--Hunginn
Mort et Sommeil, ces doux jumeaux.
Rien d'étonnant à ce que l'on ne puisse trouver le second en provoquant le premier sans aucune modération.
A Bordeaux, la population gronde d'un mécontentement assourdissant. Celui du ventre. Les gargouillis s'élèvent en ville Bordelaise comme magistral requiem, concerto des plus menaçants lorsque l'octave du digestif atteint des degrés de gravité aussi critiques. Du S.I. des premiers jours, l'on est passé au Ré (olé), et déjà les assiégés en ont plein le Do.
Les Bordelais, peu habitués à la faim, découvrent la verticalité pétrifiante de ce nouveau précipice qu'ils minimisaient jusqu'alors, faisant ce qu'ils savaient faire le mieux: dauber la gueusaille et ses mineures afflictions. Au jour d'hui, ils traquent montures où qu'elles se trouvent et les abattent pour les protéines juteuses de leur viande gorgées des vitamines que renferme leur sang. Mobilité ne sied guère à ceux qui menacent d'y rester de toute façon, et tous les détraqués de l'estomac lont bien intégré.
Pour de nombreuses âmes pourtant, mise en bière ne saurait tarder. Mères protègent tant bien que mal leurs enfants de l'alcoolisme de leur mari. Elles souffrent donc d'ecchymoses avant de subir l'affront du pillage et du viol. Gamins des rues rapinent pour faire la nique à l'inflation. Ceux qui se font prendre, se font pendre, lorsqu'ils ne sont pas saignés en toute impunité pour la commodité du modus operandi. Au ras des pavés gorgés de merde et durine pleurent les jeunes filles délaissées par des parents morts ou disparus, souvent les deux. Leur nez coule spontanément d'une morve jaunâtre alimentée par la rivière de larmes dans laquelle se noie toute existence de miséreux. Et ils en sont.
Face à la dramaturgie atroce de la vie Bordelaise, Aristote ne fait plus office d'épouvantail aux anges de l'horreur. Déjà, corbeaux, corneilles et freux obscurcissent le ciel, et parmi eux, Hunginn le Sage, qui vient s'enquérir de lui même du climat d'une bataille décisive dont il ne saurait confier le précieux rapport à ses modestes subordonnés.
En les murs, l'agitation macabre fait délirer ses indicateurs funèbres. Le charognard se délecte à l'avance du festin qui va lui être offert. La ville est austère, le drame présent, le désespoir palpable.
Dehors ...
Ah oui, dehors.
Il les avait oublié.
Envahisseurs sans grand intérêt, partagés entre bécots théâtralisés sur la ligne de crête toujours changeante des clichés bouffons les plus en vogue, petits pogroms entre amis, et autres futilités de grande classe.
Sûr. Ce nest quun détail.
Mais Guyenne ne pouvait avoir que les conquérants qu'elle mérite !
Rien d'étonnant à ce que l'on ne puisse trouver le second en provoquant le premier sans aucune modération.
A Bordeaux, la population gronde d'un mécontentement assourdissant. Celui du ventre. Les gargouillis s'élèvent en ville Bordelaise comme magistral requiem, concerto des plus menaçants lorsque l'octave du digestif atteint des degrés de gravité aussi critiques. Du S.I. des premiers jours, l'on est passé au Ré (olé), et déjà les assiégés en ont plein le Do.
Les Bordelais, peu habitués à la faim, découvrent la verticalité pétrifiante de ce nouveau précipice qu'ils minimisaient jusqu'alors, faisant ce qu'ils savaient faire le mieux: dauber la gueusaille et ses mineures afflictions. Au jour d'hui, ils traquent montures où qu'elles se trouvent et les abattent pour les protéines juteuses de leur viande gorgées des vitamines que renferme leur sang. Mobilité ne sied guère à ceux qui menacent d'y rester de toute façon, et tous les détraqués de l'estomac lont bien intégré.
Pour de nombreuses âmes pourtant, mise en bière ne saurait tarder. Mères protègent tant bien que mal leurs enfants de l'alcoolisme de leur mari. Elles souffrent donc d'ecchymoses avant de subir l'affront du pillage et du viol. Gamins des rues rapinent pour faire la nique à l'inflation. Ceux qui se font prendre, se font pendre, lorsqu'ils ne sont pas saignés en toute impunité pour la commodité du modus operandi. Au ras des pavés gorgés de merde et durine pleurent les jeunes filles délaissées par des parents morts ou disparus, souvent les deux. Leur nez coule spontanément d'une morve jaunâtre alimentée par la rivière de larmes dans laquelle se noie toute existence de miséreux. Et ils en sont.
Face à la dramaturgie atroce de la vie Bordelaise, Aristote ne fait plus office d'épouvantail aux anges de l'horreur. Déjà, corbeaux, corneilles et freux obscurcissent le ciel, et parmi eux, Hunginn le Sage, qui vient s'enquérir de lui même du climat d'une bataille décisive dont il ne saurait confier le précieux rapport à ses modestes subordonnés.
En les murs, l'agitation macabre fait délirer ses indicateurs funèbres. Le charognard se délecte à l'avance du festin qui va lui être offert. La ville est austère, le drame présent, le désespoir palpable.
Dehors ...
Ah oui, dehors.
Il les avait oublié.
Envahisseurs sans grand intérêt, partagés entre bécots théâtralisés sur la ligne de crête toujours changeante des clichés bouffons les plus en vogue, petits pogroms entre amis, et autres futilités de grande classe.
Sûr. Ce nest quun détail.
Mais Guyenne ne pouvait avoir que les conquérants qu'elle mérite !