Bilichilde
Un instant, la froide colère dans laquelle sa question l'avait plongé lui avait fait peur. Il ne fallait pas être idiote pour voir que cette fois, elle avait dépassé les limites de l'amusement. Et, certes, elle l'avait déjà vu dans cet état, certes. De nombreuses fois, du reste. Quasiment à chacune de leurs rencontres. Mais cette fois, c'était... différent. Etait-ce l'ambiance festive qui régnait autour de ces joutes, était-ce le monde qui se trouvait autour d'eux ? Elle avait l'intention de le provoquer, oui, de le titiller. Mais pas de le fâcher. Et pourtant, c'est ce qu'elle venait de faire. Baissant honteusement la tête lorsqu'il lui répondit, elle la releva néanmoins en affichant un sourire, bientôt transformé en rire.
Je ne vois pas en quoi moi je pourrais être dangereuse, non... Ce ne sont tout de même pas nos joutes verbales qui peuvent vous effrayer ?
Mais, en guise de réponse, il baissa le ton. Cessant de rire, elle tendit l'oreille pour être certaine de bien l'entendre. Elle ne savait pas qu'il ne reconnaissait pas Lévan comme le roi. Mais comprenait qu'alors, il était hors de question pour lui d'aller jouter. Une question la taraudait cependant : pourquoi lors était-il venu ? Assister à des parades de paon pour émoustilller de jeunes pucelles, comme il disait... Etrange.
Alors qu'elle essayait de trouver réponse à sa propre question, son regard fut capté par celui de Persan. Elle qui ne supportait pas qu'on la regarde de cette façon ne baissa pourtant pas les yeux, cette fois-ci. Et ce, même si ses joues se teintèrent de rose.
Lequel a ma préférence ?...
La jeune femme était bien embarrassée pour répondre. Il y a encore quelques jours, quelques semaines, avant sa longue retraite, finalement, elle aurait su. Mais elle devait s'avouer qu'elle était sur le point d'abandonner. La dernière missive qu'elle avait reçu de "son Baron" lui avait bien fait comprendre qui il était. Un homme imbu de pouvoir, qui n'avait cherché que titres de noblesse sans remarquer que la simplicité était à ses pieds.
Sans détourner son regard, elle entama une réponse.
Je... doute que celui...
Mais, avec une chance insolente, elle trouva la réponse à sa question. Cette chance avait la voix de Johanara.
Je pense que Guilloux sera vainqueur des joutes. Et vous?
Guilloux, bien sûr ! Qui d'autre que celui qui l'avait amenée ici ?
Ahem... Celui qui a mes faveurs ? Sans y réfléchir, le Vicomte de Couserans, bien sûr !
Sans y réfléchir... Bien sûr... Bien sûr qu'il ne serait pas dupe, bien sûr que Persan s'était rendu compte qu'au contraire, elle avait pris un temps fou pour répondre... Mais, pour ne pas lui laisser le temps d'en faire la remarque, elle rebondit aussitôt :
Le connaissez-vous ?
Puis, répondre à Jo :
Je ne sais pas s'il a toutes ses chances... Ce sont ses premières joutes. Mais j'avoue que j'aimerai assez le voir les remporter, c'est évident.
Et qu'il batte ce baron de malheur qu'il restera toujours..., ajouta-t-elle en un murmure, propos destinés à personne d'autre qu'à elle-même, comme pour se convaincre de ce qu'elle venait de découvrir en venant ici.
Regard perdu à nouveau sur la lice, à la recherche de la cloche bleue du vicomté de Couserans, la jeune femme poursuivit, devant un Persan qui ne devait certainement pas s'intéresser à la chose, même si elle ne s'en rendait pas compte.
Même s'il n'a jamais jouté, je suis certaine qu'il peut s'en sortir, au moins deux ou trois tours. Sa blessure de cet été n'a fait que le rendre plus fort, et, en tout cas, ne lui a pas fait perdre son assurance.
Un instant, elle s'arrêta, l'ayant repéré parmi tous les participants.
Regardez-le, sous son armure, son heaume, lui, qui n'est pas si fou que le vassal de Johanara ! Il a tout de même fière allure, sur sa monture, vous ne trouvez pas ?
Mais, se retournant à ce moment vers Persan, repensant à ce qu'il venait de lui dire des joutes et des jouteurs, elle ne pu s'empêcher de rougir. Elle devait bien avoir l'air d'une pucelle s'émoustillant, là, oui !...
Hum... Je cuide que vous vous en moquez. Mais vous, une de ces personnes aurait-elle la chance d'avoir votre préférence ?
Et voilà, encore une question à deux écus... Qu'est ce qui pouvait bien l'intéresser dans des joutes ? Encore un vent de plus à se prendre en guise de réponse, d'ailleurs, elle s'y préparait déjà, en s'efforçant de ne pas se sentir blessée par ses piques à venir.
Je ne vois pas en quoi moi je pourrais être dangereuse, non... Ce ne sont tout de même pas nos joutes verbales qui peuvent vous effrayer ?
Mais, en guise de réponse, il baissa le ton. Cessant de rire, elle tendit l'oreille pour être certaine de bien l'entendre. Elle ne savait pas qu'il ne reconnaissait pas Lévan comme le roi. Mais comprenait qu'alors, il était hors de question pour lui d'aller jouter. Une question la taraudait cependant : pourquoi lors était-il venu ? Assister à des parades de paon pour émoustilller de jeunes pucelles, comme il disait... Etrange.
Alors qu'elle essayait de trouver réponse à sa propre question, son regard fut capté par celui de Persan. Elle qui ne supportait pas qu'on la regarde de cette façon ne baissa pourtant pas les yeux, cette fois-ci. Et ce, même si ses joues se teintèrent de rose.
Lequel a ma préférence ?...
La jeune femme était bien embarrassée pour répondre. Il y a encore quelques jours, quelques semaines, avant sa longue retraite, finalement, elle aurait su. Mais elle devait s'avouer qu'elle était sur le point d'abandonner. La dernière missive qu'elle avait reçu de "son Baron" lui avait bien fait comprendre qui il était. Un homme imbu de pouvoir, qui n'avait cherché que titres de noblesse sans remarquer que la simplicité était à ses pieds.
Sans détourner son regard, elle entama une réponse.
Je... doute que celui...
Mais, avec une chance insolente, elle trouva la réponse à sa question. Cette chance avait la voix de Johanara.
Je pense que Guilloux sera vainqueur des joutes. Et vous?
Guilloux, bien sûr ! Qui d'autre que celui qui l'avait amenée ici ?
Ahem... Celui qui a mes faveurs ? Sans y réfléchir, le Vicomte de Couserans, bien sûr !
Sans y réfléchir... Bien sûr... Bien sûr qu'il ne serait pas dupe, bien sûr que Persan s'était rendu compte qu'au contraire, elle avait pris un temps fou pour répondre... Mais, pour ne pas lui laisser le temps d'en faire la remarque, elle rebondit aussitôt :
Le connaissez-vous ?
Puis, répondre à Jo :
Je ne sais pas s'il a toutes ses chances... Ce sont ses premières joutes. Mais j'avoue que j'aimerai assez le voir les remporter, c'est évident.
Et qu'il batte ce baron de malheur qu'il restera toujours..., ajouta-t-elle en un murmure, propos destinés à personne d'autre qu'à elle-même, comme pour se convaincre de ce qu'elle venait de découvrir en venant ici.
Regard perdu à nouveau sur la lice, à la recherche de la cloche bleue du vicomté de Couserans, la jeune femme poursuivit, devant un Persan qui ne devait certainement pas s'intéresser à la chose, même si elle ne s'en rendait pas compte.
Même s'il n'a jamais jouté, je suis certaine qu'il peut s'en sortir, au moins deux ou trois tours. Sa blessure de cet été n'a fait que le rendre plus fort, et, en tout cas, ne lui a pas fait perdre son assurance.
Un instant, elle s'arrêta, l'ayant repéré parmi tous les participants.
Regardez-le, sous son armure, son heaume, lui, qui n'est pas si fou que le vassal de Johanara ! Il a tout de même fière allure, sur sa monture, vous ne trouvez pas ?
Mais, se retournant à ce moment vers Persan, repensant à ce qu'il venait de lui dire des joutes et des jouteurs, elle ne pu s'empêcher de rougir. Elle devait bien avoir l'air d'une pucelle s'émoustillant, là, oui !...
Hum... Je cuide que vous vous en moquez. Mais vous, une de ces personnes aurait-elle la chance d'avoir votre préférence ?
Et voilà, encore une question à deux écus... Qu'est ce qui pouvait bien l'intéresser dans des joutes ? Encore un vent de plus à se prendre en guise de réponse, d'ailleurs, elle s'y préparait déjà, en s'efforçant de ne pas se sentir blessée par ses piques à venir.