Valiente éclata de rire.
C'est une plaisanterie, Ramsay, non?
C'est une comédie, en fait?
Ah mon vieux, je m'attendais à une réaction piquante, je m'attendais à ce que tu tentes d'inverser les rôles, mais de là à te présenter comme sauveur de la province, ah non, c'est trop fort!
Ramsay, mon héros!
Pathétique Ramsay...
Ramsay, Ramsay, n'as-tu donc pas honte? Honte de mentir à tous, et depuis le début! De promettre, de tenter de passer pour le petit père du peuple alors que ce peuple, tu le trahis régulièrement du matin au soir ?
Des excuses? C'est à Lauratacc de voir si elle doit t'en faire. Je lui conseillerais fortement, mais je pense qu'elle n'a pas besoin de moi pour avoir la même idée, de ne pas t'en faire. Pourquoi aurions-nous, nous, à nous excuser? TU ES EN TORT! Assume-le.
Es-tu un grand garçon? Regarde-moi en face ... Non, regarde les en face. Regarde tous ceux qui t'ont fait confiance. Je suis l'un d'eux, mais moi je sais que tu ments. Alors regarde-les eux, et dis-leur que tu ne men ts pas, que tout cela n'est que magouilles et tromperies. Ose leur dire cela. Ce ne sera pas la première fois que tu mentiras au peuple.
La dernière phrase a été dit calmement, presque sussurée.
Valiente s'écarte, fait quelques pas, lui tourne le dos puis se retourne vers lui.
Il reprend, calmement.
Citation:Les choses que l'on m'impute sont sans fondement aucun.
Un mensonge, un!
Citation:Je n'ai évidement rien contre le Tlatocan, pourquoi aurais-je par ailleurs quelque chose contre lui ?
Deux mensonges, deux!
Qu'as-tu contre le Tlatocan?
Une rancune électorale évidente, d'abord, mais qu'on taira puisque ce n'est pas le débat ici.
N'as-tu pas arrêté d'accuser le conseil, et TOUT LE CONSEIL, sans cesse, tout le temps, pour un oui pour non?
Alors, autre chose, il faut que tu m'expliques comment tu as sû que les pierres étaient soit disant achetées par quelqu'un d'autre? Ne me répond pas, tu n'as pas la réponse.
Tu n'es pas un sauveur. Tu n'as pas à te mêler d'affaires qui te dépassent. Tu as à aider le tlatocan, à travailler avec lui, mais pas à te mêler de tout et à créer des ennuis où il n'y en a pas.
Et ce n'est pas la première fois. Maintenant, on va parler d'une affaire que j'ai tû, pour ne pas te faire de torts juste avant que tu deviennes calpullec.
Un plan, pour augmenter la force de nos citoyens a été lancé par le tlatocan. Atecoatl m'a fourni cent viandes dans un mandat. Ces viandes, je les transferrais dans la caisse du calpulli, à 24 quachtlis. Personne en taverne, peu de monde à cette heure-ci, parfait ... ou presque.
Je me rends compte que Ramsay a acheté les cent viandes. D'un coup d'un seul.
Je lui demande de les rendre. La réponse est cocasse : les vilains coyottes étaient en train d'acheter les viandes, et Ramsay venait de les sauver.
Quel héros!
Alors, la suite, il les aurait transferré, étant calpullec, dans le calpulli. On va utiliser le conditionel car j'ai des doutes qu'il l'ai fait, et même je doute qu'il l'ai fait au bon prix, de 24 quachtlis.
Mais à combien les revend-il aux gens?
Allez-y, braves gens, donnez un prix. 24, le prix qui aurait dû être le bon prix, le prix auquel j'avais prévu de vendre la viande pour la rendre un petit peu plus accessible, pour que la force ne reste pas seulement chez les riches, mais pour que tout le clan puisse manger de la viande?
Non, pensez-vous!
25? Non, montez encore.
Pas 28, quand même? Non, c'est plus haut.
30.95 quachtlis. J'ai vu la viande à ce prix. Cocasse, hein? Pour aider les gens, c'est pas mal, n'est-ce pas?
Et encore, je ne sais pas ce qu'il advenu du reste de la viande.
Allez, encore plus cocasse, mais puisqu'on est dans la confidence, hein...
Ramsay, toi qui parle de liberté du marché, te défendant ainsi, que voulais-tu faire avec les tavernes déjà?
Je te laisse répondre, je te laisse une chance de t'expliquer, avant que j'en dise plus ... Je suis bon seigneur, admet le.
Arrête de prêcher l'insécurité pour rallier tes troupes. Arrête, par pitié, stop, cela ne fonctionne plus. Le risque que les aztèques piquent les pierres (pour en revenir à cela), était nul, tu le sais très bien. Le risque que les coyottes piquent les viandes à cette heure-ci étaient aussi nuls, tu le sais aussi.
Quand arrêteras-tu de te vautrer dans les mensonges?
S'écartant, récitant, les yeux fermés, le début d'un poème qui semblait venir d'un temps ... Certainement encore une oeuvre du très ancien grand poète tlaxcaltèque Victorugo ...
La conscience humaine est morte ; dans lorgie,
Sur elle il saccroupit ; ce cadavre lui plaît ;
Par moments, gai, vainqueur, la prunelle rougie,
Il se retourne et donne à la morte un soufflet.
Se retournant face à Ramsay. Valiente n'a pas perdu son calme, depuis le début, il parle sur un ton calme et neutre, presque apaisé. Il murmure de temps à autres.
Tu sais, tu peux conseiller le tlatocan. PArler avec lui. Echanger des conseils, évidement. Tu DOIS, même. Mais qui es-tu pour te permettre de remettre en cause violement l'organisation d'une transaction, qui avait tout de parfaite? Le seul problème de cette transaction, c'est toi.
Je m'arrêterais là.
Tu n'es pas un sauveur, Ramsay. Voila longtemps que tu m'as trahis, longtemps que tu as trahis tous ceux qui voyaient en toi quelqu'un de bien. Vient le temps qu'ils ouvrent les yeux. Cette-fois, tu ne pourras plus te cacher.
Une révolte d'Orientaux? Tu mens encore, ta bouche est sale, tu bouches est morte, ta bouche est maudite.
Que les dieux vengent ce peuple maltraité par cette bouche malsaine, cette bouche de mensonge et de trahison.
Ah, autre chose... Vu les évenements, je comptais remettre ma démission pour l'armée. Ce que tu étais censé être l'armée de Nopalucan, et qui était devenu "Les guerriers de Ramsay". Et là, quelle surprise, tu m'as viré. Sans un mot, sans évidement. Il fallait que je découvre par moi-même que les gardes ne me laissaient pas passer.
Pourquoi me virer, si le danger est là? Pourquoi virer un chef de lance si le danger oriental, comme tu le dis, est présent? Tu montres encore que tu agis sans réfléchir, que tu agis avec ton égo pour seul maître. Tu n'as pas apprécié le fait que je remette en cause ta politique.
Je n'en dirais pas plus. Je pourrais en dire en plus, je m'arrête là parce que je pense que cela te suffira pour aujourd'hui.
Soit grand, soit digne aujourd'hui, de porter le bouclier de Nopalucan.