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[RP] - Et comme un bruit sourd : KA-BOUM !

L_araignee
Tout était allé trop vite, un cri, un seul et les voilà qui accouraient tous et Elle, la douleur qui émanait de son corps le brula comme un feu trop vif, comme une flamme qui dévore le bois à son simple contact, l’étincelle s’était muée en un brasier infernal qu’il n’osait pas toucher de peur de souffrir à son tour comme jamais. Alors enfin, il comprit, la crainte de la douleur, la peur de la toucher, tout cela ne reposait que sur un seul sentiment, une seule émotion : la culpabilité. Et celle-ci se renforça quand les premiers témoins arrivèrent, le regard jeté par la bretonne ne lui échappa pas, comme une preuve évidente. Tout était de sa faute, il n’avait pas su la protéger, il n’avait pas réussi là où elle avait excellé, le sauver. Il lui devait une vie, et il venait de lui prendre la sienne, tout comme l’Autre.

Honteux, l’homme baissa les bras et contempla le mort à côté, son complice dans cet odieux crime, l’envie de meurtrir le corps plus encore vint le prendre à la gorge, mais déjà la garde arrivait et avec elle, son lot de questions. Que s’était-il passé ? Un moment heureux qui aurait du le rester et en lieu et place de quoi, il n’y aurait jamais du y avoir ce carnage.. Muet, sourd, aveugle à tout, jusqu’à ce qu’elle se leva, pas de pas en avant, trop honte de ce qu’il avait commis, et le soupir qu’elle poussa lui fit relever pour de bon, pour croiser son regard, et pour la première fois de sa vie, Roland dict l’Araignée éprouva l’envie irrépressible de pleurer. Rien n’aurait pu le faire bouger de sa place si ce n’était ce regard désabusé qu’elle jeta au cadavre, sans un mot, sans un bruit, il comprit. Il leur faudrait trouver une excuse pour justifier ce meurtre qui en était un, tout le monde ne réagissait pas si simplement qu’eux à la mort, alors, il ramassa l’arquebuse.et après un regard à sa maitresse, il se tourna vers le garde.


_ La dame aux Framboises avait commandé cette pièce à Paris pour que nous puissions défendre les terres de Concèze et Thias des malandrins qui viennent y trouver refuge durant l’été, malheureusement, l’homme chargé de nous l’apporter est devenu comme fou lorsqu’elle lui a dit qu’elle n’attendait pas à ce qu’il la rejoigne ici, que cela n’était pas respectueux vis-à-vis de la Vicomtesse. Il a d’abord voulu nous prouver que l’arme valait le coup et qu’importe la bienséance, à quoi ma maitresse lui a demandé d’arrêter et de repartir sur le champ. Il a prétendu vouloir être payé quand même et nous a menacés avec l’arme. Ma maitresse était en danger, j’ai du agir..

Un mensonge ? Un de plus, et que ne put-elle l’entendre, elle aurait forcément applaudi à un tel numéro de haute voltige, qui aurait pu mettre en doute l’envie de respecter la bienséance de l’Alterac ? Hormis quelqu’un la connaissant extrêmement bien et sachant que la bienséance et Aléanore n’étaient amies qu’en public.

_ Il y a des enfants sur ces terres, aidez moi à débarrasser le sol trop pur de Calvisson de cet insecte méprisable.

Trouver une excuse pour ne pas l’accompagner, pour ne pas avoir à regarder son œuvre.

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Jehannette
Ah bah... voilà... tout s'esplique!

Et la Jehannette de jeter soudain un regard pour le moins méprisant vers le mort. Limite si elle ne lui cracherait pas dessus histoire de faire bonne mesure et de se racheter aux yeux de la blonde qui, un instant plus tôt, lui a lancé un regard incendiaire assorti de mots auxquels la servante n'a rien compris mais qui lui ont fait baisser la tête, rouge de honte en se rendant compte que sans le savoir elle avait parlé tout haut.

Quant à la brune, Jehannette lui trouve soudain un air d'oiseau battant désespérément des ailes pour échapper à une prison mortelle, ce qui lui met la larme à l'oeil.
Pour se secouer de l'émotion qui risque de la faire fondre comme une madeleine, la servante s'agite, repoussant les gens valets, palefreniers et autres filles de cuisine arrivés à l'appel de Seurin.
Entre la rumeur et les cris de la brune, le petit attroupement commence à grossir et d'ici peu d'autres vont accourir.

Poussez-vous d'là! Reculez voyons... Voyez point qu'elle a b'soin d'air la pauv'e Donã!?
Allons reculez... tiens mieux! Retournez à vot'e ouvrage!
Non! Toi et... toi! Restez là... z'allez nous aider... des fois que...

Une fois le ménage fait parmi les curieux, la Jehannette adresse un petit sourire crispé aux deux blondes qui ont l'air bouleversées par ce qui arrive en attendant leurs ordres.
Aleanore
[La folie a de nombreux noms, l’un d’eux : La passion.]

Discrètement, un regard est jeté à l’Hermine, la bretonne assez folle pour gagner la Capitale et le Louvre à l’occasion d’un bal royal, assez folle pour juger des us et coutumes des français, assez folle pourtant pour s’attacher une française, et la française d’observer la bretonne, péniblement, comme si sa propre méfiance à l’égard des autres peuples n’était qu’une idée puérile, comme si Blanche lui prouvait qu’elle n’est encore qu’une enfant. Mais l’enfant veut grandir et comprend, trop folle la bretonne pour être honnête, quel point commun merveilleux en vérité, et les noisettes accrochent la blancheur immaculée de l’hermine pour tenter de comprendre ce qui poussent les femmes à être aussi imprévisibles, la folie, apanage du sexe féminin bien trop souvent guidé par la passion et les sentiments. Et malgré la douleur, un sourire vient s’épanouir doucement, décrispant quelque peu les traits jusqu'alors tendus d’Aléanore, la certitude qu’on ne meurt pas de la folie, alors tant pis si elle est folle, et tant pis, si elle est sourde, elle a survécu à tant.. Le viol, les deuils..

Tu étais là, Clémence quand je souffrais de cette disparition de ce manque, et là, encore, tu es là, comment fais-tu pour toujours être présente dans les pires moments, ceux dont j’attends le plus, ceux qui j’espère me feront perdre pied, et toi, tu subis, tu supportes et tu soutiens. La main de l’Epine vient ôter une mèche de cheveux, de ces cheveux si beaux qu’elle les aime, si bruns qu’elle les hait parce qu’elle ne sera jamais blonde comme elles. Et il y a ce sourire, ce sourire que tu m’as offert Clémence, dans une chapelle en échange de quelques mots en l’hommage de nos morts. Tu avais raison, il faut être forte pour deux, forte pour eux, l’idéal a un nom et c’est le leur qu’il porte, ils n’auraient pas été faible eux, alors la main est saisie.


-« J’ai cru que je mourrais, Clémence.. »

Pourquoi s’embarrasser encore de cet amour-propre qui la prive de sentiments et d’émotions puisque Clémence sait.. Pourquoi lui dire, pourquoi lui avouer ? Parce qu’il n’y a qu’elle qui connaît le pire de la souffrance, le fond de la douleur que provoque le deuil et la perte de quelque chose de cher chez elle, elle et la silhouette familière qui se profile au loin. Familière, fidèle Clarisse qui arrive en courant, se morigénant de n’avoir été là, de n’avoir surveillé, et qui foudroie du regard l’Araignée qui lui fait pourtant peur d’ordinaire. Les lèvres de la camériste s’agitent en tout sens tentant d’expliquer l’inexplicable à sa maitresse.

-« Assez, Clarisse.. Cela ne sert à rien.. Je ne t’entends pas.. »

Faut-il être bête pour n’avoir pas tiré la conclusion, pour n’avoir pas compris de quoi il est question, elle sait l’Etincelle qu’elle n’entendra plus la voix des gens qu’elle aime, qu’elle ne rira plus des bêtises d’Isaure et Cassian, des cajoleries d’Alycianne ou même des piques de Clémence. Il y a un monde après le silence, et quand les mots tombent dans la cour de Calvisson, Aléanore pénètre ce monde en conquérante parce que soutenue, bien trop réaliste pour savoir que si elle avait été seule, il n’y aurait plus rien.

-« Je vais me mettre au lit, Clarisse .. Inutile de faire venir le médecin que découvrirait-il que nous n’avons déjà compris.. »

Et suivant la camériste bouleversée et pleurant à chaudes larmes pour deux, le petit groupe de s’avancer pour rejoindre la chambre, un seul regard jeté en arrière, jeté à l’arquebuse et de nouveau l’éclat de la haine plus fort que tout.

-« Qu’il soit maudit.. »

Oui, qu’il soit maudit pour tout ce qu’il lui fait sans même le vouloir.

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