[RP fermé] Crêpage de chignons et nourrisson

Mila.

[Mi juillet 1458, Montluçon, Bourbonnais Auvergne]

Les heures d'attente, seule devenaient insoutenables pour Mila. Quand enfin elle trouvait le sommeil, un cauchemar lié à sa grossesse, quand elle était éveillée, elle s'ennuyait. Manger, boire, dormir l'agaçait. Elle verrait bientôt son enfant faire ça à longueur de journée pas pour en faire autant de son côté. Et Kika qui était en retraite... chez les moines, rien pour l'aider à passer son ennui.

Une activité lui restait encore, envoyer des pigeons. Les réponses ne tardèrent pas.

Quoi, tout le monde est au BA !!!

Réponse d'un ami languedocien "je voyage au BA en ce moment", réponse de sa soeur "Edwald et moi sommes au BA en ce moment sur les routes", réponse d'amis arlésiens "nous sommes au BA on repart vers Arles"...

Finalement c'est encore une autre personne, au BA aussi, qui lui proposera qu'ils voyagent ensemble. Mila n'attend pas un instant, elle a pris goût à la route, ou en tout cas, ne supporte pas l'inaction. Une lettre griffonnée rapidement pour son homme, envoyée chez les moines et elle prend la route.

[Début août 1458, Valence, Lyonnais Dauphiné]

Elle reçoit enfin un pigeon. Il est sorti de retraite prêt à la rejoindre. Elle s'endort donc ravie. Cela n'en trouble pas moins son sommeil, rien à faire c'est cauchemars sur cauchemars.
Elle n'est pas seule mais n'a aucune envie d'en parler et garde pour elle ses angoisses liée à l'enfant à venir.

Mila continue la route, plus au sud....

[Le 8 août 1458, Arles]

Elle chantonne sur les bords du Rhône qui l'approchent de sa ville de coeur.

yueeliste.... existe....
.... népotique.... hmmm....
.... persiste

Enfin, elle aperçoit les remparts et la silhouette de Miss. Elle s'approche, lui tend ses papiers en souriant. Plus tard la taverne, l'espace détente, plus tôt un poème accroché aux branches d'un arbre...

Passage en Provence sans encombre, tout lui sourit et sa conscience semble en paix...
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Mila.

[Au réveil du survivant, Arles]

Il ne pouvait qu'être bonheur pour la jeune femme de se trouver dans cette taverne. Tant de mois qu'elle espérait y retourner, qu'elle songeait à ses amis regrettant quelque peu son départ qui lui avait apporté bien moins que ces amitiés.

L'amour porté à un homme est éphémère, elle le savait et n'aurait dû y porter tant d'importance. L'amitié est l'amour. L'amitié aristotélicienne est l'amour des autres et du Très Haut, seul cela importait... et la Sainte Vertu du Travail aussi.

Un verre, un autre... très vite elle sort les denrées rapportées de son voyage. Au moins quelque chose de positif à avoir pris les routes.

Miss, Fun Sabdel, Even... que de chance de les revoir

Elle en oublie presque la gêne occasionnée par son ventre. Gêne physique, pas évident de se mouvoir mais surtout une gêne dans sa foi. Un fruit du péché en elle, Mila se sent mal. Enfin, plus depuis son arrivée, ou moins, ses amis sont là, tout va bien !

Chaque jour elle revient dans cette taverne et s'y amuse. Ainsi, ce jour là elle y entre sourire aux lèvres.

- Bonjour !

Elle regarde les personnes présentes...

- Oh non ce n'est pas vrai !

Une brune et une blonde discutent, le regard de Mila s'attarde sur la brune au ventre aussi arrondi qu'elle...
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Delta.

Delta était de retour en Provence. Elle faisait ces jours ci, un tour du Comté. Tentant, encore une fois, de retrouver quelques souvenirs. Alors, Arles paraissait un bon choix. Passant par Aix, elle embarqua la blonde sur son cheval et, ensemble, elles gagnèrent la ville frontalière.

Après un voyage relativement fatigant. À savoir, sans péripétie, mais non sans que son bide se fasse rappeler à elle, les deux femmes gagnèrent Arles. Une pause bien méritée, elles poussèrent la porte du "réveil du survivant". Ellles discutèrenet un moment, arriva l'ex Prévôt de Provence, Miladyw.

Delta lui sourit, s'interrogeant sur la mine déconfite de Mila lorsqu'elle l'aperçut. Elle ne s'interrogea pas longtemps. Nina annonça bien vite que celle ci était la nouvelle greluche du père de son enfant.

De noms d'oiseaux en piques en tous genres, la tension monta petit à petit. Palier après palier. Accalmies de temps à autres pour discuter avec d'autres gens, le ton changeant du tout au tout. Mais aucune des deux ne loupait une occasion d'en rajouter une couche.

"Mais s'il t'a quittée, c'est que tu ne savais pas le satisfaire."

"Et sinon, avec tes cornes, tu passes la porte ?"

Entre autres gentillesses...
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Mila.

Et voilà, la culpabilité passe très vite quand celle qui en est la cause lance les hostilités. Mila qui s'en voulait du mal qu'elle avait pu lui faire commençait à la mépriser au plus haut point. Était-il besoin que la grosse enceinte qui lui faisait face soit aussi désagréable.

Des cornes maintenant... Vrai qu'en étant avec Kika on est rarement à l'abri d'une, de plusieurs infidélités... mais quand même !

- Non je n'ai pas de cornes et je me porte très bien !

- Bien sûr avec son épée qui change aussi vite de fourreau..

Et comme si ça ne suffisait pas, la blonde en rajoute.

- Oh elle a même bien dû la laver !

C'en est trop pour Mila.

- Il a dû la faire nettoyer avant, quand c'est vous qui aviez des cornes ! C'est le soucis quand on la laisse rouiller...
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Thhanina

La blonde n'avait plus d'attache depuis la mort de Barik ... Delta parti et la famille comptait de nouveaux visages... Marjo, Mini, puis Mila.
S'en etait trop pour Thanina...
Après quelques semaines d'errance, elle se rendit a Marseille récupérer ses biens avant d'aller s'installer a Aix.

le village semblait lui plaire, encore plus depuis l'arrivée de Delta qu'elle n'avait pas revu depuis son départ de la famille
Embrassade, déconnade ...elles semblaient avoir remonté le temps ces deux là ...

Encore une occasion de bouger, Than ne put qu'accepter ... première halte, Arles, village inconnu de la blonde.
Une virée en taverne, comme a leur habitude ....

Than, balaya les clients de la taverne en un coup d'œil.
Son attention fut attirée par une blondasse, coiffée avec une raie en plein cuire chevelu .

Mais celle la je la connais, se dit elle ....

Elle comptait bien lui dire quelques mots à cette femme mais Delta la devança...
Gentillesse etc...la blonde repassa devant Delta, les mains sur les hanches, elle toisa Mila.

Hey!! Je vois que l'on est seule hein, où est ce qu'il est le blond,tu l'as perdu en route hein

Son regard se posa sur la poitrine de la jeune femme...Than s'approcha d'elle, zieutant son ventre...

Ha tu as eu aussi le droit au bidon, comment vas tu l'appeler si c'est un garçon...Kik junior et si c'est une fille, Kekette!

Elle se retourna vers Delta, lui fit un clin d'œil et lui murmura ...

Hééé une de plus dans la vie du blond!

Delta.

C'était "La" phrase à ne pas dire de la part de Nina. L'accueil cordial qu'elle avait réservé à Mila se transforma vite en un pugilat. Mila le lui rendait bien. Au bout d'un temps, Mila et Delta reçurent un message par voie pigeonniale. Temps mort pour tout le monde. Accalmie bien appréciable, sans doute. Delta se leva d'un bond, malgré son gros bide, et lança d'une voix forte.

Mais c'est pas vrai que cette gourgandine vient aussi me faire suer à l'Assemblée Provençale ! J'ai beau être désormais vice présidente, je n'y foutrai pas les pieds ! Il eut mieux valu que son chien seul y siège, un souffle d'intégrité y aurait été, au moins... Ne faisait elle pas partie du HIPS ? Ceux qui utilisent des mots dont ils ne connaissent pas la signification !

Ce disant, elle s'était approchée de la deuxième barrique présente en taverne. De phrase en phrase, ses mouvements se faisaient plus vifs, plus menaçants. Et, lorsqu'elle fut en face d'elle, une gifle fusa. Rapide, franche, le son donna l'impression de résonner dans la taverne.
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Mila.

Légère brûlure sur son visage quand la main de la brune claque contre sa joue. Mila fixe son regard, surprise. La colère n'est pas immédiate, l'effet de surprise la saisissant, mais elle monte, lentement.

- Vous allez mieux Vice Présidente !

Elle ne sourit pas, pas la peine de simuler l'indifférence, mensonge trop grossier qui ne prendrait pas. Répondre en la frappant aussi faisant fi de Gabryel ? Mila tremble, la colère est grande mais elle retient sa main, crispée au bois de la table.

Elle retient sa main mais l'autre plus vive n'hésite pas, elle se saisit d'une choppe et la jette à travers la pièce, dans la direction de Delta...

- Et je ne suis pas au HIPS j'en suis partie ! Comme j'ai quitté Kika ! A l'inverse de la cruche que vous êtes, je sais partir à temps.
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Delta.

Et la chope d'atterrir sur Delta. Et surtout, de se vider - elle était pleine - imprégnant immédiatement sa houppelande comme sa tenue du dessous. Delta qui déjà était colère, entra alors en rage. Elle avait mal, la chope lui avait atteint le front, la sonnant quelques secondes. Elle s'ébroua, lançant par là même des gouttes de bière au gens présents qui n'étaient pas encore atteints.

Quitter à temps ?

Et d'éclater d'un rire mauvais.

Parce que tu crois que toi, espèce de je ne sais trop quoi, tu as su t'arrêter à temps ?

Et de ponctuer chacun de ses mots d'un coup d'index sur le ventre de Mila.

Foutaises !

Et de se reprendre.

Foutraises, plutôt !
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Mila.

Sentir la pointe des doigts de la brune sur son ventre et en avoir la nausée, voilà ce que ressentait Mila en cet instant. Une deuxième choppe à portée de main elle l'aurait directement assené au sommet du crâne de Delta.

- Foutraises plutôt !

C'en est trop. Mila se saisit de la main de Delta dont les doigts pointent son ventre. Elle lui jette un regard noir.

JE L'AI QUITTÉ, TU LE VEUX, TES CORNES TE MANQUENT, PRENDS LE, REJOINS-LE. JE N'EN VEUX PLUS... MAIS HORS DE MON CHEMIN GARCE !!!

Ses ongles s'enfoncent dans la peau de la brune sans qu'elle ne s'en rende compte. Quitter Kika et se retrouver en conflit avec son ex n'était pas le retour qu'elle imaginait. Elle comprenait bien que celle-ci lui en ait voulu mais elle manquait cruellement de patience sa seule préoccupation étant d'en finir avec sa grossesse et les incompétents du conseil comtal.
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Thhanina

Première choppe, puis deuxième, s'en était trop pour Than que de voir Delta s'en prendre plein la tête.

Non mais qu'est ce qu'il lui prend a celle la!
Kika par ci, Kika par la, ca se saurait s'il était le seul homme sur terre, hein...

A peine eut elle finit sa phrase, qu'elle se précipita vers les deux jeunes femmes.
Mains sur sa taille elle se demandait comment elle allait séparer ses deux chiffonnières.
Elle leva les bras en direction de Mila, la saisit pas les cheveux et la tira de toute ses forces a terre, ce qui entraina egalement la chute de Delta.

Tient ca c'est pour la première choppe!
Mais c'est qu'elle pèse cette pouffiasse hein, elle a du s'enfiler de la viande!

Elle tenta tant bien que mal de l'immobiliser et de permettra a la brune de se dégager de ces sales pattes.

Attends de voir ce que je te réserve pour la seconde...Delta, bon sang fiche lui un coup et relèves toi!

Mila.

Elle ne la vit pas arriver, tant à sa colère qu'elle en avait oublié l'alliée de poids de Delta, elle avait oublié la blonde. Elle pousse un cri quand celle-ci lui attrape les cheveux, cela tire douloureusement à l'arrière de son crâne.

Et voilà qu'elle chute, tout son corps qui s'effondre au sol... Réaction immédiate de Mila qui ne tient plus tant sa colère est grande.

Misérable raclure ! Crétine sans nom ! Harpie ! Sirène des bas fonds...

Elle lui tente de la griffer, la mordre même tandis qu'on essaie de la maintenir au sol.

Ses pied remuent au rythme de ses insultes tentant d'atteindre la brune tombée elle aussi au sol.

Et lâche-moi ordure !
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Delta.

Et vlan ! Les voilà au sol, une furie blonde s'est jetée sur la barrique adverse pour la défendre. Manque de bol, vla la barrique qui l'entraine dans leur chute. Bon, ça, c'est fait. V'la ti pas qu'elle balance des coups de latte ! Delta se fait défoncer les tibias, écoutant le conseil de la Blonde Nina, elle parvient à se libérer, croquant au passage la main de son adversaire qui ne voulait pas la laisser se relever.

Alors ? tu veux jouer aux coups de pieds ?

Et au fait, j'en veux plus, moi, de tes cornes ! Mais juste...

Elle lui balança un coup de pied dans l'entrejambe, faut pas croire, aux filles aussi, ça fait mal.

Ça te refroidit un peu tes ardeurs là ? Tu...

Elle marqua un temps d'arrêt, observant ce qui se passait là où elle avait frappé. Et éclata d'un grand rire.

Mouahahaha ! Nina ! Elle se pisse dessus ! Elle se pi...

Ses mots restèrent coincés dans sa gorge... Et si elle ne se faisait pas dessus ? Et si... Ah non ! Elle n'allait pas lui faire ça ! Elle n'avait pas le droit ! C'était un coup bas, un coup très très bas...
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Mila.

Si elle n'avait encore pas souffert d'avoir aimé Kika, à présent elle morflait. Non pas qu'elle eut des cornes, ou l'eut appris... non pas qu'il lui ait fait le moindre mal non, juste deux hyènes en furie qui lui faisaient payer de l'avoir aimé...

Elle comprenait bien que Delta lui en eut voulu quand elle se fut retrouvée seule, enceinte de lui alors qu'elle, Mila était en route pour rejoindre l'homme qu'elle aimait. Bien sûr Mila se souvenait avoir croisé le couple pendant la guerre, avoir parlé avec Delta. En allant rejoindre Kika elle avait sciemment mis à mal cette femme...

Pourtant, elle ne tolérait pas ce traitement... Delta et Nina semblaient sous entendre qu'il ne l'avait pas rendue heureuse. Elles devraient la remercier alors d'avoir aidé à leur rupture plutôt que de la malmener. En même temps, elle rendait les coups, ou essayait se débattant, tentant d'elle aussi faire mal et...

Une douleur sourde d'abord, le coup reçu n'est pas agréable... Elle grimace, lève le bras tant bien que mal à quelques pouces au dessus du sol pour porter un coup et le laisse retomber. Une sensation d'engourdissement et un liquide se répand entre ses cuisses croisées au sol dans une position inconfortable. Et l'autre qui crie victoire... Mila n'a pas le temps de comprendre de quoi il s'agit qu'une nouvelle grimace tiraille ses traits... une douleur fulgurante lacère son ventre, ou son dos... la secoue d'un tremblement...

Elle lève ses yeux vers la brune qui ne la regarde plus de la même façon. Elle ne semble pas se réjouir de la douleur qu'elle a réussi à faire subir à Mila... Pourtant cette fois le coup était mauvais. Mila souffre vraiment et bien que par orgueil elle sert les dents, un cri s'échappe de ses lèvres ainsi que quelques mots.

- Et bien... qu'as-tu ? Tu... tu ne frappes plus ?
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Delta.

Et fiente ! Elle avait mal, et pas là où elle avait tapé, la brune. Fallait que ça lui arrive... Bon dieu, mais c'est qu'elle était bête en plus ! Elle allait avoir son chiard et ne s'en rendait même pas compte. Hors de question que Delta la laisse comme ça, et si elle se retrouvait seule pour accoucher, elle, hein ? Pis le môme, il avait pas demandé à avoir une mère pareille, c'était pas sa faute à lui, en espérant qu'il n'aurait pas les tares de sa génitrice... Quoique, c'était qui son père, déjà ?

Trèves de pensées.

Non je te tape plus, grognasse ! Mais si t'insistes, quand t'as fini, je m'y remets !

La brune alla virer d'un geste brusque toutes les boissons encombrantes qui étaient sur la table.Elle demanda ensuite à Nina de l'aider à poser la grosse bientôt vidée sur l'emplacement libéré. De l'eau, chaude. Des draps, ou des nappes... Oui, des nappes ! Et Delta de s'affairer, d'ouvrir placards, buffets, de trouver, enfin, ce qu'elle cherche.

Bordel, Nina ! Faut allumer du feu ! Pis faut... faut une saloperie de sage femme ! Je sais pas faire moi ! La théorie, je connais, mais la pratique !

Et Delta te tourner en rond, tourner, tourner... Et de finir par relever la houppelande et la jupe de Mila haut sur son ventre. Dégageant les jambes et la zone critique. Faudrait qu'elle pense à la laver... des traces de sang la maculaient. Franchement, elle n'avait pas honte de lui faire ça ? Non mais sérieux...

En rage, Delta. En rage. Encore plus que lorsqu'elle avait appris que Mila s'était barrée avec Kika. Non mais, ça n'a pas de sens ! Lui faire accoucher, elle, cette gourgandine ! Elle pouvait pas serrer les cuisses ? A croire que non, d'ailleurs, vu la bedaine qu'elle se trainait. Oui, mauvaise foi la Delta, elle connaissait bien.

Et le père, hein, c'est lequel de tes amants ? Tu le sais au moins ?

Bon, elle pouvait pas s'en empêcher, des piques, encore. Comme si c'était le moment, mais ça la déstressait, faut dire.
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Mila.

Elle crie quand Delta la porte jusque sur la table et l'y allonge. Mila comprend ce qui se passe : le monstre s'apprête à sortir de son ventre. Celle qui venait de la frapper allait l'accoucher... Mila sent la peur l'envahir, que va t-il se passer ? Va t-elle tuer l'enfant ? Non, elle semble paniquer... Mais est-elle capable de faire ça ? C'est un médecin qu'il lui faut pas une folle enragée...

Su... parvient-elle à articuler entre deux contractions. Les douleurs se font d'ailleurs moins espacées. Elle sue, ne sent rien d'autre que les coups de poignards lancinant qui la secouent. Il est tard, Su doit dormir chez elle... la boulangère ne se lèvera pas avant qu'il soit l'heure de pétrir la pâte. Et c'est la seule personne qu'elle connaisse apte à l'accoucher.

Mila souffre tant qu'elle est certaine qu'elle ne passera pas la nuit. Demain un orphelin sera né en Arles... Le réveil des survivants. Tu parles d'un nom de circonstance !

Et le père, hein, c'est lequel de tes amants ? Tu le sais au moins ?

Elle saisit la main de Delta, plante ses ongles dans la peau et la fixe.

Ce... ce n'est pas le... le moment... Aaaaaaaah

Plus la force de serrer les dents, elle crie mais ça ne change rien, la douleur reste insupportable.

Je ne suis pas prête ! Je n'en veux paaaas...

Les cris ne suffisent plus. Elle pleure, elle maudit chaque homme qui l'a aimé un jour.

C'est de leur faute... pourquoi ne souffrent-ils pas ? Où est-il ?Je ne veux pas d'enfant...

Nouveau cri. L'hideuse créature va sortir des entrailles de son corps. Mila cesse de respirer comme pour suspendre le temps, pour arrêter la naissance de l'enfant. Elle n'écoute rien d'autre que sa souffrance, oublie sa colère, ses rancunes... Ses yeux se lèvent sur Delta, se posent sur le ventre de la brune, les regards se croisent. Nulle colère en Mila qui la supplie silencieusement, qui semble vouloir lui dire : nos vies sont entre tes mains, la mienne et celle de l'enfant.
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[RP fermé] Crêpage de chignons et nourrisson

Mila.

Delta.

Mila.

Thhanina

Delta.

Mila.

Delta.

Mila.

Thhanina

Mila.

Delta.

Mila.

Delta.

Mila.

Delta.

Les ongles dans sa chair, Delta ne les sent pas, elle ne ressent que la douleur de la future accouchée, sa détresse, surtout. Non, ce n'est pas le moment, surtout qu'il faut l'avouer, elle s'en fout du Kika, elle a déjà un plan tout tracé pour sauver son âme... et celle du môme avec. Comment ça, ça ne se calcule pas ces choses là ? Bof, en parlant dot, elle réussira... Mais l'heure n'est pas à ça.

Là où quelques minutes auparavant elle aurait retourné une gifle à la grosse, pour lui avoir planté les ongles sous la peau, elle ne peut que tenter un maigre sourire. C'est que bientôt, elle sera dans la même situation... et, avouons le, elle ne fera pas sa fière... A la différence, qu'elle, elle accoucherait en dedans des liens du mariage, na !

Quand enfin elle fut libérée, elle se retrouve à croiser le regard de Mila. Un regard qui lui laisse entrevoir sa peur, cette immense peur à laquelle, elle même, ne veut pas penser encore. Et ses yeux à elle, ceux qui plus tôt exprimaient la colère, la haine, même, envers une femme qui, finalement, ne lui avait rien fait, ses yeux donc, ne purent que lui faire la promesse qu'elle ferait tout son possible pour que ça se passe bien.

Un murmure, léger, juste destiné à Mila...

Chut... ça va aller... On est bien sorties de quelque part, nous, non ?
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Mila.

Oui, sortis de quelque part... Cela ne changeait rien à sa douleur mais au moins le regard de la brune, cette fois, la rassurait...

Les douleurs s'estompent... Mila reprend son souffle bruyamment. Elle respire vite, cherche à emplir ses poumons d'air s'étouffant d'être restée prostrée sans respirer de longues secondes. Elle va jusqu'à sourire à Delta ; un sourire crispé par la peur, un sourire qui soulève à peine la commissure de ses lèvres mais un sourire quand même.

Où est-il ? Il devait être là...

Des larmes perlent sur ses joues. Son appel est un murmure. Elle est si perdue qu'on ne sait de qui elle parle : un de ses amant qui serait le père et l'aurait bercé de l'illusion d'accoucher d'un bâtard ? Le bâtard lui même qu'elle voulait voir son corps expulser pour en finir au plus vite ?

Nouvelle douleur, bien plus forte que les précédentes cette fois, vraiment plus forte et associée à une gêne. Elle sent qu'elle doit expulser ce qui est en elle, le monstre qu'elle a nourrit. Mila respire à présent par à coup et gonfle le muscle de son ventre en se crispant pour jeter hors d'elle l'origine de sa douleur.

Un cri, un long cri s'échappe d'entre ses lèvres. C'est sûr elle va réveiller tout le village. Elle regarde la brune.

Delta... ?
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Delta.

La brune, ce n'est pas Mila qu'elle regarde... Enfin, pas son visage. Auparavant, elle lui a sourit, répondant à sa grimace par un mouvement des lèvres qui se voulait encourageant. Là, Delta, elle reste fixée sur la petite touffe de poils... de cheveux, en fait, qui vient d'apparaitre entre les cuisses de Mila. Des cheveux blonds...

Les cheveux sont bientôt suivis par une tête, qui passe, entière... Parce qu'un truc si gros peut passer par là ? Delta serre fort ses cuisses à cette idée... N'a t on pas idée de tomber en cloques ! Vraiment ! Il faut être folles... Elles le sont, les deux... Bon, d'accord... Mais quand même ! Elle se saisit d'une des nappes, elle est seule pour aider Mila... Parce que Nina est partie chercher de l'aide. Pourquoi est ce qu'il a fallu que ça arrive si vite ?

Et ces cris qu'a poussé l'accouchée... Ces cris qui lui traversent encore l'esprit... Ça fait si mal que ça ? On pourrait pas lui ouvrir le bide, comme pour la naissance de César ? Elle est sûre que ça ferait moins mal, la Brune, elle n'a jamais hurlé comme ça pour un coup d'épée...

Une voix...

Faible...

Elle lève les yeux sur Mila, enfin, elle quitte cette petite tête des yeux... Si petite et si grosse ! Énorme ! Elle regarde l'ex prévôt, lui sourit, rit même, n'arrivant pas à croire que "ça" ait pu passer... Se demande au passage comment le reste pourrait sortir.

La tête... La tête est sortie ! Plus qu'un petit effort...

Elle n'y connait rien, la brune, mais elle se dit qu'il faut la rassurer. Elle ose s'approcher un peu. Et si le petit bout d'humain sortait à la vitesse d'un bouchon de Clairette ?

Allez, Mila... Allez y... Bientôt il sera là... Près de vous...

Elle non plus elle ne sait pas de qui elle parle, ou alors elle parle des deux. Du père, comme de l'enfant. Elle regarde la mère, en sueurs, lui tend une main, qu'elle s'y agrippe si besoin, l'autre restant pour accueillir l'enfant, remarque son regard qui semble s'éloigner...

Et fiente ! Il est où le Doc quand on a besoin de lui ?
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Mila.

La douleur s'atténue juste un peu, juste assez pour que la mère en devenir entende les mots que la sage femme improvisée prononce...

La tête.... et elle revoit les chiots de Jades et Eliox, les bâtards qui sortaient de sa chienne gémissante... une tête ? un nouveau bâtard ?

Je n'en veux paaaaaaaas...

Le désespoir s'empare d'elle. Elle ne veut pas de l'enfant, qu'en ferait-elle ? Mila est nouée par la peur. Une fois de plus elle cesse de respirer, elle se retient de contracter ses muscles...

Tout arrêter... ne plus avoir l'enfant...

Une main tendu vers elle; Mila la saisit, la serre si fort qu'elle pense la broyer. Les flammes des bougies scintillent trop fort, elles tremblent, sa tête tourne... Son regard est de plus en plus vague et elle blêmit.

Il sera là, bientôt ?

Elle se rend compte alors qu'elle manque d'air, prend une profonde inspiration. Tout est blanc autour d'elle, Mila perd connaissance.
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Delta.

Ah non ! Déjà qu'elle était obligée de l'accoucher... Qu'elle ne tombe pas dans les pommes ! Qu'elle lui broie la main, car c'est bien la sensation qu'elle avait eue, d'accord... Mais qu'elle tombe dans les pommes, non ! D'un côté, elle avait récupéré sa main.

Mais qu'en faire ?

Baffer l'accouchée pour qu'elle reprenne le boulot ? Au risque qu'elle tombe encore dans les vapes ? Ou tenter...

Tenter...

Oui, une contraction arrivait, on le voyait bien à son ventre qui se crispait, peut être que la contraction ferait le boulot elle même... Il serait bien temps, après, pour lui coller des gifles... Sans plaisir cette fois, ou si peu, oui, quand même, lui faire payer cet accouchement qu'elle n'aurait pas dû voir... Non mais !

Quelques pensées qui la traversent alors qu'elle s'installe pour accueillir l'enfant. Ne pas tirer sur la tête, le cou parait si faible, la soutenir, juste, appuyer sur le ventre ? Peut être... Un peu... avec la contraction, ça a l'air de fonctionner, oui ? non ? Elle ne sait pas trop...

Réveille toi grognasse ! Que dalle, dans tes rêves Delta, dans tes rêves... La contraction est passée et le petit être n'a pas bougé d'un iotat, quoique... si, si ! Allez, Mila, tu peux le faire, même dans les poires ! Aies les poires, l'espoir !

Une autre contraction, un véritable appui sur le ventre de l'endormie... n'a t on pas idée, accoucher en dormant... Et voilà. Épaules sorties, l'enfant glisse tout seul en dehors du bien être maternel. L'envelopper vite, ce petit être.

Criera, criera pas ? Il a crié ! Et sans même la tête en bas ou une tape sur le cul ! Elle sourit Delta, elle sourit. Elle reste à regarder le chiard, un instant, contemplant la peau fripée, les grands yeux qui la regardent, sans la voir. Elle s'approche de la tête de la mère, tenant toujours l'enfant. L'enfant qui lui est encore relié... On fait quoi du truc là, qui va dedans la mère ? On ressent des pulsations en dedans... c'est vivant ? ça se détache tout seul ? C'est relié où, d'ailleurs ?

Euh... Delta... Reviens sur terre, t'en sais rien, et pour l'instant, l'important c'est que la mère se réveille.

Une claque, puis deux. Sèches, pas si fortes finalement, l'enfant va bien... La mère va se réveiller... Hein, oui, qu'elle va se réveiller...

Mais bordel ! Réveille toi Mila ! MILA !

Et v'la le p'tit qui chiale...
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Mila.

......

Le sourire qu'elle a devant ses yeux illumine sa vie. Elle le fuit.
Ses paupières sont si lourdes...

"J'ai mal. Que j'ai mal !
On me frappe de l'intérieur au rythme des battements de deux cœurs en moi."

Ne pas baisser les yeux vers l'antre de la bête, le ventre gonflé de débordements.

Le sourire est si loin ; la douleur si proche. Elle s'accroche.
Son corps est si fébrile...

"Je souffre. Que je souffre !
Sors ! Sors de mon corps comme on sort de mon âme, comme on entre dans mon cœur."

Tournoiement de lumières, évasions sauvages le cauchemar s'intériorise d'enfance.

Faire fi du rire cruel de la chose en soi.
Des colères la séduisent.
Des rires l'effraient.
Rire cruel aux allures de pleurs d'enfants.

"Qu'est-ce ? Qu'est-ce que j'enfante ?
Le fruit de mes péchés sera t-il péché ?

Il suffit !

Qu'est-ce ? Quelle pâleur m'enrobe ?
J'y vois un sourire."

Tournoiement de douleurs. Ronde de souvenirs. Valse des peurs.

"Oh me détourner du vrai me séduit. Laisser son fardeau à une autre. Ne plus revenir...

Que cessent les cris ! Que cessent les pleurs !

Laissez moi, je revois son sourire.

Ne plus revenir..."

....
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Misslafan29

Au soleil couchant, portant son panier de linge propre que Miss venait de laver au Lavoir située pas loin de la taverne « Le réveil des Survivants », elle marchait lentement , plongée dans ses pensées, en passant devant la porte de la taverne.
-Mais bordel !
Sortie brutalement de ses pensées, Miss regarda autour d’elle à la recherche d’où ce cri venait.
-Réveille toi Mila ! MILA !
Miss se tourna très rapidement, ayant compris que cela venait de la taverne juste à coté d’elle, elle courrait jusqu’à la porte et la poussa avant d’y entrer. Elle s’écria :
-Qu’est ce…., Miss s’arrêta de parler quand elle vit Mila qui semblait être dans les pommes, étendu, à coté de Delta qui avait l’air d’être paniquée. Puis, elle aperçut l’enfant portée par Delta. Ayant compris ce qui était arrivée à Mila, en lâchant son panier, Miss se précipita vers Mila et se pencha vers elle en lui donnant quelques claques :
-Mila ?? MILAAAAAA Réveille-toi !! C’est pas le moment de tomber dans les pommes !! Je suis là !!!
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Amoureuse de son beau Coquin et proclame au monde qu'elle l'aime, son Comte.

Mila.

Que fuyait-elle au juste ? Son nom crié près d'elle qu'elle percevait comme un lointain écho... les pleurs d'un enfant... Pourquoi fuir toujours ?

Mila ouvre ses yeux. Le cauchemar était bien réel... deux femmes penchées au dessus d'elle dont l'une porte un enfant relié par un cordon de chair à...

Coupez-moi ça ! Coupez cette chose, dit elle en désignant le cordon du doigt, ne me laissez pas reliée à cette chose....

Nouvelle douleur moins forte mais présente.

Non pas encore...

Mila ne regarde pas l'enfant, elle n'est pas prête à cela. Elle ne sait plus si elle est éveillée ou non.

Que cela cesse ! Qu'il se taise...

Je... je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous... les Saints, et... à vous aussi, mes Amis...

Elle récite la prière du pardon, les sanglots dans la voix sans prêter attention aux personnes présentes.

... à vous... parce que j'ai beaucoup péché...en pensée... en parole, et... et en action...

Je confesse à Dieu tout puissant, à ...
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Delta.

Ouf ! Elle n'est plus seule ! Et c'est la Vicomtesse y va fort avec ses baffes ! Une ! Deux ! Trois ! Bien plus efficace qu'elle ne l'est ! Et le môme qui braille encore... Il quoi ? Froid ? Faim ? Faim ! Sans doute ! Envie de toucher sa mère à lui, pas l'autre qui vient de taper dessus... Normal quoi...

Cou... couper ? Euh... Delta hésite, un couteau, elle en a un, mais sans doute faut il chauffer la lame... pis, ça pulse encore là dedans... donc, faut p'têtre faire des noeuds de chaque côté de l'endroit où on coupe... pour pas que les deux se vident... Alors, la Delta, elle ouvre le corsage de l'accouchée et lui pose l'enfant sur le ventre, la bouche près d'un sein nourricier. Il devrait se taire, là.

Ouep, elle y va cash, elle est comme ça la Delta. Pis surtout, faut la forcer un peu Mila, sinon le môme, il va jamais manger. Et il n'attend que ça. Elle farfouille dans sa besace, en sort un couteau dont elle plonge la lame dans les braises, deux bouts de ficelle qu'elle observe, regarde la chose qui les relie, regarde Miss...

Euh, Miss... Tu voudrais pas t'en occuper ?

Lui tend les ficelles, la lame ensuite... et voyant le ventre se tendre encore, va regarder si par hasard, il n'y aurait pas un deuxième chiard.

Hé, Miss ! Te goures pas hein, c't'un garçon, faut bien couper le tuyau qui va jusqu'à la mère !
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Misslafan29

Miss regarda Delta poser l’enfant sur Mila et puis,qui sortit une lame, les ficelles dans son besace.
-Euh, Miss... Tu voudrais pas t'en occuper ?
- Bien sur !
Miss prit les ficelles et la lame, puis s’agenouilla devant Mila.
-Hé, Miss ! Te goures pas hein, c't'un garçon, faut bien couper le tuyau qui va jusqu'à la mère !
Miss tourna sa tête vers Delta :
-Delta, j’ai déjà accouché, je sais que c’est ce tuyau qu’il faut couper et pas l’autre chose…
En s'emparant les ficelles, Miss noua deux bouts de ficelle d’un côté et puis d’autre coté du tuyau, et puis prit la lame. Elle la regarda un bon moment avant de couper le tuyau avec la lame. Deux bouts se séparaient spontanément.
-Voilà ! Delta, c’est bon, je l’ai coupé !
Puis, elle regarda le ventre tendu de Mila.
-Delta, elle est réveillée ??? Le travail n’est pas fini !
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Amoureuse de son beau Coquin et proclame au monde qu'elle l'aime, son Comte.

Prunille

Personne ne saura jamais ce que Prunille faisait en Arles.
Mais elle y était, c'est bien là le principal.
Emplettes sur le marché, un bon sac de poisson bien frais ramené du port...
Miam miam miam, des anchois, des sardines, du rouget et de la sole !
Elle s'en régalait d'avance, et allait demander au cuisinier du Réveil des Survivants de lui préparer ça, selon les recettes ancestrales transmises de génération en génération dans la famille Cianfarano.

Mais en entrant dans la taverne...
Ça sentait bizarre, et pas que le poisson...
Telle l'épagneul breton, Prune suivit son flair infaillible, son ouïe perçante et sa vision d'aigle, qui la menèrent... dans un coin de la salle.
Des cris de femme, des cris d'enfant...
Elle s'approche pour voir ça de plus près...

Allongée sur une table, Mila, et une espèce de petite crotte rose qui émettait des glapissements, posée contre sa poitrine...
En face d'elle, Delta et Miss.
Le temps que l'information fasse le trajet jusqu'à son cerveau, elle resta la bouche ouverte...
Pour finalement lâcher un :

Bordel d'Aristote !

Savant mélange du "bordel de chiure" et "par Aristote".
Le sac de poisson tombe à ses pieds, elle s'avance en zigzaguant entre les tables...

Elle a accouché ?

Question bête...
Mais la Prupru était dans tous ses états.
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Mila.

...à tous... les Saints, et à vous ...aussi...

Mila continue de réciter inlassablement la première partie de la prière du pardon sans jamais oser entamer la suivante. Elle n'est pas digne d'être pardonnée.

mes amis... à vous parce que... parce que...

Au milieu des cris elle sent qu'on déchire son corsage et quelque chose de chaud que l'on pose sur elle. Ses yeux s'ouvrent d'effroi. Elle avance une main tremblante vers le petit être qui penche sa tête et entrouvre ses lèvres pour saisir son sein.

Dans un même temps, la mairesse d'Arles saisit le cordon et le sectionne. Elle semble savoir ce qu'elle fait. Pour une fois dans la soirée Mila a confiance.

Il a presque l'air humain, parvient-elle à dire. Elle laisse la bouche l'atteindre et regarde ailleurs.

Une nouvelle contraction se fait sentir. Il est temps d'en finir maintenant que la chose est là. Mila respire lentement, Delta est de nouveau attentive à ce qui se passe entre ses cuisses tremblantes.

Un frisson la saisit, du vent vient de s'engouffrer dans la pièce... Prunille !

Elle n'a pas le temps de réagir à la nouvelle arrivée dans la taverne. La peur la saisit de nouveau, et s'il y en avait encore un là qui voulait sortir, si ces choses là se multipliait...

Pitié non pas un autre...

Elle regarde le premier là sur elle qui ne pleure plus et se nourrit tirant sur la peau de son sein... Regard tendre puis elle se ressaisit. Juste à temps pour voir la brune grimacer et extirper une poche rouge sang de son bas ventre...

Mila grimace aussi. Quelle est cette horreur ? Et elle se souvient. Jades, sa chienne, avait mangé son placenta quand elle avait eu ses chiots. Mila se sent nauséeuse. Hors de question qu'elle avale ce truc.

Enlevez ça aussi, je vous en prie... et appelez le père !

Sa raison revient doucement, avec tout ça elle avait presque oublié. Il lui fallait un père pour son... son fils semblait-il. Instinct ou amour elle ne l'aurait su mais sa main se glissa vers celle de l'enfant...

Appelez le père...
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Delta.

Delta reçu avec une moue plus que dégoutée, le "paquet" sanguinolent. Elle l'enveloppa dans un linge déjà souillé et le déposa à côté du sac de Prunille.

Ben oui qu'elle a accouché ?! Tu crois quoi ? Qu'on se fait une partie de tarentelle ?

Elle était niaise ou quoi la Cianfarano ? Pourtant... Elle paraissait avoir du plomb dans la tête... Bon, d'accord, le moment n'aidait pas à avoir les idées claires...

La brune se tourna vers Mila, une question sur les lèvres.

Et c'est qui ? Le père ?

Parce que bon, même si elle avait posé la question sous le coup de la colère la première fois... Elle n'avait pas eu de réponse. Elle l'admettait, la mère était trop occupée à mettre son enfant au monde pour ce faire... Mais quand même !
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Mila.

Question difficile dans un tel moment. Petit être innocent perché sur un corps coupable dont il s'abreuve. Douce mère qui s'ignore et dont la peur, la folie, la peine lui font prendre des décisions bien particulières ?

Qui est le père ? Est-il celui qui féconda la jeune femme, celui qu'elle aurait aimé avoir près d'elle ou celui à qui elle s'apprêtait à attribuer la paternité ?

Elle regarde Prunille. Elle seule sait que Mila compte mentir. Elle ne dira rien, Mila le sait, elle a confiance.

Nouveau regard sur l'enfant qu'elle détourne très vite.

Le père... ? Ramon de Habsbourg...

A peine les mots prononcés elle les regrette déjà. Elle entraîne cet amant d'un soir dans une histoire qui va le dépasser, elle le sait. Elle joue à un jeu dangereux... C'est trop tard à présent. Ce nom vient de s'échapper d'entre ses lèvres. L'enfant est là, il lui faut un père. Elle a quitté celui qui aurait pu l'être. Ses yeux se posent sur le ventre de Delta.

Mila soupire.
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Misslafan29

Miss vit Prunille qui lachait « Bordel d'Aristote ! » et puis, un moment , elle lui demandait si Mila avait accouché.
Elle la regarda comme si c’était une question qui ne pouvait pas exister :
-Ben oui , elle a accouché. Tu ne la vois pas ?
Puis, Miss tourna vers Mila et se pencha vers elle et le bébé. Delta lui posait qui était le père. Devenue très intéressée pour connaitre l'identité du père, elle s'approcha encore plus près...
-Le père... ? Ramon de Habsbourg..., dit Mila.
Bouche bée, Miss la regarda :
-C’est…C’est Ramon ?
Après un long moment de surprise, elle réagit enfin :
-Mila, je m’en occupe, je vais avertir au père…
Miss fouilla un parchemin, puis l’encre…et enfin une plume dans son besace. Munie du matériel, elle mit à gribouiller :

Cher Ramon de Habsbourg,

Je vous écris pour vous dire que Miladyw vient d’accoucher un garçon. Miladyw m’a dit que vous êtes le père.
Je vous prie de venir vite. Elle a besoin de vous.
Je suis avec elle.

Amicalement,
Algaranna de Warenghien.

Miss finit d’écrire et roula le parchemin avant de le sceller. Puis, elle sortit un pigeon dans son besace. Elle mit le parchemin dans les griffes du pigeon et lui murmura :
-Tu peux donner ca pour Ramon de Habsbourg ? C’est urgent, et n’arrete pas quand tu vois la bière…Ton vilain défaut !
Elle le relacha au bord de la fenetre avant de se rapprocher de Mila :
-Je viens d’envoyer une lettre pour le père.

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Amoureuse de son beau Coquin et proclame au monde qu'elle l'aime, son Comte.

Prunille

Sans prendre garde à ce qui se tramait entre les jambes de Mila -ça, c'est Delta qui s'en occupait- elle s'approcha au chevet de l'accouchée...
Tendant l'oreille, également, au nom du père.
Ramon...
Certes.
Il était encore le meilleur père que l'on aurait pu imaginer pour cet enfant.
Mais il allait avoir un choc en l'apprenant...
Elle ne dit donc rien.
Regarde le bébé...
Avance lentement la main, et lui caresse la tête.
Doucement, ajoute :

Tu veux que j'aille le laver ?

Parce qu'un bébé tout droit sorti du sein de sa mère...
C'est quand même pas très ragoûtant.

Pas de chance, la layette est à Aix...
Il va falloir lui trouver un nom, à cet enfant...
Et un prêtre, pour le bénir.

Capteurs empathiques poussés au maximum...
Doucement, passe sa main sur les cheveux de Mila, et dépose un baiser sur sa tempe.
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Mila.

L'arnaque était lancée. Mila regarde Miss envoyer un pigeon à Ramon et se dit que non, elle ne peut plus reculer. Elle imagine le visage de son ancien amant se décomposer à la lecture du parchemin.

Merci Miss

Son attention se détourne de ses pensées quand Prunille lui parle de l'enfant. Le laver ? Elle le regarde. C'est vrai qu'il était bien sale le môme. Ses paupières plissées tombant au dessus de ses yeux. Sa peau violacée et parsemée de sang. Ce petit corps chiffonné et sale était de surcroit posé sur elle. Sur sa peau à elle, blanche, lisse... Cela l'écœura.

Oui, lave-le, s'il te plait.

La voix de Mila était faible. Plus de force pour crier. Elle se sentait juste affaiblie et aspirait à dormir, à s'évader loin de cette dure réalité qui l'oppressait : elle venait de mettre au monde un enfant.

Elle sourit, d'un sourire sans force à Prunille quand elle lui parle des layettes. Elle avait presque oublié. Son fils allait être vêtu de Cianfaranesques layettes dont une Yueeliste aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Et la jeune femme qui l'embrasse. Cette fois son sourire est franc, plus énergique.

Je réfléchirai plus tard pour le nom, le baptême... en revanche, es-tu toujours d'accord pour être la marraine ?

Son regard se pose alors sur Delta qui ne dit mot. Cette femme qui quelques heures auparavant se battait avec elle et qui avait mis au monde le monstre que Mila avait dans le ventre. Elle ne savait pas si elle devait lui sourire ou reprendre les hostilités...

Merci...
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Prunille

Si je veux toujours être sa marraine ? Évidemment !

Tourne autour de Mila, appréhende la façon d'attraper l'enfant...
Et puis finalement, attrape le précieux paquet...
Enveloppé dans son bout de nappe.
Avise l'eau en train de chauffer.
Bien le maintenir serré contre elle, en tenant bien la tête.
D'une main, attrape la marmite d'eau,
Telle Hercule, la soulève et la dépose sur la table.
Bébé toujours dans les bras, file à la cuisine récupérer une sorte de grand bac en métal...
Baignoire improvisée.
Creuse un nid dans une nappe, y dépose l'enfant, le temps de verser l'eau dans le bac et de vérifier que la température est correcte.
Normalement... Ça devrait aller, ni trop chaud, ni trop froid.
Elle n'y connait rien, mais fait du mieux qu'elle peut.
Déchire un bout de nappe.
Bébé à l'eau.
On nettoie, tout doucement.
Un peu hors du monde, chante une chanson.
Insistant sur les quelques cheveux, les oreilles, les coins des yeux, le nez et le contour de la bouche, les ongles et le cordon.
Se découvre un côté doux et maternel qu'elle ne se connaissait pas...
Hop, bébé sort de l'eau.
Il ne crie pas, comme s'il était déjà conscient de ne pas avoir intérêt à trop se faire remarquer...
Séché, et enveloppé dans un bout de nappe propre.
Retour vers Mila, lui demande :

Tu veux le prendre dans tes bras ?
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Delta.

Comment pouvait on vouloir à une femme tout juste accouchée ? Comment pouvait elle lui en vouloir ? Elle avait mis fin à une histoire qui n'avait plus rien de l'idylle que la brune avait connu au début. Elle n'était plus heureuse, rongée de jalousie, sans doute à tort, ou pas. Ouais, ou pas. Fallait pas abuser non plus. En tous cas, elle aurait sans doute mieux fait de la remercier, comme elle le faisait maintenant, plutôt que de lui taper dessus... L'enfant aurait peut être préféré rester encore bien au chaud !

C'est qu'elle en aurait presque du remord, la Delta ! Presque... Ou si, un peu, beaucoup en fait. Elle déglutit, regardant la jeune accouchée, esquissa, sans se forcer, un sourire. Un sourire qui prenait les yeux avec, un qui était sincère.

Un de rien, du bout des lèvres, la gorge serrée elle ne savait trop pourquoi.

Elle s'empara du reste d'eau chaude, déchira une nappe et entreprit de faire une toilette sommaire à l'accouchée. Tache ingrate... mais finalement, elle avait été placée là tout du long... pas la peine que d'autres voient cet endroit si privé. Ceci fait, elle la langea et remit en place ses vêtements.

Voilà qui était mieux. Elle emballa les linges souillés, les mettant à côté des paquets au sol. Se lava les mains et se rendit près de Mila.

Oui, prends le, il est beau.

Bon, ok. Elle n'en avait jamais vu avant, il avait la peau fripée, un peu rouge... Mais... Si fait. Il était beau.

Il a un nom ce petit bout d'homme ?

Et de sourire, à la mère et à l'enfant.
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Mila.

Je suis mère... je suis mère... ne cessait-elle de se répéter sans trop y croire. Des mois qu'elle portait ça en elle, qu'elle disait qu'elle accoucherait, depuis quelques jours elle avait bien sentie qu'il s'alourdissait que le temps arrivait de mettre au monde cet enfant. Quand on lui demandait pour quand il était, elle répondait Pour là.

Cependant, quand la douleur s'est fait ressentir en elle, la jeune femme n'a pas compris que l'enfant arrivait. En était-elle heureuse ? Elle ne saurait le dire.

Un bébé, un enfant, petit être de chair sorti de ses entrailles mais aussi fruit de ses erreurs, rappel immanquable de ses amours illégitimes, preuve devant le Très Haut qu'elle n'avait pas tendu vers la vertu. Honte parmi les hontes. Elle était mère, la grossesse n'était plus mais elle restait nauséeuse. Aimer cet enfant serait comme s'autoriser le péché elle ne pouvait s'y résoudre.

Elle laisse Delta s'occuper d'elle, Prunille de l'enfant tandis que des larmes perlent sur son visage encore et encore. L'innocence de Miss prendrait sans doute ses pleurs pour de la joie quand elle s'interdit d'aimer son fils pour l'amour de Dieu.

Tu veux le prendre dans tes bras ?

Oui, prends le, il est beau.

Mila regarde son fils que Prunille lui tend. Il est propre à présent. Elle pourrait l'aimer vraiment, elle pourrait sourire et le poser contre son cœur si elle s'écoutait...

Non, je n'y tiens pas. Je veux rentrer chez moi, il fait froid ici...

Un sourire vers la sœur de Yueel, cette jolie demoiselle à l'instinct bien plus maternel qu'elle. A croire qu'une enfance au couvent vous apprend l'amour sans le vice.

Tu feras une très bonne mère comme Miss, la mère des arlésiens... je suis heureuse de t'avoir choisie comme marraine.

Miss, je veux rentrer au quartier du bourgneuf...

Elle s'interdit le moindre regard vers l'enfant. Mila n'attend plus qu'une réaction du père enfin de celui qu'elle désigne comme le père. Pourvu que Ramon tombe dans le piège, pourvu qu'il soit un père pour l'enfant se dit-elle.

Elle soupire...
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Prunille

Elle ne veut pas prendre l'enfant dans ses bras.
Soit.
Elle comprend.
S'éloigne un peu, dans ce cas.

S'installe sur un tabouret, et serre l'enfant dans ses bras.
Se remet à chantonner une berceuse...
Que sa mère lui chantait quand elle était enfant.
Enfin... Feu sa mère.

Nona, nona, nona,
Lou miéu bambin.
Qu'un bèu pantai ti bressouole
Fin au matin.
Deman, plour, cansoun, baieta,
Soulèu clar, ciel blu,
Tout ensèn serà per tu.
Nona, nona,
E lou miéu couor, en la joia
Couma en la doulour,
Em'au tiéu serà toujoù, toujoù.
Nona, nona.

Mila veut rentrer chez elle.
Observe le mouvement, suivra avec le pitchoune quand l'heure sera venue.
En attendant, elle continue à le bercer.

dodo, dodo, dodo
mon bambin
qu'un beau rêve te berce
jusqu'au matin
demain, pleurs, chansons, baisers,
soleil clair, ciel bleu
tous ensemble seront pour toi
dodo, dodo
et mon cœur, dans la joie
comme dans la douleur
avec le tien sera, toujours
dodo, dodo

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--Le_convoyeur

Citation:

[A Draguignan, dans une taverne quelconque]

Il est tard, très tard, la pièce principale, presque déserte, n'est péniblement éclairée que par quelques chandelles si l'on omet le foyer qui brûle dans l'âtre de la modeste cheminée.

La porte est entrebâillée malgré la fraicheur de la nuit, la faute à un quelconque salaud d'ivrogne qui n'aura pas eu l'esprit de la fermer convenablement après l'avoir passée pour rentrer chez lui, ou plus sûrement, pour se trouver un autre troquet. Et personne pour se lever et aller la fermer, ce genre de comportements m'agaçait et moi j'ai pas l'intention de me donner du mal pour les autres, hein, pour des gens comme ça, qui se donnent pas la peine de se lever, et tant pis pour eux s'ils ont froid parce que moi ça va, je le supporte, et pis au pire j'aurais le nez qui coule, pas grave.

Près de la cheminée, deux dames, probablement en voyage. Elles échangent à voix basse on les avait plus tôt dans la soirée devinées italiennes du fait de leur accent. Et quoi que visiblement harassées, elles tardaient à aller rejoindre l'étage supérieur et la chambre qu'elles y avait réservé pour la nuit.

Le tavernier, dans son arrière boutique, sans doute à faire ses comptes, à maugréer contre ces maudites taxes qui rongent son chiffre d'affaire.

Un homme seul, plus vieux, ou au moins usé, assis le regard dans le vide, deux chopes devant lui, une troisième dans la main. Moi, aussi, seul, un peu comme lui, ruminant mes échecs entre deux gorgées et observant les autres, je n'ai que ça à faire après tout, mon attention se porte vers le fond de la pièce.

A l'écart, autour d'une table discrète, il y a deux autres personnes, deux hommes, l'un plutôt grand, au cheveux du même blond que celui de sa jeune barbe, je ne vois pas ses yeux, je devine qu'il n'est ni frêle ni d'une musculature herculéenne, ni moche ni d'une beauté ravageuse, il est normal, banal, vous ou moi. Enfin, pas trop comme moi, parce que j'ai un pied bot et que ça me fait marcher de travers et les filles aiment pas ça. Ah, et aussi à cela près qu'on le dit conseiller comtal, mais je ne le connais pas, moi, c'est que la politique, moi, ben ça m'intéresse pas trop, tant que les fermes comtales peuvent me fournir des bestiaux pour mes élevages et que la maréchaussée patrouille sur les remparts, ça me va.

Là, il est debout, droit, l'air plutôt sérieux, semblant en pleine réflexion, serein. Sur la table des feuilles, des feuilles en pagaille, des bouliers, et même une chope. Sur le banc, son comparse, un clerc plus petit que lui a priori Il est recroquevillé sur la table et fait gratter sa plume sur un parchemin, attentif au dires de celui que je peux me figurer sans mal être son supérieur.
Il semble moins à l'aise que lui en ce lieu atypique pour ce que j'imagine être un travail sérieux, la faible luminosité gênant sans doute davantage l'écriture que la réflexion.

Tiens, un pigeon messager -venu de nul part, enfin c'est toujours comme ça avec ces oiseaux là; on sait jamais trop d'où ils viennent ou comment ils arrivent à nous parvenir, c'est bizarre mais c'est bien pratique quand même- fit irruption dans la taverne. Un tour de la pièce à deux bon mètres du sol, il vint se poser sur la table du fond, renversant par la même un encrier se qui eu le don de provoquer l'ire du clerc, son compère, qui ne pouvait réprimer un large sourire, saisit le volatile pour s'approprier le message qu'il portait.

Libérant l'oiseau de son étreinte il déroula le parchemin pour en faire la lecture sous l'air interrogateur du clerc, qui était finalement parvenu, et non sans peine à éponger l'encre qui s'était répandu sur la table.

Jamais je n'ai vu un aussi rapide changement dans l'expression d'un visage, enfin, je suis pas expert non plus mais quand même, là ça en imposait pas mal dans le genre!

Le sourire avait disparu, son visage était fermé, devenu inexpressif, cela ne devait présager rien de bien bon. D'un signe de la main qui voulait tout dire, il libéra le clerc de ses obligations nocturnes, qui comprenant qu'il était de trop s'empressa de regrouper ses affaires et de quitter les lieux. Je le suivit du regard jusqu'à la porte qu'il fit claquer derrière lui, décidément certain ne savent pas que les poignées aux portes c'est pas fait pour les chiens. Mais elle était désormais fermée et bien fermée même, c'était toujours ça de pris après tout.

Tiens, nos deux voyageuses ont quittées la pièce, je ne les ai même pas vu monter. Ah, et l'autre ivrogne dors sur sa table, maintenant. Quelle décadence, comment peut-on avoir aussi peu de tenue! Mes paupières à moi étaient un peu lourde mais je m'endormirais pas pour autant, manquerait plus que ça, tiens. Et le tavernier, ben, toujours à ses comptes j'imagine, quoique ça fait un moment que j'avais pas vu la servante moi.

Ah, mais il a quitté sa table pour se rapprocher de l'âtre, je le distingue mieux à présent, appuyé à la cheminée, le poing gauche fermé, je devine sans mal qu'il y tient serré la nouvelle cause de son désarroi. Sa main droite parcoure sa barbe, dans son regard on peut lire l'inquiétude, le doute surtout, la honte un peu.

Il restait là, tout contre la cheminée, désormais adossé, desserrant le poing, et se laissant aller à un dernier regard à ce petit parchemin devenu boule disgracieuse, avant de la jeter dans les flammes et de l'y mirer se faire dévorer par le brasier.

Arf, voilà que ma chope est vide et le patron qui n'est pas là c'est triste un verre vide, terriblement vide de sens. Je lève les yeux, juste à temps pour le voir franchir la porte d'un pas décidé.

Et voilà qu'il a laissé la porte ouverte derrière lui, mais dans quel monde on vit, je me le demande !

Delta.

Delta était épuisée. Ce n'était certes pas elle qui venait de mettre bas, m'enfin d'accoucher, mais l'opération était épuisante. Entre les cris, la peur, les... visions...

Elle termina de remettre en ordre la taverne, les paquets étaient partis avec l'enfant, l'accouchée et les amies de celle ci. Elle avait décliné leur invitation à les accompagner, arguant d'une fatigue importante.

Au bout de quelques temps, la taverne avait repris son apparence habituelle, outre l'odeur légèrement cuivrée présente dans l'air, rien ne laissait paraitre qu'il y avait eu ce soir, bataille et accouchement.

Elle regagna sa chambre ensuite et s'effondra sur son lit sans même prendre le temps d'ôter ses vêtements. Elle sombra dans un sommeil peuplé de rêves étranges où des enfants hurlaient, accouchant de leur mère...
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Mila.

[Arles, 17 quartier du Bourgneuf]

Quelques jours maintenant qu'elle avait mis au monde son enfant et déjà elle n'en pouvait plus. Son impatience à le voir se taire mis à part, Mila commençait à douter que son mensonge prenne effet sur le dracénois qu'elle tentait de piéger en lui faisant assumer la paternité de l'enfant.

Aucune nouvelle...

Elle avait bien demandé à Miss chaque fois qu'elle la voyait si elle avait reçu une réponse de lui mais chaque fois la jolie mairesse répondait par la négative.

Au conseil ce n'était guère mieux, elle n'osait le regarder dans les yeux et lui faire un scandale comme si vraiment elle était indignée de ce qu'il ne réponde pas, et lui évitait de répondre à la moindre allusion.

Et il était à présent absent même du château...

Elle n'avait toujours pas réfléchi au prénom de l'enfant et ainsi ne le nommant pas elle trouvait plus de facilité à ne pas l'aimer.

Toute à ses pensées, concentrée sur la paternité de ce dernier, Mila décide d'écrire elle même à Ramon de Habsbourg.

Bonjour,

A tes regards fuyant, je déduis que tu as bien reçu la lettre de Miss. Sache, que notre enfant va bien, même si cela t'est sans doute égal. Il va bien mieux que sa mère qui a beaucoup de mal à supporter ses pleurs.

Quoiqu'il en soit, j'aimerai qu'il soit béni, moindre des choses pour le fruit d'un péché que de le laver. Malheureusement pour cela, il lui faut un nom et je n'en trouve pas.

Pauvre sans nom ni père... Dois-je lui dire que tu es son père ? Dois-je lui dire que son père est mort ou la vérité te semble t-elle appropriée ?

"Vois-tu mon fils, ton père n'a jamais assumé ses ébats avec ta mère bien qu'il n'eut alors pas eu l'air de s'en déplaire".

Je pense que tu sens tout le sarcasme de mes propos et peut être choisiras-tu encore le silence en réponse... Je m'y ferai avec le temps... peut -être...

Sur ce je t'embrasse, mais cette fois je m'arrête au simple baiser, je n'aimerai guère une nouvelle grossesse en ce moment.

Mila

Mila pose la plume près de l'encrier et envoie le parchemin à travers les airs, traverser la Provence jusqu'à lui, apporté par un pigeon aux ailes blanches.

Juste à temps, son fils pleure, encore... Elle se lève en soupirant pour le rejoindre espérant que cette fois elle n'ait à user de punitions sur lui.
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Mila.

Des semaines, un mois ou plus s'était écoulée, force lui était d'admettre que son plan était tombé à l'eau... Il ne répondrait pas mais pire encore il avait quitté le conseil et plus personne n'avait de nouvelles de lui.

Il fallait donc rebondir et vite. Se passer d'un père pour... pour...

Mila soupire il n'avait toujours pas de nom. Et le pire c'est que si on la laissait faire elle sera capable de s'attacher à son enfant...

Faisant les cent pas chez elle, se laissant du temps pour elle, un peu, elle réfléchissait à la meilleure option. Elle ne pouvait dire que Ramon_de_Habsbourg n'était pas le père et en trouver un autre maintenant qu'elle avait rendu son mensonge public.

Il serait donc un père démissionnaire et elle se retrouvait seule avec ce truc qu'elle devait élever et auquel elle devait trouver un prénom une bonne fois pour toute.

Chaque chose en son temps... Première question : comment rester présentable avec un bâtard sur les bras ?

....

Un séminaire !

Mais oui, la solution était là ! Se repentir de ses péchés, entamer un séminaire, se lancer dans la prêtrise et assumer son erreur avec un apparent repentir des plus sincère... Cela serait chose faite.

Elle avait crié ce mot sourire aux lèvres tant la solution était idéale. Son sourire s'effaça aussitôt face au second problème.

Deuxième question : comment appeler ce morveux ?

....

Continuer de faire les cent pas sans trouver la moindre réponse, aucun idée qui lui vint...
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Prunille

Il était une fois, dans un pays pas si lointain, une jeune fille qui répondait au doux nom de Prunille.
Son oncle était très beau, et son frère chéri d'amour très gentil, même si parfois il était méchant.
Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant, c'est mieux d'être gentiiiiiil !
Mais ce n'est pas là le sujet de notre histoire.
Ce jour là, notre héroïne, qui était d'une incontestée élégance et qui présentait un certain goût et un goût certain pour tout ce qui concernait la mode et l'art, ce jour là donc, elle avait enfilé une robe blanche, et par dessus, portait un petit chaperon rouge.
Comme elle résidait encore pour quelques jours dans la bonne ville d'Arles, elle décida d'aller porter à son amie Mila une galette et un petit pot de beurre, qu'elle déposa dans un joli panier en osier tressé, estampillé Maison Cianfarano et valant environ 600 écus pièce.
Gaiment, elle s'en fut à travers la bonne ville d'Arles, s'arrêtant en chemin pour faire la causette à des poneys ou pour courir après des papillons bleus.
Après deux heures, quarante-sept minutes et douze secondes de promenade, elle arriva enfin chez Mila, qui résidait à 100 mètres de l'auberge où logeait notre sémillante Blondine.
Grimpant les escaliers pour la rejoindre dans sa chambre, elle l'entendit parler.
Avait-elle de la visite ?
Chouette, comme ça ils pourraient partager la galette et le petit pot de beurre !
Mais pourquoi parlait-elle de séminaire ?
Qui pourrait bien parler de séminaire... ?
Dieu que ce jeu de devinettes était excitant !
Et soudain, la Lumière fut dans le cerveau de la benjamine des Cianfarano. La chose lui paraissait tellement évidente qu'elle se demandait pourquoi elle n'y avait pas pensé plutôt.
Sans réfléchir, elle poussa la porte de la chambre de Mila, en criant :

Yueeeeeeeeeeeeeel !

C'était le nom de son frère gentil mais parfois méchant. Hélas pour la Pitchoune, il n'y avait personne d'autre que Mila dans la pièce. Si on ne comptait pas la demi-portion qui, accessoirement, était son filleul.
Pas de quoi casser quatre pattes à un canard, notre Blonde pleine de ressources trouve toujours à retomber sur ses pattes ! Tout en finesse !

Bonjour Mila !
Je viens t'apporter une galette et un petit pot de beurre !
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Mila.

Elle fait un bon là Mila quand elle entend le prénom du prêtre de Yueel. Elle aurait vu le loup qu'elle n'aurait pas été plus surprise... Ses yeux brillent pour mieux voir, elle pousse un cri pour mieux se faire entendre, la bouche ouverte, l'air béat pour..... bref ne nous égarons pas. Mila se retourne et aperçoit la jolie Brignolaise toujours cYanfaranesque vêtue d'un blanc immaculée et d'une pointe de rouge rappelant le caractère de la jeune sœur de Yueel.

Tirer la chevillette, la bobinette cherra ça te coûterait quoi plutôt que de faire irruption ainsi, lui demanda t-elle, les sourcils froncés mais le regard amusé.

Une galette et un pot de beurre ! Quelle bonne idée, mangeons ça vite avant que le loup nous mange comme on dit...

Mila tendit une chaise à son amie et apporta quelques confitures faites des fruits du verger arlésiens.

Tu tombes bien, je reviens d'Apt et j'ai une nouvelle à t'annoncer...
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Prunille

Elle sourit.
Salive déjà en voyant les pots de confiture...
Mais pas poli de se jeter sur la nourriture qu'on nous offre.
Délicatement, elle pose ses petites fesses sur la chaise, après avoir ôté la capuche de son chaperon et remis ses cheveux en place.

Tu tombes bien, je reviens d'Apt et j'ai une nouvelle à t'annoncer...

Apt ? Tu as vu Monseigneur ? Ou Tonton ?
Il t'a fait une nouvelle robe ?
Je veux voir !

Trépigner d'impatience, c'était encore une des choses qu'elle savait le mieux faire.
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Mila.

Elle était très fière d'elle et voir Pru s'impatientait l'amusait.

Tu veux boire quelque chose ? demanda t-elle joignant le geste à la parole. Elle commençait à faire chauffer l'eau mais n'y tenant plus, elle se remit à parler.

Je lui ai trouvé un nom !
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Prunille

Tentative hélas infructueuse de la Cianfarano de s'étouffer dans sa salive.
La surprise, vous comprenez...

Un nom ?
Quel nom ?!

Fitzwilliam comme j'avais proposé ?

Sourire malicieux, et lueur facétieuse éveillée dans les prunelles de Prunille.
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Mila.

Fitwilliams pouah ! Mila sourit contente de ne pas avoir opté pour un tel nom.

Nan je t'explique, commença t-elle, s'asseyant en tendant à son amie une tasse de tisane.

J'étais devant la chapelle avec Gabcha, Fred venait de parti alors que nous avions priés et une femme est arrivé telle une vestale. Dans sa magnificence, elle a posé un regard tendre sur mon fils.

Tu dois la connaître, c'est Yluxe. Bref cela m'est venu comme une évidence. Une chapelle, le Très Haut, cette femme à l'air maternelle...

Il s'appelle Yueel-Arystote avec un Y à Arystote comme Yluxe !

Et de sourire encore, très contente d'elle.
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[RP fermé] Crêpage de chignons et nourrisson