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[rp] Accusée Simone de beauvoir, levez-vous !

Betoval
Betoval resta quelques secondes abasourdi après la lecture de l'acte d'accusation, il semblait attendre la suite, mais rien ne vint.

Simone lui souffla sa défense.
C'était le bon coté de défendre des gens intelligents cela faisait toujours moins de travail.

Il avait beaucoup peiné lors de certains procès en Guyenne ou son client tendait toujours la corde pour se pendre en n'écoutant pas ses conseils.
Comme une de ces récentes clientes qui avait refusé bêtement qu'il fasse appel de la décision du tribunal, elle s'était ravisée, mais bien trop tard. Elle s'en mordait les doigts sans doute actuellement.


Je vous paye un verre à la sortie du tribunal, n'ayez pas d'inquiétude, pas de fruits derrière les barreaux pour cette fois, vous n'y perdrez pas votre chat une fois de plus.

Betoval se leva et s'inclina devant la cour.

Honorable Cour de Guyenne, Sieur Juge et Dame procureur mes respects.

Je vais tenter d'éclairer les faits reprochés à ma cliente de façon simple, afin que tous ici dans cette salle puissent bien comprendre dans quelle situation nous sommes.
Souvent, les termes juridiques, les envolés de dix minutes sur un point de droit font paraitre obscure les vérités les plus évidentes.
Je vais avoir besoin d'une aide, tenez Hector, voulez vous bien me servir de complice dans ma démonstration?

L'huissier, toujours prêt a rendre service acquiesça malgré une petite hésitation

Avancez vous juste de quelques pas vers moi, cela suffira.

L'huissier avança

Voilà, parfait ne bougez plus.

Se tournant vers la salle.
La scène que je tente de reconstituer sous vos yeux est la version présentée dans l'acte d'accusation.
Voila,tout est en place.

Notre honorable huissier est Simone de Beauvoir, tapie dans l'ombre des fourrés, prenant garde à ne pas accrocher sa robe aux épines et guettant sa proie.

En regardant l'Huissier il était difficile de se mettre dans l'ambiance.
Je demande à tous un effort d'imagination.
Je suis quant à moi l'un de ses complice qui a lâché un nom compromettant par mégarde, quel maladroit.
Bien, attention la scène va être courte.

Je vois le plaignant se rendant tranquillement en voyage sur la côte atlantique pour passer quelques jours en Gascogne en cette belle fin d'été son écu fétiche en poche.
Je m'élance prestement malgré les heures d'attentes accroupi dans un fourré.

Betoval s'accroupit et fait un saut en se détendant en criant

Simone de Beauvoir, à l'attaque.



Puis il attend quelques secondes

restez encore quelques minutes Hector, je vous libère bientôt.


Il se tourne vers la salle ou le public le regarde.

Y a quelque chose qui choque non?

Non seulement ce complice est maladroit, mais en plus il est quand même étonnement précis et respectueux des usages et de la politesse.
Il est d'ailleurs étonnant qu'en nommant le nom et la particule de ma cliente en plus de son prénom, il ne l'ai pas précédé de "Demoiselle" voire même d'un "sauf votre respect demoiselle".
Mais peut être le plaignant n'est il pas assez précis dans sa lettre.

Nous avons quand même des brigands de haute volé en Guyenne!

Moi même lorsque je travaille je tutoie mes collègues proche ou du moins les appelle par leur prénoms.
Et bien non, chez les brigands, d'après le plaignant, l'usage est tout autre.

Et si jamais l'on passe sur l'absurdité de la description des faits, le témoins ne daigne même pas se présenter.

Donc ce serait avec un nom soit disant prononcé pour seule preuve que l'on condamnerait ma cliente?

Je ne m'explique même pas comment ce dossier a pu finir ici en procès.
Néanmoins je vais faire une dernière démonstration pour quand même que tout soit bien clair.

L'avocat va souffler quelques mot à l'Huissier qui attend puis se replace

Alors nous rejouons la scène, nous sommes deux affreux brigands qui avons eu vent de ce procès et nous attaquons un pauvre voyageur.

L'avocat refait son saut en criant:

Istar de sainte Bazeille à l'attaque


Ce a quoi répond enthousiaste l'huissier.

En avant Monseigneur Bardieu.


Betoval va remercier l'huissier qui retourne a sa place. Revenant vers son banc il s'adresse à la cour.

Je vais tout d'abord présenter mes excuses auprès de mon camarade de soule et pour avoir utilisé son honorable nom pour ma démonstration.

Ensuite je ne vais pas faire de grands discours, je ne ferais pas injure a l'intelligence de ceux qui siègent ici et je crois que tout le monde aura compris l'inanité de cette accusation. Ne perdons pas de temps inutilement.
Je ne finirais que par le formalisme inhérent a ma profession:

Je demande l'acquittement de ma cliente.

Merci de m'avoir écouté.

_________________
Kronembourg
Précédant l'honorable juge, l'un des nombreux cochons avait choisi de se réfugier dans les bottes du grand barbu, certainement attiré par les odeurs de la campagne.
L'épouse de Kro ainsi que l'Evêque Bardieu en firent tout autant même si l'on imagine que leurs motivations fussent différentes.
A l'arrivée de sa femme, Kro se fendit d'un sourire. La Porte-Parole qu'elle était se devait de rester informée de toutes les affaires importantes en ce Duché. Cependant n'étant pas un spécialiste des lois, le sacristain se contenta d'opiner à ses paroles ; celles-ci lui semblaient justes.

Un regard vers l'accusée tandis que la défense semblait se mettre en place. Kro se souvenait fort bien de ses deux ou trois rencontres, chacune fort agréable, trouvant la jeune femme pétillante et malicieuse, mais pas de n'importe quelle malice : D'une malice pleine de fraîcheur et d'intelligence, d'une malice qui plaît.

A l'arrivée de l'Evêque qui fut aussi son Recteur à l'époque où notre barbu atypique était Cistercien, Kro chercha une bague à embrasser. Il lui semblait que c'était la coutume à respecter, même si Bardieu et lui ne s'étaient jamais livrés à ce genre d'exercice. C'était tout de même en grande partie grâce à l'Evêque, à l'époque simple curé de Blaye lorsque Kro était né, que l'idée de vouer sa vie à l'église avait germé dans son esprit.
Tous ces souvenirs paraissaient lointain à présent, puisque chacun avait poursuivi sa route dans un respect lointain, sans vraiment se préoccuper l'un de l'autre.


Tandis que Babar murmurait une question , Beto entamait la défense de sa cliente. Kro observait tous ses faits et gestes tout en répondant à l'Evêque :

Je crois qu'il s'agit là d'un procès bien bancal qui va servir d'exemple à tous les cas d'études en Guyenne. L'accusation semble avoir quitté le Duché dans l'urgence, hum ... étrange que cela.

Puis, observateur :

Voyez comme l'attitude de la dame semble détachée, je ne pense pas qu'une personne coupable puisse faire preuve d'un tel sang-froid.

Assistant toujours à la démonstration de Betoval.


Enfin quoi il est vrai : A-t-on jamais vu un brigand décliner son identité avant de détrousser un passant ?
Non Monseigneur. Je pense plutôt à un amoureux éconduit qui aura voulu se venger de l'indifférence de la dame, profitant du fait qu'elle soit un Tribun controversé, et qui s'est empressé de quitter le Duché avant que son mensonge ne soit percé à jour ... Mais patientons encore un peu : Je sens que le meilleur est à venir. Ah, l'huissier parle de vous.


Il glissa sa main dans celle de son épouse tout en caressant le cochon à ses pieds. Pas sûr de lui, mais il lui semblait qu'une drôle d'odeur commençait à envahir la salle. De qui cela pouvait-il venir ?
Barryroots


Barry faisait tout son possible pour paraître hiératique. Même s'il ne savait pas trop ce que ça voulait dire, il trouvait que ça faisait bien. Et surtout il se contenait pour ne pas laisser percer sa joie : oui, il avait bien deviné, ce procès était des plus passionnants. Ça changeait de regarder des sellettes vides, ou des accusés muets.

Et cette première plaidoirie, ah vraiment un régal ! Tout à son plaisir, le juge en oubliait presque ses cochons. Mais le cri de l'huissier le rappela à la réalité :


Hein Monseigneur ? Vous étiez parmi les brigands ? Rhooo, bon, nous verrons ça plus tard. Greffier notez tout de même : l'huissier a reconnu Monseigneur Bardieu parmi les assaillants puisqu'il l'a appelé par son nom...et notez aussi que l'huissier devra nous dire ce que lui-même faisait avec les assaillants...


Puis se tournant vers l'accusée et sa défense :

Maître, si vous le voulez bien nous nous occuperons d''un seul cas à la fois. Et pour l'instant je préfère que nous restions concentrés sur vôtre cliente...Concernant son accusateur, je vous l'accorde, il est très regrettable que nous ne puissions l'entendre et sa lettre est bien succincte...De même je ne comprends pas pourquoi le témoignage de sa compagne n'a pas été recueilli. J'espère que Messire Ptitoine pourra lors de son témoignage nous éclairer....car je ne le cacherai pas, cela fragilise l'accusation...Madame le procureur, il faudra nous expliquer cela.

Mais tout de même, tout de même...ce messire Dadooun a-t-il pu inventer son affaire et nommer au hasard cinq brigands ? Bon sauf si la défense souhaite ajouter quelque chose à sa première plaidoirie, j'aimerai bien entendre Messire Ptitoine.

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Betoval
Betoval se releva a la mention de la défense. Il fit abstraction des remarques du juge sur l'évêque de Cahors qui l'avait fait sourire.

Très honorable juge de Guyenne, je proteste.

Tout d'abord, en quoi le témoignage d'un agent de la prévôté nous disant qu'il a bien fait son travail en prenant consciencieusement note de la plainte peut-il nous apporter un quelconque éclairage sur cette affaire?
Qu'il ai fait correctement son travail, nous en sommes tous persuadé et c'est le travail préliminaire du procureur de s'en assurer.
Mais a t-il été témoins de l'agression supposée? Non.

Alors pourquoi nous le faire écouter?
Est ce juste par ce qu'il faut un témoin a l'accusation qui n'a rien pour étayer ses dires? Ce n'est pas le nombre de témoin qui nous intéresse, mais bien le contenu de leurs affirmations.

Si nous nous basons sur l'acte d'accusation, le plaignant n'a dit qu'avoir entendu le nom de ma cliente. Comme je crois l'avoir démontré, tout le monde peut prononcer le nom de n'importe qui.

Le seul témoin oculaire de cette affaire n'étant pas présent, il ne peut être établi que ma cliente était sur place.
Et nous pourrons entendre toute la prévôté que cette vérité restera.

Maintenant, je me permet de signaler à la cour que les affirmations "Malheureusement pour eux, un groupe composé de cinq personnes, dont la prévenue, ci devant vous, Simone de Beauvoir, se tenait tapi, sur cette même route" entendu dans l'acte d'accusation
ou " nommer au hasard cinq brigands" entendu de la bouche de notre juge, entache considérablement la présomption d'innocence qui a force de loi en Guyenne en faisant passer ce qui n'est qu'un soupçon pour un fait avéré.


Je laisse ce témoin, soit disant capital, nous expliquer qu'il est un agent de la prévôté efficace.
Merci de votre attention


Betoval se rassoit.
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Ptitoine48
Toine entra dans le tribunal, se tenait droit comme un i, lui tant habitué à sa campagne, au calme de ses vignes, il n'aimait point être enfermé dans une salle qui plus est pleine. Mais son travail à la maréchaussée lui a appris à rester stoïque et à garder son sang froid en toutes circonstances.



Messire le Juge, la cour,


Je suis Toine, dit "Ptitoine48",Lieutenant de police de Bazas,

J'ai reçu, le 15 août de cette année, le courrier de la victime qui vous a été présenté et portant plainte contre ses assaillants.

J'ai entamé mon enquête auprès de la victime, comme je le fais habituellement après une plainte,
Celui-ci a affirmé avoir entendu le nom de Simone_de_Beauvoir. Afin de confirmer ses dires, le portrait de cette dame, déjà connu de nos services de police pour des faits similaires, lui a été présenté et Sire Dadooun l'a formellement reconnu sans hésitation aucune. En effet, s'agissant d'un rackette, il a pu voir le visage de son agresseur de près.

Par ailleurs, l'un des membre de ce groupe, Zouz83, lui aussi identifié et connu de nos services, a affirmé durant son procès, auquel j'étais présent, je cite un extrait :

"Monsieur le juge, Madame la jolie blonde. Nous étions 5 a nous promener en forêt"

Un groupe de cinq personnes donc, composé de trois personnes déjà condamnés pour des faits similaires et formellement identifiés, présent entre Bazas et Labrit le même jour que le passage de la victime... silence

Toine reprit :

Je précise que quelques jours auparavant, Sire Dadooun s'est fait attaqué et volé ses biens. Malgré cette épreuve, et malgré le rackette par 5 personnes, il a spontanément porté plainte afin que l'on puisse mettre hors d'état de nuire ses oppresseurs.

Dadooun est une personne honnête, sensé, croyez en mon expérience de la maréchaussée. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

Je n'ai plus rien à ajouter, Je me tiens à votre disposition.


Toine baissa les sourcils, se donna un air impassible, attendant la suite.
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Lieutenant de Police - Bazas

Betoval
Allons bon, un témoin imaginatif a la prévoté, on lui avait servit du nouveau, du tout neuf et du tout frais.

Honorable cour de Guyenne, j'aimerais que le témoin nous précise par qui et a quelle occasion a été fait ce portrait.
Je demanderais ensuite a ce qu'il nous soit montré.
Et enfin je désirerais savoir depuis quand cette pratique du portrait que j'entends pour la première fois a cours en Guyenne.
Est ce une pratique courante? Ou est ce juste une pratique inventée par l'accusation après mon intervention sur le manque de témoins oculaires?

Il est quand même fort étrange qu'une miraculeuse pratique innovante apparaisse quand justement l'accusation est en difficulté, sans son témoin clé.
Que ces précisions n'apparaissent pas dans la plainte initiale pourtant déposée par le témoin.

Je pratique depuis fort longtemps la justice Guyennoise, j'ai même été un cour moment prévôt des maréchaux, jamais je n'ai entendu que la prévôté engageais des peintres pour faire des portraits des brigands et de tous les condamnés.
Combien paye t-on des artistes qui a notre époque s'arrachent dans les cours d'Europe? Pourrions nous avoir les comptes de la prévôté sur la question?
Le témoignage du peintre?

Vous même honorable cour combien de fois vous a-t-on présenté cette preuve? Jamais?

J'avoue ne pas être étonné du procédé. Il y a longtemps que j'ai perdu foi en la bonne foi de certains qui n'hésitent pas a vouloir se mettre a la place du juge pour faire condamner un accusé par tous les moyens qu'ils soient moralement autorisés ou non.
Cela uniquement dans l'intention de nuire.



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Barryroots


Barry était très attentif aux débats.

Maître Bétoval, je pense que, malgré vos protestations, nous avons bien fait d'entendre Messire Ptitoine. C'est certes un témoin indirect, il n'était pas sur les lieux du crime, mais au moins a-t-il mené l'enquête qui nous vaut aujourd'hui l'honneur de vous entendre devant la cour. Et vous avez bien raison de rappeler à tous que la présomption d'innocence prévaut en Guyenne. C'est bien pour cette raison que j'ai souhaité entendre le lieutenant de police de Bazas, afin que nous puissions comprendre ce qui a conduit les services de la prévôté à conclure que votre cliente était au nombre des 5 truands maraudant cette funeste nuit dans nos forêts.

Donc résumons un peu les faits : Messire Dadooun est agressé par un groupe de 5 truands. A ce stade rien ne permet effectivement de conclure à la culpabilité de vôtre cliente.

Mais il y a quand même bien des coïncidences suspectes...

Les rapports de la prévôté font état qu'un groupe de 5 personnes a bien été remarqué cette nuit là, et qui était composé de l'accusée ici présente, Zouz83, Maddys, Ayanah et Level. Seul ce dernier n'a pas été mis en procès par le procureur sa trace ayant été perdue.

Messire Zouz83 lors de son procès a effectivement reconnu lui même qu'il faisait bien parti d'un groupe de 5 à se promener en forêt pour s'entraîner, sur les lieux du crime, ce soir là. Apparemment donc, il ne s'agissait pas de simple chasse au papillons...d'autant que Zouz83, Maddys et votre cliente Dame Simone sont quand même bien connus pour avoir déjà brigandé...Certes ce n'est pas la preuve que ce sont eux qui ont attaqué la victime.

Lors de son attaque la victime nous a dit avoir entendu le nom de Dame de Beauvoir...Bien sûr ce peut être une mauvaise blague...Mais ensuite la victime reconnait le portrait de son agresseur. Sur ce point Maître, je pense en effet qu'il sera utile d'entendre les précisions de Messire Ptitoine. En effet un portrait de l'accusé me semble peu probable. E revanche je ne serai pas étonné qu'un simple dessin à main levée puisse être l'oeuvre d'un des chefs maréchaux ou autres auxiliaires de la police ducale.

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Ptitoine48
Toine revint à la barre avec un papier sous le bras, puis toujours avec calme et sérénité continua son témoignage


Bien, comme vous me le demandez, je vais vous montrer le portrait, que j'ai réalisé moi même, résultat de beaucoup d'observation et de patience.


Toine dépose le papier au Juge.

portrait


Voici donc ce dessin, qui est mon seul exemplaire de cette Dame, étant donné le temps que cela prend à réaliser...

J'ai décidé de réaliser les portraits des personnes connues de nos services de police, à Bazas, déjà condamnées pour des cas similaires afin de faciliter les enquêtes futures avec les victimes afin qu'elles puissent les reconnaître facilement. Cela également dans le but de parfaire mes dossiers.

C'est lors d'un procès, il y a quelques mois, que j'ai réalisé une esquisse, complétée par la suite afin d'obtenir ce que vous avez devant vous.
Lors de mes gardes de Chef maréchal, j'ai croisé plusieurs fois cette Dame ce qui m'a aidé à la réalisation du dessin final.

Je procède ainsi, j'essaie également de faire ces portraits avec les victimes, mais comme bien souvent, ces personnes souhaitent rentrer chez eux, et n'ont pas le temps requis pour ces formalités.
Bien entendu et vous le comprendrez, ces portraits sont rares, puisqu'il me faut observer, et cela est très difficile étant donné mes obligations à Bazas.

Merci de m'avoir écouter.


Toine se retira et attendit la suite.


Screen mis en lien caché par mes soins.
{Lilou}

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Lieutenant de Police - Bazas

--Simone_db
Simone avait haussé un sourcil perplexe en entendant ces histoires de portrait. Allons bon, voici qu'un tableau de sa binette circulait sous le manteau... Il lui faudrait penser à en dénicher un exemplaire pour l'accrocher chez elle. Elle en ferait aussi faire un de son chat, qu'elle découperait ensuite en forme de cœur pour l'afficher à côté. Tout ça serait du meilleur goût, assurément. Les lèvres pincées, elle s'appliquait à ne pas éclater de rire, quand le Lieutenant de police avoua être lui-même l'auteur du fameux portrait. Et pour appuyer ses dires, il donna au Juge un vague parchemin supportant une esquisse incolore. Simone eut une moue déçue, elle qui s'attendait plutôt à un tableau de maître. Mais même en se démontant le cou, elle ne parvenait pas à distinguer nettement le dessin que tenait le Juge. Elle se leva donc.

Votre Honneur. Pardonnez cette intervention, mais puisqu'il s'agit, paraît-il, d'un portrait de moi, et qui plus est réalisé sans ma permission, ni même que j'en sois informée, pourrais-je au moins y jeter un œil ?
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Sancte
Encore un procès où les accusés comme les victimes passeraient leur temps à s'astiquer la colonne. Quoi que les accusés étant en réalité des accuséEs -le seul mâle de la clique ayant subitement disparu dans la nature-, cela risquait de leur être plus difficile. Parce que le procès de son tribun trainait en longueur, il se coucha sur sa banquette et glissa lui aussi quelques mots à l'inestimable Kronembourg.

Voyez un peu comme la femme est naturellement plus prompte d'esprit que nous, dans le bien comme dans le mal, quoiqu'elles soient moins aptes à la réflexion. Elles trouvent toujours sur le champ réponse aux divers problèmes qui se posent à elles, soient-ils en apparence totalement insolubles.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes -Primus Inter Pares du Lion de Juda et Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Barryroots


Barry fut ému : avait-on jamais vu au tribunal de Guyenne un aussi jolie minois. Chez d'autres, le pincement de lèvres aurait irrémédiablement fait penser à un cul de poule. Et bien chez l'accusée cela donnait un effet auquel il était difficile de résister. Et puis l'original bien vivant, le modèle du dessin que Barry avait entre les doigts - des deux mains bien évidemment - était tellement plus frais.

Notre juge revint un peu à lui et repris pied dans son tribunal.

Ah oui, oui bien sûr...huissier faîtes suivre à madame l'accusée...

Et Barry tendit le parchemin dessiné à l'huissier de service, celui qui avait semble t-il commis des actes répréhensibles avec Monseigneur Bardieu.

En effet c'est assez ressemblant, bien qu'un peu flou. La même coupe de cheveux, oui, et puis la même forme du visage, peut-être même les yeux et la bouche...jugez-en vous-même. Qu'en pensez vous ?


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--Simone_db
Simone prit le dessin des mains de l'huissier avec un sourire de remerciement. Sourire qui se figea instantanément lorsque son regard se posa sur le prétendu portrait. Les yeux écarquillés, la jeune fille laissa échapper un hoquet horrifié. Elle fit volte-face vers le Lieutenant de police, l'air furibond.

Mufle !!

Se repenchant sur le dessin, elle l'examina plus en détail, cherchant du soutien moral auprès de son avocat et du juge.

M'enfin ! Ne me dites pas que je ressemble à... ça ! Mais regardez ce nez porcin et cabossé ! Je n'ai pas pareil nez ! Le mien est droit, et certainement pas aussi large ! Et puis ce regard vicelard, sous ces sourcils froncés...

Bouleversée, elle releva la tête, offrant au public son meilleur exemple de regard candide et innocent.

Ce n'est pas moi du tout ! Et puis ce pli amer de la bouche ! Ai-je l'air si aigri ? Non mais vraiment ! Et cette... tignasse ! De cheveux gris ! Mais c'est le portrait d'une femme d'au moins quarante ans qu'on a là ! Je... Je crois que je n'ai... jamais été... si... humiliée !

Sur ce, elle éclata en sanglots.

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Betoval
L"avocat rejoint sa cliente près du bureau du juge. Regarde le portrait...

AH oui, ce n'est en effet pas comme si c'était ressemblant, ma foi.
Je peux y reconnaitre pas mal de monde.


Tiens, Rubiz sans son chignon elle ressemble pas un peu a ca? Glisse t-il discrètement au juge.

Bref, allons Demoiselle Simone courage, croyez vous qu'un artiste de talent irait faire carrière a la prévôté?
Sans doute se sera t-il entrainé sur les vaches dans sa jeunesse avant de les saigner ou même après, une belle nature morte en utilisant le sang comme encre.
Je l'ai fait moi mê... enfin bref c'est pour ca que je ne suis pas peintre.

Une justice aveugle ne peut discuter peinture.

Laissons cette pièce a conviction dite capitale et pourtant manquante dans le dossier réuni par le témoin à l'appréciation de la cour.

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Barryroots


Maître Bétoval, enfin, non ! Rubiz est bien plus jolie. Et puis en plus sans la couleur, on ne peut vraiment la reconnaître...Dame Simone, si ce dessin vous représente, je dois bien tout de même le reconnaître, il ne rend pas justice à vos charmes.

Et décidé à tourner le dos à une carrière de critique d'art, le juge revient à nôtre affaire :

Bon je décide donc qu'à défaut d'être tout à fait ressemblant je vous l'accorde, ce dessin ne peut-être compté pour preuve irréfutable. Mais il n'en reste pas moins que nous sommes face à un faisceau d'indices qui à chaque fois nous ramène à l'accusée.

Par exemple cette promenade en forêt...Dame de Beauvoir, pouvez nous donner votre version à ce sujet.

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--Simone_db
À travers ses larmes, Simone sourit modestement au compliment du juge, le rose aux joues. Tandis qu'il reprenait ses questions, elle s'essuya les yeux en reniflant élégamment.

Eh bien, je ne sais trop que vous dire... Ce n'était guère plus qu'une promenade en forêt, comme j'aime à en faire.

Son regard se perdit dans le vide.

Puisqu'il faut tout vous avouer, votre Honneur... J'ai longtemps été vagabonde. Je sais ce que vous allez penser, et je ne nie pas, dans mon enfance, avoir glané quelque fruit d'un verger qui n'était pas le mien. Considérez cela comme une erreur de jeunesse. Jamais en tout cas je n'aurais attaqué quiconque pour le voler. J'ai déjà eu à me servir d'une épée, oui, mais non pour rançonner, pour me défendre. Je dirais même, pour survivre. Ainsi que pour préserver mon unique trésor.

À ces mots elle rougit légèrement et baissa la tête.

Ces charmes que vous vantiez à l'instant m'auront valu bien des ennuis, croyez-m'en. J'aurais pu en faire commerce, me direz-vous. Mais j'ai toujours eu à cœur de protéger mon honneur. Coûte que coûte. Très jeune livrée à moi-même, j'ai donc dû acquérir une certaine maîtrise des armes, que bien des jeunes filles m'envient à présent. Voire des jeunes hommes. On m'a souvent demandé conseil en matière de combat. J'ai donc pris l'habitude de transmettre mon savoir, d'abord à mes proches amies, puis à des connaissances qui me le demandaient. Je n'irais pas jusqu'à me dire maître d'armes, mais je me pense assez bon professeur. Ces cours ont parfois lieu en lice, mais le plus souvent en forêt.J'ai grandi dans une forêt. Ne m'imaginez pas enfant sauvage recueillie par les loups, nous vivions ma mère et moi dans une petite chaumière. Je reste attachée aux bois comme aux souvenirs de mon enfance. C'est là que je me sens le mieux. Rien d'étonnant, donc, à ce que j'aie choisi d'y donner mes cours.

Elle eut un léger frisson et secoua la tête.

Je vous prie de m'excuser de m'être si longuement étalée... J'étais partie dans mes souvenirs... Je... Revenons à ce qui nous occupe. J'étais ce jour-là accompagnée d'un des mes plus fidèles amis, Zouz, qui m'assistait dans mon cours, et de quelques jeunes filles qui y participaient.

Un sourire amusé parut sur ses lèvres.

À dire vrai, elles n'étaient guère concentrées sur nos démonstrations. La forêt pullulait de baies, et nous n'avons pas tardé à baisser les armes pour emplir nos estomacs et nos besaces. Abandonnant l'idée de faire combattre des jeunes filles gavées de fruits rouges, nous sommes rentrés assez tôt. Je ne me souviens pas avoir croisé personne, j'ai entendu quelques éclats de voix de temps à autre, voilà tout. Satisfaits de notre cueillette, nous avons remis ça le lendemain dans un autre coin. Nous nous entraînions quelque peu entre deux récoltes.

Relevant la tête, elle la tourna vers le juge.

Vous savez tout. Rien de très répréhensible je crois. Mais si ce que vous appelez un faisceau d'indices, et qui ne consiste en rien d'autre qu'un témoignage indirect et absurde, comme l'a si brillamment démontré mon avocat, vous suffit à me condamner...

Sa phrase laissée en suspens mourut dans un soupir désabusé.

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