Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Thouars, un an après...

--Le_gamin


Le gamin sortit de la vieille bicoque en clapant la porte et en maugréant encore après la vieille ! Pour la nième fois, il se demandait comment il pouvait supporter cette sorcière ! Elle ne faisait que lui empoisonner la vie et ça, depuis sa naissance. Faut dire que c'était sa mère, la vieille !
Dix ans qu'il se faisait crier dessus sans cesse, pour tout et pour rien. Dix ans que la voix criarde ameutait les voisins à toute heure du jour et de la nuit pour gueuler après le môme ! Et de quelle façon ! L'andouille, l'idiot, le vaurien, le clou de mon cercueil, l'engeance du diable...Ah ça, elle y allait pour lui trouver des surnoms, la vieille ! Il arrivait au gamin d'oublier son nom, parfois. Ca faisait combien de temps que personne ne l'avait appelé de son vrai nom ?
Le gosse envoya une pierre rouler plus loin d'un coup de pied rageur.
Si seulement il avait le courage de partir...

Il vagabonda dans le village, jusqu'au lavoir. Là, il s'assit sur un bord, lançant de petits cailloux dans l'eau que la glace avait capturée à certains endroits.
C'est là qu'il la vit !
Il battit des cils et se frotta même les yeux pour être certain de ne pas se tromper mais non, il n'avait pas la berlue, c'était bien elle ! Un sourire radieux sembla effacer la colère inscrite sur le visage du gamin et il se précipita vers le couple qui venait de passer devant le lavoir. Il était certain que c'était bien elle, la dame de la cabane !
Lorsqu'il eut rejoint les deux promeneurs, il se sentit soudain tout bête mais ses pas avaient fait se retourner l'homme et la femme. Alors, les bras ballants, il offrit un sourire presque niais, timide en tout cas tandis qu'il joignait ses mains derrière son dos, se triturant les doigts.

...'Jour...m'dame...m'sire !

*************************************************************
Kallias
Un año después...

Un an plus tôt, un homme marchait le coeur léger, l'esprit serein, le sourire aux lèvres. Il marchait vers la mort. C'est du moins ce qu'il avait prévu lorsqu'il décida, pour accomplir une promesse d'honneur faite à son frère, de tenter le passage... La région était alors en guerre, comme souvent entre les deux contrées rivales, et pas moins de quatre armées annihilaient tout espoir de passer Montreuil-Bellay. Son frère bloqué et mourant au-delà de la frontière infranchissable, le Rom avait néanmoins juré de tout faire pour venir le retrouver. Ne cherchant pas le suicide mais plutôt le panache, il avait donc fait route à la sortie de Thouars vers le nord, alors que chaque armée lui avait refusé le passage. Ce fut ainsi qu'il tomba, laissé pour mort à quelques lieues de Saumur, après avoir subi les coups de quinze épées. Mais il vivait... Ce fut d'ailleurs sa première question lorsqu'il rouvrit les yeux, baignant dans son sang, les os brisés et les muscles déchirés : por qué ? Pourquoi encore cette force de vie au fond de lui ? Le destin avait-il prévu quelque chose qui vaille de vivre ?

Rentré à dos de mule, agonisant, après un long moment passé à ramper dans l'odeur de son sang déjà sec, il s'était laissé tomber sur la paillasse dans la cabane qu'il occupait à Thouars. Et elle entra... Pas seulement dans la mansarde, mais aussi dans sa vie. Elle le soigna, ils parlèrent de longues heures durant, nouant une relation déjà forte et dont ils ne mesuraient pas encore l'intensité. Puis il partit, sans se retourner comme toujours, laissant là une idylle si sincère et émouvante, pour retrouver la route, vers le Portugal. Mais il ne partit pas sans rien laisser... Un foulard à sa porte contenant une lettre pour aveu, lettre qui se révéla le départ d'une correspondance épistolaire, donnant force à leur attachement malgré la distance.

Ainsi, un an plus tard... Les deux mêmes revinrent à Thouars, bien déterminé à retrouver l'écrin de leur amour, les prémisses de leur mariage. Car ils s'étaient mariés, le jour de la Saint-Jean d'été, selon les us tsiganes. Mêlant leurs sangs, ils étaient devenus l'un pour l'autre Romni et Rom, femme et mari. Depuis qu'ils vivaient cet amour au grand jour, ils s'étaient jurés de revenir à Thouars, s'étaient faits cette promesse comme d'une seule voix.

Ce lundi, ils étaient donc en la ville, et passant devant le lavoir publique, un gamin les interpella. L'homme rendit son sourire au gosse bien qu'il ne semblait pas reconnaitre celui qu'il n'avait vu qu'à la dérobée, quand celui-ci apporta des vivres à la cabane sur demande de celle qui deviendrait sa femme. Il interrogea brièvement son épouse du regard, avant de reposer les yeux sur l'enfant, sentant à son ton chaleureux que celui-ci semblait disposer à leur être agréable.


Latcho dives, chavo !
_________________
Truth
Heulynn
Thouars était resté semblable à elle-même...tellement belle !
Quand elle y repensait bien, c'était ici, après Marseille bien entendu, qu'elle s'était sentie le plus chez elle avant de donner à sa vie, une autre route.
Pourtant, il y avait eu des confrontations et parfois aussi, des inimitiés. Il y avait eu aussi cette guerre et ce combat dont elle était sortie en sale état, à Montreuil. Mais il y avait surtout des amitiés franches et sincères.
Pourtant, Thouars signifiait encore autre chose, pour Heulynn. Et cela, jamais rien ne viendrait l'effacer !
Un astre pas comme les autres, là-haut, avait décidé de mettre en présence deux êtres totalement différents, dont la vie n'avait absolument rien en commun et que personne, nulle part, n'aurait même eu l'idée de voir parcourir le même chemin. Cet astre, têtu, était arrivé à ses fins, un jour de juin, sur une colline de Gascogne, lorsque deux sangs s'étaient mélangés.

Ils se promenaient, main dans la main, dans les rues de Thouars, savourant d'être revenus là !
Ils avaient comme objectif de retrouver cette cabane où elle avait soigné Kallias avant son départ et où elle-même s'était installée peu de temps après. Ils rêvaient sans doute d'y passer leur séjour en Poitou.

Un bruit de pas pressés arriva derrière eux. Ils s'arrêtèrent et se retournèrent, intrigués.
Il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour reconnaître le petit gars toujours aussi crotté mais dont le sourire aurait fait fondre un glacier.

Lucien ! Lucien, c'est bien toi !
D'un geste presque maternel, Heulynn caressa la joue du gamin.
Hé bien dis-donc, tu as grandi, toi !

S'adressant à Kallias, elle reprit :
Tu te souviens de Lucien ? Il venait t'apporter à manger quand tu étais encore un peu faible, à la cabane. Ensuite, il m'a beaucoup aidée.
Le gamin semblait heureux de les revoir. Il avait raconté quelques fois, à Heulynn, ses petits malheurs et une complicité amicale s'était établie entre eux. A cette époque aussi, Heulynn était Chapitrain et en charge de la paroisse de Thouars qu'elle avait essayé d'animer au mieux. Lucien avait été son bedeau pendant ce temps-là. Elle se souvint comme il se laissait pendre aux cordes des cloches...cela avait valu de nombreux fous-rire.
On va à la cabane...tu te souviens où elle était ? Elle est toujours là, tu crois ?
_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
--Le_gamin

L'homme lui adressa la parole dans une drôle de langue. Le gamin se sentit tout petit devant l'homme aux yeux noirs. L'allure était fière, le port de tête haut. De longs cheveux noirs disparaissaient sous un foulard rouge qu'une boucle d'oreille sans doute en or mettait en valeur. Pourtant, le gamin le reconnut : le fol qui avait voulu affronter seul, les armées postées entre Thouars et Saumur ! Celui-là même que la dame soignait, à la cabane. Il offrit à cet homme, un sourire de sincère de dents noircies, heureux d'avoir aidé à le remettre sur pieds.

Le gamin sursauta au son de la voix de la dame ! Lucien...elle l'avait appelé par ce nom que même sa mère ne disait jamais. Il n'aurait pas su dire ce qu'il se passa en lui lorsqu'elle posa sa main sur sa joue. Mais il eut un mouvement de recul. Qu'on le touche représentait un risque, le mettait en danger, le gamin ! La dame ne sembla pas s'en apercevoir et continua à parler à son compagnon avant de s'adresser à nouveau à lui.
S'il se souvenait de la cabane ? Et comment ! Il en avait même fait sa cachette secrète préférée, y avait amené quelques trésors comme une patte de lapin dérobée au vieux Pol, le braconnier. Il avait entendu le Pol dire que ça valait plein d'écus parce que les gens les lui achetaient pour éloigner le mauvais sort ! Il y avait aussi une plume d'un paon arrachée au volatile qui se pavanait dans le parc d'un baron. Ah, il avait bien cru, ce jour-là, se faire attraper par un des chiens qui rodaient dans le parc. Le haut mur du fond du potager avait été son seul échappatoire! Et puis, il avait aussi caché, là-bas, entre deux planches du sol, son plus grand trésor, son lance-pierre avec lequel il avait réussi à abattre une perdrix !
Le gamin pâlit, son regard fuit vers le sol, semblant chercher dans les pavés de la rue, une réponse à donner.
Mais, il bafouilla.

Oui...oui, j'me rapelle. J'crois bien qu'elle est toujours là. Vous...vous y allez, là, maint'nant ?
Qu'allaient-ils dire, tous les deux, s'ils s'apercevaient qu'il était entré là-bas ? Et s'ils découvraient tous ces secrets, là-bas ? Et s'ils le dénonçaient au Prévôt, pour la plume du paon et la patte de lapin ?
Le gamin sentit ses joues s'empourprer jusqu'aux oreilles.
Kallias
Tu te souviens de Lucien ? Il venait t'apporter à manger quand tu étais encore un peu faible, à la cabane. Ensuite, il m'a beaucoup aidée.

Le jeune Rom fit un sourire à son épouse, ne répondant pas directement mais indiquant humblement qu'il ne se souvenait pas de l'enfant ; il ne souhaitait pas le vexer en disant à haute-voix que le gosse n'avait pas marqué sa mémoire, ce qui eut pu atteindre sa fierté toute enfantine...et Kallias s'y connaissait, en fierté.

Oui...oui, j'me rapelle. J'crois bien qu'elle est toujours là. Vous...vous y allez, là, maint'nant ?

Un sourire vint éblouir le visage sévère et mat du Scorpion lorsqu'il apprit que la cabane tenait toujours debout. Il posa son regard noir successivement sur sa femme puis sur le gamin, joyeux et impatient.

Conduis-nous, Lucianito !

Le couple suivit donc le jeune Lucien à travers les rues et ruelles de Thouars, toujours aussi accueillantes, vers le nord de la ville. Ils franchirent même l'enceinte, car la cabane se trouvait hors-les-murs, non loin de la route qui conduisait à Saumur et passait par le noeud de Montreuil. Route fatale où le destin avait joué sa plus belle carte.
Au milieu des herbes et à quelques pas de la forêt, elle se tenait là... Cette cabane de bucheron, à l'apparence si anodine et commune, revêtait pourtant une importance sentimentale de premier rang en le coeur des deux jeunes mariés. De forme simple et carrée, en bois robuste, son allure simple et sa mince cheminée de pierre lui donnaient un air agréable.
Kallias resserra la main de son épouse dans la sienne, ses bottes avançaient lentement dans les herbes hautes et humides. Même le vent sembla vouloir se mêler à cet instant fatidique, ce retour à l'origine de tout ; une rafale secoua le foulard carmin du tsigane et balaya les quelques boucles de cheveux noirs qui s'en échappaient.

_________________
Truth
Heulynn
Tendrement émue devant Lucien, Heulynn fut ravie d'entendre que la cabane était toujours debout.
Kallias fit montre d'impatience, qu'Heulynn partageait d'ailleurs, en demandant au gamin de les conduire de suite à la cabane !
C'est donc main dans la main que les époux Alciato traversèrent Thouars en direction de l'Anjou.

Soudain...elle la vit, cette fameuse cabane où elle s'était installée et où elle avait reçu tant de lettres.
Des lettres de Kallias, parti au Portugal.
Des lettres lues et relues et lues encore.
Des lettres qu'elle relisait encore, aujourd'hui.
Des lettres qu'elle promenait partout avec elle, là au fond de son sac.
Des mots qu'elle avait laissé résonner dans son coeur, pendant de longs mois.
Des mots troublants, à double sens, parfois...

Son coeur se serra à la vue de la cabane. La main de Kallias enserra la sienne et ils avancèrent tous les deux, d'un même pas lent mais décidé.

Devant la porte, Heulynn respira profondément. Elle ne s'était pas attendue à être aussi émue. Elle avança la main pour pousser la porte qui s'ouvrit lentement en grinçant un peu.
Le temps semblait avoir été suspendu.
La table, la chaise, le lit, quelques étagères...Heulynn eut l'impression de revenir un an en arrière et de se revoir, ici, soignant ce blessé qui avait déjà commencé la conquête de son coeur.
Une larme roula sur sa joue.

_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
Kallias
Elle poussa la porte... Le léger grincement sembla s'éterniser avant que ne soit dévoilé à leurs regards l'intérieur de la cabane. Rien ne semblait avoir changé. Le coeur de Kallias bondit en sa poitrine lorsque ses yeux parcoururent le modeste mobilier. Le lit sur lequel elle l'avait vu pour la première fois, allongé et meurtri ; la chaise sur laquelle elle s'asseyait toujours à son chevet, pour s'occuper de ses blessures ou simplement discuter ; la table sur laquelle s'étaient entreposées onguents et baumes...
Un nouveau sourire, large cette fois, découvrit les dents très blanches du gitan, contrastant avec son teint sombre. Ses doigts se resserrèrent encore sur ceux d'Heulynn, et il tourna le visage vers le sien, vit une goutte couler du coin d'un oeil azur.
Laissant sa main quitter la sienne, il l'enlaça puissamment, guidé par un sentiment que rien ne pouvait altérer, l'envie d'être à elle, pour toujours.
Sa joue caressa la sienne et en partagea l'humidité, ses mains couvertes de bagues se fermèrent sur la fine taille de la Romni.


Te quiero, Heulynn, para siempre.

Le visage contre le sien, blotti sur son épaule, il ferma les yeux, déjà mouillés.
_________________
Truth
Heulynn
Retrouver le Poitou était déjà en soi, une émotion intense parce que Heulynn avait toujours aimé ce comté. Revoir Thouars et ses habitants avait aussi été très agréable. Et passer le pas de la porte de la cabane avait été comme le couronnement du plaisir...

Heulynn ne perdit pas de temps ! Après avoir embrassé son époux et avoir séché leurs larmes, elle fit le tour de l'unique pièce, se laissant imprégner de cet espace retrouvé encore tellement rempli d'eux et de la complicité naissante qui, au fil du temps, les avait rendu l'un à l'autre.

Il faudrait un peu de rangement, c'était certain !
Mais c'était ici que les époux Alciato allaient séjourner pendant leur voyage en Poitou !

Les jours et les heures à venir étaient prometteurs...ils allaient parler beaucoup, se rappeler, revivre les évènements et vibrer à nouveau, ensemble.
Cette fois, il ne serait pas question d'un départ précipité de l'un ou de l'autre.
Cette fois, il serait question de tendresse, de rire, d'amour...

Après avoir fait le tour de la cabane, Heulynn chercha Lucien du regard.
Mais où était donc passé ce petit coquin ?

_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
--Le_gamin


Conduis-nous, Lucianito !
Cela sonnait comme un ordre !
Le gamin n'ajouta mot et se mit donc en route vers la cabane, sur la route de Saumur. Il n'osait pas se retourner mais entendait le couple marcher dans ses pas, ils murmuraient et riaient, ils paraissaient heureux, ce qui fit plaisir au gosse. Il en aurait presque oublié ses larcins dissimulés dans la cabane.
Pendant qu'ils marchaient tous les trois, il pensait, lui, tout seul à son problème. Il pourrait toujours faire l'innocent lorsque la dame ou son mari trouverait la plume. Pour la patte de lapin aussi, même s'il perdait du coup, un bien appréciable. Mais pour le lance-pierre, cela serait réellement une épreuve que de dire qu'il ne lui appartenait pas. Bah, il pourrait toujours suggérer qu'on le lui donne ! Mais oui, ça, c'était de l'idée géniale ! Il ferait une mine d'ange comme disait le cureton et il dirait qu'il a toujours rêvé d'avoir un lance-pierre comme celui-là ! Il se sentit tout ragaillardi et continua le chemin le coeur plus léger !

Alors qu'ils dépassaient un tournant, ils la virent, cette fameuse cabane !
Dame Heulynn et son mari avancèrent, main dans la main jusqu'à la porte. Lucien les regarda, se demandant ce que ces deux-là pouvaient trouver de si extraordinaire à cette bicoque de trois planches. Mais ce n'était pas ses affaires à lui, après tout. Peut-être recevrait-il deux sous pour cette balade guidée ?

Lorsque les deux personnes entrèrent, il les suivit et discrètement. Pendant que l'homme et sa femme semblaient être en paradis, il se posta près de la cheminée, glissant sa main derrière une pierre bancale dans l'espoir de récupérer la patte de lapin.
Kallias
La première nuit tant attendue en la cabane était passée... Enfin ils avaient réalisé ce rêve qui était leur de revenir vivre quelques temps ici. Kallias se leva tôt ce matin-là, et quitta les bras de son épouse dans un soupir heureux. Parfaitement nu, il raviva les braises de la petite cheminée et y jeta une nouvelle bûche avant de s'habiller rapidement. Il arbora une tenue noire et riche, à l'exception de son éternel foulard rouge, de bottes et d'une ceinture du même ton. Dans les bris de ce qui avait été un miroir, il s'observa un peu, passa la main dans sa fine barbe noire jusqu'à effleurer l'anneau d'or à son oreille gauche. Il sourit et se fit un clin d'oeil énigmatique à lui-même. Le tsigane se trouvait l'air d'un gentilhomme méridional débarqué d'on ne sait où, dont la tenue, restant néanmoins sobre et du meilleur goût, n'était pas des plus habituelles en cette contrée. Parfaisant l'allure donnée, il saisit sa canne toute noire et sortit sans bruit de la cabane, une fois un baiser déposé sur le front d'Heulynn.

Kallias fit quelques pas dans les herbes humides, puis regarda le soleil avec un sourire contemplatif. Semblant satisfait, il tourna son regard vers la route et, comme si ses yeux l'avaient fait apparaitre là, il vit un homme à dos de cheval quitter le sentier pour aller vers lui et la cabane. Celui qui descendit de son âne chargé d'une sorte de coffre rectangulaire et long ressemblait quelque peu au premier, bien qu'il ne portait pas la barbe. Arrivé au niveau de Kallias, il s'agenouilla et prit sa main droite pour embrasser la bague à son majeur droit. Etrangement, le Scorpion le laissa faire et attendit que l'autre parle le premier.


- Latcho dives, Baro... J'ai fait selon le désir de son Excellence, votre gajga...

- Ton français s'est amélioré, Pulika.

- Les missions que vous me confiez m'y aident, et je ne vous remercierai jamais assez de votre générosité pour moi.

- Tu es le cousin de Maka, c'est à dire presque le mien, et en qui d'autres aurais-je d'avantage confiance qu'un lovara pour me rendre ces services ?

- Vous ne trouverez plus dévoué que moi, Don Kallias.

- Je sais bien. La cousine d'Heulynn t'a vu t'envoler à Noirlac, elle t'a entendu et a fait le parallèle avec moi. Tu n'y es pas allé de main morte...

- J'ai fait comme vous m'aviez dit...

- J'en ai eu confirmation, oui. Tu as parfaitement accompli ta tâche.

Il prit l'étui des mains de Pulika, et le posa près de lui. Tout comme celle-ci, nais tuke.

- Son Excellence a-t-elle encore besoin de mes modestes services ?

- Non Pulika, tu peux vaquer. Reste dans le coin, j'accrocherai un foulard à la porte si j'ai besoin de toi.


Les deux tsiganes se saluèrent, d'égal à égal cette fois, s'inclinant tous deux la main sur le torse. Le second disparu vers la ville au dos de son destrier, et le premier s'agenouilla pour ouvrir l'étui. L'éclat du violon illumina son visage d'un sourire.
_________________
Truth
Heulynn
Ciel, qu'elle avait ri lorsqu'elle avait surpris Lucien en train de grattouiller la cheminée ! Il tenait tellement serré cette vieille patte de lapin puante, comme si sa vie en dépendait.
Il avait fallu faire preuve de patience pour qu'il explique la situation, qu'il parle du lapin, du paon et même du lance-pierre.
Heulynn l'avait trouvé adorable lorsqu'il avait entrouvert les planches du sol pour récupérer l'arme redoutable.
Elle lui assura qu'il n'avait rien à craindre, Kallias ne parlerait à personne de tout ça. Elle le rassura en lui disant que derrière ce regard noir, il se cachait un coeur gros comme ça mais qu'il ne fallait surtout pas le dire, à personne, que c'était leur secret à tous les deux.
Lucien avait fait oui de la tête d'un air très sérieux, conscient de ce que Dama Heulynn lui demandait. C'était une affaire entre eux, désormais !

Lorsque l'enfant fut parti, les époux se retrouvèrent enfin, tous les deux, à l'endroit même où ils avaient noués leurs vies, sans encore le savoir.

Les jours qui suivirent furent heureux, simplement heureux.
Revoir des connaissances, partager des moments à la taverne, rire de choses simples goûtaient bien.
Se rappeler des évènements qui les avaient conduits là, tous les deux, ravivait, en Heulynn, s'il en était besoin, le sentiment de bien-être et de quiétude qui l'habitait désormais.
De son passé, elle ne regrettait rien. Ni de l'avoir vécu ni d'avoir changé sa route.

Un matin, Heulynn eut la surprise de retrouver le violon de Kallias, posé près de la cheminée.
Elle se demanda comment l'instrument avait bien pu arriver là. Puis, elle sourit en se disant qu'à son mari, rien n'était impossible.
Kallias jouait merveilleusement de cet instrument et Heulynn adorait l'écouter lancer dans les airs des mélodies de son pays qui lui retournaient l'âme et il lui tardait de l'entendre à nouveau...


_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
Heulynn
Bon...est-ce que le fait d'être à l'arrêt pendant un moment était toujours un avantage ? Hmm...là, à cet instant même, Heulynn en doutait.
Oh, certes, elle adorait être à Thouars et n'aurait échangé sa place contre aucune autre mais...car il y avait un mais...cela voulait aussi dire que tout ce qu'elle repoussé en se servant de l'excuse du voyage devenait réalisable.
Ainsi...du courrier...
Ah, le courrier !
Il y avait plusieurs sortes de courriers, dans la vie d'Heulynn. Les quotidiens, c'est à dire les petits mots adressés à son mari et qui se comptaient au pluriel. Les courriers qu'elle disait diplomatiques, ceux qu'elle écrivait lorsqu'il fallait une autorisation, par exemple. Les courriers aux amis, toujours plaisants aussi, ceux-là; parfois courts et directs, parfois longs et tournés avec esprit et humour, selon le destinataire. Et puis, les courriers de famille, restreints ceux-là puisque famille restreinte.
Son fils était un privilégié bien que depuis un long moment, maintenant, il reste un peu trop chez les moines. Ce qui inquiète grandement Heulynn. Jamais elle n'était restée aussi longtemps sans nouvelle de lui !
Sa fille adoptive donnait rarement de ses nouvelles. Et le plus souvent, c'était Kallias qui recevait la lettre. Là, Heulynn commençait à désespérer de recevoir une réponse à son dernier courrier dans lequel elle demandait à sa fille de faire montre de courage pour braver les ennuis.
Sa soeur...sa soeur, cela faisait bientôt un an qu'elle ne lui avait pas écrit. Vivait-elle seulement encore, cette soeur ? Comment le savoir si elle ne lui écrivait pas ? Oui, mais pourquoi était-ce toujours Heulynn qui devait écrire ? Quand on est soeur, on écrit à chacune son tour ! Non mais...Mouais, mais la petite voix disait quand même qu'il faudrait bien...
Et puis, la cousine ! Ah...la cousine...La cousine, c'était autre chose ! C'était un plaisir d'écrire à la cousine...D'ailleurs, n'allait-elle pas bientôt mettre au monde sa progéniture, cette cousine ? A moins que ça ne soit déjà fait, depuis le temps...
Bon, décision fut prise : courrier à la cousine, ce soir !

La table, la chaise, le vélin, la plume et l'encrier. Tout est là !
C'est parti !
Citation:
Très chère cousine.

Je viens, par cette lettre, prendre de tes nouvelles.
Es-tu toujours en attente des couches ou as-tu déjà entre tes bras, marmaille qui brait ?
Dans n'importe quel cas, je prie pour toi, ma chère cousine. Oui, je peux encore, puisque je ne suis toujours pas excommuniée. Et puis, après tout, même excommuniée, je prierais si cela me chante !
Je prie donc, pour toi, pour ton mari et bien sur, pour tes enfants. Puisse le Ciel tous vous bénir, dans sa grande charité.

Tu te souviens sans doute que je t'avais parlé d'un voyage.
Et bien, ça y est, nous y sommes !
Pour ce moment, Kallias et moi sommes à Thouars. C'est ici, que nous nous sommes rencontrés, la première fois. Et y revenir était un souhait que nous avions.
Nous avons même retrouvé la vieille cabane où Kallias s'était réfugié. Nous y séjournons. C'est très émouvant.
Je suis tellement heureuse, à ses côtés. La vie est si belle, si simple et nous sommes tellement complices que cela en est idyllique.

Nous ignorons combien de temps nous resterons en Poitou.
Nous attendons que le vent nous pousse un peu plus loin.
Ce plus loin sera vers le nord, sans doute.
Ensuite, nous passerons très certainement en Maine.
Je veux voir tes enfants avant qu'ils ne se marient à leur tour ! J'ai très envie de te revoir, également. Et aussi de connaître ton époux, heureux homme.

Bien entendu, je te tiendrai au courant et te ferai savoir vers quelle époque nous serons en Maine. Pas avant le printemps, je pense.

Je t'adresse de tendres pensées, remplies de réconfort pour affronter ta maternité.

A un proche bientôt, ma chère cousine.

Heulynn


Voilà...Heulynn laissa la lettre sur la table, Kallias aurait sans doute envie d'y ajouter un petit quelque chose. C'est que le rude manouche avait pris Eloin en amitié également, disant que c'était parce qu'elle était cousine d'Heulynn mais celle-ci devinait qu'Eloin lui avait été sympathique lorsqu'ils s'étaient rencontrés.

L'heure était avancée, Kallias ne tarderait pas.

_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
Kallias
Sans probablement s'en douter, Kallias partageait les interrogations de son épouse à propos de sa soeur, mais vis-à-vis de son frère, à lui. A proprement parler, les deux n'étaient pas frères, pas par le sang. Ils s'étaient rencontrés il y a de cela trois années, en la cour des Miracles. Puis le temps les avait rapprochés, surtout l'année précédente lorsqu'ils furent tous deux blessés par une armée angevine, et que Maka avait rejoint Kallias au Portugal. S'appelant frères par convenance entre Roms, ils avaient peu à peu affirmé ce lien familial, et nul n'en douta. D'ailleurs, les deux hommes paraissaient assez semblables, bien que Maka eut quasiment le double de l'âge de son jeune frère. Certes, en les connaissant mieux, les différences apparaissaient claires et fortes, comme l'avait fait remarquer Heulynn à son époux, ils étaient parfois aux antipodes. Malgré son âge plus avancé, Maka paraissait le moins responsable des deux, et souvent ses crises d'orgueil mirent la famille en péril. La dernière fois que ce fut le cas, la famille ne s'en releva pas.

Le plus jeune des deux, le Scorpion, avait fermé la Casa, et par la même renié ceux qu'il avait choisi pour famille. De ses nièces, de sa soeur, de son frère, il ne restait rien qu'un souvenir devenu amer. Certes, Kallias avait bien revu Lucine, et malgré une certaine tension, les relations auraient pu reprendre où elles en étaient restés. Mais il ne fit pas l'effort de même concevoir la moindre soirée en compagnie de sa soeur, et ils finirent par s'éloigner. En ce qui concernait Maka, la chose était plus compliquée. Un différent profond avait affecté les frères, et nul des deux n'avait probablement envie de revoir l'autre. Bien entendu, on ne raye pas le passé d'un trait tiré sur le parchemin... Et ses mois sans nouvelles n'étaient pas pour faire grand plaisir à Kallias. Mais il n'écrirait pas, non seulement sa fierté l'en aurait empêché, mais il n'en avait pas envie. Il était heureux, chaque jour était un plaisir en compagnie de sa femme, et il n'avait guère la motivation pour se prendre la tête avec sa plume...

C'est donc avec un sourire que le jeune Rom découvrit la lettre qu'Heulynn laissait à son attention, avant de l'envoyer à leur cousine. Eloin était la seule membre de la famille de son épouse qu'il connaissait, ou du moins la seule membre vivante, car en effet Kallias avait connu et beaucoup aimé la tante de celle-ci, Elane. Bien qu'issu et vivant dans deux mondes apparemment opposés, les deux cousins par alliance, ne s'étant vus qu'une seule fois, se portaient apparemment en estime. La pudeur et l'innocence d'Eloin avaient plu au tsigane, qui ne l'en regarda que plus sincère et sympathique. Il fallait aussi bien ajouter que la parenté avec Heulynn et la - quoique mince - similitude de leurs traits le ravissaient. Il s'assit donc et prit la plume laissée là par son épouse, et ajouta quelques mots sur le parchemin, tracés de bon coeur et sans esprit de corvée.


Citation:
Chère Eloin,

Pardonne-moi de te rajouter de la lecture, mais je serai bref. Je voulais simplement te laisser quelques mots pour te dire que moi aussi, je pense à toi en cet instant dont la famille se souviendra toujours, et qui est la naissance de tes jumeaux. Comme te l'écrit ma divine épouse, nous viendrons vraisemblablement en Maine, la seule inconnue étant le nombre de semaines qu'il nous faudra pour être là.
Baxt tuke,

Kallias.

_________________
Truth
Heulynn
Les jours passaient, tissant leur toile du temps, avec la même régularité, inexorablement et toujours sans lasser la tendresse amoureuse nouée un jour entre deux âmes, en ce même lieu.

Heulynn se sentait sereine, sans aucun souci, libre de tout, acceptant comme seule attache, celle qui volontairement, l'unissait à Kallias.

Thouars resterait sans aucun doute, une fois encore, dans leurs souvenirs.
Après une rencontre, un soir, dans une taverne du village, les deux Roms avaient longuement échangé leurs idées sur la réaction des gadjè face à eux, Tsiganes.
Leur était apparu le fait que les gadjè, refoulant une certaine jalouse, ne trouvaient comme moyen de défense contre cette jalousie que l'agressivité et l'incompréhension, le tout menant à un jugement faussé mais quand même posé !
Kallias et Heulynn incarnaient sans doute le rêve de beaucoup : être vraiment soi-même.
Si Kallias avait l'avantage d'être né Rom et d'avoir pu savourer cette façon de vivre dès son jeune âge, même si la vie ne lui avait pas épargné non plus les douleurs, Heulynn, elle, avait du découvrir, seule, cette envie qui la tenaillait depuis toujours.
Perdue dans les méandres d'une vie qu'elle pensait être la sienne, elle avait failli se noyer dans une flaque d'eau jusqu'au jour où, enfin, elle avait accepté d'écouter non plus sa raison mais bien son âme.
Elle se revoyait, parfois, dans ces gens qui se cachaient derrière des comportements tout faits, prêts à l'emploi, signifiant aux Roms qu'ils étaient des marginaux, des gens à part, pas à trop fréquenter...Elle se souvenait comment elle aussi, avait, en d'autres temps, fustiger ceux qui osaient contrevenir aux manières dites bonnes. Et elle se souvenait aussi, comment, à force de bonnes pensées, elle faisait taire cette voix, au fond d'elle-même lorsqu'elle lui hurlait qu'elle crevait de jalousie devant la liberté qu'elle se refusait !
Alors, elle essayait d'expliquer ça, à son mari qui l'entendait parce qu'ils se parlaient vrai...


Il est une chose que l'on doit admettre, en nos jours, c'est que les pigeons sont rudement bien dressés ! Et plus encore les hirondelles bellecouriennes ! Si si, ça existe, ça !
Tenez...en voilà une qui vient de se poser sur le bord de la fenêtre d'une cabane sur la route de Montreuil...

Heulynn, reconnaissant cette hirondelle, se dépêcha de dérouler le parchemin qu'elle apportait.
Oui, en plus, elles sont costaudes, les hirondelles bellecouriennes !

Citation:
Mes chers cousins,

Je suis fort heureuse de voir que vous vous portez bien, et que vos blessures se sont guérries avec le temps.
Pour moy les nouvelles sont, hélas, bien moins joyeuses. Je n'ai point encore mis au monde ma progéniture, mais certaines douleurs me prédisent que dans quelques heures l'affaire sera en route. J'espère que tout se déroulera au mieux, mais je me sens entre de bonnes mains.
Cerridwen, la belle-soeur de la duchesse, est présente en ce moment à Lesparra, et m'aidera s'il le faut, mesme si nostre douleur actuelle nous pousserait plus à nous enfermer chacune dans nostre chambre pour ne plus en sortir.
La duquessa est morte, mes cousins. Celle qui fut pour moy un guide n'est plus. Sa délivrance fut rapide mais douloureuse, et elle a rendu son soupir peu de temps après, entourée de ses enfants et de ses deux vassaux guyennais. Son fils, nommé Faran, semble estre de bonne constitution, mais nul ne peut prédire de son avenir...
Je suis heureuse de savoir que vous allez venir nous rendre visite en Maine, là ou reste mon coeur malgré tout. Je gage que mon époux sera heureux de rencontrer cette cousine dont je luy ais tant parlé, et son époux. Prenez vostre temps dans ce voyage, en tous cas. Je ne voudrais point vous recevoir en tenue de deuil et l'esprit chagrin.
Je n'ai point reçu nouvelles de Philippe Orier en ce qui concerne nostre généalogie, et commence à penser que l'une de nous deux serait mieux à mesme de porter la responsabilité de chef de famille.
As-tu nouvelles de ton fils, ma cousine ? Sais-tu en quel endroit de France il vit ? J'avoue qu'il me plaîrait, un jour, de connaistre ce jeune homme issu de tes entrailles.

Qu'Aristote vous garde, lors de ce long périple.
Eloin.



Ainsi, la famille allait s'agrandir bientôt...ou alors, c'était fait !
Mais ça, Heulynn s'y attendait...par contre, il était une autre nouvelle qui la secoua, dans cette lettre...la mort d'Izarra !
Celle-là même qui commandait l'armée qui les avait laissés, son mari et elle, pour morts, quelque part en Guyenne, sans autre forme de procès !
Devait-elle se réjouir de cette mort ?
Hmmm...c'était contre sa nature mais pourtant, ce nom même d'Izarra évoquait en elle de biens plus laids souvenirs...remontant à un temps tellement lointain que la prescription aurait pu être d'application et pourtant...Le sang ne trahit pas le sang ! C'est donc un sourire qui se dessina sur le visage de la Romni, au lieu de la compassion qu'elle relégua au trente sixième dessous, pour une autre fois !

Et ce jour-là, comme chacun des jours de sa vie, elle remercia le Ciel !
Carpe Diem...!

_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
Heulynn
Le ciel était sombre, ce matin-là !
Cela devait être un signe ! Et chacun sait qu'il faut toujours écouter les signes. Et pourtant...
Emmitouflée dans sa cape jusqu'aux oreilles, le nez perdu dans le haut col relevé, Heulynn avait hâte d'aller à l'Université ! C'est qu'elle avait étudié longtemps la veille, jusqu'à rentrer tellement tard que le chat et son mari dormaient déjà à son retour ! Mais aujourd'hui devait être un grand jour...Oui, c'était aujourd'hui qu'elle accédait à la connaissance entière d'une nouvelle matière !
Enfin, c'est ce qu'elle croyait...

Arrivée devant le bâtiment des études, elle poussa la porte, gravit prestement la volée d'escaliers et fraîche comme une rose, elle vint chercher ses résultats, ouvrant d'une main fébrile, le vélin portant la note !
Là, tout sembla figé. Si par malheur pour elle, une mouche avait voulu traverser la salle, elle se serait fait remarquer tant il sembla à Heulynn que le ciel et la terre venaient de décider de suspendre leur marche.
Ses épaules tombèrent d'un coup, paraissant porter un sac de farine tout droit sorti du moulin, ses yeux s'agrandirent et sa lèvre trembla avant de se faire mordre violemment par une rangée de dents qui tentait tant bien que mal de contenir rage, colère et déception ! Ô Heulynn n'était pas à véritablement parler soupe au lait ou colérique ni même capricieuse mais là...Ce qu'elle avait sous les yeux lui fit bouillir le sang !
Citation:
Tactique de base : 99 %


Il est des regards qu'il vaut mieux éviter ainsi que certaines tornades, d'ailleurs. Dans le cas présent, le regard d'Heulynn aurait pu lancer des éclairs, éclairs qui auraient très bien pu accompagner la tempête qui ne tarderait pas à se déclarer...
Ce qui lui restait de bon sens et de tenue lui valut de pouvoir quitter l'Université sans trop se faire remarquer.
On ne déplora, après son départ, que la chute d'un vase posé sur une petite table un peu trop proche de la porte qui claqua dans un bruit sec.
Les murs avaient eu chaud.

Ce n'est qu'une fois hors de la ville, sur un chemin à travers bois que l'étudiante laissa libre cours à son désappointement.
Afin de ne pas choquer les âmes sensibles, la narration ne narrera pas les quelques minutes de violence s'étant abattues en forêt poitevine, ce matin-là.
Comme on dit, elle en aurait manger son chapeau.
Mais comme elle l'avait confectionné elle-même, qu'elle le trouvait très bien réussi et surtout, que son mari aimait bien ses petits chapeaux, elle se retint.

Enfin, c'est une jeune femme radieuse, si on ne tient pas compte d'une mèche folle sortie du fameux bibi, qui rentra à la maison, ce matin-là, se promettant, à coup sûr, de l'avoir demain matin, cette bip bip bip de maîtrise de matière !

_________________

Le RP doit s'appuyer sur le jeu et pas le contraire. Dixit Levan.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)