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[RP] Vannes , une nouvelle vie commence

Domdom
Tenant la main de Lastree dans la sienne , tout en gardant ses yeux plongés dans son mystérieux regard aux reflets changeants comme un ciel d‘automne, Domdom écoutait distraitement ses employées raconter les derniers cancans de Vannes : elles se coupaient constamment la parole et parfois même parlaient ensemble, ce qui en rendait la compréhension encore plus difficile .

Le Normand se demandait où ces deux commères trouvaient le temps et l’énergie de s’occuper de ses gosses et de la vie des habitants de Vannes en même temps.
Elles ne changeraient donc jamais ces deux là …
Il avait toujours une appréhension quand il devait s’absenter en leur laissant ses enfants , mais il ne pouvait faire autrement pour le moment.

Ce n’est que quand Alexandrine lui annonça , presque par mégarde , qu’Aubry avait attrapé un gros rhume , qu’il s’intéressa enfin à leurs jacasseries de pies borgnes.


Si vous aviez commencé par là , Alexandrine, plutôt que de m’ennuyer avec vos histoires de bedeau et de veuve d’apothicaire …
Mon fils est il guéri , au moins ?
lui demanda-t-il d’un regard scrutateur .


Pour sûr, M’sire , y’s porte aussi ben qu’possib’
répondit en rosissant légèrement la jeune femme dont les seules vertus résidaient uniquement dans son imposante poitrine.

L’ex Bayeusain hocha la tête d’un air sceptique, tout en sifflant une chope que Margot avait eu l’imprudence d’oublier sur leur table.

Le sourire désarmant , du genre « allons , ce n’est pas si grave » , que lui dédia Lastree eut effet de calmer un peu ses récriminations vis-à-vis des deux pipelettes et la joie de se retrouver parmi ceux qu’il aime lui redonna très vite le sourire.

Le brun aux yeux noisette considéra son petit monde d’un air protecteur ;
Son installation à Vannes s’était très bien passée et il avait été chaleureusement accueilli par les Vannetais qu’il avait déjà rencontré.

Restait maintenant à trouver la maison qui abriterait sa grande famille : les deux chambres louées à l’étage de la taverne s’avéraient une solution de dépannage mais étaient bien trop exigües.
Et puis, il y avait aussi…
Allez , il allait leur annoncer la nouvelle :


Savez-vous que j’ai acheté un champ de blé, juste avant de partir en retraite ?
J’ai l’intention d’aller le découvrir demain.
Qui voudra m’y accompagner ?

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Lastree
Elle sourit, rentrant la tête dans les épaules et fermant les yeux, prête à encaisser les exclamations des enfants qui ne tarderaient sans doute pas à venir.

Elle assimilait l'information, laissant venir les images qui se pressaient derrière la barrière de ses paupières closes. Il était vannetais à présent et une foule de possibilités s'ouvrait à lui, à eux.

Pourrait-elle partager la vie quotidienne d'une si grande famille ? Elle savait qu'il l'accueillerai à bras ouverts mais supporterait-il ses allées et venues intempestives lorsqu'elle devrait ressortir en pleine nuit pour accoucher une habitante des faubourgs, ou lorsqu'elle rentrerai fort tard d'une réunion à Etel, ou bien encore lorsqu'elle disparaitrai plusieurs jours d'affilé pour préparer une cérémonie ou se ressourcer en forêt?
Le père d'Elouen lui avait tant reproché ses absences ... Elle pressa son fils contre elle, elle ne voulait pas revivre cela.


"MOI! MOI ZE VEUX LE VOIR TON SSAMP!"

Elle pouffa, cela n'avait pas beaucoup attendu. Elle ouvrit un œil nuageux pour contempler la scène qui se déroulait devant elle ... c'était donc cela que d'avoir une famille, une vraie ...
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--Valerien
A genoux près de la cheminée , Valérien était occupé à jouer aux osselets quand il entendit la proposition paternelle.
Comme monté sur ressorts , il se mit sur ses pieds et fonça vers les adultes , tout en criant :


MOI! MOI ZE VEUX LE VOIR TON SSAMP!


Surpris par cet éclat de voix , le chien Chouchen , qui dormait non loin de là , sursauta et aboya vigoureusement , faisant ainsi pleurer Aubry et Elouen par la même occasion.

Voyant son père , prêt à le sermonner , froncer les sourcils , le gosse se jeta sur ses genoux de l’homme , baissant sensiblement la voix , se faisant même implorant :


Dis Poppa , ze pourra monter Nino , pour aller voir le ssamp ?
Sitiplé ?


Valérien connaissait déjà la réponse : Poppa lui avait maintes fois expliqué qu’il ne pourrait pas le monter tant que son poney noir ne serait pas complètement débourré.
Mais ça valait bien la coup de demander, non ?
Des fois que Poppa , il oublie ?

Parfois , le garçonnet se souvenait avec nostalgie du temps où il dressait Nino ( que Julien de Dommart lui avait offert en cadeau ) , le faisant tourner à la longe , sous le regard fier de Poppa .
Poppa lui disait souvent : « tu as fait tes premiers pas d’écuyer, Valérien , ce sont les plus durs »

Depuis qu’ils avaient quitté le Val Perdu , son père n’ avait plus eu le temps de s’occuper du poulain , mais il lui avait promis , qu’une fois bien installés à Vannes , ils reprendraient tous les deux son apprentissage.
Valerien avait hâte de savoir chevaucher : Soazig, sa copine , en serait verte de jalousie , pour sûr !


Domdom
Domdom passa sa main inoccupée (l’autre tenait toujours celle de Lastree bien au chaud) dans la tignasse ébouriffée de son aîné qui s’était approprié ses genoux et lui répondit d’un ton ferme :

Eh bien , soit , Sieur Valérien , tu m’accompagneras au champ , mais sans Nino !
Et tu sais bien pour quelle raison, n’est ce pas ?


Dom avait clairement martelé ses derniers mots , de façon à ce que son fils comprenne , une bonne fois pour toutes , que quand son père avait pris une décision et qu’il en avait expliqué le sens , il était inutile de revenir dessus.


Le néo bléiculteur sentit alors deux petites mains lui agripper la cuisse et la serrer : Adelin désirait attirer son attention à sa façon, c’est à dire en silence.
Les grands yeux de cet enfant de deux ans , si taciturne qu’on le croirait presque muet , semblaient le prier de l’emmener avec lui .
Lâchant la main de sa brune , l'encapuché déplaça Valerien sur son genou senestre , accueillant Adelin sur le dextre , puis passa tendrement un revers de main sur le visage encore poupin du petit garçon aux cheveux chatains bouclés :


Bien sûr qu’il y aura aussi une place pour toi , mon Adelin .
Je sellerai Robin pour l’occasion : une petite ballade lui dégourdira ses vieilles pattes.


Domdom ponctua sa phrase par un petit baiser sonore sur le front du mioche , toujours aussi impassible , puis se tourna vers la gouvernante , qui venait de poser Katell par terre , à ses côtés :

Mary , j’entends que les garçons soient fin prêts demain matin pour tierce .
Je vous laisse votre matinée libre , mais soyez de retour ici pour sexte .


Le Normand estima bon d’ajouter , la fixant :

Et sans retard !

Fixant le visage mangé par les tâches de rousseur de la jeune femme pour s’assurer qu’elle l’avait bien compris, Dom y discerna une jubilation intérieure qu’elle avait bien du mal à cacher.
Un rapide regard vers Alexandrine , qui venait juste d’adresser un clin d’œil envieux à son amie , le conforta dans son impression : il s’était passé des choses en son absence…


Bah…pensa-t-il , du moment que cela n’a pas d’incidence sur la tâche pour laquelle je la paie.

Rappelés par leurs occupations , ses deux fils aînés avaient déserté ses genoux .
Le calvaphile en profita pour passer son bras autour des épaules de la femme de ses pensées , tandis que de l’autre , il farfouillait dans sa besace , pour en ressortir un velin qu’il déroula , bien en évidence sur la table , sous l’œil curieux des trois femmes.


Il s’agit de l’acte de propriété de mon champ.
Comme vous pouvez le voir , le plan fourni par le bureau du cadastre est imprécis et je n’arrive pas à voir comment on s’y rend à partir d’ici


Du doigt , le Normand montrait sur la carte l’emplacement du champ , puis il tourna la tête vers son ovate préférée , tout en lui souriant d’un air entendu. :

Je crois que je vais avoir besoin d’un guide , Lastree
Vous ne connaitriez pas , par hasard , quelqu’un connaissant Vannes et ses environs aussi bien que les poches de sa saie ?


Afin de donner plus de poids à sa demande , il pendit ses bras au cou de sa compagne et lui déposa un baiser sucré sur la douce inflorescence de ses lèvres .

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Domdom
[Le lendemain matin , les pieds dans la glèbe]

Accroupi , l’homme laissait filer la terre à travers sa main en entonnoir, la récupérant dans l’autre , positionnée juste en dessous , en forme de coupe .
Il passait et repassait cette terre à travers ce sablier improvisé , sans s’en lasser , penchant la tête de temps à autre , juste pour admirer le débit régulier de ce filet grenu brunâtre , glissant entre ses mains.

Quelle que fût la qualité de ce sol (à peine assez riche pour faire pousser de l’épeautre , selon lui) , il n’en demeurait pas moins que cette parcelle était sienne , maintenant.

Pas qu’il soit viscéralement attaché à la richesse , la propriété matérielle , loin de là : ses haillons en étaient la preuve la plus visible.
Non, c’était bien plus profond que cela.
Cet lopin représentait pour lui le terreau fertile dans lequel il allait semer les grains de sa nouvelle vie , dans l’espoir de merveilleuses récoltes .
Il représentait sa sueur , sa patience, son courage et surtout, la force de son Amour.

Une terre aux yeux gris ardoise.
Cette image passa furtivement dans les limbes de son cerveau , lui arrachant un petit sourire amusé.

L’encapuché se releva , époussetant ses mains l’une contre l’autre , puis ses braies au niveau des genoux et observa les environs .
Son champ , dont il avait préalablement vérifié les bornages , dévalait un côteau en pente douce à partir d’une petite hêtraie qui le délimitait côté nord .
Plus bas , il était bordé par le chemin par lequel ils étaient arrivés avec ses fils et celle qui faisait scintiller des poussières de bonheur dans ses yeux.

Dans le lointain, on pouvait observer les toits en ardoise de Vannes , agglutinés tout contre le clocher de l’église , comme des poussins autour de leur mère.
Dans le prolongement , on devinait les contours du port , ainsi que la mer , dont la couleur se confondait avec celle du ciel en un mariage aux ton bleus nâcrés que le soleil rendait aveuglants.

Dom respira bien fort , ouvrant au maximum ses poumons pour s’imprégner de cette atmosphère : il savait qu’il vivait là un moment d’exception , comme lorsqu’il avait arrêté sa carriole au sortir de la forêt , lors de son arrivée à Vannes , il y a quelques semaines déjà.
Comme enivré , il ferma les yeux quelques instants.

Le brun aux yeux noisette entendait les cris de ses fils , courant à travers les chaumes , à la poursuite du chien Chouchen , jappant de joie.

Les rouvrant, il chercha sa compagne du regard.
Leurs montures , Robin et Stered , étaient attachées à l’orée du bois de hêtres , broutant ici et là l’herbe du talus , mais le jeune femme n’était plus à leurs côtés.
Ce matin, elle l’ avait guidé à travers routes , chemins et champs , jusqu’à cette Terre Promise et le Normand devait bien avouer que sans elle , il serait encore à tourner en tous sens aux alentours de Vannes.

Le Normand se dirigea alors vers les chevaux à la recherche de celle qui avait instillé le venin de l’Amour en son cœur : il fallait qu’il la voie, qu'il lui dise…

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Lastree
Lorsque, la veille, il s'était pendu à son cou pour l'embrasser en pleine taverne, elle avait rougit jusqu'à la racine des cheveux, peu habituée qu'elle était aux effusions en public. D'abord tendue, se retenant de regarder à droite et à gauche pour s'assurer que personne ne les observait, elle s'était peu à peu décontractée, souriant contre sa propre bêtise à craindre le regard des autres, se laissant aller à la chaleur de ses lèvres et à la richesse de cet amour qu'il lui offrait sans retenue aucune ... et elle avait apprécié l'instant, comme elle avait finit par rire doucement en surprenant les gloussements de connivence et les clins d’œil échangés par les deux employées de l'homme qui réchauffait son cœur et sa vie.

Elle lui avait répondu, les yeux brillant d'un éclat nouveau, parlant suffisamment fort pour être entendue des deux femmes:


"Je vous guiderai avec joie karantez, mais je vous prierais de laisser ces péronnelles au village."

Elle sourit aux deux effrontées qui la regardaient les joues rouges de gène, elle leur fit un clin d’œil à son tour et ils finirent par partir, tous ensemble, dans un grand éclat de rire qui se propagea aux enfants, Elouen en tête.


Elle changeait … il le lui avait dit déjà, mais elle commençait à prendre la mesure de ce changement, et contrairement à ce qu’il prétendait, Elouen n’en était pas le seul responsable.


C’est très tôt le lendemain matin qu’ils prirent le chemin qui menait jusqu’aux nouvelles terres du normand.
Elle les avait guidés à travers champs et futaies, leur indiquant les fossés qui se gorgeaient d’eau lorsque le ciel déversait son trop plein sur la terre, leur montrant du doigt un dolmen qui pourrait leur servir de repère, en profitant pour expliquer aux enfants ce qu’il signifiait pour la communauté druidique …
Plus loin, elle leur désigna un buisson couvert de fruits rouges et luisant et les mit en garde contre la toxicité de ses baies.

Et quand, enfin, ils arrivèrent au champ de blé, elle les laissa partir en avant, les enfants courant en riant joyeusement, Dom éprouvant de la main, la qualité de la terre qu'il allait devoir cultiver.
Quant à elle, elle se glissa dans le petit bois de hêtre qui bordait un coté de la propriété et consulta les arbres pour apprendre d’eux l’histoire de cet endroit.

Elle ne se rendit pas compte du temps qu’elle passa là … comme chaque fois, la vie faisait une parenthèse lorsqu’elle retrouvait les arbres et leur histoire.
Se sentant soudain fatiguée, elle rouvrit les yeux et s’assit sur le sol, berçant Elouen dans ses bras et lui chantant un air tout droit inspiré du lieu …

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Domdom
Alors , vieux frère , on fait la conversation à Stered ?

Tout en lui parlant doucement , Domdom flattait la croupe de Robin , son cheval , puis extirpa son outre d’eau en peau de chèvre de ses fontes.
Ensuite , il fit couler un peu d’eau dans ses mains , histoire d’enlever les traces de terre qui y étaient restés collées.

Un coup d’œil vers l’orée du bois lui indiqua que Lastree et Elouen n’en étaient pas encore ressortis.
Il brûlait d’envie d’aller les retrouver , mais se retenait de le faire : par moments , elle ressentait le besoin de s’isoler loin du monde , se ressourcer , renouer avec les esprits de la nature et de la forêt (ses « voisins » , comme elle aimait les appeler) .

Ce pan de la vie de sa compagne demeurait un mystère pour lui , mais il s’interdisait formellement de s’immiscer dans ce jardin secret.
Il ne la connaissait pas à l’époque (pas si lointaine que ça , selon elle) où elle vivait encore au milieu de la forêt , dans une cabane et il avait beaucoup de mal à imaginer que cette femme , qu’il croyait pourtant avoir bien cerné , ait été une sauvageonne farouche , indomptable et guidée uniquement par ses instincts.
Pourtant , à bien y réfléchir , Lastree montrait parfois certaines cicatrices de cette vie antérieure .

Se séchant les mains en balançant les bras comme un moulin à vent , le grand brun appela ses fils , qui s’amusaient à creuser des sillons dans la terre avec des bâtons :


Les garçons, venez donc boire tout de suite , sinon je range l’outre

Dom tendit l’outre d’eau à Valerien qui l’avait rejoint , suivi d’un Adelin un peu moins rapide


Dis...tu vas faire pousser quoi dans ton ssamp , Poppa ?
interrogea le blondinet , en mettant l’outre à ses lèvres

Du blé , mon fils …Du bon blé qu’un meunier réduira en farine et qu’un boulanger transformera en miches dorées et croustillantes.


Ca me donne faim tout ça , Poppa ! C’est quand qu’on manze ?
demanda le gamin ,un sourire de lutin gourmand aux lèvres.

Le Normand ne répondit pas : il songeait déjà à la période des labours qui commencerait l’hiver prochain , après avoir déchaumé le champ les jours à venir : avec le peu d’épaisseur de terre , comme déposée sur la roche granitique qui affleurait à certains endroits , une araire , tirée par Robin , ferait l’affaire .
Il n’en était même pas déçu , car il savait qu’il n’ en tirerait que très peu de rendement , au vu du prix qu’il avait payé ce lopin , il ne s’était pas attendu à une terre riche et profonde.

Il fut tiré de sa réflexion par un jappement surpris du chien Chouchen , que Valérien venait d’asperger du reste de l’eau contenue dans l’outre.

L’encapuché allait réprimander son fils aîné , mais préféra consoler d’abord Adelin , qui , se saississant de l’outre et s’apercevant qu’elle était vide , s’était mis à pleurer
Dom se pencha vers son cadet et lui essuya ses larmes :


Allons Adelin, mon grand garçon , ne pleure plus…Je vais te donner de l’eau de l’outre de Lastree.D’accord ?

Dom le savait : l’ évocation du nom de la brune ovate redonna instantanément le sourire au petit garçon
Le colosse aux yeux noisette se tourna alors vers son fils aîné et prit un air courroucé.
Il allait encore devoir le sermonner :


Quant à toi Valerien, tu as été égoiste et gaspilleur
Ne recommence pas ce que tu viens de faire, entendu ?


Oui Poppa ! Z’ai compris répondit le petit garçon , tout en détalant en direction du chien Chouchen , son bout de bois à la main.

Comme il ne pouvait pas rester colère plus de deux secondes contre son gosse ,Dom laissa fleurir un petit sourire discret sur ses lèvres, puis posa la main sur l’épaule d’Adelin , juste au moment où Lastree sortait du bois , Elouen tout contre elle.

Elle avait l’air si sereine et détendue , que le premier le sourire de la jeune femme embrasa le cœur du Normand .
Il aurait voulu lui confier ce qu’il avait ressenti en touchant cette terre , la sienne , pour la première fois depuis un an , mais il se ravisa , sentant que ce n’était pas le meilleur moment .
Il remettrait les confidences à plus tard .
Cherchant à cacher son émoi par un bon mot , il l’interpella :


La ballade était elle bonne, koantennig ?
Nous vous attendions pour repartir .
D’abord par courtoisie , mais surtout par peur de ne pas retrouver notre chemin !


Ils partirent ensemble d’un grand éclat de rire.

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Domdom
[Emotions et réminiscences]


Les sabots des deux chevaux faisaient voler de petits nuages de poussière au ras du sol sur le chemin pierreux qui redescendait vers Vannes.
Tenant Adelin solidement devant lui , contre sa poitrine et sentant dans son dos les petits bras de Valerien lui enserrer la taille , Domdom chevauchait Robin , le laissant aller à son rythme tranquille .
A ses côtés , presque chausse à chausse , chevauchait Lastree , sa petite Lumière bien emmaillotée tout contre son sein.

De temps à autre , les deux amants échangeaient des regards ou des sourires complices.
Ils n’avaient pas besoin de se parler pour savoir, pour comprendre les pensées de l’autre.
Plus ils avançaient dans leur histoire commune et plus Dom était persuadé qu’elle était celle que son cœur et son âme attendaient.
Celle qui avait d’un coup rempli le grand vide laissé par la disparition de Lysannabelle , sa femme tant aimée, la mère des jumeaux , Katell et Aubry.
Celle qui l’avait jeté dans des abimes de souffrance lorsqu’elle l’avait éconduit à la Bliche.
Il avait pourtant tenté de reconstruire sa vie avec une autre , une femme merveilleuse , mais l’image de cette petite brune aux yeux gris avait été la plus forte , dévastant tout sur son passage, comme un fleuve sortant de son lit.

Entrant dans les faubourgs de Vannes , les chevaux firent alors une subite embardée , surpris qu’ils furent par le chien Chouchen , qui , trottinant habituellement à leurs côtés , leur avait soudain coupé la route , occupé à courir après un matou roux , qui se tenait de l’autre coté , l’air narquois.


Oh…Oh là…

Dom retint comme il le put Robin , qui se cabra : ses fils manquèrent de glisser du dos du cheval sur le coup.

Se rétablissant à grand peine , son regard fut soudain happé par une vision qu’il gardait ensevelie dans les méandres de sa mémoire : un chemin sur la droite , puis en contrebas , un toit en ardoise , à peine caché par un rideau d’arbres .
L’encapuché sentit comme un poing s’enfoncer dans son estomac .
Flash back sur un moment de sa vie il y a un an , un siècle , une éternité…
Lastree , qui avait surpris cette expression et le scrutait d’un oeil interrogateur, l’interpella :


Dom ?

A peine s’ était il enquis de l’état de ses gosses , choqués par l’incident , que le Normand démontait , puis fit mécaniquement les quelques pas qui le séparaient de l’entrée du chemin.
Celui-ci descendait parmi les ajoncs et les fougères jusqu’à une cour , fermée par une barrière et au milieu de cette cour , un chêne …
Et puis , un plus loin , une maison aux volets clos , à l’abandon , la toiture crevée par endroits.

L’homme continua , s’arrêtant à mi-chemin , saisi par l’émotion , sentant à peine des larmes perler de ses yeux .
Il se retourna : Lastree et les enfants étaient restés en haut du chemin, le regardant sans comprendre.
Il leur fit signe de le rejoindre.

Lorsqu’ils le rattrapèrent près de la grosse pierre sur laquelle il était assis , il avait déjà un peu repris ses esprits , mais l’émotion était toujours aussi palpable .
Il prit ses fils sur ses genoux.

Le grand brun cherchait dans le regard de Valerien l’assurance que le gosse partageait le même trouble que lui .
Visiblement non : Son fils le regardait sans comprendre la réaction de son père .
Avait il déjà oublié les jours passés au Val Perdu ?
Certainement pas, car ils en parlaient encore parfois ensemble.
Quitter cette maison avait été un déchirement pour tous : Dom se souvenait encore des larmes de son fils quand la carriole avait quitté le chemin , un matin brumeux de novembre .


Désolé de vous avoir alertés …
Mais…Mais… La vue de cette maison m’a renvoyé à mon passé … à une période de ma vie , disons …

Ne trouvant pas de mot assez fort pour expliquer son trouble, l’encapuché coupa court par un :
Ce n’est rien…Rentrons…

Mais il restait là , comme cloué sur cette pierre , impossible de reculer, maintenant : il devait aller jusqu’au bout , aimanté par cette bâtisse aux allures de fantôme d’un passé revenu à la surface de sa mémoire.

Posant la main sur la barrière , il se tourna vers sa Lastree , caressant au passage la joue rebondie de bébé Elouen , le sourire enfin revenu sur son visage :

Cette maison a l’air inoccupée
On la visite ?

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Lastree
Lorsqu'il l'avait retrouvée quelques heures plus tôt, elle avait les mains tachées de violet et n'osait pas sourire de peur d'avoir les dents et la langue dans le même état.

Une fois remise de sa "conversation" avec les arbres, elle avait relevé les yeux pour les poser sur un petit bosquet mangé par les ronces et couvert de fruits noirs et juteux. Elle s'était redressée, et s'était empressée de ramasser les mûres les plus grosses et les plus sucrées possible, se servant au passage, ravie de retrouver ce plaisir d'enfance, sans se soucier d'être tachée au retour.

Plus tard, elle avait montré sa cueillette aux enfants et ils avaient convenu de faire, tous ensemble, une grande tarte et de la déguster au souper.

Elle était encore en train d'y penser sur le chemin du retour ... contre toute attente, les garçons semblaient l'apprécier et elle devait admettre qu'elle éprouvait à leur égard des sentiments de plus en plus tendres … lorsque le cheval de Dom se cabra soudainement, faisant hennir Stered et grommeler sa cavalière.
La réaction de Dom la surpris et l'inquiéta, le visage fermé et visiblement tourmenté, il les laissa pour se diriger vers un bâtiment laissé à l’abandon. Elle savait qu’il cherchait une demeure pour accueillir les siens, mais ses souvenirs semblaient le bouleverser au-delà de ce qu’elle pouvait comprendre. Comment pouvait-on être aussi attaché à une bâtisse ?

Serait-il heureux de vivre ici ou serait-il, au contraire, happé par ses souvenirs et sa vie d’avant ?

Elle glissa cependant sa main dans la sienne et accepta la visite, curieuse qu'il lui en dise un peu plus ...

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Domdom
Un loquet qu’on soulève.
Une porte qui s’ouvre en grinçant , laissant d’un coup la lumière du jour violer la pénombre ambiante.
Ne lâchant pas cette main dans laquelle il avait déposé son coeur et son avenir , comme un chevalier dépose son épée sur les genoux de sa Dame , Dom entra dans la maison  , véritable une crypte mystérieuse , laissant les enfants jouer dehors dans la cour, sous le chêne.


Y a quelqu'un ?
Eh Oh ! Les gens !


Le calvaphile s‘était annoncé plus par réflexe que par politesse , certain de ne trouver personne d’autre que des araignées et des souris en ces lieux .
Habituant petit à petit ses yeux à l’obscurité , il détaillait  la pièce totalement nue , dont le mur du fond était occupé par une cheminée de belle taille.
L’encapuché s’attardait sur chaque détail de cette salle , apposant sa main libre contre les murs , caressant la saillie d’une pierre comme s’il s’était agi d’un corps de femme , examinant le manteau de la cheminée d’un oeil de connaisseur.
Il tournait de temps à autre la tête vers Lastree , quêtant un signe d’interêt , mais le regard de l’ovate n’avait pas cet air habituellement pénétrant qui parfois l’intimidait : son esprit était visiblement ailleurs.

Dom en conçut quelque dépit , car , même s’il savait qu’il était prématuré que Lastree et son fils viennent s’installer avec lui et sa maisonnée , il n’en demeurait pas moins que l’opinion et les goûts de la jeune femme revêtait une grande importance pour lui.

A première vue , les boiseries du plafond et les murs avaient l’air sains , malgré la présence de traînées filandreuses de salpêtre et d’énormes toiles d’araignées .
Un peu plus loin , une ouverture donnait sur une pièce qui devait être une cuisine , baignée dans un noir total.

Juste avant , à main dextre , un escalier montait vers les étages.
Pressant un peu plus fort la main de Lastree dans la sienne , Dom l’invita à continuer la visite :


Venez donc , ma c’harantez , continuons …

Gravissant à tâton l’escalier desservant l’étage , plongé dans l’ obscurité , ils arrivèrent sur un palier faiblement éclairé par un rai de lumière traversant les volets de bois de la fenêtre.
Soudain , l’encapuché sursauta , étouffant un cri de stupeur : quelque chose venait de lui frôler les jambes.


Tu m’as fait peur Chouchen! s’exclama Dom , apercevant avec soulagement son chien, revenu de sa courette après le félin.

Lâchant à regret la main de son adorée  le grand brun aux yeux noisette entreprit d’ouvrir les volets : il découvrit un couloir courant sans doute sur toute la longueur de la façade et desservant plusieurs pièces.

Après les avoir minutieusement inspectées une à une , il s’adressa à sa brune aimée :


Cette maison a une âme, une personnalité , on croirait quelle vit, qu’elle respire , Lastree .
Je crois que j’ai trouvé mon bonheur .


Il avait appuyé ses derniers mots d’un joli baiser sur les lèvres de l’ovate de façon à leur donner un double sens et la façon dont la jeune femme lui sourit lui prouva qu’elle l’ avait bien saisi.

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Domdom
[Coup de foudre à Kersplann]


Par une étrange alchimie de deux coeurs bouillonnants d’Amour qui fusionnent entre eux , la légère effusion du départ s’était peu à peu métamorphosée en une longue étreinte passionnée.
Ce fut le réveil en fanfare de Messire Elouen bien emmailloté dans le dos de sa maman qui sonna la fin des réjouissances en un pleur signifiant que l’heure de la têtée était arrivée.

Lastree avait déjà détaché le châle retenant son fils , le plaquant tout contre son sein, puis s’apprêtait à dégrafer son corsage.

Dom n’osait pas encore s’ingérer dans ce moment important d’intimité entre une maman et son nourrisson , il estimait ne pas y avoir sa place.
Par pudeur, il détourna la tête et alla s’accouder à une des fenêtre du couloir.

En bas , ses deux fils qui jouaient sous le chêne , tout comme au Val Perdu , autrefois.
L’émotion ressentie tout à l‘heure, due à la ressemblance entre les deux maisons , avait disparu , laissant la place à un vrai coup de cœur.
C’était décidé , ce serait cette maison et pas une autre.

Certes , il y aurait bien des travaux à faire , dans cette maison et ses dépendances : de menuiserie, sans doute de charpente et de couverture aussi , mais d’abord , il fallait aller au bureau du cadastre s’assurer que cette demeure était bien disponible.
Le Normand se promit d’y faire un détour avant de rentrer retrouver le reste de sa famille à la taverne.

Le bruit de succion avait soudain disparu , remplacé furtivement par celui d’un léger froissement d’étoffe , signe que la têtée était terminée.
Dom se retourna vers Lastree : elle l’observait en souriant , Elouen a nouveau endormi contre elle.


Comment s’appelle cet endroit, Karantez ?

Il crut comprendre « Kersplann ».

Kersplann…un bien joli nom …chuchota l’encapuché , en refermant une à une les fenêtres du couloir.

Allons retrouver les enfants en bas, Koantennig, voulez vous ?

Il lui passa un bras protecteur autour des épaules, avant de la lâcher pour entamer la périllleuse descente des escaliers.

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Lastree
L'homme, camouflé par sa capuche, semblait goûter l'instant présent et s'en délecter comme d'un vin bien frais. Il était visiblement sous le charme de la bâtisse et La vannetaise quitta sa position de retrait pour s'ouvrir aux sentiments que la demeure lui inspirait.

Hormis sa cabane au fond des bois et la maison de son père, elle n'avait connu que des châteaux, ceux de ses quelques amis qui l'avaient invitée parfois, la plupart du temps pour célébrer de grands évènements, parfois par simple amitié. La seule maison qu'il lui avait été donnée de visiter avait été la maison de la plage à Saint Brieux, maison qu'elle avait cru pouvoir partager avec un autre charpentier ... mais c'était sans compter sur la passion qu'elle nourrissait pour la cité blanche ... elle savait aujourd'hui que sa vie ne pourrait jamais être ailleurs, elle en avait accepté les contraintes, elle ne l'avait jamais regretté.

Dom avait fait le tour du rez-de-chaussée puis l'avait entrainée à la conquête des étages ...
Une fois en haut, il s'était dirigé vers les fenêtres et s'était appliqué à ouvrir chacune d'elles ainsi que les volets qui leur correspondaient, lorsqu'ils étaient encore présents.
L'astre solaire emplit alors les pièces froides et vides de sa lumière, laissant s'engouffrer un air vif qui assainit instantanément l'atmosphère.

Le chien chouchen les avait rejoints et il parcourrait chaque pièce avec application, jappant parfois après quelque cafard ou autre souris qui passaient devant son museau humide.

Elouen se mit alors à réclamer son du et manifesta son impatience en babillant et en tirant sur les pans du corsage de sa mère. Lastree s'installa sur une chaise au paillage élimé qui avait sans doute connu la dernière guerre et qui trônait au milieu de la pièce, relique d'un temps aujourd'hui révolu.

Comme chaque fois, l’ovate s’interrogea, s’étonnant de la gène que semblait éprouver le normand à la voir allaiter son enfant. Elle avait cru qu’avec le temps et l’intimité qui s’était installée entre eux, ce simple geste lui aurait paru aussi anodin que n’importe quel autre et pourtant, il se détourna en la voyant dégrafer son corsage, allant jusqu’à la fenêtre ouverte et s’abimant dans la contemplation de ses fils qui s’ébattaient en riant aux éclats dans le jardin. Le grand chêne qui étalait ses branchages au-dessus de leurs têtes blondes devait, en plein été, apporter une fraicheur bienfaisante à ses habitants … elle se promit d’aller l’interroger sur cet endroit afin de s’assurer qu’aucun mauvais géni, qu’aucune mauvaise influence ne régnait dans l’endroit.

Elouen s’était finalement endormi contre son sein et sa respiration calme lui arracha un sourire de tendresse toute maternelle. Elle caressa la tête aux reflets cuivrés et entreprit de se réajuster. Ses yeux se posèrent sur le dos et les larges épaules de Dom, à quoi pouvait-il penser ainsi concentré sur l’extérieur ? Il du l’entendre bouger et s’arracha à l’embrasure de la fenêtre pour se tourner vers elle. Ses épaules s’étaient relâchées et plus une seule tension ne semblait les parcourir … Sa décision était prise, ce serait cette maison et pas une autre qui accueillera la famille du colosse normand ainsi que les deux employées qui avaient la charge de ses enfants.


« Comment s’appelle cet endroit, Karantez ? »

Elle n’en était pas sure et bredouilla un vague …

« Keresesplan ? »

Il traduisit de lui-même et elle lui sourit, il aimait autant le nom que l’endroit, il était heureux, elle l’était aussi.

Ils redescendirent les marches afin de rejoindre les garçons ...

Une nouvelle vie s’offrait à eux, ils leur fallait un toit et celui-ci, malgré les réparations qu’ils auraient à assumer, était plutôt pas mal pour une maison de pierre, plus humaine qu’un château, moins dangereuse qu’une cabane, moins inquiétante que la maison de son père et tellement pleine de promesses de vie et d’amour …

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--Domdom



Redescendant prudemment l’escalier sombre et étroit , juste devant Lastree , Dom s’interrogeait sur l’apparent désinterêt de sa compagne pour cette maison qui l’avait ému dès le premier regard.

Tout au long de la visite , tandis qu’il s’était enthousiasmé pour le moindre détail , la jeune ovate était réstée sur une prudente réserve.

Il ne s’expliquait pas pourquoi.

Quand bien même ne supportait elle pas de vivre entre quatre murs de pierre , il s’agissait en l’occurrence de son éventuelle future demeure , à lui .
De plus, le Normand attachait beaucoup d’importance à l’opinion de la femme qui faisait partie de sa vie, pas assez à son goût d’ailleurs, même s’il ne la partageait pas toujours.
Et puis, il ne pouvait pas cacher non plus qu’il espérait bien amener l’ancienne sauvageonne, petit à petit , pierre par pierre , à l’idée qu’ils puissent vivre ensemble , un jour , sous le même toit.

De toute façon, elle n’allait pas passer le reste de son existence dans sa petite chambre sur le port, non ?

Il aurait tant voulu que Kersplann fut un coup de coeur commun , mais ce n’était manifestement pas le cas.

Ce n’est que lorsqu’ils furent dehors , une fois la porte refermée , que Dom , le dos calé contre le chêne de la cour , interrogea sa compagne.
Elle se tenait en face de lui , le visage incliné vers son fils qu’elle berçait doucement dans ses bras , chantonnant une comptine aux douces intonations.
Un peu plus loin , Valérien et Adelin jouaient sagement ensemble, empilant des glands ramassées dans l’herbe pour en faire une grande pyramide.


Lastree...Que pensez vous de cette maison ?
J’ai besoin d’avoir votre avis.
Vous savez qu’il compte beaucoup pour moi…..
Et puis….


Le grand brun s’éclaircit un peu la voix en toussotant , puis continua :

Et puis…j’aimerai que notre future demeure soit un choix commun ,à deux …

Il se mordit aussitôt la langue , regrettant une nouvelle fois ces paroles maladroites et par trop impatientes.

Il vit alors Lastree relever la tête , le fixant de son étrange regard gris ardoise…
--Valerien
Etendu sur le ventre dans l’herbe , les coudes piqués au sol et le menton dans les mains , le blondinet admirait son œuvre , un grand sourire de satisfaction aux lèvres.
Avec son frère Adelin , ils avaient entassé des glands tombés par terre en un monticule à l’équilibre instable.

De temps à autre , il jetait un coup d’œil en direction des adultes qui discutaient juste à côté d’eux , sous le grand arbre.
Il n’écoutait pas leur conversation , mais en entendait cependant des bribes « besoin d’avoir votre avis
… » « notre future demeure … »


Valerien tourna la tête vers eux et les apostropha :


Moi , z’aime pô cette maison …Elle est mossse !
Moi , ze veux une maison sur le port.
Pour zouer avec ma copine Soazig


L’autre jour , Soazig l’avait emmené dans un endroit extraordinaire , au port.
Déjouant la surveillance des gardes , ils étaient entrés par un trou de souris dans un grand bâtiment que Soazig appelait « arsenal ».
Ils y avaient passé un merveilleux après midi , jouant au milieu des ballots d’énormes cordages , de voilures et de quantité d’armes et objets étranges dont Valérien en connaissait ni le nom , ni la fonction.

Plus tard , quand Mary était revenue le chercher , Soazig lui avait murmuré dans l’oreille : « la prochaine fois , on montera sur un bateau, Valérien… »
Depuis , le gosse ne pensant plus qu’à ça .

Se reconcentrant sur son œuvre , il aperçut alors le chien Chouchen venu humer le tas de glands , la truffe au ras du sol et la queue battante.


Sssousssennn….Tentionnnn !
Nan !!!!!


[i]Trop tard !
D’un coup de museau fouineur , le chien jaune venait de renverser le tas de glands , récompense de tant d’efforts consentis.
Se relevant en larmes , le gamin courut à l’aveuglette vers les adultes et ce furent les bras de Lastree qui lui donnèrent refuge :[i]

Sssouss…ssen…il a…tout….cassééé !

Lastree
Bien sur il voulait son avis et bien évidemment elle ne savait pas trop quoi lui répondre. Elle avait toujours eut, même enfant, l'âme nomade et aimait aller et venir, tantôt chez des amis, tantôt dans un repère au fond de la forêt, sans parler de ses séjours à Etel qui lui apportaient un peu de sérénité.
Mais l'idée de porter ses bagages dans un lieu qui serait sa demeure de façon définitive la laissait perplexe. Pas que la maison ne lui déplaisait tout au contraire ! Elle aimait sa façade aux murs de pierre blanche ainsi que ses volets disjoints à la couleur incertaine tant elle avait subit les outrages du temps.
Et puis elle adorait son jardin un peu sauvage, envahit ça et là par les ronces et protégé par un gardien au moins deux fois centenaire à en juger par son écorce et son diamètre.

Elle se tourna vers Dom et lui répondit d'une voix douce :


"Elle a un charme certain et je suis intimement persuadée qu'elle sera le refuge idéal pour v.... notre famille"

Elle lui offrit un sourire qui était bien loin de d'appuyer l'hésitation que ses paroles auraient pu, à tord, laisser penser.
C'est alors que valérien leur donna son avis d'enfant ... C'est vrai qu'il était agréable de vivre sur le port, elle-même avait appris à apprécier son agitation constante et sa vie colorée, seulement elle aimait trop les arbres pour se résoudre à y construire sa vie. Elle voulait qu'Elouen puisse grandir à l'ombre d'un gardien, qu'il apprenne à cultiver la terre et à en évaluer le goût et la richesse et elle se sentait prête à transmettre cet amour de la terre, même au jeune blond qui faisait sa forte tête.

Hélas Chouchen vint interrompre sa réflexion en ruinant les efforts des deux garçonnets. Valérien se jeta alors dans ses bras en pleurant et elle enfouit sa main dans sa chevelure tandis que la deuxième le pressait tendrement contre elle :


"Là ... pleure si tu veux, tu as le droit d'être déçu ... Tu dois être fatigué de vivre à droite à gauche et je comprends ton attirance pour le port et ses habitants ... nous avons entendu tes craintes tu sais, et jamais nous ne déciderions d'une chose aussi importante sans vous demander votre avis ..."

Elle prit son menton entre ses doigts et lui releva doucement la tête :

"Ce que je te propose, c'est de faire un essai ... Tu pourras travailler avec ton père et moi à la remise en état de la maison, et décorer ta chambre toi-même si tu veux ..."

Levant la tête vers la cime de l'arbre elle ajouta :

"Et puis je pourrais te montrer comment grimper tout là haut ... je suis certaine que l'on peut voir le port de là ..."

Elle lui sourit et conclut :

"Et puis si vraiment tu ne t'y fais pas, et bien nous pourrons chercher une autre demeure ..."
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