Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

Du mariage d'une Etincelle et d'un Sanglier.

Alycianne
- Bien avant, au fin fond d'un couvent mainois...

"Demoiselle Alycianne, demoiselle Alycianne ! Une missive pour vous !"

La fillette, qui allait sur ses huit ans, releva la tête du parchemin dans lequel elle était plongée. Un instant, ses sourcils se froncèrent, on la dérangeait. Mais l'annonce de -peut-être !- nouvelles de sa famille emporta au loin sa précédente lecture, elle se leva rapidement en lissant machinalement les plis de sa simple robe blanche, et se précipita à la rencontre de la nonne.

"Pour moi ?"

Elle arrache -mais avec un "Merci" tout de même, on est Alycianne, ou l'on ne l'est pas- le vélin des mains de la grosse femme, et s'empresse de desceller le message framboisé. Son petit nez se fronce tandis qu'elle parcourt des yeux la lettre. Arrivée à la fin, elle rend la missive à la curieuse nonne qui bave d'en connaître le contenu, relève le menton, et annonce :
"Je n'ira pas."


- Le même soir.


"Demoiselle, ouvrez cette porte ! Voyons, Alycianne, soyez raisonnable..."

Encore quelques tambourinements. "Ouvrez ! Vous n'allez pas rester là éternellement !"

"Si ! J'ai envie !"

D'autant plus qu'elle pouvait se le permettre, vu qu'elle s'était enfermée dans le garde-manger (pas mal fine, notre gamine !). Elle s'était donc permis à l'instant un petit encas de saucisson, qu'elle mâchonnait tranquillement tandis que la mère du couvent s'évertuait à la faire sortir.
"Je n'ira pas !"

"C'est le mariage d'une personne chère à votre coeur... Vous reviendrez par la suite, mais il vous faut y aller. Allons, petite, vous ne nous avez jamais fait de problème, pourquoi maintenant ? Ouvrez, maintenant, s'il vous plait !"


L'Adorable piquait sa crise, la Sage faisait un caprice, la Polie désobéissait, où allait le monde, j'vous l'demande ?
Cela faisait maintenant des semaines, des mois qu'elle s'était réfugiée, planquée derrière ces murs. A l'abri du monde. Lentement elle avait récupéré de sa blessure, ne lui restait qu'une cicatrice et quelques douleurs quand elle était fatiguée, mais elle avait tenu à tenir le couvent. Sa cape, sa robe rouge, son épée, ses cailloux, tout était bien rangé dans un placard qu'elle n'avait pas rouvert depuis son arrivée. Au revoir rubans rouges, place au blanc ! Seul souvenir de sa couleur -pourtant préférée- la petite pierre en toc sertie à une bague qu'elle refusait d'enlever. L'Alycianne voulait oublier ces histoires de chevaux, de méchants, d'épées et de chevalerie. Elle serait Grande dame. Et s'y appliquait. Maintenant capable de révérences des plus gracieuses, de répondre sans trop de maladresse aussi bien au Roi qu'au plus pauvre des gueux, elle avait appris de la Mère quel comportement elle se devait d'avoir en tant qu'Exquis Quartz de Bourgogne.

Mais l'annonce surprise de ce mariage avait fait resurgir ses angoisses. Oui, elle voulait revoir la Dame aux framboises de tout son coeur. Mais il y avait un danger qu'elle se fasse attaquer sur la route par des brigands, un danger pour elle non négligeable, danger infime qui la terrifiait et l'empêchait de s'y rendre. C'était une sacrée chochotte.


"C'est une réponse caguéthorique ! Non !"


Et les nonnes avaient cédé. La vie avait repris son cours habituel, train train routinier, avec en prime une gamine dans les pattes.



- La date des épousailles se rapprochant à grand pas...


Elle bloqua sur la phrase. Plongée dans les parchemins à longueur de journée, elle apprenait sur tout, et sur rien. Les plantes médicinales, les contes et légendes du Trou-du-Sac, bien tenir son potager, la mode de l'été 1452, soigner son chat, faire un régime sans se priver, la méthode pour être en pleine forme toute la journée, etc. Mais cette phrase, bien que pourtant pas compliquée, la figea pendant quelques minutes.

"... car le courage, après, tout, ce n'est que surmonter ses plus grandes peurs."
Surmonter ses peurs. Courage.
Elle était courageuse. Elle le savait, on le disait, avant. Bien que ce soit à tort, puisqu'elle ne connaissait guère chose à la peur.

"Je suis courageuse."
Pause, le temps d'ingérer le tout. "Alors je dois faire des choses qui me font peur... ?"

Quelques minutes plus tard, elle fixait, le fameux parchemin à la main, le poulailler. Et par devant du poulailler, des poules. Exactement quatre, après un énième recomptage. Des poules. Sa grande Terreur. Depuis ses plus jeunes années, depuis, exactement, que sa mère lui avait répondu une fois : "Quand les poules auront des dents !" elle avait pris en hantise ces oiseaux qui avaient -si si, vraiment !- des dents cachées qui pouvaient -d'après un de ses cauchemars- vous arracher le coeur. Au point qu'elle refusait de prononcer le nom de ces animaux.

"Je suis courageuse."

Elle serra les poings -pauvre parchemin- et s'avança résolument vers les Affreuses bêtes. Encore un pas. Elle se baissa pour prendre une poignée de grain dans le bac. Les poulettes, qui au cours de leur vie n'avaient compris hélas qu'une chose : bac=bouffe se rapprochèrent donc d'elle. Retient ta respiration, Alycianne. Et crispe les doigts de pieds, elles risquent de te les croquer. Maladroitement, elle se baissa, tendit la main en coupe devant elle. Poulette n°1 lui picora un grain dans la main.
Test passé avec succès. Elle était courageuse.



- Le soir, bureau de la Mère du couvent.

"Y alleeeeer ? Mais, pauvre petite, que vous arrive-t-il ? Vous n'y serrez jamais à teeeeemps ! Et vous n'avez rien à vous mettre ! Non, vous n'irez pas, on croira que je vous ai mal traitée, et surement qu'il y aura toute la noblesse de France ! Que le Très Haut me pardonne si je jure, mais cornebouse par Aristote, ce n'est pas possible ! "En ce cas vous m'obligez" ? Mais qui donc vous a donc appris à me parler ainsi ? "Moi" ? Malheur ! Nous n'avons pas de voiture pour vous, chère enfant ! Aucun moyen de transport, aucune tenue décente, non, non, et non !"

Mais... Elle avait cédé. Le sourire d'Alycianne, vous dis-je, fait bien des merveilles. Les vieilles affaires avaient été ressorties, l'épée, les rubans de couleur, la robe... Enfin, la robe était maintenant trop petite. Ce qui avait fait paniquer les nonnes, qui se bougeaient comme jamais, pour trouver quelque chose, quelqu'un, qui, peut-être, pourrait, non, oh ! Et elles juraient, ces pauvres femmes à la routine chamboulée par ce petit bout de Grande dame très calme, dans sa robe blanche.

"J'irai comme ça."

Et dans la charrette du vieux George par dessus le marché, tirée par l'illustre et grandiose destrier... Nommons Mabourik.



- Jour J.


"Et v'là, mam'zelle ! Z'êtes arrivées, et c'qu'y'a du beau monde la d'dans, j'vous jure que..."
Elle l'arrêta d'une main, royale.
"Merci Georges."

Et toc ! Leçon "Comment couper le sifflet gentiment à son cocher" mise à exécution. L'ancien jardinier qui avait grimpé au poste de Domestique-Nounou-Protecteur eut un grand sourire -chicots pourris, bonjour- en regardant la petite fille qui l'avait, avec bien d'autres, charmé. Un regard à la ronde lui assura qu'elle n'était pas en retard, quoique pas en avance non plus. On n'avait pas le temps de s'arrêter pour dormir, aussi elle avait passé sa nuit à sonder l'obscurité, recroquevillée sur son épée. Le soleil s'était levé sur une fillette endormie, qui n'avait pas tardé pas à s'éveiller et aussitôt tenté de mettre un peu d'ordre dans sa tignasse.

"Conduisez mes affaires un peu plus loin, je viendrai les chercher plus tard."


Et elle descendit, le menton haut, de sa charrette. Pas d'épée à son côté, non, rien que ses bijoux et sa robe simple, trop simple, qui avait au moins le mérite de cacher ses petites chausses abîmées. Un ruban blanc pour retenir ses boucles. On douterait de son identité. Aussi la fait-elle bien remarquer à l'homme planté à côté de la porte, auquel un homme et sa fille semblent se présenter.

"Bonjour !
Je m'appelle Alycianne de Blanc Combaz, et vous ? Je suis la Petite dame de Concèze, et puis l'Exquis joyau de la Bourgogne, mais particulièrement un Quartz, parce que j'ai été cassée, mais je garde mon éclat. Vous voyez ? En plus c'est blanc le quartz, j'ai lu ça, et puis je suis en blanc. Ça me va bien je trouve que j'ai pensé, ce surnom. C'est mon frère Cassian qui l'a trouvé, vous le connaissez ? C'est un futur chevalier de légende, vous savez !"

Fronce les sourcils, laisse un peu de répit à son interlocuteur le temps qu'elle cherche où elle voulait en venir. En profite pour glisser un petit sourire à ses voisins, la robe bleue et blanche est réellement ravissante.
"Ah oui, c'est bien ici les épousailles de la dame de Concèze et de... "Qui, au fait ? "De... De son futur époux ?"

Elle scrute l'intérieur de la chapelle, c'est bien ici. Et dans le même temps, entrevoit soies, satins, fourrures, couleurs qui s'amoncellent et tissus qui froufroutent. Ses mirettes s'écarquillent sur ces dames, ces messieurs, leurs atours magnifiques et leur maintien impeccable. Il lui parait maintenant stupide d'être restée si longtemps loin de ceci, ceci, ceci, la Cour ! Et elle n'a pas une robe à se mettre ! Pour qui va-t-elle donc passer, ici ? Elle prend peur de s'enfoncer parmi ces gens, peut-être en connait-elle quelques-uns, oui, elle le doit surement, mais il faut les trouver.
Le garde est oublié. Elle sert ses petits poings, baisse ses épaules et redresse son buste.
Du courage, 'Cianne, du courage.
Et un pas en avant.
Ewaele
[Acte I scène 1 : Réaction de la rousse]

Non la mâchoire ne lui était pas tombée, mais il s’en était fallu de peu et la rouquine n’était pas peu fière de la réaction de son cavalier. Pour une fois qu’elle mettait les petits plats dans les grands et que c’était elle qui faisait office de nourriture… Oui, non, on allait s’arrêter là, elle n’était quand même pas un simple jambon dont les convives allaient s’arracher les tranches après la trop longue cérémonie qui les attendait.

La tête du baron s’était approchée de la sienne et son murmure la fit sérieusement sourire. L’autel avait-il dit? Avait-il repensé à une missive et à la discussion qui s’en était suivi entre eux, il y avait peu de temps… Elle ne pouvait en douter, mais autant passer à autre chose, de toute façon Enguerrand enchainait déjà et cela la soulageait quelque peu. Mais il parla de vengeance et ce fut au tour de la rouquine de venir à l’oreille du barbu :


Vengeance dis-tu ? Hum… Intéressant! Serait-ce toi qui plierais genoux devant moi?

A son tour de lui faire un clin d’œil, et dans le cas présent deux maximes auraient pu trouver leur place : qui ne tentait rien, n’avait rien ou alors qui aimait bien, châtiait bien… Peut-être un peu des deux après tout, mais cela, à part les deux complices, personne n’aurait pu y répondre.

[Acte I scène 2 : Réaction de la rousse bis]

Pas le temps d’avancer plus que cela que déjà ils étaient rattrapés. Cela donnait, Enguerrand, Marie Alice, Phelim et les autres euh… Non elle!

Regard noir à Marie qui en rajouta une couche, ‘fin noir, non vert, mais vert comment dire… Vert signifiant pas possible ça, vous vous êtes donnés le mot ou quoi? Bah ouais j’suis en robe et alors? Ou encore en croisant le regard de Phelim… Toi si tu te permets la moindre remarque du même style je te mords! Compris? Ou bien… Ah vous voulez la jouer ainsi d’accord, laissez-moi deux minutes de réflexion et je vais vous répondre moi! Deux minutes qui se transformèrent rapidement en cinq puis dix. Elle n’allait tout de même pas couper la parole à sa Suzeraine non?


Marmonage de la rouquine en pleine réflexion, concernant le Lyonnais… Moui on se connait! Tête qui s’inclina afin de saluer à peu près décemment le cavalier de Marie. Ewa ne chercha pas à comprendre l’absence de Flaiche et la présence de Phelim, après tout cela ne la regardait pas du tout, comme le fait qu’elle porte une robe namého!!! Après avoir bien tourné et retourné les réflexions robesques, même si elles n’étaient pas méchantes, à son sujet, elle se lança en regardant Marie, prenant un air très sérieux, sa main sur le bras d’Enguerrand se crispant un peu, ne sachant trop comment il allait prendre la suite des évènements…

Oui, oui, tu as bien vu une robe! J’ai hésité longuement avant de choisir ma tenue de ce jour mais deux choses m’ont faite plier pour une fois… La première tu te doutes, ce sont les menaces que tu as osée me faire, si jamais je ne venais pas habillée décemment pour une telle cérémonie et mon rang. La seconde… Elle hésita et regarda quelques instant Enguerrand avant de reprendre… J’avais dans l’idée de… Arrêt. De… Nouvelle hésitation et léger grognement pour son manque de courage d’un coup… De faire une demande un peu particulière en ce jour, mais je ne suis pas sure que cela soit du meilleur effet à vrai dire. De plus, à vouloir jouer des fois on se retrouve dans de beaux draps !

Ewa esquissa un sourire plus que grimaçant avant de reprendre sur un ton léger histoire de dévier la conversation.

Pour ma part je ne les ai pas vus encore, et pour ce qui concerne la place que nous devons occuper, je serai bien en mal de te répondre… Au fond de la chapelle peut-être non ?

Et là, d’afficher un sourire presque innocent pour mieux faire passer la pilule.

_________________
ysaoth
[Arrivée d'un Taciturne et d'une Blanche]

La vue de sa brune lui avait encore fait monter une certaines envie de lui dire qu’elle abusait. Mais il s’était retenu. Il lui avait apporté cette robe qu’elle s’était acheté il y a un petit moment, et qu’elle n’avait pu mettre depuis, par manque de circonstance. Il savait que ça allait lui faire plaisir.

Se yeux étaient fixés sur elle, dans un mélange de désapprobation de la voir a ce point fatigué, et de joie de la revoir. Il lui donnait des nouvelles du pays, d’un peu tout, des filles qu’il n’avait pu emmener avec lui a la garnison qui lui prenait de plus en plus de temps. C’était même peu dire. Plus ça allait plus il passait sa vie la bas. Partant tôt, rentrant tard, quand il rentrait… Mais les périodes ou la brune était en mission, il ne pouvait pas imposer a la voisine al garde des jumelles, aussi s’obligeait il a revenir a la maison. C’était pas plus mal d’ailleurs. Ca lui faisait une coupure, même s’il continuait de penser a tout ce qui lui occupe la tête en ce moment, tout ce qui fait qu’il passe autant de temps dans la garnison.

L’auberge ou ils s’étaient arrêté était une auberge comme une autre, avec un certain confort… rustique, mais le nécessaire a leur besoin était la. Plus que quelques instants avant d’arriver au lieu du mariage de celui qu’elle appelait le vicomte. Elle avait eu des doutes, mais il avait réussi a dissiper ces premières intentions de ne pas se rendre au mariage. Effort que lui-même avait dû fournir pour sa brune, parce que les mariages il en été pas adepte, d’autant plus ceux ou il ne connaissait personne, et encore moins la ou tout le gratin d’une partie du royaume ferait en sorte de montrer leur plus belles plumes.





Tu sais, je ne sais pas si nous allons êtes les bienvenus, maintenant. Tu imagines si on se fait refouler ? Remarque au moins je serais fixée…


Bah oui ma chérie tu sera fixée… Pis attend de voir c’pas dis qu’on nous foute dehors, dans ce genre de mariage les gens aiment bien inviter le plus de monde possible.



Il la pris par la main et avec elle s'avança vers la chapelle qu'on leur avait indiqué, ou se déroulerait le mariage du maitre des lieux...


Eilinn Melani
Silhouette qui se redresse aussitôt à l'entente de son prénom, et la jeune fille se retourna pour voir débouler sur elle la rouquine chevelure de la Vicomtesse Volpilhat. Pas le temps de réfléchir à une quelconque salutation que Jehanne Elissa la prenait dans ses bras, et Eilinn se retrouva destabilisée par la situation.
Bien entendu que Jehanne Elissa voulait lui parler, elles n'avaient pas eu le temps de le faire à Cauvisson après la visite d'Adrian, pour tenter de dissiper les malentendus nés chez la jeune Eilinn.
Et comme Eilinn pensait toujours qu'elle n'était jamais à sa place, elle envisageait bien entendu que Jehanne Elissa la délierait de son statut de dame de compagnie, pour pouvoir se marier et vivre avec son époux.

Enfin elles auraient bien le temps par la suite de voir tout cela, et Eilinn répondit par un sourire géné aux compliments de Jehanne Elissa.


Merci, c'est Aléanore qui souhaitait que j'aille chercher une tenue chez sa couturière préférée. Ta tenue est très belle aussi !

Le garde les laissa entrer, et elles entrèrent dans la chapelle, ou déjà la foule se pressait, des visages connus, ou non.

_________________
Phelim
Abstinence? Vous vous mettez à cela vous? Et vous pensez que c'est la punition ultime pour tout le monde ou juste pour vous?

Petit sourire en coin du Vicomte aux paroles de la brune alors que l’équipage s’avançait dans la chapelle pour libérer l’entrée aux suivants. Si seulement elle savait qu’il avait voulu faire des vœux temporaires de chasteté récemment et qu’il avait même posé la question à sa filleule qui connaissait tout de l’église sur le bout des doigts quand aux modalités à suivre. Mais, inutile d’user de salive pour rétorquer cela, elle ne le croirait jamais.

Et voilà qu’elle l’entraînait maintenant dans les lieux malgré lui alors qu’il venait de repérer Plume et Geoff et qu’il comptait aller les saluer. Inutile de lutter contre la Vicomtesse quand elle avait une idée en tête … cela, même son cher vassal l’affirmait. Puis de toute façon, comme il avait dit, on ne contrariait pas la mère de la mariée sous peine de 7 ans d’abstinence, ce qui le tuerait à coup sur.

Bref, il se retrouva face à Ewaele, qu’il n’aurait pas reconnu si la Violette ne lui avait pas indiqué son nom, à cause de la robe ça sûrement et d’Enguerrand, son frère, qu’il avait déjà du croiser, mais il ne se souvenait plus où.

En guise de salut, il inclina à son tour la tête devant les deux illustres personnages, non sans darder un regard froid au passage à l’Irlandaise. Il n’avait pas oublié qu’elle avait tout cafté à sa Suzeraine pour le coup de la charrette à foin alors que c’était censé être une surprise quand même. Pour la peine, il ne lui révèlerait jamais la prochaine tentative qui serait sur un navire de guerre ... quand il aurait les sous pour hein.

Puis ses azurs se posèrent curieux sur la rouquine alors qu’elle partait dans ses explications sur la raison de sa tenue en bégayant limite, tant elle hésitait. Le sourcil de l’Imprévisible se leva étonné de la voir bafouiller pour si peu quand soudain il comprit.
Elle s’était amouraché d’un nouveau type !
Songeur, il observa un instant le baron avant que son attention ne soit attirée vers l’entrée où des voix connues s’étaient faites entendre. Amusé, il constata que des Angevins venaient d’arriver dont deux particulièrement pénible, la plus petite du lot qui était riche mais qui insistait tout le temps pour que le Lyonnais lui offre un fermail, et l’autre, la juge, qui n’avait eu de cesse de le menacer de pilori.
S’ils s’étaient trouvés en taverne, elles auraient eu droit à un « oh non pas elles !»

Humph, avec tous ça, il était resté trop longtemps silencieux et ‘lice allait finir par jouer les inquiètes en lui posant une main sur le front et en lui demandant un truc dans le genre « oh Phelichou, vous êtes fiévreux ? ». C’était ça avec les femmes, la meilleur défense était l’attaque.


Se raclant la gorge, le Guerrero lâcha donc, hilare :

Mais non, vous n’avez pas enfiler tous ces froufrous pour rien en allant vous planquer dans le fond voyons … on va vous mettre devant, bien en évidence. Peut-être que jamais l’occasion ne sera redonnée de vous voir en robe après tout.

_________________
Oceade
Son Tiduc était à ses cotés et le Cara se réfréna pour ne pas lui donner un long baiser. Elle s'inclina donc devant lui en une gracieuse révérence puis salua la dame présente à ses cotés.

Enchantée de vous connaitre Dame.

Riwan Nathan
Nous étions donc entré. En admirant les tenus je suis légèrement déçu de ne reconnaître personne. Pour me donner davantage contenance, et profiter du réseau de Blanche je lui me rapproche d'elle et lui dit:
Ne vous inquiétez pas Baronne. Je suis là.

Je ne peux m'empêcher de sourire en la devinant devenir verte de rage.
Une ravissant demoiselle interpelle alors ma... "cavalière".
Vous devez aimer la France pour vous y rendre aussi souvent ! Et bien ? La Bretagne ne vous convient plus ?

Mon sens de la répartie se réveil alors. Le ton est courtois. Il faut donc répondre sans méchanceté. Je guette la réponse donné par Blanche:
"C'est la France qui m'aime plutôt, ma chère Clémence"

Je n'aurais pas fais mieux. Décidément cette soirée est frustrante.

J'observe avec intérêt la nouvelle arrivante. J'essaye de deviner son rang. Je commence à peine à me creuser la tête que Blanche fait les présentations.
De plus en plus frustrante cette réception. Mais Blanche m'arrache un sourire en citant tout mes titres, sourire qui tend à se figer lorsque je devine un ton sarcastique.

L'Epine, l'Epine... Ca me dis quelque chose. Un puissant Seigneur, parisien forcément,...

Je fais la révérence d'usage. Limité la révérence, altesse oblige.

Votre Magnificence... Seriez-vous par hasard la fille du grand Alsbo ?

Je l'observe avec davantage d'intérêt. Est-elle de la même trempe que son père ? Je m'amuse à essayer de me faire un opinion en me basant sur ses traits. J'en tire finalement assez peu de renseignement. Mais si j'en crois sa première réplique, elle a de l'humour et sait manier l'art oratoire. Un bon début.

J'en étais là dans mes constations quand sans prévenir elle me tourne le dos. Non mais quelle impudence ! Il suffit parfois d'un geste pour supprimer les bonnes impressions. Et d'un sourire pour se racheter.

Clémence en profite pour nous présenter sa cousine. Nouvelle révérence. Ayant cru observer l'affection que porte Clémence à sa cousine, je descend aussi bas que la révérence précédente.


Nous en étions là quand Béatrice fit son apparition. Nous n'avions jamais été présenté. Mais je reconnus tout de suite celle qui avait failli être Reine de France. J'étais présent lors du célèbre bal. De retour à Rennes sa Majesté avait exigé toute une biographie de la fille de Knig ... Kgnik... Knightingale. Celui que Sa Majesté aimé appeler le grosgaygaleux. Son ennemie qu'elle aimait tant. J'avais eu bien du mal à contenter sa curiosité, notamment cette question essentielle: a-t-elle hérité de Chablis ?

Votre Grâce... Très heureux de vous revoir.
Beatritz
La Souveraine haussa un sourcil. Revoir ? Qui était ce jeune blond richement vêtu ? Elle fouilla sa lamentable mémoire visuelle, résolue à se rappeler cet homme. S'il lui avait un jour été présenté, Dieu, elle s'en souviendrait bien !

Mais la mémoire de Béatrice était ainsi qu'aucun visage ne restait véritablement gravé en elle, qu'elle ne l'eût vu des centaines de fois.

Aussi, circonflêchissant poliment le sourcil, répondit-elle :


-« Nous espérons que vous nous pardonnerez, mais nous ignorons qui vous êtes. Si nous avons été présentés par le passé, notre mémoire n'en garde hélas aucune trace. »

_________________
Enguerrand_de_lazare
[Dans la chapelle...et...What???]

A peine avait il eu le temps de sourciller pour la forme à la réponse d'Ewaele. Plier genou? Et puis quoi encore...Encore que, tout bien réfléchi...Certes l'idée aurait pu être des plus amusante, surtout en se remémorant certains derniers événements qui, il en était sur, n'avaient pas manqué eux aussi de traverser l'esprit de son amie.
Mais à tant vouloir jouer avec le feu, même le plus malin des pyromanes s'en retrouve avec une vague odeur de roussi l'enveloppant soudainement, tandis que le bout de ses doigts lui rappelle combien les flammes peuvent blesser la chair...si ce n'est le cœur.

Mais baste! Pour l'heure il s'agissait avant tout de trouver place en cette presse et d'assister au mariage de sa filleule. Filleule dont il faisait un bien piètre parrain pour n'avoir jamais pu être présent à ses côtés durant ces dernières années. Peut être pourraient ils partager, en cette rare et inestimable occasion, partager quelques instants ensemble afin de tenter faire connaissance et enfin tisser ces liens qui auraient du les unir depuis le jour de la naissance de la jeune femme.

Et c'est tout à ses pensées qu'il entendit plus qu'il ne vit l'arrivée de sa chère sœur Marie Alice. Baiser de bienvenue échangé, signe de tête en direction du cavalier de la Vicomtesse. Phelim, oui, il lui semblait l'avoir croisé sans pour autant parvenir à mettre la main sur ce souvenir perdu.
Avant même qu'il ne puisse répondre, Ewaele avait déjà pris la parole, répondant à la remarque de la nouvelle venue. Main se crispant un instant sur son bras. Serait ce que la rouquine soit irritée par cette remarque vestimentaire? Surprenant s'il en était, tant le sujet ne pouvait à lui seul devenir source de tension et son auteur si aimée de sa cavalière. Et...Quoi?...Une? Une demande?...particulière de surcroit...Ayant déjà usé plus que de raison des mimiques d'étonnement sur le parvis de la chapelle, le chevalier ne put qu'en rester interdit. Tout juste un regard glissé en coin en direction de la jeune femme, comme pour juger de la véracité de ses propos, peser la part de provocation et, qui sait, l'once de vérité. Ne sachant que répondre à cette dernière sortie, il resta silencieux un instant encore.
Si la jeune femme jouait, il devait à présent le reconnaitre, elle venait de remporter la première manche de la partie...

_________________
Siva d'Appérault
Il avait ete decidé pour son confort qu'elle voyagerait dans le carosse avec son époux,tandis qu'un second menerait leurs enfants,sous la bonne garde du meilleur homme que possedait le Capitaine de la Mesnie,ainsi que leurs nourrices.
Le long trajet ne fut pas reposant.A peine avaient ils recu l'invitation que la Duchesse avait souhaité partir.Heureusement,son medicastre avait su la persuader de rester alliter quelques jours de plus.Une decision qui avait fortement contrarié la Dame,mais a laquelle elle se plia pour le bien du nouveau né,et de l'épouse.

Ainsi,quand le jour du depart arriva,les affaires etaient pretes.Oceade etait partie au devant,ouvrir la route,et retrouver plus vite le Duc de Carrouges.Le convoi parcouru les routes cahotiques de Lorraine,pour arriver en Royaume de France.Bien des etapes et des villes se succederent,sans guere plus de repos qu'il ne fallut,ce qui inquietait sa medicastre.Mais la Duchesse de Chiny avait bien fait comprendre que rien ne saurait la detourner du dessein de se rendre aux noces de son maitre Chevalier.

Quand enfin ,apres quelques villes perchoises passées,Nogent le Rotrou pointa son nez,le convoi fit halte en une auberge afin de s'appreter.Il fut decidé pour le bien des esgourdes de tous que Catherine Victoire Enorig,et le tout juste né Charles Antoine resteraient la bas,au bon soin de leur nourrice,sous le regard bienveillant de la jeune Onaël qui pourrait les rejoindre aux festivités par la suite.
Appretés,le couple ducal se rendit donc au lie de ceremonie.

Sur le parvis,les gens tentaient de se frayer un chemin parmi la populace curieuses de voir un defilé de tete couronnées.Apres quelques observations des visages presents,Siva soupira.De fait,un Chevalier de dévotion qui se mariait,apportait dans son sillon des freres et soeurs.Heureusement,la qualité etait là et celle qu'on appelait Saint Jean a la Commanderie se rejouit de n'apercevoir que des visages fraternels appreciés.
Apres que son époux lui eut proposé sa main,ils se plongerent dans la cohue que formait les invités qui commencaient a prendre place.Siva passa une derniere fois sa main sur sa toilettes aux couleurs de sa famille,dont la coupe soulignait une silhouette retrouvée,et masquant ce que sa nouvelle maternité lui avait apporté.
La croix de Saint Jean etait brodé discretement sur la cape qui couvrait ses epaules,et ses cheveux de jais etait sobrement tressés.Peu d'ornements pour celle qui portait les valeurs hospitalieres.Ses traits etaient legerement tirés par l'enfantement rendu difficile par cette blessure recue a la jambe,et qui lui avait laissé une demarche boitillante aux regards attentifs.
Ses yeux parcourait la foule qui l'entourait,remettant des noms sur les visages reconnus,et observant les autres.Soudain son regard se posa sur une chevelure au reflet familier et un sourire etira ses levres.C'est donc d'un pas decidé a traverser l'allée bondée qu'elle rejoignit sa vassale,le Duc de Carrouge et la soeur d'arme qui les accompagnait.
Apres une accolade maternelle a sa fille,elle se tourna vers lui et fit une reverence respectueuse,avant de saluer dignement le visage qu'elle avait tant croisé en son office heraldique.Arman en fit de meme.


Oceade,mon enfant...votre Grace,mon Frere,c'est toujours un plaisir que de vous revoir,surtout apres cette mobilisation.Ma soeur,il en va de meme pour vous.

_________________
Ewaele
[Acte II Scène 1 : 1 point à 0]

Comme elle s’en doutait, son cavalier ne trouvait parole afin de commenter ses propos, pourtant il s’agissait bien de lui et rien que de lui… Un vent de panique aurait-il envahit le licorneux… Il fallait à la rouquine garder tout son sérieux pour ne pas gâcher le moment… Ben oui elle jubilait intérieurement! Mais elle savait aussi qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin ou bien elle risquait d’être prise à son propre jeu… Comment faire comprendre au barbu qu’elle venait de l’avoir et en beauté, surtout vu sa réaction, ou plutôt sa non réaction, tout dépendait d’où on se plaçait. Le pincer? Il risquait d’émettre un ‘aie’ ou ‘ouille’, mais pas forcément comprendre qu’elle venait de marquer son premier point. Alors comment? La meilleure solution était sans doute de lui chuchoter quelque chose afin qu’Enguerrand reprenne une mise plus détendue et mieux adapter à la journée qui les attendait.

Mais elle n’en eu pas le temps…

[Acte II Scène 2 : 1 point à 0]

Apparemment le Lyonnais aussi voulait jouer, vu sa réflexion et on ne parle pas de ses pensées, il cherchait la petite bête! Mais il aurait dû se douter que la rousse n’en resterait pas là. Il pensait la connaitre, mais bien mal, apparemment. Et surtout il avait la mémoire courte. Mais bon cela était pratiquement logique pour un homme comme lui… Savoir juger les autres en oubliant de regarder son propre reflet dans un miroir. Soit il voulait jouer, il n’allait pas être déçu! Point de tisane brûlante en ce lieu, mais qu’a cela ne tienne, la rouquine ne manquait pas d’idées en cas d’urgence…

Elle le regarda de travers après sa réflexion et, lâchant le bras d’Enguerrand, se tourna vers le bénitier à côté duquel ils se tenaient, cachant ses gestes au petit groupe qui devait la suivre des yeux pour savoir ce qu’elle pouvait bien fabriquer. Elle plongea ses deux mains collées l’une à l’autre, forma de ses dernières un contenant pour que le liquide ne se déversa pas sur les dalles de la chapelle et se tourna vers ses compagnons. Sans un mot, sous les yeux perplexes du trio, elle renversa l’eau bénite sur les braies de Phelim puis afficha un sourire en coin et reprit le bras d’Enguerrand comme si rien ne s’était passé.



Bien nous allons prendre place. Marie, tu nous rejoins dés que ton cavalier aura une mise plus correcte pour un tel jour? Nous serons ravis de t’avoir à nos côtés tu n’en doute pas?

Clin d’œil à son amie, et demi-tour gauche avec Enguerrand pour trouver un endroit où se placer.

[Acte II scène 3 : l’aveu]

Et ce fut en longeant les bancs de la chapelle qu’elle se pencha à nouveau à l’oreille de son cavalier pour enfin lui avouer le petit jeu qu’elle avait osé mettre en place un peu plus tôt.

Détends-toi, je plaisantais, je pensais que ma main qui se crispait sur ton avant bras t’aurait prévenu de la chose mais apparemment je viens de marquer un très joli point non?

Et d’afficher son plus beau sourire, satisfaite d’avoir pu le rouler dans la farine de la sorte! Mais elle s’attendait à des représailles enguerrandesque dans la journée…

_________________
Oceade
Elle vit ses parents arrivés et reçut l'accolade maternelle avec le sourire. Elle les avait précédé sous prétexte d'ouvrir la route mais la réalité était tout autre.. En fait, elle avait hate de retrouver son promis, le séjour en Lorraine les ayant contraints à se séparer.
Elle s'inclina devant le couple, observant les traits las de Tristan. Elle lui adressa un sourire complice.


Contente de vous revoir icelieu.

Ne pas penser à la Lorraine, à ce qui s'y était passé ou pas.. Juste profiter de l'instant présent et savourer la présence de ceux qu'elle aimait.
Gwenn
« Il n’y a pas de mal à être né dans une basse-cour lorsqu’on sort d’un oeuf de cygne »



Les premières impressions sont souvent trompeuses ; c'était, Blanche en était sûre, ce qu'elle s'était dit lorsqu'au lendemain de la mort de Driweg, Riwan était venu en visite à Roc'han. Il lui avait alors offert des friandises, et la cadette Walsh, si sensibles aux attentions, avait eu un certain mal à accepter ce que sa mère lui avait ordonné, à savoir de le détester, car il était Brocéliande, et qu'elle était Montfort, et que rien n'y changerait jamais. Mais la première impression, devant ses boucles blondes, lui l'Ambassadeur séquestré peu avant par les forces françaises, et sa boîte de sucreries à damner un évêque, avait était bien meilleure que prévue ; trop, sans doute, car il avait fallu ensuite apprendre à Gwenn à le détester.
Ce qu'elle s'essayait toujours à faire, du reste.
Mais il était d'autres impressions, et alors qu'elle venait au mariage d'Aléanore, elle songeait à celle ressentie en croisant Clémence à Cauvisson, chaude et prévoyante, blonde aussi, bonne donc. Une très bonne impression pour une jeune fille si aimable, qu'elle deviendrait assurément une très bonne amie.
Et puis, subitement, une nouvelle qui arrivait ; Béatrice, THE Béatrice, qu'on lui avait décriée, peinte, critiquée aussi, mais toujours ! Et c'est ce toujours qui la rendait intéressante, avec une jalousie tant palpable qu'il lui fallait absolument savoir qui était cette brune aux yeux bleus.
Blanche l'avait imaginée panachée, car il n'était selon elle de meilleure qualité que le panache, et donc elle la voyait belle, ou quelconque mais avec une classe, une autorité et une élégance telle qu'elle devait, forcément, laisser bouche bée ses auditeurs. Quelqu'un d'exotique, aussi, ou avec cette façon de charmer les gens rien qu'à leur parler qui laissait soupçonner une éducation étrangère ; un accent aussi, peut être, pour ajouter une dose folklorique au tableau mystérieux de la Duchesse de Nevers.
Et cette première impression, Blanche en était ravie. Béatrice n'était ni bleue, ni exceptionnellement belle, et elle n'avait pas récité de poésie étrangère, n'avait pas une toison de perles pendues au cou, non. Mais en une phrase, la première ! Elle avait explicitement suggéré à Riwan qu'elle ne lui accordait pas d'attention.
Miséricorde ! Pour un peu, la Baronne l'aurait adorée.

Elle restait donc là, bienheureuse sans le montrer, de celle qui venait de remettre en place le Dug, et lui souriait un peu, pâle reflet sur son visage, sans oser parler, car elle n'en avait pas le droit, du reste, les ducs d'abord, et elle ensuite. N'était elle pas, le vilain petit canard mal né, parmi ces cygnes aux noms illustres ?
Elle n'avait qu'un cou petit, et un ramage quelconque, comparé aux tenues affriolantes des deux françaises ; mais elle relevait la tête avec un peu de fierté, portait haut les couleurs gwenn ha du, et insistait sur son accent breton avec un orgueil patriotique presque indécent.

Elle attendait que Riwan ne la présente, car c'était à lui bien sûr, ou à Clémence peut être, et s'ils ne le faisaient pas, eh bien !
Tant pis.

_________________

Riches, tenez bon !
Clémence de l'Epine
La question lui aura presque échappée, alors même que le jeune Faucon était venu la tirer de cette ambiance pleine de curiosité et d’indifférence mêlées. Où l’on essaie de se faire distant pour ne pas paraître trop intéressé par l’inconnu qui nous fait face. Où l’on essaie de se retenir face à une Bretonne qui bientôt pourra sûrement être qualifiée d’ « amie » - l’on en a si peu… - : on la regarde, mais on essaye de voiler son plaisir de la revoir ici derrière une façade de manières désabusées. Et donc, la question…

Après avoir effectué les quelques présentations qui s’imposaient et en être allée de son petit commentaire formel sur le mariage du jour, cette fameuse question lui revient comme un écho dérangeant, battement sourd au fond de sa poitrine. Elle reporte son attention sur le Duc de Brocéliande et se souvient : avant qu’elle ne leur tourne le dos de manière fort brusque d’ailleurs – mais n’a-t-on pas idée d’user deux fois et en même temps qui plus est de cette appellation du reste très à propos – il s’est directement adressé à elle. « Seriez-vous par hasard la fille du grand Alsbo ? »

Et de se rengorger, parce que oui en effet elle l’est, et qu’elle en est fière, surtout aujourd’hui puisque l’on semble se rappeler de l’existence de celui que beaucoup ne parviennent plus qu’à récriminer pour son absence et son ingérence de Nemours, ou pire, oublier.

Et de se renfrogner parce que ce « grand » Alsbo, s’il fut grand en effet paraît s’amenuiser avec le temps. A son grand dam, on ne le dit que trop.

Mais que répondre, alors ?


Je le suis, en effet. Je suis la fille d’Albert de l’Epine et de Matthilde de la Francesca. Elle aurait aimé lui dire qu’elle était ravie qu’il l’ait en sa souvenance, mais surtout, qu’un homme de sa génération puisse parler de son père, vieux et absent, en le qualifiant de grand. Tel qu’il aimait à se nommer lors de ses belles – et en effet grandes - années. Mais elle ne le dira pas, car c’était ce genre de choses que Clémence ne pouvait garder que pour elle. Elle se contente de battre des paupières, une fois, deux fois, ne sachant pas bien quoi ajouter, prise au dépourvu un peu par ce Breton qui a au moins entendu parler de son père. Et son regard bleu de plonger dans celui de Blanche, pour lui sourire, d’un sourire tranquille et paisible : vous, Bretons, êtes peut être plus intéressants et surprenants que ce que j’avais l’habitude de penser…

Et Béatrice d’arriver. Et cette affection de naître encore, en la sentant à ses côtés, sa tête brune venant se joindre à leurs têtes jusqu’alors majoritairement blondes. Comme un soulagement, comme si maintenant qu’elle était ici avec eux, elle pourrait éviter le genre d’égarement qu’elle avait eu à l’arrivée du Comte de Scye. Ah, Béatrice, si j’ai pu hésiter à m’unir à toi quelques jours plus tôt, je ne peux qu’aujourd’hui m’en féliciter. Je peux être forte et je sais l’être, mais dans ma tourmente il me faut un garde-fou.

L’échange qui suit l’amuse : Béatrice et sa courtoisie. Béatrice et sa franchise. Aidons-les tous les deux et faisons notre travail de celle qui connait maintenant plus ou moins bien chacun des partis.

C’est reparti…


Béatrice, voici Son Altesse Riwan Nathan de Brocéliande, Duc de Brocéliande, Baron de Catentoir. Et par là même, breton… ajoute-t-elle sur le ton de la confidence à l’adresse de sa suzeraine, comme si cela pouvait avoir une quelconque importance, en dardant son regard bleu dans ceux, tour à tour, de Blanche et de son… « cavalier », on a dit ? Et à ses côtés, si vous ne la connaissez pas encore, Blanche de Walsh-Serrant, baronne de Pannecé. Je ne vous présente plus le Comte de Scye, ni même ma cousine Isaure…

Et, enfin :

Inutile de vous présenter Son Altesse Sérénissime Béatrice de Castelmaure-Von Frayner, Souveraine de Bolchen, Duchesse du Nivernais, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux et Baudricourt, Baronne de Chablis et de Laignes. Ma suzeraine.

Bon allez si, ça fait toujours classe d'aligner ainsi tous ces fiefs. N'empêche que celui qui ne la connait pas ne serait vraiment qu’un gueux de première catégorie.

Que de beau monde, en définitive !
petitsuisse
Thibaud était littéralement subjugué par la vision féerique de sa belle, quand il fût tiré de cette douce mélopée par une voix connue.

-Le plaisir est pour moi duchesse, de vous revoir vous et votre mari après moult périls sur les chemins de la Lorraine.
Quand a vous ma mie mon cœur emballé ne serait se calmer tant votre présence l'enflamme.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)