Mila
Tard, il était tard, par les meurtrières des tourelles on apercevait quelques étoiles qui illuminaient cette nuit d'été.
Tard... des heures que la femme était prostrée la tête contre les genoux, dos au mur dans la bibliothèque.
Que faisait-elle immobile, seule, dans le noir ? Pleurait-elle ? Un peu mais pas seulement. Mila ressassait inlassablement ses rancunes, ses colères, ses peines, ses erreurs mais ce n'était jamais de sa faute...
Tard pour le pardon, trop tard ? Peu importe il est encore assez tôt pour boire... Il est toujours l'heure de boire quand tout va mal.
Se relever. Maudire le berger de s'être saisi de sa dernière bouteille. Quitter enfin la salle de dépôt. Repenser à cette vision furtive d'un homme, de ses larmes, son isolement. Se dire que c'est leur faute, se mentir.
Mila titube dans les couloirs... elle erre mais non sans but. Une bouteille, c'est ce qu'il lui faut. Les repas comtaux coûtent chers, les conseillers s'abreuvent sans nul doute autant qu'ils mangent. Où est donc la cave ?
Perte d'équilibre, vapeurs de la poire qui l'enivre encore, mais trop peu, si tard. Elle avance le regard fixe, vide en cet instant de toute pensée. Elle avance au hasard manquant de chuter trop souvent... Elle ne voit ni lumière ni ombre, elle descend une à une les marches de pierre d'un escalier en colimaçon... sa tête tourne.
Visage inexpressif de la femme et des voix lui parviennent. Le berger... Regard qui s'allume, rage qui revient. Son pas est plus vif, elle observe une porte entrouverte dont la lueur se veut fantomatique. D'un geste vif, Mila ouvre la porte et crie avant même d'apercevoir un visage.
Ma bouteille ! Tu viens donc boire ici quand quelques heures plus tôt tu me prenais ma bouteille ! Vil assoiffeur ! Tu me le....
Elle s'interrompt ! Bubu, Vero, la Marquise, Ladoce -son sang ne fait qu'un tour- Gabcha, Kika...
Elle ne bouge plus, elle tremble. Que se passe t-il ? Un verre non loin d'elle. Plus de politesse quand on boit pour oublier. Elle s'en saisit sans savoir à qui il appartenait et le vide d'un trait.
Sourire quelque peu sarcastique mêlé d'un regard vers l'assistance.
Et bien, et bien, quel complot se trame ? Marquise je ne vous pensais du genre à participer à de telles réunions... les loyalistes auraient-ils vu juste dans la description de votre personne ?
Et toi Kika....
Son regard se fait noir, que fait-il si près d'elle ?
...j'ai finalement bien fait de te laisser chez les moines à ce que je vois... Dire que je versais encore des larmes à ce sujet il y a quelques minutes. Merci douce boisson de me redonner raison.
Et le Cianfarano qui participe à la mascarade !
Elle titube encore, son ivresse ne l'aide pas à raisonner ; elle qui ne raisonne presque plus depuis quelque temps.
Vero que je croyais douce cacherait-elle un démon en elle. Le berger... depuis qu'il m'a pris ma boisson ne me surprend plus...
Elle ne regarde pas Kika dans les yeux. Elle sait qu'elle exagère mais un besoin de déverser son fiel attise les flammes de sa colère. Elle ne le regarde pas. Elle ne veut pas. Elle lève ses yeux sur lui...
Elle se tait.
Tard... des heures que la femme était prostrée la tête contre les genoux, dos au mur dans la bibliothèque.
Que faisait-elle immobile, seule, dans le noir ? Pleurait-elle ? Un peu mais pas seulement. Mila ressassait inlassablement ses rancunes, ses colères, ses peines, ses erreurs mais ce n'était jamais de sa faute...
Tard pour le pardon, trop tard ? Peu importe il est encore assez tôt pour boire... Il est toujours l'heure de boire quand tout va mal.
Se relever. Maudire le berger de s'être saisi de sa dernière bouteille. Quitter enfin la salle de dépôt. Repenser à cette vision furtive d'un homme, de ses larmes, son isolement. Se dire que c'est leur faute, se mentir.
Mila titube dans les couloirs... elle erre mais non sans but. Une bouteille, c'est ce qu'il lui faut. Les repas comtaux coûtent chers, les conseillers s'abreuvent sans nul doute autant qu'ils mangent. Où est donc la cave ?
Perte d'équilibre, vapeurs de la poire qui l'enivre encore, mais trop peu, si tard. Elle avance le regard fixe, vide en cet instant de toute pensée. Elle avance au hasard manquant de chuter trop souvent... Elle ne voit ni lumière ni ombre, elle descend une à une les marches de pierre d'un escalier en colimaçon... sa tête tourne.
Visage inexpressif de la femme et des voix lui parviennent. Le berger... Regard qui s'allume, rage qui revient. Son pas est plus vif, elle observe une porte entrouverte dont la lueur se veut fantomatique. D'un geste vif, Mila ouvre la porte et crie avant même d'apercevoir un visage.
Ma bouteille ! Tu viens donc boire ici quand quelques heures plus tôt tu me prenais ma bouteille ! Vil assoiffeur ! Tu me le....
Elle s'interrompt ! Bubu, Vero, la Marquise, Ladoce -son sang ne fait qu'un tour- Gabcha, Kika...
Elle ne bouge plus, elle tremble. Que se passe t-il ? Un verre non loin d'elle. Plus de politesse quand on boit pour oublier. Elle s'en saisit sans savoir à qui il appartenait et le vide d'un trait.
Sourire quelque peu sarcastique mêlé d'un regard vers l'assistance.
Et bien, et bien, quel complot se trame ? Marquise je ne vous pensais du genre à participer à de telles réunions... les loyalistes auraient-ils vu juste dans la description de votre personne ?
Et toi Kika....
Son regard se fait noir, que fait-il si près d'elle ?
...j'ai finalement bien fait de te laisser chez les moines à ce que je vois... Dire que je versais encore des larmes à ce sujet il y a quelques minutes. Merci douce boisson de me redonner raison.
Et le Cianfarano qui participe à la mascarade !
Elle titube encore, son ivresse ne l'aide pas à raisonner ; elle qui ne raisonne presque plus depuis quelque temps.
Vero que je croyais douce cacherait-elle un démon en elle. Le berger... depuis qu'il m'a pris ma boisson ne me surprend plus...
Elle ne regarde pas Kika dans les yeux. Elle sait qu'elle exagère mais un besoin de déverser son fiel attise les flammes de sa colère. Elle ne le regarde pas. Elle ne veut pas. Elle lève ses yeux sur lui...
Elle se tait.