Harpege
[port d'Agen, fin août 1458]
Les charpentiers se hâtaient, avec méticulosité. Ils sciaient, rabotaient, abaissaient l'entrepont, montaient de nouvelles cloisons, agrandissaient les cabines, changeaient les hublots pour de plus grands. L'architecte, plan et instructions en main, ne leur passait aucun détail : la cale fut réduite, l'espace accordé aux passagers élargi, le lest déplacé pour permettre une voilure plus importante. Un second spi fut installé, et la brigantine changée. Dans les cabines, les lambris mêlaient les bois précieux, les nouveaux meubles étaient compacts et bien conçus, mais visiblement raffinés.
Personne ne savait le pourquoi de tels aménagements, et les langues allaient bon train. Le Ddraennog avait servi jusqu'ici de transport de fret, de passagers parfois mais logés à la rude. S'il se transformait en navire de luxe, qui attendait-on donc à bord ? Et surtout, pourquoi l'avoir garni d'une telle rangée de canons? Les débardeurs allaient, en un cheminement incessant, pour monter à bord provisions, poudre, munitions. La traversée s'annonçait longue, mais pour où ? Personne ne semblait le savoir.
La fin du mois approchant, l'architecte gagnait en nervosité et hâtait les hommes. L'embarquement semblait approcher, mais personne ne savait où était le capitaine, nul n'avait encore vu trace de l'équipage les matelots sur le port se perdaient en conjectures.
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Les charpentiers se hâtaient, avec méticulosité. Ils sciaient, rabotaient, abaissaient l'entrepont, montaient de nouvelles cloisons, agrandissaient les cabines, changeaient les hublots pour de plus grands. L'architecte, plan et instructions en main, ne leur passait aucun détail : la cale fut réduite, l'espace accordé aux passagers élargi, le lest déplacé pour permettre une voilure plus importante. Un second spi fut installé, et la brigantine changée. Dans les cabines, les lambris mêlaient les bois précieux, les nouveaux meubles étaient compacts et bien conçus, mais visiblement raffinés.
Personne ne savait le pourquoi de tels aménagements, et les langues allaient bon train. Le Ddraennog avait servi jusqu'ici de transport de fret, de passagers parfois mais logés à la rude. S'il se transformait en navire de luxe, qui attendait-on donc à bord ? Et surtout, pourquoi l'avoir garni d'une telle rangée de canons? Les débardeurs allaient, en un cheminement incessant, pour monter à bord provisions, poudre, munitions. La traversée s'annonçait longue, mais pour où ? Personne ne semblait le savoir.
La fin du mois approchant, l'architecte gagnait en nervosité et hâtait les hommes. L'embarquement semblait approcher, mais personne ne savait où était le capitaine, nul n'avait encore vu trace de l'équipage les matelots sur le port se perdaient en conjectures.
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