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[RP] - Tu seras Framboise ma Fille !

Aleanore
Un nom, un nom et un visage, voilà ce qu’il lui reste. Sa broderie sagement posée sur ses jupes, Aléanore fusille l’entrée du studiolo qu’elle a fait aménager dans la pièce voisine à la chambre conjugale. Studiolo dans lequel reposent divers papiers, notes et informations concernant toujours la même personne. Elle l’a vue à ses noces aux côtés d’Alycianne, elle l’a vue aux joutes aux côtés d’Eusaias, et connaissant le Balbuzard mieux que personne sur cette terre – les mort(e)s sont à exclure – l’Etincelle se doute bien qu’il ne s’agit pas là de sa nouvelle conquête, le cas échéant, il lui aurait bien fait remarquer. Mais alors qui ? Et la question était restée en suspend toute la durée des festivités et une fois les mondanités terminées, elle avait pu s’atteler aux recherches. Et voilà ce que les recherches avaient donné .. Un nom et un visage : Griotte de Blanc-Combaz.

Le fruit défendu avait été croqué voilà de cela quatorze ans par le Balbuzard, et pas n’importe quel fruit, une Cerise, laquelle avait donné naissance à un fruit plus sauvage peut être : la Griotte.

Bâtarde, sûrement ce qui intéresse le plus l’Etincelle quand elle y repense. Brune, un point qui tend à être développé, car même si la mode est aux blondes, on ne le répètera jamais assez, tout va aux brunes. La lèvre est mordillée et le fin carré de lin déposé sur le guéridon à côté, alors même qu’Aléanore rejoint le studiolo et les feuillets. Papier d’Ambert – on ne le dira jamais assez non plus – et plume de faisan en main, c’est parti.


Citation:


    A Griotte de Blanc-Combaz,
    De Nous, Aléanore Ypriex, Duchesse de Nogent le Rotrou, Dame de Concèze & Thias, Intendante aux Menus Plaisirs de la Cour de Sa Majesté Levan le Troisième dict de Normandie.


    Le bon jour vous va,
    Comme cette lettre peut vous paraître surprenante, et à dire vrai, on nous aurait dit, il y a de cela quelques jours que nous l’écririons, que nous n’y aurions guère cru et pourtant nous voici attablée à aligner des phrases qui ne vous toucheront sûrement pas autant que nous le voudrions.

    Jeune fille, en vérité, nous nous inquiètons de savoir la sœur d’enfants que nous chérissons sur les routes de l’Alençon, dormant dans la mauvaise paille d’une auberge miteuse, et quand bien même ces routes sont celles d’un Duché du Domaine Royal, il n’en reste pas moins que ce n’est guère la place d’une fille de la noblesse, toute illégitime soit-elle. Et parce que nous nous inquiétons pour vous, et sûrement plus que de raison, puisque nous ne nous connaissons pas, nous aimerions que vous nous rejoignez à Nogent le Rotrou, pour une petite entrevue, savoir si vous vous portez bien, si l’air alençonnais ne vous fait pas trop souffrir, et surtout si vous ne manquez de rien.

    Dans l’attente de votre venue ou d’une réponse qu’Il vous ait en sa sainte garde,

    AY.




Bah t’as qu’à croire .. Pure amitié aristotélicienne ? Mon cul, Etienne.. Aléanore de fixer la missive et de la tendre à Clarisse après l’avoir scellée de l’éternelle pâte de fruit framboisée. Une bâtarde .. Encore une.. Et les pères de nos pères engendreront le mal et le péché, aux fils de rattraper les erreurs de leurs pères.. Et quel père que celui-là, et magnifique erreur sous tout rapport, les émeraudes de la Griotte viennent à l’esprit de l’Etincelle qui déjà voit plus loin qu’une banale hospitalité, imaginant la Griotte, Bâtarde parmi les bâtardes quand elle-même ne sera plus .. Et une quinte de toux de couper court à sa réflexion, ramenant l’Etincelle à sa broderie, un sourire malin aux lèvres.
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Griotte
Il y a des jours comme ça, où l'on ferait mieux de rester couché; chose que la morveuse à l'esprit encore embrumé par le sommeil aurait bien mis en pratique, si une désagréable sensation d'humidité lui chatouillant la voute plantaire ne l'avait pas tirée du pays des songes, bien malgré elle. Une paupière se souleva doucement, puis l'autre, dévoilant deux émeraudes engourdies, qui se posèrent au bas de la paillasse et s'écarquillèrent brusquement lorsqu'elles découvrirent la scène se jouant là. Julius, le bouc qui accompagnait la morveuse dans ses péripéties depuis son départ de Digoine, était entrain de lui baver sur les orteils en mâchouillant allégrement la paille servant à rembourrer la literie sur laquelle la gamine était allongée.

- Salopiot d'bouc ! Arrête !

Et de se redresser sur ses coudes pour décoller un coup de pied dans le museau de la bestiole, qui s'écarta brusquement de la couche en émettant des bêlements de mécontentement. La gamine se leva d'un bond, paniquée à l'idée du vacarme émit par l'animal. Elle s'avança vers lui, mains en avant et l'oeil menaçant :

- La ferme, Julius ! La ferme ! Même que t'as pas mal. C'tait pour d'la rigolade !

Le quadrupède ne devait pas avoir le même sens de l'humour que la Griotte. Il profita des mains tendues dans sa direction pour lui croquer dans un doigt, ce qui provoqua l'envolée d'une flopée de jurons et de cris furieux, suivi d'un remue-ménage et de chamailleries des plus bruyantes, dont les détails vous seront épargnés pour en venir directement aux conséquences de cette prise de becs matinale : la morveuse et son compagnon à poils se firent jeter hors de l'auberge municipale à coups de pied au derrière. Le tenancier les regarda s'éloigner en pestant. Il savait bien qu'il n'aurait pas dû accepter de laisser entrer une telle bestiole dans son établissement. Il ne s'y laisserait plus prendre. Bourse rondelette ou non, le bétail serait dorénavant logé à la même enseigne, et ce ne serait plus sous la sienne !

Quant à la bourse rondelette de la jeune Blanc-Combaz, parlons-en ! Elle avait décidé d'adopter le ventre plat, tant à la mode. La gamine n'aurait pas suffisamment d'argent pour rentrer à Digoine sans avoir l'estomac creux, mais elle était bien trop fière pour écrire à son père et lui demander de l'aide. Pas après avoir pris la poudre d'escampette alors qu'il avait le dos tourné. La lettre d'Aleanore tombait donc à pic.

La môme l'avait reçue il y a deux jours de cela, mais elle n'y avait pas répondu, de peur de se ridiculiser par les nombreuses fautes qu'elle faisait encore lorsqu'elle s'attelait à l'écriture. La proposition était inattendue. Elle avait piqué au vif la curiosité de Griotte, qui se demandait bien ce qui pouvait se cacher derrière cette invitation soudaine, émanant, sommes toutes, d'une inconnue. Il n'y avait pas vraiment de quoi se méfier. Aleanore était une amie de Cassian et d'Alycianne. Celle-ci lui avait souvent parlé en termes élogieux de la Dame aux Framboises, mais l'ancienne vagabonde répugnait à l'idée de rendre visite à des gens de la haute noblesse qu'elle ne connaissait pas. Elle avait peur de ne pas se sentir dans son élément, mais contre toute attente, elle prit la direction de Nogent le Rotrou, en pestant inlassablement contre son bouc, le menaçant de se débarrasser de lui en le vendant au premier venu.

Lorsqu'elle parvint devant les grilles du château des Ypriex et qu'elle demanda à être introduite au près de la duchesse, le bouc n'était toujours pas vendu.

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Aleanore
[Don’t Worry, there’s no doubt ! ]

Dans la tête d’une Aléanore qu’est ce qu’il peut bien y avoir.. Certains vous répondront : Pas grand chose et dans l’absolu, ils n’auraient finalement pas trop tort, d’autres vous diront qu’il y a un monde bien trop fantaisiste pour être imaginable, en réalité, c’est le cas, mais laissons cette prérogative à notre Blanche Alice aux Pays des Merveilles Bretonnes. Dans la tête de l’Etincelle, il y a des notes qui gigotent, des mélodies qui font des folies, et qui poussent la nouvelle épouse du Duc de Nogent-le-Rotrou a préparé avec enthousiasme la collation qui accueillera la petite Blanc-Combaz dont on lui a dit qu’elle était à l’entrée du châtelet du Chasteau Saint-Jean. Puisqu’elle est sourde, Aléanore s’invente des mélodies qu’elle seule entend et qui rythme sa vie, une transe musicale à l’infini, entrecoupée de légères quintes de toux qui trouvent leur écho dans les prunelles angoissées de Clarisse, mais ce n’est un secret pour personne que le temps humide du nord du Royaume de France ne fait aucun bien aux poumons fragiles de la Limousine amoureuse de l’astre solaire.

Et les jupes s’envolent, en même temps que les mains fines claquent intimant aux domestiques d’ajouter tel ou tel plat sur le petit guéridon du salon qui souffre de n’être que petit. Les yeux plus gros que le ventre et surtout, l’inquiétude qui pousse la Framboise à craindre que la Griotte n’ait pas mangé à sa faim dans cette auberge médiocre et qu’elle en soit à moitié morte, alors s’ajoutent aux fruits confits, et diverses pâtes de fruits, des rôtisseries ou autres pièces de viandes légères, du sirop de framboise mais aussi la liqueur du même cru pour elle-même. Et quand la chose est vérifiée et qu’elle est certaine que tout est prêt, alors Aléanore se laisse glisser dans son fauteuil avec un signe de tête à l’égard de l’huissier qui garde la porte de l’endroit. Qu’il fasse entrer, tout est prêt, et quand la Griotte passe la porte, le sourire sur le visage de la Framboise de s’accroître. Elle sait pourquoi elle est là, et maintenant qu’elle la voit, rien ne la fera changer d’avis. Alors la main fine et dégantée pour l’occasion, s’envole pour inviter son invitée à prendre place dans le fauteuil à ses côtés, séparé du sien par le guéridon surchargé de victuailles.


-« Ainsi donc, vous êtes comme dans nos souvenirs. Savez-vous pourquoi vous êtes là Griotte ? »

Allez op, on commence ! Let’s get the party started !

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Vous aussi, vous voudriez avoir la classe ? Suivez-moi !
Griotte
Tandis que la Duchesse Framboisée se préparait à accueillir une Griotte dans son panier garni, l'autre se croyait en visite touristique et suivait son guide à travers les dédales du château. De ses émeraudes curieuses, elle détaillait les moindre recoins des pièces traversées. Ses pas n'avaient de cesse de ralentir, quand elle ne s'arrêtait pas carrément au beau milieu du passage pour pousser des exclamations du type : -« Wouaaaah ! Ça c'est d'la tapisserie ! J'veux la même ! ». Les commentaires allaient bon train, leur progression trainait la patte et la patience du valet à l'allure proprette, était mise à rudes épreuves. Pas facile de garder son calme quand on ouvre la voie à une morveuse qui vous demande -« Elle emmène où cette porte ? Et celle-là ? » à chaque fois qu'elle passe devant l'un des battants fermés. Sans parler des ronchonnements qui s'élevaient dès qu'il avait le malheur d'accélérer un peu le pas. Il avait alors droit à des -« Vous marchez trop vite ! J'ai pas eu l'temps d'tout voir ! ».

Fort heureusement, la demeure des Ypriex n'a pas les dimensions du Palais du Louvres, sinon le duo ne serait pas parvenu devant la porte de la duchesse avant la tombée de la nuit, et le pauvre valet se serait vu dans l'obligation de planter la toile de tente.


- Quoi ? On est déjà arrivés ?

Et là, c'est l'affreuse prise de conscience, qui s'abat soudain sur les épaules de la morveuse. Pourquoi est-elle venue ici ? Et pourquoi Aléanore voulait-elle la rencontrer ? Comment allait se passer leur rencontre ? Était-elle présentable ? A quoi bon se poser la question ? Lorsque la môme est lâchée seule dans la nature, elle redevient une vagabonde à l'allure négligée, à la différence près, qu'à présent, elle n'est plus vêtue de fripes usées, mais d'une chemise à l'étoffe soyeuse, tout comme les braies desquels le vêtement s'échappe à moitié. L'ensemble provenait tout droit de l'armoire à son frère, le Paon de Bourgogne, devenu un généreux donateur... ou dépouillé, tout dépend de la façon dont on voit les choses.

A peine le temps de défroisser un peu sa chemise et de tenter de remettre en place les mèches échappées de sa natte, que la Griotte se fit introduire au près de la duchesse, qu'elle salua selon les convenances - C'est bien la seule chose qu'elle a appris à faire correctement. - Prenant place sur le siège qui lui était désigné, la gamine observa avec curiosité la jeune femme lui faisant face, s'attendant à ce qu'elle prenne la parole et lui explique la raison de son invitation, mais la question qu'elle posa alors provoqua un revirement de situation.


- Ce que je fais ici ? Je suppose que vous vouliez rencontrer la sœur de Cassian et d'Alycianne. Je sais qu'ils vous apprécient beaucoup, surtout 'Cianne.

Mais était-ce une raison suffisante pour vouloir rencontrer leur sœur ? A moins que cela ait un rapport avec Eusaias ? Il avait déjà parlé d'Aléanore à sa fille, bien qu'il n'ait jamais précisé la nature de leur relation. La gamine supposait qu'ils étaient liés d'amitié, puisque son paternel lui avait déjà suggéré à maintes reprises de rendre visite à la Framboisée. D'ailleurs, en y repensant, ne disait-il pas qu'elle avait des choses à lui enseigner ?

- Vous voulez jouer votre rôle de belle-mère et m'apprendre à me tenir correctement, pour que je devienne une grande dame ? Eusaias avait évoquée la chose il y a quelques temps déjà. Vous en aviez parlé ensemble ?

Ou comment mettre les pieds dans le plat en parlant de celui dont il vaut mieux ne pas prononcer le nom.
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