Alanysfolle
Nul nuage à l'horizon. Aucun vent glacial. Juste quelques milliards d'étoiles. Et dans le lointain un paquet de jurons. Ou en étaient-ils tous? En taverne ça y allait partout de son commentaire. Parsemé de quelques blondasses de trop, de bières qui pleuvent, de mains baladeuses, de soupirs, de rires, de sautillement de genoux. Bordeaux allait tomber. Bientôt. Tout irait bien. Et alors... Et alors quoi? Elle n'en savait rien. Ne posait plus de question. Se battait parce qu'il le fallait. Mais une fois que Bordeaux serait entre leurs mains, que ferait-elle? Elle n'en savait rien et s'en fichait royalement. Elle avait des bières à descendre, des coups à payer, des sourires à afficher, des mots à donner. Jouer la comédie un jour de plus. Façade permanente. Chaque jour savoir s'y prendre mieux. Tromper ses ennemis et ses amis. A force de le dire elle finira par le penser. Qu'elle va mieux. Qu'elle va bien. Ce soir Labrit lui manque. Revoir sa taverne, retrouver ses murs. Songer à chaque jour de ménage avec mélancolie en vidant une bonne bouteille de blanc sec. Jusqu'à en avoir mal au coeur, jusqu' à ce que son crâne se fasse douloureux.
Mais Labrit n'est pas là, et ce soir elle n'irait pas se battre. Arrivée trop tard elle les avait tous loupés.
Alors, profitant qu'ils soient tous occupés à se battre, elle s'était réfugiée dans la nouvelle taverne du "Val qui Rit" et avait vidé quelques verres. Justes quelques uns. Mais quelques uns de trop, alors qu'ils étaient peut-être en train de mourir non loin. Repensant au visage de Kar1 lui annonçant qu'il était dorénavant avec elle, elle attrapa son verre, le vida d'un trait et le jeta de toutes ses forces contre le mur le plus proche. Elle eu soudain limpression détouffer. Elle ne lui avait pas écrit depuis. Ne savait pas où il était. Chaque jour il lui manquait davantage. Il était constamment dans ses pensées, sur les vélins vierges quelle contemplait, rêvant de lui écrire milles lettres, de lui dire tout ce quelle ne lui avait pas dit. De lui demander de revenir près delle Mais sil nétait pas là Cest quil était mieux ailleurs. Alors elle se résignait, le préférait savoir heureux en étant avec une autre si cétait ce quil désirait. Quest ce quil pouvait lui manquer ! Un pareil vide Elle narrivait même pas à en parler. A personne. Et Cesaire qui était absent. Ou pouvait-il être ? Cym lui avait dit que tout allait bien, quil était revenu. Pourtant elle ne lavait pas croisé. Il lui manquait. Elle qui navait pas de famille, le voyait comme celui qui complétait Liam. Pas réellement un confident, ni vraiment un frère, il savait pourtant repérer de suite lorsque quelque chose nallait pas. Alors, il lui payait à boire, lui disait quelques mots réconfortant et changeait de sujet, jusquà ce quelle le relance à nouveau. Encore Et encore Non décidément, ils la laissaient toute seule.
Elle se leva quelques temps plus tard, prit la peine de ramasser les bouts de verre éparpillés, de boire un énième verre et de sortir de la taverne, le crâne vaporeux, les jambes cotonneuses et une forte envie de pleurer duelant avec son envie de vomir. Croisant son Corbac qui se posa sur son épaule, elle prit la route des champs de guerre, inconsciente et alcoolisée. LAnisette perdait la tête ! Engagée ou non, si elle pouvait en tuer quelques uns ou en sauver un ou deux ça serait pas mal. De quoi lui changer les idées.
Mais déjà les premières lueurs du jour arrivent, la nuit avait cessé dexister. Combien de temps avait-elle passé à boire ? Aucune idée mais les combats sétaient calmés. Avançant, perdue, elle heurta quelques cadavres et blessés. Pas un visage connu. Heureusement dailleurs. Jusquà ce que lun dentre eux tourne le visage vers elle. Il murmure. Elle ne lentend pas et sapproche sans plus prêter attention au reste. Le mettant sur le dos elle observa létendue des dégâts.
Mercoeur ? Vous mentendez ? Je vais vous aider ne bougez pas.
Vu létat cela ne risquait pas. Et la tête qui tourne de la blonde Elle grommelle et inspire profondément, cherchant du regard ce qui pourrait faire son affaire.
Je vais trouver une charrette. Je reviens.
Avant de séloigner, elle ôta sa chemise et la lui mit sur le torse. Puis en haillon elle se mit en quête dun moyen de locomotion. Une fois fait, elle revint près du chapeauté et observa à nouveau sa blessure. Pour sûr quon ne lavait pas loupé. Il faudra quelle fasse attention en le menant à la charrette. Et plus personne autours delle pour laider !
Il va falloir que vous maidiez un peu. Accrochez vous à moi.
Passant son bras autours de son épaule, elle souleva Mercoeur qui marcha tant bien que mal jusquau chariot quelle avait approché jusquà lui. Il était temps pour lui quil se fasse soigner. Elle nétait pas infirmière mais elle lui en trouverait une.
Ca va aller ne vous en faîtes pas. Je suis là, je vais vous sortir de là.
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Mais Labrit n'est pas là, et ce soir elle n'irait pas se battre. Arrivée trop tard elle les avait tous loupés.
Alors, profitant qu'ils soient tous occupés à se battre, elle s'était réfugiée dans la nouvelle taverne du "Val qui Rit" et avait vidé quelques verres. Justes quelques uns. Mais quelques uns de trop, alors qu'ils étaient peut-être en train de mourir non loin. Repensant au visage de Kar1 lui annonçant qu'il était dorénavant avec elle, elle attrapa son verre, le vida d'un trait et le jeta de toutes ses forces contre le mur le plus proche. Elle eu soudain limpression détouffer. Elle ne lui avait pas écrit depuis. Ne savait pas où il était. Chaque jour il lui manquait davantage. Il était constamment dans ses pensées, sur les vélins vierges quelle contemplait, rêvant de lui écrire milles lettres, de lui dire tout ce quelle ne lui avait pas dit. De lui demander de revenir près delle Mais sil nétait pas là Cest quil était mieux ailleurs. Alors elle se résignait, le préférait savoir heureux en étant avec une autre si cétait ce quil désirait. Quest ce quil pouvait lui manquer ! Un pareil vide Elle narrivait même pas à en parler. A personne. Et Cesaire qui était absent. Ou pouvait-il être ? Cym lui avait dit que tout allait bien, quil était revenu. Pourtant elle ne lavait pas croisé. Il lui manquait. Elle qui navait pas de famille, le voyait comme celui qui complétait Liam. Pas réellement un confident, ni vraiment un frère, il savait pourtant repérer de suite lorsque quelque chose nallait pas. Alors, il lui payait à boire, lui disait quelques mots réconfortant et changeait de sujet, jusquà ce quelle le relance à nouveau. Encore Et encore Non décidément, ils la laissaient toute seule.
Elle se leva quelques temps plus tard, prit la peine de ramasser les bouts de verre éparpillés, de boire un énième verre et de sortir de la taverne, le crâne vaporeux, les jambes cotonneuses et une forte envie de pleurer duelant avec son envie de vomir. Croisant son Corbac qui se posa sur son épaule, elle prit la route des champs de guerre, inconsciente et alcoolisée. LAnisette perdait la tête ! Engagée ou non, si elle pouvait en tuer quelques uns ou en sauver un ou deux ça serait pas mal. De quoi lui changer les idées.
Mais déjà les premières lueurs du jour arrivent, la nuit avait cessé dexister. Combien de temps avait-elle passé à boire ? Aucune idée mais les combats sétaient calmés. Avançant, perdue, elle heurta quelques cadavres et blessés. Pas un visage connu. Heureusement dailleurs. Jusquà ce que lun dentre eux tourne le visage vers elle. Il murmure. Elle ne lentend pas et sapproche sans plus prêter attention au reste. Le mettant sur le dos elle observa létendue des dégâts.
Mercoeur ? Vous mentendez ? Je vais vous aider ne bougez pas.
Vu létat cela ne risquait pas. Et la tête qui tourne de la blonde Elle grommelle et inspire profondément, cherchant du regard ce qui pourrait faire son affaire.
Je vais trouver une charrette. Je reviens.
Avant de séloigner, elle ôta sa chemise et la lui mit sur le torse. Puis en haillon elle se mit en quête dun moyen de locomotion. Une fois fait, elle revint près du chapeauté et observa à nouveau sa blessure. Pour sûr quon ne lavait pas loupé. Il faudra quelle fasse attention en le menant à la charrette. Et plus personne autours delle pour laider !
Il va falloir que vous maidiez un peu. Accrochez vous à moi.
Passant son bras autours de son épaule, elle souleva Mercoeur qui marcha tant bien que mal jusquau chariot quelle avait approché jusquà lui. Il était temps pour lui quil se fasse soigner. Elle nétait pas infirmière mais elle lui en trouverait une.
Ca va aller ne vous en faîtes pas. Je suis là, je vais vous sortir de là.
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