Erikdejosseliniere
Première surprise : il est parti !
Y a des jours comme ça, on fait pourtant tous les efforts possibles, on a pourtant pris sa ration de soupe au vin matinale accompagnée d'une bonne grosse tranche taillée dans une hu.re encore saignante de la veille, une miche de pain, trois ou quatre raisins, une pêche de vigne, un gobelet de vin jeune pour faire passer le tout. On a laissé une servante -jeune et accorte pour entamer la journée par quelque chose de frais et de charmant- vous faire les ablutions nécessaires à l'achèvement du réveil (quelques tapotement au gant de crin, ici, là, et là aussi... Mais pas trop non plus, sans quoi, on ne peut plus se sentir, et le Pair, comme tout noble qui se respecte, aime que l'on sente sa présence musquée et mâle afin de se sentir... Bien !). On revêt ensuite quelques vêtements tout aussi seyant que sobres et pratiques -à peine doit-on remarquer les fils d'or et la finesse du velours- lesquels sauront tout aussi bien poser votre homme en société que son arrière-train sur le dos d'un cheval. Et pourtant...
Pourtant, sans trop savoir pour quel motif, pour quelle intrigante raison, on subodore que tout ne se passera pas exactement comme à l'accoutumée, en cette pourtant délicieuse entame de journée d'une fin d'été comme l'un peu plus vieux chaque jour Corbigny en a déjà connu des dizaines... On sait fort bien qu'il faudrait prendre route vers Paris l'Immense afin d'y seconder de ses inévitablement judicieuses et intelligentes réflexions -dans l'ordre- son Roy, sa PMF et ses com-pairs. On se souvient sans peine que la jeunette et néanmoins suzeraine de Bourgogne attend instamment ses sages avis, qu'un pléthore de courriers, messages, avis, règlements, demandes et autres sauf-conduits vous attendent sur votre bureau déjà bien encombré... On sait avec force et conviction tout cela...*
Pourtant, oui, pourtant... On a franchement envie de pas en foutre une !** Alors, on trainouille, on glandouille, on passivite, on jemenfichisme, on compte les toiles d'araignée, on recompte les mouches prises au piège, on en vient à décompter le nombre de rectangles que forme chaque toile, on compte bien mettre une bonne raclée à la servante qui a si mal fait le ménage. Et puis, comme une envie de pisser dans le bac à linge comme lorsqu'on était petiot, on se lève, on fait les cent pas, on se dirige vers l'embrasure d'une fenêtre, on contemple comme la nature est belle avec ce 95 C et ce fessier charnu qui mène la vache au taureau... On laisse ainsi passer les heures -quelque bonne bouteille point trop loin, on prend aussi le temps de s'attabler pour déjeuner-, on s'ennuie ferme, mais la mastication est un art qui ne se pratique pas à la légère, méritant que l'on s'y attarde a minima, et qui occupe fort utilement son homme, entre deux baillements...
Or, d'un coup d'un seul, sans que personne ait pu s'y attendre :
- Aimbaud !
On reprend son souffle, estimant, avec justesse, que ce filet de voix n'a certainement pas pu franchir les kilomètres de salles, de couloirs, de pièces diverses du château jusqu'à la chambre du fils où ce dernier se prélasse sans aucun doute, notre Duc ne l'ayant guère aperçu de toute cette fastidieuse journée, et par "guère", entendons : pas une seule fois. Cette fois, on stentorise, on vocalise, on braille, à l'occasion, on raconte franchement des cracks :
- Aimbauuuuuud ! Mon Fiiiiiiils ! Je fiiiiiiiile ! Suis attendu d'urgence à Paris... Occupe toi bien de ta soeur ! Ne m'attend pas ce soir... Sois sage surtout, je compte sur toiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! A Dieu ! Fiiiiiiiiiiiiiils !
Et l'on sort, sans tambour ni trompette, vers un ailleurs tout aussi incertain que la présence active d'un Levan chez les feudataires. On ne sait pas encore franchement où l'on va, mais c'est absolument certain, on s'y rend ! A moins que l'on ne se décide tout aussi vite à rebrousser chemin...?
[* Toute ressemblance avec un vieux Tri-machin serait franchement fortuite. NdlR]
[** Là, déjà, c'est mieux...]
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Duc de Corbigny. A good chicken is a Dead chiken.
Y a des jours comme ça, on fait pourtant tous les efforts possibles, on a pourtant pris sa ration de soupe au vin matinale accompagnée d'une bonne grosse tranche taillée dans une hu.re encore saignante de la veille, une miche de pain, trois ou quatre raisins, une pêche de vigne, un gobelet de vin jeune pour faire passer le tout. On a laissé une servante -jeune et accorte pour entamer la journée par quelque chose de frais et de charmant- vous faire les ablutions nécessaires à l'achèvement du réveil (quelques tapotement au gant de crin, ici, là, et là aussi... Mais pas trop non plus, sans quoi, on ne peut plus se sentir, et le Pair, comme tout noble qui se respecte, aime que l'on sente sa présence musquée et mâle afin de se sentir... Bien !). On revêt ensuite quelques vêtements tout aussi seyant que sobres et pratiques -à peine doit-on remarquer les fils d'or et la finesse du velours- lesquels sauront tout aussi bien poser votre homme en société que son arrière-train sur le dos d'un cheval. Et pourtant...
Pourtant, sans trop savoir pour quel motif, pour quelle intrigante raison, on subodore que tout ne se passera pas exactement comme à l'accoutumée, en cette pourtant délicieuse entame de journée d'une fin d'été comme l'un peu plus vieux chaque jour Corbigny en a déjà connu des dizaines... On sait fort bien qu'il faudrait prendre route vers Paris l'Immense afin d'y seconder de ses inévitablement judicieuses et intelligentes réflexions -dans l'ordre- son Roy, sa PMF et ses com-pairs. On se souvient sans peine que la jeunette et néanmoins suzeraine de Bourgogne attend instamment ses sages avis, qu'un pléthore de courriers, messages, avis, règlements, demandes et autres sauf-conduits vous attendent sur votre bureau déjà bien encombré... On sait avec force et conviction tout cela...*
Pourtant, oui, pourtant... On a franchement envie de pas en foutre une !** Alors, on trainouille, on glandouille, on passivite, on jemenfichisme, on compte les toiles d'araignée, on recompte les mouches prises au piège, on en vient à décompter le nombre de rectangles que forme chaque toile, on compte bien mettre une bonne raclée à la servante qui a si mal fait le ménage. Et puis, comme une envie de pisser dans le bac à linge comme lorsqu'on était petiot, on se lève, on fait les cent pas, on se dirige vers l'embrasure d'une fenêtre, on contemple comme la nature est belle avec ce 95 C et ce fessier charnu qui mène la vache au taureau... On laisse ainsi passer les heures -quelque bonne bouteille point trop loin, on prend aussi le temps de s'attabler pour déjeuner-, on s'ennuie ferme, mais la mastication est un art qui ne se pratique pas à la légère, méritant que l'on s'y attarde a minima, et qui occupe fort utilement son homme, entre deux baillements...
Or, d'un coup d'un seul, sans que personne ait pu s'y attendre :
- Aimbaud !
On reprend son souffle, estimant, avec justesse, que ce filet de voix n'a certainement pas pu franchir les kilomètres de salles, de couloirs, de pièces diverses du château jusqu'à la chambre du fils où ce dernier se prélasse sans aucun doute, notre Duc ne l'ayant guère aperçu de toute cette fastidieuse journée, et par "guère", entendons : pas une seule fois. Cette fois, on stentorise, on vocalise, on braille, à l'occasion, on raconte franchement des cracks :
- Aimbauuuuuud ! Mon Fiiiiiiils ! Je fiiiiiiiile ! Suis attendu d'urgence à Paris... Occupe toi bien de ta soeur ! Ne m'attend pas ce soir... Sois sage surtout, je compte sur toiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! A Dieu ! Fiiiiiiiiiiiiiils !
Et l'on sort, sans tambour ni trompette, vers un ailleurs tout aussi incertain que la présence active d'un Levan chez les feudataires. On ne sait pas encore franchement où l'on va, mais c'est absolument certain, on s'y rend ! A moins que l'on ne se décide tout aussi vite à rebrousser chemin...?
[* Toute ressemblance avec un vieux Tri-machin serait franchement fortuite. NdlR]
[** Là, déjà, c'est mieux...]
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Duc de Corbigny. A good chicken is a Dead chiken.