Elim
[En passant par la Lorraineuuu...]
Et bien non, pas du tout. Elim n'est pas en Lorraine. Et pardi il est encore moins en train de porter des sabots. Il ne manquerait plus que ça!
Accompagné par l'éternel Sergent Alun, celui qui depuis la mort de son père, le sert aussi bien qu'il le faisait pour son paternel, ainsi que par sa gouvernante, la sublime mais intouchable Pétronille, Elim depuis qu'il a six ans, parcourt les routes.
En fait tout a débuté le jour où il s'est laissé entrainer par Aimbaud, ce fils de pair aussi brun qu'Elim est blond. Aimbaud donc, l'a emmené comme ça en Anjou, puis en Bourgogne, chez un pair de France, son père quoi. Et un breton qui crèche chez un pair de France, Bourguignon qui plus est, sans mourir, c'est plutot un bel exploit en soi.
Puis Elim, ayant sans doute comme son fieffé coquin de père, le goût pour l'aventure, continua sa route, accompagné par un vieux sergent, une jeune gouvernante écervelée, et un poney aussi habile que les meilleurs destriers pour asséner un coup de pied bien placé à un malandrin des routes venu tenter de dérober la bourse de son jeune cavalier.
Il effectue, souvent pour le compte de sa mère, quelques missions, généralement tenues secrètes.
Le voici aujourd'hui au bord d'un chemin crasseux en plein Bourbonnais-Auvergne. Il étale une carte sur le dos de son poney, le vaillant irlandais offert par sa mère, le grisonnant Rebel.
"Bon, Alun. Nous sommes là, n'est-il point?
-Oui Votre Grâce.
-Ne m'appelle pas ainsi, je n'ai pas encore assassiné maman pour lui prendre sa place."
Roucoulement suave derrière Elim, ça, c'est la douce et jolie Pétronille, qui rit des propos de son jeune maitre. Elle rit parce qu'elle sait qu'il blague, évidemment. Elim aime sa duchesse de mère.
"Et donc nous souhaitons nous rendre ici. Encore six jours à trainer sur leurs routes poussiéreuses, à repousser les attaques incessantes de tous les coupes jarrets qui y trainent. Espérons que nous en trouverons encore d'autres, sinon, diantre, on va s'endormir sur la route. Pas une seule ville où nous arrêter, pas le temps. Pétro!"
Se tourne vers l'intéressée.
"Etat des vivres?
-Quelques morceaux de lard séché, de quoi tenir une semaine sans doute. Des racines pour plusieurs jours. Nous avons ce qu'il faut.
-Parfait. Alors en route."
Et tandis qu'il se hisse sur sa monture, il entend le galop rapide d'un autre cheval. Il n'a que onze ans, mais le jeune Elim a déjà certains réflexes...
"A couvert!"
Des réflexes de survie. Très rapidement, le trio se cache dans les fourrés des bois qui bordent la route, et regardent passer un messager. Elim bondit aussitôt hors du buisson.
"C'est la livrée De La Josselinière, Corbigny! ça doit être pour moi! Messiiiiiiiiiiire arrêtez-vous!"
...
Un peu plus tard, après une poursuite après le messager, notre jeune blondinet décachète une missive, signée d'Aimbaud.
Elim la parcourt, sourit, relève la tête...
"Alun, Petro... Changement de plan. Demi-tour. On retourne d'où l'on vient!"
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[J'étais sur la route, toute la sainte journée...]
C'est donc bien des jours après, qu'Elim revient dans la demeure qu'il connait bien. Ayant pris une chambre dans la meilleure auberge des environs, Pétronille finit de l'habiller.
C'est donc vêtu d'un bleu roy profond, aux manches d'un blanc immaculé, qu'il arrive sur le domaine de Corbigny. La voiturée, louée pour l'occasion, porte les couleurs du duché du rohannais, et de Coëtlogon. Et le jeune Elim, onze ans, fait son entrée dans la noble jeunesse de Bretagne et de France.
A peine arrivé, il fait un clin d'oeil à son hôte, son ancien camarade de facéties, celui avec qui il découvrit un jour cette sublime puterelle leur faisant dos à la fenêtre au bordel de Dijon...
Puis il voit une blonde, plutôt vieille, enfin par rapport à lui en tous cas, qui lui rappelle vaguement quelque chose. Sans doute une bretonne...
D'un pas sûr, il se dirige vers Aimbaud.
"Demat Aimbaud. Bon je sais, je n'ai pas répondu à ta missive. Mais j'ai dû donner mon nécessaire d'écriture contre ma vie sur les chemins, enfin la routine quoi. Bref, plus rien pour gratter la moindre baffouille. Mais tu penses bien que je n'aurais jamais pu rater un tel évènement!"
Le blondinet rit et lève le poing droit, qui vient frapper celui d'Aimbaud.
"Tschuss en tous cas, c'est bien bon de revoir ta pomme!"
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Et bien non, pas du tout. Elim n'est pas en Lorraine. Et pardi il est encore moins en train de porter des sabots. Il ne manquerait plus que ça!
Accompagné par l'éternel Sergent Alun, celui qui depuis la mort de son père, le sert aussi bien qu'il le faisait pour son paternel, ainsi que par sa gouvernante, la sublime mais intouchable Pétronille, Elim depuis qu'il a six ans, parcourt les routes.
En fait tout a débuté le jour où il s'est laissé entrainer par Aimbaud, ce fils de pair aussi brun qu'Elim est blond. Aimbaud donc, l'a emmené comme ça en Anjou, puis en Bourgogne, chez un pair de France, son père quoi. Et un breton qui crèche chez un pair de France, Bourguignon qui plus est, sans mourir, c'est plutot un bel exploit en soi.
Puis Elim, ayant sans doute comme son fieffé coquin de père, le goût pour l'aventure, continua sa route, accompagné par un vieux sergent, une jeune gouvernante écervelée, et un poney aussi habile que les meilleurs destriers pour asséner un coup de pied bien placé à un malandrin des routes venu tenter de dérober la bourse de son jeune cavalier.
Il effectue, souvent pour le compte de sa mère, quelques missions, généralement tenues secrètes.
Le voici aujourd'hui au bord d'un chemin crasseux en plein Bourbonnais-Auvergne. Il étale une carte sur le dos de son poney, le vaillant irlandais offert par sa mère, le grisonnant Rebel.
"Bon, Alun. Nous sommes là, n'est-il point?
-Oui Votre Grâce.
-Ne m'appelle pas ainsi, je n'ai pas encore assassiné maman pour lui prendre sa place."
Roucoulement suave derrière Elim, ça, c'est la douce et jolie Pétronille, qui rit des propos de son jeune maitre. Elle rit parce qu'elle sait qu'il blague, évidemment. Elim aime sa duchesse de mère.
"Et donc nous souhaitons nous rendre ici. Encore six jours à trainer sur leurs routes poussiéreuses, à repousser les attaques incessantes de tous les coupes jarrets qui y trainent. Espérons que nous en trouverons encore d'autres, sinon, diantre, on va s'endormir sur la route. Pas une seule ville où nous arrêter, pas le temps. Pétro!"
Se tourne vers l'intéressée.
"Etat des vivres?
-Quelques morceaux de lard séché, de quoi tenir une semaine sans doute. Des racines pour plusieurs jours. Nous avons ce qu'il faut.
-Parfait. Alors en route."
Et tandis qu'il se hisse sur sa monture, il entend le galop rapide d'un autre cheval. Il n'a que onze ans, mais le jeune Elim a déjà certains réflexes...
"A couvert!"
Des réflexes de survie. Très rapidement, le trio se cache dans les fourrés des bois qui bordent la route, et regardent passer un messager. Elim bondit aussitôt hors du buisson.
"C'est la livrée De La Josselinière, Corbigny! ça doit être pour moi! Messiiiiiiiiiiire arrêtez-vous!"
...
Un peu plus tard, après une poursuite après le messager, notre jeune blondinet décachète une missive, signée d'Aimbaud.
Elim la parcourt, sourit, relève la tête...
"Alun, Petro... Changement de plan. Demi-tour. On retourne d'où l'on vient!"
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[J'étais sur la route, toute la sainte journée...]
C'est donc bien des jours après, qu'Elim revient dans la demeure qu'il connait bien. Ayant pris une chambre dans la meilleure auberge des environs, Pétronille finit de l'habiller.
C'est donc vêtu d'un bleu roy profond, aux manches d'un blanc immaculé, qu'il arrive sur le domaine de Corbigny. La voiturée, louée pour l'occasion, porte les couleurs du duché du rohannais, et de Coëtlogon. Et le jeune Elim, onze ans, fait son entrée dans la noble jeunesse de Bretagne et de France.
A peine arrivé, il fait un clin d'oeil à son hôte, son ancien camarade de facéties, celui avec qui il découvrit un jour cette sublime puterelle leur faisant dos à la fenêtre au bordel de Dijon...
Puis il voit une blonde, plutôt vieille, enfin par rapport à lui en tous cas, qui lui rappelle vaguement quelque chose. Sans doute une bretonne...
D'un pas sûr, il se dirige vers Aimbaud.
"Demat Aimbaud. Bon je sais, je n'ai pas répondu à ta missive. Mais j'ai dû donner mon nécessaire d'écriture contre ma vie sur les chemins, enfin la routine quoi. Bref, plus rien pour gratter la moindre baffouille. Mais tu penses bien que je n'aurais jamais pu rater un tel évènement!"
Le blondinet rit et lève le poing droit, qui vient frapper celui d'Aimbaud.
"Tschuss en tous cas, c'est bien bon de revoir ta pomme!"
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