Loicisdumb
wanou35 a écrit:
( Bande sonore )
Le soleil allait bientôt se coucher, et céder la place à la lune, quand les deux voyageurs arrivèrent au but de leur voyage.
Il existe entre Bayeux et Honfleur une longue falaise de calcaire blanc, semblable à celles de Douvres, que l'on dit d'ailleurs jumelles. Elles surplombent l'océan, abruptes, comme si la Terre démontrait alors à l'océan sa puissance, et donnant l'impression lors des nuits de tempêtes d'un affrontement échevelé entre les deux puissances. La Terre et l'Eau, mêlées au Feu du Soleil couchant, et à l'Air marin ambiant. L'équilibre était parfait, pour celui qui, pareil à ce soleil, voyait désormais sa vie parvenir à son terme.
Ils arrivèrent par Bayeux, trottant joyeusement jusqu'au sommet de la falaise qui se jettait dans la mer.
Ils paraissaient certainement graves et sérieux, l'un sachant la fin inéluctable, l'autre encore rêveur de sa dernière rencontre avec celle qui avait changé sa vie.
3 chevaux surplombaient maintenant la mer, arrivant par un fin chemin de terre.
Le premier était gigantesque, noir à la crinière de jais, caparaçonné de pièces de métal ouvragées au poitrail et à la croupe. Le suivait un cheval de bât, alezan à la robe unie. Le dernier était derrière les deux premiers, jeune jument à la robe grise.
Le chevalier surmontait son palefroi, le capuchon sur le visage comme à son habitude, pour se protéger de l'air marin frais qui emplissait l'atmosphère. Il tirait encore ce sempiternel cheval de bât, où il transportait quasiment toutes ses possessions. Toutes? Il ne manquait que celles de sa vie...Celles qu'il avait aimé.
Il goûtait l'atmosphère paisible de ce dernier soir, et voyant le soleil disparaitre au-dessus de la mer alors que celui de sa vie disparaissait à la même allure, implacable et silencieux.
Il avait peur et hésitait...Parviendrait-il à rester sérieux, et à mener son plan à bien? Parviendrait-il à mourir ce soir? Il s'en voulait d'avance de ce qu'il allait faire, mais il le savait mieux que quiconque, il le fallait.
L'on dit souvent que l'homme qui approche de l'orée de sa mort est le plus lucide qu'il se puisse imaginer. C'était assurément vrai pour lui. Il était envahi de souvenirs, de moments forts, meme alors qu'il n'avait rien d'un homme mort.
La Normandie...Il avait vécu le début de sa vie ici. Il y vivrait sa fin. Un peuple fort et fier...Pour un coeur de même. Il y avait vécu une bonne douzaine d'années, il était jeune alors. Il avait combattu dans toutes les batailles de l'époque, des chansons qui ne seraient plus chantées bientôt que par des trouvères. Drole de destin pour l'homme de guerre, que de se battre en sachant qu'il ne sera bientôt plus que chant glorieux et notes dans les livres d'histoire.
Il avait aimé ici. Il avait vécu ici. Il avait conçu un fils ici. Il avait combattu ici. Il avait prié ici. Il était juste qu'il meurt ici.
Vanes...baronne d'Etreham, sa première bien-aimée. Ils venaient souvent ici, sur cette même falaise, et s'aimaient des journées entières, à l'abri des regards indiscrets, avant qu'il ne retourne à Lisieux, à son poste de maréchal en chef de la ville, et qu'elle ne fasse le chemin inverse jusqu'à Bayeux, où elle rentrait chez elle, rentrait vers Elgrande...
Il pensa un moment à cet homme. Avaient-ils été rivaux? Avaient-ils luttés l'un contre l'autre pour elle? Non, il ne le pensait pas. Cela aurait pu être le cas, mais il avait accepté le fait qu'elle ne l'aime plus. Son bonheur, quand elle était venue lui annoncer qu'elle vivrait avec lui...Et son malheur devant sa mort.
Il avait frôlé la folie, à deux reprises. Dans les deux cas pour une femme. Dans le premier, il avait été inoffensif. Dans le second, il s'était damné pour l'éternité. Car il était damné. Dieu ne voulait plus de lui. Et il le savait, comme une évidence, comme une feuille accrochée à sa botte, à chacun de ses pas. Comme sa malédiction...
Etait-ce cette malédiction qui l'avait fait choisir Valandil? Il n'en était pas sûr...Il avait eu un rôle à jouer chez cet enfant. Dieu le lui avait dit, il en était sûr alors, par l'entremise de sa déesse, de sa Vie, de son amour. Mais en était-il toujours aussi sûr?
Une chose lui apparaissait maintenant: comme Il avait montré le couteau à Abraham pour tuer son fils, Il lui avait montré Valandil comme l'instrument de sa mort. Le chevalier ne craint pas la mort. Il la révère, comme la fin logique de la vie.
Et servant son maistre, à plus forte raison le roy de France pour le chevalier, elle est sa seule amie, sa seule consolation. Car il est le seul à pouvoir en choisir le jour, l'heure et le moment.
C'était la seule chose que l'on leur laissait: pour toute consolation de leurs services, l'on les laissait mourir. Et il l'avait accepté, voilà maintenant 28 ans, lorsqu'il était entré au sein de la Licorne. Maintenant, il en était presque au sommet, et était accueilli dans les plus hautes cours. Etonnant destin en vérité que celui de cet Artéso-Breton, à ancêtres écossais, qui avait réussi à devenir un personnage au sein du royaume, en servant son roy.
Désormais, à 50 ans, il était temps de tourner la page. La génération qui venait prendrait sa charge à coeur, et l'espérait-il, la poursuivrait. Meme s'il sentait que son temps venait à sa fin, et que les chevaliers dans leur ensemble étaient voués à leur perte, il pensait que ce temps n'était pas encore venu. Etait-il l'un des derniers chevaliers? Il n'en savait rien...
" Qu'est ce qu'un chevalier", avait-il un jour demandé.
"- Un homme fort, qui défend sa famille, la veuve et l'orphelin, qui a une épée et sait s'en servir?" lui avait alors répondu Valandil, sans aucune certitude.
Amusé, il lui avait répondu:
"- N'est-ce pas le rôle de chaque homme, cela?" et devant l'absence de réponse du jeune garçon, de surenchérir:
" Un chevalier n'est pas un guerrier. Il n'est pas un justicier. Il n'est pas un combattant non plus.
C'est un homme qui a fait un choix de vie difficile et complexe, celui de mettre pour la durée de sa vie son épée au service de ce qu'il estime etre le Bien, la Justice, et l'Honneur. Sa vie entière et tournée vers le Bien et l'Honneur, ainsi que sur le fait de faire le bonheur des autres. Il n'a aucun autre but que le bonheur du plus grand nombre, et aucun autre ennemi que la bêtise, l'intolérance et la violence, ainsi que l'individualisme.
Souviens-toi de cela, car c'est ce que tu es amené à devenir", lui avait-il alors dit.
Se retournant sur son palefroi, il se retourna vers le jeune homme qui regardait fixement droit devant lui, ne semblant quasiment pas voir le soleil qui se mariait à l'écume et à la mer, devant eux. Il avait désormais 16 ans, et était majeur devant Dieu et les hommes. Aujourd'hui, il pouvait devenir chevalier. Et l'ultime épreuve, la plus intolérable, devait venir ce soir...
Il pensa alors à la Licorne, à ce qu'elle endurerait. Il espérait qu'elle ne souffrirait pas de son absence. Il espérait que...l'on suivrait son exemple pour certains aspects, et non pour d'autres. Il espérait que l'on se souviendrait de lui sur les bons aspects, et surtout, que son départ ne chagrinerait personne.
Il avait laissé beaucoup de monde derrière lui, et était venu ici, dès que Valandil l'avait rejoint. Tous étaient en Maine, pour la défendre contre les Bretons. Il n'avait alors pas conscience de déserter. Juste que ce qui l'attendait était plus important que de défendre la France. Il devait alors etre important pour lui de mourir...
Il hésite. Son cerveau lui crie de reculer, qu'il y a des dizaines de façons différentes de mourir, que sa mort n'est pas ici. Mais le corps, inflexible, qui a déjà compris l'issue de tout cela, demeure, et stoppe le palefroi devant la falaise. Pourquoi mourir ainsi? Pourquoi infliger cela? Pourquoi? Pour qui?
Ces questions tournent, retournent, et repartent. Il restera là, et il le sait. Alors que le soleil couchant provoque les dernières éruptions de couleurs qui enflamment la forêt de lueurs mordorées, la mer de reflets furieux, et l'air de particules enflammées, il abaisse son capuchon, et, d'un geste répété des milliers de fois, met pied à terre.
Puis, de quelques pas rapides effectués vers le rivage, et le bord de la falaise, il s'approche pour mieux voir, bientôt suivi par le jeune homme. Et c'est ainsi que commence la soirée qui mettra un terme définitif à la vie terrestre d'Erwyn of Kylebonhamm, 35e du nom, chevalier d'Inzinzac Lochrist, Baron d'Etreham, Vicomte de Chamberet devant Dieu et non devant les hommes, Garde du Corps des personnes royales, Colonel de l'Ost du Languedoc, premier prévost des Maréchaux du Languedoc, ancien lieutenant de la garnison de Mende, ancien lieutenant de la maréchaussée de Lisieux, Capitaine de l'Ordre Royal de Chevalerie de la Licorne.
Et c'est ainsi que l'on mourrait, en ces temps là: face au soleil couchant, les cheveux battus par le vent du large.
Le soleil allait bientôt se coucher, et céder la place à la lune, quand les deux voyageurs arrivèrent au but de leur voyage.
Il existe entre Bayeux et Honfleur une longue falaise de calcaire blanc, semblable à celles de Douvres, que l'on dit d'ailleurs jumelles. Elles surplombent l'océan, abruptes, comme si la Terre démontrait alors à l'océan sa puissance, et donnant l'impression lors des nuits de tempêtes d'un affrontement échevelé entre les deux puissances. La Terre et l'Eau, mêlées au Feu du Soleil couchant, et à l'Air marin ambiant. L'équilibre était parfait, pour celui qui, pareil à ce soleil, voyait désormais sa vie parvenir à son terme.
Ils arrivèrent par Bayeux, trottant joyeusement jusqu'au sommet de la falaise qui se jettait dans la mer.
Ils paraissaient certainement graves et sérieux, l'un sachant la fin inéluctable, l'autre encore rêveur de sa dernière rencontre avec celle qui avait changé sa vie.
3 chevaux surplombaient maintenant la mer, arrivant par un fin chemin de terre.
Le premier était gigantesque, noir à la crinière de jais, caparaçonné de pièces de métal ouvragées au poitrail et à la croupe. Le suivait un cheval de bât, alezan à la robe unie. Le dernier était derrière les deux premiers, jeune jument à la robe grise.
Le chevalier surmontait son palefroi, le capuchon sur le visage comme à son habitude, pour se protéger de l'air marin frais qui emplissait l'atmosphère. Il tirait encore ce sempiternel cheval de bât, où il transportait quasiment toutes ses possessions. Toutes? Il ne manquait que celles de sa vie...Celles qu'il avait aimé.
Il goûtait l'atmosphère paisible de ce dernier soir, et voyant le soleil disparaitre au-dessus de la mer alors que celui de sa vie disparaissait à la même allure, implacable et silencieux.
Il avait peur et hésitait...Parviendrait-il à rester sérieux, et à mener son plan à bien? Parviendrait-il à mourir ce soir? Il s'en voulait d'avance de ce qu'il allait faire, mais il le savait mieux que quiconque, il le fallait.
L'on dit souvent que l'homme qui approche de l'orée de sa mort est le plus lucide qu'il se puisse imaginer. C'était assurément vrai pour lui. Il était envahi de souvenirs, de moments forts, meme alors qu'il n'avait rien d'un homme mort.
La Normandie...Il avait vécu le début de sa vie ici. Il y vivrait sa fin. Un peuple fort et fier...Pour un coeur de même. Il y avait vécu une bonne douzaine d'années, il était jeune alors. Il avait combattu dans toutes les batailles de l'époque, des chansons qui ne seraient plus chantées bientôt que par des trouvères. Drole de destin pour l'homme de guerre, que de se battre en sachant qu'il ne sera bientôt plus que chant glorieux et notes dans les livres d'histoire.
Il avait aimé ici. Il avait vécu ici. Il avait conçu un fils ici. Il avait combattu ici. Il avait prié ici. Il était juste qu'il meurt ici.
Vanes...baronne d'Etreham, sa première bien-aimée. Ils venaient souvent ici, sur cette même falaise, et s'aimaient des journées entières, à l'abri des regards indiscrets, avant qu'il ne retourne à Lisieux, à son poste de maréchal en chef de la ville, et qu'elle ne fasse le chemin inverse jusqu'à Bayeux, où elle rentrait chez elle, rentrait vers Elgrande...
Il pensa un moment à cet homme. Avaient-ils été rivaux? Avaient-ils luttés l'un contre l'autre pour elle? Non, il ne le pensait pas. Cela aurait pu être le cas, mais il avait accepté le fait qu'elle ne l'aime plus. Son bonheur, quand elle était venue lui annoncer qu'elle vivrait avec lui...Et son malheur devant sa mort.
Il avait frôlé la folie, à deux reprises. Dans les deux cas pour une femme. Dans le premier, il avait été inoffensif. Dans le second, il s'était damné pour l'éternité. Car il était damné. Dieu ne voulait plus de lui. Et il le savait, comme une évidence, comme une feuille accrochée à sa botte, à chacun de ses pas. Comme sa malédiction...
Etait-ce cette malédiction qui l'avait fait choisir Valandil? Il n'en était pas sûr...Il avait eu un rôle à jouer chez cet enfant. Dieu le lui avait dit, il en était sûr alors, par l'entremise de sa déesse, de sa Vie, de son amour. Mais en était-il toujours aussi sûr?
Une chose lui apparaissait maintenant: comme Il avait montré le couteau à Abraham pour tuer son fils, Il lui avait montré Valandil comme l'instrument de sa mort. Le chevalier ne craint pas la mort. Il la révère, comme la fin logique de la vie.
Et servant son maistre, à plus forte raison le roy de France pour le chevalier, elle est sa seule amie, sa seule consolation. Car il est le seul à pouvoir en choisir le jour, l'heure et le moment.
C'était la seule chose que l'on leur laissait: pour toute consolation de leurs services, l'on les laissait mourir. Et il l'avait accepté, voilà maintenant 28 ans, lorsqu'il était entré au sein de la Licorne. Maintenant, il en était presque au sommet, et était accueilli dans les plus hautes cours. Etonnant destin en vérité que celui de cet Artéso-Breton, à ancêtres écossais, qui avait réussi à devenir un personnage au sein du royaume, en servant son roy.
Désormais, à 50 ans, il était temps de tourner la page. La génération qui venait prendrait sa charge à coeur, et l'espérait-il, la poursuivrait. Meme s'il sentait que son temps venait à sa fin, et que les chevaliers dans leur ensemble étaient voués à leur perte, il pensait que ce temps n'était pas encore venu. Etait-il l'un des derniers chevaliers? Il n'en savait rien...
" Qu'est ce qu'un chevalier", avait-il un jour demandé.
"- Un homme fort, qui défend sa famille, la veuve et l'orphelin, qui a une épée et sait s'en servir?" lui avait alors répondu Valandil, sans aucune certitude.
Amusé, il lui avait répondu:
"- N'est-ce pas le rôle de chaque homme, cela?" et devant l'absence de réponse du jeune garçon, de surenchérir:
" Un chevalier n'est pas un guerrier. Il n'est pas un justicier. Il n'est pas un combattant non plus.
C'est un homme qui a fait un choix de vie difficile et complexe, celui de mettre pour la durée de sa vie son épée au service de ce qu'il estime etre le Bien, la Justice, et l'Honneur. Sa vie entière et tournée vers le Bien et l'Honneur, ainsi que sur le fait de faire le bonheur des autres. Il n'a aucun autre but que le bonheur du plus grand nombre, et aucun autre ennemi que la bêtise, l'intolérance et la violence, ainsi que l'individualisme.
Souviens-toi de cela, car c'est ce que tu es amené à devenir", lui avait-il alors dit.
Se retournant sur son palefroi, il se retourna vers le jeune homme qui regardait fixement droit devant lui, ne semblant quasiment pas voir le soleil qui se mariait à l'écume et à la mer, devant eux. Il avait désormais 16 ans, et était majeur devant Dieu et les hommes. Aujourd'hui, il pouvait devenir chevalier. Et l'ultime épreuve, la plus intolérable, devait venir ce soir...
Il pensa alors à la Licorne, à ce qu'elle endurerait. Il espérait qu'elle ne souffrirait pas de son absence. Il espérait que...l'on suivrait son exemple pour certains aspects, et non pour d'autres. Il espérait que l'on se souviendrait de lui sur les bons aspects, et surtout, que son départ ne chagrinerait personne.
Il avait laissé beaucoup de monde derrière lui, et était venu ici, dès que Valandil l'avait rejoint. Tous étaient en Maine, pour la défendre contre les Bretons. Il n'avait alors pas conscience de déserter. Juste que ce qui l'attendait était plus important que de défendre la France. Il devait alors etre important pour lui de mourir...
Il hésite. Son cerveau lui crie de reculer, qu'il y a des dizaines de façons différentes de mourir, que sa mort n'est pas ici. Mais le corps, inflexible, qui a déjà compris l'issue de tout cela, demeure, et stoppe le palefroi devant la falaise. Pourquoi mourir ainsi? Pourquoi infliger cela? Pourquoi? Pour qui?
Ces questions tournent, retournent, et repartent. Il restera là, et il le sait. Alors que le soleil couchant provoque les dernières éruptions de couleurs qui enflamment la forêt de lueurs mordorées, la mer de reflets furieux, et l'air de particules enflammées, il abaisse son capuchon, et, d'un geste répété des milliers de fois, met pied à terre.
Puis, de quelques pas rapides effectués vers le rivage, et le bord de la falaise, il s'approche pour mieux voir, bientôt suivi par le jeune homme. Et c'est ainsi que commence la soirée qui mettra un terme définitif à la vie terrestre d'Erwyn of Kylebonhamm, 35e du nom, chevalier d'Inzinzac Lochrist, Baron d'Etreham, Vicomte de Chamberet devant Dieu et non devant les hommes, Garde du Corps des personnes royales, Colonel de l'Ost du Languedoc, premier prévost des Maréchaux du Languedoc, ancien lieutenant de la garnison de Mende, ancien lieutenant de la maréchaussée de Lisieux, Capitaine de l'Ordre Royal de Chevalerie de la Licorne.
Et c'est ainsi que l'on mourrait, en ces temps là: face au soleil couchant, les cheveux battus par le vent du large.
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Loïc le viking, baron de Mouthe, comte de Sochaux,
....maitre des lieux....