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[RP] Une Saint-Valentin légèrement particulière...

Trokinas
Le Comte prit conscience à nouveau de qui l'accompagnait. La présence d'Alienaure l'avait apaisé à tel point, qu'il s'était envolé à milles lieux de là. Il ne pensait pas au Comté, et cela pour la première fois en un mois. A la place, il voyait des noces, des invitations, et une grande fète.

La phrase de la jeune femme, incongrue et inattendue, le prit par surprise. Il regarda Alienaure, et se demanda s'il ne s'agissait pas d'une certaine forme d'épreuve, précédant les envolées humorales de la jeune malemort. Mais elle semblait calme, celui-ci précédait il la tempète?


Evidemment que je vous fais confiance, pourquoi cette question?

La déformation professionnelle actuelle l'obligeait à être sur la défensive.
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Alienaure
Décidément, Elle allait devoir ramer, la mini Malemort. La Vienne était gelée, mais elle aurait été plus facile à briser que la méfiance comtale.

Doigt ganté venant se poser sur un front masculin, suivant le tracé des plis causés par trop de questions muettes.


Je me serais contentée d'un oui.

Puis sans attendre, elle l'entraîna à sa suite, en courant, perçant le tapis de neige, slalomant entre les arbres, le chemin à peine éclairé par la lune.


Damoiselle!!! Attendez!!! Ne courrez pas si vite!!!


Loin, bien loin derrière eux, la vieille rombière s'époumonait, manquant s'étaler à plusieurs reprises.
Mais la jeune fille n'en avait cure. Elle avait retrouvé l'insouciance de son enfance, traînant un Comte par la main, et rien d'autre ne lui importait.
Après quelques minutes, elle ralentit sa course, légèrement essoufflée par l'effort d'une marche rythmée dans une couche de neige épaisse. Ils étaient arrivés...

Devant eux, une petite cabane, porte close, croulait sous le lierre. Doucement, elle lâcha la large main et s'avança, presque religieusement, pour retirer quelques branches. La porte s'ouvrit en un grincement perçant, faisant fuir un quelconque animal dans les fourrés.

Sans se retourner, elle chercha la main comtale dans le vide, comme par besoin. Besoin de se raccrocher au présent. Besoin de partager son passé.

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Trokinas
Le Comte se sentit happé par la main d'Alienaure, tant de vigueur le surpris, et il courut à ses cotés en souriant. Il avait envie de rire, mais son rire n'aurait pas manqué d'aiguiller la crouillasse dans leur direction.

Lorsqu'Alienaure arréta de courir, le Comte se retourna pour constater que la vieille appelait pas sans savoir où ils avaient bien pu passé. Le Comte retint un rire pour ne pas éveiller les sens de la vieille. Il se retourna et vit une petite cabane, avec Alienaure à moitié entrée, et qui tendait la main.

Trokinas mit donc sa main dans celle de sa Dulcinée et se laissa entrainer.

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Alienaure
Le premier pas dans la cabane délogea des souris et la jeune fille recula brusquement et se retrouva dos plaqué contre torse solide.

Pardonnez-moi...


Mais elle ne bougea pas pour autant. Ses yeux se firent à l'obscurité et elle commençait à distinguer l'intérieur. Une petit table branlante, un pied en moins, un banc sans doute vermoulu par les hivers et les pluies. Et dans le coin, sous une des planches formant le sol...

Avançant doucement, elle murmura sans se retourner.


Pensez à baisser la tête. Vous seriez capable de m'accuser de vous donner des cornes.


Se laissant tomber à genoux, elle souleva la planche qui se brisa sous la main importune, dévoilant une coffret.
Elle sortit sa trouvaille et la déposa sur ses cuisses, sans l'ouvrir, nettoyant délicatement le métal ouvragé.


Une de nos gouvernantes me l'avait offert, pour mes sept ans. Mais Barahir ne cessait de me la prendre et de la remplir de vers de terre ou autres bestioles... Alors je l'ai cachée ici... Parce qu'elle enferme mes faiblesses et mes peurs... Et je refusais d'en les confier à ma mère ou à la fratrie...

Elle détourna la tête vers lui un bref instant, l'encourageant du regard à la rejoindre. Après un long instant à ne rien dire, elle lui tendit la boite.

Ouvrez-là...

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Trokinas
Le Comte entra et referma la porte. Il sentit l'odeur de poussière , et attendit que ses yeux d'adaptent à la faible lumière, la lueur lunaire passant à travers les planches pourries étant suffisante.

Il regarda alors Alienaure, assise telle une petite fille dans le noir, en tenant la boite dans sa main. Elle semblait apeurée et transit de froid. Trokinas eut envie de la protéger.

Il saisit la boite et l'ouvrit. Celle ci grinça, rouillée par les multiples hivers passés dehors. Il y trouva de nombreux parchemins et ce ne fut qu'après une bonne minute d'hésitation qu'il entreprit de plonger sa grosse main pour prendre un des fragiles parchemins.

Il prit le premier, puis constata qu'il était parcouru d'une écriture enfantine et trenblante, comme hésitante.

"J'ai peur du Noir".

Le Comte ne comprit pas tout de suite, et prit donc le deuxième, qui en fait, contenant aussi le troisième : deux phrases étaient marquées sur chaque parchemin.

"J'ai peur qu'on m'aime pas".
"J'ai peur du cheval de maman".
'"J'ai peur du précepteur de Barahir"
"J'ai peur de mourir seule".

Le Coeur du Comte se serra. La jeune femme venait de lui faire la plus grande des confiances : lui dévoiler ses peurs intimes. Il ne sut comment répondre. Il posa délicatement la boite, et prit les mains froides de la jeune femme dans les siennes pour les réchauffer. Il la regarda dans les yeux, et la seule phrase qui sortit de ses lèvres, fut la seule possiblevues les circonstances :


Voulez vous m'épouser?
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Alienaure
Se retrouver enfermés tous les deux dans l'espace exigu de la cabane avait quelque chose de très intime. Presque aussi intime que lui donner cette boite. Mais le voir si incertain, si sûr de lui un instant puis si incertain la seconde d'après... Elle ne pouvait supporter ces manques de confiance, cette lueur de souffrance au fond des pupilles bleues. Alors cette boite, qu'elle avait caché depuis des années, sans jamais rien dire à personne, pourrait peut-être lui faire comprendre qu'elle était là s'il avait besoin, que les peurs s'affrontaient, sinon tout seul, bien mieux à deux. Parce qu'elle avait vaincu l'obscurité dans cette cabane. Parce que l'étalon de la Malemort mère ne lui avait plus fait peur le jour où elle l'avait chevauché.

Mais les mots qui brisèrent le silence résonnèrent dans la nuit sans qu'elle ne réagisse.


Voulez vous m'épouser?

Ses yeux étaient fixés aux siens, sa bouche entrouverte, ses mains tremblantes malgré la chaleur que les paumes masculines diffusaient.
Figée en statue de glace, Aliénaure finit par clore les paupières. Un léger malaise s'était emparé d'elle, sa tête lui tournait, ses joues étaient brulantes, et un nœud l'empêchait de respirer normalement.

L'épouser?... Épouser cet homme, qu'elle connaissait depuis déjà un long moment, qu'elle avait appris à connaître, respecter, avec qui elle partageait bien des choses, qui l'écoutait, ne la considérait pas comme une gamine mal élevée et à qui son caractère ne faisait pas peur?

Elle redressa le menton, plongea son regard dans le sien et hésita. Que répondre sans risquer de le froisser? Que dire sans risquer de le perdre? Plus de dix ans les séparaient. Elle avait découvert que cette relation pouvait avoir ses limites, qu'elle n'était peut-être pas prête à le partager avec un peuple ou même une charge.

La jeune fille se rendit compte qu'elle avait cessé de respirer depuis un moment, et elle inspira brièvement avant de prendre la parole d'une voix hésitante.


Je... Oui...
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Trokinas
Le Comte embrassa la jeune femme. Bien sûr cette demande n'était pas officielle, bien sûr, cela nécessiterait une demande en bonne et due forme auprès de la famille Malemort. Le Comte profita de cette échange pour savourer la réponse et l'échange charnel qui s'en suivit. Le baiser ne dura pas longtemps, mais il fut intense.

Bien, et si nous revenions dans la civilisation avant que notre Chaperon ne fasse une attaque?
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Alienaure
Voila... Elle avait prononcé le mot qui scellerait sa vie. Trois lettres. Trois malheureuses lettres, si simples, mais à l'importance si cruciale. Pour elle. Pour lui. Pour eux.
Pour le coup, elle aurait bien rajouté un petit parchemin dans sa boite. Un "J'ai peur de ne pas être à la hauteur" aurait parfaitement trouvé sa place parmi ses autres craintes.
Mais le baiser qui suivi le conforta dans sa décision. Peu importait qu'elle soit si jeune. Elle n'avait que peu d'expérience de la vie? Très bien. Elle apprendrait à ses côtés. Peu importait qu'elle n'ai jamais aimé avant. Elle apprendrait vraiment ce que c'était à ses côtés. Peu importait si des différents les opposaient. Un couple trop parfait était trop hypocrite pour durer. Peu importait tout le reste. Parce qu'elle l'aimait.

Esquissant un sourire à l'évocation de la vieille rombière, elle remit une mèche brune derrière son oreille.


Je pense que votre garde doit déjà être aux aboies.


Main tendue vers lui, quelques pas vers la sortie, regard en arrière vers la boite. Peut-être que, dans quelques années, si la cabane était toujours là, une petite fille viendrait s'y réfugier et utiliser sa boite à peurs.
Mais désormais, elle n'en aurait plus besoin.
Adressant un sourire au Comte, ils prirent le chemin vers les balcons, soudain bien plus sereins qu'ils ne l'avaient été depuis bien longtemps.

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