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[rp fermé]...Et à mon cousin...

--La_soie
Il y a plusieurs jours à Lyon


La main de toutes ses forces serrées sur les documents l’homme traversait la grande rue pavée un air satisfait sur son visage. Il jetait de temps à autre un regard perçant par-dessus son épaule. Il était allé dérober ces informations en plein cœur de Lyon et bien que tout avait retrouvé sa place initiale et que sa sortie fut parfaite il était toujours méfiant. S’introduire dans une bâtisse telle que celle-ci, réaliser son méfait et ne pas se faire prendre relevait de l’exploit ! Heureusement pour lui, cet exploit il était bel et bien en train de le réaliser avec brio et audace.

Comment avait il fait ? Il s’était introduit, la veille, en pleine journée dans les jardins, son col relevé sur ses joues en guise de masque, il avait suivi un groupe de jeune gens de bonne famille. Se mêler à la foule était la technique la plus efficace pour passer inaperçu. Ensuite il s’était terré dans les jardins, sous un bosquet bien touffu et quand la nuit était tombée, à l’aide d’une dague et des doigts experts il s’était hissé dans une corniche du château, loin des regards. C’est là qu’il avait mangé un bout de viande sèche en regardant Les Lyonnais s’endormirent.

Puis tout s’était enchaîné : un grappin fut lancé sur la toiture d’une petite tour, entre deux passages de garde ce qui lui permis de rejoindre une petite lucarne qu’il brisa de son coude. Il n’avait jamais été un de ses colosses et cela lui avait sauvé la vie bien des fois c’est donc sans trop de peine qu’il se glissa dans l’ouverture. Tel le chat rentrant en la demeure, il ne fit point de bruit, se déplaçant d’ombre en ombre, au rythme des gardes. Deux fils de fer plus loin, il avait réussi à trouver le registre qu’il voulait et ce fut sous le bureau, à l’aide d’une maigre bougie qu’il releva les informations prenant soin de ne pas faire la moindre erreur. Le matin se levait à peine quand tout fut remis en place, mais étant hors de question de repasser par son « entrée » il se mêla alors une seconde fois aux gens, cette fois si à un groupe de notables qui erraient dans le couloir à la recherche de la salle où se tiendrait la réunion matinale.

« Ne pas faiblir » voilà ce qu’il se ressassait pendant que des discours interminables sur la taxe laitière ou la crise qui touchait les maraichers était lancé par des orateurs de tout bord. Lorsque l’abominable réunion toucha à sa fin l’homme put, mine de rien rejoindre tranquillement les ruelles de Lyon.

Désormais la nuit était à nouveau tombée et il rejoignit, au bout de la ruelle pavée, quelques coupe-jarrets de sa connaissance. Ces canailles sans foi, ni loi savaient être utiles et se montrer parfait si on allongeait les écus… Ils avaient encaissé et se montraient alors fidèles, mais l’homme souriait en son fort intérieur, lui leur réservait une surprise. Quelques miliciens attendaient sur Paris, pour faire rendre gorge aux vermines qui lui servaient d’escorte. Ce petit groupe de soldat du guet peu scrupuleux avait demandé deux fois moins que la vermine ce qui lui permettait de reprendre une partie de son investissement.

Nul mot ne fut échangé avec ces gens de mauvais aloi, tout le monde savait ce qu’il restait à faire. Direction le Bourbonnais où ils embarqueraient avec les cheveux, remontant la Loire jusqu’à Orléans afin de rallier La capitale au plus vite.
--Grasdubide


[A Paris, quartier de la Cité.]


Alors que l’été touche déjà presque à sa fin, et que la Capitale se pare de milles couleurs chatoyantes, dans son bureau un homme est bien étranger à toute la poésie d’un tel paysage. Seuls les chifres et les bourses d'écus le passionnent et le font palpiter, ainsi bien sûr qu'une gorge fémininine bien pleine.

Sa large fenêtre a beau donner sur la Seine et lui offrir une superbe vue, elle est fermée et jamais ne s’ouvre, tout comme la porte verrouillée à double tour, même quand il est à l’intérieur.

Dans sa robe noire, l’homme griffonne quelques chiffres et textes de lois sur ses vélins, tous éparpillés autour de lui sur sa table de travail, certains à même le sol, d’autres sur des étagères. Son visage rouge à moitié dissimulé sous une toque munie d’une plume pas de toute première jeunesse dégouline de sueur. Et hop la signature de la vente d’un immeuble bourgeois près du Louvres, et d’un testament vérifié pour une tête couronnée quelconque. Notre notaire, puisque telle est la profession ô combien passionnante et importante de l’homme en question,, a comme à son habitude donné des consignes claires, ne souhaitant être dérangé sous aucun pretexte.

Aucun rendez vous pour lui ce jour, il est en retard, trop de paperasses à signer et surtout ce soir, c’est relâche, notre rougeaud a rendez vous avec sa maquerelle préférée … Elle lui en coûte des écus la Bougresse, mais elle seule sait satisfaire ses exigences (et surtout feint à la perfection d’être satisfaite par le GrasduBide en question). Alors il met du cœur à l’ouvrage, peinant pour finir le plus urgent, tentant de bâcler le moins important : les successions des mini bourgeois fauchés sans intérêt, des successions ne comportant que deux brocs en porcelaines de Limoges et deux armoires normandes …

Une journée de labeur notariale des plus passionnantes .. D’un ennui mortel …
--La_soie
Paris ! Sa grandeur sa puanteur !



L’homme se boucha le nez un court instant lorsque le fumet des rues atteignit ses narines. La Capitale était forte, riche, belle mais elle puait ! D’ailleurs bien souvent, les voyageurs lançaient des : « ça sent la capitale » lorsqu’ils passaient non loin.

Notre homme avait l’habitude de ne pas croiser de bain, de sentir le cheval à force de monter toute la journée et avait un appétit particulier pour les fromages forts, mais là l’odeur était vraiment terrible.


Ma foy, nous longerons le Quai Louis VI, jusqu’à ce qu’il croise le pont Constantin. Les gardes sont informés de notre passage et pourront fermer les grilles du pont derrière nous si des curieux veulent nous suivre. Le sergent est un homme ventripotent et aux dents longues, hélas il sera la-bas chez lui donc on obéit et on évite le grabuge.

Ceci était dit non pas pour obéir et assurer un semblant de tenue, mais c’est sur ce pont, qu’il ferait limoger les crapules. L’idée était simple, faire rentrer tout le monde sur le pont et fermer les grilles quand le sergent, lui et son homme de main seraient passés de l’autre côté. Les crapules ainsi coincées entre les grilles feraient face, sans doute dans des cris, à trois archers de chaque côté. Odieux ? Peut être, mais moins de témoins de son visage et mieux ça sera. D’ailleurs d’une main paternelle il tapota la fiole dans sa poche. Il assaisonnerait la pitance des gardes avant de prendre congé, une sauce dérivée du « vif argent » devrait faire son effet. Etre une ordure était tout un art.

Ils avaient donc laissé les chevaux à l’entrée remontaient le quai Louis VI comme indiqué. Accolade au sergent qui lui, osa rendre le geste « amical » par un tapotement sur la joue. Pour qui se prenait ce fumier, oser le toucher comme ça. « Ne rien dire, pas maintenant… » Les grilles furent passées, les flèches sifflèrent et les crapules trépassaient, « amen » osa le monte-en-l’air. Pendant que les rapaces du guet prélevaient la taxe sur les cadavres encore chauds, les deux complices s’occupaient du baraquement. Le géant versait la fiole du maitre dans le ragout, pendant que le maitre, qui avait entrainé le sergent dans la pièce voisine, fouillait les tripes de celui-ci à l’aide de son couteau de boucher.

« Plus jamais tu oseras me toucher crétin… » Lui avait-il soufflé à l’oreille pendant que le voile vitreux couvrait désormais le regard sans vie du sergent. Le colosse avait haussé le ton à côté, dans un : « Mangez mangez, j’attends votre sergent et mon maitre. » Puis des sons étouffés s’était fait entendre, le vif argent était sans doute mal passé.

Il n’avait pas fallu longtemps aux deux hommes pour faire les bourses et récupérer l’investissement complet.

Le soleil se couche, dépêchons nous. Avait avancé le massif, propos qui fut accueilli d’un acquiescement de la tête.





Tombée de la nuit Paris encore.



L’hôtel du Notaire se dressait devant lui. L’homme n’avait pas ou presque pas de famille et était connu et reconnu dans la capitale, il serait parfait.

Trois coups fort et marqués contre la porte et commenceraient les pourparlers.
--Grasdubide


[Hôtel Particulier de Maître Coudray, au crépuscule.]


Un dernier sceau apposé de sa grasse main, un ultime parchemin achevé et notre GrasduBide en a fini de sa longue journée. Déjà ses pensées libidineuses s’affolent dans son esprit, et l’image de sa pulpeuse Catherine le hante. Il fredonne le notaire, il est guilleret rien qu’à s’imaginer dans les bras de sa catin, oubliant charges et responsabilités le temps d’une nuit d’ivresse et d’ébauche.

De ma blon-on-de, de ma blon-on-de
Des splendeurs, revenu,
Je veux tâter le c**
Je veux tâter le c**
Des splendeurs, revenu,
Je veux tâter le c**
Je veux tâter le c**
De ma blon-on-de, de ma blon- on-de


Alors il se hâte, rangeant à la va vite plumes et encriers, sonnant déjà son coche qu’il l’attende dans la cour, puis se saisissant de son mantel en peau de loutre, l’homme s’apprête enfin à sortir de son sinistre bureau, le sourire aux lèvres et ses yeux trop enfoncés dans ses orbites pétillant comme ceux d’un enfant la veille de la Noël.


[Au rez de chaussée de l’Hôtel.]

Eudes sait qu’il doit se hâter, que son maître ne souffrira pas d’attendre une seule seconde sa voiture, aussi à peine sonné se précipite t-il vers l’arrière cour pour faire tout préparer. Que tout soit prêt quand il descendra de son bureau, le contenter pour espérer quelques pièces sonnante et trébuchantes pouvant égayer son quotidien et peut être même de ramener quelques fruits juteux à sa Marie et son p’tiot Jeannot.

Toc toc toc …

Humpf ! Non, pas ce soir, on est fermé, y a personne ! Fichez le camp. Voilà ce qu’il voudrait hurler le brave homme, mais non … Il se hâte avec lenteur vers le hall d’entrée, se préparant un sourire de convenance alors qu’il ouvre la porte. Deux hommes sur le seuil, l’un des deux mesurant près de sept pieds, l’autre à semi dissimulé derrière le géant, visage prequ’impossible à discerner tant il a remonté haut son col et enfoncé sa toque. Des problèmes en perspective qu’il se dit notre majordome … Mais il fait son devoir et s’oblige à se tenir à son rôle, s’adressant le plus poliment du monde au plus petit des deux hommes, celui qui à n’en point douter, vue son élégante mise, commande à l’autre.

Bien l’bonsoir Messire. Vous désiriez voir Maître de Coudray ? Aviez vous convenu d'un rendez vous ?

Regard noir et réponse brève :

Mène moi à lui fissa, ton Maître me recevra dans l’instant , sans quoi …

Les mots restent en suspens, et le géant de joindre le geste à la parole en portant la main à la garde de son poignard, confirmant les craintes du jeune serviteur qu’il ne fallait mieux pas discuter avec l’étrange visiteur.
Une grimace, légère mais pourtant sincère, et l’homme s’incline pour ensuite s’engager dans l’escalier en colimaçon.


Si vous voulez bien m’suivre …

Il va détester, oh oui … Il va détester … Adieu les écus du soir, adieu le plaisir de gâter les siens grâce à l’excellente humeur du notaire . Maintenant il allait falloir affronter ses foudres et lui annoncer cette charmante visite nocturne. Malédiction.
--La_soie
…les cinq crapules, les six gardes du guet et le sergent ça donnait douze morts… Peut être même que ça fera treize si l’homme du notaire ne se dépêchait pas d’accéder à leur requête et certainement quatorze si le notaire refusait l’accord.

La main dans la poche, les doigts vifs et habiles jouaient avec son caillou à « cabocher » les pigeons que « l’ainée » lui avait offert. Il fallait peu pour faire sourire l’homme et là Aristote savait qu’il souriait ! Devant la porte, il avait opté pour prendre les devants. Une tape sur l’épaule du colossal compagnon avait suffi pour que celui-ci comprenne qu’il devait s’écarter et veiller sur la porte et le jeune homme du notaire. Bien que la dite porte n’était pas celle d’une taverne, il ne put freiner son habitude et ce fut dans un coup de pied dans le bas de la porte qu’il l’ouvrit.



Bonsoir Maitre, nul besoin de tenter de crier, vous défendre, appeler à l’aide ou prendre la fuite car vous mourrez au même instant. Nul besoin non plus que je vous donne mon nom, car si je devais, croyez moi à contre cœur, vous trancher la gorge l’effort fourni par mes lèvres à vous révéler mon nom serait alors inutile.

L’œil du rapace détecta le mouvement de la main du notaire ce qui donna du grain à moudre à l’invité surprise. Celui-ci tirant sur son ruban noir, qui d’habitude ne servait qu’au duel, détacha ses cheveux corbeau en continuant donc son argument.

Nul besoin de tirer votre bourse, vos écus ne m’intéressent pas. Je les laisse bien volontiers au sale petit bourgeois que vous êtes.

D’ailleurs, il détacha la bourse qui contenait « l’investissement » et la lança sur le bureau du notaire.

Voyez ceci est une bourse pleine d’écus que je vous offre si nous arrivons à nous mettre d’accord. Si nous n’y arrivons pas, je vous offrirai à la place cela *il tire son couteau de boucher* que j’enfoncerai profondément dans votre petite vie de pourceau. Dites oui de la tête si jusque là vous avez tout compris.

Ricanement satisfait devant l’hochement de tête.

Bien alors je vous invite dès maintenant à vous mettre à l’œuvre *tirant des documents de sa chemise* il faut que vous me modifiez ceci. Mon cousin est décédé il y a quelques temps et j’aimerai vraiment qu’il me lègue une partie de ses biens comme je vous l’ai dit je ne suis pas avare ni en écu, ni en coup alors vous pourrez vous offrir une rémunération sur l’héritage.

Mais je ne peux faire cela ! C’est interdit !

Et ma main dans votre visage est elle interdite ? Encore une réponse comme celle et c’est en rondelle que vous finirez, là sur votre beau tapi même si je dois y passer la nuit.


Le visage reprit un côté humain quand le notaire étudia les documents. Son index tel une serre pointa les différents passages à modifier alors que l’homme donnait les consignes.
--Grasdubide


Il ne fait pas le malin notre GrasDuBide … Tremblant comme une feuille depuis que l’homme en noir est entré. Pour un peu l’imposant bourgeois en tacherait ses braies de trouille.
Vaine tentative de le soudoyer, aussitôt avortée … Si notre homme est un couard à n’en pas douter, il n’est pas dénué de jugeote, et a bien compris tout l’intérêt qu’il avait à ne pas provoquer d’avantage le courroux de son invité surprise d’un soir. Il l’écoute donc attentivement, ne pouvant néanmoins s’empêcher de protester suite à la honteuse requête qui lui est faîte. Protestation rapidement réprimée. Regard glissant vers la lame, puis la bourse lourde d’écus trônant désormais sur son bureau, le notaire déglutit avec peine, imaginant sans mal ce qu’un tel homme et son comparse devant la porte pouvait lui faire en cas de refus.

Il porte alors attention aux documents qui lui sont présentés, en découvrant chaque passage, ses petits yeux s’écarquillant toujours plus, jusqu’à presque sortir de ses orbites lorsque peu à peu il prend la mesure des volontés de l’homme aux cheveux de jais. Sa bouche s’ouvre et se referme plusieurs fois sans qu’aucun son ne franchissent la barrière de ses lèvres blanchies par la peur. La demande semble facile à exécuter, tout est là, en règle et le nom de son commanditaire se dévoile enfin. Maintenant qu’il connaît son identité, il allait falloir la jouer fine, sans quoi jamais il ne ressortirait vivant de cette pièce. La gorge est sèche lorsque le notaire s’emploie enfin à parler, essayant de préciser un peu les choses, histoire de mettre de l’ordre dans son esprit embrouillé par la tournure que prend cette soirée qu’il avait imaginé bien différente. Oubliées ses idées libidineuses, ne reste plus que ce boucher qui à n'en pas douter prendrai un réel plaisir à le découper en rondelle, comme il le dit si explicitement.

Je vois je vois … et … Je suppute qu’il vous faille ce document sur le champ Baron ?

Regard appuyé, aussi noir que le reste pour toute réponse et notre notaire frissonne de plus belle, ramassant alors tous les documents pour prendre place derrière son bureau, préparant parchemin, encrier et plume d'oie.

Il … va néanmoins me falloir un peu de temps … Puis je vous proposer de prendre un siège et de vous servir de ce bon Bordeaux que vous voyez là derrière vous sur la console ?

Et l’homme de commencer à œuvrer, regard glissant parfois vers le Baron alors qu’il s'applique à rédiger le faux.
--La_soie
Assis comme invité sur le fauteuil, un pied botté posé sur un des genoux il scrutait le maitre à l'oeuvre, tapotant négligemment du plat du couteau sur la botte évoquée avant. Quoi de mieux qu'un notaire pour rédiger un faux et l'authentifier ? Surtout quand le faux arborait triomphant la marque d'un sceau, le vrai. Un ricanement s'éleva de l'homme au faciès d'oiseau de proie lorsque celui repensa à l'empreint.

Il avait réclamé une bastonnade en bonne et due forme à son homme de main. « Marque-moi de bleus et blessures légères » lui avait-il ordonné. La séance n'avait pas été « bonne », mais il fallait souffrir pour être noble ! Puis le corps tuméfié, un oeil et le nez bandé, appuyé et sur un bâton il avait réclamé asile au monastère ou se trouvait « son cousin ». Le pauvre Martin, le nom qu'il se donnait, venait d'être battu par des brigands qui lui avaient volé sa bourse. Quelques pleures feints, pour ramollir les frères et surtout leur demandé le repos. Le lendemain, avant la prière dominicale, il avait réussi à réclamer une prière dans sa chambre, ayant trop de mal à rester debout et assis. Sa prière fut accordée sans peine et quand tous les occupants du monastère se rendirent pour prier, lui se glissa hors de sa cellule et fouina celle de son cousin.

Le fourbe savait que les effets personnels étaient interdits et donc tout devait être rangé dans un coffre. C'est la qu'il trouva la chevalière, le sceau du Dijonnais. Il savait que c'était celui là, il avait tant lu de lettre de lui, notamment celles pendant la Fronde où il trahissait Cardinal le Beau. Une simple cire verte une applique précise de sceau et le document vierge venait de prendre une valeur inestimable. Pourquoi faisait-il cela ? Oh ni pour le pouvoir, ni pour la richesse, simplement pour s'armer encore et toujours plus. Il savait que le « vieux grincheux » était malade, voir perdu, pour hériter tout n'était que question de temps. Martin alors avait tout rangé et pris la route sans dire au revoir ni merci.


Il était donc là le baron, à scruter la plume notariale qui dansait sur le vélin sorti du monastère. Un sourire ravi illumina son visage lorsque la signature, d’une précision stupéfiante, imita celle du Dijonnais. Les doigts en forme de serres s'emparèrent du document. Il regarda la signature originale, la fausse puis le testament dans son ensemble. Même le supposé auteur s’y perdrait. Un rire s’éleva dans la pièce.

Voilà qui semble parfait. Prends la bourse crapule tu la mérites !

Il roula les documents avec soin et les glissa dans sa chemise.

Sache que désormais tu es à mon service, je t’ai acheté. Saches aussi que je vais louer les services de quelques cabochiens qui se feront un plaisir de t’ouvrir la panse si jamais tu ne vas pas dans mon sens.

Il ouvrit la porte à la volée et fit signe à son homme de main.

Nous rentrons !
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