.

Albertino! Vous comparaissez devant votre seigneur et ses vassaux pour qu'il vous soit fait justice. Camulus force un silence. Vous avez honteusement failli dans votre exercice au service du Vicomte. Vous avez attenté à l'honneur de la maison des Mirandole et pour cela vous allez être châtié. Il vous est informé qu'ici et maintenant vous allez être pendu par le cou et exécuté selon la sentence qui vous a été communiquée. Si vous avez une dernière chose à dire, faites le maintenant, sinon nous ne garderons de vous que le silence.

Le géant serra dans sa main la manivelle et s'apprêta à exécuter la sentence, laissant cependant le temps au misérable de s'exprimer une ultime fois.
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--El_gringo


Quand il entendit hurler son seigneur, Albertino en eu tout le cœur de retourné. Il était conscience qu'il ne vivait plus que ses dernières minutes de sa vie ; celle-ci défila sous ses yeux.
Un jeune homme s'amusait avec ses camarades dans les bains de Rome. L'eau giclait dans tous les sens et tous étaient mouillés de haut en bas. Albertino dans sa jeunesse passait énormément de temps à jouer dans le quartier latin de Rome, sa citée natale. C'est ainsi qu'il fut repéré par la garde pontificale à dix ans, dans laquelle il fit carrière jusqu'à rencontrer Flex.
Le borgne s'était aventuré devant le Vatican en quête d'un évêque qu'il voulait assassiner - il l'apprendra plus tard. Albertino se mit au travers de son chemin : une taillade gigantesque s'était gravée sur son dos pour l'avoir défié du regard. Ce souvenir resta à jamais gravé dans sa mémoire.

Puis il découvrit les joies de la Casa Aussona. Tous ses rêves se réalisèrent et bien plus encore. Il ne manquait rien, tout était à sa disposition. Gagnant d'oisiveté, il négligeait son serment pour satisfaire son plaisir. Chaque jour il s'enivrait des mets de la vie qu'il n'aurait jamais pu imaginer un jour découvrir.

Rien, il ne voulait rien ajouter. Comme d'habitude, être ce qu'il fut du début à la fin. Être là dévisagé comme une bête de foire ne le dérangeait plus du tout. Pas un mot, mourir avec sa fierté.
Vonafred
Un Baiser vassalique scella les retrouvailles.
Le Maraud se commit à demander pardon et reçu un poing d’airain en pleine face.
Le Dublith avait eu le privilège de recevoir cette marque d’amitié dans le visage il y a fort longtemps, vestige d'une cérémonie au combien marquante. Le velours avait atténué l'effet mais il ne l’oubliera jamais.

Agnès de Saint Just avait écrit, Sa grâce arrivait...La famille était au complet.

Le Baron s'écarta pour laisser place au Duc et géniteur du Fleix.
Malgré les invites répétée de l'escuyer Prélat, nulle contrition. Le bougre avait scellé sa destinée, Montcaret allait officier sans remords ni hésitation. Le géant fixa le Fleix prêt à accomplir la sentence.

Le Dublith à cet instant cru deviner une silhouette dissimulée dans l'ombre derrière eux avant de reporter son attention sur le malheureux qu’on allait expédier aux enfers.

La trahison est le pire des vices humain, la noblesse se devait de le rappeler et le Fleix s'en faire le porte parole.
On ne badine pas avec un noble et son droit de justice, qu'on se le dise.

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Camulus
Le moment fatidique arrive, le soleil de sa vie se couche à l'horizon. Le Géant Périgourdin actionne la manivelle. Le corps du condamné s'élève et le manque d'air rend son visage rouge, puis violet, ses yeux s'éteigne dans une expression enragée. Ce regard injecté de sang restera figé pour l'éternité, fixant le Fleix comme une ultime trahison envers son seigneur. Montcaret ne pose aucun regard au corps en train de mourir, il ne préfère garder aucun souvenir de ce mauvais sujet.
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--El_gringo


Par dessus tout, Albertino refusa qu'on lui couvre le chef. Normalement, les suppliciés étaient recouvert d'un sac épais au visage afin que les yeux ne tombent pas de leur corps au moment de passer le voile. Ce qui était étonnant fût tout autant la dignité - laquelle ? - qu'Albertino reniait encore. Alors qu'il priait Aristote jusqu'à en défendre physiquement sa sainteté il y a moins de quatre ans, il remettait en cause tous ses préceptes et ne demanda ni le pardon au seigneur, ni au très-haut. Quelle insolence.

Le coup fut sec. Ses carotides se brisèrent net, et il suffoquait déjà. Albertino remuait des pieds par réflexe, et son regard se perdait dans l'œil du borgne. Le traitre se sentait partir tout seul, il avait la sensation de s'élever. Un dernier soupire qu'il n'a pu dire aurait été sans doute de cracher une fois de plus sur la mesnie qui lui avait autant apporté. Ses paupières se firent lourdes, ses yeux remplient de sang se fermèrent à jamais.

Mort. Adieu Albertino, tu fût un bon compagnon, mais tu n'aurais point du mal juger le borgne : c'est être simple et crédule qui voit tout d'un bon oeil.
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