Pierobero
Le Sénéchal encore de service à la caserne pour une durée indéterminée avait prévenu son escuyer de l'arrivée imminente d'une invitation en provenance de la Casa Aussona et de le prévenir aussitôt.
Ce qui fut fait très tôt dans la matinée si bien que le soleil pas encore quand son escuyer le réveilla et l'informa de la missive. Le réveil fut difficile, cela faisait bien longtemps que le Vétéran de la Copa n'avait participé à une mission aux conditions difficiles, il commençait à s'habituer à un certain confort et il détestait cela.
Tandis qu'il cherchait son habit de cérémonie de Sénéchal, il demanda à son escuyer de lire la lettre à voix haute, aucune surprise, ni révélation, il connaissait déjà tous les tenants et les aboutissants de cette invitation.
Une fois son costume trouvé, il s'habilla lentement, tenant à arrivé présentable au Chateau de Mussidan même si la chevauchée lui desservirait quelque peu. Une fois habillé, il fut satisfait lorsqu'il se contempla dans sa minuscule glace mais porta soudain son attention sur ses épaulettes. Ses insignes de Lieutenant et Sénéchal qu'il avait toujours eu coeur et fierté à porter, cela lui fit penser avec douleur aux récents évènements de la caserne et les décrocha vivement. Cela ne lui servirait en rien, là où il se rendait et il devait tourner la page.
Il envoya son escuyer seller son cheval tandis qu'il ceingnit son épée à sa ceinture, il emporta son bouclier destiné uniquement au voyage entre la caserne et la Casa Aussona. Afin de se protéger du froid et de la poussière, il rajouta un mantel à son épaisse couche de vêtements.
Enfin, il quitta sa chambre, descendit les marches et rejoignit son escuyer dans la Cour, les rares soldats de garde présent s'interrogeaient sur ce départ matinal. Il le remercia tandis qu'il grimpait sur son destrier et passa son bouclier dans le dos, puis il sortit de la cour alors que les premiers rayons du soleil transperçaient les ténèbres de la nuit.
Il forca sa monture à une allure moins rapide qu'il le souhaitait mais il était inutile d'épuiser la bête, le tempo régulier de sa monture l'entraina dans une monotonie qu'il le fit perdre dans ses pensées. Quand il en reprit le fil, son voyage était déjà bien entamé et le reste du trajet ne fut guère long étant donné qu'il ne cessait d'observer la nature avoisinante. Il ne s'était rendu qu'une fois à la Casa et n'avait pris le temps de l'observer.
Une nature verdoyante, des forêts et des champs à pertes de vues.
En fin de matinée, il aperçu le Chateau au loin. Il flatta l'encolure de son cheval et l'invita à poursuivre au pas, quand il entendit un clapotis. Il fit arrêter sa monture, sauta du cheval et se dirigea vers ce clapotis.
Il découvrit bientôt, un petit ruisseau qui bordait la clairière d'une forêt, un décor très bucolique pensa t'il. Il retira son bouclier, son mantel et entreprit de se nettoyer le visage de la poussière, qu'il nettoya également de son costume à l'aide d'une brosse. Une fois tout ceci terminé, le Sénéchal rangea le mantel et la brosse dans son paquetage accroché à sa monture.
Il reprit le chemin pour le Chateau et arriva sous les coups de midi aux grilles du Castel. Il montra son invitation aux gardes qui était visiblement au courant de sa visite, et le Sénéchal lut dans l'anxiété dans le regard des gardes. Attitude normale étant donné cette journée particulière.
Il abandonna son cheval et tout son paquetage aux écuries, il réajusta son épée qui ballotée trop à son goût et prit la direction de la cour du Chateau.
Moment d'effroi quand il aperçut l'échafaud tronant au milieu de la Cour, mais se remit directement, il connaissait les raisons de son invitation.
Il détacha son regard de cette triste machine, gravit les marches et se fit annoncer.
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Sénéchal du Périgord Angoumois