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[Rp] Prieuré Saint-Sulpice

pnj


Plus un hôtel particulier qu'un ensemble abbatial, le prieuré Saint-Sulpice, nommé d'après un fameux évêque de Bourges qui fut aussi chapelain du roi des francs Clothaire II, rattaché à l'abbaye cistercienne Saint-Arnvald de Noirlac, sert de résidence parisienne aux prélats berruyers. Élevé au douzième siècle, il est situé quelque peu en retrait de l'activité parisienne - près de la porte Saint-Martin et du Temple, à un jet de pierre de Saint-Martin-des-Champs - et donc des odeurs pestilensielles et autres désagréments inhérents à un emplacement cis l'enceinte de Philippe-Auguste.

L'ensemble roman est construit autour d'un cloître aux pelouses rases et aux fleurs exquises et odorantes. Havre de paix où il fait toujours bon se promener.

Les trois ailes - sur deux étages - offrent aux archevêques tout l'espace nécessaire à la gestion de leurs affaires, sans oublier grandes pièces pour les réceptions et les audiences. Grand réfectoire aux voûtes majestueuses et au mobilier d'érable de belle allure. La cuisine est de bon goût. De pieuses et bonnes soeurs s'occupent de l'entretien. Le tout est fermé par la chapelle, oratoire privé, gothique - elle fut reconstruite - aux piliers de pierre et aux vitraux finements peints. La messe, qui y est dite tous les dimanches, est intime.


                            ***

Arrivé en la capitale le jour précédent, avec son fidèle secrétaire le frère Léger, Monseigneur de Bouviers était tout de suite descendu au prieuré. Il manda un valet pour l'Hôtel Saint-Louis.

Il commanda aussi que le repas du soir soit servi à l'heure habituelle. D'ici là, il se retirerait en son bureau pour travailler.

Très vite, il s'attela. La demande de Monseigneur d'Auch trônait sur le dessus de la pile de parchemins et de morceux de papier. Triste tâche que de délivrer une autorisation de célébration pour des funérailles, mais la demande était légitime et le prélat rédigea donc une annonce en bonne et due forme.


Citation:


    À qui de droit,

    Nous, Monseigneur de Bouviers, Maître de la Chapelle Royale, autorisons Monseigneur Navigius d'Auch à célébrer le 10 novembre de l'année courante en la cathédrale Notre-Dame de la ville d'Hugues. Ce temple de la foi, haut lieu de l'aristotélisme, conviendra pour la célébration des funérailles de feu Sa Grâce Fauville.

    Que la multitude se rassemble pour lui rendre hommage.

    Dieu ait son âme, et garde la France. Amen.

    Pour que la reconnaissance de la présente en soit accrue, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau.

    Monseigneur Zaguier de Bouviers, Par la grâce de Dieu
    Successeur des apôtres, Archevêque de Bourges
    Maître de la Chapelle Royale,





Il posa sa plume... il se promit de méditer les saints textes et de prier pour la mémoire du défunt. C'était là un deuxième "grand" qui trépassait en si peu de temps...
Watelse
Georges Léonard Watelse faisait rouler entre ses doigts sa canne avec une certaine impatience. Ils avaient pris place tôt dans le prieuré, Ellya de la Duranxie et lui, attendant l'homme qui pourrait unir leurs destins.

Le Maitre voyait avec assurance venir le temps des épousailles, qui viendrait unir un nom noble à celui de sa digne famille Gasconne, les Watelse.

A côté de lui, sa promise restait muette. Elle n'avait pipé mot depuis leur accord quelques jours auparavant: une liberté d'aller et venir où bon lui semblait et l'annulation de la dette de ses parents, contre son titre de noblesse et les ouvertures commerciales et sociales qu'apporteraient cet entourage. Sans oublié ce petit Watelse - pitié, que ne soit pas engendrée une bébé femelle! - qui viendrait sauver la lignée Watelse, en voie d'extinction. En effet, le beau et fier quinquagénaire se révélait être le dernier porteur du nom et le perpétuer était devenu son principal objectif dans la vie.

Ne pouvant supporter le silence, et ne pouvant parler à sa fiancée sans rudesse, il interrompit sa rêverie par un claquement de canne à quelques centimètres des chausses d'Ellya:


Vos songes vous portent vers notre nuit nuptiale? N'imaginait ni tendresse, ni flatteries préliminaires en ce cas : tout juste de quoi préparer une pouliche à une saillie.
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Ellya
Elle frissonna. De dégoût.

Même avec l'homme qu'elle aimait, donner son corps lui semblait impossible. Dans le cas présent, c'était presque aussi atroce que de lui proposer une pendaison. D'autant qu'elle se faisait de fausses idées sur l'acte en lui-même. Jamais elle n'avait osé ouvrir les livres qui traitaient du sujet, et devenait constamment pivoine dès que quelqu'un osait aborder le sujet près de ses chastes oreilles.


Je.. Non, nullement!

Ultime défense qui n'était peut-être pas la bonne.

Je priais.


Elle le savait, cela suffirait à faire taire durant quelques instants le bougre grincheux. Et cela lui laissait le temps d'envisager la chose. Peut-on repousser la date de l'accouplement sous un quelconque prétexte? Il faudrait qu'elle cherche.


Et vous ne devriez pas tenir de tels propos en un lieu saint. Cela pourrait apporter quelque malheur sur votre descendance.

L'effrayer un peu? Elle aurait essayé, au moins, maîtrisant chaque jour davantage les sujets qui le mettaient mal à l'aise. Soit: la religion, son prestige et LaFiole.

Savez-vous que feue ma mère a engendré quatre filles?

Un sous-entendu ô combien compréhensible. Elle croisa les mains avant d'entamer silencieusement une véritable prière: une fille, elle voulait une fille si jamais le Très-Haut lui donnait le droit de procréer. Et pas avec lui.
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Odoacre
Odoacre n'avait pas répondu à la missive... et si c'était un piège ?

Qu'importe, le vieux Grec ne craignait pas grand monde ni grand chose tant sa hargne était intense contre le moindre grain de poussière qui venait se déposer sur sa toque.

C'est pourquoi il ne prit même pas la peine de se déguiser mais qu'il poussa les porte...

Allant toujours vêtu de sa robe de bure noire, de sa haute coiffe conique de religieux grec, de ses sandales de cuir usé par la marche et pleines de poussière, il faisait claquer son bâton de pèlerin, du bois d'olivier au bout ferré qui ressemblait plus à la trique d'un bandit de grand chemin... le son brutal et régulier, le métal frappait et ripait sur la pierre...

La chapelle était déserte, si ce n'est le couple qui l'attendait...

Seule le bruit de ses sandales et de son bâton résonnaient...

Il ne leur jeta pas un seul regard mais se dirigea vers le confessionnal dans lequel il entra, s'assit et ferma la porte.

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Archevêque de Rouen
Watelse
Watelse frissonna aux dires de sa jeune promise: que des filles?!! Pourrait-il endurer pire châtiment? Non, il voyait dans les yeux de la coquine de la malice, et comprenait bien qu'elle cherchait à abuser sa si parfaite Personne. Georges Léonard Watelse comptait bien de sa verve massacrer le peu de bravoure que la pintade détenait encore. Néanmoins, il fut coupé dans son élan par l'arrivé d'un homme qui silencieusement dédaigna le couple jusqu'à s'enfermer dans une salle adjointe.

Watelse n'avait jamais subit le dédain d'un mâle auparavant. Comment se pourrait-ce? Sa Personne n'inspirait-elle pas le respect et l'éblouissement de tout à chacun? Circonspect, il regarda la pauvre effarouchée:

Voilà bien un bougre qui nous ignore. Cela est toute votre faute, frivole! M'accompagnant, vous réduisez à néant toute ma superbe! Moi, le Soleil suis éclipsé par la si.. malsaine ... obscurité que vous incarnez.

Watelse sentait le courroux s'accroitre. Non, jamais personne ne lui avait jeté tel affront. Ne pas lui jeter ne serait-ce qu'un regard, lui qui, si beau, si élégant, si bien pourvu de toute part, enveloppait dans son aura toute personne à dix lieues à la ronde.

Le voilà qu'il s'enferme dans ce que je pense les latrines pour rejeter tout le dégout que vous lui inspirez en un liquide aussi acide que votre putride âme. Vous devriez être châtiée.


Il lui semblait même entendre déjà les vrombissements buccaux qui menait le maladif à déverser ses flots de nausées. Et la prenant par les cheveux, il la mena vers cette porte close:


Sieur, si votre bouche viendrait à ce ternir par ce terrible liquide que cette femelle vous inspire. Permettez lui de racheter sa faute en nettoyant à genoux ce qui en sera tombé.

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Ellya
Odoacre en personne. La nonnette fixa le personnage durant tout son trajet. Elle ne l'avait vu qu'une seule fois et pourtant elle le reconnut aussitôt. Les personnes effrayantes ont le don de rester gravées dans les mémoires.

Elle déglutit péniblement, signe de son malaise. Il était venu. S'il acceptait... S'il acceptait, il ferait d'elle l'épouse la plus malheureuse du Royaume. Il fallait qu'il refuse. Aussi, quand son fiancé commença son monologue, ne le reprit-elle pas en lui annonçant l'identité de l'homme dont il parlait.

Elle pencha néanmoins la tête vers le quinquagénaire. Lui, vêtu de noir, se disait soleil tandis qu'elle, tout de blanc vêtu, blonde autant que lui tirait sur le gris... serait l'obscurité? Elle se retint de faire un quelconque commentaire. Discuter avec lui était peine perdue.

Par contre, traiter le confessionnal de latrines. Un sourire s'étira sur ses lèvres nonobstant les commentaires humiliants qu'il lui faisait. S'il ne l'avait d'ailleurs pas saisi par les cheveux à lui en arracher un cri de douleur, elle aurait sans doute tourné son ignorance en moquerie.

Mais non... Elle criait par à-coups avant de se retrouver nez-à-nez avec la porte du confessionnal. Jamais, non jamais elle n'avait été traité ainsi dans un lieu saint. Sifflant entre ses dents tout son mépris,


Je ne serais pas la seule à genoux, Watelse. Et votre ignorance est l'unique chose que je devrais racheter dans un lieu tel que celui-ci.

Cri de douleur. Il ne plaisantait pas et ne semblait avait cure de sa chevelure.


C'est un confessionnal, id... Idéalement conçu pour .. se confesser.

Elle évita le "idiot" de justesse. Le mieux à faire était encore de lui avouer l'identité de l'homme.

C'est lui. Lâchez-moi maintenant. Lâchez-moi ou je hurle.
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Odoacre
Fermez votre gueule mon fils et entrez dans le confessionnal. Vous pouvez aller faire un tour en attendant ma fille, nous avons à parler de choses sérieuses.

La voix avait jailli de l'obscurité, sèche et irritée...

Mais à l'intérieur du confessionnal, Odoacre souriait.... et sortit une fiole des plis de sa robe de bure, et but quelques gorgées de cordial.

Les deux fiancés étaient réellement réunis par des intérêts communs qui visiblement dépasser d'une manière terrible des contradictions et un dégoût mutuel...

Dans son esprit, le vieux Grec échafaudait déjà plusieurs scénarios pour tirer profit de la chose de façon optimale... vampiriser l'un et sa fiancée puis le couple et les abandonner.... les transformer en poule à œufs d'or en programmant une ponte régulière... jouer la carte de l'un des futurs conjoints contre l'autre.... Odoacre était encore dans l'expectative.

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Archevêque de Rouen
Watelse
Non, jamais Watelse n'avait subit pareil humiliation. Pas forcément à cause de l'injonction peu courtoise de se taire. Georges Léonard Watelse supportait avec difficulté d se faire appeler Mon fils. Seul feu son paternel l'avait un joueur appelé ainsi et ce fut pour dire "Tu n'es guère, Mon Fils, un Watelse, pour si peu contenter ta femme et qu'elle écarte les jambes devant un bohémien et s'enfuit en déshonorant notre nom."
Le paternel n'avait jamais été un orateur, et avec sa famille, il observait un mutisme antipathique. Aussi, cette phrase était resté inscrite dans sa mémoire aussi douloureuse que les coups de fouet qu'il recevait souvent avant sa majorité.

Il lâcha la bigote, prit place dans le confessionnal et se tourna vers le bigot. Deux dindes pour un seul dieu. Voilà qui faisait beaucoup d'idiots et trop de prières. Néanmoins, selon la potiche noble, le cureton n'était pas né de la plus sainte onction aristotélicienne. Et sa foi variait en fonction des largesses de ses ouailles.


Une fois dans la sacristie, il ne put garder le silence bien longtemps:

Je ne puis appeler "mon Père" un homme que je ne considère pas comme tel. Jouons franc jeu et parlons courtement. Homme aisé, et de bonne famille Gasconne, je me prévaux d'une élégante posture et d'une belle éducation, mais point de descendance pour faire perdurer un tel aura.

Watelse regarda son image reflétée dans la pierre scintillante de sa canne. Seuls le soleil et les astres dégageaient un tel éclat. Il en fut satisfait et continua:

Je cherchai donc pondeuse à ma hauteur. Une femelle étant ce qu'elle est.. inutile et inexistante... Je me reportais sur une décision plus pragmatique. Un titre de noblesse viendrait portait crédit au nom de ma famille. La dette des parents d'Ellya de la Duranxie venait à brûle pourpoint: une annulation de leur dette contre la main de leur fille.

Watelse grimaça : comment avait-il pu tomber si mal avec cette pintade qui ne savait que réciter des psaumes et demander à son dieu de pardonner les pêchers de son fiancé? Quelle tristesse...


En cet instant, vous devez vous demander pourquoi ne pas le faire de la manière la plus officielle et conventionnelle possible.

Il fit tinter devant la petite lucarne du confessionnal un premier sac de pièces.


Il est des hommes que l'Eglise ne saurait reconnaitre comme mari d'une noble. Des brigands, des hérétiques... Je fais parti de ses derniers. Ce sac est pour le silence de l'homme d'Eglise que vous êtes: je crains les flammes de l'inquisition, et écrase le feu à jet d'or.

Une seconde bourse rejoint la première, sonnant maintenant aussi fort que le ferait un carillon un jour de fête.


Je ne puis renier ma foi par le baptême nécessaire à l'hymen qui me donnera un héritier. Aussi, je cherche un être compréhensif à mes besoins, et sensible à ma générosité.

Pensant être assez éloquent, il cessa son monologue pour reporter son regard sur le joyau de sa canne: oui, Sa Personne était bien superbe, et sa chevelure reflétait à la lueur de l'ornement tout le scintillant de la virilité.
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Ellya
Furieuse, d'être ainsi mise à l'écart de ce qui la concernait tant. Soulagée, d'être enfin libérée de l'emprise - au sens littéral - de Watelse. Elle recula, de quelques pas d'abord. Avant de se diriger vers la sortie. Après tout, s'ils ne voulaient pas d'elle, pourquoi rester?

Mais... Curieuse curiosité qui se fraye un chemin dans les âmes les plus pures. Trait de caractère de la jeunette qui s'était effacé ces derniers mois et qui se fit sentir d'autant plus violemment qu'il n'avait pas été assouvi depuis longtemps.

Aussi silencieuse qu'une brise en été, qu'un serpent sur le sable fin, qu'un assassin sur le point d'atteindre sa victime, elle atteignit le confessionnal et y posa sa chaste oreille. Et elle arriva lors d'une révélation qui lui arracha une grimace. Lui, l'hérétique, osait l'avouer devant l'homme d'Eglise. Cela pouvait tourner mal... Vraiment mal. Aussi bien pour lui que pour elle. Certains seraient capables de l'accuser de complicité, voire pire!

Quant à l'héritier, elle comptait bien ne pas lui en donner. La lignée des présomptueux s'arrêteraient avec lui. Avec eux. Sans détacher son oreille, elle attendit sans un bruit la réponse de l'évêque.

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Odoacre
Odoacre laissa passer quelques minutes...

Ce ne serait pas le premier certificat de baptême qu'il vendrait à quelqu'hérétique contre un peu d'or.... mais là les choses semblaient différentes.... l'homme semblait extrêmement riche.... et allait devenir noble....

Mais il était aussi ce qu'il était aussi ne put-il s'empêcher de rétorquer



De bonne famille gasconne ah ! Est-ce à dire que vous aviez une gamelle propre pour partager votre pitance avec les porcs qui vous tenaient lieu de compagnons de jeu ?

Le vieux Grec méprisait tout bonnement tout peuple qui n'était pas spécifiquement grec...

Je vous poserai deux questions : à combien s'élève la dette de la famille de votre fiancée, quel titre cela va-t-il vous conférer exactement ?
Et... vous prétendez malgré tout avoir une foi... quelle est-elle.

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Archevêque de Rouen
Watelse
Ainsi, l'idée qu'il avait des bigot aristolicien était vraie: des faux-jetons. Préférant ignorer l'offense faite aux Gascons...Non, il ne pouvait écarter un affront tel que celui-là: Watelse s'empourpra.

Un Gascon est ce que tout être supérieur doit être : digne, fort et habile de ses autant que par ses paroles. Il a plus de sens qu'un érudit et cela, dès la naissance. Il a ce sans chaud qui coule dans ses veines, comme les cascades des Hautes Pyrénées qui rendent plus violents et puissants ses gentes. Un Gascon, c'est quelqu'un qui sait ce qu'il vaut et qui compte bien le faire comprendre par la force ou par la ruse, à quiconque en douterait!

Georges Léonard Watelse avait haussé le ton plus que de raison. Aussi, lui semblait-il que ses mots se répétaient en écho désormais dans toute la sainte bâtisse. Il diminua le ton lorsqu'il choisit de répondre aux questions du frippon:


15467 écus très exactement, voici ce qui est dû à Ma Généreuse Personne. Voici le montant de la dette que ses parents, morts récemment, pensaient éponger avec cet hymen. Quant à moi, je n'espère qu'un lien avec la Baronnie de la Duranxie, ainsi qu'un héritier au sang purement Gascon et à l'éducation exclusivement spinoziste, malgré la résistance de ma promise. Enfin... légèrement entachée par cette lignée toulousaine.
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Odoacre
Dans l'obscurité, le vieux Grec eut un sourire sardonique lorsque l'autre se rebiffa... mais resta attentif, très attentif.... surtout à l'énoncé de la somme d'argent... elle était précise... à l'écu près.... une telle précision impliquait une forte probabilité de véracité.... qui s'expliquerait par la vanité de l'homme et la fierté de sa fortune.... d'un autre côté, s'il s'était hissait jusqu'à réussir à accumuler ce pécule, il devait être fort rusé.... et habitué à dresser des comptes, il eut pu très naturellement donner cette somme comme s'il se fut agi d'une réponse spontanée....

Toujours dans la pénombre, il plissa les yeux... et laissa s'écouler quelques longues minutes....

Puis il prit une décision.


Mon fils... voici le prix que je vous demanderai, pour vous baptiser et pour vous marier.

Vous écrirez une lettre, dans laquelle vous confesserez votre foi spinoziste et dans laquelle vous avouerez avoir capturé et séquestré feu Monseigneur Muad Dib, ancien archevêque de Rouen et aumônier royal, l'avoir torturé en lui coupant l'orteil droit, en écorchant sa peau avec du papier de verre, en lui injectant de la lymphe sous peau, l'avoir ensuite violé puis assassiné par éventration.... vous prendrez bien soin de noter tous ces détails.


L'évêque de Périgueux, en parlant, tournait autour de son majeur l'anneau épiscopal qu'il avait dérobé à l'ancien aumônier royal.... anneau qu'il conservait comme une sorte de trophée morbide, mais dont le chas était toujours tourné vers sa paume, pour que personne ne puisse reconnaître les armes et réaliser qui avait commandité, voire commis, l'odieux crime en question...

Vous complèterez cette lettre par une signature autographe et par le sceau que vous utilisez spécifiquement pour vos contrats les plus importants, et ce afin d'attester sans nul doute l'authenticité de cet acte.

Quelques secondes s'écoulèrent puis il reprit

Et je conserverai cette lettre jusqu'au jour où je viendrai vous voir... et je réclamerai le prix de mon silence, mon vrai prix... car je ne doute pas que votre ingéniosité et le rang auquel je vous permets d'accéder multiplieront votre richesse... et vous apportera un pouvoir dont j'aurai un jour besoin.

Nouveau silence

Naturellement, il est trop tard pour faire marche arrière, c'est à prendre ou à laisser.... sans quoi je vous poursuivrai pour hérésie et ferai confisquer vos biens, comme l'autorise le Droit Canon.
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Archevêque de Rouen
Ellya
L'oreille était restée coller contre le bois fin tandis qu'un monstre lui broyait les entrailles. Boule de rien au creux du ventre, elle en avait la nausée. Qu'avait-elle fait? Qu'allait-il se passer? La nonnette n'avait perdu aucune des paroles de l'horrible échange & complot qui se tramait à quelques centimètres d'elle.

Elle avait appris, comme tout le monde, la mort de l'archevêque. Mais pourquoi Odoacre voulait-il que l'Infâme se dénonce? Pourquoi tant de détails? La réalité aurait pu lui sauter aux yeux. Mais la Candide l'était trop pour que son esprit même accepte une telle hypothèse. Il chassa à sa place ses interrogations. Seule restait la boule qui l'incitait à se plier en deux. Peur? Oui. Effroi intense.

Elle espérait au fin fond de son petit coeur que Watelse aurait la décence de refuser. Parfait pour elle, il se retrouverait enfermé, voire pire. Elle, libre. Mais n'y croyait guère, cela va de soi. Alors, elle pensait d'ores et déjà aux conséquences d'un tel acte. Combien l'évêque demanderait-il? Comment réagiraient-ils quand ils sauraient pour le titre?

Mais la jeune femme eut un sursaut d'intelligence. Pour son bien à elle, il valait mieux paraître n'avoir rien entendu. Ne pas être au courant du marché lui donnerait un petit avantage, un petit pas d'avance... ou du moins, pas un de retard. Et elle se sentirait moins complice, au fond.

Sans un bruit, elle recula, une main sur le ventre pour calmer l'angoisse nichée en son centre. Quelques pas, encore, et elle serait proche de la sortie. Elle s'immisça par l'embrasure de la porte, laissée légèrement entrouverte, avant de s'adosser, face au soleil, contre le mur de la bâtisse. Un regard en direction de Payen, qui les attendait, ravie que Mathusin soit en congé et ne puisse avouer à son maître - par un quelconque hasard - qu'elle n'était sortie que peu de temps avant lui.


Selle les chevaux. Il ne va plus être long.
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Watelse
Georges Léonard Watelse, s’il était stupéfait par ce qu’il venait d’entendre, n’en voulait rien laisser paraître. Lui, si habitué aux tractations commerciales, savait que montrer ses impressions le desservirait pour négocier.

Alors voici donc Mon seigneur Odoacre. Il avait bien entendu des rumeurs à son sujet, mais de bien pâles descriptions comparées à ce qu’il venait d’entendre de sa bouche. De telles manigances forgeaient le respect, même si cela mettait Sa Personne en très mauvaise posture.

La jeune Ellya n’était donc pas si honnête et bonne âme qu’elle voulait lui laissait croire, car, Watelse en était certain : Ellya savait et lui avait tendu un piège en le mettant dans les griffes d'une si noire personnalité. Et la rage le remplit soudain, non envers l’ennemi apparent, l’Aristolicien, mais bien envers sa fiancée, Ellya de la Duranxie. La diablesse voulait le faire cuire dans les flammes de l’Inquisition, ou pendre pour meurtre. Il serra sa canne entre ses doigts, tellement qu’il crut la briser. Là dans ce confessionnal, il avait l’impression d’être un condamné à mort. Mais cela ne se passerait pas ainsi.


Vous entendez bien, Monseigneur, que ce contrat qui nous unirait, cette catin de nobliotte et Ma Personne, favoriserait les deux parties : son nom serait sauvé de la disgrâce, tandis que le mien s’embellirait d’un enfant et d’un titre. Il est évident que si je … donne de Ma Personne… dans la proposition que vous me faites, il en sera de même de cette malveillante coquine.

Sa voix prit l’accent de la cruauté :

En plus de mon écriture sur un parchemin, je souhaiterais qu’elle vous offre une journée de sa vie, où vous pourrez faire d’elle ce que vous voulez, le jour où vous le souhaiterez à partir du moment où m'aura été donnée comme épouse et que la couche nuptiale aura été souillée par mes soins.

Georges Léonard Watelse comptait sur les instincts de bassesses et de vices qu’il devinait chez le « Saint Homme » pour matérialiser sa vengeance. Un sourire cruel éclaira son visage.

Cela étant, cette idée, à ses yeux, devra ne venir que de vous, et ne pas avoir été soufflée par Ma "si charmante" Personne.

Watelse sentit un vent de crainte derrière son cou et repris:

En échange de ce don .. en nature... j'appose une autre condition sur votre future requête : ma future progéniture ne devra jamais être l'objet de vos desseins.
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Odoacre
L'homme n'avait vraiment pas fait fortune pour rien... il était coriace, et même le glaive appuyant sur sa gorge offerte, il continuer de se battre, de négocier, d'exiger presque, ici une réduction, là une facilité de paiement...

... et il était également malsain... proposer ainsi son épouse... malsain, c'est ce que pensa sincèrement Odoacre de Corinthe, cannibale, violeur et sodomite... car baigné ou plutôt immergé dans une Hybris personnelle et violente, il jugeait son prochain avec les critères aristotéliciens classiques, ces règles de morales décrites par le Livre des Vertus et passés au crible de son interprétation et de ses gloses spéciales mais pour ce qui concernait sa propre personne.... eh bien il se considérait un peu comme une sorte de métahumain... un demi-ange comme il aimait à le dire parfois... et il aurait été tout à fait absurde d'utiliser les mêmes critères et de le comparer à la race humaine ordinaire....

Aussi tiqua-t-il.... et l'image de la jeune femme apeurée et innocente apparut dans son esprit... il hocha la tête lentement, même si l'homme ne pouvait le voir... et il dit doucement


Ecrivez-donc cette lectre mon très cher fils, et cela sera accompli comme convenu icelieu.... votre premier né sera.... dispensé si l'on puit dire...

Ses yeux s'illuminèrent d'un éclat sardonique... puis il ajouta

La coutume veut que j'entende également l'épousée en confession.... je le ferai juste avant les épousailles.
_________________
Archevêque de Rouen
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