Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP ouvert] Un mangonneau pour la dame de Maugasteau...

Minouche
[ A l’aide ? Ne vous en faites pas, le nain de l’innocence est dans la place ! ]


- Bien avant le bordel -

Coup de pot, la Violette est bien dans le coin. Alors, sans plus tarder dans cette fuite – métier dont il a beaucoup appris, j’vous jure – le garçon vient se réfugier derrière la patronne. Notez bien qu’au passage, le sale gosse laisse moult traces d’amour sur les braies de la brune. Oui ? Des précisions ? Hé bien, c’est de la boue sèche voyons, suivez hein ! Dans tout les sens du terme le morveux ai-je dit.
Et, Ô bonheur de voir que sa chère maitresse ne l’a pas oublié depuis le temps, renvoyant même la boite de conserves sur pattes à son poste. Grand sourire niais donc, et noeils verts pétillants de joie plantés dans les prunelles Alterac… Enfin, disons quelques secondes, venant la question qui tue. Où était-il ? Ce qu’il avait fait ? S’il osait n’en dire qu’un dixième, que lui ferait-elle faire ? Sûrement partir d’ici pour avoir repris, même pour sauver ses fesses, ce métier bien paradoxal du sien. Voleur et Pair n’ont jamais été bons amis… Et il y avait bien entendu la Licorne. Que pourrais-t-on dire d’un écuyer personnel aussi… Différent ?
Grimace sur le visage, il choisit la solution la mieux adaptée à ses idées et son âge : le silence. Du reste, le gamin adresse une prière silencieuse au Tout-Puissant, espérant que les miracles des fois, c’est pas que des histoires pour mieux ronfler. Et ça marche ! Trop fort. Avec ça, il va p’tete revenir emmerder le curé du coin ! Marie Alice ne le reprend même pas, et mieux, l’emmène à part du peuple du domaine. Enfin, il crût cela un instant…


- Au noyau d’un melting pot de femmes, un vieux pris sur le fait, un ado blessé à l’agonie et… un merdeux -

Direction la lice d’entrainement. Au menu du jour, un Gaspard qui joute. Chouette ! Ah bah oui, l’est content le mioche, tellement certain que le jeune homme va leur en mettre plein la vue, vu qu’il est plus grand et fort que lui. Ca n’a pas raté, d’un côté, il pensait être le meilleur en ce qui concernait la voltige sur destrier. Trop les boules, il a fait de meilleures chutes que lui. Obligé de céder le trophée groumph… Puis qui est cette femme cavalière non loin, visiblement intéressée des efforts du Nerra ?

Il ne comprend pas la lourdeur et la violence de l’accident le jeune inconscient, vraiment pas. Cinq automnes n’amènent pas encore la raison. La Violette qui auparavant fronçait les sourcils et accentuait ses rides de grimaces uniques en vient à lâcher un sourd cri de peur et à rejoindre le mini colosse à terre. Le môme s’interroge, fait marcher le peu de matière grise apprise, surtout quand vient au fur et à mesure une par une des curieuses de tout ce tintouin. Faut dire qu’un cheval a de la voix hein, mais plus que l’Ouragan… Des fois on se demande. D’ailleurs, on sent qu’il n’est pas loin d’exploser. Le Minouche, il n’a pas du tout envie d’avoir à se remémorer les divines crises… Et alors qu’un homme en plein âge d’or fait son entrée en scène, expliquant le véritable problème, la tâche au tableau en arrière plan se décide à s’approcher pour apporter son aide, aussi futile qu’elle soit. Bon, certes, il n’y va pas franchement… Même plutôt en prenant son temps tout en écoutant les discussions des grands. Mais il vient nah !

Toussotement qui vient tenter de détourner l’attention de l’Ouragan, sait-on jamais ; Et puis, avec un peu de chance… Le calmer ? Soyons fous.


Hrum… Marie si j'peux faire des choses tu dis hein… J'veux pas que Gaspard il soit trop dans le mal.

Croisons les doigts. Le nain de l’innocence – c’est une blague - apprend à se mêler à la foule.
_________________
Llyr


Comment ça son vassal ne vient même pas le chercher de lui-même.
Haussement de sourcils, choses inhabituelle, non le haussement, mais bel et bien le manque de courtoisie.

C'est donc en élément libre qu'il entra dans les lieux, pris place dans un fauteuil tout aussi liberé et d'un grand sourire au milieu de tous attendit.

Tic tac.

_________________
Ewaele
[Dans un ailleurs… Le sien!]

Tout n’était que silence dans le jardin. Les habitants de Maugasteau dormaient encore à cette heure matinale. Rêvaient-ils? Certains devaient être en train de prendre leur petit déjeuner, pour les plus matinaux. L’aube se levait, donnant au ciel une délicate couleur orangée. Il n’y avait aucun nuage, seulement un ciel, qui de l’orangé devenait bleu, à mesure que le soleil apparaissait à l’horizon. Une légère brume enveloppait le jardin, lui donnant un air mystérieux. Le promeneur qui s’aventurait à cette heure-ci avait l’impression d’être entré dans un autre monde, peuplé de mystères et de secret. Le silence accentuait cette impression. Au détour d’un chemin, seulement des petites lumières perçaient la brume. Était-ce des fées? La vérité était toute autre, même si elle était presque aussi féerique. Il s’agissait de délicates fleurs mauves, dont le cœur luisait de cette couleur si particulière lorsque le soleil se levait, comme pour saluer son arrivée. Elle ne s’illuminait qu’à ce moment, offrant leur magnifique spectacle aux personnes les plus motivées.

C’était une des raisons pour laquelle Ewa, lorsqu’elle n’était pas accompagnée, aimait se promener de si bon matin dans cet endroit. Le silence était reposant et propre à la méditation ainsi qu'à l’introspection. La beauté du cadre lui charmait la vue et elle aimait flâner ainsi, sans but, dans les allées bordées de rosiers et de bien d’autres fleurs. Pendant ce moment privilégié avec la nature, elle oubliait le monde extérieur, ses intrigues, ses entraînements, ses bêtises ou ses moments passés à expliquer le monde à Maëlya. Elle oubliait tout cela pour ne contempler que la nature, sa beauté qui se renouvelait à chaque fois qu’elle venait, ajoutant un nouvel élément: une statue qu’elle n’avait jamais encore vu, un arbre particulièrement majestueux, un cygne glissant gracieusement sur l’eau d’une mare. Parfois, elle prenait avec elle son carnet. La rousse aimait croquer, écrire, tout ce que la vue de ce jardin se réveillant lui inspirait. Ce matin, elle l’avait pris et le tenait de sa main gauche, alors qu’elle marchait à la recherche d’un endroit où elle pourrait s’installer. Malgré la fraîcheur, elle n’avait enfilé qu’une tunique légère, ainsi que ses braies. Sa paire de cuissardes noires complétait le tout. Lorsqu’elle eut finalement trouvé ce qu’elle cherchait, elle s’installa confortablement et se laissa bercer par l’ambiance. Elle ouvrit son carnet, feuilletant les parchemins, puis s’arrêta sur une vieille chanson qu’un barde itinérant lui avait contée autrefois.

Derrière ce tournant, peut être m’attendent-ils
Une nouvelle route, une porte secrète
Bien que je sois souvent passé devant
Un jour, j’en suis sûr, il sera temps
D’emprunter ces chemins cachés
Qui courent de l’ouest de la lune à l’est du soleil…

Le temps ainsi s’était écoulé… Elle n’aurait su dire. Mais elle s’interrompit. Plongée dans son ailleurs, elle n’avait pas remarqué qu’une personne la regardait. C’était une enfant. Une belle chevelure noire cascadait librement sur ses épaules. La rouquine ne savait pas depuis combien de temps Maëlya l’observait. Mais qu’importe, un peu de compagnie n’était pas pour lui déplaire, même si cela signifiait que c’était la fin de ce moment de solitude. Elle lui sourit puis posa son carnet sur l’herbe fraîche et encore un peu humide de la rosée du matin. Elle se leva ensuite et s’approcha d’elle. Ewa savait qu’elle n’accordait plus assez de temps a cette petite qui ne recherchait la plupart du temps que sa compagnie, elle n’était plus tout à fait la même, ni tout à fait une autre et, l’enfant, qui lui faisait face à cet instant, scrutait scrupuleusement les traits de celle qu’elle aimait à appeler maman… Elle se pencha et l’embrassa avec gourmandise sur ses deux joues rebondies, puis la souleva dans ses bras et alla reprendre place, en faisant attention de bien installer la petite sur ses genoux, afin de ne pas mouiller ses vêtements avec l’herbe. Elle la câlina un temps dans un silence idéal, main qui passait et repassait dans cette chevelure soyeuse, regards qui se croisaient et de simples rictus venaient dessiner leurs lèvres. Mais le temps lui continuait à suivre sa course et bientôt les bruits du château se firent entendre. Définitivement finies la solitude et de la sérénité que procuraient cet endroit.

Maëlya décida qu’il était temps aussi de sortir des tendres griffes de sa mère et se redressa. Ramasser ses affaires et les glisser dans sa besace qui rejoignit le tour de son cou que déjà les petits doigts s’agrippaient aux siens et les tiraient pour que la rousse la suive, ce qu’elle fit, elles marchèrent côté à côte, main dans la main… Elles continuèrent leur chemin, entre des arbres qui se dressaient majestueusement de part et d’autre, entre de délicats buissons de fleurs, qui embaumaient l’air d’un arôme exquis. Elles marchèrent ainsi pendant de longues minutes, en silence, pour savourer ce cadre magnifique. Elles ne croisèrent personnes. C’est comme si elles étaient les deux seuls êtres vivants sur terre. Le silence n’était plus leur fidèle compagne puisqu’elles s’approchaient du campement, mais leurs pas sur les gravillons du petit chemin semblaient être atténués, comme si elles ne voulaient pas troubler la quiétude de ce moment. Elles arrivèrent non loin d’un regroupement de licorneux et la rousse s’arrêta net, retenant l’enfant dans son élan, qui resta interdite pas ce geste. La brunette leva son visage vers Ewa, ses yeux plein de questions… Mais la rousse fit non de la tête, et à l’enfant de hocher la sienne comme si elle comprenait.

Un simple ‘ze peux’ vint retentir aux oreilles de la Comtesse et elle indiqua le chemin à la petite d’un simple geste de la main afin de lui donner son autorisation… Elle la regarda s’éloigner, ses yeux exprimaient la douceur du regret, comme si leur rencontre n'était qu'un événement fugace, déjà fini et archivé, de telle sorte qu'il ne soit possible d'en parler qu'au passé. Et la rousse tourna les talons laissant tout ce beau monde et espérant surtout ne pas être repérée et interpelée… Direction sa tente qu’elle ne quittait plus guère que pour ces moments volés dans ce jardin ou pour rejoindre les remparts…

_________________
Mariealice
[Pourrez pas dire vous étiez pas prévenus.]

Il se foutait de sa tronche. Si si. Dans les grandes largeurs qui plus est. Croyait-il vraiment que par quelques effets de manche il allait l'endormir? Que sur un tel sujet il pourrait la tromper? Après l'histoire de Ventadour?

Ventadour et la demeure qu'elle avait acheté alors qu'elle vivait encore en Limousin. La demeure dans laquelle elle vivait avec ses ainés et son frère, ainsi que deux intendants aussi benêts l'un que l'autre, servant le frère et la soeur avec autant de pure bêtise l'un que l'autre. ces deux énergumènes, du nom de Gontrand pour celui d'Enguerrand et de Gerfault pour celui de Marie, n'avaient rien trouvé de mieux que de vider les caves de la brune pendant son absence forcée. Absence un peu due à une bataille qui avait mal tourné pour eux et une visite touristique façon Cuculus de Vendôme. Bref pour en revenir aux deux soiffards, la cave il fallait la remplir, donc faire des courses à Limoges puis préparer la livraison. En vérifiant au passage que la cave était bien vide hein, des fois qu'un recoin leur ait échappé. Et là ils découvrirent une porte puis un long couloir menant à une tour plus ou moins en ruine dans laquelle trônaient des fûts. Croyant avoir trouvé le saint Graal – comprenez une réserve secrète d'alcool – ils étaient en fait devant celle d'Enguerrand, qui consistait elle en poudre. Poudre qui explosa lorsque ses deux imbéciles eurent fait tomber une torche non loin, leur laissant juste le temps de filer le long du couloir puis à s'extirper de la cave. Pour découvrir un parc ravagé par l'explosion et une demeure dont la façade ressemblait à un champ de bataille. La fratrie était rentrée peu de temps après et le seul regard de Marie avait fait comprendre à Enguerrand, une fois qu'elle avait su ce qu'il s'était passé, qu'il avait fort intérêt à faire profil bas et à ne plus s'approcher de la licorneuse avec de la poudre ou un quelconque engin qui pouvait en avoir besoin.

Mais retournons donc à notre scène. Un baron tendant de noyer le poisson face à une vicomtesse qui connaissait le loustic par coeur. Parfois on aurait pu croire qu'ils savaient lire dans les pensées l'un de l'autre tellement ils étaient proches. Autant vous dire que bien évidement, elle n'était pas dupe du tout. Elle se leva donc et allait répondre avec toute la diplomatie dont elle disposait pour l'heure, autant vous dire qu'elle était proche du zéro absolu, lorsque Sea vint s'enquérir de l'état de santé de Gaspard. Réponse sur un ton où pointait la colère contenue.


Pas trop grave non. Je ne pense pas.

Et de Minouche d'en rajouter une couche.

Regard vert se posant sur le mioche, voix blanche à l'avenant.


Toi... Je te conseille de faire tout petit et d'aller prendre un bain immédiatement.

Regard se reportant un instant sur Gaspard en train d'être soigné puis à nouveau sur Enguerrand.

Toi, je te jure qu'il va t'arriver des ennuis sous peu. Je n'ai pas le temps de voir cela avec toi tout de suite mais crois-moi, foi de Jagellon, tu ne vas pas t'en tirer à si bon compte!

Et d'embarquer le mioche par la main, direction le château pour voir où elle pouvait trouver Llyr tout en lâchant un.

Une fois recousu transportez-le dans sa chambre. Et tenez-moi au courant.

Elle remonta à vive allure, furieuse, tout le monde s'écartant sur son passage. Pas besoin d'être grand clerc pour deviner qu'il valait mieux ne pas tomber entre ses jambes. Confiant le mioche au premier valet de cuisine qu'elle trouva avec ordre de le baigner, rebaigner, l'épouiller sans l'ébouillanter puis de lui amener, elle croisa une rouquine qui semblait vouloir raser les murs ou s'y confondre peut-être. Grognement puis soupir, pas le temps d'approfondir le pourquoi du comment, elle finit par trouver la pièce dans laquelle Llyr l'attendait. Petit salut de la tête avant de se laisser tomber dans un siège et d'interpeller un serviteur.

A boire tudieu ou je tue quelqu'un. Bonjour mon suzerain. Désolée de ne pas être venue te voir directement mais mon filleul est à terre en sang pour avoir voulu tenir à une quintaine fournie par Falco visiblement. Ravie de te voir. Comment vas-tu?

Non pas d'explosion pour l'heure, mais au vu de la pression qui couvait sous les boucles brunes, cela allait finir par arriver et là.....
_________________
Llyr


Hésitations quelques instants entre "furie" et "tempête".
l'information reçu expliquant surement le manque prime d'Hospitalité pour le coup. Excuses acceptable du moins.

Et le Cygne de fouiller dans sa beasce et de sortir un p'tit frischtit des famille, bouteille de vin et cochonailles en prime.

Juste histoire de venir pas venir les mains vides dit il en sourriant pour détendre l'atmosphère avant d'ajouter.

Excuses accetées et acceptables sans problème.
Ceci dit, Ca ne m'étonne plus.
Ecoutes ça va j'ai appris par mes gens que tu veux faire un saut ici, alors je me suis dis qu'une tournée d'inspection était de bon aloi.

_________________
Minouche
[ You wash it, you wash it... You smell. Mmmmmmmmmmmm...... You wash it, you wash it ! ]


- Trop près de l'oeil de la tornade -

Les grandes personnes sont si compliquées et étranges... Pourtant, le mécanisme est si simple lorsqu'ils changent leur voix ou leur regard. Le message passe tellement plus vite...

Toi... Je te conseille de faire tout petit et d'aller prendre un bain immédiatement.

Elle est bonne hein ? Demander à un nain de se faire tout petit : ce comble ! Outré le jeunot ? Point du tout. Apeuré ? C'est certain. Du début de la colère de la mère Alterac...? Nan, bien pire que cela. Il en tremble déjà. Cette épreuve, cet ordre si injuste... LE BAIN !
D'ailleurs, un rapide va et vient des émeraudes sur la hauteur de sa crasse ne se fait pas attendre. Boh... Y a pire, c'est pas comme s'il avait la lèpre ! Le nez maintenant. M'enfin, c'est... Le parfum des hommes ! Sueur, boue, poussière... Schmoute for life, the fragance by Minouche, copyright of Alycianne.

C'est un crime contre la valeur de l'homme madame, un déshonneur, une folie ! Regardez donc de plus près ces cheveux filasses, cette mignonne bouille noire... Marron... Hé il y a même de l'art là-dedans ! Oseriez-vous mettre un terme à tant de jours passés dans la Rue ?!


Toi, je te jure qu'il va t'arriver des ennuis sous peu. Je n'ai pas le temps de voir cela avec toi tout de suite mais crois-moi, foi de Jagellon, tu ne vas pas t'en tirer à si bon compte !

Apparemment, oui. A peine fini de menacer le vieillard en armure - oui oui, c'est un vieux pour le môme, lui en voulez pas, quoique si, mais en silence tssss - que la Violette choppe la main dextre, d'une peau aussi impeccable que ses habits, sans tenir compte une seule fois du regard de chien battu du gamin.


- Retour au domaine, désespoir complet -

Même pas eu le temps de faire connaissance ou de revoir certaines têtes. Rageant. 'Fin un p'tit peu... Mieux vaut ne pas l'ouvrir vu la tempête qui peut s'activer à la moindre erreur. Gémir ? Sûrement pas ! Un peu de tenue tout de même... Bon d'accord, c'est aussi pour ne pas avoir à subir une femme en pleine crise de libido - ou serait-ce l'âge...? Bonne question ! - . D'ailleurs, voyant chaque adulte s'écarter vivement de la dame en pleine marche, le sale gosse n'omit pas de tous les traiter de lâches, par la merveilleuse force des noeils - c'est fou tout ce qu'on peut faire à cinq ans ! -.

Mais cela ne fût que de courte durée, d'abord "confié" aux mains d'un valet cuistot, qui s'empressa de laisser le gnome au collègue, puis à une servante, lui ayant autre chose à foutre que de laver une telle tache.


- Mais...! Qui est ce... Ce...

- Lave-le et habille-le décemment, ordre de la Dame Alterac.

- Et pourquoi pas toi hein ?!

- Parce que... Oh, tu entends ? Le chef m'appelle !

- Oui, c'est cela, fuis, SOUS HOMME !


Au moins l'enfant dormira-t-il avec une nouvelle insulte en tête. Mais ce n'est pas le plus important, le Minouche tout à haïr celle qui va devoir le rendre propre. Oui oui soupire de ton travail servante... Tu n'as encore rien vu, foi de nain !

Je ne te connais pas, mais crois-moi, tu vas filer droit, lié ou pas à Dame Marie Alterac.

Joignant le geste à la parole, la servante se fait respecter du nain en deux mouvements : un, neutraliser toute fuite du mioche en serrant fort le poignet le plus proche ; deux, porter sans mal le petit homme sur l'épaule la plus adroite. Résultat, le petit démon devient ourson grognon, acceptant son funeste destin. Cette femme de caractère mériterait une promotion, je vous le dis.
Quelques dédales plus loin, enfin la salle de torture... Cuve à remplir, à chauffer, saponaire en masse... Et des mains impatientes de mettre fin à cette catastrophe de la société. Un programme alléchant pour l'une, une apocalypse pour l'autre.


- J'irais po.

- Te demande pas ton avis.


Tout en fermant la porte à clé, soutenant encore le minot.

- J'enlève rien.

- T'as pas le choix. J'ai la clé, ta sortie se fera dans la propreté.

- Et pourquoi faut être propre ?

- Pour ne pas être malade et parce que tu es avec une Dame.

- Groumph...

- Alors tu le fais ou je me débrouille ?


La vie du grand voyage n'est peut être pas si paisible qu'il croyait... En comptant d'être écuyer personnel évidemment. C'est donc vaincu que le sale gosse se désape, sous le regard juge de la pauvre servante.

- Pas croyable... Même pas une baignade dans une rivière ?

- Pas le temps. Je marchais et cherchais Marie. Peux pas.

- Mouais. Allez, entre là dedans.

- ... Nan !

- Bien...


Cinq cuves d'eau tiède, bottes de saponaire et pointes de lavande plus tard, une bataille aquatique trouve sa fin. Il suffit de pimenter tout cela de moult noyades forcées, frottis infinis, gueulantes d'un môme, et vous aurez un parfait résumé digne d'un tribun militaire. Pour le temps exact passé, je vous déconseille fortement de faire un calcul à la vue de la femme mouillée jusqu'aux os, vous allez vous faire du mal.

Les habits ? Chemise bleue foncée, braies blanches, et un pourpoint où les armes de la Dame sont visibles. Et voilà un petit être écuyer propre et aux normes... Quand à la chevelure plutôt en bataille, sachez que la Nature est souvent obligée de garder un brin d'égoïsme.

Fatiguée et pressée d'en finir une bonne fois pour toutes, la servante - qui ne ressemble plus à rien mouahahahahaha - guide l'enfant jusqu'au lieu dict.

_________________
Mariealice
Sourire en voyant le suzerain sortir de quoi boire et manger. On ne le changerait jamais ceci dit et après tout, elle l'appréciait comme il était. Sinon elle n'aurait pas accepté de se lier à lui.

Et bien... Tout ceci rien que pour nous? Mais il y a de quoi nourrir une armée.

Pour la première fois de la journée elle se mit à rire, enfin puis sourit à l'allusion.

En effet mais j'aimerai néanmoins comprendre comment Ca a pu arriver. Tu me connais assez pour savoir que je suis du genre têtue et curieuse.

Pour la tournée d'inspection, comme pour tout le reste, tu es le bienvenue, tu le sais.

Désires-tu voir quelque chose en particulier? Une fois que nous aurons manger et bu bien entendu.

Mais par contre, il s'agit de bien plus qu'un saut. Et je ne doute pas que tu sois déjà au courant.


Elle se leva, attrapa deux gobelets d'argent et lui tendit avant de se rasseoir. Et de papoter entre deux vieux amis autour d'un bon vin, même si elle préférait le Bourgogne mais chut. Jusqu'à ce que quelques coups à la porte lui fassent tourner la tête.

Entrez.
_________________
Minouche
[ Un geste pour une nouvelle vie ]


- Le couloir du choix -

Il traine de ses nouvelles chausses. L'enfant a beau se remémorer des dizaines de fois ce que lui a répété celle qui a eu le courage d'enlever toutes traces de sa classe sociale, il n'arrive pas à se remémorer. Nouvel arrêt. Le vingtième au grand dam de la servante. Un long soupir ne peut s'empêcher de franchir les barrières pulpeuses :

Encore ?!

Pas de réponse, sinon des yeux émeraude qui font les intéressés aux bruits de la cour, et une grimace perplexe qui ne quitte pas le visage du gamin. A-t-il fait le bon choix après tout ? Écuyer personnel, ça ne peut être que la grande classe, des leçons à tout va, et on sait son goût pour les questions interminables. Puis Noisette "c'est du parfait"... De la crème des animaux. Il n'a jamais autant aimé les chevaux de son petit bout de vie.
Pourtant derrière... Il y a une certaine liberté, plus d'aventures qui sait, des paysages à découvrir, des personnes à rencontrer. Est-ce que rester proche d'une grande personne lui enlèverait ce qui a été ses envies à la sortie de l'enfer paternel ?

Il n'y avait pas pensé. Première impression de blocus... Étrange... Vraiment...


Hep rêveur !

Bienvenue sur Terre Minouche.

Je vais te le redire une dernière fois. Mais attention, après ce sera à toi de te tenir à carreau. Pas question que je te suive après que tu ais passé cette porte au fond.

Oubliés les sons au dehors, oubliées les envies d'avaler des lieues et des lieues seul comme un gueux. Toute l'attention est portée à la pauvre femme en mode chien dans un lac. C'est que c'est tout sauf un jeu qui l'attend là-bas... Enfin en tout cas pour lui. C'est du sérieux, du super important de la mort qui tue.

Bon. Tu n'auras pas juste Dame Marie, mais aussi un homme très très important dont elle est la vassale. On va faire au plus simple, vu que tu débutes...

Hochement de tête bien qu'il crève d'envie de demander la définition de vassal. Pas gagner j'vous l'dis...

Pas la peine que tu retiennes le nom. Tu diras et copieras juste ce que je vais t'expliquer...

Longues minutes où la servante s'évertue à faire rentrer dans la tête de linotte naine quelques règles fortement hors champ d'un habitué aux politesses plutôt... rurales dirons nous - Oui hein je dois faire dans le politiquement correct, m'excuserez - . Bref, une galère dont je vous épargnerez les fourmillants détails pompeux noblistiques et tout le tatsouin... C'est un système - Comment cela ceci n'est point correct ? - troublant.
Une fois la énième leçon terminée, le duo de choc - façon de parler - s'empresse - oui enfin une sur les deux, l'autre traine de la patte - de rejoindre la fameuse porte de la salle des invités.



- Rendez-vous avec les nobles -

Ça y est. Le gnome propre à l'allure écuyère - classieux trouvez pas ? - est enfin arrivé. Devant, droit comme un I, tendu comme pas vingt - ça c'est histoire de multiplier la tension comprenez ? - , une folle envie de faire marche arrière histoire de réapprendre, le cœur qui bat, et la femme au bord de la crise de nerfs qui le fusille du regard. Décidément, les filles c'est trop compliqué. Une chose est sûre, lui marié et des bisous, JAMAIS !

Ou tu ouvres cette porte... Ou je m'en charge...

Deux solutions : Se faire tuer par Marie Alice ou devenir le souffre douleur de cette caractérielle digne d'une lionne. L'ouragan choisirait elle-même ses domestiques...?
La pomme d'Adam fait un aller-retour. Petite menotte qui va lentement se poser sur la poignée - ouh qu'elle est belle, doit valoir plein d'écus - ...

*toc toc*

Comment ça toc toc ? Non, il n'a pas frappé. Levé du regard... Han ! La morue ! Traitresse !


Entrez !

Groumpf ! Plus le temps de fuir... Et vu comment le regard de l'autre devient assassin, mieux vaut pas trainer. Le petit corps n'attend pas son reste et fait son entrée hâtivement, n'omettant pas de claquer la magnifiiiiiiiique - et pourquoi ne serait-elle pas hein - porte.
Puis... C'est le blanc. Devant deux personnalités qui le fixent assez... Bizarrement à son goût. Qu'a-t-elle dit déjà la folle ? Ah oui.


...Euh... Sei... Seigneur... Mm... Mmm... Ma Dame... M'avez demandé ?

Première courbette d'un gueux qui a fait son choix de vie - autant dire que ça ne ressemble à rien là non plus mouahahahahaha - et le clame - très courtoisivement (enfin presque) - devant deux adultes.
Z'avez une larme pas vrai ? - meuh si meuh si j'vous vois - Ah l'enfance...

_________________
Anthoyne
Le gnome avait-il passé le message ? Cela aurait beaucoup étonné Anthoyne s’il l’avait fait. Il trouvait le jeune garçon bien trop nombriliste pour penser à autre chose que soi même. Il était certes drôle mais sûrement mauvais messager. Et puis s’il l’avait fait, Ewaële aurait sûrement écrit à Anthoyne. Enfin ça, c’est ce que le tourangeau espérait mais toujours rien. Ah les femmes… Il fallait toujours que ça soit les hommes qui fassent le premier pas. Quoique là, Anthoyne ne pouvait pas dire grand-chose. C’est donc pour cela qu’il décida de prendre les choses en main. Sachant que ces choses sont un parchemin, un encrier et une plume. Peut-être un peu de courage aussi.

Mais l’inspiration ne venait pas. L’envie de lui écrire était présente mais pourtant rien ne lui venait à l’esprit. Etait-ce la peur de la décevoir ? Etait-ce la peur d’être déçu ? Il ne pouvait dire. Se sentant oppressé, il décida de sortir mais n’oublia pas de prendre le nécessaire pour écrire. Il partit là où ses jambes le menèrent et c’est ainsi qu’il se retrouva face à la majestueuse force de la nature qu’est la Loire. Rayonnante grâce à la lumière du coucher de Soleil qui s’y reflétait. Il s’assit à son bord et admirait cette Grâce pourtant affaibli par l’été mais toujours forte et vaillante comme y témoignaient les puissants courants dans son chenal principal.

Pendant ce temps là, les idées germaient dans son esprit et c’est ainsi que les courbes, marque de la civilisation, se dessinèrent sur le papier comme si il n’y avait aucune intervention humaine. Elles s’enchaînèrent pour ne former qu’un tout, un mot. Et ces mots se succédèrent à leur tour pour créer des phrases. Et finalement, les phrases se suivirent pour expliciter une pensée. Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Pas parce qu’il se prenait pour un poète, troubadour ou trouvère mais parce que ses mots décrivaient bien plus qu’il ne l’espérait.

Mais cet enthousiasme disparut très vite car il voulait atteindre la perfection et ce n’est qu’après un énième essai qu’il décida d’envoyer ce parchemin. Finalement, il écrivit ce qu’il lui ressemblait le plus.


Citation:
Ewaële,

Il y a longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de vous. J’avoue m’inquiéter un peu surtout en ces circonstances. J’espère que vous vous portez bien et que la situation n’est pas trop tendue à Chinon.

J’ai moi-même pris la routine des rondes sur les remparts. Peu attrayante, il faut l’avouer. Alors lorsque mes nuits se passent sur les murailles de la ville, je regarde au loin peut-être en attente d’un signe ou d’une buse. Cet espoir égaye mes pensées.

Mais il est trop facile de toujours attendre le premier pas de l’autre. Cette fois-ci, c’est à mon tour de le faire. J’espère que vous m’excuserez de ma maladresse mais tendre la main ainsi n’est pas mon point fort.

Je ne vais pas partir dans de grandes phrases bien tournées tel un poète le ferait. Ce n’est pas moi. Ce qui va suivre n’est que le reflet de mes pensées. Plus les jours passent, plus les souvenirs du Mans remontent. Je pense également à vos quelques jours à Tours que nous avons quasiment tous ratés. Nous sommes si proche l’un de l’autre et pourtant si éloigné.

Vous me manquez et il me tarde de vous revoir. Je n’attends juste que votre consentement et je viens vous rejoindre même si ce n’est le temps que d’une journée.

Qu’Aristote veille sur vous.
Anthoyne.


Il ne restait plus qu’à envoyer cette lettre. Voulant se mettre à la mode, Anthoyne avait récupéré un faucon déjà apprivoisé. N’ayant pas encore les réflexes, il appela l’animal et le réceptionna… bras nu. Quelle erreur. Dans un élan de douleur, il ne put s’empêcher de jurer.

Nom de Dieu ! Mais quelle buse !

Ce fut par contre là, la plus grosse bêtise qu’il fit en quelques mois. Soit, ce furent les cris qui effrayèrent la bête, soit c’est qu’elle comprit tout et là, c’était la punition divine... Anthoyne, griffé voire lacéré de toutes parts, pencha pour la seconde solution.

Malgré ce triste évènement, la missive partit tout de même en direction de l’ouest.

_________________
Ewaele
Elle était repartie en direction de sa tente, non sans croiser rapidement une violette au regard qui voulait tout dire, mais elle avait préféré se faufiler comme à son habitude pour ne pas avoir à répondre de quoi que ce soit sur son attitude de ses derniers temps… Une fois la tempête passée elle n’avait pu s’empêcher pourtant de se retourner pour voir où sa petite tête brune avait filé plus vite que le vent, même si elle s’en doutait… L’image qu’elle vit à ce moment là, lui fit esquisser un sourire. Maëlya venant s’agripper à la jambe d’Enguerrand, comme si ce geste était naturel. Mais en regardant plus longuement l’enfant son regard s’assombrit. Les images d’une soirée en taverne avec le parrain de la fillette revinrent au galop et les mots envahir sa tête comme si c’était hier que la scène c’était passée… ‘Si vous avez besoin de moi, vous n’aurez qu’à me siffler Comtesse !!!’ . Elle détourna la tête de la vision qui lui avait étiré les lèvres un peu plus tôt et reprit sa route lasse de cette situation dans laquelle elle s’était mise sans le vouloir. Elle prit place sur ce qui lui servait de couche et tout en se frottant le visage dans le creux de ses mains, essaya de faire un point sur ce qui était son quotidien depuis son départ de Tours et cette altercation avec Lenance…

Mais pour une fois elle n’eut pas le temps de se tirer les vers du nez, et de replonger dans des maux auxquels elle ne voulait plus faire face. Un sifflement avait retenti à l’extérieur lui faisant faire un bond sur ses deux jambes, mais elle s’arrêta aussi sec au deuxième cri du volatile. Elle avait cru que c’était sa buse mais le son qui lui parvint dans un second temps lui fit comprendre que non… Elle prit par précaution son gantelet de cuir qui était posé sur sa malle, toujours prêt à être utilisé au cas où sa buse viendrait à lui porter missive, bien que cela faisait longtemps que ce n’était plus arrivé…
C’est d’un pas décidé qu’elle se dirigea vers le pan de sa tente qui servait d’entrée et de sortie, la souleva d’un geste sec, s’assurant par la même que le revêtement de cuir où elle avait glissé sa main était bien en place, si jamais elle réussissait à faire venir l’oiseau sur son avant bras. Elle leva aussitôt son museau en l’air pour scruter le ciel mais ne vit rien… Nouveau cri, elle avança doucement essayant de ne pas se prendre les pieds dans les cordes qui tenaient sa tente debout, le nez toujours en l’air pour voir si elle apercevait la bête qui se jouait d’elle… Elle s’était sans le vouloir un peu éloignée du campement, quand un nouveau sifflement lui parvint, l’animal, la suivait donc… Elle se demanda s’il avait été préparé comme sa buse et si jamais elle sifflait il viendrait, après tout qui ne tentait rien n’avait rien… Elle siffla, puis attendit, mais toujours rien, elle réïtéra son geste, mais rien ne se passa de plus. C’est un peu dérouté qu’elle allait faire demi-tour quand dans un ultime espoir elle sonda une dernière fois l’horizon et c’est là semblant crevé le ciel et sortant de nulle par que surgit un… Un faucon !!!

L’animal avait une attitude bizarre et déboulait sur elle comme un canon qu’on venait de tirer, elle en recula de quelques pas en se demandant ce qui pouvait bien arriver à cette bestiole, mais d’un coup le volatile se mit à bécoter sa patte comme si quelque chose le gênait, c’est à ce moment là qu’Ewa vit un parchemin chuter jusqu’au sol et l’oiseau repartir illico dans le sens opposé en criant comme s’il venait de se libérer, ce qui était le cas me direz vous… La rousse ne savait pas à qui elle était encore, mais elle se chargerait bien une fois le voile soulevé sur l’identité de l’expéditeur de lui faire savoir qu’un tel rapace se devait d’être un peu éduqué si l’on pouvait dire cela ainsi… Bref, elle se dépêcha d’aller ramasser la missive qui maintenant avait rejoint les verts pâturages tourangeaux pour en prendre lecture… Puis cela fait, de donner réponse à La Louveterie.


Citation:
Anthoyne,

Non je ne suis pas morte ! Du moins pas encore… Si c’est cela que vous vouliez savoir. Hum… Excusez moi, j’aurais peut être dû être moins virulente pour commencer… Je vais bien, tout comme vous, je piétine sur les remparts chaque jour et ce depuis pratiquement mon dernier départ de Tours… Dernier départ oui… Encore un de plus me diriez vous, un de plus qui a tourné au vinaigre, un de plus que nous n’avons pas su gérer. Oui nous sommes proches, mais nous nous faisons du mal, ou presque, à chaque rencontre, nous ne pouvons nous empêcher ces mots durs et blessants qui font que le pire peut être redouté à chaque fois.

Mais pourtant nous n’avons pas que cela n’est ce pas ? J’avoue que je n’aurais pas fait le premier pas, trop marquée par les derniers instants que nous avons partagés, une légère plaie de plus, je ne savais pas comment réagir vis-à-vis de votre attitude, je ne sais toujours pas d’ailleurs. La mienne était elle mieux ? Je ne saurai le dire, de l’eau à coulé sous les ponts pour rester objective. Mais votre missive me réconforte un peu, vos mots sont plus doux que les derniers que vous avez pu me dire, même s’ils ne sont pas comment dire ? Préfère se taire. Mais je comprends l’essentiel je crois…

Vous me manquez aussi Anthoyne, dire le contraire serait me mentir. J’aimerai vous dire les mots que vous attendez, vous dire de venir me rejoindre, mais pour l’heure mon avenir est tellement incertain que je ne veux pas vous plonger dans un combat qui pourrait vous blesser voir pire… Chose que je ne suis pas sure de pouvoir supporter...

Me pardonnerez-vous mon manque de tact ? Les mots absents que je n’arrive toujours pas à prononcer ? Ou bien tout simplement d’être moi…

J'espère que vous vous portez bien. Mes pensées vous accompagnent. Qu’Aristote veille sur vous.

Ewaële.


Pas de relecture, de toute façon cela ne servait à rien, ou alors le parchemin aurait fini à terre et elle aurait du recommencer pour faire sans doute pire… Elle roula minutieusement le vélin et déposa son scel… Attrapa un gamin qui faisait régulièrement des allers retours entre Chinon et Tours, lui colla quelques piécettes dans le creux de la main et lui donna les informations nécessaires pour que sa missive arrive à bon port. Puis comme a son habitude depuis son arrivée ici, elle retourna sous sa tente attendant la suite des évènements… Les remparts !
_________________
Mariealice
Minouche avait été présenté en bonne et dûe forme à son suzerain puis elle lui avait fait faire la visite de la demeure, le gamin sur les talons avant de lui montrer les comptes.

Mais le temps filait. Elle s'était retirée une semaine chez les nonnes, pendant ce temps le campement avait été démonté et l'armée avait servi à intercepter celle qui attaquait Alençon. Une bonne nouvelle tout comme le fait que petit à petit la solution se débloquait. Il fallait bien du bon pour contrebalancer la mort de sa fille. La froideur avait regagné son coeur, son âme, plus qu'elle ne l'aurait voulu. Et, presqu'heureusement, son nouveau poste l'accaparait bien assez pour lui permettre l'oubli ou, du moins, ce qu'y en était le plus près.

Sindanarie avait été la seule blessée du combat et quelques frères et soeurs étaient restées sur place. Il était temps de préparer le départ pour rejoindre les autres. Dès que la limousine serait complètement rétablie, ils quitteraient Maugasteau.

_________________
Sindanarie
[Peu avant le départ de Chinon – Mortelle tranche de vie]

Quelques jours après l’étonnant entraînement du jeune Nerra à l’art de la joute, une silhouette était arrivée à proximité du domaine alors qu’elle sortait pour aller aux écuries s’occuper de Vengeance. A la lueur de la Lune, Sindanarie l’avait rapidement distinguée et reconnue. Le pas ne trompait pas, la carrure non plus. C’était son intendant de mentor, l’homme qui l’avait élevée, qu’elle aimait comme le père qu’elle n’avait pratiquement pas connu. Elric Lesang. Le mercenaire qui avait veillé sur elle quand le reste de la troupe de son père l’aurait volontiers laissée crever, comme n’importe quelle bâtarde, en même temps que sa mère. Le voir était toujours une joie, surtout depuis que ses visites à Viam s’espaçaient. Elric y restait pour gérer le domaine, mais ils se voyaient moins qu’à l’époque où elle demeurait véritablement en Limousin.

Elric ! Tu aurais dû me prévenir que tu viendrais, j’aurais préparé de quoi t’accueillir !

Quelque chose dans l’expression de l’homme calma soudain l’exubérance de Sindanarie, qui se recula d’un pas. Une ombre qu’elle n’avait pas vu depuis un bon moment sur son visage, une ombre familière synonyme de chagrin. Il lui tendit un morceau de parchemin scellé d’une goutte de cire, à la manière des courriers rédigés sur un coin de table en taverne, qu’elle prit machinalement, les yeux rivés sur le visage de celui qui l’avait élevée, sans pouvoir réfréner une certaine angoisse.

J’ai ça pour toi. Arthaud me l’a donné quand je suis allé la voir avant de partir pour ici. J’amène surtout une mauvaise nouvelle…

L’intendant s’interrompit, laissant à Sindanarie le temps de rouler le message qu’il lui avait apporté autour de son avant-bras. Cette habitude de sa petiote lui laissait le temps d’envisager ce qu’il allait lui dire. Son regard soudain préoccupé ne lui cacha pas qu’il avait toute son attention. Il n’aimait pas ce qu’il avait à lui dire, mais il fallait qu’il le fasse. Prenant délicatement une main de celle qu’il avait élevée contre vents et marées, il étouffa un soupir avant de lâcher péniblement :

Sinda… Zakuro est morte. Chez les nonnes. Arthaud m’a dit que ça avait été sans trop de douleur…

Les mots tombèrent comme un couperet. L’Errante eut l’impression de sentir le sol se dérober sous elle et se raidit. Sa Zak. C’était impossible. Pas elle. Elles avaient traversé la Bretagne ensemble par deux fois, Zak avait été blessée en la protégeant. Elles avaient fait vivre leur village, elles avaient fait vivre leur caserne et leur garnison, elles avaient soigné ensemble et fait passer les visites médicales ensemble. Elles avaient ri, bu, tout affronté l’une aux côtés de l’autre, plus proches que des sœurs de sang. Zakuro avait tenu à faire d’elle la marraine de sa fille. Qui s’en occuperait, à présent ? La gorge nouée, Sindanarie murmura :

Et… Adélia ?

Elric la considéra un instant. Savoir comment elle réagirait à la peine était encore un grand mystère pour lui. D’habitude, c’était elle qui lui annonçait les mauvaises nouvelles. L’inverse ne s’était pas produit depuis la mort de son père, quand elle avait décidé de quitter les Lames Brisées. Pour l’instant, elle semblait étonnamment calme. Mais, quand une tuile lui tombait dessus, elle était capable de se maîtriser parfaitement ou d’éclater avec une violence rare. Cependant, cette tuile-là n’était pas du genre à la faire éclater. Du moins, pas avec colère. La relâchant, le vieil homme lui répondit, la scrutant avec un mélange d’inquiétude et d’affection presque paternelle :

Plum et Arthaud l’ont recueillie.

Hébétée, Sindanarie hocha la tête, joignant les mains sur les anneaux qui pendaient à la chaine passée autour de son cou. Trois anneaux, un par fiancé, un par deuil. Eux, elle les avait pleurés, elle avait fait fini par accepter leur trépas malgré la douleur initiale, elle en gardait des souvenirs chers. Mais après tout, elle savait à quoi s’attendre dès le début de ces relations… Un soldat, un voyageur, un autre soldat. C’était des professions dans lesquelles on mourait largement. C’était une possibilité. C’était probable, c’était presque inéluctable, pour ne pas dire une simple question de temps. Mais Zak… Elle, c’était différent. Elles avaient tant en commun, ces deux femmes. Les rires, les souvenirs. Du Limousin à la Bretagne, de la taverne aux chaumières et à la caserne. Les tartes à la myrtille, les beuveries, les camps, les rondes sur les remparts. Adélia, la joie d’apprendre même par lettre sa naissance à Toulouse, le bonheur d’apprendre qu’elle en serait la marraine. Elle avait été à ses côtés dans la joie et dans la douleur. Et maintenant, elle n’était plus.

La jeune femme se plia. Accroupie au sol, elle cherchait à reprendre sa respiration. Elle venait de réaliser. Souffle coupé, elle n’avait plus conscience de rien. Hormis d’un départ de plus… D’une douleur sans nom. D’un manque absolu. D’une forme en creux découpée dans son cœur à vif. Un souffle passa la barrière de ses dents serrées, et le mentor entendit quelques mots lancés comme un reproche de la Licorneuse à elle-même.


J’étais pas là…

Ni une ni deux, Elric l’attrapa par les épaules pour la relever et la serrer contre lui. Soudain, les yeux émeraude se voilèrent, emplis de larmes qui ne tardèrent pas à déborder.

J’étais pas là pour elle… Elle était comme ma sœur !

Un sanglot monta dans la gorge de Sindanarie. L’évidence de ce qu’elle venait de dire la frappait à son tour. Son amie avait tellement donné pour elle… Et elle, quand elle aurait pu lui rendre la pareille, s’était trouvée éloignée du Limousin. Tellement longtemps… Elle avait dû y passer deux mois en un an. Mais des liens comme ceux qui l’unissaient à Zakuro ne souffraient ni de la distance, ni du temps. Comme ceux qui la liaient à Elric. Mais Zakuro était morte, et elle n’avait pas pu la soutenir. Avait-elle eu peur, au moment de s’éteindre ? Avait-elle souffert ? Aurait-elle pu être soulagée par sa présence, apaisée peut-être ? Un nouveau coup de poignard déchira les entrailles de la jeune femme.

C’était ma sœur…

La peine sans fond ne se cache plus. Elle est visible partout sur les traits de la jeune femme, qui enfouit son visage dans l’épaule de son mentor. Les larmes semblent devoir couler éternellement. L’Errante se répète son reproche à elle-même, comme une litanie de douleur et de culpabilité. Et son intendant, celui qui aurait pu être son père, lui chuchote doucement :

Je sais, ma toute petite… Je sais. Ne pleure pas, ne pleure plus. Tu as fait ce que tu penses devoir faire. Elle le savait. Elle ne t’en aurait pas voulu de suivre la voie que tu as choisie. Faut pas que tu te sentes coupable.

Les sanglots ne cessent pas. Même si elle se mord les lèvres pour les empêcher de les passer, pour contenir l’horreur, pour maintenir en elle sa peine et en prendre la pleine mesure, l’Errante ne parvient pas à se contrôler. Et finalement, d’autres mots passèrent ses dents, sifflés et crachés comme un venin à extirper de son corps :

Mais j’étais pas là, j’ai rien fait pour elle… Ni pour Adélia…

Elric ne répondit pas. Pas tout de suite, du moins. Il se contenta de la serrer plus fermement encore contre lui. Quand les sanglots de sa petiote se calmèrent quelque peu, il lui murmura à l’oreille, la berçant comme la petite fille qu’elle était encore pour lui :

Continue. Pour elle, comme pour tous tes disparus. Je sais que tu les pleures encore, que tu penses à eux à chaque moment important. Faut que ce soit pareil pour elle. Tu comprends ? Ton père, Nemesys, Pascal, Kashrok, je suis sûr que tu penses encore à eux quand il se passe quelque chose d’important. Quand ils t’ont fait Errante, j’suis sûr que tu as pensé à eux. Pense à elle aussi à chaque fois que tu feras quelque chose d’important, quelque chose de bien, laisse-la hanter tes rêves, et si tu progresses encore vers la chevalerie, puisque ça a l’air d’être ta voie, pense à elle. Si un jour on t’adoube, pense à elle, et dis-toi qu’elle aurait adoré être là et qu’elle aurait été très fière. Parce qu’elle te considérait comme sa sœur.

Un air montait à présent de la gorge de Sindanarie, à peine fredonné. L’intendant le reconnut sans peine, malgré le timbre rongé de chagrin de la jeune femme, et murmura avec elle les mots de la ballade que chantait autrefois Eleuthère Carsenac, en mémoire de ses origines anglo-saxonnes, pour endormir son enfant au milieu du camp des Lames Brisées :

Here I am to die alone, voices from Heaven above… Hear my call, awaken my soul, forgive me for what I have done !*

[Retour à Maugasteau, après un épisode tumultueux en terre d’Alençon – Quand une lettre attend depuis trop longtemps déjà]

Le rapatriement par charrette s’était imposé après la rencontre musclée des Licorneux avec une armée de brigands**. Submergés par leur nombre, ils n’avaient pu faire face à la charge des membres de trois Ordres royaux et religieux réunis sous une bannière unique, pour la première fois depuis bien longtemps. Tous s’en étaient plutôt bien sortis, hormis Sindanarie, récupérée sur le champ de bataille par un Homme d’Armes bienveillant, qui avait également rattrapé Vengeance. Après un léger détour imposé par la jeune femme, il l’avait ramenée manu militari à Chinon, dernière ville dans laquelle ils avaient été aperçus, pour qu’elle y soit soignée et y prenne un peu de repos. La jeune femme n’était pas dans un état particulièrement brillant à son retour sur le fief de Marie Alice. Un médicastre croisé dans un village à la limite entre Maine et Alençonnais avait recommandé à l’homme d’armes qui avait récupéré l’Errante de la maintenir au repos pendant cinq jours au moins. De force s’il le fallait, avait-il précisé.

Nul besoin de dire que Sindanarie n’avait que très moyennement goûté ce repos. Sa blessure la gênait. Retarder ses Frères et Sœurs qui devaient reprendre la route la gênait ; avoir été, aux dernières nouvelles, la seule membre Licorneuse blessée au cours de l’attaque la gênait. Et la pensée que c’était peut-être à son inattention ou à une erreur de sa part qu’elle devait ce sort la gênait. Elle n’aimait pas être un boulet et un fardeau et avait pourtant l’impression d’en être devenu un, malgré la sollicitude et la compréhension dont chacun avait fait preuve à son égard. Elle en avait honte, et pourtant se raccrochait à la Licorne, en pensée, comme un être au bord de la noyade se raccrocherait à un rocher. Au seul rocher qui lui restait. Le temps, qui semblait désormais sans début ni fin, s’étirait dans une brume grisâtre de remords, de regrets et de deuil. La douleur de la mort de son amie ne passait pas. Elle ne passerait probablement jamais complètement.

Au troisième jour de son repos à Maugasteau, l’homme d’Armes qui avait veillé sur elle avait déposé à côté d’elle, alors qu’elle s’était tant bien que mal, malgré le bandage qui la gênait, installée pour affûter la lame de la bâtarde qu’elle avait choisie à son entrée dans l’Ordre, les quelques affaires qu’il avait récupéré sur elle sur le champ de bataille. Le poignard qu’elle tenait en général serré contre son avant-bras gauche, et un morceau de parchemin*** cacheté d’une gouttelette de cire. Le remerciant d’un léger sourire avant qu’il ne la laisse, Sindanarie décacheta la lettre, qui était en partie mouchetée de taches brunes de sang séché et de terre, et la parcourut rapidement, accrochant quelques mots qui lui semblèrent d’abord incohérents.

Un très léger sourire vint égayer le visage de la jeune femme quand son regard atteignit la signature. Ainsi, malgré sa visite à Viam, il ne considérait pas qu’il devait rompre le contact… Enfin une étincelle de gaieté venait se glisser dans le monde en deuil de la jeune femme. S’accoudant à la table, elle étala le morceau de parchemin souillé de sang et de terre devant elle et le lut plus attentivement.


Citation:
Ma chère Sindanarie,

Je vous remercie infiniment pour cette surprise que vous me faites. Penser à signaler ma présence à Arthaud et messire Plum, alors qu'ils passeraient probablement à Tonnerre, cela me touche beaucoup.

Mais plus encore, l'attention que vous me portez me fend le coeur. Jamais je n'aurai imaginé que l'on puisse être si attentionné que cela. Malheureusement, si m'offrir une nuit avec Arthaud était sans aucun doute une excellente idée, je me vois dans l'obligation de la refuser.

Je vous avoue que je ne sais pas bien pourquoi je refuse ses avances. Mais malgré l'assurance dont elle fait part quand elle me dit de vous écrire pour m'assurer que ses avances ne sont pas une blague, rien justement qu'en pensant à vous, je ne peux m'imaginer que vous pensiez cela.

Je crois que j'ai déçu Arthaud. Un peu moins son mari qui semble soulagé de profiter seul de sa femme. Moi, je ne sais trop que penser. Mais après tout, cela n'a que peu d'importance. Je sais juste que je refuse ce cadeau.

En espérant avoir la chance de vous revoir bientôt,

Kaeronn


Le sourire de l’Errante s’était légèrement accentué. Il trouvait matière à rire dans le fait qu’il avait repoussé les avances de l’une de ses amies, qui l’avait en plus mêlée à cette affaire… Peut-être cela avait-il été une erreur de confier à Arthaud son trouble quant à cet homme. Après avoir récupéré une plume, de l’encre et un morceau de parchemin dans son nécessaire à écriture, naturellement conservé dans sa besace, la jeune femme se rassit à la table et commença à écrire, s’arrêtant parfois pour se redresser légèrement quand la position devenait trop inconfortable :

Citation:
A Maugasteau, en Touraine, le 6 octobre 1458.

Mon cher Kaeronn,

Quelle tristesse d’avoir confirmation par vous que vous avez repoussé les avances de mon amie Arthaud… Enfin, tristesse qui n’est peut-être pas tout à fait sincère, je dois le reconnaître. Croyez bien que je n’oserais vous imposer tel cadeau, de peur de vous mettre dans l’embarras. Elle m’a en tout cas touché quelques mots de votre rencontre dans une courte missive qu’elle m’a adressé à son retour en Limousin, mentionnant un message qu’elle devait me remettre. Le vôtre.

J’ai été retenue ailleurs, en Maine (où je retournerai bientôt) et en Touraine puis sur divers chemins, et n’ai pas été en mesure le récupérer moi-même, et c’est finalement Elric qui a pu me le porter. Il me l’a donné il y a quelques jours, mais je n’ai pu le lire qu’aujourd’hui… D’où cet inexcusable délai de réponse. Au moins à présent suis-je sûre que vous alliez bien quand elle est passée à Tonnerre.

Y serez-vous encore dans quelques semaines ? Vous savez à quels impératifs je suis tenue, mais quand la situation sera quelque peu calmée, j’aimerais revenir quelque temps en Bourgogne. Et en profiter pour passer par votre ville, cela va sans dire.

En espérant non moins que vous avoir la joie de vous revoir bientôt,

Sindanarie


Elle n’avait pas été jusqu'au bout, oubliant sciemment de lui dire qu’il lui manquait. Et qu’elle aurait eu besoin de lui, récemment, probablement plus que de quiconque, parce qu’elle savait qu’il aurait compris ce qu’elle venait de vivre. Puis, roulant sa réponse, elle se mit en quête d’une bougie, d’un peu de cire et d’un porteur capable de délivrer son message aussi rapidement que possible. Ensuite, elle n’aurait plus qu’à rassembler ses quelques affaires, ses armes, ses protections restantes, jeter sur ses épaules la cape azur et ceindre la bâtarde frappées du mythique équin cabré, à retrouver Vengeance et à vérifier qu’elle allait bien. Et l’Errante serait prête à reprendre son errance…

_______________________________
* Nights of Arabia, Kamelot
** Forum secondaire, Le coin des Arpenteurs, RP “Rencontre fortuite“ (en cours)
*** La lettre de Kaeronn a été écrite par son joueur et publiée avec son autorisation.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)