--Bourru
La première partie de ce topic est sur la gargotte du Rouergue
http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=7314
http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=7314
-Aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiieeeeeeeeeeeeeeuuuuhhhhhhh !
Piqué au vif, le Bourru. Saisi deffroi. Pris de panique. Il se rejeta violement en arrière et se retrouva sur le plancher, les quatre fers en lair, la biquette suivant le mouvement et continuant obstinément à le léchouiller. Vous laurez compris, pour effrayer un bourreau de cet acabit, faites souffrir vous-même sa victime, ou demandez à une chèvre de le faire, plus difficile, pas sûr quelle réponde à vos attentes, les chances sont grandes quelle nen fasse quà sa tête. Car une scène touchante se déroula à cet instant, la bête à cornes si têtue jusqualors se révéla aussi très entreprenante et commença une exploration minutieuse de son anatomie de sa langue fort bien pendue.
Il ny a pas de mauvaises unions. Seulement de piètres amants. Et dans le cas qui nous occupe, Bourru ne se montra pas à la hauteur. Pire, il repoussa sa Blanchette et se tira tant bien que mal de létreinte à quatre pattes. Cest que le public, pour le moins circonspect depuis le début, ne sachant trop si lon pouvait qualifier cette séance torturée de nulle ou de sans intérêt, décida que finalement cétait très mauvais. Ainsi, on commença à gronder, à rouspéter, à huer, à siffler
-Remboursez !!!
-Tas payé toi ?
-Ben non
-Ah !
-Payez-nous si vous voulez quon reste !!!
Puis on fouilla les besaces pour trouver quelques fruits pourris à jeter sur lestrade, on se précipita au marché pour quérir les invendus du poissonnier, on proposa ses services en remplacement du bourreau, jvais mla faire à mains nues, ou avec ma hachette, ou avec mon cure-dent, disait-on, on séchauffa, on se provoqua, on en vint aux poings, et le spectacle se déplaça au pied de léchafaudage en bois.
Paf ! Pif !! Ploc !!! Aïeuhhh !!!! Vlan !!!!! Splatch !!!!!! Oh !!!!!!! Crac !!!!!!!! Boum !!!!!!!!! Hu !!!!!!!!!! Maman !!!!!!!!!!! Bamm !!!!!!!!!!!! Clash !!!!!!!!!!!!! Oups !!!!!!!!!!!!!! Eh, ça va pas, non????????????????
Bourru nen menait pas large. Il arpentait lestrade, suivi comme son ombre par la fidèle Blanchette, ne sachant trop quoi faire, oubliant même ce pour quoi il était là, évitant de regarder la bataille rangée qui se dessinait dans la foule. Il croisa le regard de Montana. Une vague de honte le submergea des pieds au sommet du crâne. Il chercha sur le parterre un trou de souris pour sy engouffrer, mais Rodez était ville de bois et le plancher de premier choix. Quant à léchelle, on sattrapait par le col, on sétranglait, on cherchait le coup bas, même les mégères se crêpaient le chignon pour se disputer la place et pouvoir monter en premier.
Non, aucune issue, pas moyen de se défiler.
Alors, dans un accès de lucidité soudaine, il traîna savates, les bras ballants, la tête rentrée de moitié dans les épaules, et alla ramasser sa barre de fer. Puis, sans conviction, il la leva sur la brigande, une barre qui tout à coup pesa trois tonnes, tendant ses muscles à les rompre, lui qui voulait tant brûler les planches en ce jour qui devait être de gloire, il lui sembla quil sy enfonçait peu à peu, bientôt au rez-de-chaussée, à la merci de son public hystérique.
Chloc !
Elle sabattit une première fois, mollement, au hasard, sur une jambe. Suffisamment pour laisser courir une onde de choc sur lassemblée tout autour. Les voix qui se taisent. Les mains qui freinent et sarrêtent, qui regagnent les poches. Les chignons quon redresse. Les braies quon rajuste. Le silence, lourd. Et tous les yeux braqués sur cette barre qui se soulève encore, plus haute, plus ferme, avant de fondre sur la suppliciée.