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Du mariage d'une Etincelle et d'un Sanglier.

petitsuisse
Thibaud fît un signe a Jak qui arrivait aussi. Le cerbère invita le duc a entrer en la chapelle afin d'y prendre place.
Tout en pénétrant dans la chapelle il reconnu une voix puis une silhouette.

-Plume! Comment vas tu?

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Enguerrand_de_lazare
[Devant la chapelle avec Ewaele]

Ha oui parce que non là, quand même...
Certes, il n'avait rien dit lorsqu'il avait aperçu le coche en dehors du campement de la Licorne. Lui pourtant habitué à chevaucher des lieues durant allait faire le chemin jusqu'à Nogent en équipage confortable et chaleureux. Pourquoi pas, après tout...
Pour sur, il n'avait point sourcillé plus que cela en voyant que celui-ci portait les armes de la Comtesse. Après tout, il fallait vivre avec son époque et accepter ce genre de facéties. Il serait donc pour cette occasion le cavalier de la Comtesse, comme en attestaient les armoiries aux yeux de tous offertes.
Nulle remarque également à la vêture, pour le moins surprenante de la jeune femme. Il la savait assez adepte de mystères et férue de ces petits jeux pour ne point poser questionnement afin de savoir ce que dissimulaient cette lourde pièce d'étoffe.
Tout au long du voyage, il s'était contenté, autant qu'il pouvait le faire, de mener conversation plaisante et distrayante. Après tout, ces deux là se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour ne pas se retrouver engoncés dans les bienséances sociales qui pouvaient parfois, à force de convenances ancestrales et entraves vertueuses, rendre voyage en galante compagnie plus barbante encore que la pire des cérémonies d'allégeances limousines. Et c'était peu dire...

Or donc, point de vaines tentatives pour percer ce mystère. Point de ruse qui aurait permis de deviner, ne serait ce qu'une parcelle de ce trésor à ses yeux cachés. Rien de rien.

A mesure qu'ils s'approchaient du lieu de la manifestation à venir, la presse se faisait de plus en plus sentir, attelages et cavaliers divers convergents tous vers le même endroit. En quelques étroits passages, on se serait même cru en ces ruelles sinueuses de la bonne ville de Paris, quand de tous côtés cochers s'apostrophaient avec la gouaille propre à leur profession.

Pieds posés à terre, ils durent encore cheminer un bref instant avant d'arriver devant les murs de la chapelle. Annonce de leurs noms faites au cerbère gardant la porte mieux encore que le Styx. Et là...alors que la rousse lui tournait encore le dos, La Vision à ses yeux enfin offerte. A force de l'avoir vue ainsi dissimulée pendant toute la durée de leur voyage, il en était presque arrivé à croire que cette lourde pelisse ne dissimulait rien de si extraordinaire que cela.

Erreur.
Cruelle et fatale erreur.
Si au moins il ne s'était pas ainsi relâché, il aurait pu se trouver préparé à ce qui s'offrait à présent à ses yeux.
Mais non, mille fois non. Il s'était laissé transporter par leur discussion. Il s'était laissé mener aux portes de cette chapelle. Il était même resté quelques pas en arrière de la jeune femme, ne pouvant par là même point discerner ce fugace regard malicieux qui aurait pu l'avertir de ce qui allait venir, lui permettre d'adopter attitude convenable, voire pourquoi pas presque naturelle.
Mais non. Au lieu de cela, il était resté bouche bée lorsqu'enfin il avait pu admirer la vêture de sa cavalière. Certes, elle lui avait promis effort inhabituel. Certes. Mais là...pour la peine, l'effort était des plus louable, et l'effet, il devait bien l'avouer, des plus réussi.
Du fond de sa remembrance, il n'avait même souvenir avoir vu la jeune femme ainsi parée.
A peine avait il senti le contact de la main de la rousse sur son avant bras, sa bouche tentant maladroitement d'articuler quelque compliment de circonstance.

Reprenant peu à peu ses esprits, l'esprit encore embrumé par l'apparition, il tourna son visage vers celui de sa cavalière, lui murmurant au creux de l'oreille:


Ma chère Ewa, je dois bien avouer que tu as su tenir ta parole au delà de toutes mes espérances. Voilà tenue que tu devrais revêtir bien plus souvent à mes yeux, je te l'assures. Permets moi donc de t'accompagner, si ce n'est jusqu'à l'autel, tout du moins en la place qui nous es réservée.

Petit clin d'oeil complice, avant d'ajouter, l'air amusé:

Et je te promets que je saurai me venger de cette petite cachotterie là.
Phelim
[On arrive]


Toujours dans le carosse en compagnie de la mère de la mariée donc, les piques allaient bon train. 'Fin, c'était plutôt elle qui le cherchait hein ... au début c'était lui, puis il avait dit pouce, mais elle arrêtait pas pour autant une fois lancée. Aussi le Vicomte répondait-il parfois de dépît par des grognements, des ralements voir par des répliques du genre "mais qu'est-ce que vous êtes pénibles".

Et non nous arrivons. Vous voyez la colline là? Le château dessus? Oui? Et bien c'est là-bas que nous allons.

L'Imprévisible n'avait pas pu s'empêcher de passer la tête par la fenêtre du coche pour voir qui du Duc ou de lui avait le plus gros château. Oui bref, compétition typiquement masculine ... et donc, les yeux plissés, complêtement plongé dans la comparaison, Phelim ne vit pas la branche arriver.


Ouille

Vivement, la trogne se retira pour retourner dans la chariotte à l'abri alors qu'avec sa main, il gratta les quelques égratignures sur son visage. Cela lui apprendrait.
Du coup, ça l'avait calmé, il resta sage jusqu'à l'arrivée, tout en expliquant à MarieAlice le pourquoi du comment pour le "tonton alde".

Quand enfin, les chevaux s'arrêtèrent, la porte s'ouvrit sur le Guerrero qui regarda avec étonnement les tenues des gens présents.
S'ils étaient tous habillés plus richement que lui, le Lyonnais put constater avec satisfaction qu'il devait être quand même l'un des plus charmants à regarder, parce qu'il ne trempait pas dans sa propre sueur lui avec sa simple chemise.
Alors qu'il la délaçait un peu plus discrètement, pas sa faute s'ils lui donnaient chaud à les voir, en espérant que la Violette ne lui ferait pas de reproche sur sa tenue un peu débraillée, cette dernière décida d'attirer son attention.


Oh Phelichou, vous rêvez ou quoi?

D'un bond, le héraut descendit et lança de rapides coups d'oeil aux alentours pour s'assurer que personne ne l'avait entendue. Fixant son interlocutrice d'un air mécontent au début, celui-ci se mua en un sourire amusé.
D'un ton moqueur, les bras croisés, il lui demanda :


Alors, on est trop empêtré pour pouvoir bouger?
Elle est belle la licorneuse là tiens.


Mais bon, c'était bien connu, il était la bonté incarnée, aussi se décida t-il à l'aider à descendre et ils prirent bras dessus, bras dessous, le chemin de l'entrée de l'église.
Au niveau du garde, ils s'arrêtèrent et le Seigneur de Tassin la Demi Lune se fit un devoir de les annoncer, en merveilleux cavalier qu'il était.


Voici 'lice, elle est forcément sur la liste elle puisque c'est la mère de la fille.
Et moi, son cavalier. Je dois pas être listé mais vous ne pouvez rien refuser à la mère de la mariée, ça porte malheur. Sinon, ça sera 7 ans d'abstinence sexuelle.


Votre Seigneurie .. Monseigneur ..

Phel était réputé pour être un bon diplomate sachant toujours trouver les arguments qu'il fallait pour régler n'importe quel situation n'importe où.
L'homme n'avait pas protesté, hochement de tête de la part du Guerrero et ils entrèrent.





[Edit : Cohérence, mea culpa.]

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Eilinn Melani
[Rêverie dans un coche]

Alanguie qu'elle était, la jeune Melani, sur ses coussins soyeux, à attendre l'arrivée à Nogent-le-Rotrou. Un mélange entre "j'ai pas envie", et "j'ai envie" qui l'avait prise, et elle avait fini par se perdre dans le sommeil, préférant passer le temps ainsi qu'à repenser à des choses bien déprimantes.
Et ça donnait ceci...


***

Eilinn est allongée sur un divan, sur le dos, les mains tendrement posées sur son ventre. Un long soupir. Un hippie aux cheveux longs se tient assis sur une chaise juste à côté, avec un bloc-vélin et une plume.

Pourquoi je suis là déjà, Christos ?
C'est Aristote qui m'a demandé, il a dit que vous aviez besoin d'un truc qui s'appelle... consultation du bloc-vélin... une psychothérapie.
Et ça consiste en quoi ?
Ben vous me parlez, j'écoute, et après logiquement vous devriez vouloir prendre le voile...
Z'êtes sur ?
Ben... non... Mais il trouvait ça drole comme idée...
Parce qu'Aristote est drôle ?
Mais oui, vous imaginez pas ! Il adore faire des blagues à Dieu ! L'autre jour, il me racontait une blague super drôle, c'était l'histoire de Toto qui était aux latrines, mais il pouvait pas raconter la suite parce que Toto avait fermé à clé, hahaha !!!
Christos se tord de rire par terre.
Eilinn se pince l'arête du nez entre deux doigts.

Bon et sinon je dois dire quoi ?
Ben je sais pas, parlez-moi de votre enfance, vos parents vous battaient ?
Non mais ça va pas la tête ?
Ah nan mais moi j'en sais rien aussi ! Enfin bref, la séance est terminée, je dois aller faire un poker avec le Sans-Nom, Aristote et Dieu.
Et c'est qui qui gagne ? Le Sans-Nom ?
Oué, lui il triche, mais Dieu il a toujours une quinte flush...
Ca doit être ennuyeux...
Non, je vous assure que c'est super drôle quand on applique les règles du strip-poker !
Yeux écarquillés d'Eilinn...
Enfin je vous laisse, on se revoit dans une semaine !
Christos disparait dans un nuage de fumée rose, et Eilinn se réveille.

On est arrivés damoiselle Melani...

La jeune fille descendit du coche, dans sa robe made in Attia :



Elle se présenta devant Conrad le garde, et grommella un :

Eilinn Melani...

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Lucie
[Arrivée d'un Taciturne et d'une Blanche]

« Je prends la plume ce soir …», cela avait été les premiers mots de la dernière missive qu’elle avait envoyé à celui qu’elle s’amusait à surnommer, Vicomte, malgré qu’il n’y fût plus.
Bien que l’écriture de celle-ci datait de plusieurs mois, Lucie se souvenait parfaitement de chacun des mots qu’elle avait employé.
Et puis il y avait eu la petite bafouille pour le soutenir à quelques heures du grand saut.
Le silence avait été le retour et la Brune se demandait bien si cela signifiait que sa franchise bien connue, avait finit par avoir raison de cette amitié de longue date, n’ayant pas l’habitude de celui-ci.

Son premier réflexe fut d’annuler sa venue aux festivités.
Mais c’était sans compter sur certaines paroles sages de son Ténébreux.
Ce que ça pouvait être agaçant par moment de constater à quel point il pouvait la connaitre par cœur, et trouver les mots qui faisaient systématiquement mouche.
Bref, le jour J étai arrivé.
En pleine mission, la Blanche n’avait guère vu le temps passer.
Et absorbée comme elle avait le don de l’être, Lucie aurait été capable de se réveiller bien trop tard, involontairement cette fois-ci, si Ysaoth n’avait pas eu le soin de lui envoyer un petit mot pour la prévenir qu’il passerait par le campement des Blanches pour la récupérer.

Brèves retrouvailles avant de reprendre la route pour Nogent, qui lui réchauffèrent l’être.
La Brune essuya le regard inquisiteur de son Ténébreux lorsqu’il constata la pâleur de son visage et les cernes noires sous ses yeux.
Avait-il remarqué aussi la fièvre qui lui tenait compagnie depuis quelques jours ?
Que pouvait-elle bien lui dire ? « Oui comme d’habitude je n’ai quasiment point fermé l’œil de la nuit et de surcroit j’ai trouvé le moyen de tomber malade, ce qui n’arrange pas mes affaires parce que j’ai un groupe à mener et à préparer à une éventuelle guerre. »
Si cela était suffisant pour excuser le manque de repos, ce n’était guère le cas pour le quasi manque de soin.
Certes, cela lui permettait de tester sa résistance à la douleur, mais il n’en restait pas moins qu’elle devait rester vigilante car à moitié vivante, elle ne pourrait diriger les filles correctement…
Mais avait-elle vraiment le choix ? Pouvait-elle vraiment faire autrement ?
Tous les deux connaissaient parfaitement la réponse…
Alors oui, ce jour là elle joua au blonde en faisant celle qui ne comprenait pas l’expression de son regard, se contentant de mimer un sourire rassurant.
Et elle enchaina sur leurs filles, lui demandant des nouvelles légèrement déçue qu’elles ne soient pas avec eux pour l’occasion.
Mais faire faire autant de route à des petites puces en si peu de temps, n’était pas raisonnable.
Fichu instinct maternel…

Enfin il lui donna les dernières nouveautés de l’Ost et du BA… et déjà un certain château en Alençon se dessinait.
Arrêt dans une auberge du village pour se rafraichir.
Son chéri lui avait choisi une robe bleue avec quelques touches argentées à dentelle.
Comme souvent pour ce genre d’occasion, ses cheveux étaient attachés en un chignon sophistiqué.
Seules quelques mèches ondulaient au dessus de ses épaules ou entrecoupaient négligemment sa nuque.
Et bien que cela ne fût probablement pas de rigueur et dépareillait complètement avec sa toilette, elle avait fait tout de même une place pour son épée, où l’on pouvait voir sur la garde le linceul orangé, signe de son appartenance aux Blanches et de son rang en l’Ordre.
Enfin, une cape frappée de l’Ecu Vert vint recouvrir ses épaules, qu’elle retira probablement une fois dans la chapelle.
Fin prête, le temps de replacer correctement le col de chemise de son Brun et de lui souffler à l’oreille un dernier doute…


Tu sais, je ne sais pas si nous allons êtes les bienvenus, maintenant. Tu imagines si on se fait refouler ? Remarque au moins je serais fixée…


Petit sourire qui en disait long à la fois sur le côté comique que pourrait prendre la situation et en même temps sur l’appréhension que les choses se passent ainsi, juste pour une franchise un peu trop… ou pas assez…
Bref, les voilà en route pour la chapelle privée d’un Vicomte, dans laquelle la Brune leur trouvera un petit coin sombre à l’abri des regards, une main glissée dans celle de son autre …
Et pour Conrad ?... Bah, il est déjà bien occupé, et puis faut bien lui compliquer un peu la tâche sinon c'est pas drôle, non ?


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Une Brune parmi tant d'autres qui prends ce monde pour ce qu'il est... un théâtre où chacun doit jouer son rôle
Isaure Beaumont-Wagner
Nogent le Rotrou. Voilà deux jours qu’elle y logeait. Deux jours qu’elle se préparait pour les festivités. Et quoi de mieux pour patienter que de passer du temps avec sa chère cousine ? Et les minutes, les heures et finalement les deux jours s’étaient écoulés paisiblement. On avait peu croisé la promise, absorbée qu’elle était par ses préparatifs.
Devant la chapelle s’avançaient deux cousines, l’une blonde, l’autre brune. L’une au sourire crispé, l’autre au sourire épanoui. Elles n’avaient rien en commun, si ce n’est cette fierté qui émanait de leur petite personne.

Isaure était impatiente de voir Aléanore s’avancer vers l’autel. Elle avait hâte de pouvoir lui parler. Depuis quelques jours déjà, une question la taraudait : se mariait-elle par amour ou bien par devoir ? Elle savait bien ce que Clémence en pensait, elle s’était faite à cette idée et la partageait. Mais se pouvait-il que son idole aime ?

Elle secoua brièvement ses boucles brunes, elle aurait tout le temps d’y songer, plus tard. Pour le moment, elle devait se concentrer sur les nombreuses personnalités présentes pour mieux les éblouir. Dressant toujours un peu plus la tête, elle rattrapa sa blonde cousine et enroula son petit bras autour du sien. Son regard balayait les environs, cherchant des têtes connues. Cassian était-il déjà là ? Il lui tardait de le retrouver, de lui parler. Pourtant, il faudrait faire attention. Clémence ne voyait pas d’un bon œil leur amitié.



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aldebbarant
Aldebbarant n'était pas là pour accueillir les invités: un ours, comme à son habitude. Lui qui aurait du être là en premier, se faisait attendre. Et dire qu'il râler contre feue son épouse quand elle le faisait lambiner. Et voilà le Duc nu dans sa chambre, attendant ses serviteurs qui tardaient à venir. Et le voilà reparti en digression mentale sur son avenir avec sa nouvelle épouse. L'aimait il? Sa présence l'apaisait, de cela il était sur. Mais de là à dire qu'il éprouvait l'amour avec un grand A c'est une mer qu'il ne voulait pas franchir.

Alors qu'il pensait à tout cela, il n'entendit pas ses gens entrer et attendre avec sa vesture sur les bras. Il se tira de ses rêveries et les avisa:


ET BIEN ALORS, C'EST QUE MAINTENANT QU'ON ARRIVE?
Mais maitre, nous sommes là depuis quelques minutes...
ET VOUS NE VOUS ÊTES PAS ANNONCES?
Euh maitre...
QUOI? VOUS ALLEZ ME TRAITER DE VIEUX GÂTEUX SÉNILE MAINTENANT?

Aucun serviteur ne s'y serait aventuré d'autant plus qu'ils connaissaient la raison de son ire et ne lui en tinrent pas rigueur, étant majoritairement un bon seigneur à qui l'on pouvait parler.

L'habillage commença par un lavage de son corps via des linges propres trempés dans une eau chaude parfumée à la citronnelle. Puis vint le séchage et la mise des dessous propres. Chaque serviteur, sa tache spécifique accomplie quittait la pièce afin de continuer à s'occuper du mariage et de sa préparation. Une longue chemise de soie lui fut enfilée. Elle était de ton ocre et garni de liserés d'or le long de son col. Puis vinrent ses chaussettes blanches. Il enfila ensuite ses chausses couleur rouge en coton finement tissé.


(la suite demain ^^)

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Futur marié à Aléanore... discours de sourds en perspective.
Père de Clémentine, d'Aude, de feu Bélialith et de feu Enoriel
Duc de Nogent le Rotrou
Chevalier de Dévotion de l'Ordre Hospitalier

"La gloire s'acquiert en faisant ce qui mérite d'être écrit, et en écrivant ce qui mérite d'être lu" Pline l'Ancien
Jehanne Elissa
- « Ou allons nous déjà, Vescomtessa ?

- « Nogent le Rotrou, vous le savez.

- « Je voulais juste être sur que vous voulez aller dans le Nord, Vescomtessa. Mais si tel est votre souhait…

Allez, zou, le coche s’emballe ! Et zou, la petite main de la Vicomtesse vient fermer les rideaux. Maintenant passons aux choses sérieuses : dormons.


Et ainsi entre mi-sommeil, mi-éveil et totale rêverie le temps passa, le coche frappé des armes Volpilhat sillonna les routes du Royaume pour monter vers ce drôle d’endroit qu’est l’Alençon et cet endroit au nom encore plus drôôôôle qu’est Nogent le Rotrou. Prononcez « Nogente le Rotrou » soit avec l’accent chantant du sud, d'oïl savamment saupoudré d’Oc et de reliques d’une Royale grandeur espagnole. Finalement ils arrivent et c’est avec un quota de sommeil ayant explosé tous les records jamais atteints, une envie de marcher presque sauvage et les joues rosies par l’attente que l’héritière Goupil saute de l’habitacle du coche dans un déferlement de froufrous.


Pour l’occasion elle s’est vêtue de mauve, chose rare chez elle que de porter une telle couleur sombre mais la robe, une de ces merveilles de La Cagneuse avait des bordures de fil d’or sur les épaules et le buste . Avant de penser à aller se présenter se sont les grosses mains de Martha qui l’attrapent pour arranger sa tenue : c’est que s’habiller dans un coche ne ne donne jamais un résultat impeccable. Alors à l’abri des regards elle se laisse tresser sa masse de cheveux roux non sans esquisser une grimace, puis en même temps glisser quelques fils d’or dans la natte, poser la couronne sur le crane, elle se laisse défroisser la robe et l’ajuster. Enfin l’inéluctable touche finale est apportée : un peu de parfum de pomme avec note de cannelle déposé derrière les oreilles, sur les poignets et le cou. Un sourire contrit adressé à Martha, car elle l’aime bien Martha, comme elle aime le monde entier d’ailleurs, mais tout à fait franchement, c’est bien mieux quand Eilinn le fait.

Mais vous devez le sentir lecteurs, du moins lecteurs qui ont déjà lu une fois ou plusieurs la petite Jehanne Elissa Raphaëlle de Volpilhat : elle est d’une humeur de chien. Quitter Cauvisson en plein été alors qu’elle a annoncé ne pas vouloir en sortir ? Passe encore, elle aime bien Aléanore et c’est une précieuse occasion de voir Eilinn. Faire plus d’une semaine de trajet ? Passe encore, elle a pu dormir. Venir à un mariage ? Ah… Passe pas. Et oui, et oui, le mariage est d’actualité en ce moment dans la vie de la jeune Goupil, même que sa main est en cours d’être donnée, même qu’ils sont en pourparlers, même que… Enfin, du changement à l’horizon, ce changement qu’elle a accepté, qu’elle souhaite, mais qui vient sacrément changer sa petit vie paisible d’été. Alors venir à un mariage, de surcroît à celui de sa potentielle hypothétique vassale, je vous laisse imaginer comme ça met son avenir incertain en exergue. Et elle n’aime pas ça.

En avançant vers la Chapelle et en se préparant à décliner son identité, elle envoi ça et là quelques sourires polis tandis qu’elle ne peut s’empêcher de se demander si ils sont au courant de la « chose ». S’ils sont au fait de ce qui se trame dans sa vie, si les ragots sont allés plus vite que les négociations, si on va la regarder autrement ou si… L’immense regard vert accroche un blond. Et quel blond ! Il aurait pu être la digne relève de son Seurin !


Eilinn Melani…

- « EILINN !

Petite Goupil qui saute presque sur place et se hausse sur la pointe des pieds pour voir les cheveux bruns. C’est à son cœur de faire un bond, c’est à l’anxiété qui s’était logée en plis disgracieux sur son front de disparaitre, et c’est l’éternel faciès horriblement joyeux de venir reprendre ses droits. Délaissant Martha et ignorant ses « donasièla…donasièla… » elle fait les quelques pas la séparant de son amie et sans crier gare la serra dans ses bras. Quoi ? On est à un mariage ? On pourrait mieux se tenir ? Ah… Figurez vous que cette idée lui traverse la tête donc elle lâche son étreinte pour se placer sagement aux côtés de son amie mais en n’oubliant pas de lui prendre la main.

- « Je suis si contente de te voir Eilinn ! J’ai des choses à te dire, il faut que l’on parle de… Enfin…

Le rose vient colorer ses joues rondes tandis que ses yeux eux, cherchent le regard de son amie. Oh Eilinn, Eilinn, nous ne nous abandonnerons pas, nous resterons amies… Un soupir aurait pu percer si voir amie-dame de compagnie ne lui avait pas fait tant plaisir. Héritière Goupil qui a encore gazouillé et sauté de l’humeur maussade au bonheur simple qui est son quotidien, héritière Goupil qui chasse un nuage d’anxiété par la vue d’un visage, héritière Goupil qui est certainement trop restée dans son marasme et qui l’a donc invité à chaque instant de sa vie. Mais un sourire, une amie, ça efface tout le mal – bisous bisous bisounouuurs -. Comme il est bien, comme il est doux de savoir s’enthousiasmer aussi rapidement !

- « Mais plus tard. Tu es très belle aujourd’hui Eilinn et… » Elle se tourne alors vers le garde blond. « Jehanne Elissa Raphaëlle de Volpilhat. »

Et un sourire que l'on pourrait qualifier d'exquis, un de ces sourires d'enfant noble parfaitement élevée, non, non, non pas un de ces sourires mais son sourire imparfait. Allez, bel éphèbe, ouvre que l'on entre dans l'arène... Et que l'on puisse papoter en douce, confortablement assises.
MissRose
[Domaine de Trun - Quelque part entre vieux souvenirs et amères déceptions ... puisqu'il fallait bien !]


Les courriers se succèdent, mais ne se ressemblent point ... ils peuvent annoncer des grandes joies, des grandes tristesses. Le courrier reçu ce jour là et qui avait obligé le pigeon livreur a pousser jusqu'en Maine n'était point de ceux là. Seaux décacheté, lecture, relecture et re re lecture attentive. Il fallait bien ça pour que ces mots là prennent tout leur sens. Mais de sens en avaient ils vraiment ?
Une invitation, un mariage, une farce peut être ... ? non, c'en était trop risible pour que ce soit une farce.

Un sourcil qui se lève, suivi d'un rictus ... agacé il fallait bien le dire ... ou le penser plutôt, surement plus convenable ... et dans ce Monde là, Dieu sait qu'il fallait garder les convenances.

Toute fraichement revenu de mission, puisque parait il ... il fallait, Rose était passé rapidement au Domaine de Trun afin de se vétir décemment pour cette Grande Occasion. Aranelle sa fille l'attendait de pied ferme, visiblement elle se faisait une joie de cette Grande Occasion.C'était du moins ce qu'en avait conclus Rose a son arrivée chez elle, au vue des trépignements de sa fille. La joie de Rose était ailleurs. Revoir Aranelle qu'elle n'avait vu depuis bien trop longtemps, depuis son départ en mission, et c'est pour elle donc qu'elle avait accepté de faire ce voyage. Elle aurait pourtant eu bien de bonnes excuses pour son absences, mais sa fille et cette joie d'assister à la représentation lui avait fait changer ses projets.

Ainsi donc son vieil ami était condamné à ne plus la surprendre. Il avait atteint le pire il y a peu et là avait été la plus grande surprise. Elle n'avait toujours pas compris les raisons obscures de cet sortie d'hermitage ou plutot si, elle les comprenait mieux depuis quelques jours. Il lui avait fallut du temps, a croire que les vieux souvenirs sont coriaces, tout autant que certaines déceptions sont lourdes, mais bon, elle n'était plus a une déception près la Rose. Et malgré tout, les souvenirs subsistaient.

C'est donc parée de sa dernière robe acquise, toute vêtue de soie grenat et de brocart d'or, que Rose sortit de sa chambre devant les yeux impatients de sa fille qui elle était prête depuis fort longtemps déjà. Il était vrai que depuis son retour, les occasions de passer du temps avec elle avaient été rares pour Rose. Elle avait du partir en mission, le devoir ne s'alourdissant pas des sentiments d'une Mère.

Souriant à sa fille, sachant qu'elle allait lui procurer un grand plaisir, elle annonça donc


Nous pouvons y aller !



[Nogent le Rotrou - Théâtre désormais ducal]


Le voyage jusqu'a Nogent avait été agréable mais long, la chaleur ambiante était lourde mais la joie d'Aranelle aurait rafraichit n'importe quel lieu que Rose aurait traversé. Elle avait laissé Argento aux Ecuries, préférant un mode de transport qu'elle usitait peu depuis quelques temps. Définitivement plus confortable, mais aussi beaucoup plus lent.
Le carrosse pénétra enfin dans le domaine et s'arrêta non loin de la petite esplanade de la chapelle déjà remplie des convives.
C'est en descendant les quelques marches du carrosse qui l'a séparait du pavé qu'un sourire naquit sur son visage a l'idée de revoir aussi son époux, surement fraichement revenu de son Secrétariat d'Etat.

Alors que ses pas frôlaient les dalles centenaires qui les séparaient de la chapelle, accompagnée de sa fille, Rose pensa qu'elle ne connaissait de la future mariée que son nom, hérité d'une Pair de France, ce qui en soit était notable et devait sans doute permettre a la demoiselle de se voir ouvrir des portes sans même avoir à les pousser. Du fait de cette filiation, la personne devait être jeune a n'en pas douter, beaucoup plus jeune que son ami.

Elle refoula un rire en pensant que celui ci avait dû retrouver quelques vigueurs à l'annonce de sa récente promotion, vigueur qu'il avait du employer à trousser une jeune pucelle. Seule explication à la rapidité de ce mariage sans aucun doute.

Chemin faisant, la Mère et la Fille étaient arrivé aux abords directs de la Chapelle, cherchant du regard, Rose n'aperçu pas son époux, elle se dit qu'il était peut être déjà rentré en la Chapelle.S'approchant près du garde qui était visiblement là pour trier les entrées, Rose aperçu Thibaud de Lagarde fidèle ami de la Famille, vassal et futur parrain de sa fille qui y entrait justement.
Des tètes connues, d'autres inconnues, normal puisque la mariée était angevine, Rose pris la main de sa fille qui semblait un peu perdue et la guida pour pénétrer dans le lieu saint.


Viens, nous finirons bien par apercevoir ton Père.

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~ Sic Transit Gloria Mundi ~
Riwan Nathan
J'étais frustré.
Si Blanche détestait parler aux domestiques, moi j'aimais ca. J'appréciais pouvoir leur donner des ordres, leur rappeler leur position dans la hiérarchie sociale. D'une certaine manière j'aimais mes domestiques. Leur montrer à quel point ils étaient méprisables m'apportait une jouissance particulière. Oui, sans eux ma vie aurait sûrement été bien triste. Le Très Haut avait bien fait le monde. Assurément il avait créé les domestiques et autres valets pour me rendre heureux. Quel Dieu plein d'amour !

J'étais frustré. Blanche avait parlé avant moi. Je n'avais même pas eu le temps d'égrainer tout mes titres. C'était pourtant beau à entendre.
Pire, Blanche avait oublié mes fonctions de Grand Officier de la Couronne et de membre du Grand Conseil de Sa Majesté.
J'étais vraiment frustré.

Heureusement j'avais pensé à venir avec mon manteau d'hermines noir. C'est beau les manteaux d'hermines. Je pouvais rivaliser d'élégance avec les pairs de France. Mieux le noir était plus élégant, plus noble, que le bleu. C'est moche le bleu. C'est banal.

Frustré donc, mais digne.
Un sauvage aurait certainement dit bien fort:
"Nan mais t'es bien mignonne Blanche, mais je suis encore capable de me présenter. Et pis t'aurais au moins put le faire bien. Me manque la moitié de mes titres".
Un bourgeois se serait contenté d'un murmure à l'oreille: "la prochaine fois n'oublie pas mes autres titres ou plutôt laisse moi faire".
Mais que ferais un sauvage ou un bourgeois au mariage d'un Duc ? Non, le monde était décidément bien fait.
Je me contente donc d'un sourire à Blanche et, puisqu'il faut bien montrer au gueux qui nous accueille à quel point nous sommes heureux nous, j'ajoute ces mots:

Vous êtes ravissante Baronne.

Le garde nous laisse passer.
Aranelle
[A Trun, ou moment entre Mère et Fille]

On l'avait prévenu d'un nouveau voyage, pour un mariage cette fois. Son tout premier mariage, à vrai dire. Le vent tournait, elle le sentait. Depuis son arrivée en Alençon, beaucoup de choses changeaient en elle, elle devenait plus responsable, faisait beaucoup de choses dont elle n'avait jamais eu l'occasion, et cela n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Elle était très heureuse depuis, passer du temps avec son Père, avec sa Mère et ses amis Alençonnais était un plaisir auquel elle n'avait jamais gouté.

Vêtue d'une robe rouge vermillon, cette couleur dont elle raffolait tant, elle attendait sa Mère. Elle reconnaissait avec plaisir que Rose était aussi longue à se préparer qu'elle. Ce n'était de loin le seul point commun que Mère et Fille partageaient. Effectivement, la liste était trop longue pour l'énumérer sans oublis. Puis, sa Mère était enfin prête, habillée d'une robe splendide.

Aranelle répondit à sa Mère d'un large sourire, comme à son habitude, elle prit la direction vers l'extérieur d'un pas ferme et impatient. Peu de dire qu'elle avait hâte de retrouver son Père et ses amis à ce mariage...


[A Nogent le Rotrou, où la Chapelle se remplit...]

Le carrosse, bénit soit son créateur. Moyen de transport moins rapide, c'est vrai, mais ô combien plus confortable.
Arrivées à une certaine heure, plus tard que l'heure prévue, la jeune Ried croyait qu'elles étaient en retard, mais cela s'avéra faux. bien sûr, elle étaient bien plus en retard que Ztneik, mais bien en avance sur certains. Le moment étaie parfait. Elle eut le temps de discuter un peu avec Jak, son ami. Il était temps de rentrer dans la chapelle pour commencer la cérémonie religieuse apparemment. Elle vit sa bonne amie Blanche, à laquelle elle adressa un grand sourire. Elle n'eut le temps d'aller lui parler, sa Mère l'emporta par la main, ce qui fit sourir la jeune femme.

Au moment d'entrer dans l'édifice religieux, elle chercha d'un regard vif son Père, apparemment bien caché parmi toute cette foule, ou surement déjà rentré...

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Oceade
Plus grand chose ne pouvait la surprendre de la part d'Aldounet, alors un mariage, ma foi..
Elle entra dans la chapelle, regardant les gens toilettés déjà arrivés ne cherchant qu'une seule personne du regard.
Pas envie de faire des politesses et des simagrées à tout va et elle ne se forcerait plus à faire semblant.
Oui, le Cara avait changé, un petit exode forcé l'y avait aidé.. Un exode qui n'avait que renforcer ses sentiments pour son Tiduc et qui, aussi, lui avait apporté une jolie surprise.. Un sourire en coin apparut sur ses lévres imaginant déjà les réactions à venir lorsque cela serait officiel.. Pauvres hérauts, ils allaient avoir du boulot à ne plus savoir qu'en faire.
Elle aperçut enfin son fiancé en discussion auprés d'une jeune femme qu'elle ne connaissait pas. D'un geste machinal elle caressa la bague qu'elle portait depuis une certaine soirée en taverne à Bertincourt.
Ne pouvant héler Thibaud elle attendit qu'il s'aperçoive de son arrivée.
Clémence de l'Epine
Ravie. Il la laissa passer sans problème. Parfois, la jeune Epine se disait que la vie était vraiment trop facile. Mais alors, seulement parfois. D’autres fois, elle se complaisait dans des pensées moroses et hypocrites, maudissant les affres de sa noblesse alors même qu’elle les adorait. Je n’aime pas être riche, je n’aime pas être cette tendre héritière qui ne dit jamais un mot de travers et qui s’effraie quand on la regarde - qui s’effraie faussement : la petite est farouche mais elle n’est pas timide. Elle ne l’est plus. Je n’aime pas, oh non : j’adore ça. Mais me plaindre a toujours été un de mes grands passe-temps puisque je n’avais rien d’autre à faire que d’observer de tout près ma misérable vie.

Si misérable, qu’on se le dise !


Cherchez-vous quelqu’un en particulier, Isaure ? demanda d’un ton badin la blonde demoiselle, tout en l’observant d’un œil circonspect. Elle se doutait plus ou moins de la réponse : « non personne, pourquoi donc ma chère cousine ? ». Avec une voix si douce et innocente… qu’on ne pourrait pas même penser qu’elle put mentir. Mais Clémence se méfiait. Il y avait ce petit paon – méritait-il une majuscule – en qui elle n’avait aucune confiance.

Le tout n’est pas de chercher, Isaure. Mais de trouver. Trouver les bonnes personnes, j’entends.

Et ce faisant, après un petit sourire à sa cousine, elle l’entraîna rejoindre Blanche non loin devant elles. Une ritournelle agaçante lui revint en tête. De celles qu’on fredonne si facilement en France et qu’elle s‘est déjà surprise elle-même à reprendre : « les Bretons, c’est comme les cochons… » et on connait la suite. Sauf que depuis qu’elle connait Blanche – une des rares Bretonnes qui daigne sans doute venir mais surtout revenir en France – elle ne comprend plus du tout le sens de cette rengaine. Elle n’a pas l’air bête pour un sou, cette blonde Hermine, et elle ne se rapproche pas tellement du cliché fruste et grossier que l’on prête facilement aux bretons. Alors bon… certaines certitudes ne sont pas loin de flancher.

Blanche ! l’interpelle-t-elle alors d'une voix étouffée - on est dans un lieu de culte tout de même -, la saluant d’un sourire aussi large que sa réserve et sa pudeur le lui permettent. Vous devez aimer la France pour vous y rendre aussi souvent ! Et bien ? La Bretagne ne vous convient plus ? Remarque on ne peut plus narquoise, quand on connait le chauvinisme breton…

Et de tourner un regard interrogateur vers le blond – l’autre, pas celui de la porte- : on ne se connait, pas je crois ? Je pourrais te gratifier d’un « Votre Altesse » si je le voulais. Car oui, je sais qui tu es, j’ai des oreilles et j’ai bien entendu Blanche t’annoncer fièrement à l’entrée de la chapelle. Mais ça te ferait trop plaisir de croire que l’on peut te reconnaître hors de ta contrée lointaine. Surtout que moi, tu ne sais pas qui je suis, et que ça ferait drôlement tâche que je sois au fait de ton identité sans que cela soit réciproque. Un peu comme si d’emblée, on installait une relation de supériorité.

Pouah.
Gwenn
Mais il m'emmerde, avec ses compliments à la con !
A peu de choses près, la vulgarité des mots, peut être -quoiqu'elle l'apprécie, cette familiarité des pourceaux de Rohan, ces bâtards plein de crasse qui s'enfument d'injures à longueur de journée- à peu de choses près, donc, c'est ce qu'elle pense, mais qu'elle se garde bien de dire, parce que ça ne se fait pas.
En unique réaction, elle lui lance un regard noir, fusée brutale et grise qui traduit très bien le message. Traitresses, ses joues se teintent de rose, un rose très clair mais qui transparait immédiatement au sommet des pommettes blanches. Elle tourne les yeux sans plus attendre vers Clémence qui s'avance vers elle, se souvient alors de Cauvisson et de ses échanges, de ses rencontres aussi, et le rose devient gage d'amitié.
Joie, même, que de la revoir aussi vite.


Clémence ! lui répond elle en redressant ses lèvres dans un sourire. Les rides se meuvent, deux juste, à la commissures des lèvres, qui lui donnent un air mutin et capricieux. Juillet ne me parait plus aussi loin, maintenant que je vous retrouve !
Et puis, il y a Isaure à ses côtés, qu'elle a cru être allée en l'Hôtel Alterac plus avant, mais elle ne poussera pas l'audace à demander. Elle lui sourit juste, un peu condescendante, puisque plus vieille, et étonnamment plus blonde aussi, n'oubliez pas.

C'est la France qui m'aime plutôt, ma chère Clémence, ajoute t'elle, un brin déconfite. Car elle m'invite, et c'était une joie certaine que de venir.
Damoiselle Isaure, sourit elle en glissant les yeux vers la brunette, c'est un plaisir.
C'est qui exactement, déjà ? Clémence ne m'en aurait elle pas parlé ? Quoique...
Nous avons échangé tellement de choses en si peu de temps ! Des drames, des cachotteries, des interventions d'éclairs et de fureur en poudre, de mort et de sang... Y avait il, réellement, place pour des présentations en bonne et due forme ?
Assurément que nous. Aussi, l'occasion est venue, et elle se rit, la môme Walsh, de pouvoir enfin le présenter, lui. Pas que cela lui causât bonheur tout particulier, non, il eût été plus agréable qu'un crieur s'en charge, mais en vérité, le présenter lui, cela voulait dire que l'on avait besoin qu'il le soit. Or, elle, l'avait on, juste avant, présentée à Clémence ?
Non pas.
Blanche était connue là où lui ne l'était pas, invitée là où il ne l'était pas, et ô ! Prise par la main même.

Main qu'elle posa en gage d'affection contre celle de l'Épine, large sourire, je t'aime bien tu sais, depuis l'autre jour et le sang, et Aléanore.


Vous vous en doutez, Clémence, que je ne puis vivre loin d'elle très longtemps. Aussi j'ai décidé cette fois-ci d'en emporter un bout avec moi, et de demander à Riwan Nathan, Duc de Brocéliande, Baron de Carentoir, Grand Officier de sa Majesté, et aussi, le saviez vous ? Membre du Conseil Grand Ducal, de m'accompagner.
Regard entendu au freluquet blond. Tu me dois un gage, Riwan.
Votre Altesse, je vous présente la jeune demoiselle de l'Épine, Clémence, récente vassale de Béatrice de Castelmaure-Frayner, et fille de Marquis.

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Riches, tenez bon !
Aleanore
La main gantée au dessus de la poignée .. En théorie, c’est l’image qu’Aléanore a d’elle, sauf que la main n’est pas gantée contrairement à l’habitude, et qu’elle reste désespérément le long du corps, retenue par des interrogations sans fin. Pourquoi as-tu peur Aléanore ? Est-ce si dur de dire oui ? Tu l’as pourtant récité avec d’autant plus d’application que tu ne peux l’entendre. Mais alors quoi ? Commençons par le début, l’aimes-tu ? Silencieusement, les lèvres articulent le mot honni, non, il n’est pas question d’amour dans ce mariage, comment pourraient-ils prétendre le contraire, mais alors quoi ? Si ce n’est ce calme qu’il t’offre quand il est à tes côtés, ces divins moments de tranquillité où il n’est plus besoin de se faire bien voir, être soi, une révélation que la possibilité d’être juste soi-même sans être jugée, pouvoir rire à en perdre haleine sur un bon mot de son fiancé, rester des heures à contempler béatement les fleurs des jardins sans qu’on n’y trouve rien à redire, et pouvoir se reposer à l’ombre de quelqu’un de plus fort que soi. Etre soi-même.. Tout l’amour des hommes ne vaut pas ce cadeau que lui fait son promis, alors inéluctablement, ce mariage ne peut que se faire, ne peut que donner des bonnes choses .. Car tu n’as pas d’âme Aléanore, alors comment comprendrais-tu la nécessité d’avoir une âme-sœur .. Mais encore, Aléanore ? Dans le dos droit coule un frisson d’effroi à l’état pur, pire que la mort, pire que l’amour et pire que les hommes : l’Homme.. Et s’il .. Pas comme ça, pas comme Lui, la voilà, la vraie raison de ta peur panique, voilà ce qui retient ta main à l’orée de ton destin, ce qui suivra les sacrements du mariage. Sera-t-il aussi doux et attentionné qu’il l’est chaque jour ? Ou sera-t-il un monstre assoiffé de douleur et de stupre comme l’image que se fait Aléanore de tous les hommes depuis la nuit mâconnaise ?

Volent en éclats, les questions qui attendront d’être posées sur la table plus tard, éclate en morceaux l’angoisse frénétique de l’Etincelle, la porte s’ouvre et avec Grimoald, c’est le vent des Alpes qui s’engouffre. Quand le corps du Montmorency s’appuie contre le plastron de fourrure, c’est un soupir qui s’extirpe des lèvres de la promise, la peur la glaçait, la tendresse spontanée la réchauffe, alors les bras glissent autour du corps de Grimoald maintenant aussi grand qu’elle.

On s’retrouve en bas !

Des mots d’une simplicité enfantine, un rire à la tonalité cristalline, et soudain, une évidence : Avant tout était si simple et beau et il était là .. Les mains viennent glisser dans la chevelure brune du garçon, car il est toujours là, non, elle ne le repoussera pas cette fois, et serrée contre lui, plus qu’elle ne le serre contre elle, Aléanore se laisse bercer par les souvenirs, à une époque où à ses yeux rien n’était plus important que les edelweiss au sommet des Alpes et qu’importe si pour cela, il fallait affronter le froid et les impériaux. Et parce qu’elle n’est que sourde et pas muette, l’Etincelle fredonne en relâchant le Montmorency, avant de lâcher, constatation qui n’a lieu d’être que parce qu’elle est sincère.


-« Tu es beau. »

Le sourire se fait tendre, comme on regarderait un cousin dont on est fier mais pas trop pour ne pas le conforter abusivement dans cette idée. En attendant, Clarisse de faire des signes à sa maitresse en lui montrant la porte.

-« Et bien, ouvre donc ! »

La porte s’ouvre sur une baronne d’émeraude vêtue, et la tête fine de l’Etincelle s’incline alors même que le corps fluet s’écarte du garçon pour revenir au centre de la pièce, lueur de défi et de fierté mêlés dans les noisettes quand elles se posent sur l’Angevine.

-« Venez-vous rectifier les derniers plis ou contempler votre œuvre ? Car il s’agit là d’une œuvre et qui mieux que moi pouvait la revêtir ? »

Regarde-moi Alatariel , ne suis-je pas la plus belle ? L’incarnation même de l’élégance et la beauté ? Si tu as fait vœu d’humilité, permets que je sois orgueilleuse pour deux et regarde-nous. L’Etincelle de faire un tour sur elle-même avant de fixer le psyché dans l’angle et le menton se redresse tandis que d’un regard, elle se jauge, superbe dans cette fierté qui fait ce qu’elle est.

-« La mode, c’est Nous, Baronne.. Allons-y, ils attendent.»

Et Aléanore sans plus attendre de quitter la pièce, non sans un dernier regard à son reflet, nuancé de détermination et d’orgueil, et quand le regard fixe les corridors qu’elle traverse, alors dans les noisettes, il y a cette phrase qui guide chaque pas de l’Etincelle, celle qu’elle sème derrière elle à chaque fois que ses pieds touchent le sol, celle dont on s’imprègne quand les prunelles mordorées se posent un instant.

« Je suis Aléanore Jagellon Alterac et le monde est à moi. »

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