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[RP fermé] En intendant sa fille

Delta
Elle l'écoutait babiller tel un enfant - gâteux déjà ? - sourire aux lèvres. Son comportement avait changé du tout au tout. Elle acquiesça à ses dires, songeant que son "fiancé" n'était autre qu'un de ces soi disant médecins.

Il faudra me la conter, mon enfance, oui. J'aimerais savoir. Et... Vous m'avez donné un nom, non ? Et ma mère, comment se nommait-elle ? Comment était-elle ? Comment étais-je ?


Affichant un sourire contrit elle ajouta.


Et pour ce qui est des médecins, je vais en épouser un. Le Seigneur de Lorgues. Il m'a soignée lors de mon retour en Provence. Je lui dois la vie. L'enfant aussi la lui doit.


Eludant savamment les autres questions, elle lui sourit.


C'est un homme gentil. Je vous le présenterai.

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Gobseck
Elle posait les questions normales, celles d'une femme n'ayant jamais connu sa mère, elle ne se connaissait déjà qu'à peine elle même... Il fallait qu'il prenne sur lui pour parler de sa femme... Il prit une inspiration.

Eh bien oui, vous avez un prénom, Jehanne, Jehanne Von Gobseck, votre mère, il déglutit, marquant une pause dans sa phrase, se prénommait Maena... Elle était belle... belle comme vous l'êtes aujourd'hui... Brune... bien entendu, les yeux gris, tirant vers le vert... Les plus beaux yeux que je n'ai vu... Je m'arracherais les miens pour revoir les siens... Vous... il sourit, marquant une deuxième pause Votre temps était partagé entre les jupons de votre mère et les jardins, votre nourrice aurait pu courir l'antique marathon avec l'entrainement que vous lui avez donné.

En se remémorant ce souvenir le vieux rit légèrement.

Je me rappelle lorsque je travaillais et que j'entendais des cris dehors, je regardais par la fenêtre et voyait votre nourrice en train de vous chercher dans les jardins en criant votre nom. Vous étiez bien maligne pour votre âge... légèrement espiègle, mais comme tout les enfants, je suppose.

Il ne remarqua que certaines de ses questions était passé à la trappe, l’émotion sans doute, ou la vieillesse.

Médecin ? S'il vous a sauvé c'est que ce n'est pas un charlatan, je suppose.

Mais dites moi, seigneur, médecin et gentil, cet homme a l'air bien brave, mais l'aimez vous ?


Il dit cela avec un voix douce, sans agression.
Delta
Jehanne... Jehanne. C'était ainsi qu'elle avait été prénommée à sa naissance. Soit. Ce prénom n'éveillait rien en elle, se perdant dans les paroles de celui qui était son père. Elle tentait d'imaginer cette mère répondant au doux nom de Maena. Cette femme qui avait dû lui parler grec toute sa prime enfance... Elle l'écoutait parler, évoquant ce passé qui était le leur. Elle lui sourit.

Amatrice de liberté, à l'époque, déjà.

Et le cours de la conversation changea. Delta grommela intérieurement, n'en montrant rien. Elle appréciait de l'entendre conter ses souvenirs. Leurs souvenirs. Parler de son promis ne l'enchantait guère... Surtout au vu des questions qu'il lui posait. Il allait falloir être très prudente dans ses réponses, elle ne souhaitait pas lui mentir ouvertement... Et la vérité toute crue n'était pas toujours bonne à dire.


Savié est un homme charmant.
(entendons ici que s'il n'est pas beau, il n'est pas tout à fait dénué de charme.)
Et, en effet, il a su me soigner avec brio, je serais morte sans ses doigts agiles, mon enfant avec lui.


Elle se mordilla la lèvre, arrivait la réponse la plus difficile à donner... Elle rougit de la pirouette qu'elle allait effectuer, rougeur qui pourrait être apparentée à la gêne d'exposer ainsi ses sentiments.


Vous voulez savoir si j'aime l'homme qui tient ma vie entre ses mains ?


Elle acquiesça doucement.

Je n'ai pas pour habitude d'utiliser ces mots, mais cet homme à qui je confie ma vie, je l'aime, oui, plus que moi même.


Ne nous emballons pas, elle ne parlait pas du Canard... Comment ? Evident ? Ben, pas pour tout le monde hein, voyez son père...


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Gobseck
Il fut rassuré par ces paroles, elle aimait son futur-mari, il le croyait en tout cas. C'était là tout ce qu'il avait besoin de savoir sur le futur-mari, cela lui suffisait, s'il comblait sa fille alors tout était parfait. A ce moment là, il remarqua une phrase, qui ne l'avait pas frappé mais qui pourtant aurait pu être tragique. Elle avait failli mourir ... Pourquoi ? Comment ? Il paniqua légèrement à cette idée, il avait passé de nombreuses années à s'imaginer toute sorte de chose, mais là, ça avait été bien réel, passé, mais réel ...

M...Mais, p...p...pourquoi auriez vous f...f...failli mourir ? Que vous est il arrivé ?

Il bégaya de peur, bien conscient que c'était fini et qu'elle ne risquait surement plus rien mais il ne put s'en empêcher. Il pensa aussi ... qu'il n'était peut être pas passé loin de ne plus jamais la revoir ...
Delta
Elle sourit, pour bien des raisons, pour le fait qu'il était passé à autre chose, déjà, puis, surtout, parce que cette inquiétude qu'elle lisait dans ses yeux, qu'elle entendait dans ses paroles... La touchait. Énormément. Elle sourit tendrement au vieillard qui finalement, n'était pas si vieux, abîmé trop vite, rongé par l'attente et le désespoir. Elle lui sourit donc, et répondit à ses questions. Une main sur son avant bras, l'étreignant légèrement, pour dire qu'elle était là.

P...ère...


Le mot franchit à nouveau ses lèvres avec un plaisir non feint.


Cela ne fut qu'une rencontre avec une armée française. J'étais seule, enceinte, j'ai refusé de m'arrêter pour leur laisser fouiller... et allez savoir, vider, sans doute, mes fontes. Et je n'ai pas fait le poids. Deux fois.

J'ai fait un long trajet jusqu'ici et me suis effondrée en Avignon. Savié m'a trouvée dans une rue... Et m'a soignée.


Elle serra un peu plus fort son bras, quettant son regard de ses sombres billes bleues.

Père ! Je suis là désormais... Nul besoin de s'inquiéter... Mais...

Elle marqua un temps, trouvant difficile d'oser lui demander cela, désireuse de se sentir, peut être, petite fille. Un instant.

Est ce donc ainsi que vous dites bonjour à votre enfant ? Que vous lui parlez ? Ne suis je donc qu'une étrangère que vous me voussoyez ?

Une irrépressible envie d'être serrée dans ses bras la prit, une envie venue d'un passé oublié, le sang parlait. Une envie qu'elle n'osait prononcer clairement, pour qui aurait-il pris cette femme, grosse, se disant sa fille, si elle s'était jetée dans ses bras ? Elle maintint sa main, un rien fermement sur le bras de son père, qu'il ne sente pas qu'elle tremblait.

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Gobseck
Une armée française ... deux armées françaises ... Elle avait du cran cette petite ... Peu de gens aurait survécu à cela. Aristote avait il finalement trouvé la peine trop lourde et décidé qu'il fallait qu'ils se retrouvent ? C'est en effet ce qu'il pensait ... Il pensa aussi un instant qu'il faudrait qu'il aille se recueillir, remercier Aristote de ce cadeau. Il faudrait aussi remercier le médecin, le père et le mari. Qui avait su combler sa fille, et qu'il croyait être la même personne accessoirement.

Cet homme est un saint homme ... Il faudra que je le remercie ...

Mais si vous me dites qu'il ne faut pas m’inquiétez alors je ne m’inquiéterais pas ...


Elle avait tellement raison dans la suite de ses paroles ... Un père ne vouvoyait pas sa fille ... Un père prenait sa fille dans ses bras en la retrouvant. Il lui fallait réapprendre à être un père, à agir comme tel.

Tout doucement, apeuré, il la prit dans ses bras, sans trop la serrer. Et murmura :


Ne nous quittons plus, veux tu ?
Delta
Et Delta de se blottir contre cette poitrine qui avait dû lui paraitre immense la dernière fois qu’elle s’était posée contre. Et de retrouver ces bras qui l’avaient portée. De redevenir, un instant, un fugace instant, Jehanne, l’enfant. Sa mémoire lui avait rendu quelques secondes, à peine, les sensations d’autrefois. Elle n’était pas sûre pourtant, d’avoir ressenti cela. Une vague impression, un goût de trop peu.

Elle eut envie d’hurler contre cette mémoire qui lui faisait tant défaut, à la place, ce fut un sanglot qui échappa de sa gorge. Elle pleura, Delta, elle pleura sur cette vie dont elle ne se souvenait pas, sur cette mère, partie alors qu’elle était au moment de sa vie de femme où l’on en avait le plus besoin, d’une mère. Elle pleura sur son père qui avait tant souffert de son absence, elle pleura sur son Breton parti, qui allait revenir, sur son enfant à naitre, le père de son enfant, son futur époux.

Elle pleura, Delta. Petite fille ayant besoin d’être consolée. Petite fille dans les bras de son papa. Femme, pourtant, bientôt mère. Et enfant, surtout, à cet instant. Etouffant un rire au milieu de ses larmes en repensant aux paroles de son père. Ref, saint homme… Vénérant le saint écu et la sainte science, surtout ! Elle se calma, tout doucement.

Puis se rappela ce qu’il avait dit, à la fin. Ne plus se quitter. Bien sûr qu’elle le voulait… Mais… Ils partiraient, avec son époux… Les sanglots la reprirent, plus violents encore, et, d’une voix entrecoupée de larmes, reniflements et autres réjouissances, Jehanne répondit.


Je veuheuheux… Mais jeheu peux paaaaaaas…


Qui a dit les femmes en cloque étaient sensibles ? (et on ne parle pas du ridicule, s'il vous plait !)

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